n°17 4e trimestre 2018

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie

Entreprises Lincet donne de l’épaisseur au site fromager de Espace Régley Le Club textile intégral entretient la fl amme

Nos territoires Arcis, Mailly, Ramerupt : l’empreinte de l’agro-alimentaire BANQUE POPULAIRE 1RE BANQUE DES PME*

Être la 1re banque des PME, c’est s’engager aux côtés des entreprises et les accompagner dans toutes les étapes de leur croissance.

* Étude TNS Kantar 2017 – Banque Populaire : 1re banque des PME incluant les Banques Populaires, le Crédit Coopératif et les caisses de Crédit Maritime Mutuel.

BANQUE POPULAIRE ALSACE LORRAINE CHAMPAGNE, Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable, régie par les articles L 512-2 et suivants du Code Monétaire et Financier et l’ensemble des textes relatifs aux Banques Populaires et aux Etablissements de Crédit, dont le siège social est à 57000 METZ, 3 rue François BANQUEde Curel, POPULAIRE immatriculée sous le n°ÉQUIVALENCE 356.801.571 QUADRI R.C.S. METZ, société de courtage et d’intermédiaire en assurances inscrite à l’ORIAS sous le n° 07 005 127. Crédit photos : Fotolia- Création : Lotus Bleu Logo Quad 24/08/2018 DÉGRADÉ CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 % VERS CYAN 66 % MAGENTA 6 % 24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 Web : www.carrenoir.com CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 %

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BPALC_1rePME_210x297JDENC.indd 1 19/10/2018 09:28:23 Comme un frémissement Ces derniers mois ont été marqués dans l’ et à par l’annonce de plusieurs événements importants : implantation de l’entreprise Garnica sur le Parc du Grand Troyes, création de l’agence de développement économique Business Sud Champagne (BSC), lancements du Pôle européen du chanvre et du cluster du Patrimoine bâti 4.0, création de la marque Troyes La Champagne…

Tous ces événements n’ont pas forcément de liens directs entre eux, hormis le fait que, du point de vue consulaire, votre CCI est impliquée dans les dossiers Garnica, BSC et cluster. Et elle suit bien sûr avec la plus grande attention les autres dossiers, qui tous ont ou auront un impact sur la santé économique de notre département. Elle s’y impliquera autant que de besoin. Sylvain Convers Président de la chambre Plus important est le fait que cette succession d’annonces aboutit à produire une petite musique de commerce et d’industrie de fond, agréablement entêtante, qui ne peut laisser indiff érents tous ceux qui s’intéressent au devenir, à l’essor et à la réussite de notre territoire. Cette petite musique révèle le travail mené dans l’ombre par l’ensemble des acteurs — économiques, politiques, administratifs — pour faire prospérer notre département et sa principale agglomération.

Il me semble tout aussi signifi catif que les dossiers évoqués plus haut revêtent tous, certes à plus ou moins grande échelle, une dimension collégiale et fédératrice. A cet égard, on ne peut qu’applaudir l’introduction d’un élément nouveau dans l’équation : la dimension extraterritoriale de certains dossiers. En clair, Troyes et l’Aube ne montent plus seules au front, si l’on veut bien employer cette métaphore militaire au lendemain des commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Business Sud Champagne associe par exemple l’Aube et la Haute-Marne.

édito Je citerai également le dernier Guide du stage et de l’alternance, commun à ces deux départements, mais aussi à l’Yonne !

Ces nouvelles logiques territoriales, qui épousent les véritables bassins de vie, répondent à une stratégie qui a déjà fait ses preuves et que l’on peut résumer par cette simple expression : faire ensemble. Je forme le vœu que cette dynamique ne soit pas brutalement stoppée. Je souhaite à chacune et chacun de passer d’agréables fêtes de fi n d’année.

22 Découverte : Un musée sculpté pour Camille Claudel

4 Entreprises • Lincet donne de l’épaisseur au site fromager de Vaudes • A-G-net, le nettoyage en grand CCI Mag, le magazine 6-7 En mouvement de la chambre de commerce L’actualité de votre territoire et d’industrie 9-16 Nos territoires 1, Boulevard Charles-Baltet - CS 60706 Arcis, Mailly, Ramerupt : un secteur dans le vent 10001 Troyes cedex - Tél. 03 25 43 70 10 Fax 03 25 43 70 43 - www.troyes.cci.fr 17 Espace Régley Directeur de publication : Christophe Pereira Le Club textile intégral entretient la flamme Directrice de rédaction : Valérie Ramecourt-Adam Journalistes : Frédéric Marais, Philippe Schilde 18-19 CCI en actions (Agence Info) • Économies d’énergie avec la CCI Crédit photos : © Frédéric Marais, Philippe Schilde, • La CCI toujours plus proche des territoires Olivier Douard, Shutterstock • Les sept gagnants des Trophées Caricature : Michel Moyne Conception et réalisation : • Stages, alternance : suivez le guide Champagne Création à Reims - Tél. 03 26 88 43 14 • Tout s’éclaire grâce à la Nuit de l’Orientation Impression : Léonce Desprez - Tél. 03 21 01 79 13 • Une autre conception de l’économie Routage : Mil’Adresses Service Sainte-Catherine-les-Arras - Tél. 03 21 60 54 44 20 Partenaires Publicité : Valérie Ramecourt-Adam, CCI et TCM : l’entente cordiale CCI Troyes et Aube - Tél. 03 25 43 70 10 4e trimestre 2018 - n° 17 21 Portrait sommaire Tirage : 9 400 exemplaires Jean-Dominique Regazzoni Périodicité : trimestriel. N° d’ISSN : 2553-0321 Prix du numéro : 4 € Abonnement pour 4 numéros : 15 € Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 3 Tous droits de reproduction réservés. 4 entreprises Le magazine delaChambre deCommerce etd’Industrie -n°17 au site fromager deVaudes Lincet donnedel’épaisseur 4 000 m La Fromagerie deVaudes disposeactuellementde y accroître saproduction :+50%! propriété dugroupe Lincet, totalement dédiéàce fromage, va bientôt Le est excellent pourleterritoire, aussi. Le site deVaudes, nos équipements(automatisation, robotisation) tout augmenter notre capacité de50%,enmodernisant an deChaource à 2 100tonnes. « Nousallonspouvoir totale deproduction va passer de1400tonnes par de près d’untierslesinstallations. Surtout, lacapacité bâtiments, surl’arrière dusite, va permettre d’agrandir du fromage deChaource. Uneextension encours des dans lesecteur. valeur », déclare lePdgdontladémarche est appréciée de nosfromages. Noussommes danslepartagedela écrite relie mécaniquement leprixdulaitàlavalorisation dans l’achat delatotalité dulait.Quiplusest, uneclause une politique d’achat valorisante : eff et, à travers des contrats établis sur 5 ans, Lincet mène d’avoir untel débouchéàproximité deleursfermes. En orientent leurlaitvers lesite vaudois etneregrettent pas de collecte del’AOP Chaource. Unetrentaine d’éleveurs quelque 10millionsdelitres delaitprovenant dela zone Actuellement, àVaudes, Lincet transforme annuellement Le « partagedelavaleur » avec leséleveurs laitiers 2 delocauxentièrement dédiésàlafabrication « Nous sommes engagés « Nous sommes engagés www.fromagerie-lincet.net « record ». d’aff aires 2018 devrait dépasser les40M€,unscore de Vaudes », souligneDidierLincet dontlechiff re de l’élan donnéparl’extension delaFromagerie partagé avec lecharcutier troyen Lemelle) va bénéfi cier logistique de (GJ Service froid, conçu et « Notre projet aété penséglobalementetlesite (30 % des expéditions de Chaource, actuellement). il espère conquérir de nouveaux marchés à l’export fortement surlemarché français « mâture », groupe). S’ilestime diffi cilede continuerà progresser qui compte 34 salariés à Vaudes (sur 200 dans le avec l’évolution del’activité », annonce l’industriel, vont être étoff ées.« Le nombre d’emplois progressera qualifi és vont être créés etleséquipesdemaintenance Sur le site aubois, des postes de responsables de ligne De nouveaux débouchés export quent, chiff ré à8M€(bâtiments etmatériels). éponyme, lequelréalise làuninvestissement consé- monde », affi rmeDidierLincet, président du groupe dans l’Yonne, enparallèle. C’est bonpourtout le Délice deBourgogne…) decontinuer àsedévelopper productions fromagères triplescrèmes (Brillat-Savarin, notre siègedeSaligny. Cela permettra ànosautres la fabrication deChaource actuellementréalisée sur salariés. Ce faisant, nousallonsrapatrier surVaudes en réduisant la pénibilité desopérations pournos Philippe Schilde A-G-net, le nettoyage en grand L’entreprise de propreté savinienne a diversifié ses activités et ses implantations au cours des dernières années. Mais elle reste une référence dans le milieu économique aubois, dont elle est d’ailleurs l’un des plus gros employeurs.

