Marcel Proust
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LINKs – series 5-6 Marcel Proust Grégory Chatonsky, Terre Seconde, Vue d’exposition alt+R, Alternative Réalité, Palais de Tokyo, 2019 © Jean Christophe Lett pour Audi talents. Louis-José Lestocart (dir.) Je souhaite aux lecteurs de LINKs-series une très bonne année 2021. Celle qui vient de s’écouler a vu l’irruption d’un curieux invité dans nos vies, invité non prévu et encore là, s’étant répandu en tous lieux, institutions, foyers. Des morts sont survenues, des malades aussi. À LINKs, au moins l’un des auteurs a eu le Covid, et plusieurs autres n’ont pu s’empêcher dans leurs articles, soit de faire allusion à la pandémie, soit d’en parler ou- vertement. Un décès au sein de Transcultures, notre partenaire depuis quelque temps, est aussi à déplorer. Cette situation dramatique n’a pas empêché LINKs de se constituer. L’idée de départ était de faire un dossier sur Marcel Proust. Quelqu’un du cru devait s’en charger. Mais face à son abandon, on s’en est occupé. Ce dossier a pu être réalisé sans trop d’encombre, et même assez vite, via l’aide précieuse de quelques personnes autorisées sur la question. Il en est bientôt ressorti onze articles écrits souvent par les meilleurs spécialistes (français et étrangers) de l’écrivain et qui ont été alors répartis en deux volets entre les numéros 5 et 6. Ces deux dossiers Proust 1 et 2 sont aussi illustrés par des photographies spécialement réalisées pour LINKs par l’artiste italien Dmitrije Roggero (déjà présent dans le numéro 3) en collaboration avec le sculpteur Fabrizio Amante. De nombreux thèmes nouveaux, outre ceux déjà embrassés comme l’informatique non-conventionnelle (Andrew Adamatzky), sont aussi nés dans ce double numéro. Telles l’informatique quantique (Cristian S. Calude), la danse avec outils virtuels (Margherita Bergamo Meneghini) et technologiques (Isabelle Choinière), une réflexion sur l’entropie et la résilience (Christophe Goupil, Éric Herbert, Henri Benisty), un long hommage à la pensée de René Thom avec ode à la Divine Comédie (Bruno Pinchard), une idée de tissage de l’univers débouchant sur un manifeste de la transdisciplinarité (Bruno Pace), une mathématique de la localité et de la globalité (Jean-Paul Allouche), un historique ty- pologique des poésies sonores (Philippe Franck), des créations originales (Pendule Acou- tisque, Virgile Abela ; Fata Morgana, eRikm), une nouvelle hypothèse sur le parallélisme Homo-Canis dans l’évolution humaine (Christophe Kihm), l’art (virtuel) perçu comme système (Roberto Diodato), une interrogation sur les virus (Frédéric Keck), une introduc- tion à la psychologie du non-équilibre (Ahmed Setti), un questionnement sur les symé- tries et les métamorphoses (Giuseppe Vitiello), une réflexion sur l’évolution des sociétés humaines (Jean-Claude Serge Levy), une considération sur l’Information et ses contrôles (Marcin Sobieszczanski) ainsi que des conceptions musicales orientées vers l’industrie automobile (Andrea Cera et Nicolas Misdariis), tandis que Zaven Paré se demande si Hi- kari, personnage virtuel domestique japonais, est bien la partenaire idéale. Conjointement à cette livraison s’est créé, sous l’impulsion d’Andrew Adamatzky, le pre- mier numéro spécial de LINKs portant entièrement sur l’Informatique non-convention- nelle (Thoughts on Unconventional Computing). Vu cette activité, il est sûr que, pour le moment, le virus n’a pas gagné. Louis-José Lestocart, janvier 2021. Catherine Szántó, Projet de paysage frontalier, dessin au crayon, papier froissé, scan et traitement informatique, 2020. LINKS – series 5 – MARCEL PROUST LINKS – series 6 – MARCEL PROUST 2 JEAN-CLAUDE SERGE LEVY Human society evolution: Driving actions, 108 LOUIS-JOSÉ LESTOCART Présentation de LINKs 5 et 6, 3 DOSSIER Complexité et esthétique de Marcel Proust SPÉCIALE DÉDICACE À BERNARD STIEGLER, 6-7 YASUÉ KATO BRUNO PACE Pierres médiévales et la perception des couleurs : Proust et Ruskin, 114 Textile matters: a transdisciplinary manifesto, 10 MICHEL DAMBLANT Le jardin retrouvé, voyage botanique du côté de chez Proust, 121 DOSSIER PATRICK BAZIN Complexité et esthétique de Marcel Proust Proust et ses lecteurs fanatiques, 126 ANNE SIMON PATRICK FFRENCH Proust/Deleuze. Hors de soi : au commencement était le vertige, 22 The Complications of Divergent Series: Deleuze on Proust, 130 FRANCINE GOUJON JÉRÔME BASTIANELLI La lecture des allusions chez Proust : une complexité programmée, 25 Proust confiné, 135 ILARIA VIDOTTO HÉLÈNE CHARCHARÉ « Complexité ordonnée » et « complexité confuse » : les deux pôles de la phrase proustienne, 29 À la recherche d’une esthétique, 139 GENEVIÈVE HENROT SOSTERO Écrire (d’)après Proust. Alain Satgé, Tu n’écriras point simple, 36 Scientific Perspectives, Humanities and Research SJEF HOUPPERMANS Perspectives scientifiques, sciences humaines et recherche Mémé en vadrouille, 42 CHRISTOPHE KIHM L’hypothèse « Homo Canis » : co-évolution et parallélisme, 146 Scientific Perspectives, Humanities and Research Perspectives scientifiques, sciences humaines et recherche FRÉDÉRIC KECK Les virus sont-ils dans l’air ? 