Notice(1)

HISTORIQUE Sur LA Paroisse DE

COLONZELLE

I. ORIGINES RELIGIEUSES.

Colonzelle est une localité de la Drôme. Elle forme une seule com- mune comprenant, outre la paroifse du même nom, celle de Margerie, érigée depuis quelques années seule- ment. Pour nous diriger dans l’étude Des origines religieuses de cette localité, il

(1)Par Mr Fillet curé Archip. de Publiée avec autor.de l’héritier légat.univer- Suppl.au bull.parois.N°1 janv.

2 3 faut d’abord recourir à l’étymologie de son Quelques personnes pauvres, qui s’y établissaient nom et en inspecter attentivement les anciens avec leur famille. Le nombre de ces personnes, monuments. auxquelles les monastères joignaient ordi- Il y a tantôt 25 ans, en parcourant les nairement quelques-uns de leurs religieux, protocoles d’un notaire du XVe siècle, nous étaient évidemment prortionné à l’étendue remarquâmes sur la couverture en parche- et à l’importance du sol à cultiver. Cha- min d’un registre contenant des actes relatifs cune avait en moyenne une douzaine d’ar- à Colonzelle, cette traduction latine du nom pents de terre, et sa condition était intermédiaire de ce lieu, tracée isolément par le notaire entre celle des serfs et celle des hommes libres. lui-même : Colonia Zeli. (1) Le but était de cultiver (colere) le Sauf la désinence diminutive du pre- domaine confié, celui-ci prenait le nom mier de ces mots, que l’honorable tabellion de colone (colonia) coulone, colonge a remplacée mal à propos par le second (colongia) en bas latin, colunge, coulonge, Zeli, cette traduction nous offrait l’étymo- et même colange ou coulange, tandis que celui logie du nom de Colonzelle telle, en subs- qui le cultivait était qualifié ou surnommé tance du moins, que des savants nous l’ont colon (colonus ou coloniatus). La maison, donnée depuis. désignée par colonia comme l’ensemble du En effet, comme le font remarquer domaine, l’était d’une manière plus précise M.Mrs de Coston et Lacroix, quand un par colonantia ou colonellum. Tous prince, un évêché, un monastère avait ceux qui dépendaient du colon devenaient des terres incultes ou dépourvues de tenan- par là-même colonii ou colonici, colon- cier à un titre quelconque, il y envoyait gici ou colongini. Les surnoms étant plus tard devenus patronymiques, il est (1) Minutes de M Long not re à Grignan

4 5 il est tout naturel de trouver les noms propres Notice de Colon, Coulon, Colongin. Historique sur la paroisse Quant aux formes de colunsellum de COLONZELLE (1) et colonsella ou colunselle, elles (suite) sont tout simplement des diminutifs rep- résentant des domaines de moindre impor- tance. Et d’une antiquité fort reculée. A l’époque carlovingienne, il y avait Dans la partie sud-ouest de ce cimetière donc à Colonzelle, autrefois Colonselle ont été trouvés plusieurs cercueils à auge en et Colonselles (de Colonsellis en 1276) pierre mollasse. Un d’entre eux, formé d’un seul lieu dans le voisinage duquel on trouve bloc de calcaire tendre, a été transporté depuis encore des habitants du nom de Coulon et plusieurs années au village de Margerie, dans de celui de Colongin, quelques familles le jardin de M.Coustaury Etienne, où il sert agricoles placées sous la dépendance d’un d’appui à une treille. Ce cercueil, que nous avons propriétaire du sol plus ou moins élo- vu et mesuré, a dans œuvre 1 m75 de long, sur igné. 0m35 de haut ; 0 m52 de large vers la tête et Etudions et intérogeons à leur tour 0m33 vers les pieds. Il a hors œuvre 2 m09 de les monuments. long, sur 0 m45 de haut, 0 m69 de large vers Sur le territoire de Colonzelle, à la tête et 0 m50 vers les pieds. Sur la paroi un Kilomètre du village, à gauche et près de la route allant à Margerie, (1) Par M r Fillet curé Arch de Grignan. existe, attenante à un vieux petit cime- Avec autor. du légat universel. tière, une chapelle, dédiée à St Pierre aux Liens Suppl. au bull. parois. Fevr. N°2 (à suivre.)

6 7 Gauche, en dehors et dans le sens de la lon- de haut dans la nef ; et 4 m de large, y compris la gueur, a été gravée en lettres romaines et capi- largeur des pilastres soutenant les arcs de la voûte tales l’inscription suivante : à plein cintre. Ces pilastres ont chacun 0 m25 HIC VETRANUY PAVYAT de saillie, et sont, ainsi que les arceaux, absolu- Cette épitaphe, où le deuxième A est ment sans ornements ni moulures. Les chapiteaux en monogramme avec le V suivant, et où les de 0 m10 de relief, n’ont ni moulures ni socle. Y remplacent les S (comme on le voit par- L’épaisseur des murs est de 0 m83 cent . fois du V e au VII e siècle,) est celle d’un Trois contreforts existent au nord et trois au chrétien qui, au jugement de M r Allmer, midi. Deux fenêtres à plein cintre, évasées en de- d’après l’aspect de l’inscription, est mort au VI e dans et en dehors, donnent, au midi, du jour ou VII e siècle. Elle doit se lire : Hic Vetranus à l’édifice. pausat (ici repose Vetranus.) Pausat pour A l’entrée de la chapelle, un porche voûté jacet dans les inscriptions chrétiennes a été re- en berceau, soutenu jadis par deux colonnes, n’est marqué par M r Leblant. plus rappelé que par le mur septentrional Quant à la chapelle que l’humidité dévore resté debout. malheureusement, et qui est parfaitement orientée, elle Ce qui est le plus à remarquer dans l’édifice, se compose d’un vaisseau unique parallélogramme ce sont les pierres dont il est composé, sa porte allongé et composé de trois travées. Une de celles-ci d’entrée et une porte au midi, près du chœur, forme le chœur ou sanctuaire ; les deux autres, plus bouchée de temps immémorial. larges de quelques centimètres, et plus hautes for- Ces pierres régulièrement taillées en carrés ment la nef. Elle a dans œuvre 11 m50 de sauf les claveaux taillés nécessairement en voussoirs, long, y compris le chœur, qui a 2 m50 ; 8m50 sont du moyen appareil et régulièrement dis-

8 9 Posées. Presque toutes, à la voûte comme aux Notice historique sur la paroisse murs, à l’intérieur comme à l’extérieur et aux de Colonzelle (Suite) contre-forts, aux pleins des murs comme aux angles, arcs et pieds-droits, présentent une ECCE quelquefois plusieurs lettres onciales carrées, AGMDI ou encore, mais rarement, une série de lignes (Ecce agnus Dei.) disposées en zigzags. Ces divers signes, dit M r Allmer, qui a visité le monument, ce ne sont autre chose que des Cette pierre a des moulures et quelques marques d’appareillage. Il serait puéril ornements. Des rinceaux barbares sont de chercher une signification aux assemblages sculptés à droite du cartouche. Elle a dû fortuits de lettres qui peuvent s’y rencontrer. être primitivement « un gradin d’autel, et La porte d’entrée, au couchant, présente à sa l’inscription se trouvait alors au dessus du partie supérieure un arc à plein cintre sans tabernacle, » dit M r Allmer .Ses deux ornement, et au-dessous un tympan soutenu tronçons se voient près de la porte, rangés par un linteau en pierre d’un seul bloc. Ce en guise de banc. linteau, fort simple, n’est là que depuis 1835, La porte du midi n’a guère qu’un mètre date qu’on y a inscrite. Il y a remplacé un de largeur, y compris les pieds-droits. Elle est linteau également en pierre, d’abord d’un depuis longtemps bouchée et en partie enterrée. seul bloc, mais rompu depuis vers le milieu Son arc à plein cintre est sans moulures ; et portant dans un petit cartouche carré, sur mais les claveaux du centre « portent tous des une de ces faces l’inscription suivante, en lettres du X e « lettre, c’est-à-dire des signes d’appareillage, siècle : « à l’exception des deux premiers, à droite et à « gauche, sur lesquels sont sculptés un oiseau (A suivre) « et un quadrupède difficiles à déterminer ;

10 11 « l’on peut aussi bien y voir une colombe et un dans les Alpes ; ils étaient faits du bois de l’es- « loup qu’un renard et un corbeau. » pèce de faux sapins qu’on nomme pesse, et Le linteau sur lequel s’appuie le plein- servaient surtout à transporter le vin. Le cintre en question est formé d’un débris de bas- même auteur raconte que du vin ayant relief romain, peut être emprunté à la face été transporté dans des tonneaux de bois d’un sarcophage. Sur cette pierre, qui a d’if, fabriqués en Gaule, ceux qui en bu- été retaillée et placée le haut en bas, se voit rent furent empoisonnés (14,10.) On se encore la partie supérieure d’un personna servit quelque fois de tonneaux de bois ge qui était debout à coté de deux rangs de pour soutenir des radeaux en mer (Lucain) tonneaux de bois superposés et pareils à ceux Phars-4,420.) Au siège d’Aquilée, à ce qui se font de nos jours, renflés au milieu, que rapporte Hérodien (8), Maximin et liés par une huitaine de cercles à cha- fit avec des tonneaux de bois, qui se trouvaient que bout. Mais on y appeçoit les en grande quantité dans le pays, un pont joints des douves, et il ne reste des tonneaux sur lequel son armée traversa une rivière que les deux composant le rang d’en haut, rapide et profonde. Des tonneaux de bois et une petite des deux qui compo- sont représentés sur plusieurs monuments saient le rang d’en bas. antiques : dans les bas-reliefs des colonnes Tra- « Bien que les anciens se soient habituel- jane et Antonine ; sur une pierre gravée de « lement servis de tonneaux de terre cuite, dit l’ancienne collection de baron Stosch ; sur « Mr Allmer, l’usage des tonneaux de bois une inscription de Rome (Gruter, 815,5 ;) sur « ne leur était pas inconnu. Cupa était une épitaphe chrétienne du cimetière de le nom par lequel on les désignait. On en Sainte Priscille (Reinesius, p.619) ; sur une fabriquait, au témoignage de Pline (14,21) peinture du même cimetière, reproduite par

12 13 Aringhi (idem). La rareté de la repré- Notice historique sur la paroisse sentation des cupoe sur les monuments par- de Colonzelle. (Suite) venus jusqu’à nous rend extrêment curieux et digne d’être conservé, tout incomplet qu’il est, le bas-relief de la chapelle de Saint Pierre M r Lacroix, après avoir vu dans la de Colonzelle, laquelle, aux yeux du savant colonie agricole de Colonzelle une petite antiquaire cité, « paraît fort ancienne, du population sous la dépendance de quelque Xe siècle peut-être. » monastère, et dont l’église S t Pierre fut le Il est ici fort digne de remarque que c’est centre religieux, tire du mot doyenné, affec- surtout au X e siècle que les liens de Saint- té au bénéfice écclesiastique du lieu, dès le Pierre, qui sont le titre de cette chapelle, XIII e siècle au moins, une « preuve de devinrent célèbres et furent honorés dans le l’origine toute monastique » de cette co- chrétien. Ce qui contribua le plus fut la guérison lonie. extraordinaire d’un comte de l’empereur Othon, « En effet, dit-il, Ducange qui s’appuie opérée par l’attouchement de ces liens sacrés, « en cela sur la règle de St Benoît, appelle sous le pape Jean XIII, en 969. « doyen le chef de dix moines, et, d’après la (A suivre) « coutume de Cluny, le surveillant des Publié avec l’aut. Du legt. univers. « fermes de l’abbaye, sous la dépendance du Supp à l’ami des familles. « prieur majeur » 1910 Mars N° 3 « Le même auteur cite aussi des textes an- « ciens où les fermes des couvents sont dénom « mées elles-mêmes doyennes et les « colons de ces fermes : doyens. »