Quand on parle de société de nettoyage, surgit occupe une place centrale dans la philosophie de aussitôt l’image d’un laveur de carreaux, d’un l’entreprise : à titre d’exemple, elle paie des cours shampouineur de moquette ou d’un épousseteur de d’alphabétisation aux salariés qui en ont besoin bureau. Cela reste vrai, mais un tantinet réducteur. Le et emploie depuis la rentrée un coach sportif pour métier s’est considérablement diversifié et technicisé, animer sa salle de détente. au point de devenir parfois très pointu et très spécialisé. A-G-net a également élargi son champ d’activité. C’est le cas chez A-G-net, à Sainte-Savine, vieille Deux marques ont été créées, l’une pour recouvrir son entreprise auboise qui n’a cessé de se moderniser, métier de paysagiste (A-G-paysages), l’autre son mé- d’explorer de nouveaux marchés et d’élargir sa tier de préparateur de véhicules neufs ou d’occasion gamme de prestations. « J’expérimente tout ce qui chez des concessionnaires automobiles (A-G-netcar). est nouveau », confirme son président, Yves Gourlet. Une société sœur (Ménagez-moi) a par ailleurs vu le C’est ainsi que, bardée de certifications, la SAS a su jour pour occuper le créneau des particuliers et des pénétrer des milieux à la fois très exigeants et très services à la personne. « À l’origine de chacune de ces différents les uns des autres. nouvelles activités, on trouve la demande d’un client », On peut citer le nucléaire (avec l’Andra) et le monde souligne Yves Gourlet. Lequel fait de la satisfaction de la recherche (avec les salles blanches de l’UTT). Ou dudit client sa priorité numéro 1, et de la propreté, non bien le milieu pharmaceutique, où les petites mains plus un sentiment subjectif, mais un élément objectif d’A-G-net nettoient aussi bien les locaux que l’outil mesuré selon des critères très précis. de production, et dont tous les faits et gestes doivent Frédéric Marais être tracés. La société est également présente dans www.a-g-net.fr l’agroalimentaire (maisons de champagne, chocolaterie, biscuiterie), l’industrie (nettoyage de cuves en milieu confiné pour Saipol par exemple) la grande distribu- tion, le tertiaire et le secteur public. Ecologie et humanisme A-G-net n’est pas en reste sur le plan technique, avec une prédilection revendiquée pour l’usage de produits écologiques. « On enlève les chewing-gums avec une solution à base de jus de betterave, détaille Yves Gourlet. On nettoie les façades à l’eau osmosée, sans nacelle ni produits chimiques, pour l’entretien régulier des bardages. On emploie un nettoyeur cryogénique pour intervenir dans des installations de type armoire électrique sous tension : on remplace l’eau par de la glace carbonique. » L’entreprise auboise teste également un robot de lavage pour nettoyer les grandes surfaces de sol comme on en trouve dans les galeries commer- ciales, mais sans supprimer l’opérateur. Car l’humain

Près de 1 300 salariés Yves Gourlet a le même âge que son entreprise : 47 ans. Il est entré chez Agenet (le nom d’origine, qui voulait dire Agence Générale de Nettoyage) en 1994 en contrat de qualification, touchant un peu à tous les métiers, avant d’en devenir le directeur en 2000, puis le président en 2007. Il a racheté l’entreprise en 2010 avec cinq autres collaborateurs. A-G-net emploie aujourd’hui 1 200 personnes (auxquelles s’ajoutent les 80 salariés de Ménagez-moi), dont 500 dans l’Aube, le reste dans les agences de l’Yonne, de la Marne (Châlons-en-Champagne et Reims) et des Ardennes. Ce qui repré- sente environ 600 équivalents temps plein. A-G-net réalise un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros (plus 1 million pour Ménagez-moi).

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 5 Garnica, Bois Déroulés de Champagne : l’Aube fait feu de tout bois Hasards du calendrier : alors que l’entreprise Bois Déroulés de Champagne lançait son activité de déroulage de peuplier à Marigny-le-Châtel, le groupe espagnol Garnica annonçait son arrivée prochaine sur le Parc du Grand Troyes pour y fabriquer du contreplaqué en bois de peuplier (deux projets accompagnés par Aube Développement). Mais la future usine troyenne aura une autre dimension, puisqu’elle pourrait à terme employer jusqu’à 300 personnes (contre une trentaine à Marigny, dans les anciens ateliers de la Sirc), auxquelles s’ajouteront 500 emplois indirects. Garnica prévoit d’investir 80 millions d’euros d’ici à 2025, dont la moitié au démarrage, pour une centaine de postes. Les travaux débuteront au 1er semestre 2019, pour une ouverture prévue en 2020. Cette unité de production, la seconde du groupe ibérique en France, projette de traiter 350 000 m3 de bois par an, soit près de la moitié de la ressource disponible dans en mouvement le quart nord-est de la France. Pedro Garnica. La présence d’importantes peupleraies dans la région, en particulier dans les vallées de l’Aube et de la Seine, constitue d’ailleurs l’une des raisons de son implantation. En concurrence avec d’autres sites, l’agglomération troyenne a convaincu grâce à son excellente desserte autoroutière, sa position centrale par rapport à la zone de Lancement du Pôle chalandise, ses disponibilités foncières, sa proximité avec le port de Nogent et la européen du chanvre qualité de sa main-d’œuvre. La mobilisation des acteurs locaux pour que ce dossier aboutisse a fait le reste. Apprécié pour sa croissance rapide et sa légèreté, le bois de Premier producteur français de peuplier est utilisé dans la construction, l’ameublement, la décoration, le nautisme ou chanvre industriel, l’Aube veut faire encore l’aménagement de caravanes. fructifi er cet avantage. Cette plante écologique à tout faire est désormais au cœur d’un Pôle européen du chanvre, qui sera implanté à Saint-Lyé. C’est dans Troyes La Champagne, cette commune que La Chanvrière ouvrira début 2020 sa nouvelle la marque de Troyes usine. Celle-ci lui permettra de De même que les marques apposent leur griff e sur les doubler sa production par rapport à produits qu’elles commercialisent, de plus en plus de son unité de Bar-sur-Aube. territoires se dotent de leur propre signature. Un moyen L’industrie de 1re et de 2e transformation côtoiera la pour eux d’affi rmer leur identité et de se distinguer des recherche et le développement au concurrents. Troyes a cédé à son tour aux exigences du sein de ce pôle présidé par Benoît marketing territorial en adoptant une marque qui claque : Savourat, patron de La Chanvrière. Troyes La Champagne. Histoire de rappeler que la cité Il s’agit de consolider la fi lière, de tricasse se situe bien en Champagne et qu’elle fût la trouver de nouveaux débouchés et capitale régionale choisie par les comtes de Champagne. d’exploiter toutes les ressources Sans oublier que LA Champagne évoque aussi de manière de ce végétal utilisé dans subliminale LE champagne. la construction, le textile, Mise en scène dans un jeu-concours le 13 octobre dernier, la papeterie, l’alimentaire et les lors de Journée nationale du commerce de proximité, la cosmétiques notamment. marque sert bien sûr aux institutionnels, comme l’offi ce de tourisme de Troyes, pour leur communication. Mais tous les acteurs économiques du territoire, en particulier les commerçants, les hôteliers et les restaurateurs, sont invités à se l’approprier et à en devenir les ambassadeurs auprès de leurs clients. Sous réserve d’adhérer gratuitement à une charte, dite “code de marque”, et à son univers graphique, ils peuvent affi cher la marque Troyes La Champagne sur leur vitrine ou l’utiliser à des fi ns publicitaires sur leurs supports commerciaux : un badge, un site Web ou un set de table par exemple. A charge pour tous ces professionnels d’incarner les valeurs que la marque souhaite véhiculer autour de la destination troyenne : la convivialité, l’hospitalité, le sens de l’accueil, la proximité, l’authenticité, la simplicité, la quiétude, la nature, le terroir…

