1937 1956 1996 Le 7 août, le président Al- Auboué s’est hissé au som- Heureuse nouvelle, la Mo- bert Lebrun inaugure le stade met du basket français durant selle est le département lor- vélodrome de Lunéville, lors la période de 1947 à 1968, rain qui compte le plus grand d’un match de football. Le une époque de rêve avec des nombre de licenciés en hand- stade est le 3e de ce type en victoires comme la Coupe de ball soit le total de 4 708 li- . France en 1956. cenciés. Un vélodrome à Lunéville Auboué au sommet du basket Le département du handball

numéro 28 100 ANS DE MÉMOIRE L’insertion sociale Vive le sport Comment parler du sport en sans calquer son parcours sur la formidable aventure industrielle d’une région marquée par le charbon et le fer ? Le XXe siècle fut celui de l’émergence de la compétition régie par les règles du travail. Longtemps l’apanage de certaines castes aisées, la pratique du sport fut sans aucun doute facilitée et encouragée par les grands patrons de l’époque régentant une population active autour de l’usine ou de la mine. En effet, les clubs sont souvent nés ou ont pris leur essor au plus fort du boum économique de la Lorraine. On s’entraînait à deux pas du carreau de la mine ou à l’ombre des laminoirs et on s’identifiait surtout à sa cité, point d’ancrage incontournable d’un système où la reconnaissance et l’insertion sociale constituaient les premiers repères du futur sport de haut niveau. L’Eldorado lorrain a ainsi engendré des clubs de légende comme ceux des basketteurs d’Auboué ou des athlètes de Batilly. Il a vu éclore une pléiade de champions valeureux dont les performances forcent toujours le respect. Il s’est fait aussi terre d’asile pour Ugo Anzile ou Bruno Benuzzi, ces forçats de la route dont chaque coup de pédales était synonyme d’intégration réussie. Il s’est enfin ouvert à tous, à l’exemple du handball dont fut le berceau. L’épopée sportive demeurera donc étroitement associée à la marche économique et sociale de la Lorraine ayant débouché sur la phénoménale accélération de cette fin de siècle. Avec certes ses dérives et ses excès mais aussi et surtout avec l’avènement du sport loisir et de sa pratique par le plus grand nombre. J.V.

La "petite reine" et le Tour de Les Lorrains sont des sportifs qui aiment le vélo. Ils France ont toujours été bien l’ont montré dès le début du siècle en venant nombreux accueillis en Lorraine notamment aux rendez-vous fixés par le Tour de France mais aussi à Metz où ce grand rendez-vous en s’intéressant aux étapes des manifestations régio- sportif attirait les foules comme en nales comme le Tour cycliste de Lorraine cher au "Répu- 1930 où les spectateurs messins blicain Lorrain". En 1952, le 13 juillet, pour le 17e crité- font un triomphe au grand cham- rium cycliste, c’est devant les locaux du quotidien, rue pion Charles Pélissier. Serpenoise à Metz, qu’est donné le départ d’une épreuve qui ne comportait alors que deux étapes.

Grand témoin Robert Pérussel, président du Comité régional olympique et sportif. Le temps des précurseurs

Cinquante années LE REPUBLICAIN LORRAIN : dont les dirigeants étaient des per- basket, cyclisme, football, gymnas- de structures, il y sera porté re- decine occidentale pour les hu- consacrées à la vie Quels sont les facteurs qui ont sonnalités flattées de voir leur pa- tique etc. La fierté qu’ils avaient mède. Si elles sont le fait mains, les animaux et les végétaux des hommes, à leurs permis au sport de s’imposer ternalisme remercié. du respect de leur éthique a été la d’hommes (ou de femmes), la jus- que nous consommons. Ce n’est activités sportives comme une activité essentielle à R.L. : La pratique du sport a-t- meilleure publicité en faveur du tice passera. pas pour demain ! la vie sociale au début du siècle elle connu son heure de gloire sport. R.L. : Le dopage et la corruption R.L. : En paraphrasant André souvent liées à leurs en Lorraine ? dans notre région avec l’essor de R.L. : Les vingt dernières an- n’en finissent plus de gangréner le Malraux, peut-on dire que le XXIe occupations ROBERT PERUSSEL : Pas si la sidérurgie, la métallurgie et des nées ont été marquées par une monde sportif. Dirigeants et siècle sera sportif ou ne le sera professionnelles. vite ! Le sport n’était pas une acti- charbonnages ? Quel regard por- surmédiatisation des grands évé- champions n’échappent pas à leur pas ? Profil d’un éminent vité essentielle au début du siècle. tez-vous sur cette période où l’em- nements et par une emprise de tour aux "affaires". Avez-vous des R.P. : Vous savez qu’on fait dire dirigeant de football Il l’est devenu grâce à la conjonc- ploi favorisait l’insertion sociale ? l’argent entraînant de regret- solutions ou n’est-il pas trop tard beaucoup de choses à la petite tion de nombreux effets de l’évolu- R.P. : Il faut savoir ce qu’on en- tables dérives. Les valeurs du pour enrayer le mal ? phrase de Malraux. Alors je ne le puis du mouvement tion de la société industrielle : les tend par heures de gloire. Il est sport sont-elles bafouées ? R.P. : J’ai dit plus haut ce que je paraphraserai pas, mais je délivre- sportif régional, lois reconnaissant les syndicats de vrai que les centres d’apprentis- R.P. : Peut-on nommer un seul pensais de la corruption. C’est une rai un message d’optimisme et de silhouette d’un travailleurs (1884) et la mutualité sage de nos grosses unités indus- groupement dont la vie soit grave dérive à sanctionner. Le do- confiance dans le sport. Grâce aux citoyen