14 15 « Comment expliquer d’une façon plus dans l’état monastique. Les religieux établis « naturelle et plus décisive le titre de doyen à la tête des colonies d’un ordre à titre de pré- « porté au moyen-âge par le prieur de Co- vôts ou de doyens, et plus tard de prieurs, « lonzelle ? L’ordre de Cluny et le Bénédic- commencèrent à gérer en leur nom et comme « tins en général auraient-ils conservé ce bénéficiers titulaires les biens qu’ils n’avaient « titre exclusivement pour Colonzelle s’il gérés jusque là que comme simples délégués. « n’y avait pas eu l’ancien usage à respecter, Ainsi fit le doyen de Colonzelle, et ainsi « alors que tous leurs autres bénéfices de la fut établi la doyenné proprement dit. « Drôme portaient le nom de prieurés. » Mais ces modifications importantes dans Nous sommes entièrement de l’avis du l’ordre civil et monastique eurent pour savant archiviste de la Drôme. Nous pla- conséquence une rivalité inévitable de se çons sans hésiter à Colonzelle pendant le fortifier et de se défendre. Xe siècle des religieux ayant quelques Les doyens et les habitants de Colonzelle du- familles de colons ou fermiers, dont la rent donc abandonner la plaine, où la défen- tenure ou ferme y devint héréditaire et se était impossible, pour s’établir sur les bords qui ont formé la souche des habitants du du Lez, au sommet d’une rive escarpée, où la lieu. Et le chef de ces moines, lesquels fortification et quelque sûreté étaient pos- étaient originairement au nombre de dix sibles. C’est l’origine du village actuel s’appelait doyen. de Colonzelle. II Doyenné. En leur qualité de maîtres ou seigneurs La décentralisation, qui au X e siècle du lieu, les doyens s’y bâtirent un château s’opéra dans le pouvoir civil et amena le avec chapelle, tours et remparts, dans les- régime féodal, eut quelque chose d’analogue quels nous les trouvons fortement cantonnés

16 17 au XIII e siècle, au milieu ou plutôt à la Notice historique sur la paroisse tête de leurs vassaux. de Colonzelle (Suite) Mais, que sait-on ? à quel ordre appar- tenaient les doyens et le doyenné, quelle est leur histoire ? Le 15 septembre (17 cal. Octob.) 958 sous Mr Nadal n’hésite pas à faire le doyen- Oldaric, évêque de Trois-Chateaux, et à la né « dépendant d’abord des religieux bénédic- prière du comte Boson, Conrad-le-Pacifique, tins, et plus tard de l’ordre de Cluny. » roi de Bourgogne Transjurane de Provence, D’après cet historien, les Bénédictins donnait à perpétuité à l’abbaye de Cluny l’ab- auraient donc possédé Colonzelle avant la baye de Saint-Amand, avec toutes ses dépen- réforme de saint Benoît d’Aniane, ou au dances de fait ou de droit. Le roi Lothaire moins avant celle de saint Odon de Cluny vers en faisait autant en 959. Il s’agit ici de Saint- 930. Nous avouons n’avoir trouvé aucun Amand sur Montségur, monastère, plus tard document qui garantisse absolument ce point. prieuré, dont dépendirent les églises Saint-Jean Mais il est bien certain que les Clunistes eurent de Montségur, Saint-Michel de et la doyenné pendant fort longtemps. Quant à Sainte-Agathe de Grillon. l’époque où ils en furent investis, et aux actes con- Ce même roi Conrad, dont le règne s’étend cernant leurs possessions à Colonzelle, voici d’Août 937 à Octobre 993, donna Colonzelle à ce que nous en avons recueilli. Cluny ; car dom Bouquet rapporte une charte Giraud évêque d’Uzes, avait donné à de l’an 998, par laquelle Rodolphe III, roi de Cluny, en 945, l’église de Saint Saturnin, Bourgogne, à la prière d’Agildrude, son près de laquelle le prieuré existait en 959. épouse, de Bruchard, archevêque de Lyon, et d’Otelon, abbe de Cluny renouvelle et confirme Pub.avec l’avis du leg. Univer. (A suivre) Suppl. à l’ami des famil. Mai 1910

18 19 en faveur de l’abbaye de ce nom, les donnations ressortissaient au XIII e siècle le prieuré de faites par son père, et comprenant en Provence St Pantaléon uni à celui de Rousset, le les petits monastères (cellas) de S t Amand, de doyenné de Colonzelle, les prieuré de Mont- St Pantaléon et de Rozans, , le châ- brison et de Visan, et la maison de Tulette teau de Condorcet et celui de Colonzelle. qui était de la mense du prieur de S t Saturnin. (Colonzellas) Colonzelle n’avait alors que deux religieux, le En 1095, le pape Urbain confirme à Cluny doyen compris, et était du diocèse de Trois- diverses églises, parmi lequelles on ne trouve Châteaux. rien des diocèses d’Uzès, de Trois Châteaux ni Le premier doyen connu est Sylvis, qui le 20 Fé- de Vaison. Mais cette absence ne signifie guère, vrier 1249, fut donné, avec Turlette, prieur de Saint- la bulle ne spécifiant pas tout. Pantaléon, et Palispar, pour caution de l’évêque En 1119, le roi Louis-le-Gros confirme à de Saint-Paul-Trois-Châteaux et du prieur de Cluny le Prieuré du Port-de-St-Saturnin, et Visan, à deux arbitres chargés de régler le en1125 une bulle du pape Honorus II attri- differend que l’évêque et le prieur avaient bue à la même abbaye les prieurés de Rom- avec Visan au sujet de la dîme de ce lieu. pon, de S t Saturnin Fomacensis, du Pont-de Le 13 septembre1265, les religieux de Saint- Sorgues, etc……. Saturnin ou de St Pierre-du-Port, posaient la En 1204, Innocent III confirme à Cluny S t première pierre du magnifique pont qui fut Saturnin, Tornac, etc ………..en Provence. construit de leurs deniers et achevé seulement Somme toute, Cluny avait de bonne en 1309. Ce fut l’objet d’une splendide cérémonie heure dans notre région un grand nombre présidée par le prieur de S t Pierre dom d’églises et de prieurés, notemment le prieuré Jean de Thyanyes. Parmi les témoins était Rican majeur de St Saturnin-du-Port, dont de Corni, doyen de Colonzelle. (Ricanus Corni

20 21 decanus de Colonzellis) Notice historique de la paroisse Après une « transaction, » entre l’évêque de de Colonzelle. (Suite) St Paul et le doyen de Colonseles » passée en 1271, et dont le texte se trouvait dans les Puis les parties discutent. Guillaume archives de Grignan, vient un different avec le Gros expose qu’il est en possession de per- Guillaume le Gros seigneur de Grignan cevoir à Colonzelle (in castro de Collunse- (Guillelmus Gros, Greynihani dominus.) llis) 50 sous viennois par an, ainsi que des Pour terminer ce differend, Guillaume et corvées, avec émine de blé et 1 denier par le doyen Pierre de Cornillon de Cornillone), an sur chaque homme dudit bourg tenant se réunissent à Valréas, le 6 Octob. 1276, chez més- bœufs ou mulets de labour, et aussi une jour- sire Ponce Eynard, jurisconsulte, et là, en pré- née de tout possesseur d’âne ou de mulet sence de ce dernier et de plusieurs autres témoins, pour le transport de son bois au château prennent pour arbitres communs discrets hom- de Grignan ; qu’à titre de seigneur il a mes Reymond Hugol, Doyen de S t Saturnin, comme ses prédécesseurs le droit de chevauchée messire Dalmas de , prieur des au dit bourg, mais que le doyen l’empêche de églises (de Eeclesiis,) et Guillaume Armand percevoir ces droits et defend au hommes du de Montségur, damoiseau, et, pour caution, lieu d’en sortir pour les dites chevauchées. Il savoir Guillaume : messire Pierre Durban (de Dur- requiert donc défense au doyen de le gêner à ban), chevalier, Rican, de Caromb, Giraud Gral- l’avenir. Mais Pierre de Cornillon, après lon et Bertrand de Grignan ; et le doyen ; Pierre avoir d’abord protesté contre les dires de Guil- Liberon, Michel Pallon, Guillaume Bedoe, Guillame laume, expose en son nom et en celui de son Goyrand, Guillaume Chabrier, Bertrand Reboul et église et des hommes de Colonzelle, que Guil- Guillaume D’Albe. (de Alba.)

Publ. aut. par leg. Univ. Supp.à l’ami des famil. Juin 1910 N°10

22 23 llaume est entré violemment avec des hommes Comme hauts seigneurs de Colonzelle ; armés sur le territoire de ce lieu et y a enlevé Ainsi Giraud Adhémar, en émancipant bœufs, vaches, brebis, troupeaux et une foule son fils, le 13 Juin 1297, lui donnait les fiefs d’animaux, qu’il a emmenés avec lui, enlè- des châteaux ou bourgs (feudacastorum) vement qui a causé à l’église et aux hom- de Salles, de colonzelle etc….. mes de Colonzelle un dommage de 5000 Quand à la paix, apparemment favorisée sous viennois ; que ces hommes ont, par quelques années par l’arrivée au doyenné donnation, le droit de faire paître leurs ani- d’Adhémar de Grignan, religieux clu- maux au territoire de Grignan, qu’eux et niste, qui tint ce bénéfice de 1289 à 1306, leurs prédécesseurs en ont usé depuis 10, 20,30 et qui apparaît constamment en relations ans et audelà de temps immémorial, mais amicales avec le seigneur de Grignan, que Guillaume les empêche d’en user. elle fut néanmoins rompue, même sous Il demande donc que celui-ci soit condam- ce doyen, qui toutefois ne joue aucun rôle né à réparer le susdit dommage de dans les nouvelles bagarres. Voici les faits. 5000 sous, et à ne pas gêner pour ledit Giraud Adhémar ayant envoyé pacage. Mais guillaume nie les dire Etienne d’Auberive, agent de sa cour du doyen. de justice, percevoir des droits inhérents Sur ce, les arbitres donnèrent leur dé- à la haute seigneurie, celui-ci y fut accueilli cision. Nous ne la connaissons pas, le notaire brutalement par un certain nombre d’hom- de 1380, qui nous a conservé ce qui précède mes, et mourut même des blessures qu’on ayant arrêté là sa citation, à cause de la lui avait faites. Les coupables, appelés à prolixité de la pièce, nous dit-il. rendre compte de leur conduite, promi- Mais les Adhémard agirent désormais rent positivement, sous peine de cent

24 25 livres couronnées, d’obéir à la sentence de la cour ; Notice historique sur la et acte de ce fut pris, le 20 juillet 1306, par Guil- paroisse de Colonzelle (Suite) laume Mercier, notaire. Mais les coupables convoqués pour s’entendre condamner, refusè- Cependant la cour, pour « convain- rent obstinément de comparaître. pour vaincre cre » leur malice, fit encore citer sous de leur résistance, Giraud se rendit lui-même grandes peines, par le crieur public de à Colonzelle ; il voulait requérir le doyen Grignan, à comparaître à certains jours de procéder contre ces hommes, et, comme et heures, pour ouïr la sentence. Mais tout cela le regardait (ut ad ipsum spectabat,) étant inutile, le juge Bertrand Borel, de les punir ou de les lui laisser punir ; mais les déclara tenus chacun aux 100 livres le bayle de Colonzelle, avec les hommes du couronnées auxquelles ils s’étaient volon- lieu, voyant venir Giraud avec ses gens, leur tairement soumis en cas de défaut, aux fermèrent « les portes ou portails », leur résistèrent peines diverses déjà plusieurs fois pronon- fortement et jetèrent des pierres, si bien qu’aux cés par la cour, et de plus chacun à arrivants force fut de rebrousser chemin. Cités 100 livres « refforsates » payable à Gi- pour tous les méfaits, une première fois sous raud et applicables à son fisc et à sa peine de 50 livres tournois, une seconde fois cour, d’ici à dix jours. sous peine de 100, une troisième fois sous peine les condamnés ne de pressèrent pas de 200, et une quatrième fois sous peine de d’exécuter cette sentence qui frappait trente 100 marcs d’argent, les hommes ne parurent personnes toutes nommées dans l’acte, jamais devant la cour, et furent condamnés et dont la dernière était Durant Martin par contumace et défaut, le 18 Mai 1313. (à suivre)

Publ. aut. par le leg. Univer.