6 Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 Les visages de Business Sud Champagne Présenté dans le dernier numéro de CCI Mag et lancé officiellement le 6 novembre dernier à Troyes, Business Sud Champagne sera présidé par Jean-Michel Soufflet et dirigé par Valérie Schwarz. Le premier nommé est bien connu dans l’Aube, puisqu’il préside aux destinées du Groupe Soufflet à Nogent-sur-Seine. Premier collecteur privé de céréales en Europe, ce géant de l’agroalimentaire emploie plus de 7 500 collaborateurs répartis dans dix-huit pays. Son chiffre d’affaires frôle les 5 milliards d’euros. Valérie Schwarz présente elle aussi une carte de visite plutôt flatteuse. Après avoir débuté à la CCI de la Meuse, elle a notamment créé et dirigé Metz Métropole Développement. Elle a ensuite intégré le conseil régional de L’ESC change de nom, Champagne-Ardenne, en qualité de directrice du développement économique. Puis, l’IUT a 50 ans fusion aidant, elle est devenue responsable du service financement des entreprises à la Région . À noter que la CCI Troyes et Aube intègre ses 3 collaboratrices Le Groupe ESC Troyes s’appelle d’Aube Développement dans BSC, désormais Y Schools, pour ne permettant ainsi le démarrage de plus être réduit à ses formations l’agence sans rupture. managériales. Schools (écoles) au pluriel parce que le groupe réunit plusieurs entités : sept écoles et un pôle de formation professionnelle. Y parce que, au dire des promoteurs de ce changement de nom, « le Y est le symbole et l’émanation de Troyes ». On pourra aussi voir dans ce Y un carrefour, des racines et même une baguette de sourcier ! Rappelons que Y Schools chapeaute entre autres South Champagne Business School Valérie Schwarz. Jean-Michel Soufflet. (l’ancienne Ecole supérieure de commerce) et l’Ecole supérieure de design de Troyes. Pendant que s’opérait ce tournant historique, l’institut universitaire de technologie (IUT) de Troyes a fêté ses 50 ans fin septembre. L’établissement est donc né en 1968, année estudiantine par excellence, et il reste comme la première université à voir le jour à Troyes. D’un seul département à l’origine, il en compte six aujourd’hui, plus un service de formation continue. Les effectifs sont passés entretemps de 39 étudiants à 1 750 ! Présidé par Sylvain Convers, président de la CCI Troyes et Aube, l’IUT a délivré environ 25 000 Création / reprise : palmarès 2018 diplômes depuis sa création. Le Concours de la création et reprise d’entreprise 2018, organisé par Initiative Aube, Toujours au chapitre de a révélé le nom de ses onze lauréats, qui se sont partagés 19 000 € de prix. Il s’agit l’enseignement supérieur, on de Marilyne Desbordes-Droit (Les Lunettes Coquettes à Marigny-le-Châtel, opticienne notera également que le centre à domicile), Aurélie Martin (Akhal à Rosières, équipement préventif pour chevaux), universitaire de Troyes, qui dépend Sébastien Arnould (SupAirVision à Rosières, inspection de pales d’éoliennes par drones), de l’université de Reims Karine Rémy (Les Demoiselles à , hôtel-restaurant), Clémence Thibord Champagne-Ardenne, a lui aussi (Brasserie Thibord à Pâlis, brasserie artisanale), Alexandre Garnier-Cuillière (La Maison été rebaptisé : il faut parler Garnier à Saint-Parres-aux-Tertres, salon de coiffure bio), Christophe Pinard et Cédric maintenant du campus des Thiel (C & C Pinard-Thiel à Neuville-sur-Seine, boucherie-charcuterie-traiteur), Aurélie Comtes de Champagne. Urbain (Le Domino à Bar-sur-Aube, tabac-presse), Nicolas Declercq (Namkin à Rosières, www.yschools.fr agence de marketing industriel), Claire Pécheux (Bar-sur-Aube Presse à Bar-sur-Aube, librairie-presse) et Emeline Bosset (Boeme design à Troyes, studio d’aménagement intérieur).

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 7 1 APPLICATIONS WEB : Eutech développe des applications web adaptées à votre métier pour vous faciliter la vie et augmenter la performance de votre société. Nous vous conseillerons sur les langages les plus adaptés à votre projet pour développer VOTRE application.

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9 nos territoires « On a le potentiel pour attirer les entreprises » Présidente de la communauté de communes d’Arcis, Mailly, Ramerupt, mais aussi maire de Le Chêne et conseillère départementale, Solange Gaudy expose les raisons qui font croire en l’essor de ce secteur à la fois agricole et industriel planté au cœur de la Champagne crayeuse.

Solange Gaudy, quels sont les atouts Ce nœud routier intéresse-t-il aussi les entreprises ? nos territoires de votre territoire ? S.G. : Bien sûr. Fraenkische est venue s’installer en partie Solange Gaudy : Je dirais en premier lieu son réseau grâce à cela. Plus récemment, Garnica (fabrication de routier. Nous sommes sur un axe Châlons-Troyes très contreplaqué en peuplier), qui souhaitait s’implanter passant, qui draine un fl ux nord-sud, y compris au en sortie d’autoroute, a étudié la piste arcisienne. niveau du fret international. La D441, qui relie Malheureusement, cela n’a pas pu se concrétiser, car Romilly-sur-Seine à Brienne-le-Château, sert quant toutes les conditions n’étaient pas réunies à ses yeux, à elle de desserte locale. Et il y a bien sûr l’autoroute et l’entreprise est allée s’installer sur le Parc du Grand A26, avec le péage de Torcy. Cet ensemble forme un Troyes. Mais on n’a pas tout perdu dans cette aff aire, nœud routier au centre duquel Arcis-sur-Aube est très car cela nous a permis de constituer une réserve bien placée. Ces voies de communication sont d’ailleurs foncière de 21 hectares à Torcy-le-Petit et de prendre susceptibles d’attirer les Parisiens, après Nogent/ conscience que pour attirer les entreprises, il fallait Romilly et Troyes. être prêt du jour au lendemain.

Solange Gaudy.

10 Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 Disposez-vous d’autres réserves foncières ? est plus élevé qu’ailleurs. Mais l’intercommunalité se S.G. : Non. La zone industrielle de Torcy-le-Grand est compose aussi de petites communes pauvres. saturée, et celle de Le Chêne attend l’implantation L’évolution démographique est aussi à notre avantage, d’une usine de frites surgelées sur les 10 ha restants. avec une augmentation de la population de plus de 14 % en quinze ans. Les lotissements créés dans les années 2000 Quels sont les autres points forts de la communauté ont attiré une population jeune séduite par le prix des de communes ? terrains, des prêts attractifs et la qualité de vie. Cela a S.G. : Nous avons des entreprises agricoles qui fonc- ramené des enfants et permis d’ouvrir des écoles, même tionnent bien et qui se développent. Ce qui nous vaut si maintenant des classes ferment. Les jeunes ménages se d’ailleurs d’être considérée comme une communauté sont souvent installés dans un endroit central par rapport de communes riche, où le revenu moyen par ménage aux lieux de travail du couple, à proximité de l’autoroute.

Autre caractéristique du territoire, la forte présence de l’armée. S.G. : Le camp de Mailly monte même en puissance, avec la renaissance en 2016 du 5e régiment de dragons, une unité forte d’environ 1 300 hommes. Mais il est encore trop tôt pour en mesurer les retombées. Les plus gradés habitent Châlons ou Troyes, les cadres moyens cherchent un pavillon à proximité, tandis que les jeunes recrues sont hébergées dans l’enceinte du camp, où l’armée a construit des bâtiments pour les accueillir. Ces derniers finiront toutefois par avoir une solde plus importante et par fonder une famille. Il faut citer également l’implantation de Secoia (l’usine de destruction des obus chimiques de la Première Guerre mondiale), accompagnée par des subventions qui ont permis de financer en partie la construction de la piscine d’Arcis-sur-Aube.