engagé dans (1898) ont déclenché le vote de la trielles ont permis la naissance et exempte de tache, qu’il soit indus- page est une autre affaire. La mé- enseignements scolaires et li- loi sur la vie associative (1901), l’entretien de clubs puissants, triel, politique, religieux, decine, particulièrement dans vresques, chacun connaît de mieux la lutte sociale… événement fondamental pour le sans soucis d’argent. Mais c’était associatif ? Il existe partout des notre pays, est basée sur la phar- en mieux son corps, ses besoins Robert Pérussel développement des clubs ; l’orga- l’arbre qui cachait la forêt. En de- dérives. Mais l’orgueil du sport est macopée. De plus en plus hanté en particulier d’activité sportive. salue les précurseurs nisation de la société en grosses hors de ces clubs puissants, le de fonder son existence sur ses par la recherche de santé absolue, Grâce aux médias, chacun est in- du sport lorrain dont unités industrielles a entraîné l’or- reste végétait ; dans les cam- valeurs et de tout mettre en œuvre on se drogue pour un oui, pour un formé sur tous les sports, permet- il a aimé le sens de ganisation des loisirs et d’abord pagnes, il n’y avait rien ou pour les exalter. C’est tellement non. Qui n’a sa pilule, ses tant aux tout jeunes de rêver et de Ancien cadre dirigeant des HBL, des loisirs sportifs, surtout ceux presque. Dans les grandes villes, il vrai qu’en cette fin de millénaire où gouttes ? On en rajoute, on fume, choisir. Grâce à toutes nos cam- Robert Pérussel a consacré l’éthique. tendant à la préparation militaire n’y avait que des spectateurs. Ce- les valeurs de la société semblent on boit. Tout cela est du dopage. pagnes d’explications, chacun une grande part de ses activités Aujourd’hui, les avant 14-18 ; les médias éclairés, pendant, le sport doit beaucoup à disparaître, on a reconnu que le Et je suis pessimiste sur le do- peut affiner sa pratique, y cultiver au développement du mouvement temps ne sont plus les quotidiens surtout, se sont fait ces précurseurs qui ont été des sport, lui, n’avait pas démissionné. page. Pour moi, la solution passe sa santé, y développer ses valeurs sportif et associatif en Lorraine. les mêmes. le relais de la vogue pour le sport modèles, clubs d’athlétisme, de Les dérives ? Si elles sont le fait par une remise en ordre de la mé- fondamentales. 2 La vie sportive numéro 28 Le Tour Boxe Champion du monde aime la Lorraine

Metz fut ainsi la première ville étrangère à avoir été visitée par le Tour de France. Nous étions en 1906. L’année de l’invention de la flamme rouge marquant le dernier kilomètre. Ce n’est pas par hasard s’il repassa 74 ans plus tard par Longwy. La Grande Boucle a toujours aimé mêler la petite histoire à la grande.

Les étapes lorraines Avant Amstrong à Metz, Indurain n’ont souvent eu qu’une valeur à Madine, Coppi paracheva anecdotique, à l’exception bien ainsi à Nancy son Tour 52. Mais entendu des contre-la-montre. on n’oublie pas surtout que Ber- nard-Napoleon choisit la Lor- raine pour pointer sous Hinault- Bonaparte. 1978, Le Breton brut de dé- coffrage, dévoile son incompa- Tour de France 1951 : Metz est une nouvelle fois ville-étape. rable tempérament ; par son goût immodéré du panache, il ruine toutes les stratégies, à commencer par celle de ses ad- Fils de campionissimi versaires. Par sa seule force, il Figure se montre le maître du peloton. Le championnat de France gagné en juin à Sarrebourg sur un circuit exigeant en est la par- faite illustration. Il use tous ses adversaires. Un mois plus tard, entre Metz et Nancy, il estoque Joop Zoete- melk, leader du Tour depuis l’exclusion de Michel Pollention Jacquot, pour fraude à un contrôle anti- dopage. Ce n’est pas une victoire, l’héritier c’est un triomphe. Il relègue le Hollandais à plus de quatre mi- nutes. Le Breton gagne ainsi de Le 11 février 1989, le Toulois belle façon le Tour, à l’occasion de sa première participation. René Jacquot devient champion Fausto Coppi (à gauche) avec à ses cotés Gilbert Bauvin, reçus à l’hôtel de ville C’est le début de la série que du monde de boxe, trente-deux ans de Nancy le 19 août 1951, après le critérium du Tour de France. l’on sait… après Alphonse Halimi, quarante et un ans après Marcel Cerdan. Félicitations de Raymond Mondon et de Paul Driant au coureur Ugo Anzile à l’étape de 1951. Pendant trente-deux Quatre mois plus tard, Épreuve La course populaire par excellence ans, la France a attendu René Jacquot perdra son sans le voir venir un suc- titre face à l’Ougandais cesseur à Alphonse Ha- Mugabi. Une entorse à la Anzile : limi, son dernier cham- cheville l’a empêché de pion du monde de boxe, défendre normalement Un circuit qui garde sacré en 1957. La Lor- ses chances. Le combat l’autre Ugo… raine le lui a fourni. Pour- dure à peine plus de deux tant, le crédit accordé à René Jacquot de devenir minutes… Au début des années cin- Cet exemple l’illustre : il se dit bonne mine ce messie était mince, Mais si cette défaite ex- quante, le cyclisme a, en Lor- calculateur. On dirait aujourd’hui quasi nul. Mais le Toulois péditive met fin à une car- raine, un fort accent italien. La qu’il a une bonne lecture de la aux quatre titres euro- rière inattendue, elle ne liste des vainqueurs des diffé- course. Il le prouve en déjouant « Dans l’euphorie des années 50, le cyclisme reçut sa manne, non pas péens a relevé le défi que fera jamais oublier la ga- rents circuits des mineurs orga- une félonie de son coéquipier lui a lancé