SAINTE-MAURE DE TOURAINE de S.Maure, Marquis de Montausier; Gouverneur de PSaintonge, a ir de et en Angounois, 16 65. ensuite jl a été, gouverne'.dede Normandie, fut reçû Monseigneur Daufin.le Duc, et mort 1 7. Mai 1690. E. MONTROT

SAINTE-MAURE DE TOURAINE

C.L.D. DU MÊME AUTEUR

Sainte-Maure de Touraine (monographie), Arrault 1935. Prix Lhuillier 1938. La Préhistoire dans la région du Bec-des-Deux-Eaux. Confluent Vienne et Creuse. B.S.P.F. 1935. P. 111-129. La station paléolithique de Fontmore, commune de Vellèches (Vienne). B.S.P.F. 1937. P. 193-213. Le menhir de Trompe-Souris, commune de Chanceaux-lès-. B.S.P.F. 1938. P. 480-488. Les saintes Maure et Britte en Touraine et dans le Beauvaisis. A.V.C. 1939. P. 145-166. La statue anthropomorphe de Pauvrelay. B.S.P.F. 1940. P. 153. Stations préhistoriques et monuments mégalithiques de la région de Sainte-Maure de Touraine. A.V.C. T. IV. P. 211-229. Le souterrain-refuge de la Morinière, commune de Saint-Epain (en collaboration avec le Comte de Rilly). A.V.C. T. IV. P. 382-385. Un gentilhomme campagnard de Touraine (Sainte-Maure). Le chevalier de Parigny. A.V.C. T. IV. P. 454-461. L'éperon barré des Deux-Manses (Sainte-Maure). A.V.C. T. IV. P. 462-466. L'ossuaire néolithique du Bec-des-Deux-Eaux. A.V.C. T. V. P. 99-108. L'éperon barré de Murat (Ferrière-Larcon). En collaboration avec Gérard Cordier AG.P. T. V. 56-60. Stations préhistoriques de la vallée de Courtineau. A.G.P. T. V. P. 61-65. Rouelles et fusaïoles. A.G.P. T. V. P. 72-77. Le Grand-Pressigny, l'une des capitales de la Préhistoire (en collaboration avec J.M. Rougé et A. Billault). Arrault Tours 1948. Sur la diffusion des silex préhistoriques du Grand-Pressigny. A.G.P. T. VII. P. 20-22. Les seigneurs de Sainte-Maure. A.V.C. Tome V. P. 28-44-93-98-138-148-182-197-228-239-280-292- 326-336. Inauguration du musée du Grand-Pressigny. A.G.P. T. VI. P. 4-18-19. Un centre fameux de la Préhistoire : Le Grand-Pressigny. T.F. n° 23. Une pierre-figure de la grotte de Gargantua à St-Rémy sur Creuse (Vienne). A.G.P. T. XI. P. 33-34. Un aventurier d'envergure : Pierre Coignard (). A.V.C. T .VI. P. 87-93.

B.S.P.F. : Bulletin Société Préhistorique Française. A.V.C. : Amis du Vieux . T.F. : Tours France. A.G.P. : Amis du Grand-Pressigny.