Comme si vous y étiez Le site Web vir360.fr permet de découvrir le Val de l’Aube (c’est-à-dire le secteur d’Arcis, Mailly, Ramerupt) vu du ciel, mais aussi de pénétrer à l’intérieur des commerces, des entreprises et des édifices publics. Une immersion étonnante dans l’intimité du territoire, servie par des images de grande qualité. http://www.vir360.fr/comcom-arcis/360.html

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 11 Sur quels autres éléments fondez-vous des églises à pans de bois. On eff ectue actuellement le développement du territoire ? un travail de recensement et d’approfondissement S.G. : L’éolien et le tourisme. L’éolien a un fort potentiel, des connaissances. et c’est une manne pour les communes, qui leur permet La rivière Aube est aussi un atout, avec une belle d’investir. De nouveaux parcs vont venir compléter vallée et de beaux villages. Cela coupe l’immensité des ceux existants, sous l’égide du même promoteur : An champs, avec du jaune ou du vert sur des parcelles de Avel Braz. Celui-ci a racheté l’ancienne ferme de la 40 ha, du gros matériel et de l’irrigation. Folie Godot à et 5 ha de terrains autour pour y implanter un centre de maintenance. Les maisons On a parlé des atouts, mais pas des handicaps, d’habitation et seront transformées en s’il en existe. bureaux, en logements pour les techniciens car il n’y a S.G. : On est en pleine ruralité, ce qui entraîne pas suffi samment d’hébergements dans le secteur, et d’énormes problèmes de mobilité. La hausse du prix en ateliers. Les 5 ha de terrains serviront au stockage des carburants et la limitation de la vitesse à 80 km/h nos territoires du matériel, y compris les pales des aérogénérateurs. font qu’il faut plus de temps pour se déplacer et que cela coûte plus cher. C’est pénalisant. Vous misez aussi sur le tourisme ? On a aussi un commerce qui vivote à Arcis. L’objectif S.G. : On a de très jolis édifi ces qui ne demandent qu’à de la communauté de communes est de réorganiser être connus. On est en cours de création d’une route et de redynamiser tout cela. Je suis persuadée qu’on de la craie, comprenant la visite des églises et des a le potentiel pour attirer les entreprises et maintenir bâtiments civils en craie, un peu sur le modèle du circuit l’emploi.

L’éolien a un fort potentiel .

Des champs et des usines Territoire rural par excellence, le secteur nord du département n’en est pas moins riche d’un tissu industriel varié, favorisé par la proximité d’un réseau routier étoff é. Parmi toutes les entreprises présentes, citons Cristal Union (sucrerie), la Scara (coopérative agricole), Brodart (imprimerie), Fraenkische (systèmes de drainage), Ghisetti (transformation de pommes de terre), Millbäker (fabricant d’ingrédients pour l’agro-alimentaire), Huguier Frères (boucherie industrielle), France Volet (portes et volets), Ateliers Dorez (constructeur de matériels agricoles), les Hauts de Villiers (transformation de légumes)… Aube Développement a facilité la venue de quelques unes de ces entreprises.

12 Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 La sucrerie d’Arcis, poids lourd de l’économie La sucrerie d’Arcis, qui est la plus grosse de France et peut-être d’Europe, est sans conteste l’un des outils industriels les plus impressionnants du département. Notamment en période de campagne betteravière, lorsque l’usine tourne à plein régime avec sa noria de camions et ses montagnes de betteraves à sucre. Née en 1964 de la volonté des planteurs locaux, la ou en morceaux. Il est livré en vrac à l’industrie agro- sucrerie d’Arcis (qui est en fait implantée sur le territoire alimentaire — fabricants de boissons, chocolatiers, de Villette-sur-Aube), est une quinquagénaire qui confituriers — où il entre dans la fabrication des produits se porte bien. Elle a battu ses records de production en transformés. Seuls les consommateurs italiens, via la 2017, même si l’actuelle campagne s’avère décevante filiale Eridania de Cristal Union, peuvent le trouver sur en termes de rendement. Ce géant agro-industriel leur table. Cinq trains remplis de sucre partent d’ailleurs détenu par Cristal Union, et donc par les 9 500 toutes les semaines d’Arcis vers l’Italie pendant la agriculteurs coopérateurs du groupe sucrier, fait campagne betteravière, pour y être conditionnés figure de plus grosse sucrerie de France, et peut-être ou fournis à l’industrie. Ouvrons ici une parenthèse même d’Europe. La craie de Champagne offre un pour dire qu’une betterave à sucre est composée à terreau fertile pour le développement de la betterave 77 % d’eau, à 5 % de pulpes et à seulement 18 % de à sucre, même si les planteurs ne la cultivent que sucre — 20 % cette année, ce qui est exceptionnel. tous les quatre ou cinq ans sur les mêmes parcelles pour éviter d’épuiser les sols. Du sucre pour l’industrie « Une sucrerie, c’est de l’industrie lourde », résume le président de l’unité arcisienne, François Prompsy, lui-même agriculteur à Voué. Les chiffres sont par conséquent vertigineux. L’usine a produit 300 000 t de sucre et, couplée à la distillerie, 1,8 million d’hectolitres d’alcool brut (soit 180 millions de litres) en 2017. Arrêtons-nous sur ces statistiques, car elles demandent quelques explications. Le sucre cristallisé produit à Arcis n’atterrit pas directement dans nos assiettes, que ce soit en poudre

L’effervescence de la campagne La fin des quotas sucriers a eu pour effet d’augmenter les surfaces plantées et d’allonger la campagne betteravière, qui s’étend désormais de septembre à janvier, soit une prolongation d’un mois. Pendant cette période, la sucrerie traite 25 000 t de betteraves par jour, week-ends et jours fériés compris, tandis que la distillerie produit 7 000 hl d’alcool. Près de 100 camions sont nécessaires pour alimenter la bête jour et nuit. Les véhicules proviennent d’une quarantaine de sociétés de transport diffé- rentes, la plupart locales. Le nombre de poids lourds affectés à la campagne a été divisé par deux depuis le remplacement des anciens 38 tonnes par des 40 puis par des 44 tonnes, depuis aussi que les rotations ont lieu 24h/24, 7j/7. Le trafic a également été fluidifié dans l’enceinte de la sucrerie et de ses 57 ha, où 900 semi-remorques pénètrent chaque jour, chacun effectuant bien sûr plusieurs tours par tranches de douze heures. La campagne avait duré 136 jours l’an dernier. Les prévisions tablaient sur 105 jours cette année.

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 13 De l’alcool pour tous usages de la cosmétique. Pour résumer, la distillerie transforme Venons-en à nos 1,8 million d’hectolitres d’alcool sur place les deux tiers de l’alcool brut qu’elle produit. brut. Cet alcool sert à fabriquer d’un côté de l’éthanol Ajoutons à cette production de sucre et d’alcool celle (800 000 hl directement par la distillerie arcisienne de pulpes (550 000 t), destinées à l’alimentation et 200 000 hl en dehors), et de l’autre côté de l’alcool animale (après déshydratation), et dans une moindre rectifi é (400 000 hl à Arcis et 400 000 hl à l’extérieur). mesure à la méthanisation. Et ce n’est pas tout, L’alcool rectifi é (ou surfi n) entre dans la composition puisque les 2 250 t de terre qui rentrent chaque aussi bien du pastis que du lave-glace, du parfum que jour à la sucrerie pendant la campagne betteravière repartent à l’épandage. En fait, rien ne se perd, puisque, à titre d’exemple, l’eau contenue dans les betteraves est récupérée et sert à laver d’autres betteraves. « 100 % de ce qui rentre ressort sous une forme ou sous une autre », souligne François Prompsy. C’est une illustration concrète de l’économie circulaire. nos territoires La sucrerie emploie 270 salariés en haute saison, 170 en basse saison. Elle est approvisionnée par 1 600 agriculteurs, dont 70 % environ sont aubois. La zone de production dans le département s’étend grosso modo de Nogent-sur-Seine à Brienne-le-Château, et descend un peu au sud de Troyes. www.cristal-union.fr

Agrimax, au bonheur de l’agriculteur Peu d’occasions nous seront données dans ce magazine d’évoquer le nom d’un petit village aubois par nature très discret : et ses 180 habitants. La taille modeste de la commune rend d’autant plus étonnante celle, inversement proportionnelle à la sienne, des locaux de la société Agrimax.