26 27 religieux. Mais, du moins, les Adhémar conservè- En 1380, Giraud, seigneur de Grignan, rent la haute seigneurie de Colonzelle : car faisait des réclamations à noble Isnard Me- le 24 juillet 1353, Guillaume Raoul (Rodulphi) lier, autrement dit de Comes (alias Comis) religieux cluniste, doyen et seigneur du lieu Ponce Chabrier, Michel Raymond, Pierre et de l’église de Colonzelle faisait reconnais- Achard, Raymond Faure, Jean faure, sance et hommage pour la seigneurie à Barthélémy d’Albon (de Allono) et Jean Giraud Adhémar, seigneur de Grignan, Vincent, tant habitants que nés à Colonzelle, Raoul était encore doyen le 10 Avril 1354. tant en leur nom qu’en celui de la commu- Bertrand de Saint-Agnan, religieux, doyen ne (universitatis) de ce lieu. de Colonzelle, de l’ordre de cluny, était le Giraud disait que ces hommes et les par 22 Juin 1365 témoin de la reconnaissance ticuliers de Colonzelle lui devaient une de Jacques Maréchal pour le prieuré de certaine somme d’argent et un très-grand Tourrettes, à Giraud Adhémar dans le châ- nombre de corvées, à raison des arrérages teau de Grignan. de ladite somme et des corvées, et aussi 100 Guillaume Trenelhan, religieux cluniste, livres « refforsates », suivant les actes pu- doyen et seigneur de Colonzelle, fit le 12 Avril, blics de 1276 et de 1313. Ses adversaires ni- hommage pour ces doyenné et seigneuries, Gi- aient. raud Adhémar, seigneur de Monteil et de Enfin le 20 Mars 1380, réunis au châ- Grignan. Ce doyen que nous trouvons souvent teau de Grignan, en présence de vénérable depuis lors à Colonzelle, en son château et religieux homme messire Guillaume (fortificio) garda une attitude réservée, mais nulle- Trenelhan, religieux de l’ordre de Cluny, ment négligente ni désinteressée, dans l’affaire seigneur de Colonzelle, lequel ne disait rien suivante. Suppl. au Bull. parois. juillet 1910 N°7

28 29 contre, ils remirent le tout à la décision des nobles et Notice historique sur la vénérables hommes Pierre Béguin, bachelier paroisse de Colonzelle (Suite) es-droits. Jean de Litone, Bernard Dauphin, Isnard Melier et Ponce Chabrier. Le 28, ceux-ci décidèrent : 1° que Giraud tien- 3° que, encore en retour, les habitants de drait lesdits hommes de Colonzelle quittes de Colonzelle payeraient, une fois pour toutes toutes demandes ci-dessus, même de tous ses griefs au seigneur de Grignan la somme de 300 possibles, tant à raison de la mort d’un de ces a- Florins d’or, distribuée par 50 florins pay- gents que des amendes et peines au criminel able chaque année, à la Toussaint, jusqu’à ou au civil et infligées par les cours de Grignan épuisement de la dette ; 4° que le seigneur et de Colonzelle ; 2° qu’en retour les gens de de Grignan ne pourrait obliger directement Colonzelle payeraient désormais et perpetuité ni indirectement les gens de Colonzelle à au seigneur et à ses successeurs, chaque année, la fortifier ce lieu, ni à contribuer à sa fortifi- veille de Noël, 50 sous bon Viennois pour cation, si ce n’est dans six ans à partir de haute seigneurie, et le reconnaîtraient pour « haut la présente ordonnance ; 5° que, passé ce seigneur » et même pour « seigneur juriditionnel » terme, ce seigneur et ses successeurs ne pour- dudit Colonzelle, toutefois sans préjudice au- raient pour aucune cause les y obliger, à cun pour le doyen « seigneur utile » dudit lieu, moins qu’il ne s’agît de lever dans le lieu ou pour ses successeurs ; 3° le vingtain en blés, vins et grains quelconques, (A suivre) ce qui même ne pourrait être fait sans en requé- Publié par auto. du leg. universel. rir et sommer la cour et les officiers du doyen (Suppl. au Bul. Juillet 1910 N°7) du lieu ; 6° que le seigneur et ses successeurs, ni leurs

30 31 (1) officiers, ne pourraient, sous pretexte ou à l’occasion de Pierre de Thurey, évêque de Maillezais, car- ladite fortification, faire, à l’instance de quelque dinal, avait obtenu le doyenné de Colonzelle personne privée, des poursuites pour affaires ou antérieurement au 19 décembre 1409, jour où pactes touchant à cette fortification sauf en ce noble Hector de Chaylan recteur pour lui qui concernait les cas susdits. à Colonzelle faisait un règlement particulier La décision fut prononcée au château de avec Giraud Adhémar, Seigneur de Grignan Grignan, en présence du doyen Trenelhan, qui et de Grillon. n’y contredit enrien, de Giraud Adhémar et En effet, ce recteur se plaignait au nom du de Jean Vincent, procureur de Colonzelle cardinal, de ce que les officiers et gens de Gril- qui la ratifièrent, et devant des témoins. lon empêchaient, par des amendes et des peines, Le 29, les gens de Colonzelle sanctionèrent de faire paître les troupeaux sur un terrain si- le tout, chez eux, à l’entrée du château-fort tué entre les deux localités et dont la possession (in introytufortalicii) ; et le 25 avril de la même était controversée, d’y aller et passer pour leurs année, Giraud Adhémar, seigneur de Monteil, travaux et affaires, et d’y lever la dîme pour fils émancipé du seigneur de Grignan, les l’église de Colonzelle, choses qui toutes se approuva de son côté, dans le château de faisaient sans difficulté quand le pape était Grignan, en présence du même doyen et de seigneur de Grillon. témoins.

(1) Note : Le 6 janvier 1495, les syndics de Col- deux levées à faire y joint le blé déjà dans onzelle vendent à Verchier le vingtain le grenier communal et que l’acheteur tient du lieu, levé sur le blé, le seigle, l’avoine, l’orge, pour l’année précédente, est de 140 florins. le millet, les légumes et le vin. Le prix pour (minutes Long. reg. obedire, fol. CXXII.)

32 33 Giraud répondait qu’une inspection de limites Notice historique sur la avait prouvé que ce terrain appartenait à Grillon ; paroisse de Colonzelle (Suite) que c’était seulement par amour pour le noble Hector, ainsi que pour Pierre de Viraco, et le batard d’Uzès, qui se tenaient et gouvernaient pour lui à Après un hommage du seigneur de Grignan Colonzelle, qu’il leur avait laisser prendre au conte de Provence le 4 septembre 1419, pour la la dîme des fruits de ce terrain. haute seigneurie de Colonzelle, on trouve de nou- Enfin, on convint de s’en remettre à des amis veau en 1442 le doyenné et la seigneurie utile élus en commun, qui règleraient la chose du lieu entre les mains d’un religieux cluniste. entre Noël suivant et Noël de l’année suivante ; Celui-ci, qui était Jean Jacquetan (Jaquetani,) et qu’en attendant les gens de Colonzelle pour- paraît avoir habité la localité. Le 19 Mars 1468 raient mener paître, et faire tout le reste il affermait de Guyot Adhémar les revenus des comme auparavant. prieurés de Tourettes et de Chantemerle. Le Le cardinal de Thurey mourut vers 7 Mars 1475, il confessait tenir du seigneur de Grignan 1418. les château, territoire et toute justice du seigneur (A suivre) de Colonzelle, en fief franc, noble et d’honneur, lui promettant, debout, les mains jointes dans les siennes, avec le baiser réciproque, par serment Suppl. à l’ami des familles sur les évangiles, de le servir en plaid et en guerre contre tous. Enfin le 23 mai 1474, Août 1910 N° 8 il réglait ses comptes avec la commune de Grignan qui se reconnaissait redevable envers lui de 38 florins

34 35 ½ et 2 saumées de blé. coupage de bois. Mais le seigneur ne connaissant Mais Guillaume Adhémar, frère du seigneur de pas les lieux, chargea Aubert et Aulanhier Grignan et évèque de Saint Paul, était nommé en de décider ce point. 1483 recteur du Comtat-Venaissin par Sixte IV. Le 5 octobre 1497, pour mettre fin à des contes- Il obtint par dispense apostolique la commande tations qui s’étaient élevées, lui et les syndics de « du doyenné de St Pierre de Colonzelle dépendant Colonzelle convinrent avec le seigneur et les syndics de l’ordre de Cluny » et situé dans son diocèse. de grignan de fixer les limites de ces localités Le 23 novembre 1484, le nouveau doyen tran- en plantant des bornes depuis une limite ancienne sigeant avec se vasseaux de Colonzelle, leur per- pris du chemin de Grignan à Colonzelle, au mettait de conduire leur bétail au devès de Marge- lieu dit les Rouvières tirant droit le long rie mais seulement tant qu’il serait seigneur de d’une colline (thorale) jusqu'à la rive du Lez, Colonzelle, et en payant 1 gros par 30 bêtes me- et passant cette rivière jusqu’au rocher dit Ro- nues et 4 deniers par tête de gros bétail. Il leur chaboteilha, où on ferait une croix. défend l’exercice de la chasse, mais le gibier pris Le 5 septembre 1502, il charge noble Louis par les chiens des bergers sans instigation leur appar- Gasqui de la gestion des revenus de son évêché, tiendra. Pour le bucherage, les habitants le deman- du prieuré de Saint Amant et du doynné. daient au couchant d’une ligne partant de la roche Mais, un chapitre collégial ayant été fondé del saut, allant vers le levant et suivant la terre de à Grignan de 1512 à 1515, Guillaume avait Jean Coste, et ensuite vers la terre d’Etienne Reffiectour à cœur de contribuer à la dotation de ce nou- en suivant la route vielle, allant au bord de la terre des corps. Il offrit de résigner le doyenné de Col- Saramand, ensuite aux plans de Gonet Vachon ; de onzelle, à condition qu’il serait uni à ce cha- sorte que la partie restant au levant serait exenystede pitre. Par une supplique adressée à Léon X

36 37 on demandait, entre autres choses, l’union perpétu- Notice historique sur la elle de la juridiction de Colonzelle au doyen du cha- paroisse de Colonzelle (Suite) pitre et des biens et des revenus de ce lieu au chapitre lui-même, sans requête du consentement du prieur Car Antoine Crozet, prêtre séculier de du Pont-Saint-Esprit ou de l’abbé de Cluny, Grignan, qui, le 22 juillet 1516, chargeait un clerc, avec charge toutefois de faire à Guillaume une dans la sacristie du chapitre et en présence du pension viagère de 40 ducats d’or par an et ce seigneur de Grignan, d’accepter en son nom, avec réserve au chapitre du droit de présenter du pape ou de son légat ou vice-légat, un à l’ordinaire le vicaire perpétuel de Colonzelle bénéfice séculier ou régulier, recueillit en effet, précédemment nommer par le doyen. à titre de commande, le doyenné de Colon- La demande fut accordée à Rome le 7 mai 1516. zelle. Mais un évènement, peut-être la mort de Guillaume, Cependant Antoine Crozet chargeait, le arrivée du 1 er au 22 juillet suivant, peut-être 19 Août 1519, un procureur de le désigner une réclamation des Clunistes, arrêta la chose, entre les mains du pape ; et ce bénéfice, qui et la bulle ne fut pas expédiée. en 1523 était en la possession d’Alexandre (A suivre) Adhémar, archidiacre de Saint Paul, fut accordé au chapitre par Clément VII, dont Suppl.à l’ami des familles les lettres patentes, données à Marseille le 18 Septembre 1910 N° 9 Octobre 1533 et munies d’un sceau en plomb tenu par un cordon de soie rouge et jaune, reçurent