Don Curry, geure accomplie quelques nisés est là pour en témoigner : Walkowiak dans ce Tour de du ciel, comme l’entend l’imagerie populaire, mais des richesses champion américain si re- semaines plus tôt par François Cocomeri (Bouligny l’Ouest 1952 qui demeure la de ses galeries minières » écrit Jean-Pierre Marcuola, dans son doutable qu’il était sur- René Jacquot, véritable 1950), Guido Anzile (Audun-le- ligne principale d’un palmarès Tiche 51, Tucquegnieux et histoire du Circuit des Mines parue aux Éditions Serpenoise. nommé le cobra. successeur de Marcel riche encore d’une Poly-Lyon- Ce 11 février 1989, le Cerdan, champion chez Piennes 54), Ugo Anzile naise, d’un Tour d’Alsace Lor- (Mercy-le-Bas 52), Bruno Be- De Bouligny à Audun en pas- Michelin qu’il était préférable de ras- gny et Jarny ayant dit banco ! palais des sports de Gre- les moyens, dans la caté- raine, d’un G.P. de Plouay. noble a fait le plein : nuzzi (Audun 52, Bouligny 55, Si l’on retient ce Tour de sant par Mancieulles, Tucquegnieux, sembler ces organisations disper- De trois jours de course en 1961, gorie de poids la plus Mercy 56) Lino Giusti (Audun chaque puits organisait sa course. sées sous une même emblème. Ainsi les Mines passèrent à dix jours (re- 15 000 personnes sont proche, celle des super- l’Ouest, c’est parce qu’il décida derrière le P’tit René. Jus- 53), Adriano Tardivo (Man- de sa carrière. En bien et en mal. D’où l’idée qui germa dans l’esprit de naquit le circuit des Mines, première cord !) en 1964 et 1968, année de la welters. cieulles 54) etc… Dominique Pinchi. Celui-ci eut vite fait mouture, les responsables des clubs victoire de Joop Zoetemelk, aujour- qu’à la mi-combat, le Tou- Aujourd’hui, à bientôt « L’année suivante, j’ai disputé lois subit la pression de Parmi ces fils de campionis- toutes les courses par étapes de convaincre Armand Gedon et Egide de Tucquegnieux, Mancieulles, Bouli- d’hui encore, son vainqueur le plus quarante ans, René Jac- simi, Ugo Anzile allait émerger. A emblématique. Néanmoins, l’âge d’or Don Curry. qui se présentaient : Paris-Nice, Puis il se transcende et quot a définitivement son arrivée en France en 1949, Tour du Maroc, Dauphiné Libéré, était passé. Problèmes financiers, tourné la page, sauf celle (il avait un an lorsque ses pa- c’est l’Américain qui plie. Tour d’Alsace Lorraine ». Il a 22 problèmes de structures au sein « Un combat génial », de la "une" de L’Equipe rents débarquèrent à Angers en ans, termine 20e du Tour de d’une Fédération laissant s’établir accrochée à un mur du 1932, avant d’être obligé de re- comme aime à le qualifier France ce qui lui laisse des re- une concurrence sauvage entre les tourner en Italie avant la guerre), Jacquot, que le verdict bar-brasserie qu’il tient à grets. « Pour une première année épreuves, le circuit des Mines allait des juges donne vain- Meylan, dans la banlieue Ugo Anzile a disputé deux s’éteindre en 1972 « Ces glorieuses courses en Italie. La première chez les pros, j’en avais trop queur, à l’unanimité. de Grenoble. fait ». Il manquera encore de ga- années ne furent pas toujours toutes s’est soldée par une chute et roses, reconnaît, l’un de ses fonda- trois jours d’hôpital. La se- gner Paris-Bruxelles (rejoint à 500 m de la ligne) et bien teurs Egide Michelin qui se souvient conde, par une deuxième place Ont collaboré à ce numéro préparé par Jean MARZIOU sur un vélo d’emprunt après une d’autres courses. A 27 ans, il avoir vu, le Circuit des Mines avec choisira de mettre un terme à sa seulement 40 coureurs ». et Gaston SCHWINN : Claude JANIN, Martine LE GROS, nouvelle chute ! Difficile donc de Christian PORTELANCE, Alain THIEBAUT, Sylvain VIL- prétendre que Ugo marchait déjà carrière pour se lancer dans les L’idée était cependant trop belle sur les traces de son oncle Gino affaires. Quelques mois après pour être abandonnée, autour d’Egide LAUME, Jacques VIRON, Lionel WILLEMS. Sciardis, coéquipier du grand avoir créé son entreprise, il est Michelin un autre trio devait le relan- Documents-photos de Paul DE BUSSON, d’André Fausto Coppi. Et pourtant, en cependant obligé de la vendre cer en 1977. L’UC Messina Amné- ISCH, de Michel DI GIANNANTONIO, d’Universal Photo, 1950, c’est l’explosion. En deux pour accomplir 24 mois de ser- ville, avec Raymond Reisser et le VC de l’A.F.P., de l’ouvrage "Lunéville en Images" de J.P. mois, il grimpe toutes les caté- vice militaire. A son retour, il re- Tucquegnieux avec Bruno Benuzzi Carciofi-Ed. Sutton et du Fonds Documentation du REPU- gories, aligne Rabut, le cham- partira de zéro. « Enfin pas tout à s’associèrent pour cette remise en BLICAIN LORRAIN. Documentation : Véronique PRÊTRE. pion de France amateurs, pour fait car mon nom continuait à route qui aboutit en 1988 à la créa- Merci à notre lecteur : M. NICOLAS de Novéant-sur-Mo- sa première apparition. «Il m’ouvrir des portes » reconnaît- tion de l’Association du Circuit des selle. m’avait confondu avec Giusti. il. Il est vrai que ce pédaleur de Mines. Sous l’impulsion de Raymond J’ai profité de ce quiproquo » charme est aussi un charmeur Reisser, ce dernier a franchi une nou- Prochain thème s’amuse-t-il encore 50 ans plus qui ne s’est pas trompé dans velle étape dans la hiérarchie des tard. ses calculs… L’ex-coureur coureur du Tour de France Raymond Reisser, ici dans les années épreuves sportives en s’ouvrant aux Traditions et fêtes cinquante, a fait du Circuit des Mines une grande course internationale. professionnels en 1995.