Il s’agit d’un grand bâtiment récent entouré d’une vaste multipliée par cinq depuis le déménagement en 2012. cour où stationnent des engins agricoles en attente de Agrimax vend et répare du matériel agricole pour le leurs propriétaires. A la fois concession et magasin en compte de plusieurs grandes marques. Sa zone de libre-service, Agrimax est l’œuvre de trois associés qui chalandise, qui couvre l’Aube, la Marne et l’Yonne, est un beau jour de 1998 ont choisi de réunir leurs compé- d’ailleurs appelée à s’étendre grâce à un nouvel accord tences : Jean-Marie Lamy, Didier Lallemand et Franck passé avec l’une de ces marques. L’été (moissons) et Charton. Le trio travaille toujours dans l’entreprise, le l’automne (campagne betteravière) sont les deux premier nommé désormais à mi-temps depuis qu’il a temps forts de l’entreprise, même si l’activité reste pris sa retraite. soutenue toute l’année. Fils d’agriculteurs et ancien mécanicien chez un www.agrimax10.fr concessionnaire, Franck Charton « voulait faire quelque chose pour lui-même ». Une ambition partagée avec ses deux collègues, et qui a abouti à une belle réussite en milieu rural : l’entreprise emploie aujourd’hui vingt et une personnes, ce qui en fait de loin le plus gros employeur de Coclois, et elle continue à recruter des commerciaux et des mécaniciens (avec diffi culté, soit dit en passant). Le magasin propose 20 000 références en outillages à main, matériels de jardinage, électricité, vêtements de travail, quads utilitaires ou de rando, et même jouets (des tracteurs miniatures) qui se taillent un franc succès à Noël. Bref, une véritable caverne d’Ali Baba pour agriculteurs bricoleurs (pléo- nasme), qui a d’ailleurs été généreusement ouverte aux particuliers. La surface de vente originelle a été Franck Charton.

14 Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 Les Transports Daniel Feron ancrés dans leur région Les produits agricoles représentent près des deux tiers du chiffre d’affaires de cette entreprise familiale basée à Pouan-les-Vallées. La société est d’ailleurs née la même année que la sucrerie d’Arcis, en 1964, et reste l’un de ses plus fidèles prestataires.

Il y a Daniel le père, éponyme fondateur de l’entreprise, 80 aujourd’hui, auxquels s’ajoutent 260 remorques de toujours en activité malgré ses soixante-seize tous types (céréalières, bâchées, plateaux, citernes, printemps. Il y a Dominique, le fils, devenu président bennes pour travaux publics, et même porte- de la société. Et il y a Denis, l’autre fils, directeur tech- conteneurs). L’entreprise emploie 105 personnes, dont nique, en charge de l’atelier et de la mécanique. Les 95 chauffeurs, d’avril à décembre en saison haute Transports Daniel Feron sont l’exemple même de (moissons et campagne betteravière), et 90 personnes l’entreprise familiale qui a réussi. Sa trajectoire est en saison basse (soit le personnel en CDI), de janvier impressionnante : un seul camion au démarrage, à mars. Au rythme des saisons L’activité des Transports Daniel Feron est en effet intimement liée à celle de l’agriculture. « Avec elle, nous réalisons environ 60 % de notre chiffre d’affaires, indique Dominique Feron, dont 15 à 18 % pour la seule campagne betteravière. » Sa société transporte des betteraves de septembre à décembre, voire janvier. Elle n’a raté aucune campagne depuis l’ouverture de la sucrerie, et est l’un des trois seuls transporteurs, sur une quarantaine, à tourner 7j/7, 24h/24 pour l’usine. L’entreprise de Pouan-les-Vallées charge aussi des céréales pour Soufflet, la Scara et Agriliance, du malt pour Soufflet, de la luzerne pour Capdéa, du pavot pour Sanofi, et de la pomme de terre pour différents clients. Celle-ci est d’ailleurs une activité un peu parti- culière pour elle, puisqu’elle stocke 30 000 tonnes de tubercules à Méry-sur-Seine pour le compte du conditionneur Terre de France-Champagne. Feron travaille aussi pour Brodart à Arcis (imprimerie), AGC IVB à Méry (verrerie) et Fraenkische à Torcy-le-Grand (plasturgie). « On est le régional de l’étape », sourit Dominique Feron, dont 25 à 30 véhicules sillonnent aussi chaque jour les routes de France et de Navarre. Le président n’hésite pas à l’occasion à prendre le volant pour dépanner, mais aussi pour le plaisir, car, relève-t-il, « on est né dedans, c’est notre vie ». Contrairement à d’autres entreprises de transport, la sienne ne rencontre pas de gros problème de recru- tement. Coiffant sa nouvelle casquette de président de la FNTR 10 (Fédération nationale des transports routiers), Dominique Feron rappelle qu’il manque environ 140 chauffeurs dans l’Aube, « la majorité en CDI ». « L’image du camion s’est détériorée, regrette-t-il. Les mentalités ont changé, et les gens ne veulent plus découcher » (c’est-à-dire passer la nuit en dehors de chez eux). Invitons les petits garçons qui ne rêvent plus d’être chauffeurs routiers à aller à Pouan-les-Vallées admirer les semi-remorques d’un blanc immaculé des Transports Daniel Feron. Dominique Feron. www.transport-daniel-feron.fr

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 15 Naissance d’un club des entreprises C’est une initiative originale en zone rurale : inciter les acteurs économiques du territoire à se rencontrer, de manière informelle dans un premier temps. La réunion de lancement a eu lieu le 19 novembre dernier dans les locaux de l’entreprise Fraenkische à Torcy-le-Grand. Un club des entreprises locales y est né sous l’égide de la communauté de communes nos territoires d’Arcis, Mailly, Ramerupt et de la CCI. Encore informel (pas de structure porteuse de type associatif), le club doit permettre aux acteurs économiques de se rencontrer et de « créer un réseau humain », selon le souhait de Solange Gaudy, la présidente de la communauté de communes, qui parle aussi « d’échange » et « d’entraide ». Qu’elles soient indus- trielles, artisanales, tertiaires ou agricoles, toutes les entreprises du territoire sont invitées à rejoindre le club. Les réunions trimestrielles devraient permettre à cinq d’entre elles de se présenter aux autres, à chaque fois sur un site diff érent, et à toutes de mieux connaître Vincent Mathieu, élu référent à la CCI (plaine arcisienne). les ressources du territoire où elles sont implantées. Même si Garnica a fi nalement choisi de s’implanter sur Le rôle d’Aube Développement un autre territoire, l’agence de développement a ac- Ce club des entreprises n’est pas la seule initiative compagné le dossier et inspiré une étude sur la mo- à laquelle a pris part la CCI. Son service Aube bilité au niveau de la communauté de communes, les Développement a contribué à l’installation de plusieurs déplacements du personnel ayant été l’une des pré- entreprises : Ghisetti, L’Aube des Champs (ex-Nan- occupations de la société espagnole. Une réfl exion gica), les Transports Antoine, Millbäker, Fraenkische… est par ailleurs menée sur la création d’un tiers lieu à Arcis-sur-Aube. La communauté de communes en chiff res : Adresses utiles : Communauté de communes d’Arcis, Mailly, Ramerupt communes 5, rue Aristide Briand 39 10700 Arcis-sur-Aube 03 25 37 69 42 [email protected] 11 500 habitants www.arcismaillyramerupt.fr Elu référent à la CCI (plaine arcisienne) : Vincent Mathieu 413 ressortissants CCI Guilleminot SAS à 03 25 43 80 90 de salariés, Permanente CCI : dont 70 % en CDI 85 % Laurence Nedellec-Dieudonné, chargée de mission territoires poids du secteur agricole 03 25 43 70 31 28 % dans le tissu économique [email protected]

