L'inventaire Du Toulois 2E Partie : Sites Archéologiques Par Jean-Yves CHAUVET
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L'inventaire du Toulois 2e partie : Sites archéologiques par Jean-Yves CHAUVET Nous poursuivons l'inventaire du silex découverts en 1868 à Royaumeix ne Les monnaies côtoyaient, en géné- Toulois tel que nous l'autorisent Etienne faisait pas de doute, en présence de ral, de véritables inventaires d'objets, Olry et surtout Henri Lepage, dont les flèches, de lances, de racloirs et de débris telles que ces terres cuites rouges, abon- travaux témoignent de l'érudition d'un de hache. Quant aux silex travaillés en dantes sur le territoire de Sexey-aux- siècle encore inhabile à identifier et à pointes de flèches enfouis à Villey-saint- Forges.ÀBulligny (date indéterminée), le dater les sites archéologiques. Mais dési- Etienne, ils partageaient leur gisement lieu-dit "Sur le fort", en direction rant rendre strictement compte de la avec des galets taillés en forme de mar- d'Allamps, des substructions gallo- démarche intellectuelle et scientifique teau. À Pierre-la-Treiche, un prélèvement romaines d'une longueur de 500 m, pour des deux auteurs, nous respecterons ici de casse-tête et de haches, au "Trou de une largeur de 2,50 m, livrèrent, à foison, leur découpage chronologique qui se Sainte-Reine", ainsi que dans la grotte des débris de céramique et des frag- distribue entre périodes celtique, gallo- dite "Trou des Celtes", près de la rivière, ments de trusatyles, des cruches, des romaine et moderne. Ce ne sont pas ces s'accompagnait de l'exhumation de pierres plates sciées, des fragments de certitudes qui gênent -elles correspon- sépultures protégées par des pierres ciment et d'enduit au plâtre, des mon- daient à l'état de réflexion de l'époque plates ; ces tombes contenaient de nom- naies de César et de Valentinien, avec, en qui possédait autant de valeur que la breux objets : fragments de poteries prime, un bronze représentant un petit nôtre-, c'est plutôt l'absence de données "celtiques", couteaux, haches, flèches, animal grand de 5 cm. scientifiques et la difficulté à assurer le lances, silex, couteaux sacrificateurs en suivi de ces fouilles d'alors et la conser- métal, plus une quantité d'os d'animaux À Jaillon, les fondations d'un mur vation de leurs produits. disparus du pays depuis longtemps. solide produisirent, sur 100 m de lon- gueur, une véritable moisson d'objets de toute nature remontant aux Romains, EPOQUE "CELTIQUE" EPOQUE GALLO-ROMAINE comptant des armes, des urnes ciné- raires, des sépultures, des monnaies et Il serait plus exact de parler de D'époque celtique, il est certaine- des médailles nombreuses du Haut paléolithique ou de néolithique, avec la ment davantage question avec le recueil Empire, plus une lance en fer, une flèche découverte, à Bouvron, en divers points de monnaies gauloises, respectivement à barbée en bronze, des flèches ordinaires, du territoire, de silex ouvragés, de Favières ("en Nabécote", pièces gauloises des bracelets et des clés. D'autres flèches, de grattoirs et de débris de et romaines) et à Jaillon. Ces quelques fouilles, dans la maison d'école du même lames. D'autres fragments de hache en pièces étaient frappées de la marque des lieu, permirent d'extraire une pléthore silex furent exhumés à Crézilles, en 1863, Leuci ; en plus, l'une d'elles portait une d'autres objets parmi lesquels un casque, aux "Thermes", de même qu'à Moutrot, tête de barbare et un sanglier. Une telle une hachette, des lances et un vase. en un lieu non mentionné. Un filon de trouvaille était, pour ainsi dire, monnaie pointes de flèches en silex se trouva éga- courante ; il en advint deux autres, à Même situation, à Allain-aux- lement exploité à Manoncourt-en-Woëvre, Villey-saint-Etienne et à Bulligny, au "Rupt Bœufs, à la "Haie-Mignot", où des frag- près de la ferme de Sébastopol, tandis du Frêne", aux "Chenevières", et à ments de poteries diverses voisinaient qu'on déterra un véritable arsenal sur le "Châtillon". À l'occasion, les fouilles avec des meules de lave volcanique. Le plateau de Pierre-la-Treiche, à proximité du offraient des informations plus précises territoire regorgeait de vestiges : "aux chemin de Maizières, sous forme d'é- sur la nature des monnaies prélevées, Plates-Pierres", on découvrit un bauches de haches, de couteaux, de comme à Ochey où était déterrée, le 7 Vittelius et aux "Sarrazinières", ce fut un lances et flèches en silex. avril 1843, au canton du “Haut de la Commode en argent que le sol restitua, Croix”, une grande quantité de mon- non moins précieux que les pierres Si l'on ne trouvait à Jaillon, que des naies romaines à l'effigie de Vespasien, plates et sciées, constellées de monnaies objets en silex taillé, l'usage militaire des de Néron et d'Adrien. romaines en or qui gisaient aux