Cette réédition de l'ouvrage Sainte-Maure de Touraine paru chez Arrault et Cie à Tours en 1935 a été rendue possible grâce à la Ville de Sainte-Maure, à MM. Robert Guignard, maire, et Marc Desaché, ancien sénateur-maire ; au Syndicat d'Initiative de Sainte-Maure et à ses animateurs MM. le président Racoupeau et le doyen Pontonnier ; enfin à M. Pierre Leveel, président de la Société Archéologique de Touraine. E. M. AVANT-PROPOS La Touraine est, paraît-il, l'une des provinces les mieux étudiées, les plus connues, les plus célèbres et, cependant, combien de travaux il reste encore à faire ! ! ! « Le Jardin de France », expression due, dès le XV siècle, au florentin Francesco Florio, possède, en effet, et de juste aloi, un renom de célébrité dans l'Histoire et dans l'Art. Toutefois, cette Touraine dont on parle tant, dont on a vanté l'harmonieuse élégance, la grâce des vallées, la douceur du climat, ne s'arrêterait-elle point aux rives de la Loire, Touraine classique tant de fois décrite et si souvent parcourue ? Dans cette province, il est également des sites peu remarqués et des petites villes dont l'histoire est importante et qui ont, en un temps, joué un rôle, manifesté une époque et fixé quelques dates mémorables. En Touraine, Preuilly, Montrésor, Pressigny, n'ont-ils pas des évocateurs de terroir et des découvreurs de documents, et, depuis longtemps, la ville de Sainte-Maure de Touraine n'attend-elle pas son historien ? Le nom de Sainte-Maure est connu, il est vrai, des ménagères et des gastro- nomes car, à Paris comme à Tours, le Sainte-Maure est un fromage réputé et très estimé..., mais là s'arrête, pour « M. Tout-le-monde », la connaissance relative à Sainte-Maure ! De façon tout autre, ce pays est attirant. Les événements qui l'ont formé ou ceux qui s'y rattachent sont pour l'Histoire de la Touraine, parfois de premier ordre, vraiment. Jusqu'ici quelques lettrés s'étaient penchés, soit sur les registres d'état civil ou religieux, soit avaient jeté un regard aux Archives départementales et aux fonds de la Bibliothèque de Tours. Mais si quelqu'un pensait, peut-être, écrire l'histoire de Sainte-Maure, personne n'osait entreprendre ce travail. Heureusement, attiré vers la documentation locale et encouragé par ses premières recherches, M. Ernest Montrot n'a pas hésité à compulser les vieilles chroniques et à secouer la poussière des registres vétustes. Dans ses fouilles, il a trouvé les éléments d'une véritable histoire. Aux ruines du passé de Sainte-Maure, c'est là un monument qui s'élève. Il est formé de matériaux divers, tous solides, tous choisis. Le visage du passé s'y montre parfois un peu fané, mais bien réel, fixé en un texte documenté et par des images dont la Photogravure du Centre a su rendre tout l'intérêt. A l'heure où l'on s'efforce de voir clair dans le labyrinthe des idées et des faits d'autrefois, M. E. Montrot nous conduit à Sainte-Maure, à travers les âges, jusqu'à l'orée des temps contemporains. J.M. ROUGÉ (1935). En relisant l'avant-propos de Jacques-Marie Rougé, on se prend à penser qu'il ne faudrait rien y ajouter. Cette page écrite en 1935 par notre grand folkloriste, n'a rien perdu de son actualité. Le découvreur de la « Touraine inconnue » ne pouvait qu'applaudir à la sortie d'un livre comme celui-ci, après avoir aidé son auteur dans ses recherches à la Bibliothèque de Tours, et aussi sur le terrain. C'est là tout Jacques-Marie Rougé, avec sa bonhomie, son style de tous les jours, et l'amour filial qu'il portait à sa terre tourangelle. Je n'écris donc ces quelques mots que pour faire plaisir à mon collègue et ami Ernest Montrot, membre titulaire de la Société Archéologique ; il entra dans cette docte et amicale Compagnie le 28 février 1934 avec pour parrains le chanoine Guignard, le docteur Ranjard et le président Emile Roque ; il était alors, dit notre Bulletin, « chevalier de la Légion d'Honneur, directeur de l'école de Sainte-Maure de Touraine ». Ajoutons qu'héritier (en quelque sorte) des Rohan, il habitait et faisait classe au château... Aujourd'hui vieux maître à l'œil vif et au geste prompt, alerte (presque) comme à vingt ans, Ernest Montrot s'est jeté avec ardeur dans la seconde édition de son livre, brassant à nouveau une riche matière historique et y ajoutant d'utiles compléments. Car depuis 1935 il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts de la Manse ; Sainte-Maure, de gros bourg rural, est devenue l'une des petites cités tourangelles les plus actives dans tous les domaines. Puisque Ernest Montrot s'y trouve « comme un poisson dans l'eau » parmi des amis dont beaucoup sont ses anciens élèves, il lui a été facile de montrer à la fin de ce bel ouvrage comment s'est réalisée la transformation de Sainte-Maure. Longue vie à l'auteur et plein succès à cette seconde édition, si utile et agréable. Pierre LEVEEL, Président de la Société Archéologique de Touraine. Vue générale vers le Couvent, l'Eglise et le Château.