16 Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 Le Club textile intégral entretient la fl amme Déléguée générale de l’Union des industries textiles Champagne-Ardenne, Sylvia Maucort anime aussi le Club textile intégral. Avec des projets plein la tête, dont un label destiné aux bonneteries qui fabriquent à Troyes et dans l’Aube. Depuis son bureau installé à la CCI, Sylvia Maucort des trois quarts des opérations soient faites à Troyes : pilote l’Union des industries textiles Champagne- tricotage, teinture, confection, fi nition, car nous avons Ardenne (l’UIT, à ne pas confondre avec l’IUT), que la chance d’avoir conservé l’ensemble de ces métiers. » préside Denis Arnoult, dirigeant de France Teinture à Même son nom reste à valider, mais les sociétés concer- Troyes. Elle anime parallèlement, au sein de ce syndicat nées se préparent déjà à leur future labellisation. Cette professionnel, le Club textile intégral. « Les deux distinction surfe bien entendu sur le retour en grâce entités sont complémentaires, explique la déléguée du made in France, dont la clientèle japonaise est par Régley Espace générale. Le syndicat proprement dit accompagne exemple friande. Ce label repose évidemment sur les entreprises sur le juridique, le social, l’emploi et la un savoir-faire éprouvé, certes mis à mal par la formation. Le club, qui est un dispositif sans existence mondialisation (le textile aubois n’emploie plus guère juridique propre, est quant à lui chargé de l’animation que 3 000 salariés), mais encore vivace. Du reste de la fi lière textile : commercialisation, international, l’industrie recrute encore, phénomène mis en lumière communication et innovation. » par le 1er forum Avenir textile pour l’emploi, les Les missions se recoupent bien évidemment, quand métiers et la formation organisé en octobre par l’UIT à elles ne se confondent pas, d’autant que c’est la l’Espace Régley. Une centaine de postes en CDI étaient seule et même personne qui les exerce, avec l’appui à pourvoir, ce que les étudiants, les demandeurs toutefois du service juridique localisé à la Mipa, la d’emploi et les personnes en reconversion ont pu Maison des industries et des professions de l’Aube. constater en rencontrant les entreprises présentes. Depuis son entrée en fonction en 2017, Sylvia Une initiative appelée à se renouveler, et qui confi rme Maucort essaie d’insuffl er une nouvelle dynamique, de manière éclatante que « la fi lière textile n’est pas favorisée par la création de la région Grand Est et morte ». par le regain d’intérêt pour le made in France. www.textile-technique.com

Un textile bien vivant Sylvia Maucort : 03 25 43 69 87 A l’échelon régional, l’UIT s’attache à tracer « une [email protected] feuille de route commune » avec ses alter ego alsacien (le Pôle textile Alsace à Mulhouse) et lorrain (le Syndicat textile de l’Est dans les Vosges), afi n de dessiner une sorte de “textile vallée” reliant Romilly-sur-Seine, Troyes, Epinal, Gérardmer et Mulhouse. « Nos trois régions ont des spécialités complémentaires, souligne Sylvia Maucort : le tricot maille pour l’Aube, le tissu d’ameublement et le linge de maison pour Gérardmer, les textiles techniques pour Mulhouse. » Ce partenariat se traduit notamment par des participations conjointes à des salons. L’UIT s’est également inspirée du label Vosges terre textile pour concevoir le label Troyes Champagne terre textile, qu’une vingtaine d’entreprises locales pourraient revendiquer. « Pour l’obtenir, il faut que plus

Du Québec au Yec Auboise de naissance, Sylvia Maucort a fait une école de commerce à Grenoble avant d’émigrer pendant sept ans au Québec comme chef de produit. Mais son « attachement profond » au territoire aubois l’a ramenée en 2008 dans le département. D’abord formatrice en marketing à l’ADPS et à l’Ecole supérieure de design de Troyes, elle a ensuite pris la responsabilité en 2013 du Yec (Young entrepreneur center), l’incubateur étudiant basé à la Technopole de l’Aube en Champagne. Elle devient salariée de l’UIT en 2017.

Sylvia Maucort. Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 17 La CCI toujours plus proche des territoires Après une commission et un club dédiés à cette thématique, une chargée de mission a été recrutée en la personne de Laurence Nedellec-Dieudonné. Laurence Nedellec-Dieudonné est en poste depuis le mois de septembre. Son titre : chargée de mission territoires. Son rôle, défi ni par elle-même : « Etre la porte d’entrée de la CCI dans les territoires afi n d’y déployer toute son off re de services. » Ses principaux interlocuteurs seront les communautés de communes composant le département et donc leurs élus aussi bien que leurs techniciens. La loi a en eff et attribué la compétence économique aux intercom- CCI en actions CCI munalités, sans forcément leur transférer les moyens de l’exercer. « Je pourrai par exemple les aider à structurer leurs projets de développement économique », explique Laurence Nedellec-Dieudonné, forte notamment de son expérience à l’agence de développement et d’urbanisme du Grand Nancy, où elle était en charge des relations avec les entreprises. Elle aura aussi pour tâche, avec Economies d’énergies d’autres partenaires, de doter les intercos d’un tableau de bord et d’une carte de avec la CCI visite personnalisés. Ce poste de chargé de mission s’inscrit dans la continuité de la commission territoires et du club des territoires créés précédemment. Julien Tessier consacre toute son Il poursuit aussi le travail entamé par Aube Développement. énergie à vous faire économiser la vôtre. Ou plus exactement les vôtres, Contact : Laurence Nedellec-Dieudonné parce que l’on parle ici d’électricité et 03 25 43 70 31 / 06 25 42 46 45 de gaz notamment. En poste depuis [email protected] la mi-octobre, le nouveau conseiller énergies et effi cacité énergétique de la chambre a reçu pour mission de vous faire gagner de l’argent. Les sept gagnants Comment ? En réalisant un audit énergétique de votre entreprise des Trophées (industrie, commerce, services) et ers en pointant du doigt tous les points Les 1 Trophées international & industrie organisés faibles de vos installations. par CCI International Grand Est et les CCI de « La prestation — gratuite et sur demande — se déroule en trois temps, Champagne-Ardenne ont été remis le 27 novembre explique Julien Tessier : analyse des dernier au centre de congrès de l’Aube à Troyes. factures, puis visite sur site et enfi n Dans la catégorie industrie, le trophée de la mutation industrielle a été remis à préconisations. » L’idée n’est pas de Arts et Forges à La Chapelle-Saint-Luc (pour le développement d’une gamme de se substituer aux professionnels, mais mobilier de jardin), le trophée du développement technologique à Gravotech à d’intervenir en amont, avant une étude LaChapelle-Saint-Luc (pour des innovations sur ses machines), et le trophée RH thermique plus poussée par exemple. à Argonne Production dans la Marne. Dans la catégorie international, le trophée Avec d’importantes économies à la clé. Fort d’un bac+5 dans le domaine export a été décerné à Pok à Nogent-sur-Seine (le fabricant de matériel d’incendie de l’énergie et de six années se développe en Europe et au Maghreb), le trophée grand export au champagne d’expérience professionnelle chez Laurent Lequart dans la Marne, et le trophée VIE (volontariat international en Vinci Energies, le conseiller consulaire entreprise) à Novae Aerospace dans la Marne. Enfi n, le coup de cœur du jury est sait de quoi il parle. Grâce au revenu à Fraenkische, fabricant d’éléments de drainage à Torcy-le-Grand, à la fois soutien de l’Ademe et de la Région, pour sa politique RH et pour sa percée à l’international. Rappelons que le but de il intervient sur tout le territoire de ces Trophées est de mettre en lumière les savoir-faire des entreprises locales, de l’ex-Champagne-Ardenne. Il sera valoriser leur personnel et de montrer leur contribution au développement du tissu amené à terme à animer un club économique local. énergies, des ateliers thématiques et des formations. Contact : Julien Tessier 03 25 43 69 85 / 06 40 96 76 55 [email protected]

