Paysage Et Géographie B- BRENNE B1- Brenne Des Étangs B2- Brenne Des Bois B3- Petite Brenne B4- Vallée De La Creuse B5- Queue De Brenne
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Atlas des paysages - Département de l’Indre A- BOISCHAUT MERIDIONAL A1- Pays des ormes A2- Plaine de Vic A3- Pays des châtaigniers A4-Vallée de la Creuse Paysage et Géographie B- BRENNE B1- Brenne des étangs B2- Brenne des bois B3- Petite Brenne B4- Vallée de la Creuse B5- Queue de Brenne C- CHAMPAGNE BERRICHONNE C1- Champagne, plaine d’issoudun C2- Champagne, vallée de l’Indre C3- Champagne, plaine d’Ardentes C4- Châteauroux. D- PAYS BLANCOIS E- GATINES DE L’INDRE E1- Gâtine de Valencay E2- Gâtine d’Azay-le-Ferron E3- Vallée de l’Indre E4- Plaine d’Ecueillé E5- Pays de Bazelle E6- Vallée du Cher LA BRENNE LA 48 Atelier Régional de Paysage et d’Architecture de l’Environnement- Claude Chazelle - Alain Boëmare Atlas des paysages - Département de l’Indre Paysage et Géographie La Brenne la Françaisière. Grand Etang de Migné LA BRENNE LA Atelier Régional de Paysage et d’Architecture de l’Environnement- Claude Chazelle - Alain Boëmare 49 Atlas des paysages - Département de l’Indre LA BRENNE Les textures des premiers plans, haies, joncs, roseaux, auxquelles on ne prête d’ordinaire que peu d’attention, gagnent les horizons Si la ligne d’horizon est sous tendue par des lisières forestières, rivages lointains aux reliefs dormants… Si le ciel passe parfois sous l’horizon, avec un trait d’union doublé : lignes de prairie, ponctuées de buttes aux allures de tumulus, lignes d’eau ponctuées d’îlots plantés de bosquets aux allures de bois sacrés, lignes de forêt ponctuées de fermes ou de hameaux… Si les routes, même les plus modestes, fendent toutes droites aussi bien les terres que les eaux… Alors certainement vous êtes en Brenne. Paysage et Géographie Les caractères d’identification Paysagère : Une basse continue en figure de Janus. En Brenne, la basse continue des paysages se compose en double face, telle une figure de Janus. Elle alterne le plus souvent entre des terres sur fond d’étangs ou des étangs sur fond de terres. Cette image est, en vues aériennes, parfaitement compréhensible. Au sol, cette image n’est véritablement et totalement préhensile que lorsque le visiteur s’éloigne des routes et se trouve en un point d’observation ouvert directement sur les étendues (étangs, bois, pâtures ou landes). En Brenne, ce qui se découvre en prenant de la hauteur ressemble bien peu à ce qui se voit depuis le sol et en particulier depuis les routes. faveur d’une pause, le paysage s’entend mieux, la basse Ici, pas de «bourdon» rythmé comme en Boischaut continue s’anime. Les textures des premiers plans, haies, méridional. La basse continue s’étire et se module en joncs, roseaux, auxquelles on ne prête d’ordinaire que peu léger bas-relief, mais ne «danse» pas. La géographie se d’attention, gagnent les horizons, révèlent l’architecture fait caméléon, dissimule ses reliefs dans une sorte de d’un grand chêne ou d’une ferme, se heurtent à l’austère mimétisme qui égare les sens. On cherche les mouvements rugosité d’un champ de résineux ou mieux, se fondent de la terre, le sens du relief, vers où s’écoulent les eaux ? dans le velouté onctueux d’un bois de saules. Des Le paysage est ici, plus qu’ailleurs, une quête qui nécessite figures en lanières découpées et tendues horizontalement l’arrêt prolongé. motivent l’intérêt. D’insoupçonnables lignes se révèlent Si le voyageur passe trop rapidement, la Brenne en multitudes de plans finement tressés. La verticalité, peut sembler n’être qu’une toile de fond tant les plans rare, érige le moindre détail en monument et les bosquets moyens demeurent lointains, noyés dans les horizons ; qui pavoisent sur les «buttons» prennent des airs de bois ou inexistants, effacés par les sous-bois. Bientôt, à la sacrés. LA BRENNE LA 50 Atelier Régional de Paysage et d’Architecture de l’Environnement- Claude Chazelle - Alain Boëmare Atlas des paysages - Département de l’Indre Un pays qui dédouble ses horizons. Etonnant pays qui, à la fois enfouit, efface, estompe, quasi à l’infini, ses propres horizons ! Etonnant pays qui dédouble et multiplie ses horizons, du mesurable à l’impalpable ; du visible à l’insongeable. Ciels et météores sont portés en pavois sur ces horizons tendus. Ciels et eaux, ciels et terres d’herbages, eaux et terres d’herbages, ciels et forêts, terres de labours et forêts… se répondent à l’horizon en échos différés par la multitude des détails, des textures et des valeurs colorées. Sur les étangs, les reflets dramatisent hauteur et profondeur. La surface des eaux n’est pas toujours lisse et apte à l’effet miroir. Cependant, métalliques et nuancées par le vent et la lumière, les surfaces aquatiques suscitent l’imaginaire et touchent