38 39 le placet de la cour avec sceau royal le 4 Novembre. de Clément VII, spécifia que la juridiction de Tout disposés à entrer en possession de Colonzelle, Colonzelle, séparée des autres droits communs les chanoines chargèrent, le 22 du même mois, leur à tout le chapitre, appartiendrait en pro- doyen et leur sacristain d’aller prendre cette posse pre au doyen de ce chapitre. ssion, et le lendemain ce mandat fut exécuté. Une transaction de ce chapitre, du 28 L’année suivante le chapitre donnait à terrage décembre 1558, avec son doyen, Balthazard à Colonzelle, y nommait des officiers et employés, en de Villeneuve, portait que celui-ci aurait affermait les revenus à l’encan. Ces revenus, consistant à Colonzelle la « maison et chasteau », ou en dîmes, cens, terrages, tasques, agneaux, etc, furent toutefois le chapitre pourrait remiser ses grains arrentés par Pierre Roux pour 3 ans et au prix de et se retirer en cas de peste ; qu’il aurait aussi 66 saumés de blé, par an, moitié froment, moitié seigle. le frestage du bois du plan de Colonzelle, Roux devait en sus payer les 5 saumés et un setier lieu dont il restait haut, moyen et bas justicier, de bon blé et 6 saumés de vin de la pension du curé tandis que le chapitre y gardait tout droit de du lieu ; laisser en réserve au chapitre la dîme du directe. chanvre, les lods, les exercices et émoluments de justice ; En août 1566, les habitants de Colonzelle recon- ne point couper ni faire couper des bois au devès de nurent à ce doyen le mère et mixte empire ; Colonzelle, et ne chasser ni faire chasser dans la la juridiction haute, moyenne et basse sur leur garenne du chapitre. Enfin, pour assurer leurs droits, territoire ; le pouvoir d’y tenir un juge ou les chanoines firent renouveler en 1539, les reconnaissances bailli, un lieutenant, un procureur fiscal, générales et particulières de Colonzelle devant le no- un greffier et un sergent, chargés de décider les taire Chazal ; et la bulle de 1539, en confirmant donnation causes et de punir les delists ; un droit de lods

40 41 Et de prélation ; la possession de château, de l’église et Notice historique sur la paroisse de Saint-Pierre, d’un devès avec garenne au Croc de Colonzelle (Suite) de 12 saumés de terre à la Condamine, de 5 sau- més de terre à Antèze (Autèze ;) et enfin les cens de divers immeubles ; 6 deniers pour le four, Le doyen en particulier, après l’aliénation de 3 pour la forge et 12 pour les terres des confins ou divers fonds de Colonzelle en 1568 et 1571, cédait la Palud. Mais le chapitre payait aux pauvres au comte de Grignan, en échange d’un pré et d’au- du lieu la 24 e partie de la dîme. tres fonds nobles, en 1574, la seigneurie du même La dîme était perçue pour le chanvre et pour tous Colonzelle, qui suivit dès lors toutes les phases les fruits croissant dans le territoire de la côte14 e ; en du comté de Grignan. cas de fraude au sujet de la vendange, le chapitre Quant à la dîme, pour laquelle le chapi- pouvait mettre aux portes du bourg des controleurs payait en 1585 une pension annuelle de 3 livres approuvés par la communauté, pour vérifier la 5 sous au prieuré du Pont-Saint-Esprit, elle récolte des raisins. était alors régulièrement levée par ce chapitre Les troubles et guerres de cette triste époque et le fut à la côte 14 em jusqu'à la révolution. et les charges énormes qui en résultèrent pour le Une requête des habitants, de 1601, constate chapitre obligèrent celui-ci à vendre une partie de ses l’existence à cette époque pour la dîme du chanvre biens. (A suivre) et la cote des grains. Elle proposait la cote 21 e en gerbes ou la 17 e en grains à l’aire. Puis l’accord Suppl. à l’ami des familles. se rétablit. Octobre 1910 N° 10 (1) Archiv. De la mairie de Colonzelle.B.B.2.)

41 42 Néanmoins, en 1617, le chapitre ayant Rapporte 1,000 livres, mais que « les foins, les réclamé par assignation et obtenu par arrêt haricots provisoire la dîme des agneaux, les habitants et les fruits sont exempts de cette redevance » portèrent la cause devant le parlement d’Aix En tout cas, avec cela, comment l’état de 1789 et prouvèrent par témoins que c’était une in- a-t-il pu faire prélever pour la dîme seulement novation. 36 saumées de grains sur seulement 500 produi- Dans la visite de 1633 l’évêque ne décida tes par tout le territoire. N’y a-t-il pas là une rien au sujet de la dîme des agneaux et des preuve de la réserve avec laquelle il faut accueillir chevreaux, à cause du procès pendant sur certaines statistiques, même et peut-être surtout ce point, et nous ignorons ce que portait à cet lorsqu’elles sont officielles ? égard la reconnaissance faite par Colonzelle On sait où doyenné, prieurés et revenus au doyen du chapitre de Grignan, en 1698. ècclesiastiques allèrent en 1791. Mais la visite épiscopale du 2 mars 1644 III porte expressément que la dîme se lève à EGLISES PAROISSIALE DE COLONZELLE. Colonzelle « à la cote 14 de tous grains, Vétranus n’était certainement pa le payables à l’aire, et du vin à la vendange » seul de son temps dans les parages de Colon- et qu’elle s’afferme 60 saumées de blé ou zelle à jouir du bienfait de la foi ; et d’autres conségail et 20 saumées de transailles outre chrétiens furent sans doute ensevelis à ses les légumes ; et un document fourni en 1727, côtés, au VI e ou VII e siècle, dans l’antique sur les ordres de l’intendant, affirme que le cimetière attenant à la chapelle de S t Pierre. chapitre a la dîme à la cote 14 e, ce qui lui D’autre part ces sépultures, réunis auprès

43 44 d’une chapelle dont les caractères permet- Notice historique sur la traient difficilement d’en reculer la cons- paroisse de Colonzelle (Suite) truction au-delà du X e siècle, impliquent l’existance au même lieu d’une chapelle Ainsi en fut-il du moins pour celle du antérieure à celle d’aujourd’hui. chapitre du Grignan le 23 novembre 1533, la Celle dont on admire encore la cons- seule dont nous ayons l’acte. Antoine Vache et truction monumentalle et la solidité, et qui Pierre Bonnefoy, délégués par ce chapitre, se a du à ces caractères de braver les temps et peut- rendirent « au lieu de Saint-Pierre de Colonzelle être des coups barbares, est évidemment l’œuvre et, arrivés devant la porte de cette église commu- des moines ; et ceux-ci y administrèrent eux-mêmes quèrent à Jean Larmande, curé de Colonzelle, les sacrements aux colons de leur dépendance. les lettres patentés de Clément VII accordant Elle fut donc église paroissiale pendant un au chapitre « le bénéfice du doyenné de Saint- certain temps ; et, lorsque le régime féodal Pierre. » Prié de faire la mise en possession, le eut amené ses maîtres à transporter leur demeure curé prit les délégués par leurs mains droites, les et le service paroissial dans le bourg fortifié, à introduisit dans la dite église, dont il leur fit 1 Kil. plus au nord, elle continua à être le baiser l’autel, et par là les en mis en possession décanal. En elle avait lieu la cérémonie de la réelle, actuelle et corporelle, ainsi que de tous prise de possession des doyens nouveaux. les biens y attachés. A la demande de Vache, (A suivre) le notaire dressa immédiatement acte de la chose, Suppl.à l’ami des familles. à St Pierre de Colonzelle même. Toutefois, Novembre 1910 N°11 comme ajoute l’acte, délégués et curé se rendirent

43 44 incontinent au bourg, pour faire dans l’église Grâce aux générosités particulières et aux frais paroissiale des prières et formalités usitées en pareil d’entretien assumés par les décimateurs et par la co- cas. mmune, Saint-Pierre a été généralement bien Bien plus, Saint-Pierre continua à recevoir entretenu. dans son cimetière les sépultures que l’étroitesse Ajoutons à cela qu’il a donné son nom et du petit bourg et le rocher sur lequel il était bâti, servi d’asile à une confrérie dont nous parlerons eussent difficilement permis de faire dans l’inté- plus loin, et on comprendra le respect dont il a été rieur ou autour de l’église de ce bourg ; et, par l’objet jusqu ‘à ce jour, bien que l’établissement d’un une conséquence toute naturelle, les funérailles cimetière plus rapproché du bourg y ait depuis se faisaient également à Saint-Pierre. Aussi, déjà longues années fait cesser tout office funèbre. le 22 août 1493, Pierre Lombard, par testament, Il est vrai qu’on dit encore la messe de temps en temps, veut être enterré dans « le cimetière de l’église notamment chaque année un jour des Rogations. de Saint-Pierre » de Colonzelle, en « la tombe (Et aussi le 1 er août, fête de S t Pierre-aux-Liens de ses ancêtres », et fait un legs à la lumière patron titulaire de l’église paroissiale.) (luminarie) « de Sainte-Marie », (l’église parois- Le monument, dans lequel l’eau entrait en 1746, siale,) et un à celle « de Saint-Pierre. » et que l’évèque fit visiter par son grand vicaire en 1762, Le 25 Mai1505, Bertrand Costauri, de Co- est aujourd’hui couvert en tuiles creuses et sans clocher lonzelle, « élit sépulture au cimetière de Saint- ni clocheton, mais en bon état. On y a fait quelques répara- Pierre, où ses ancêtres reposent et où seront faites tions en 1880, et M r Gervais, curé du lieu, l’a fait blanchir ses obsèques » ; l lègue 1 gros à la lumière « de à l’intérieur depuis quelques mois. Un petit autel et un Sainte-Marie de Colonzelle » et autant à celle tableau de Saint-Pierre-aux-Liens au fond du chœur « de Saint-Pierre. » en sont le mobilier.

45 46 (1) L’église du bourg, attenante au château, s’élevait sur Notice historique sur la un point culminant. Elle était dédiée à Notre-Dame, paroisse de Colonzelle (Suite) comme on le voit par des testaments du XV e siècle qui contiennent des legs pour son luminaire et ses autres besoins. Elle était munie de plusieurs cloches Mais, hélas ! église, cloches et habitants sont en1550, comme on le voit par la charge que les à la veille des dangers et des épreuves. « Lors des guer- consuls donnèrent alors à Dauboc de les sonner civiles » Colonzelle « fut prins par capitaine Fargi- « quand tronera, et a toutes les processions générales er avec une compagnie de gens de pied, où il séjour- comme de costume, » moyennant 9 florins. na l’espace de cinq mois aux dépens des habitants, (A suivre.) et, pour le faire desloger, lui fust payé 110 eseus. Quelques temps après, en octobre1588, ledit lieu fust Suppl. à l’ami des familles saisi par Broutti. » . Ce Broutti, ou mieux Brottin, était un subordonné Décembre 1910 N°12. du capitaine Saint-Ferréol, qui, « avec certains autres ses complices », s’empara « du lieu et chasteau de Colon- zelle, sans considération qu’il y avait ung gouverneur estably de l’autorité de M gr le comte » de Grignan, (1) Quelques années plus tard, le successeur de M r « soubs l’obeyssance du roy ». De Colonzelle, Brotin Gervais, comme curé de Colonzelle, de concert avec la travaillhait, c’est-à-dire levait des contributions dans municipalité et le conseil de fabrique, ont fait entiè- le voisinge, mais surtout à . Ainsi un jour, rement réparer la toiture, et placer une croix en fer « il Brotin commanda » aux consuls de Chamaret de 1 mètre de haut, sur le fronton de la chapelle, bailher 40 escus pour donner à quatre soldats à lui le 9 avril 1898.