18 Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 Stages, alternance : suivez le guide La 3e édition de ce guide innove : elle passe au tout-numérique et, surtout, est pour la première fois commune à l’Aube, la Haute-Marne et l’Yonne. Le Guide du stage et de l’alternance est destiné aux entreprises qui recherchent un stagiaire ou un alternant, c’est-à-dire un jeune en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Cantonné à l’Aube lors de ses deux premières éditions, le guide s’ouvre désormais aux départe- ments de l’Yonne et de la Haute-Marne. C’est en effet la première pierre du nouveau Pôle métropolitain Bourgogne, Sud Champagne, - Portes de Paris initié par Une autre conception les politiques. Le monde économique et le monde de l’enseignement lui ont donc de l’économie emboîté le pas, comme le prouve ce Le développement durable est une document qui répertorie 38 établissements et plus de 200 formations. Un travail en notion un peu fourre-tout dont on synergie, donc, qui représente « la voie d’avenir » aux yeux de Sylvain Convers, président ignore parfois ce qu’elle recouvre de la CCI, qui a signé comme cinq autres partenaires la convention portant création de exactement. Avec Julie Tessiaut, on ce guide le 9 novembre dernier. Aux entreprises désormais de s’approprier ce document sait de quoi on parle : d’économie consultable sur http://guide-stage-alternance.fr/ circulaire, d’écologie industrielle, d’achats durables et d’économie de la fonctionnalité, de performance d’usage des produits. Bref, de tout ce qui a Tout s’éclaire grâce à trait au recyclage et au réemploi des déchets, à l’écoconception, à la mutualisation des achats et des la Nuit de l’Orientation emplois, etc. « Ça s’adresse aux La 6e édition de cet événement organisé par la CCI aura entreprises qui veulent limiter leur impact sur l’environnement », lieu le 23 janvier 2019 au Cube-Troyes Champagne Expo. résume Julie Tessiaut, dont le poste de chargée de mission économie Succès oblige, la Nuit de l’Orientation quitte l’Espace Argence pour le Cube, au circulaire développement durable parc des expositions de Troyes. Davantage de place pour davantage d’exposants a été créé en 2018 au sein de la et de public. Quelque 3 000 visiteurs s’étaient précipités à la dernière édition : des CCI Grand Est dans le cadre d’une collégiens, des lycéens et des étudiants, mais aussi leurs parents. Ce forum leur convention avec l’Ademe et la permet de découvrir toute la palette des métiers proposés dans le département, Région. Basée à Châlons-en- regroupés ici par pôles. De nombreux professionnels y feront une démonstration Champagne mais intervenant sur de leur savoir-faire, comme le dressage de table par un restaurateur ou le sauvetage l’ensemble de l’ex-Champagne- de personnes par les pompiers. Ardenne, cette ingénieure en L’esplanade sera d’ailleurs réquisitionnée pour exposer plusieurs véhicules profes- environnement passée par un sionnels. Les spécialistes de l’orientation seront également présents pour guider bureau d’études assure diverses les élèves. Cette année, un jeu de rôles permettra de mieux cerner leur personnalité prestations : conseil, aide à la et donc de mieux les conseiller sur la voie à suivre. Autre nouveauté, le couplage décision, suivi de dossier, recherche de la Nuit de l’Orientation avec le Forum Avenir Etudiant organisé par Troyes de prestataires qualifiés… Champagne Métropole les 24, 25 et 26 La chargée de mission peut être janvier dans les halls du parc des expos, contactée directement par les dans le cadre d’une grande semaine de entreprises, en particulier par l’orientation. celles qui envisageraient de se différencier grâce à des produits Contact : Caroline Legere écoconçus. 03 25 43 70 35 [email protected] Contact : Julie Tessiaut 03 26 69 02 55 / 06 46 40 76 17 [email protected]

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 19 20 partenaires Le magazine delaChambre deCommerce etd’Industrie -n°17 de Troyes Champagne Métropole elles travaillaient ensemble, précise le vice-président et quenoséquipespouvaient être pluseffisi cientes qui nousséparait (leboulevard ndlr), Charles-Baltet, nous sommesditqu’iln’yavait qu’unboulevard de Business SudChampagne. « Avec Sylvain Convers, comme entémoigne parexemple lacréation commune une compétition deprojets ». Cette époqueest révolue, communauté d’agglomération, quand ce n’était pas n’était paslafranche coopération entre laCCI etla Bertrand Chevalier sesouvientd’untemps où« ce entre lesdeuxinstitutions. Champagne Métropole, décrivent lanouvelle dynamiquequis’est créée président delaCCI, etBertrand Chevalier, vice-président deTroyes « Une vraie volonté detravailler ensemble »:c’est ainsiqueSylvain Convers, CCI etTCM :l’entente cordiale Bertrand Chevalier et Sylvain Convers. Sylvain et Chevalier Bertrand Chevalier, « Les circonstances ontaussi joué, souligneBertrand compétences au profit du territoire et des entreprises. » l’implication des équipesdeTCM. Ilfaut agglomérer les techniques de laCCI, mêmesijetiensàsaluer l’envergure fi nancière deTCM auxcompétences « C’est mieuxdemutualiserlesressources, enassociant Le président consulaire abondedans lemêmesens: deux l’identité duterritoire. » des partenaires naturels. TCM etlaCCI incarnenttous projet. » point derencontre entre collectivités etporteurs de le territoire. Onessaie d’être unfacilitateur, d’être un les missions régaliennes quedanslaproximité avec confi rme Sylvain Convers. La chambre est moins dans amène ànouerdavantage departenariats territoriaux, décroissance. » « L’évolution desmissions desCCI nous croissance quandlaCCI doitfaire face àunecrisede Parallèlement, TCM doitfaire face àunecrisede économique aux régions et aux intercommunalités. avec laloiNOTRe (2) qui a donné la compétence quiadonnélacompétence (1) . Nous sommes Nous sommes s’est agidecréer Business SudChampagne. » eu un eff et d’entraînement sur la Haute-Marne lorsqu’il type decoopération dansleGrand Est. Cela aparexemple souligner que« noussommesleseulexemple dece exemple ». Enattendant, Bertrand Chevalier seplaîtà qui pourrait seréunir tous lesquinze jourspar de créer unegouvernance économique duterritoire, Pour levice-président deTCM, « l’objectif est maintenant avancent danslerespect desprérogatives dechacun. » On sevoit chaquefois quenécessaire. Les dossiers fréquents etplusdétendus, indiqueSylvain Convers. TCM etlaCCI apermisd’avoir deséchangesplus Concrètement, Une gouvernance économique Troyes. du centre-ville etlarequalifià cation duquartiergare du bâtiment 4deMarques Avenue, laredynamisation l’évolution desmarchés nonsédentaires, ledevenir de l’alternance, lacréation/transmission d’entreprise, privés font défaut. Citons encore leguidedesstages et des déchetsentreprises làoùlesopérateurs convention aété signée, oulamiseenplace decollectes l’animation deszones d’activités, pourlaquelleune au besoinavec d’autres partenaires. Par exemple sur et laCCI travaillent ensemblesurplusieursdossiers, Outre lacréation deBusiness SudChampagne, TCM Des exemples decoopération « l’instauration debonnesrelations entre Jean-Dominique Regazzoni, la fi bre fi liale Le patron d’Emo parle encore avec émotion de son père Dominique, disparu en 2013, avec lequel il entretenait une relation quasi fusionnelle. Le fi ls dirige portrait aujourd’hui l’entreprise familiale, qui reste l’un des derniers fl eurons de la bonneterie auboise. La société n’emploie plus aucun des salariés actionnaires fois les tensions apaisées, Jean-Dominique Regazzoni ne des tout début d’Emo, né en 1979 sur les décombres de quittera plus ce haut lieu de l’industrie textile auboise. Mauchauff ée. Mais elle compte encore trois Regazzoni La bonneterie en général et Emo en particulier ont certes en son sein, deux garçons et une fille, dont Jean- perdu de leur superbe d’antan, mais l’entreprise a réussi Dominique, son président. Et l’ombre du père plane l’exploit de « survivre à deux dépôts de bilan » et à de toujours sur l’entreprise, où sa forte personnalité douloureux plans sociaux. L’entreprise emploie de nos a laissé une empreinte indélébile. Jean-Dominique, 51 ans, jours moins d’une centaine de salariés pour 6 millions partage la même corpulence et la même passion d’euros de chiff re d’aff aires (contre 250 salariés et du métier que lui. Il baigne dans le milieu textile 14 millions d’euros de chiff re d’aff aires à la belle époque), et depuis son plus jeune âge. Après avoir débuté chez a une petite sœur, l’ennoblisseur textile Sotratex, rattachée à Rhône-Poulenc, il a intégré l’usine de la rue Courtalon la même holding qu’Emo. Cette teinturerie fait partie des à Troyes en 1994, avant de s’en éloigner un temps, richesses d’Emo. « Nous sommes la seule entreprise entre 1999 et 2001, aux heures « sombres » de l’entreprise, intégrée de France, se plaît à souligner Jean-Dominique une période marquée par une « bagarre entre action- Regazzoni. Nous fabriquons les vêtements de A à Z, naires » et une scission. De retour dans le fi ef troyen une en partant du croquis du client, puis en faisant la mise au point, le tricotage, la coupe, le montage, la fi nition et la livraison. » Emo confectionne des tee-shirts, des robes, des sweats, etc. Les clients ? Agnès b. (fi dèle parmi les fi dèles), des marques de luxe comme Hermès ou Balmain, des entreprises japonaises… Le dirigeant dit son entreprise « stabilisée », avec un carnet de commandes « plein à six mois », et qui pourrait même « progresser » si le personnel ne faisait pas défaut. Préférant l’ombre à la lumière, Dominique Regazzoni n’hésite pourtant pas à payer de sa personne. Ancien président de l’Unit (l’Union des industries textiles), il cumule aujourd’hui les fonctions d’élu de la CCI, de conseiller prud’homal et, depuis avril, de président de la CPME Aube. Ce qui lui laisse tout juste le temps de consacrer ses samedis au jardinage !