plus elle ne fait pas dans la André Wilhelm Catherine Marsal dentelle reléguant sa dau- Dominique Arnould à la lanterne une virtuose phine à plus de trois le prince de Corva minutes ! Difficile de faire L’imagerie populaire retien- En 1990, Catherine Marsal Malgré une victoire mieux. En un an, elle s’est dra sans doute de lui sa 86e a 19 ans. Son palmarès est d’étape dans le Tour à San place dans le Tour de France déjà riche de deux titres de constituée un palmarès que Sébastien et une autre dans 1968, qui lui valut d’en être championne du monde ju- bien des filles lui envieraient. le Tour des Pouilles, Domi- la lanterne rouge. Elle colle niors, elle a déjà participé aux nique Arnould n’a probable- au personnage un rien fan- Jeux de Seoul, terminé sur le ment pas atteint sur route tasque mais terriblement at- podium des championnats du les sommets auxquels il tachant. André Wilhelm, alias monde disputés à Chambéry semblait promis, lorsqu’à 19 Dédé de Gosselming n’était-il et remportés par Jeannie ans, il dama le pion aux pas venu au sport par le tru- Longo. Celle-ci peut s’éclip- grimpeurs colombiens dans chement des courses à la ser, la relève est assurée. Ca- les cols pyrénéens à l’occa- brouette qui faisaient fureur therine Marsal le prouve. En sion de la Ronde de l’Isard. au Pays de Sarrebourg. On dit cette année 90, elle va tout Il est vrai qu’après avoir qu’il préférait la pêche à l’en- gagner : Tour du Texas, Tour quitté Castorama, ses choix Gilbert Bauvin, enfant de Lunéville, prend le temps d’équipe ne furent pas très d’une bise à sa mère sur le pont de la Filature à Luné- traînement de Norvège, Tour de l’Aude, Ceci ne l’empêcha pas Tour de la Communauté euro- chanceux, au travers des ex- champion de France (1989, ville, au passage du Tour de France, ce 11 juillet 1955. périences menées par Le 1993 et 1994). Mais, c’est Bauvin courut 9 Tours de France de 1950 à 1958. Il ter- d’être un très bon routier et péenne etc. Elle règne sans surtout un super-cyclocross- partage sur le cyclisme fémi- Groupement et Force Sud. surtout à Corva en 1993 que mina second en 1954 et porta 4 fois le maillot jaune. Heureusement il avait une le Lorrain sorti définitive- Lorsque son vélo fut rangé, Gilbert Bauvin ouvrit une pa- man comme en attestent ses nin, parachevant cette grande trois titres de champion de en 1973 à Londres, derrière saison par une éclatante vic- autre corde à son arc, le ment de la tranchée, en tisserie-confiserie à Toul avant de devenir chauffeur de cyclo-cross pour laisser par- s’octroyant le titre suprême taxi à Nancy. France (1973, 74, 79) et sa le sextuple champion du toire dans le mondial disputé deuxième place au mondial monde Eric De Vlaeminck. à Utsunomiya. Une fois de ler sa classe. Trois titres de aux dépens de Mike Kluge. numéro 28 La vie sportive 3

Souvenirs Batilly, creuset de l’athlétisme De la mine au stade

Dans les années soixante, Batilly sautait, pour le seul plaisir. « Mais marathonien, les internationaux s’imposait comme une place forte le boulot passait avant l’athlé » se étaient légion. Et puis, il y avait de l’athlétisme français. Des rappelle Fernand Hochlander, une aussi les "Parisiens" Dohen, champions en or sortaient de la des figures mythiques de Fournier et Vervoort, tous mine du Paradis. C’était au temps l’époque. A Batilly, la mine et le vedettes confirmées qui avaient où l’athlétisme se pratiquait avec stade ne faisaient qu’un. De quitté la capitale pour améliorer un esprit collectif. On courait, on Bernez, le discobole, à Mozet, le l’ordinaire. « Ah, s’ils avaient su ! » A 66 ans, Fernand à l’entraînement et… po- Hochlander parle avec émo- rion sur le carreau, m’avait tion de ce club qui comptait d’ailleurs prévenu : au bou- parmi les six meilleurs de lot, il faut dire chef. » l’Hexagone. « Beaucoup Dans son jardin, à croyaient que nous étions Sainte-Marie-aux-Chênes, des privilégiés. Fernand Hochlander cultive Ah, s’ils avaient su ! désormais sa nostalgie Je me rappelle avoir pleuré avec un brin de philoso- alors que j’avais dû des- phie. « Je suis né tout sim- cendre au fond de la mine plement trop tôt. Quand je La grande époque forbachoise :(de g à d) Willy Moy, présent aux Jeux Olympiques à la veille de disputer le vois tous les avantages de 1980 à Moscou, Christian Crespo, entraîneur de l’équipe de France et de Forbach, 3 000 m steeple d’un dont bénéficient aujour- et Jean-Luc Cairon, présent aux J.O de Los Angeles en 1984 et de Séoul en 1988. match France-Italie à d’hui les champions… » Paris ! » En 1956, au Bataillon de Mais l’ancien internatio- Joinville, ses camarades de nal de demi-fond n’est pas promotion s’appelaient An- Épopée Quelques pages de gloire amer. « Il régnait une quetil, Kopa et… Maurice bonne ambiance, nous Houvion. « Nous étions étions tous copains, même tous les deux Lorrains « Mais le boulot passait s’il fallait respecter le sta- mais c’est à l’armée que Forbach, tremplin avant l’athlé » se rappelle tut social au travail. Bruno nous nous somme Fernand Hochlander. Orlandini, un de mes potes connus. » de la gymnastique Des étoiles Avec Owens devant Hitler Conjuguée au féminin puis déclinée au masculin, à ras… Bord la gymnastique forbachoise a vécu des heures dorées. 