aux horizons de l’âme humaine. Paysage et Géographie Etonnant pays qui, parfois le long des routes, dérobe ses étangs aux regards, et par là soustrait ses horizons aux visiteurs. Ces derniers ne seraient-ils pas les bienvenus ? De longues digues plantées d’une végétation dense prennent le relais des haies du bocage et masquent de vastes séquences de pays. Ne reste alors pour seul horizon que la fuite de la perspective de la route, droite à perte d’horizons et donc de paysages… Une basse continue «syncopée» par la vallée de la Creuse. Etonnant pays qui dédouble et multiplie ses horizons La vallée de la Creuse…c’est un autre monde, et pourtant c’est elle qui révèle le plateau de Brenne. Autant la vallée de la Creuse, en Boischaut méridional, est une simple accentuation des caractères paysagers de l’entité géographique qu’elle traverse, autant, en Brenne, et jusque dans le Blancois, cette même vallée est un enchaînement «syncopé» entre la Brenne du nord et le Brenne du sud ou le plateau du Blancois à l’ouest. Les coteaux de la vallée de la Creuse tendent les plateaux brennous sur leurs rebords, un peu comme la peau d’un instrument à percussions. Des petits vallons secondaires, nombreux et profonds ourlent les crêtes de leurs plis. Des fermes, des hameaux et des châteaux viennent agrafer et orner cette structure géographique et cette «attache» paysagère. vallée de la Creuse. BRENNE LA Etangs d’eau, étangs d’herbes... Atelier Régional de Paysage et d’Architecture de l’Environnement- Claude Chazelle - Alain Boëmare 51 Atlas des paysages - Département de l’Indre Les étangs révèlent, à l’évidence, cette cuvette primitive bosselée et appartiennent à ce titre à la charpente des paysages de la Brenne. Les motifs de la charpente (géographique) paysagère de la Brenne. Les motifs d’intérêt de la charpente géographique des paysages de la Brenne sont peu diversifiés. Seule la vallée de la Creuse vient animer vigoureusement la surface de la vaste cuvette tectonique primitive et les buttons lorsqu’ils sont présents jouent timidement le rôle de collines. Les étangs révèlent, à l’évidence, cette cuvette primitive bosselée et appartiennent à ce titre à la charpente des paysages de la Brenne. Les étangs d’herbe succèdent aux étangs d’eau d’où émergent quelques terres vouées aux labours ou à la forêt. En proportions de surfaces, les forêts et les bois sont plus nombreux en Brenne que les étangs. Pourtant les étangs, - comme les «clairières» habitées et, dans une moindre mesure, les espaces de prairies et de champs, - Paysage et Géographie s’individualisent et marquent l’observateur, alors que les forêts et les bois apparaissent plutôt comme des cloisons et demeurent le plus souvent de simples fonds, des motifs secondaires de faire valoir. Seules les plus grandes forêts comme celles de Lancosmes ou de Châteauroux parviennent à se hisser au rang des motifs de la charpente paysagère. Migné - La GrandMaison LA BRENNE LA Ferme et étang de la Petite Cosse. Les Fourdines 52 Atelier Régional de Paysage et d’Architecture de l’Environnement- Claude Chazelle - Alain Boëmare Atlas des paysages - Département de l’Indre St Gaultier Les routes, quant à elles, abdiquent à «parler le langage précis du relief» devant la mollesse de la Vilnet sur Creuse. géographie et prennent le parti de «tirer» droit. Cette rigueur, parfaitement heureuse en définitive, révèle bien mieux les reliefs que tout autre structure naturelle ou culturelle. En effet, si la géométrie en plan de la route Paysage et Géographie est toute droite, son profil en long épouse quant à lui les subtilités du terrain. La route offre ainsi une forme de jalon qui rend parfaitement lisible le relief. Sur les rebords de la vallée de la Creuse, les routes changent de ton, et suivent ce que dicte le relief. Elles finissent par se rendre, se soumettent à la rivière et suivent le fond de la vallée. Sur la vallée de la Creuse, Saint-Gaultier, garde l’entrée de la Brenne et veille en faisant diversion. Qui ne connaît pas le pays peut passer à Saint-Gaultier et rejoindre Le Blanc, sans imaginer un seul instant que la Brenne est là, toute proche. Les bourgs se succèdent le long de la rivière et de la route nationale151 et n’invitent Méobecq Romefort sur la Creuse pas à pénétrer vers le coeur de la Brenne. Au coeur de la Brenne, les gros bourgs comme Mézières-en-Brenne sont rares. Les petits bourgs comme La surface «bosselée» de la Brenne est la structure Méobecq au nord de la Creuse ou bien Oulches au sud première de la charpente géographique, elle parle de ne sont qu’une poignée tout comme Les hameaux comme l’étendue comme la peau parle du corps. La vallée de la La Gabrière ou Anguyenne. Les bourgs ne semblent pas Creuse est la seconde, elle est l’événement géographique être implantés sur des effets de reliefs remarquables.