CHAPITRE I Sainte-Maure de Touraine La terre et les Chef-lieu d'un canton de 10 000 habitants, arrondissement de Chinon, située à 34 km de Tours, 30 km de Chinon, 31 km de Loches, 35 km de Châtellerault, la commune de Sainte-Maure de Touraine, peuplée elle-même de 4 300 habi- tants, a vu sa population s'accroître de 200 habitants entre 1962 et 1976. Elle est limitée au sud par les communes de Maillé et de Draché, à l'ouest par la commune de Noyant-de-Touraine, au nord par les communes de Saint- Epain et de Sainte-Catherine-de-Fierbois, à l'est par les communes du Lou- roux, de Bossée et de . Elle est arrosée par la Manse de Sainte-Maure (affluent de la Vienne) qui passe à Sainte-Maure, par la Manse de Mareille ou ruisseau de Souvres (affluent de la Manse de Sainte-Maure) qui arrose le pittoresque ravin de Courtineau, par les ruisseaux de Puchenin et de Prévoux (affluents de la Manse de Mareille), par la Manse de la Garnaudrie ou ruisseau de la Jugeraie qui prend sa source au gué de Pierre Lambert et se jette à Vauvert dans la Manse de Sainte-Maure. Autrefois, un petit ruisseau « La Louine » qui s'est creusé par endroits un lit très encaissé, bordait la ville vers l'Ouest. Venant de la forêt de Sainte-Maure il se jetait dans la Manse près du prieuré Saint-Mesmin. La forêt ayant été défrichée, le ruisseau s'est peu à peu desséché, quoique les sources, très faibles, existent encore. Il n'est plus qu'une « courance » servant d'égout à la ville. En plus des cours d'eau cités ci-dessus, la commune possède de nom- breuses sources dont les principales sont : 1° La fontaine de la Garnaudrie (altitude : 100 mètres. Débit par minute : 100 litres). 2° La fontaine de Pont-Neuf (altitude : 80 mètres. Débit par minute : 60 litres). 3° La fontaine de Cador. 4° La fontaine du Pré-des-Pruniers. 5° La fontaine de la Fuie-de-Vaux. 6° La fontaine des Raudières. 7° La fontaine de Menasson. 8° La fontaine de la Jugeraie. 9° La fontaine des Terres-Jaunes. 10° La fontaine de la Chapelle des Vierges. Coupe géologique du forage de Ste-Maure (G. LECOINTRE, Géologie de la Touraine, p. 58). La ville de Sainte-Maure est bâtie en amphithéâtre sur le crétacé supérieur. Le terrain est constitué par du calcaire traversé de fissures nombreuses jusqu'à la couche de marne imperméable, située de 8 à 25 mètres de la surface du sol. Ce calcaire — craie micacée ou tuffeau de Bourré — est très facile à tra- vailler et a servi de matériau pour la construction de la plupart des monuments de Touraine. Dans la région de Sainte-Maure il en existe de fort belles carrières. A Sainte-Maure, on puise l'eau entre 136 et 152 mètres dans les sables verts et les grès dits « de Vierzon ». Le premier forage date de 1937-38. Il n'avait