600 licenciés dans une ville de 30 000 habitants. Émerveillement planétaire, Pierre Leichtnam et Raymond Petit. La section gym de l’US Forbach fait un tabac. compétitions au sommet, mondiales Deux Lorrains aux JO de 1936 à Nous sommes en 1980. Willy Moy fosse de réception, Forbach prépare, sous et olympiques… L’athlétisme lorrain Berlin. Moment historique, ils ont vient de décrocher le titre de champion de l’œil avisé de Christian Crespo, un gros a jailli des starting-blocks et mené approché Jesse Owens et couru France. Mais Jean-Luc Cairon n’est plus le coup. Et, en 1986, le club mosellan force petit garçon qui s’émerveillait devant les les portes de la renommée en décrochant grand sprint durant ces dernières sous les yeux d’Adolf Hitler. prouesses de son aîné. A 19 ans, il lui le titre de champion de France. décennies. Revue. brûle même la politesse en s’affirmant Une page de gloire, mais à Forbach Quand le sport rejoint Le cliché sur lequel Pierre comme le nouveau leader d’une équipe de l’aventure avait débuté deux décennies Serge Bord a été direc- de France du 5000, vain- l’histoire… Il serait réduc- Leichtnam, sociétaire de France renaissante. plus tôt sous l’impulsion de Fernand Kori- teur technique national de queur de la Coupe d’Europe ; teur d’associer le nom de l’UL Moyeuvre (comme ses Depuis 1972, Forbach est devenu, avec nek. L’éclosion rapide d’Astrid Sippel, sé- l’athlétisme français de 1988 de Norbert Brige, finaliste Pierre Leichtnam et Ray- quatre frères Antoine, Jean, à 1993. Grandeur de la fonc- des JO dans le concours, de Jacky Boxberger devant mond Petit aux seuls Jeux Joseph et Jacques) pose au- Montceau-les-Mines, le principal "fournis- lectionnée olympique en 72 à Munich, avait Pascal Thiébaut. seur" d’internationaux. Moy et Cairon, les ouvert une époque faste pour la gym fémi- tion, stress de la mission. Carl Lewis à la longueur (peu de Berlin, quelque monu- près de Jesse Owens est un sélectionnés olympiques, ont fait des nine. Patricia Olszakowski, Marie-Josée Giu- « Aujourd’hui, dit-il, je ne sais de Lorrains l’ont fait) ; de mentaux qu’ils aient pu document où la fierté se- émules : Mayer, Chevalier, Lombardo. A liato, Barbara Dolata, entre autres, ont ap- pas si je le referais. C’est Jacky Boxberger, septième à être. En effet, les cham- crète du Lorrain confine à la l’ombre d’un gymnase enfin équipé d’une porté leur pierre à ce fameux édifice. une charge si lourde sur les Mexico ; de Marie-Christine pions lorrains ont développé jubilation. Owens, le grand épaules. » Bien sûr, il recom- Cazier, seconde aux cham- une carrière qui a dépassé Owens… mencerait, Serge Bord, l’an- pionnats d’Europe ; de Farida ce cadre olympique d’excep- Peut-être la figure athlé- cien du CIS-Alat venu prendre Fatès, une athlète de très tion. N’empêche, accomplir tique du siècle, symbole si épouse à Nancy et qui y est grande classe ? » sa vocation d’athlète, aller fort en tous cas, de la di- La natation resté. Ayant terminé sa car- Un demi-siècle de résultats au bout de soi-même sur la gnité humaine. Leitchnam Jo Schlesser : rière comme directeur dépar- probants et de prestations piste, devant un personnage (entraîné à Moyeuvre par au bout de temental Jeunesse et Sports élevées pour les Lorrains où comme Adolf Hitler laisse Paul Sigrist) a terminé qua- toujours en vogue dans les , il est aujour- cross et demi-fond (avec An- une trace dans une vie trième d’une des séries d’hui directeur sportif de toine Borowski, originaire de d’homme. « Et pourtant, olympiques du 1500, Petit a sa passion l’ASPTT Nancy. L’athlé sur le Blénod les Pont-à-Mousson) note Jacques Delvaux qui l’a été éliminé en demi-finale bout des doigts… auraient tendance à occulter longtemps côtoyé au CA du 800. Événement raris- « Il y a quarante ans, ra- le panache d’Alain Vermuse, Nancy, Raymond ne parlait sime, Raymon Petit, grand D’Odile Vouaux à Aude Heinrich, conte t-il, Fournier a franchi Didier Begouin, Josiane Bor- guère de cet épisode. La dirigeant nancéien, a été ho- la natation lorraine a connu 2,09m et c’était immense. delier, Erik Guy, Noëlle Jarry, présence de Hitler au stade noré de son vivant en assis- Que vous dire de Noël Tijou, les frères Gonigam et Ra- de Berlin restait cependant tant à l’inauguration, par le des périodes fastes et surtout régulièrement classé parmi phaël Piolanti toujours en comme une sorte de photo ministre de la Jeunesse et une spectaculaire évolution. les dix premiers des cham- exercice et dont le coup fort a que Raymond Petit gardait des Sports Jean-Pierre Sois- dans sa tête. Plus tard, il a son, du stade qui porte son Champions de deux lètes. Aujourd’hui, les pionnats du monde de cross ; été frappé aux mondiaux de de Pascal Thiébaut, trois Tokyo : sixième place pour le Noël Tijou ici sur le plateau combattu le Führer. » nom à Tomblaine. générations, Amélie et Eric choses se passent différem- de Pompey. Gastaldello ou André et Aude ment. A Metz par exemple, Jeux Olympiques, recordman Mosellan. Heinrich n’ont pas vécu la 20 % des licenciés font de "même" natation. « Normal, la compétition et 80 % parti- souligne André Heinrich, in- cipent à des activités an- ternational espoir dans les nexes qui se sont multi- années soixante et aujour- pliées ces dernières années. Houvion, haut perché d’hui CTR. Notre sport s’est Mais quel que soit le niveau adapté au développement ou la manière de le prati- de la société tant sur le plan quer, notre sport n’est pas « L’hiver, je n’avais pas de salle où venait d’obtenir un poste de moniteur de technique, avec la moderni- menacé de disparition ! » Il avait débuté sa m’entraîner. Alors, le directeur des mines m’a sports, de français et de mathématiques au sation des installations, Si cinq Lorrains seulement carrière en imposant proposé d’installer un sautoir au fond d’une centre d’apprentissage de Lorraine Escaut. A qu’au niveau des mentalités (Odile Vouaux en 52 et 56, une Dyna Panhard galerie, cinq cents mètres sous terre. Mais Tucquegnieux, avec l’aide de ses apprentis, avec une approche de plus Amélie Mirkovitch et Fran- dans le Rallye de Lor- l’atmosphère était tellement oppressante que Maurice Houvion construit lui-même une piste en plus professionnelle de la cine Goujon en 60, Gérard raine 1952. Jo Schles- l’expérience n’a pas duré. » Assez cependant et un sautoir. Le début d’une aventure qui le compétition. » Letast en 68 et Catherine ser est pourtant avant pour faire de Maurice Houvion, le recordman conduira jusqu’aux Jeux de Tokyo, en 1964. André Heinrich a connu les Recouvreur en 76) ont eu la tout l’homme des du monde de saut à la perche souterrain ! Deux ans auparavant, il améliore