47 48 Recommandés par ledit S t ferreol, et, les ayant deslivrés Rigueur qu’il congnoisse de qui il dépend, et qu’il ferme leur commanda depuis d’en bailher 60 pour luy, ce »que les sa bouche à ce qu’il ne dye plus qu’il ne reongnoist ni M rg consuls « ne pouvant faire si promptement, qui (ce) fut cause de Mayenne ny vous, et qu’il en a d’autres à qu’il obeyra que le dit Brotin, trouvant dans la terre de Grignan deux et ce fesant, le roy sera servy et redoubté de ses subjets, chevaux de labourge, les print et emmena au dit Colon- ledit seigneur de Mayenne et vous obeys et honorés. » zelle, avec deux charges conségail (méteil) cinq char- Si cette requête ne fut pas faite avant le 23 décemb. ges avoyne et deux saumées et demye orge, le tout 1588, jour où fut assassiné à Blois le fameux Henry appartenant au chastelain du dit lieu homme de bien de Lorraine, duc de Guise, elle le fut du moins avant et des bons catholiques et toute sa famille. » l’arrivée en Dauphiné de la nouvelle de cet assassi- Bref « par le moyen du S r Brotin » tout le « bétail nat, qui amena promptement le retour de Charles de tant gros que menu » des gens de Chamaret fut « Lorraine, duc de Mayenne, du Dauphiné, à Paris, prins, amené et perdu », de sorte que leurs consuls furent et sa nomination, comme chef des ligueurs et lieutenant contraints d’adresser à ce sujet une requête à Antoine général du royaume. de Clermont-, chevalier de l’ordre du roy, Quand à Brotin, qui n’épargnait pas plus les ha- lieutenant d’Henri de Lorraine en sa compagnie bitants de Colonzelle que leur voisins, il demeura de cent d’hommes d’armes des ordonnances de S.M. dans ce bourg « l’espace de 3 mois, jusques au mois et lieutenant-général de M gr de Mayenne, en l’armée de février 1589, qu’il fust assiégé par M r de Lesdiguiè- du Dauphiné, Valentinois et Dyois et Baronnies. » Ils res, ayant les dits habitants souffert le pillage et ravage terminèrent en disant : « Parquoy Monseigneur, attendu des soldats dudit Broutti, la dépense dudit siège et que la qualité dudit Brotin vous est assès Manifeste, vous le bruslement de leurs granges. » Du reste, nous avons plaira faire entendre le pouvoir qu’avés sur lui, encores sur les faits de Lesdiguières à Colonzelle des détails qu’il ne le deust ignorer, et uzer à son endroict de telle qui montrent qu’en débarrassant le bourg du ligueur

49 50 Brottin, ils furent un remède pire que le mal. Notice historique sur la Pendant que Gouvernet et Blacons levaient pénible- paroisse de Colonzelle (Suite) ment dans le Comtat les contributions ordonnées par Lesdiguières, ce dernier, instruit des difficultés opposées à ses exacteurs par Grimaldi, vice-légat d’Avignon, « toutefois ils furent tous tués. » « assemble ses gens à Saint-Paul-Trois-Chateaux, et Il ajouta que le même jour Lesdiguières s’empa- s’etant équipé de 3 canons, se rend maître, chemin ra de Richeranches, que Bouchet se soumit faisant, de Chantemerle, de et de Colonzelle. le 1 er Février, et Rochegude le 2. Puis une déli- Le gouverneur de cette place, pendu à un amandier, bération consulaire de , du 10 avril 1590, paya la témérité d’avoir attendu l’artillerie et servit relate le payement du port d’une charge de d’exemple à celui de Bouchet, pour le faire capituler pommes et de perdrix à Lesdiguières et Gouver- d’abord. Les habitants de Richerenches et de Roche- net « au de Couronzelle (Colonzelle) et Riche- gude ne voulurent pas résiter. »D’après le journal de ranches. » Enfin un procès-verbal de visite épis- Lesdiguières rédigé par Colignon, M r Rochas nous copale du 5 juin 1601 constate que l’église de N- apprend que l’illustre chef, qui était à Nyons le 26 Dame, « en laquelle on a fait corps de garde janvier 1589 pour prendre de l’artillerie, était le surlende- durant les troubles, » est encore enfumée. main à Colonzelle, dont il faisait le siège ; et que le 29 La conversation de Henri IV et son arrivée défini- eut lieu la soumission de cette place « par composition, tive au trône de rétablissent l’ordre et la sécu- vie sauve aux gens de commendement, toutefois ils rité dans la nation. Mais assassiné en 1610, il tous tués. » (A suivre) laisse à un enfant de neuf ans, et la reine-mère, Marie de Médicis, déclarée régente et entourée Suppl.à l’ami des familles Février 1911 N°13

51 52 D’intrigants, voit de nouveau la France se diviser. Les Incursions en Dauphiné, où Montaubant le favorise protestants, enuyés du repos, offrent à Lesdiguières en et tient Mévouillon. 1621 le commandement d’une armée de 20,000 hommes Or le comté de Grignan, dont Colonzelle faisait avec 100,000 écus d’appointements par mois ; mais il partie, se trouvait particulièrement exposé à ces se fait catholique et le roi le nomme connétable en 1622. incursions, par suite du départ du comte Louis Gaucher Un fils du célèbre Montbrun est nommé lieutenant- de Castellane-Adhémar. Celui-ci, en effet avait été général des protestants en Provence, et profite de l’ab- chargé par lettres de Louis XIII du 7 septembre sence de Lesdiguières pour organiser un soulèvement 1624, de choisir, lever et commander 50 chevau-legers, en Dauphiné. Après avoir fait saisir toutes les ren- sous l’autorité du comte d’Alletz, colonel- général tes et censes du clergé, il prend Mollans, attaque le de la cavalerie légère ; et les archives de Grignan Buis en octobre 1621 et, repoussé, va s’emparer de nous apprennent qu’à la date du 17 avril il avait été , , Chateauneuf-de-Mazenc, « fait nouvau homme de guerre et capitaine de Poët-Laval, etc. Instruit de ses mouvements, Les- 50 hommes d’armes, envoyés en Piemont et Gènes diguières lui écrit, le 16 novembre suivant, une lettre au service de sa majesté. » Il était sans doute amicale pour l’engager à déposer les armes. Loin encore en campagne le 8 août 1625, jour ou de d’en tenir compte, Montbrun va attaquer Grenoble. nouvelles lettres du roi le chargeaient de lever Lesdiguières arrive et appaise les troubles. Mais la 50 autres soldats aguerris et vaillants pour élever guerre avec les Génois l’appelle en Italie ; il quitte à 100 le nombre des homme des sa compagnie. Paris en juillet 1624 et passe les Alpes en janvier Cette absence attira réellement du mal à la localité ; suivant. Aussitôt les protestants reprennent les armes. car la commune de Chantemerle, qui le 9 septembre Brison, leur chef en Vivarais, fait de fréquentes 1624 ne songeait qu’à l’agréable office d’envoyer

53 54 Un présent à Madame de Grignan, à cause de la vi Notice historique sur la site du baron de sassenage, du comte de Suze paroisse de Colonzelle (Suite) et de plusieurs autres qui venaient de voir le con- nétable à Grenoble, étaits bientôt après dans l’émoi. De leur côté les archives de Grignan, Ses délibérations de 1625 constatent le départ de M r comprenaient en 1739 « une liasse en deux pièces le comte de Grignan pour le Piémont, l’organisation contenant une déclaration des consuls de Colon- de portes au château et à la ville » de Chantemerle zelle à raison du blocus dudit lieu, et un rolle et plusieurs restaurations à ses « barris », pour mettre de la despense qu’il souffrirent à cette occa- cette ville à l’abri des invasions des compagnies sion, en 1633. » dont avaient souffert Chamaret, Montségur et Mais la reconstruction du chœur ou Colonzelle. » presbytère de l’église souleva des difficultés Depuis lors cette dernière commune ne paraît pas en 1654. « Les consuls soutenaient que les déci- avoir souffert des guerres, et nous n’y trouvons plus « mateurs devaient réparer à leur frais les à ce sujet qu’un rôle rédigé 1633 et constatant « la « églises tombant de vétusté, et que les parois despence » du siège de Lesdiguières en 1589 et consta- «siens intervenaient seulement en cas d’insuffi- tant « la despence et foulles souffertes par les consuls « sance notoire. Pendant les débats, une partie notamment « la despence » du siège de Lesdiguières en « du rocher sur lequel était bâti l’édifice parois- 1589 « et le bruslement de leurs granges. » « sial s’écroula soudain, et l’imminence d’une rui- « ne totale ranima la discusion. Cependant un (A suivre) (1) Suppl.à l’ami des familles Mars 1911 N°14 (1) lisez la dernière page après celle-ci, puis page 56

55 56 « accord ménagé entre les parties régla, le 15 novem- l’achat laquelle la commune donna 20 livres. « bre 1688, que, conformément à l’ordonnance épis- Toutefois un édit de 1695 n’ayant laissé à la charge « copale du 28 octobre 1686, le chapitre fournirait des décimateurs que l’entretien exclusif du chœur des « un tiers de la dépense des reconstrutions, répa- églises paroissiales, le chapitre chercha à s’affranchir « rations et entretien du chœur, de la nef, des toits, des clauses stipulées dans les transactions de 1688. Mais « de la sacristie, des portes, fenêtres et murailles de la commune, d’après les avis de l’avocat Siméon, le « l’église paroissiale et de la chapelle S t Pierre, rappela à ses engagements. « et la communauté les deux autres tiers ; que la même De 1714 à 1725 le chapitre fournissait la moitié de « proportion serait observée à l’égard des frais de visi- l’huile pour la lampe du sanctuaire. « te épiscopale, sauf les droits honorifiques, bravades, Quant à l’église dont un des murs était sur une « étrennes, députations, etc., à la charge exclusive pente et n’appuyait pas sur le solide, elle était lézardée « de la communauté, ainsi que l’entretien de la chai- et menaçait ruine en 1746, et fut pendant la révolu- « re, du confessionnal, du clocher etc. ; que le chapi- tion, ainsi que la localité même, le théatre de quelques « tre entretiendrait les ornements sacrés, le maître-au- désordres. Le 17 novembre 1792, le conseil du district « tel, etc. ; et que la lampe du sanctuaire brûlerait à de montélimar annula une délibération municipale « frais commun. » relative au partage des biens communaux, tout en louant Comme sanction de l’accord précédent, le chapitre la fermeté du maire Françon et sa soumission aux lois. donna 500 livres pour sa part des réparations faites Le 22 février 1800, des malfaiteurs coupèrent l’arbre et s’engagea, le 2 décembre 1688, à payer dorénavant, de la liberté, et le 1 er juillet suivant ils fermèrent dans l’égl- le tiers des réparations de la maison curiale, pour ise les fidèles réunis pour prier et enlevèrent la caisse du percepteur, fait renouvelé le 9 à 8 heures du soir.

