Rapport Du Commissaire Enquêteur
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Page 1 sur 63 DEPARTEMENT DE L’INDRE ENQUETE PUBLIQUE PREALABLE A L’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE UNIQUE ET A LA DECLARATION D’INTERET GENERAL, AU TITRE DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT, SUR LA DEMANDE PRESENTEE PAR MONSIEUR LE PRESIDENT DU SMABCAC Restauration et entretien de la rivière ANGLIN RAPPORT Michel DELUZET commissaire enquêteur. Préfecture de l’Indre arrêté N°36-2020-08-13-006 du 13/08/2020. Nomination du TA de Limoges N° E20000021 /87 DIG EAU 36 Page 2 sur 63 SOMMAIRE I- PREAMBULE -L’eau patrimoine commun de l’humanité…………………………………………………………………………. Page 3 -Rivières barrages, seuils et continuité écologique…………………………………………………………….. 4/6 -Etiage et assèchement………………………………………………………………………………………………………. 6/12 - Les crues…………………………………………………………………………………………………………………………… 13/16 -Espèces migratrices ciblées……………………………………………………………………………………………….. 17/25 II- HISTORIQUE ET OBJET DE L’ENQUETE…………………………………………………………………………… 26 -Le dossier…………………………………………………………………………………………………………………………. 26/27 -Contexte………………………………………………………………………………………………………………………….. 28/29 -Etat des Lieux et objectifs………………………………………………………………………………………………… 30/31 -Enjeux, travaux de restauration du lit………………………………………………………………………………. 31/32 III- COUTS ET FINANCEMENTS PREVUS…………………………………………………………………………….. 32 IV- L’ENQUETE -Objet de l’enquête, publicité, identification du pétitionnaire et motivations………………… 33/35 -Déroulement de l’enquête…………………………………………………………………………………………….. 35 -Procès Verbal de synthèse………………………………………………………………………………………………. 36/40 -Réponse au PV de Synthèse…………………………………………………………………………………………….. 41/49 V- ANNEXES………………………………………………………………………………………………………………………… 51/63 Michel DELUZET commissaire enquêteur. Préfecture de l’Indre arrêté N°36-2020-08-13-006 du 13/08/2020. Nomination du TA de Limoges N° E20000021 /87 DIG EAU 36 Page 3 sur 63 I - PREAMBULE L’EAU Patrimoine commun de l’humanité Pour concevoir la répartition des eaux dans les différents compartiments, eau, terre et atmosphère on peut imaginer que si l’eau était uniformément répartie à la surface de la terre (reliefs gommés) elle formerait une lame de 3000m d’épaisseur où l’eau des océans occuperait près de 2700m. - Les glaciers et les calottes glacières 150m. - Les eaux souterraines 20m. - Les eaux douces 0,5m. - La vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère après condensation à peine 3cms. En raison du réchauffement climatique, bien que la quantité d’eau sur terre ne change pas (1350 millions de Km3), la répartition dans les différents compartiments quant à elle est en perpétuel changement. Ce qui est intéressant c’est les 3cms représentant l’essentiel des mouvements d’eau issue de l’évaporation et des précipitations qui en découlent. C’est le soleil, fournisseur d’énergie qui rend possible ce gigantesque clepsydre, cette gigantesque machine à vapeur qui accélère en raison du réchauffement climatique. Au cours d’une chute de pluie de moyenne intensité, il tombe sur chaque hectare quelque 13 millions de goute par seconde. Chacune de ces gouttes est un projectile qui martèle un centimètre carré du sol avec une force de 0,15Kg pour en détacher, même des roches les plus dures, des particules. En se mêlant à l’eau, ces particules bouchent les pores de la surface du sol et provoquent des ruissellements de surface qui décapent des fragments, fatalement entraînés un jour ou l’autre vers une mer ou un océan. Parfois, l’eau de ruissellement étale en vastes nappes les petites particules soulevées par battance de la pluie. Mais le plus souvent, elle cherche à emprunter les lignes de moindre résistance et façonne un réseau complexe de filets et de rigoles qui peuvent devenir ravins. Ce ravinement va s’amplifier en accentuant les pentes, il accélère les vitesses d’écoulement. C’est la naissance des ruisseaux qui feront des rivières et des fleuves. En Europe, l’érosion mécanique des sols décape par millénaire de l’ordre de 0,02m. Le transport annuel de matières en suspension dans les cours d’eau de la planète, résultant de l’érosion de leurs bassins est situé entre 15 et 30 milliards de tonnes.(Ce qui contribue à la montée du niveau des océans). La densité des matières en suspension dans les cours d’eau varie en fonction de la nature des bassins versants, des débits, vitesses et des pollutions. Les cours d’eau réunis représentent le millionième du volume d’eau de la planète. Enfouis jusqu’à 2000m de profondeur et se rechargeant très lentement, voir pas du tout, les aquifères pourraient être vides d’ici 50 à 100 ans, d’où l’intérêt de préserver les ressources et d’organiser, faciliter leur recharge. Source bibliographique : Hans Silvester auteur, Marie-France Dupuis-Tate Docteur en écologie ingénieur CEMAGREF spécialiste des milieux humides Bernard Fischesser ingénieur agronome Michel DELUZET commissaire enquêteur. Préfecture de l’Indre arrêté N°36-2020-08-13-006 du 13/08/2020. Nomination du TA de Limoges N° E20000021 /87 DIG EAU 36 Page 4 sur 63 Les RIVIERES, barrages, seuils et continuité écologique Les barrages réservoirs sont utilisés pour, notamment, l’irrigation des zones agricoles, mais également la production d’eau potable. Les barrages sont également utilisés pour la production d'énergie (avec l'hydro-électricité) et pour la régulation des crues et des étiages dans les parties aval des bassins versants. Les premiers grands barrages réservoirs datent de la première moitié du XXe siècle .Ces barrages réservoirs ont néanmoins un certain nombre d'impacts négatifs. En particulier, les barrages retiennent et accumulent des sédiments également de la pollution, qui génère de la dégradation de la qualité de l'eau, avec notamment les problèmes d’eutrophisation. Les barrages perturbent les écoulements. Enfin, la présence même du barrage est un obstacle physique à la migration des poissons. L’amont d’un barrage se comporte en décanteur dans sa partie amont immédiate. Ce qui provoque dans le temps un amoncellement de sédiments et de vase. Les apports sont de 3 natures : 1) ceux du bassin versant, qui proviennent de la rivière et des ruissellements directs au barrage ; 2) les précipitations, qui sont un apport qui peut être non négligeable sur le barrage ; 3) les remontées de nappe phréatique, dans le cas où les terrains sont perméables. Les pertes, d'autre part, proviennent : 1) des émissaires c'est-à-dire des sorties d'eau du barrage, biefs, ou sorties pour l'irrigation, ou production d'eau potable par exemple ; 2) l’évaporation est également un terme qui peut être très significatif ; 3) les infiltrations, toujours dans le cas où les terrains sont perméables. Le temps de séjour de l’eau en amont du barrage (ou seuil) est très faible, le débit amont étant très proche du débit aval. Les débits de rivière varient avec les saisons, étiage voir assèchement l’été et crues fin d’hiver et printemps. Avec le réchauffement climatique nous assistons à un dérèglement des saisons, les pluies sont souvent de type « tropical » ce qui génère très souvent des crues brutales. Une mauvaise gestion des inondations est un coût pour la société. Selon le Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, en France, les dégâts causés par les inondations s’élèvent en moyenne entre 400 et 800 millions € par an de dommages économiques réels . En Europe, entre 1998 et 2004, 25 milliards € ont été couvert par les assurances. Lorsqu'il pleut, une partie de l'eau est interceptée par la végétation, mais une grande partie atteint la surface du sol. Selon la nature du sol, selon son humidité et selon l'intensité et la durée des précipitations, une partie de l'eau va ruisseler rapidement jusqu'à la rivière tandis que le reste va s'infiltrer. L'eau infiltrée s'écoule lentement dans les horizons de sol, pour s'exfiltrer plus à l'aval, ou alors pour alimenter la nappe phréatique. Les eaux ruisselées et les eaux infiltrées puis exfiltrées possèdent des lois physiques différentes ; elles ont des temps de réponse très différents. Et c'est la distribution entre ces deux types d'eaux qui va contrôler d'une part, la genèse des crues, mais également les capacités d'auto-épuration des eaux par le bassin versant. Michel DELUZET commissaire enquêteur. Préfecture de l’Indre arrêté N°36-2020-08-13-006 du 13/08/2020. Nomination du TA de Limoges N° E20000021 /87 DIG EAU 36 Page 5 sur 63 Prédire le dépassement d'un débit critique, ou d'une hauteur critique conduit dans le domaine de la statistique, avec la définition de la période de retour. La période de retour, c'est l'attribution d'une probabilité d'occurrence d'un événement ou d'une crue d'intensité donnée. La prédétermination statistique d'une crue diffère de la prévision. Attention : l'estimation d'une période de retour demande d'examiner des lois statistiques spécifiques. La notion de période de retour pour prévoir les événements extrêmes est très importante en ce qui concerne le risque d'inondation, Une variable très importante pour évaluer la pérennité de la ressource en eau à l'aval d'un bassin versant, est le partage entre l'eau ruisselée et l'eau exfiltrée. Ce sont ces grands liens qui régissent la dynamique entre le versant, le bassin versant et la rivière, le problème est ainsi posé. Continuité écologique La continuité écologique d'un cours d'eau est définie comme : la libre circulation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri ; le bon déroulement du transport naturel des sédiments. La notion de continuité écologique des milieux aquatiques a été introduite par la Directive Cadre sur l’eau (DCE) en 2000 puis reprise par la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) de 2006. L’altération de l’hydromorphologie représente l’un des principaux facteurs de risque de non atteinte du bon état des eaux superficielles en 2015 pour 50 % des masses d’eau. En France, plus de 60 000 obstacles (barrages et seuils de moulins) sont recensés à ce jour, 90 % sont sans usage économique avéré et moins de 4 % sont équipés d’un franchissement piscicole.