jamais été utilisé avant l'arrivée des Allemands et le puits fut plus ou moins comblé durant la guerre. Les travaux furent repris en 1950 et l'on cons- truisit alors le château d'eau actuel. Il comprend, dans une tour droite de 33 mètres un réservoir de 11 mètres de diamètre et de 4,50 m de hauteur, formé de 2 compartiments et permettant une réserve de 400 mètres cubes. En 1963, un second forage fut creusé à 220 mètres au nord du précédent, à la même profondeur, pour desservir le même château d'eau. Enfin un troisième forage a été effectué en 1971, au bord de la Manse, avec réservoir sous pression qui alimente aussi le réseau.. De plus une station d'épuration a été implantée sur un terrain qui borde la route des Tanneries où 15 grands bacs ont été construits pour recevoir, battre et oxygéner par l'air toutes les eaux usées. Le plateau (pays haut) est composé d'argile à silex et de limons et graviers supportant par places un gisement de faluns de Touraine (régions de la Ségui- nière, la Joumeraie, la Cochetière, la Crôneraie, les Maunits). Ces faluns sont des dépôts de rivages, des sables calcaires formés de débris de coquilles souvent à peine reconnaissables. La vallée (pays bas) a comme la ville un sol formé de craie jaune et de tuffeau dans lequel ont été creusés en grand nombre carrières et souterrains. Une zone ferrugineuse s'étend aux environs du village de la Ferrandière ; plusieurs parcelles de terrains présentent une teinte caractéristique et une fon- taine qui donne naissance à un petit affluent du ruisseau de Puchenin, laisse un important et riche dépôt ferrugineux sur ses bords. Près de la Chapelle des Vierges se trouve une zone ocreuse. La légende prétend que la terre est rouge du sang des vierges martyres Maure et Britte, que les arbres qui y poussent ont la sève rouge et que des boulettes de cette terre portent bonheur à la maison qui les renferme. La région de Sainte-Maure fut très anciennement occupée ainsi qu'en témoignent l'atelier préhistorique de l'éperon des Deux-Manses, le dolmen de Boumiers et les mégalithes voisins, le camp romain qui occupa l'emplacement de l'atelier préhistorique cité ci-dessus, le cimetière gallo-romain de la Baillo- lière, mais on n'a de renseignements certains qu'à dater du V siècle où il existait à la place de Sainte-Maure un bourg nommé Arciacum. On retrouve ensuite la ville sous les noms suivants : Castrum, Castellum St Maurœ (XI siècle : titres de Saint-Martin et de l'abbaye de Noyers) ; Parochia S. Maurœ et S. Maximin de S. Maura (XIII siècle) ; Sainte-More (charte du Liget : 1293) ; Maure-Libre (du 3 jour des sans-culottides, 2e année de la Répu- blique : 19 septembre 1794 au 27 germinal. 3 année de la République : 16 avril 1795).