son record entraînements dans la Mo- chance de vivre l’aventure grosses voitures. Mais s’arrêter sur cet amusant titre de de France à sept reprises, le portant de 4,48m selle à partir du mois de mai, olympique, Verdun, Nancy, L’homme qui imposa gloire serait réducteur pour évoquer la carrière à 4,87m. Mais son plus grand bonheur, il le les traversées de Metz, Vittel et aujourd’hui Sarre- une Ford Cobra (300ch de ce Vosgien de naissance, qui a donné au connaît sans aucun doute en… 1996, à At- Ars… Un temps révolu. « A guemines symbolisent la pré- pour 500 kg) au rallye saut à la perche français ses lettres de no- lanta. Devenu entraîneur, il assiste au couron- l’époque, ça se passait en sence du comité au meilleur des Cévennes et au Avec son fils Philippe, recordman du monde en 1980, blesse. Maurice Houvion a pris une licence à nement olympique de son protégé, Jean Gal- famille, on participait vrai- niveau. « Comme les autres Tour de Corse ! Mais chez lui à Trieux il y a 40 ans. l’ES Trieux-Tucquegnieux en 1955, parce qu’il fione. ment à la vie du club. Si on sports, la natation a dû Jo n’était pas seule- allait à la piscine, c’était s’adapter et se profession- ment un rallyman, pour nager en compétition. naliser. Une nouvelle donne c’était un pilote très Ce qui ne nous empêchait mais décrocher un titre de éclectique. Champion Michel Vannier : J.-P. Masseret pas de jouer au foot et de champion de France de- de France de Formule Pierrat, le Scandinave faire du vélo. Un côté qui mande désormais une marathon man 2, il s’illustre surtout Un Français couronné au côtés de Jean-Claude Killy. ça dropait ! peut paraître amateur mais somme d’efforts impression- Un nom incontournable en sports prototypes, royaume des Scandinaves. La Une reconversion tout aussi Huit saisons glorieuses en fait, nous étions des ath- nante. » menant notamment pour une carrière aux allures Vasaloppet, monument des réussie qu’une carrière spor- avec le maillot frappé du de marathon. Une spécialité une Ford GT 40 à la longues distances (85 km) et tive inspirant le respect. coq sur les épaules. Mi- victoire aux 1 000 km que l’actuel secrétaire d’Etat chasse gardée des pays nor- chel Vannier, Brin d’Osier, à la Défense connaît parfai- du Nurburgring. Son co- diques, remportée par Jean- a connu une gloire interna- équipier se nomme Guy tement pour avoir aligné les Paul Pierrat. C’était en 1978, tionale retentissante. L’ar- 42,195 km à vive allure. Ath- Ligier. Le constructeur l’année faste du fondeur de rière du XV de France a vychissois restera fi- lète (champion de Lorraine Xonrupt alors âgé de 26 ans. entamé sa carrière à Ver- du 10 000 m), Jean-Pierre dèle à cette amitié. Quinze jours auparavant, le dun et c’est contre le Toutes ses voitures Masseret a toujours su tenir Vosgien avait décroché la mé- Pays de Galles qu’il fit la distance. Tant en sport porteront les initiales connaître son drop au du pilote nancéien : JS. daille de bronze dans le 50 qu’en politique. Un doublé km des Mondiaux de Lahti, monde d’Ovalie. Un drop symbolise son engagement Une manière de perpé- merveilleux que l’arrière tuer la légende de Jo, non content d’être entré, au dans les deux domaines : en cours du même hiver, dans le lorrain déclencha avec un week-end, il a gagné le tué en course le 7 précision au nez et à la Juillet 1968. A 40 ans, cercle des vainqueurs d’une marathon de Paris chez les étape de coupe du monde. barbe des Roumains, en vétérans tout en se faisant font de lui un personnage il disputait sa première 1957 : quinze points à lui course de F1, sur une Pierrat réédita son exploit élire sénateur. Intimement hors du commun. Autant dire suédois en 1982 mais fut dis- seul, c’est-à-dire le total liées, ses réussites athlé- qu’il est capable de courir Honda que John Sur- du XV de France victo- tees avait refusé de qualifié pour avoir changé ses tiques (président de Ligue), plusieurs lièvres à la fois. La A la piscine d’Ars sur dans les années soixante deux skis, ce que le règle- rieux ! Après Verdun, le politiciennes (maire, passion, chez lui, ne Gérard Letast à gauche et André Heinrich conduire, la jugeant Racing. Michel Vannier, la trop dangereuse. ment ne permet pas ! L’après- conseiller général, régional), manque pas de souffle. Ni le qui fut un grand espoir de la natation. ski, il le vit aujourd’hui aux légende… professionnelles (impôts) talent. 4 La vie sportive numéro 28

Handball Tout a commencé en Lorraine Metz, capitale !

Berceau du handball hexagonal, Metz a la nostalgie de sa splendeur passée.

L’histoire du handball français se confond avec celle de la Lorraine. Après tout, la fédération a bien été portée sur les fonts bap- tismaux le 1er octobre 1935 à Metz. A cette époque, les garçons évo- luaient à onze. « On jouait sur le terrain actuel du FC Metz, se souvient M. André L’équipe d’Auboué, vainqueur de la Coupe de France en 1956. Kron, en lever de rideau des footballeurs. C’est M. Rei- nert qui avait pris la prési- Aventure au sommet dence. » Et le premier Basket match international s’est disputé au Ban-Saint-Martin. La France s’était inclinée 11-3 devant le Luxembourg. Auboué : Le handball à sept, quant à lui, a véritablement pris son essort au début des an- paniers en or nées 50 avec la venue de Jean Benoît. « Il tricotait des pulls, poursuit encore Dédé Kron. On était dans un hall au pays du fer de la FIM. Mais il faisait tel- Dans le hall 10 de l’ancienne foire-exposition de Metz, un match entre AS Police Metz et l’USB Longwy. On reconnaît de lement froid qu’on avait été gauche à droite : René Berged, Weber, Hummel et Rambourg. obligés d’installer des souf- fleries d’air chaud ! » Petit à frères Meyer ou le diabo- tenait la dragée haute Aranda ou encore Rudy cherche de leur lustre d’an- Le bassin sidérurgique s’est transformé en berceau petit, la discipline a acquis lique meneur de jeu Claude dans une lutte fratricide. Bertsch, des arbitres inter- tan. Heureusement, les