57 58 Au commencement de notre siècle, l’église me- Notice historique sur naçait de plus en plus ruine. On l’étaya, mais la la paroisse de Colonzelle (Suite) voûte tomba néanmoins peu de temps après. On n’en voit encore quelques vestiges ainsi que des pans Avant de continuer notre notice histo- de murs. rique sur la paroisse de Colonzelle, il nous Le service divin, devenu impossible dans paraît bon de placer ici quelques notes pour l’église N.Dame, fut fait à la cure pendant que compléter le récit de l’abbé Fillet. l’on prenait des mesures pour l’érection d’un nou- Nous terminions notre N° d’avril en vel édifice religieux. Celui-ci fut élevé, non à la disant que la voûte de l’église construite au plus place de l’ancien, mais hors et tout près du bourg haut sommet du bourg, menaçait de plus en plus au sud-est. Achevée en 1808, la nouvelle église ne d’une ruine prochaine. Ce qui, en effet ne tarda pas fut érigée en succursale que le 16 mars 1820. d’arriver. prolongé d’une travée vers le couchant et La date précise de cette catastrophe ne nous completée par un clocher en 1856 ou 1857, elle est pas connue, mais on peut, ce nous semble, sans mesure aujourd’hui 22 m de long sur 7 m90 cent trop de témérité, la placer dans le courant de de large. Elle a pour titulaire St Pierre, l’année 1805 ou 1806 au plus tard. patron du lieu. Mr l’abbé Fillet nous dit que le service divin (à suivre.) étant devenu impossible au milieu des décomb- Suppl. à l’ami des familles. bres de l’effondrement de la voûte et les ustensiles Avril 1911 N°15 nécessaires au cultes ayant été mis hors d’usage,

59 60 les offices religieux se célébraient à la cure attenante la date précise nous fait défaut,) les habitants à l’église. de Colonzelle établirent une voûte en simples D’autre part, il nous apprend que la nouvel- briques à leur nouvelle église. Lorsque M r Gui- le église fut achevée en 1808. Or, il est raisonnable nand voulut la faire agrandir d’une travée et de penser qu’il a bien pu s’écouler 2 ou 3 années, continuer la voûte de cette travée, malgré toutes les temps nécessaire aussi bien pour l’entente que précautions ordinaires prises par des hommes du pour le travail de construction de la nouvelle métier, cette voûte s’effondra entraînant avec elle église. la partie ancienne, ce qui occasionna de nouvelles Quand M r Fillet nous dit qu’elle fut dépenses. Celle du chœur résista parce qu’ achevée, il serait par trop naïf de croire qu’ elle était en pierres. elle était à peu près en l’état où nous la « Un ancien du pays, qui la tenait lui-même » voyons aujourd’hui, sauf la travée et le beau « de ses grands parents, nous a rapporte la tradition » clocher, ajoutés en 1856, sous la direction de « suivante : « A cette époque, Colonzelle n’avait » Mr Guinand curé, de vénérée memoire. « pas d’église, ou du moins, la maison qui servait » L’église était finie, c’est-à-dire, les 4 murs « au culte ne méritait point ce nom. » ( Nous venons étaient élevés et la toiture posée, mais elle n’avait « de dire que l’effondrement de la voûte avait entrai- pas de voûte et il n’y avait qu’un lambris « né sa destruction.) Les habitants de Colonzelle » (planches sous les tuiles) pour garantir les « décidèrent d’en construire une nouvelle d’un accès fidèles du froid. « plus facile. » Probablement dans l’espace de temps qui « Les ressources pécunières faisant défaut. » s’écoula de 1808 jusqu’à 1812 ou 1815 (ici encore « tous les paroissiens, hommes et femmes, et même »

61 62 « les enfants capables de travailler, se mirent à l’œuvre Notice Historique sur « avec une telle ardeur et une volonté si admirable la Paroisse de Colonzelle. (suite.) « qu’en l’espace d’un an, les murs et la toiture furent « terminés. » « Ceux qui étaient tant soit peu experts dans l’art » Nous aurions été heureux de pouvoir don- « de manier la truelle, bâtissaient sous la direction » ner de plus amples détails sur l’ancienne église « d’un ou deux maçons de profession. Les femmes et les » disparus. Mais nous sommes obligé de nous « enfants approchaient les matériaux, dont la plus part » limiter, car les documents historiques précis « provenaient de l’ancienne église écroulée » nous font défaut. Contentons nous de faire « La même personne nous apprend que les pierres de » connaître de notre mieux les précieux débris qui « taille des fenêtres sont celles de l’ancienne église. » subsistent encore de cette église où nos aïeux ce qui nous incline à accepter cette tradition, c’est ce ont tant prié. manque de style, de cachet de l’église actuelle de Col- Nous avons voulu nous rendre compte par onzelle ainsi que la concordance des deux dates que nous même de l’état de ces ruines. Voici le résul- nous citons plus haut 1808. De plus en examinant tat de notre inspection. avec attention notre église on s’aperçoit vite que non seulement Tout ce qui reste de cet édifice, c’est un mur les pierres de taille mais aussi les moellons qui composent côté Sud. Il mesure de 18 à 20 m de long, il faut les murs, proviennent d’anciennes constructions. ajouter 4 à 5 m pour l’emplacement du Maître– Mai 1911 (A suivre) autel et le chœur. Vers le milieu de ce mur se trou- Suppl. à l’ami des familles N°16 ve une porte bien conservée car elle parait plus recente

63 64 recente que l’édifice. Elle mesure 1 m20 c. Le commen- Nous n’avons découvert aucune date aucun signe cement de la nef, et où le chœur se termine est marqué qui puisse nous guider dans nos recherches. Avec beau- par une seule pierre qui indique clairement la nais- coup d’attention, on aperçoit cependant la lettre B sance de la voûte et avec sa nervure. Cette pierre sur la pierre immédiatement au dessous du chapi- taillée en nervure est à la hauteur de 1 m20 du sol. teau. Signe qui ne nous indique rien, sinon la En bas de l‘édifice on voit encore un pilastre assez bien marque particulière du tacheron qui a taillé conservé possédant son chapiteau. les pierres ; à moins qu’un touriste quelconque n’ait Sa largeur totale comprise entre un pilier eu la fantaisie d’y graver ses initiales…. ou contrefort placé du côté Nord est de 8 à 9 m. A la Sur le mur d’une construction, à coté de l’édifice hauteur de 3 m du sol, la voûte prend naissance. habitée par Mr Etienne Louis fils, restaurée depuis Elle est marquée par une série de pierres surbais- plusieurs années, nous croyons lire cette date : sées tout le long de ce mur. Plus près du porche, (Le 6 sétenbre 1584) (sic) sur la face ouest, date et un peu au dessus de cette guirlande de pierres, on tracée sur le mortier pendant qu’il était encore remarque le commencemet d’un grand arceau, 2 ou frais. Le maçon a-t-il voulu relever cette date 3 pierres de taille le font reconnaître. Un peu ancienne, trouvée par lui, gravée sur quelque pier- en avant de cet arc, il y a les restes d’un pilier avec re, pour la transmettre à la postérité ? c’est possible. chapiteau et mesure, face intérieure a 80 c, et sa faça- Car on voit au dessous de cette inscription un de Nord 1 m. grand arceau en pierres taillées, bien apparent.

65 66 une sorte de niche, mais bouchée par du mortier. Notice historique sur Certainement cette construction faisait autrefois la paroisse de Colonzelle (Suite) partie des dépendances de l’église ou du château des seigneurs de Colonzelle, car tous les moellons Quand nous aurons donné quelques détails taillés indiquent suffisamment les constructions de sur la porte d’entrée, assez bien conservée, notre cette époque. dernière tache sera terminée. Nous reprendrons alors Un reste de pilier de 1 m10 c de façade devait pro- le récit de M r l’abbé Fillet. bablement former le porche de l’église du côté de l’ouest. Cette porte mesure 1 m18 d’ouverture et 2 m 20 c Le cimetière était autour de l’église, et au Nord-est de hauteur. Elle est à peu près au milieu de la le cimetière des protestants. Un énorme rocher qui le façade Sud. Cette ouverture ne devait point exis- soutenait ayant glissé l’a entraîné avec lui. ter dans l’édifice primitif. Ce qui nous porte à le Du coté nord il n’existe que quelques mètres croire, c’est la façon dont elle a été pratiquée. du rempart soutenant le terrain et un pilier ou plus Rien, en effet, dans le pan de mur encore de- tôt un contrefort de l’église. Sur son milieu côté nord bout, nous en indique l’aménagement. Ce n’est il mesure 1 m25, sur 1 m10, et 2 m environ de haut. qu’à une époque bien plus rapprochée de nous, (A suivre) que la nécessité s’en est fait sentir ; probablement Suppl. à l’ami des familles. après les guerres de religion, qui ont ensanglanté notre région vers l’an 1680 ; lorsque les remparts (côté Juin 1911 N°17 ouest) furent endommagés, et que l’entrée de l’édifice

67 68 devint d’un accès plus difficile. C’est à cette époque vocations chez le clunistes et d’autres causes se- croyons-nous qu’une porte latérale fut pratiquée sur condaires firent déchoir le doyenné. Celui-ci la façade sud. Une autre raison nous incline se repeupla. Déjà vers le XII e siècle il n’y vers cette hypothèse, c’est que toutes les pierres de l’édifice, avait plus en résidence avec le doyen qu’un sauf celle qui sert de base à la nervure de la voûte simple religieux. En 1313, à côté du doyen de la nef, près du sanctuaire, sont tirées des carrières était le religieux Durand Martin .Après du pays à grains grossiers, tandis que celles de la porte quoi, ce doyen paraît bien encore résider quel- en question est plus blanche et a le grain plus fin. que temps à Colonzelle, mais en disparaît Les montants mesurent 1 m50 c et sont surmontés à son tour, et cela définitivement dès la sécu- par une pierre formant chapiteau et supportent larisation du doyenné. le plein cintre de la porte. Il n’y a aucune La disparition des religieux amena la sculpture ; les pierres de taille qui la composent création des vicaires perpétuels ou curés, qui, sont des quadrilatères uniformes formant simple- présentés par les doyens à l’approbation de ment une saillie sur les jointures. » l’évêque de S t Paul, les remplacèrent dans Reprenons le récit de M r Fillet. le service paroissial, moyennant une portion IV Curés de Colonzelle. congrue prélevée sur les revenus du bénéfice. Le service paroissial fut fait d’abord à Co- Voici les noms des curés connus : lonzelle par les religieux qui possédaient le En 1380, Pierre Reynier. Il fut bénéfice. Mais, plus tard, la diminution des témoin de divers actes passés en sa parois- se.

69 70 De 1490 à 1505, Bonet Larmande Notice historique sur la (Larmanda, de Larmanoia et de Ar- paroisse de Colonzelle (Suite) manda.) Il fut en 1490 légataire du curé de Chamaret, et acquit divers fonds. E 1504, l’évêque doyen lui donna En 1579 « Ichan du Bosc ». Il achète un à emphytéose (bail) perpétuelle un chasal chesal de Clèmens Larmande de Colonzelle. (maison) situé près de l’église et ayant au le- De 1597 à1611. Jacques Feschet. vant le rempart vieux du lieu, au couchant De 1629 à1637 Antoine Angelin le rempart, au midi l’église du lieu, au De 1648 à1659, et en 1661, M r Clavel. nord le rempart. Il s’agissait d’y constru- De 1660, Buisson. ire une maison procommodo cure. Il De 1663 à 1706 ; F.Laville. n’y est pas question de prix. De 1707 à 1752, P. Barthélemy, officiel. En 1533, Jean Larmande. De 1754 au 13 Mai 1791, Sautel. (1) E1556, « Jehan du Bosc ».Il achète En 1805 Juvin de dit desservant. un chasal de « Mr Clemens Larmande » De 1823 à1878 Mr Etienne Guinand. Né en de Colonzelle. (à Suivre) Note : Suppl.à l’ami des familles (1)« la période comprise entre l’année 1791 jusqu’en l’an Juillet 1911 N°18 « 1805, époque de la tourmente révolutionnaire, ap- « parait le nom de Juvin, le nom des curés de Colonzelle » « n’est point parvenu jusqu'à nous. »