Avant la Révolution, Sainte-Maure était dans le ressort de l'élection de Chinon et chef-lieu d'un doyenné composé des paroisses de Sainte-Maure, Sainte-Catherine-de-Fierbois, , Neuil, , Noyant, Saint-Epain, , Bossée, Sepmes, Draché, Plaix. Ce doyenné faisait partie de l'archi- diaconné d'Outre-Vienne. L'archiprêtré de Sainte-Maure comprenait les paroisses d', Balesmes, , Bossay, Bossée, , Boussay, Sainte-Catherine-de-Fierbois, La Celle Saint-Avant, La Celle-Draon, Chambon, La Chapelle-Blanche, , , Civray, , Draché, Saint-Epain, Ferrière, La Haye (Saint- Georges et Notre-Dame), Sainte-Julitte, , , Maillé-Laillé, Marcé-sur-Esves, Sainte-Maure, Saint-Michel du Bois, Neuil, Plaix, Le Grand- Pressigny (Saint-Gervais et Saint-Protais), Saint-Martin de Pressigny ou Eta- bleau, Saint-Pierre du Petit-Pressigny, Preuilly (5 paroisses : Notre-Dame, Sainte- Marie-Madeleine, Saint-Mélaine, Saint-Nicolas, Saint-Pierre), Sepmes, Saint- Pierre de Tournon, , Yzeures. Il y avait alors dans le diocèse cinq archiprêtrés : Tours, Loches, Sainte- Maure, L'Ile-Bouchard et l'archiprêtré d'Outre-Loire, ce dernier comprenant les paroisses du nord de la Loire. Le doyenné de Sainte-Maure ne faisait pas exactement partie de l'archi- prêtré de Sainte-Maure puisque certaines paroisses de ce doyenné faisaient partie d'autres archiprêtrés : Villeperdue de celui de Tours. Pouzay, Noyant et Trogues de celui de l'Ile-Bouchard. Sous la Révolution Sainte-Maure dépendait du district de Chinon, n'ayant pu, malgré de nombreuses démarches près de l'Assemblée Nationale, être le siège d'un 8 district. Lors de la prise de Chinon par les Vendéens (10 juin 1793), le siège du district fut transféré à Sainte-Maure. Au bout de quatre jours, les membres du district se rendirent à Châtellerault, fuyant la colère des patriotes de Sainte-Maure, indignés d'avoir vu Chinon se rendre sans résistance. Le canton de Sainte-Maure comprenait en 1790 les communes de Sainte- Maure, Neuil, Saint-Epain, Montgauger, Noyant, Pouzay, Maillé, Argenson, Nouâtre, Marcilly, Noyers. Le canton actuel comprend les communes de Sainte-Maure, Sainte-Cathe- rine-de-Fierbois, Saint-Epain, Neuil, Noyant, Pouzay, Nouâtre, Marcilly, Maillé, Ports, , Antogny-le-Tillac. Les communes de Montgauger, Argenson et Noyers ont été supprimées et rattachées respectivement à Saint-Epain, Maillé et Nouâtre. Sainte-Catherine-de- Fierbois est une commune détachée du canton de Ligueil. Ports, Pussigny et Antogny-le-Tillac, viennent du canton de Marigny- Marmande supprimé par la loi du 28 pluviôse an 8 (17 février 1800). Sainte-Maure marque l'extrême limite de l'avance prussienne en 1871. La ville fut occupée du 7 février au 7 mars. LA POPULATION Population de la commune : 2 092 habitants en 1801 — 2 259 en 1831 — 2 595 en 1861 — 2 316 en 1879 — 2 503 en 1892 — 2 474 en 1900 — 2 496 en 1911 — 2 361 en 1921 — 2 374 en 1931 — 2 497 en 1936 — 2 743 en 1954 — 3 088 en 1962 — 3 581 en 1968 — 4 016 en 1975 — 4 300 en 1977. Population agglomérée en 1977 : 3 554.