Dans l’intimité de Jean-Dominique Regazzoni

J’aime : ce que j’aime ? la vie et ses bonheurs simples, les repas avec les vieux copains d’école, les réunions de famille, et mon travail. Je suis la personne qui met de l’huile dans les rouages pour ne rien laisser fi ler et surtout pour faire vivre une entreprise dans un monde de plus en plus diffi cile où le prix des choses est prépondérant et pas toujours en rapport avec leur valeur. Je ne suis pas là pour confectionner des vêtements mais pour réguler la bonne marche de l’usine. Je délègue, je fais confi ance mais quand je suis à l’atelier j’en aime l’ambiance. A l’image de mon père qui, avant moi, a été conduit, comme bien d’autres à l’époque, à licencier dans le cadre d’un plan social. Pour lui, ça a été une souff rance, un grave problème de conscience. C’était un homme très social, très sentimental aussi, l’atelier était sa maison, les ouvriers sa famille. Mais les vertus personnelles ne s’accordent pas toujours avec la réalité du commerce. Il ne pouvait pas tout faire et ne déléguait pas assez. Je déteste : les étrangers qui dénigrent la France et n’adoptent pas sa langue et ses coutumes. Mes grands-parents, italiens, se sont très vite fondus, eux dans la population. J’ai peu de sentiment également pour les syndicats de salariés qui sont là pour bouff er du patron en oubliant que c’est le patron qui les fait bouff er !

À table : j’aime la fête avec les copains d’enfance, je l’ai dit, les repas animés en famille. Mais Jean-Dominique Regazzoni mon infarctus est passé par là et maintenant, on se limite ! On boit une bouteille de moins… vu par Michel Moyne.

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°17 21 22 découverte Le magazine delaChambre deCommerce etd’Industrie -n°17 tactiles organisées àleurattention. d’ailleurs pousser àsonparoxysme grâce auxvisites que lespersonnesnonoumalvoyantes peuvent position del’observateur. Uneexpérience sensorielle se révèlent sousunjourdiff érent selonl’éclairage etla autour d’elles, de façon à n’en rater aucun détail. Elles avec parcimonie, etonpeutlittéralement tourner à magnifi erles œuvres. Celles-ci occupent l’espace d’élégant. Lasimplicité delamiseenscène contribue musée quel’on pourrait qualifi erdesobre, d’aéré et hommage àlahauteur desontalentenérigeantun Son éphémère patrie (de 1876 à1881)luiarendu un c’est làqu’elle eutlarévélation desondon. Seine : elle y vécut une partie de son adolescence et raisons d’unmuséedédiéàson génie à Nogent-sur- trente ansd’art suivisdetrente ansd’asile —,nisurles On nes’étendra passurlaviedeCamilleClaudel— part desoi-même. artiste, mort ou vivant, revient à se confronter àune mais ilest toujours utilederappeler querencontrer un On enfonce unpeuuneporte ouverte endisantcela, Claudel apparaît empreinte d’unegrande sensibilité. dans lestréfonds del’âme humaine. L’œuvre deCamille juvéniles, sereins outourmentés. Comme unedescente Ce quifrappe, ce sontd’abord ces visages,mûrsou la sous-préfecture auboise. immense artiste quis’éveilla àcette disciplinelorsdesonséjourdans français dédiéentièrement àlasculpture. Ilchante la gloire decette Ouvert enmars2017 àNogent-sur-Seine, c’est l’undesrares musées pour CamilleClaudel Un muséesculpté Ouvert aux entreprises umseàmd,ae osblt edjue u lc rc ’saetatu. traiteur.l’espace à grâce place sur déjeuner de possibilité avec midi, à musée du location. L’établissement cibleaussi lescomités d’entreprise, auxquels est proposée unevisite raccourcie exemple une conférence ou un séminaire. La visite commentée du musée est comprise dans le tarif de D’une capacité d’unecentaine deplaces etdoté de tout l’équipement nécessaire, on peutyorganiser par Outre lemécénat, lemondeéconomique peutparticiper àlaviedumuséeparlebiaisdesonauditorium. Camille Claudelavec sonfrère Paul, lecélèbre écrivain. jusqu’au 13janvier 2019. Elleraconte lesrelations de locale. Une exposition temporaire est organisée municipaux, enparticulierauprès delapopulation de ce musée qui emploie une trentaine d’employés prévisions, mêmesil’eff et decuriosité ajouéen faveur affl uence quisesituedansla fourchette haute des 75 000 personnes en avaient franchi le seuil. Une puisqu’un anetdemiaprès son ouverture, environ L’établissement a d’emblée rencontré sonpublic, ment denouveaux sujets,enpartiegrâce aumécénat. concernant. Unecollection quis’enrichit ponctuelle- son œuvre, etlaplusgrande collection aumondela un total de200. Cela représente toutefois untiers de de l’artiste, Auguste Rodin. Onendénombre 45sur place auxautres sculpteurs locauxetaumaître-amant l’exposition, puisquelemuséeconsacre unelarge Les œuvres deCamilleClaudelsontminoritaires dans Camille etsespairs www.museecamilleclaudel.fr agenda Décembre Février 18/12/2018 Du 4 au 8/02/2019 Permanence propriété industrielle : Stage sur la création d’entreprise des conseils individualisés par un expert, « 5 jours pour entreprendre », toute de 14h à 17h à l’Espace Régley à Troyes. la journée à l’Espace Régley à Troyes. Contact : Anne Szuba Pour démarrer en mettant tous Tél. 03 25 43 70 06 les atouts de son côté. [email protected] Contact : Anne Gatellier Tél. 03 25 43 70 34 18/12/2018 [email protected] Formation commerce international sur le thème « comment rédiger sa déclaration en douane ». Toute la Mars journée à l’Espace Régley à Troyes. Du 5 au 8/03/2019 Contact : Laurence Legry Salon Midest. Tél. 03 26 69 33 52 Le salon de référence de l’industrie. [email protected] Parc des expositions Eurexpo à Lyon. www.midest.com

Janvier Du 17 au 20/03/2019 Les 24, 25 et 26/01/2019 Franchise Expo Paris. Forum Avenir Etudiant. Toute la journée Comment devenir franchisé. dans les halls du parc des expositions Paris Porte de Versailles, 6e Nuit de l’Orientation. de Troyes. Toutes les filières de www.franchiseparis.com De 14 h à 20 h au Cube-Troyes l’enseignement supérieur à Troyes. Champagne Expo, le forum des Contact : La Maison des étudiants Du 26 au 28/03/2019 métiers destiné aux collégiens, Tél. 03 25 81 78 10 SITL. lycéens, étudiants et à leurs parents. [email protected] Le salon dédié au transport et à Contact : Caroline Legere la logistique.Paris Porte de Versailles, Tél. 03 25 43 70 35 www.sitl.eu [email protected] A4.pdf 1 14/11/2018 09:29

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