lieux-dits 31 “Gagne-Petit” et “Poirier-Bécat”. Des chaque face. Autour d'un squelette, se ou de César. Etablissement important, substructions gallo-romaines y rete- trouvaient placés un morceau de fer par sa force et sa surface, sans jamais naient encore un trusatyle, une chaîne en oxydé et un vase de cuivre. avoir possédé d'ouvrages de défenses fer, une fibule, des clés, une bague, une sérieux, ce camp aurait servi de station petite lampe… Au "Monastère", à deux temporaire aux légions cantonnées entre kilomètres du village, vers Thuilley, d'an- LES CAMPS ROMAINS Toul et Scarpone. Les troupes à pied ciennes habitations abritaient divers auraient occupé un petit plateau limité objets dont beaucoup d'origine gallo- Leur existence semble certaine par le village, la vallée, la route et le che- romaine. mais pour des âges indifférenciés (par min de la Croix. La partie du chemin Lepage) de la période gallo-romaine. Les d'Avrainville à Jaillon qui traverse cette Avec la statuaire archéologique, voici énumérés par ordre alphabétique enceinte, porte encore le nom de chemin initiée par la découverte, près de Blénod- de lieux ; ils témoignent d'une militarisa- des Romains. lès-Toul, d'une statue d'Apollon avec tion forte du Toulois, pourtant situé bien colonnes et débris de temple, s'amorce la en retrait des frontières sensibles des La cavalerie s'établissait au Nord véritable période celtique rapidement Limes, lesquelles devinrent des zones de de cette position, sur la "Plaine du suivie par la période gallo-romaine dont tensions aux IIIe et IVe siècles, aux Késer", à l'extrémité nord-est où se trou- les vestiges prenaient forme, à Favières,"à confins des actuelles Alsace et Moselle. ve la forêt d'Avrainville. "La Grande la Bonne Fontaine", en 1860, de fonda- Ecurie" prenait quartier de l'autre côté tions d'un corridor et d'une pièce d'habi- Aingeray, à environ deux du Terroin. Un autre lieu était pris par le tation avec un ciment fleuri à la façon kilomètres au sud du village, vers Sexey- marché des vivandières, un chemin y d'une mosaïque. En 1856, de premiers aux-Bois, s'étendaient les ruines d'un conduisait, sous le nom de "Chemin des restes de constructions avaient été camp fortifié de murailles et de tours, Vivandières" ; il était terrassé de maté- sondés au lieu-dit "sous le bois du desquelles on embrassait un panorama riaux disposés par couches alternative- Méter", en présence, encore, de tuiles considérable. Les monnaies et les ment inclinées à droite et à gauche. plates et de monnaies. Entre le cimetière médailles recueillies sur le site laissent et le faubourg Saint-Ambroise, les alen- présumer qu'il avait été fréquenté par les Mont-l'Etroit, à un kilomètre à tours de l'église recelaient de nom- Gaulois ou les Romains. l'orient de la localité, la "Côte de breuses substructions ; tout un cimetière Chapion" renfermait une enceinte ova- gallo-romain était d'ailleurs restitué sur la Bagneux, existence supposée d'un laire de 500 m par 150 m, défendue d'un commune, assorti d'une multitude d'ob- camp ou d'un fort sur le territoire. côté par l'escarpement de la montagne et jets antiques : monnaies, anneaux d'ar- de l'autre par un petit fossé. Poste d'ob- gent, hache d'arme, sabre, tandis que, Barisey-au-Plain. Il y aurait des ves- servation de la voie romaine de Langres vers 1830, la forêt du "Grand tiges d'un camp romain près de Barisey- à Toul, il est probable que cette structu- Rhinchard" délivrait un sarcophage au-Plain. On y préleva beaucoup de re ovalaire fut d'origine préceltique, antique. médailles. comme celle de Barisey-la-Côte. La sculpture antique put prendre Blénod-lès-Toul, un camp romain Pierre-la-Treiche, au "Camp", traces un aspect très personnifié, comme à aurait existé en un lieu indéterminé, à "la de retranchements avec un petit mur Sexey-aux-Forges, près de la ferme de Voivre", ou sur la crête de la montagne supposé gallo-romain. Gimey, où fut reconnue une pierre por- où s'élevait la forteresse de Galiaud, dès tant, en sculpture, deux enfants au ber- le VIe siècle. Lepage y observait encore Saizerais, un camp était placé sur ceau pouvant représenter Rémus et des traces de retranchements. les hauteurs et le territoire se laissait tra- Romulus, les deux jumeaux, ou géminii, verser par la voie antique de Scarpone à desquels viendrait justement le nom de Bulligny, "sur le fort", en direction Toul. On a recueilli deux statues sur le Gimey. Le territoire de Francheville livra d'Allamps, à 1500 m, avaient été bord de cette voie, l'une en argent, l'autre ses lots de monnaies romaines mais c'est dégagées des substructions gallo- en bronze, plus une statue de Mercure, dans un champ situé à la naissance du romaines d'une longueur de 500 m et un fragment de murailles, des médailles, chemin de Bouvron sur celui d'Andilly, d'une largeur de 2,50 m.