153 CHRISTOPHE GOUPIL, ERIC HERBERT & HENRI BENISTY CHRISTOPHE GOUPIL, ÉRIC HERBERT & HENRI BENISTY Penser la résilience. Un regard thermodynamique 1 : du concept de résilience, 48 Penser la résilience. Un regard thermodynamique 2 : de la résilience des organismes à celle des sociétés, 156 GIUSEPPE VITIELLO ZAVEN PARÉ Symmetries and Metamorphoses, 54 Hikari, la partenaire idéale, 163 JEAN-PAUL ALLOUCHE AHMED SETTI Localité et globalité, 62 La psychologie du non-équilibre, 168 ANDREW ADAMATZKY, ANTONI GANDIA, PHIL AYRES, HAN WÖSTEN, AND MARTIN TEGELAAR BRUNO PINCHARD Adaptive Fungal Architectures, 66 Une transcendance démembrée ? De la Sémiophysique à la Divine Comédie II, 171 CRISTIAN S. CALUDE ROBERTO DIODATO Quantum Computing: Coping with Underpowered, Inaccurate, but Astonishing Quantum Computers, 77 Art (virtuel) comme système, 180 MARCIN SOBIESZCZANKI A promising perspective in searching for information. “Horizon 2020”, 81 Art(s) and (some) Thougths BRUNO PINCHARD Art(s) et (quelques) réflexions Une transcendance démembrée ? De la Sémiophysique à la Divine Comédie I, 85 ANDREA CERA & NICOLAS MISDARIIS Intrusiveness, Annoyance and Sound Design, 186 Art(s) and (some) Thougths Art (s) et (quelques) réflexions ISABELLE CHOINIÈRE Corporalité, corporéité et embodiment en modification au contact des technologies, 191 VIRGILE ABELA Pendule Acoustique, 94 ERIKM Fata Morgana – Œuvre mixte pour l’ensemble Dédalus, de l’inouï issu du vivant, transposé à l’instrument, 197 MARGHERITA BERGAMO MENEGHINI PHILIPPE FRANCK Comment la réalité virtuelle incarnée et la danse peuvent augmenter l’expérience corporelle, 101 Sonopoétiques – du texte au son et vice versa. Tentative de typologie(s) de poésie(s) sonore(s), 201 4 5 La lutte pour la vie de l’esprit En 2004, le philosophe Bernard Stiegler organisait (avec Georges Collins) à Cerisy-la-Salle le colloque La lutte pour l’organisation Spéciale dédicace du sensible. Comment repenser l’esthétique ? L’argument en était que les organes des sens et la processualité de la sensibilité étant en lien avec l’évolution des artefacts, il est indispensable de considérer et d’organiser la vie intellective aussi bien que sensible : aussi, l’organisation du sensible induit de « décrire les époques organologiques au cours desquelles les conditions d’appariements et d’appareillages pour l’aventure du sensible évoluent », écrira-t-il plus tard. Et il s’agit bien là d’une lutte, car selon Bernard Stiegler : Pourquoi un hommage à Bernard Stiegler, mort en août (et non des suites du covid) ? D’ordinaire, je ne prête guère d’attention, ni même d’intérêt aux hommages envers les disparus. C’est toujours un « Notre époque se caractérise comme prise de contrôle de la production symbolique par la technologie industrielle, où exercice un peu vain et parfois un peu convenu ; ce ne sera pas le cas ici. Certes, j’ai connu Bernard. l’esthétique est devenue l’arme et le théâtre de la guerre économique. Il en résulte une misère où le conditionnement se substitue à l’expérience esthétique », provoquant une « véritable misère symbolique ». Bien connu serait exagéré. Pourtant nous nous sommes parlé à quelque reprise, et avons échangé un peu des textes par emails, notamment en 2003-2004. Puis perdus de vue. Jusqu’à ce que je lui Il précisait : « Par misère symbolique, j’entends donc la perte d’individuation qui résulte de la perte de participation à la produc- demande treize ou quatorze ans après, en 2017, de collaborer à LINKs et de faire partie du comité de tion de symboles1. » rédaction. Ce qu’il accepta avec gentillesse. Il me proposa alors le projet d’une longue discussion sur l’entropie avec Maël Montévil, théoricien biologiste, travaillant avec lui à l’IRI (Institut de Recherche Selon lui, la question technique, la question esthétique, la question politique, la question économique et la question industrielle et d’Innovation) et par ailleurs membre de LINKs. Cette discussion est parue en deux parties dans devraient être indissociables, et même, associées afin de recomposer une nouvelle époque du sensible. C’est sur ce thème LINKs 1 et 2 sous le titre Entretien sur l’entropie, le vivant et la technique 1-2 en octobre 2019. Après que je l’invitais en 2007 à donner une conférence à Marseille, intitulée « Repenser l’esthétique2 », conférence qui donna lieu 3 l’annonce de la mort de Bernard, j’ai attendu quelque temps avant de demander à Maël s’il voulait à une publication collective sous le titre Esthétique et société . Il avait entretemps publié les deux tomes de De la misère sym- 4 écrire quelque chose sur lui. Ce qu’il a fait. Je connaissais par ailleurs Colette Tron, devenue directrice bolique , où étaient exposés et théorisés ces enjeux dans le contexte de ce qu’il nommait la « société hyperindustrielle », et le conditionnement du « tournant machinique de la sensibilité ». Cette mise en perspective fut pour moi une immense et heureuse artistique d’Alphabetville (Marseille), qui m’avait invité en 2010 pour faire des conférences, alors ouverture autant qu’une formulation admirable et manifeste de ce que je tentais d’analyser dans mes propres réflexions sur l’art qu’elle travaillait depuis quelque temps avec B.