71 72 1794 et fait prêtre en 1818, il fut vicaire à Grignan En 1601 elle était de 7 charges de blé, de 16 barreaux de 1819 à 1821, et curé de Chamaret de 1821 à de vin et de 4 écus en argent ; l’évêque la porta à 8 1823. Pieux, Instruit et zélé pour la maison de Dieu saumées de grains, moitié blé moitié seigle. Elle ar- et le salut des âmes, il a dirigé vers le sacerdoce un riva en 1633 à 9 charges de méteil et de blé, à 18 grand nombre de jeunes gens. M gr Lyonnet le barreaux de vin et à 10 écus, et 1645 à 15sétier de nomma chanoine honoraire de Valence. Il a été et 15 de seigle, à 18 barreaux de vin et à 10 écus en contraint par son grand âge (84 ans) et ses infirmités argent. En 1727, dit un état du temps, le curé recevait de laisser sa paroisse, qui en gardera longtemps en outre son casuel, 300 livres de congrue. Mais, un souvenir d’édification et de veneration. Il pour juger de la position des curés de Colonzelle, s’est retiré à Larajasse (Rhône) son pays na- il faut se rappeler leurs charges, qui étaient en tal. Il a été remplacé par M r Gervais, (Octobre 1712, de 48 livres ainsi réparties ; capitation 7 livres ; 1878 au 15 Octobre 1891) Son état de santé l’a décimes et impositions pour un florin 6 deniers, 3 li- obligé de prendre sa retraite. « Il a été remplacé vres 2 sols 6 deniers et pour la congrue, 37 livres, 17 par M r Guillaume, curé actuel. » sols 6 deniers. La portion congrus du curé comprenait en 1534 Mais la population de Colonzelle comportait « un 5 saunées et 1 sétier de bon blé avec 6 saumées de secours plus ample que celui que pouvait donner le vin, et en 1587 8 saumées de bon blé et 4 écus en argent. curé. » Elle se composait en 1727 de 45 maisons ou Note : Probablement, Colonzelle fut com- ménages dans l’enclos du village, de 15 ou 16 à bien d’autres paroisses, privée de curé, pendant Margerie, et de 12 granges isolée sur le territoire. ce temps de persécution. » Elle était en 1789 de 65 maisons et 325 personnes

73 74 au village, de 15 maisons et 75 personnes à Marge- Notice historique sur la rie et des granges isolées ; paroisse de Colonzelle (Suite) Aussi en 1585, le chapitre faisait 8 livres « pour envoyer ung prêfstre les festes doubles à Le chapitre asquesça à cet ordre, Colonzelle », et, 40 ans après, les habitants récla- qui fut confirmé par d’autres évêques en maient à ce chapitre un secondaire ou vicaire. 1649 et 1662. En 1668, M gr Luc d’Aquin en Celui-ci ne fut pas accordé, mais en 1644, l’évêque le confirmant prescrivit de plus « qu’il y « ordonna qu’il y aurait une seconde messe et un auroit musique le jour du patron. » confesseur, outre le curé, aux jours des Rameaux, En 1686, M gr de Roquemartine imposa Pâques, Pentecôte ou Fête-dieu, et de l’assomp- de plus au chapitre l’obligation d’y envo- tion, et en outre que ce confesseur irait coucher à yer tous les 3 mes dimanches de chaque mois Colonzelle les veilles des Rameaux, Pâques un prêtre approuvé pour confesser. et Noël et que 4 personnes au moins iraient à En 1755 M gr de Chaffaud ajouta que Colonzelle le premier aoust pour y solemniser depuis le 1 er Octobre jusqu'à Pâques la fête du patron. » inclusivement, on y célèbrerait une seconde messe tous les dimanches et fêtes chomées. (à suivre) Il existe un petit volume in-folio écrit Suppl.à l’Ami des familles. à la main en 1741 et contenant les « messes Aout 1911 N°19 et vêpres pour les fêtes des patrons des églises

75 76 des prieurés du chapitre de Grignan ; 10 en été, et que les 3 emes dimanches de cha- Ce volume contient notamment dans ses que mois, les 3 fêtes de Noël, les 3 de Pâques pages 15-20 l’office (noté en plain- et les 3 de Pentecôte, les jours de l’Assomption chant) de Colonzelle, sous ce tittre : et de la Toussaint, il y aurait à Colonzelle Colonzelle; - 1 & Die Augusti. un prêtre par lui approuvé pour aider In festo S te Petri ad vineula le curé à confesser. Malgré cela, les consuls de Colon- Depuis la revolution, un seul prêtre zelle se plaignaient à l’évêque en 1746, a desservi Colonzelle jusqu'à l’érection du de l’inexcution de tant d’ordonnances hameau de Magerie en chapelle vicariale, et les délégués du chapitre promettaient et la transformation de cette chapelle en suc- que celui-ci serait dorénavant très-fidè- cursale en 1865à réduit la paroisse de Col- le à remplir ses obligations. Toutefois lonzelle à quelques 425 habitants, auxquels en 1762, les consuls suppliaient l’évêque le curé suffit. en visite d’établir chez eux un secondaire, V Confréries de Colonzelle. et le prélat ordonnait que dorénavant I° Confrérie de Saint Pierre. il serait célébré en leur église parois- Elle existait bien avant le 1 er août siale, tous les dimanches et fêtes chomées 1579, jour dont datent des « statuts et conven- une seconde messe, à 11h re en hiver, à tions faictes et redressées de nouveaux par les confrayres de la confrerie érigée à

77 78 l’honneur de Dieu et de S t Pierre…estant Notice historique sur la bailhes d’icelle prudhommes Laurent paroisse de Colonzelle (Suite) Coustaury et Pierre Larmande du présent lieu » de Colonzelle. Le 5 Juin 1601, les statuts furent de nou- Elle était alors en honneur et de bon veau approuvés par A. du Cros, évêque de esprit, car son catalogue s’ouvrait par le Saint-Paul, qui, « pour exciter le zelle et nom de « Jehan du Boys » curé du lieu, et bonne dévotion desdits confrères, » leur « octro- ses statuts furent approuvés le 1 er Septembre ye et accorde »40 « jours d’indulgence pour 1586 par M gr Gaume, évêque de S t Paul 3 Ch. ceux et celles qui se confesseront et recevront Le 1 er Août 1588, ses bayles se nommèrent le S t Sacrement le jour et feste du dit S t-Pierre des remplaçants ; un de ceux-ci fut Jacques et les festes de l’assomption, Nostre Dame, la Barbier, curé « secondaire » de Grignan » Toussaint, Nohel et Pentecoste. Celui-ci et l’autre bayle, un an après, se Cette confrérie avait alors un roi et une donnaient eux-mêmes des remplaçants reine, qui le jour de Saint-Pierre-es-lien (1 er suivant les statuts. (A suivre.) août) dinait ensemble, avec les bayles, et pou- vaient mener avec eux au diner, le roi un mign- Suppl. à l’Ami des Familles on ou, la reine une mignonne. Ils avaient en outre un violon qu’il « mandaient quérir ». Le dîner Septembre 1911 N° 20 avaient lieu après vêpres et était payé par Public autorisée. la confrérie.

79 80 On se réunissait pour les nominations et déli- esté délivré à Françoise Barthélémy à 2 livres trois bérations, tantôt dans la maison du chapitre, quarts sire pure, plus le mignon a esté délivré à tantôt dans la chapelle S t Pierre. Une première Guillaume Support à trois livres sire pure. Plus la réunion avait 2 ou 3 jours avant le 1 er août, mignonne à Catherine Barnavor à 3 livres sire pour régler les dispositifs de la fête etc… et le jour pure. » Chaque année quelqu’un était nommé pour même de la fête pour la nomination des rois, reines incanter ces dignités sur la place de Colonzelle. et bayles, changés tous les ans. Cette confrérie, à laquelle se rattachaient les recrues Le 1 er août 1601, Jacques Feschet, curé du lieu, ou bravades périodiques, exécutées le 1 er août sous la fut nommé pour l’année 1602 dans le reinge de direction de l’abbé de la jeunesse, existait et fonction- la confrérie. Il devait donner à ce titre 5 livres nait encore en 1793. Elle reparait même avec son de cire, et la reine nommée avec lui en donnait reinage en 1805, 1806 et 1807, mais ce sont derniè- 4 livres et demie. res dates où elle figure dans le vieux registre Le 1 er août 1629, « le Roy a demeuré pour 2 de ses statuts et comptes, où nous avons puisé la plus part livres et demy de cire à M r Angelin, prêtre et des renseignements ci-dessus. curé du lieu…, et la Reyne pour 7 quarterons Confrérie du Saint-Sacrement. au S r Hector Pelapra, de Grignan. » Elle existait antérieurement à 1633. La con- Néanmoins, en 1691 « le Reynage de saint- frérie de S t-Pierre lui fut alors réunie. Pierre a esté délivré à Estienne Jean Vieux Confrérie du Saint Rosaire de l’Immaculée- à 3 livres et demy sire pure. Plus la Reyne a Conception de Marie.- Elles ont été établies sous M r Guinand.

81 82 « Sur le registre original de la paroisse de Notice historique sur la Colonzelle, nous trouvons : « 1° Une ordonnance paroisse de Colonzelle (Suite) « M gr Marie Joseph… de la Rivoire de la « Tourette évêq. de Valence en date du 4 Mars « 1826, autorisant M r Guinand à rétablir la conf. En 1863, lorsque fut donnée à la paroisse du S t Sacrement, dite des pénitents blancs. la grande mission prêchée par les R.P.Séra- « 2° Une autre ordonnance du même évêque de phin et Ladislas ; la congrégation du Tiers- « Valence (30 Oct.1827.) lui accordant le pou- Ordre, fut établie par les missionnaires capucins. « voir d’ériger les confréries du St Rosaire et En 1864, rétablissement de la confrérie de « de l’Immaculée- Conception. l’Immaculée Conception. « 3° En l’année 1849 erection d’une association VI. INSTITUTION CHARITABLE DE « réparatrice contre la profanation du dimanche COLONZELLE. « et des blasphêmes. L’église, dépositaire de la charité et nour- « 4° L’année 1856 voit l’établissement de la conf- rice des pauvres, a toujours attribué à ceux-ci « rérie du S. Cœur de Jésus. (30 Nov.1856) une part des dons et aumônes qu’on lui faisait (A suivre) à elle-même ; et, quand la dîme eut été établie, Suppl. à l’ami des Familles une part fut attribué aux pauvres. Octobre 1911 N°21 La transaction du 23 août 1566 entre le doyen de Grignan et les consuls de Colonzelle portait

83 84 que le chapitre payerait aux pauvres de Colon- vres et des enfants abandonnés. zelle « à la congnoissance du conseil » la On trouve encore en 1789 la question 24 e partie de la dîme ; et les compte du châ- de la 24 e partie de la dîme reprise de pître de 1585 montrent que celui-ci payait nouveau avec toute la passion des époques alors aux pauvres de Colonzelle 2 saumées troublées, et l’administration municipale de blé conségail par an. se faisant elle-même justice en retenant Mais en 1601, une requête des habitants les grains de la redevance écclesiastique contient la demande par ceux-ci de la 24 e par- jusqu’au payement des pauvres. tie des pauvres, d’un prédicateur du carême Les avocats Bovis et de Payan, dans leurs etc., et elle est suivie d’une ordonnance épis- mémoires, donnent raison complète au cha- copale prescrivant l’observation de l’accord inter- pitre, la transaction de 1566 n’ayant pas de venu sur ce point. valeur à leurs yeux. Mais les défenseurs Vingt ans plus tard, les habitants récla- de la commune prenaient sans doute des ment encore au chapitre la 24 e partie de conclusions contraires non moins explicites. la dîme stipulée en 1566, le repas donné Une note de l’an XI semble attribuer aux consuls et le pot de vin des vendan- aux pauvres du lieu un domaine, alors aux ges, abandonnées par ceux-ci aux pauvres. mains du la régie nationale; c’est là une Cet abandon ne fait –il pas l’éloge des erreur. Voici l’explication : par testament consuls ? Il est vrai qu’ils avaient la charge du 22 août 1677, Anne Armand de de la santé publique, et la protection des pau- Colonzelle, avait institué J.C. son héritier,

85 86 et commis divers écclésiastiques pour établir Notice historique sur la un corps de missionnaires auxquels elle assi- paroisse de Colonzelle (Suite) gnait les revenus de 12,000 livres, et pour fon- der, avec le reste de ses biens, un séminaire dans le diocèse de S t- Paul. Le procureur Effectivement, l’évêque de Saint-Paul des pauvres de Colonzelle prétendit à chargea Louis Cymar, missionnaire de la succession de la defunte comme repré- , de la direction de l’établisse- sentant J.C., et les sœurs de celle-ci de- ment formé pour l’éducation des clercs. mandèrent, de leur coté l’annulation Toutefois, le procès engagé par les du testament. L’affaire, portée au parlement héritiers de la testatrice avait singulièrement de Grenoble, fut plaidée avec solennité ; et diminué le montant de la succession, et la cour décida, le 16 juillet 1678, que le l’entreprise de l’œuvre échoua peu après. testament serait executé en sa forme et teneur Cependant l’évêque, pour mettre à profit que les missions seraient fondées et le séminaire la fondation d’Anne Armand, insti- établi. (A suivre) tua une théologale ou prébende obligeant à prêcher et à enseigner la théologie. Suppl. à l’ami des Familles Signalons le bureau de bienfaisance de Décembre 1911 N°22 Colonzelle, aux secours desquels participent les deux paroisses de Colonzelle et de Mar- gerie, mais dont le revenu annuel s’élève à peine à une trentaine de francs.