L'esquisse géologique et le plan de l'éperon des Deux-Manses contenus dans cet ouvrage sont dûs à l'obligeance de M. Emile Millet, trésorier des « Amis de Rabelais et de la Devi- nière ». Détail d'une fenêtre (XVI siècle), rue Aug.-Chevallier (Photo J. Pontonnier)

NOMS DES RUES DE LA VILLE Rue des Archambaults Rue Picpus Rue de Balzac Rue Pasteur Rue du Bon Valet Rue Rabelais Rue de la Basse Cour et du Couvent Rue de la Robinerie Rue des Bonnevaux Rue de Sepmes Rue de la Chapelle Rue du Sabot-Rouge Rue de la Chaume Rue des Sablonnières Rue du Château Rue du Stade Rue du Château-Gaillard Rue des Tanneries Rue Auguste-Chevallier Rue de Toiselet Vieille maison Ruelle Auguste-Chevallier Rue de Verdun rue Aug.-Chevallier. Rue Gabriel-Chevalier Rue de la Veillère Rue Sainte-Catherine Faubourg Villefranche (3) Rue de Chinon Avenue du Gl-de-Gaulle - Nle 10 Rue des Coteaux Rue de Courtineau Rue Jean Desaché NOMS DES PLACES Rue Descartes Place du Château-Gaillard Rue des Douves Place de l'Eglise Rue de l'Eglise Place du Maréchal-Leclerc Rue Anatole-France Place Saint-Michel Rue de la Petite Gare Place Anne-de-Rohan Rue du Ha-Ha (1). Place du Trianon Rue de l'Huilerie Rue Joliot-Curie LOTISSEMENTS ET H.L.M. Rue J. Kennedy Rue de Loches Les Bonnevaux Rue du Louroux La Chapelle Rue des Mérigotteries La Chaume Rue Saint-Michel La Cornicherie Rue du Moulin Les Fontenelles I Rue Saint-Mesmin Les Fontenelles II Rue Migeon-Tissard Les Fontenelles III Rue de la Métairie La Petite Gare Rue Albert-Masson (2) Vauvert Rue Baptiste-Marcet Les Vauzelles Rue du 8-Mai Les Sources Rue du D Patry (1) Ha Ha - Obstacle inattendu et désagréable sur le chemin qu'on suit. — saut de loup, fossé en bout d'allée — (Fortifications). Nom donné à des coupures pratiquées dans un passage. Coupures recouvertes d'un pont mobile que les défenseurs pou- vaient faire disparaître en battant en retraite. (2) Rue des Juifs jusqu'à une époque récente. (3) Fondé en même temps que le prieuré Saint-Michel. HAMEAUX Le Poulailler — Maran — La Mérandière — Gué-Blandin — Chanterenne — La Boulinière — La Grutière — Le Vau — Les Crorons — Le Carroi des Louas- ses — La Tournellerie — Les Bonneaux — La Folie — La Robinerie — La Jugeraie — Le Plessis — Menasson — Les Aulnets — La Cochetière — La Barangerie — La Crosneraie — Les Maunits — Le Gros Buisson — La Richar- dière — La Boisselière — La Bréchetière — La Séguinière — La Joumeraie — Les Jahans — La Volière — La Maison Rouge — La Garnaudrie — Beau- chêne — La Dornière — La Ferrandière — La Filaudière — Folette — Le Bois Semé — Les Livonnières — Le Châtelet — La Pitière — Le Buisson rond — La Manselière — La Pointe — Le Chesneau — Les Lamberts — Malicorne — Souvres — Les Bergeauderies — La Croix Camus — Bel Air — Le Moulin du Pré — Les Simonneaux — La Billotière — La Cave des Bohê- nes — Les Poteries — Le Chêne d'Orlin — Vaux — La Gravière — Les Sablonnières — La Planche de Vaux — La Taille des Huets — La Bardonne- rie — La Croix de Bois — Les Archambaults — La Cantinière — Coulingue — La Peuvrie — Patriaie — Anzay — Le Petit Bois — La Baillolière — La Per- rière — Neuville — Les Raudières — Bommiers — La Métairie — La Chau- mette — Les Robets — Les Egués — Bellevue — La Bomelière — Les Cossonnières — Les Roberdières — Les Fumerolles — La Canterie — Le Bois Chaudron — La Liberté. Certains de ces hameaux étaient des fiefs. Gué-Blandin — La Crosneraie — La Chaume — Vauvert — Le Vau — Le Plessis — La Boulinière — Anzay — Pré — La Jugeraie — Le Chêne d'Orlin — La Canterie — Le Petit Bois — La Pitière — La Barangeraie — La Baillolière — Neuville. Population totale : 4 016 (4 300 en 1977) Population active : 2 700 Pourcentage de la population active sur la population totale : 1962 : 38 % 1968 : 40 % 1976 : 39 % Nombre de résidences secondaires : 1968 : 59 dont 18 avec eau courante et w.c. 1975 : 90 dont 50 avec eau courante et w.c. Mobilité de la population : 37 % des gens recensés en 1976 n'habitaient pas Sainte-Maure en 1968. 10 % n'habitaient pas dans la Région Centre en 1968. 23,4 % habitaient dans une commune du canton en 1968. Démographie. Tableau sommaire de répartition par classe d'âge.