ses lettres de noblesse. Wilhelm. Le sommet a été Les frères Krumbholz et nationaux avec Claude filles de l’ASPTT Metz ont pour le basket lorrain. Auboué et ses paniers ont écrit Les clubs messins ont suivi atteint lors d’un match des Jean-Luc Thiébaut, mé- Martin, Emile Trética et pris le relais : huit titres l’histoire des paniers dorés. cette courbe ascendante. PTT contre le CSL Dijon : daillé de bronze aux J.O. Gilles Bastien : la Moselle nationaux, trois coupes de Dans les années 70, l’âge 3 218 spectateurs au Pa- de Barcelone, en étaient était le principal pour- France et dix années de Entre l’après-guerre et avant l’ère mo- travail permettait les détachements dans les d’or, l’ASPTT Metz était lais des sports… et des les ambassadeurs. Des voyeur de talents pour tout Coupes d’Europe, sans ou- derne, celle des statistiques, de sous, des écoles, les centres d’apprentissage gar- même devenue une réfé- centaines de supporters re- joueurs en sélection natio- l’Hexagone. blier les six sélectionnées Américains, Auboué s’est hissé au sommet daient les espoirs dans le giron régional et rence nationale et interna- foulés par manque de nale, des cadres et forma- Aujourd’hui, les garçons pour le Mondial ! La roue du basket français. Une vingtaine d’années régnait ce fameux esprit de clocher selon tionale avec Chanen, les places. En face, le SMEC lui teurs comme Serge du SMEC sont à la re- tourne… en or, de 1947 à 1969, précise Louis Devoti, Louis Devoti : « Nous n’avons jamais eu joueur symbole d’une époque de rêve où les d’étrangers, tous étaient formés à Auboué. » victoires en Coupe de France jouxtaient les C’était un fameux cercle d’amis, liés par le matches au plus haut niveau. Sous la férule même plaisir, avec des caractéristiques magique de Maurice Pichon, les Desaux, spécifiques : « Nous n’étions pas grands, L’ASPTT Metz dans la légende Thiébaut cœur fidèle Serrier, Baby, Turci, Wypy, Donat, et autre alors on pariait sur l’adresse, la vitesse, l’es- Jean-Luc Swiatek ont créé un véritable pays de petits prit d’équipe, l’envie de vaincre, les efforts à L’ASPTT Metz a écrit une des plus belles pages de l’histoire Thiébaut hommes bleus, apportant leur talent tant à l’entraînement. Chez nous, les adversaires ou l’amitié l’équipe de France qu’à ce club pas comme ne gagnaient jamais ! » Le cocktail a long- du handball français. jamais dé- mentie. les autres, né sous les fumées des usines temps séduit. Avant que la fermeture des C’est en 1965 que l’AS Po- les frères Gilles et Patrick Meyer, et les frères Krumbholz faisaient Affamés de triomphes, les Aubouésiens, usines ne scelle le sort malheureux d’Au- L’ancien lice a fusionné avec les PTT pour Lionel Gastaldi et Jean-Luc régner la terreur sous le maillot capitaine performants à la fois chez les jeunes et les boué. La finale du championnat de France devenir l’ASPTT Metz. « Avec da- Weisse. Toujours en haut de l’af- du SMEC », se rappelle Daniel du SMEC plus âgés, profitèrent au mieux de la bonne (1947) à Marseille, au Prado, paraît d’un vantage d’effectifs et de moyens fiche, les Messins ont été fina- Giorgetti. Le glas sonnait en handball fit santé de l’industrie, Sacilor à l’époque. Le autre monde… financiers, nous avons pu jouer listes du championnat de France 1985. également en Division 1 », se souvient Da- en 1977. La saison suivante, les Créée en 1967, la section fémi- une partie niel Giorgetti. Basant son action Lorrains étaient le deuxième club nine prit alors le relais. Les filles de sa car- rière au Les grandes heures sur les jeunes du lycée Robert- français à atteindre une demi-fi- remportaient leur premier sacre PUC, Stella Schuman, la section décrochait nale de Coupe d’Europe des vain- en 1989 et doublaient la mise et Ivry. Mé- le titre de championne de France queurs de coupe. Mais les You- dans la foulée. C’était le temps daillé de bronze aux Jeux Olympiques cadets en 1969 et juniors l’an- goslaves de Nisch mettaient un des Zita Galic et Irina Popova. de Barcelone en 1992, il décrochait de Jœuf et Nilvange née suivante. En tout, huit sacres coup d’arrêt à leur belle aven- Huit titres, trois Coupes de un titre de vice-champion du monde chez les jeunes sont venus garnir ture. Le déclin des garçons est France, dix saisons de Coupe l’année suivante avant de revenir en les rayons de l’armoire aux sou- ensuite survenu lentement. d’Europe, une demi-finale de Lorraine pour aider son club à retrou- venirs. Ses heures de gloire, « L’argent avait fait son entrée Coupe des Vainqueurs de coupe ver son prestige passé. A passé La belle époque d’Auboué a précédé les grandes l’ASPTT les a vécues avec ses dans le handball, Gilles Meyer perdue contre Oslo… c’est la dé- 36 ans, il rangeait ses baskets après avoir donné 20 ans de sa vie au plus heures de Jœuf et Nilvange qui ont prolongé le plaisir. cinq internationaux : Guy Chanen, était parti en Nouvelle-Calédonie cade prodigieuse. haut niveau. « Je ne regrette rien. Maintenant, je suis de l’autre côté de Deux clubs pour un même destin furtif. la barrière pour tout faire afin que le Au contraire d’Auboué ou du SLUC, Jœuf et Nil- SMEC retrouve son lustre d’antan. » vange n’ont pas eu besoin de s’éterniser pour marquer de leur empreinte les parquets des géants. De 1972 à Le Pays-Haut de 11 à 7 1978, quand ce n’était pas l’un, c’était l’autre. Difficile Au début du siècle, le handball se pra- de les dissocier d’autant que les personnalités avaient tiquait sur les terrains de football. une envergure peu commune. A l’image du président Longwy en a été le point lumineux. Stella, des Commandini, Bassetto, Nouvelle, Gachet, C’est l’époque où le hand était lié à la Weis, Contern, Zaniewski, Leyder, Fedor, Bonato, de sidérurgie. Longwy, Herserange et Homé- Jean-Louis Tornior évidemment : ce feu follet de 1,64 m court en étaient les endroits vivants, si loin d’être perdu dans la forêt des géants. « On a du mal Piennes et Giraumont avaient choisi le à