87 88 VII en aide à leurs vassaux de Colonzelle. Vers INSTITUTION SCOLAIRES DE COLONZELLE. 1668, ils leur donnèrent 600 livres pour leur école communale. L’enseignement primaire est donné dans En 1633, l’assemblée générale délibère ce lieu depuis de longues années, aux gar- sur le traitement du maître d’école, porté à çons par un instituteur laïque, aux filles 6 écus d’or. En 1678, elle s’occupe du choix de par une religieuse du Saint-Nom-de-Jésus Brémond pour maître d’école et du rôle de dont la maison-mère est à Loriol. (Drome.) ceux qui devront le nourrir. Puis en 1685, VIII. Paroisse de Margerie. (elle déliberessssssss ) elle alloue 17 écus « Avant de terminer notre notice histo- au curé, qui se charge des écoles. En 1704, elle rique de Colonzelle, disons un mot, délibère sur les gages fixés à 30 livres, de Joseph pour être complet sur Margerie, hameau Brive, de Vaison, agrée par le comte de qui fait partie de la commune de Colon- Grignan pour instruire la jeunesse, et sur zelle. » l’engagement de le faire nourrir par les pa- La partie méridionale de Colonzelle rents des écoliers, à proposition des enfants se trouvait en 1484, longée par une route envoyés à son école. Depuis lors jusqu'à la allant du village de ce lieu à Montségur révolution, Colonzelle est régulièrement qu’elle atteignait en franchissant le lez pourvu d’un instituteur, dont la position au moulin de Montségur. Au couchant s’améliore de plus en plus. Les seigneurs de Grignan venaient parfois

89 90 de la route est un bois appelé devès de Notice historique sur la Margerie, et au levant des terres cultivées paroisse de Colonzelle (Suite) et quelques paturages. En 1489 il y avait près de cette route le lieu dit en Margeries, mot qui, d’après Mr de Coston, En 1762, le vicaire général de S t Paul dérive du latin marga, marne ; et une famille y trouvait 18 granges et 101 personnes, ce qui ne Saramand, de Montségur, y posséait une s’accorde guère avec un état de 1789, qui n’y place terre. plus que 75 habitants dans 15 maisons. En re- On trouve en 1553 un habitant de « la tour, on trouvait à Margerie, en1866, 33 mai- theulière de Margeries », paroisse de Col- sons, ou ménages comprenant 123 personnes. onzelle, » faisant son testament, et en 1556 L’éloignement d’une forte demi-lieue où « prud’homme Jehan Fransson, laboureur Margerie était de Colonzelle, son agglomération de la theulière de Margeryes. » peut-être d’autres circonstances aujourd’hui incon- Quelques habitations alors établies près de la route, nues, y firent élever, au levant et tout près de la surtout au levant, se multiplièrent peu à peu, et route, un petit sanctuaire en l’honneur de N.D. en 1727 le « hamau du nom de Margeries » des Lumières, parfaitement orienté. contenait 15 ou 16 ménages, et avait un four. La date de son érection est inconnue. Peut-être (A suivre) suivit-elle de près l’érection de N.D. des Lumières Suppl. à l’ami des familles près d’Apt (Vaucluse.) sanctuaire élevé en 1661 et janvier 1912 N°23 qui est un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés de la Provence. Cependant la chapelle de Margerie

91 92 n’est connue qu’a partir du commencement du XVIII e On prétend que c’est une famille de Montségur, siécle, et le plus ancien renseignement que nous ayons Bourdonnas, qui le fit construire en actions de grâces sur elle est la date de 1707 que porte un tableau qu’on de quelque faveur obtenue. Ce qui est certain, c’est qu’il y voit encore, tableau peint sur toile et représentant la y a aujourd’hui dans l’église un tableau ex-voto descente de la croix. Encore, pour que le renseignement représentant un homme et une femme, qu’on dit être fût probant, il faudrait que le tableau eût été fait pour les nommés Bourdonnas. cette chapelle, ce que rien ne garantit. Quant aux Cette Chapelle était en effet un lieu de pèlerinage ; murs de l’église, il portent dans la partie ancienne, qui on y allait demander à Dieu, par l’intercession de avait 8 mètres de long sur 5m.32 de large, les marques N.Dame, diverses grâces, mais principalement la guérison d’une certaine vétusté, mais aucun caractère précis. des maladies des yeux. Le 15 août ou le dimanche dans En 1742 on l’agrandit de quelques mètres, et bientôt l’octave de l’assomption, il y avait un grand concours après on compléta le tout par un porche. et de nombreuses communions. Mais peu à peu l’a- En effet, devant la chapelle était autrefois un porche bus s’introduisit, et la fête devint pour beaucoup une composé d’une voûte massive supportée par des piliers foire et même une occasion de désordres. Aussi en 1746 que reliaient des arcades à jour, complètement ouvertes l’évêque défendait de dire la messe à Margerie le dimanche au nord, au couchant et au midi. Son âge et son dans l’octave de l’assomption, « à cause des excès commis auteur sont indiqués par cette inscription gravée sur jusqu’à présent à pareil jour. » l’arc occidental de ce porche, aujourd’hui D’ailleurs, le service de ce dimanche était exceptionnel, encore subsistant, mais transformé, comme nous le et les habitants du lieu avaient de la difficulté pour dirons accomplir leurs devoirs religieux. « La paroisse la plus plus loin : 1744 + I.P.

93 94 Rapprochée dudit hameau » était « celle de Richeranche, Notice historique sur la paroisse qui, » comme Colonzelle, était « éloignée d’une demy lieue. » de Colonzelle. (Suite et fin) Elle (en) était « séparée par le ruisseau d’Olière et par celui de Reausset, » qui étaient souvent enflés au point qu’on ne pouvaient les traverser ; et alors « si l’on ne passait Tels étaient du moins les principaux motifs pas dans les terres » dont les propriétaires pouvaient interdire d’une requête présentée à l’évêque par les consuls de l’accès, il y avait ¾ de lieu à faire de Margerie à Ri- Colonzelle, en 1762, pour en obtenir l’établissement cheranches. Du reste, le chemin entre ces deux localités « d’un secondaire à Colonzelle, » moyennant quoi « était impraticable en hiver et dans les temps d’humidité. » « tant les granges que les habitants de Margerie » Et puis, ce n’était « point du curé de Richeranches, mais de pussent « entendre la messe les jours de dimanche et fêtes, celuy de Colonzelle que les habitants de Margerie » devaient et les enfants et autres personnes qui « avaient » besoin recevoir l’instruction et le secours spirituels. »Le chemin de d’instruction » n’en fussent pas privé comme par le Margerie à Colonzelle était praticable en tout temps ; » passé. mais, d’autre part, « ces habitants ne pouvaient envoyer leurs Ces motifs étaient fondés, comme le constata le grand enfants au catéchisme, nonobstant les exhortations que leur en » vicaire du prélat dans la visite dudit hameau, de sa cha- faisait « le sieur curé. » pelle, du tabernacle, etc… de sorte que satisfaction fut en partie donnée à la requête. « Suite et fin au prochain N° de Mars. » Cette chapelle continua à être purement un lieu Suppl. à l’ami des familles de dévotion et de pèlerinage. Il n’y eut pas de prêtre Février 1912 N° 24

95 96 En résidence à Margerie avant la révolution. Seule- Déjà en 1822 Mr Raspail avait commencé à desservir ment un capucin de Valréas y alla plusieurs le hameau a titre de vicaire. Grâce à d’actives démar- années faire le service le jour de la fête. ches, un décret du 26 Fevrier 1823 érigeait Margerie Mais la chapelle vit luire au commencement de en chapelle vicariale et le 27 Mai de la même année notre siècle l’espoir fondé d’un service régulier. Elle Mgr l’évêque et M r le préfet créaient la fabrique chargée était plus ou moins légalement qualifiée d’annexe, d’en administrer le temporel. lorsque, le 26 septembre 1813, M r Jean Blanc, de La vicairie fut occupée par M r Raspail jusqu’en Chamaret, lui léguait 4.000 francs, qui, recueillis en 1825. Après lui vinrent : en 1826 M r Desandrés, en 1828 1820, servirent à l’achat d’une rente de 206 francs. Mr Gau et M r Brunel, en 1830 M r Charte, en 1831 M r Roux, Puis, l’établissement d’un cimetière, la construction d’un et en 1835 M r Bourgeaud, en 1841 M r Vachon et en 1849 petit presbytère en face de la chapelle et de l’autre Mr Chamoux « jusqu’en 1888, année de sa mort. coté de la route, l’achat des ornements nécessaires au « En 1889 M r André Auguste succeda à M r Chamoux. culte, l’agrandissement de la chapelle, portée à 16 m « En 1891 M r Raynaud, en 1894 M r Pochon, de 1895jus- de long sur 5 m32 c de large, par l’adjonction d’un « qu’à 1910 M r Bornes, et M r Gauthier, curé actuel.” porche, dont on n’eut guère qu’à boucher les ouver- Pendant que M r Chamoux était curé, des demarches tures superflues, tout préparait les voies à une érec- furent faites pour l’érection de lieu en succursale, et couro- tion canonique et légale. nnés de succès. Cestte érection fut accordée le 30 decembre Plus tard, une chapelle latérale dédiée à TS Vierge 1865 ; de sorte que Margerie forme aujoud’hui une fut construite, ornée d’un bel autel en marbre blanc. petite paroisse de 160 âmes, dependant comme Colonzelle, son ainée, du diocèsse du Valence.

97 98 Son église, grâce au zèle pieux du curé Mr Chamoux MES ChERS PaROISSIENS. « et de ses successeurs » est bien tenue. Toujours dé- « diée à N.D. des Lumières, dont la fete s’y célèbre le 15 Août, elle ne manque pas plus de grâce que le Je suis heureux de vous anncer que Dieu, magnifique paysage qui environne et encadre son dans son infinie bonté, a daigné choisir un petit village. Elle possède un tableau de prix qui est enfant de votre famille paroissiale, pour en signalé en ces termes dans un rapport de 1877 sur les oeu- faire un apôtre de son évangile. vres d’art de la Drôme : « L’église de Margerie sur Mercredi 18, il sera ordonné prêtre du Sei- Colonzelle et plus au Nord, celle de Puy-St Martin ont gneur, au G d Séminaire de S t Paul 3 châteaux des toiles de Mme Hebert et de Mr Nouvel (La Vierge à la a 7 h du matin. drappe de Mignard et la Vierge et l’enfant Jésus Dimanche 22, il dira sa première messe de Simon Vouet. » solennelle avec Diacre sous Diacre dans l’église La distance d’environ 4 Kil. qui sépare Margerie du de votre paroisse, à Colonzelle à 10 h1/2. village de Colonzelle, (2 Kil. seulement,) chef-lieu de la C’est une douce joie pour votre pasteur de vous commune, a motivé la création à Margerie d’une école de inviter à cette fête du cœur, vous et tous les mem- hameau. Etablie par un décret de 1880, celle-ci est tenue bres de votre famille. par une institutrice laïque depuis le 20 avril 1880. Vous nous feriez un sensible plaisir, de On voit que ce charmant petit pays est dans la voie d’un l’honorer de votre présence. progrès véritable. (FIN) Sup. au Bull. Votre Curé, GUILHAUMON P. Colonzelle le 18 Octobre 1911.