Depuis une quinzaine d'années, Sainte-Maure peut se flatter d'un accroisse- ment urbain parmi les plus importants constatés dans le département, accroisse- ment qu'il faut surtout attribuer à un solde migratoire très favorable, en particulier pendant la période 1962-1968 où la ville a enregistré 283 personnes actives de plus en 1968 par rapport à 1962. A noter que la population féminine est toujours plus nombreuse que la population masculine à partir de la tranche des 35-37 ans, et que d'après de récentes statistiques, la population actuelle est composée d'un nombre plus important de jeunes, moins important d'adultes, et d'un nombre à peu près équivalent de personnes âgées par rapport aux chiffres d'Indre-et-Loire et de la Région Centre. Sources : I.N.S.E.E. — Centre d'études techniques de l'aménagement Tours 1977. Le pignon sud du château médiéval (XIV s.).

LE CHATEAU DE SAINTE-MAURE D'abord châtellenie, puis baronnie, Sainte-Maure, après divers seigneurs peu connus, était au début du XI siècle, à Goscelin dit le Poitevin qui est considéré comme le véritable fondateur de la lignée des seigneurs de Sainte-Maure. Sa descendance lui succéda par lignée masculine jusque vers 1200, date à laquelle Avoise de Sainte-Maure, héritière de la seigneurie, épousa Guillaume de Pressigny qui prit le nom de Guillaume de Sainte-Maure. Dès cette époque, les seigneurs de Sainte-Maure étaient puissants et faisaient partie des huit barons de Touraine qui portaient les archevêques le jour de leur intronisation (seigneurs d', de Marmande, de La Haye, de Preuilly, de Sainte-Maure, de l'Ile-Bouchard, du Breuil-Doré et de Miré). Pour ce service le baron de Sainte-Maure, grand écuyer, avait droit au cheval ou à la mule de l'archevêque. Au début du XIV siècle, Isabelle de Sainte-Maure, héritière de tous les biens, possédait Sainte-Maure, Pressigny, Nouâtre, La Croix de Bléré, Chissé, Savon- nières, Saint-Epain, Moncontour, , etc. Elle était considérée comme la plus riche héritière du royaume. Le roi Charles le Bel, craignant qu'elle ne portât ses biens dans quelque maison du parti du duc de Bourgogne, son ennemi, chercha par tous les moyens à s'assurer de sa personne ; il ne put y parvenir, ni l'empêcher de se marier avec Amaury III de Craon, sénéchal de Touraine. Par mariage encore, la seigneurie passa en 1419 à un Larochefoucaud. Après avoir été hérité par Jean d'Estouteville, puis par Jean du Fou, le domaine devint à la fin du XV siècle, la propriété de Louis de Rohan, époux de Renée du Fou. Les Rohan furent seigneurs de Sainte-Maure depuis cette époque jusqu'à la Révolution. La baronnie forma en 1547, un comté érigé en faveur de Louis V de Rohan, puis un duché en faveur de Louis VII de Rohan (duché de : 1589). Abside de l'église et façade orientale du château.

Le château de Sainte-Maure, pour bloquer Tours, fut construit vers 990 par Foulques Nerra, comte d'Anjou : en même temps que les châteaux de Langeais, Semblançay, Montbazon et Montrésor. Situé sur un promontoire rocheux, à l'extrémité d'un vaste plateau, ce château surveillait le confluent de la Manse de Sainte-Maure - route naturelle de l'Ile-Bouchard - et de la Manse de la Garnaudrie, ainsi que le croisement de deux grandes voies qui passaient à son pied ; la route d'Aquitaine qui, entre Tours et Poitiers était ainsi coupée à Montbazon et à Sainte-Maure et la route qui, venant de Loudun, traversait la Vienne à Nouâtre et se poursuivait par Sainte-Maure, vers et Loches. Se trouvant à peu près à mi-distance entre Loches et Loudun, le château de Sainte-Maure était d'un grand secours à Foulques Nerra, allié d'ailleurs du seigneur de Nouâtre. De nombreux remaniements n'ont rien laissé subsister du château primitif. Le 15 mai 1560, le roi François II et sa cour, allant de Chinon à Loches, firent halte à Sainte-Maure. En 1589, le château de Sainte-Maure fut le siège d'un événement extrême- ment important. Henri III ne se sentant pas en sûreté à Paris où il était menacé par les Ligueurs, transporta le siège de son gouvernement à Tours. Mais Mayenne marcha contre lui, cependant que Henri de Navarre s'emparant de Loudun, de Châtellerault, de l'Ile-Bouchard et de Sainte-Maure, menaçait par le sud la ville de Tours. Il ne restait à Henri III qu'une possibilité de ne pas perdre son trône : se réconcilier avec son héritier autour duquel se groupaient les forces protestantes. Il ne le voulait pas, sachant que Henri de Navarre exigerait la liberté du culte public pour les protestants. Il se décida pourtant sur les instances de Diane de France, douairière de Montmorency (fille légitimée de Henri II). Il envoya Pierre de Mornay, seigneur de Buhy, trouver son frère Philippe de Mornay, seigneur du Plessis, qui, combattant avec le roi de Navarre, se trouvait à Sainte- Maure. Pierre de Mornay était chargé de rechercher les moyens de conclure avec Henri de Navarre une trêve d'un an. Le château, façade ouest et tour d'escalier (XV s.).