s’imaginer maintenant que nous luttions avec Orthez ! foot ; Auboué et Jœuf le basket. « Au Nous avions de sacrées équipes quand même… C’était début, durant les années 49-50, raconte Serge Aranda, on jouait à onze sur les pe- vraiment bien… » louses de football, après quoi, tout en On ne contredira pas le "petit". Des salles pleines, des restant sport de plein air, le hand est derbys très chauds, du spectacle de premier choix. Les tombé à sept et s’est centré sur les supporters lorrains en ont vu défiler des rivaux de renom places des communes. » et leurs stars : le Villeurbanne d’Alain Gilles, le cham- Longwy a accédé aux demi-finales du pion de France Tours de Dao, le Denain de Staelens et Championnat de France et son nom est Degros, le Caen de Tassin, le Racing de Deganis… inscrit à jamais dans l’histoire sportive du « Une belle chose de faite. En plus, l’argent n’était pas département de Meurthe-et-Moselle. « Le le principal. Nous nous battions sur le terrain pour pro- Pays-Haut, dit encore Serge Aranda, au- jourd’hui en retraite mais toujours im- curer du plaisir aux supporters. » Ce fut aussi l’avène- mergé jusqu’au cou dans le hand (il est ment des joueurs américains. Jœuf et Nilvange n’ont membre du conseil d’administration du pas eu à se plaindre avec des personnages de grand ca- Comité départemental et entraîne libre : Rucker, étudiant venu gratuitement, a lancé la Neuves-Maisons), c’était le creuset de mode suivie par Fischer, McGilmer, Murphy et Bob Thate Todeschini, Rambourg, Brandao, Kaiser, (le meilleur marqueur en 1973 avec plus de 38 points L’équipe de l’ASPTT Metz, demi-finaliste de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1978. Hanen, Witteck, Gadzinski, Gonzalez, A gauche, le N° 10 Bonato de moyenne !). Mais comme à Auboué, l’élite ferma ses Debout de gauche à droite : Bernard Ramm (entraineur), Lionel Gastaldi, Olivier Gandar, Gilles Meyer, Mathon et de Joseph Soro, le dirigeant fi- sous les paniers portes en même temps que celles des usines. Guy Channen, Jean-Marie Noel, Alain Faivre, Claude Wilhelm ; accroupis : Jean-Marc Schehl, Yannick Colas, dèle. » Francis Roumilhac, Jean Pietrala, Jean-Luc Weisse, Philippe Debut, Patrick Meyer.

Gravé dans les mémoires Henri Lepage : Jean Clausse : Le grand bond Christine Gossé ici Londres… tout un monde de JJ Eisenbach en pointe - 1905 : La troisième édition du Tour de France passe pour la pre- Le premier Championne mière fois en Lorraine, étape à Nancy. La première étape à Metz aura 3’43" sur 1500 Il avait un casque sur la médaillé d’or m en 1962. Le du monde en lieu au cours de l’édition de 1907. tête et montait les côtes olympique lor- Nancéien Jean pied au plancher. Jean- 1993, cham- - 1937 : Inauguration par Albert Lebrun de la piscine de Homécourt, rain aura été Clausse aura été Jacques Eisenbach, pas- pionne du première piscine olympique sur le Pays-Haut. un Vosgien : le précurseur de sionné de courses automo- monde en - 1951 : Le Tour de France prend son départ à Metz, c’est la seconde Henri Lepage, l’ère moderne, biles au cours des années 1994… Chris- fois qu’il démarre en province (en 1926, départ d’Evian). En 1962 et 40 ans déjà avec une partici- 60, a franchi le pas et dit : tine Gossé a 1966, le départ se fera à Nancy et en 1968 à Vittel (88). au moment pation aux « Je vais faire une grande attendu la fin - 1970 : Le Verdunois Gérard Letast établi le record de France du 400 de son ex- championnats équipe de basket à du siècle pour m quatre nages (4 minutes 59 s). ploit, est d’Europe la Nancy. » Résultat : le enclencher la - 1976 : L’équipe féminine cadette de basket de Homécourt remporte monté sur la même année. SLUC est aujourd’hui au vitesse maxi- plus haute Son heure de plus haut niveau de la hié- male. Formi- la Coupe de France contre l’équipe d’Auzeville sur un score de 40 à 35. marche du po- dable enlevage - 1991 : Epinal est élue "ville la plus sportive de France". gloire restera ce- rarchie hexagonale, dis- dium en 1948 pendant liée au pute une Coupe d’Europe de la socié- - 1995 : La est le département lorrain qui compte le moins à Londres. Au relais 4 fois taire des Ré- grand nombre de licenciés sportifs : 46 000 licenciés toutes catégories et joue dans un Palais des fil de l’épée, 1500 m où Jean sports que la Communauté gates mes- confondues. le Spinalien s’est taillé un palmarès impression- Clausse est devenu corecordman du monde, rien de urbaine vient, à la de- sines, assise dans le même pair que la - 1996 : La Meurthe-et-Moselle est le département lorrain qui compte nant : outre sa victoire par équipe, associé à Arti- moins ! Et en quelle compagnie ! Dans la même mande de son président, Dunkerquoise Hélène Cortin (aujourd’hui re- le plus grand nombre de licenciés en basket-ball : 4 895 licenciés. Au gas, Guérin, Pécheux, Desprets et Buhan, Henri équipe, cimentée par un témoin de rêve : Jazy, de porter à une capacité traitée). Les deux jeunes filles, coachées par total, la Lorraine en compte 12 653. Lepage s’est paré du titre de champion du monde Bogey, Bernard, le gratin français de la course à pied. de 6 000 places. Un quart un expert en la matière, Jean-Raymond Pel- - 1996 : L’équipe féminine nancéienne de water-polo se classe cin- 47. Plusieurs fois champion de France et vain- C’était le 20 juin 1961 et le relais tricolore avait signé de siècle à la tête du tier, ont décroché une médaille de bronze aux quième lors de la Coupe d’Europe des clubs champions. Elle est égale- queur du Challenge Monal, il était un athlète le temps de 15’04"2. Plus tard (1979), le record de… SLUC : JJE dans toute son Jeux Olympiques 96, dotant l’aviron lorrain de ment championne de France cette même année. éclectique, passant de l’escrime à l’athlétisme, France est tombé à 14’48"2. Didier Begouin en est efficacité. lettres de noblesse déjà esquissées par au tir, à l’équitation, au football et à la voltige. toujours le colauréat. Renée Camu et Yannick Schulte.