L'entrevue qui eut lieu au château de Sainte-Maure, dura toute la nuit du 26 au 27 mars 1589 et dès le lendemain, Mornay du Plessis se rendit à Tours conférer avec Henri III. « Je vous adjure, lui dit le prince, comme gentilhomme et comme bon Français, de me dire franchement si le Roy de Navarre me veut servir et s'il le peut : car je ne dois pas vous celer que plusieurs mettent en doute l'un et l'autre ». Mornay du Plessis déclara que les intentions de son maître étaient loyales et que le Béarnais serait heureux de combattre les ennemis de la couronne. Il ne restait plus qu'à signer le traité d'alliance, ce qui fut fait le dimanche 30 avril au château de Plessis-lès-Tours, les envoyés des deux princes ayant auparavant signé un accord, le 8 avril, dans la cathédrale de Tours. Le 8 mai, Mayenne était devant Tours et les troupes protestantes sauvaient la dynastie capétienne (Dupin de Saint-André, Histoire du protestantisme en Touraine). En 1619, lors de la réconciliation de la reine-mère Marie de Médicis et de Louis XIII, la reine partit d'Angoulême le 20 août (sous la conduite d'Hercule de Rohan) et les prélats vinrent au devant d'elle au château de Sainte-Maure (5 septembre 1619). Le roi, la jeune reine et la cour l'attendirent à Couzières, maison de plaisance des Rohan, située près de Montbazon. Le 8 juillet 1661, Louis XIV revenant de Saint-Jean de Luz, s'arrêta au château avec la reine et la cour, et y passa la nuit. A l'occasion de son séjour, il fit grâce à tous les prisonniers qui se trouvaient dans les cachots de la forteresse. (Le château, alors très important, avait un capitaine-gouverneur). Après la Révolution, une brigade de gendarmerie fut installée dans les bâtiments du château, bien national. Cette brigade le quitta en 1836 et de 1848 à 1968, il contint l'école publique de garçons, la commune l'ayant acheté à l'Etat, le 6 février 1838, pour une somme de 8 000 francs. Le château était entouré de douves et de murailles d'enceinte dont il subsiste une partie. L'entrée était, du côté occidental, une porte en tiers-point située dans une tour carrée qui existe encore. Au XIV siècle une autre porte fut ouverte qui donnait accès dans les jardins. Elle est timbrée des armoiries, mutilées des Rohan-Gyé. Entrée de la forteresse médiévale (Photo J. Pontonnier).

Suite des fortifications du château.

Le château actuel est divisé en trois parties par des murs fort épais. Le vieux château (côté sud) comprend une tourelle carrée du XIV siècle, portant encore une partie de ses fortifications. Couverte d'une terrasse cimentée, elle fut jusqu'au siècle dernier munie d'une haute toiture. Quatre pièces épaulées d'un énorme contrefort composent ce vieux château qui possède sur la façade nord-ouest une tourelle polygonale contenant une vis de pierre de soixante marches donnant accès aux pièces du premier étage, au grenier et à la terrasse de la tourelle carrée. Le centre du château est formé de deux très grandes pièces, bâties vrai- semblablement au XV siècle et qui sont en cours de rénovation. La pièce du rez-de-chaussée est connue sous le nom de « Chambre du roi » en souvenir du passage du roi Louis XIV et de la reine. La partie nord du château, légèrement plus large, comportait autrefois une grosse tour d'angle, pendant de la tourelle polygonale actuelle. Cette tour fut détruite au siècle passé, lors de remaniements importants qui furent faits au château, devenu bien communal. Au premier étage les pièces sont encore munies de sièges de pierre dans les embrasures des fenêtres. Une seule fenêtre a eu ses meneaux respectés (1). Les fortifications du château subsistent en partie. Trois tours se dressent encore sur le côté sud, l'une carrée portant les rainures des bras du pont-levis, l'autre demi-circulaire, la troisième ronde. Les deux premières portent nettement trace de l'arrachement du mur d'enceinte du château qui avait une dizaine de mètres de hauteur au-dessus des fossés. Ce mur subsiste, d'ailleurs, du côté nord-ouest, épaulé par de puissants contreforts carrés. Il est vraisemblable que sous le château — qualifié au XVII siècle de « forteresse » — se trouvent d'importants souterrains. Aucune recherche sérieuse ne semble, à l'heure actuelle, avoir été effectuée. Cependant, voici une dizaine d'années, une fouille a été faite à la jonction du vieux château du XIV siècle et du château, plus moderne, vraisemblablement du XV siècle, ces deux bâtiments n'étant pas exactement en prolongement l'un de l'autre. C'est ainsi qu'a été découvert un réduit de forme trapézoïdale, occupant toute la hauteur de l'étage. (1) Le château et la tour d'entrée sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monu- ments historiques par arrêtés des 12 novembre 1925 et 26 juin 1926. ACHEVÉ D'IMPRIMER LE 20 NOVEMBRE 1978 SUR LES PRESSES DES ÉDITIONS C.L.D.

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