Une Question De Survie La Vie D'abraham Okpik Je Pense Que L'enfant, Dès Le Début, Est Un Cadeau Spécial Fait À Chacun D
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Une question de survie La vie d’Abraham Okpik Je pense que l’enfant, dès le début, est un cadeau spécial fait à chacun de nous, que nous soyons en Alaska ou au Groenland ou dans d’autres parties du monde. Ça a toujours été un don précieux pour nous tous de savoir que quand les gens vieillissent, comme moi, la nouvelle génération fera vivre notre culture, notre langue et nos valeurs. – Abraham Okpik Une question de survie La vie d’Abraham Okpik Abraham Okpik Édition : Louis McComber La vie des leaders du Nord Volume 1 Table des matières Remerciements Introduction : Souvenirs d’un conteur Chapitre 1 Enfance dans le delta du Mackenzie Chapitre 2 Premiers contacts avec le christianisme Chapitre 3 De la rivière Noatak au delta du Mackenzie Chapitre 4 L’attribution du nom Chapitre 5 Le pensionnat All Saints Chapitre 6 Du pensionnat All Saints au piégeage dans le delta Chapitre 7 De la ligne de trappe aux hôpitaux d’Edmonton Chapitre 8 Le réseau DEW : 1954 Chapitre 9 À l’emploi du gouvernement fédéral Chapitre 10 L’émergence d’un leadership politique autochtone Chapitre 11 Le projet Nom de famille Chapitre 12 Vous parlez de surnaturel, pour nous c’est une question de survie! Chapitre 13 Travail sur la langue Chapitre 14 Le pipeline de la vallée du Mackenzie Chapitre 15 Regard vers l’avenir Chapitre 16 Le choix coopératif Chapitre 17 Le début des organisations politiques autochtones Chapitre 18 Une manière spéciale de communiquer Chapitre 19 Mets ton esprit dans la bonne direction Glossaire Références Index Remerciements Abe Okpik a beaucoup voyagé, géographiquement, culturellement et intellectuellement. Ce livre veut rendre compte de son périple et de sa contribution exceptionnelle à l’histoire du Nord. C’était particulièrement stimulant de rencontrer Abe Okpik; il avait toujours le bon mot et le sourire qu’il fallait pour mettre tout le monde à l’aise autour de lui. À chacune de nos rencontres, j’étais fasciné par son récit, et plus tard, en lisant et relisant la transcription de ses propos pour les réviser, mon intérêt pour le texte n’a jamais diminué. Donc, Abraham Auktalik Okpik, voici enfin ton livre : merci d’avoir travaillé avec moi! Susan Sammons, du Programme de langue et de culture du Collège arctique du Nunavut, a contribué de façon essentielle à ce projet du début à la fin. Je la remercie vivement pour son travail dévouement au livre d’Abe : elle a consacré des heures innombrables à relire patiemment le manuscrit. C’est elle qui a accepté que la biographie d’Abe soit publiée par le Collège arctique du Nunavut et, surtout, qui a contribué à trouver le financement nécessaire pour son impression. Je remercie chaleureusement Noel McDermott, professeur au Programme de formation des enseignants du Nunavut. Noel croit fermement à l’importance de mettre par écrit l’incroyable patrimoine culturel des Inuit, et il a joué un rôle essentiel dans la publication de dizaines de livres pour enfants en inuktitut. Il a soutenu ce projet dès le début et a travaillé au manuscrit pour créer un récit de ce qui était au départ que la transcription d’une série d’entrevues. Lynn Peplinski, coordonnatrice de l’Institut de recherche d’Iqaluit au Collège arctique du Nunavut en 1997, est une autre personne à laquelle je dois beaucoup. Je tiens également à remercier Louis-Jacques Dorais, professeur d’anthropologie à l’Université Laval. Une des difficultés a consisté à trouver des experts du Nord qui puissent contribuer à la vérification de détails comme les noms de personnes ou de lieux. Louis-Jacques a non seulement lu avec soin le manuscrit, il a aussi suggéré l’orthographe exacte pour bon nombre de mots et de noms inuktitut. Je remercie aussi les étudiants de première année du Programme de langue et de culture du Collège arctique du Nunavut qui ont assuré la traduction en inuktitut du manuscrit : Anthony Ittuksardjuat, Marykulu MacMunn, Johnny Manning et Letia Qiatsuk. Merci également à Maaki Kakkik qui a traduit d’autres parties du livre et fait la correction d’épreuves de la version inuktitut. Je dois aussi mentionner l’excellent travail de Saali Mikijuk, qui a dactylographié plusieurs pages du manuscrit. Un bon nombre des parents d’Abe ont apporté leur concours en fournissant des photos et en vérifiant divers détails. Kathy Okpik, la fille d’Abe, a soutenu le projet jusqu’au bout. À Inuvik, Elijah Allen, le frère cadet d’Abe, et sa femme Mabel m’ont généreusement invité chez eux et ont passé des heures à répondre à mes questions. J’ai aussi apprécié mes conversations avec Victor Allen, le cousin d’Abe, et Rosie Albert, la nièce de ce dernier, tous deux d’Inuvik; tous s’intéressent vivement à l’histoire orale. Il a toujours été agréable de discuter du projet avec Judy Mahoney, la fille de Victor, qui vit maintenant à Iqaluit. J’aimerais également mentionner la contribution particulière de Karim (Kimo) Rholim qui, en 1997, a pris la belle photo d’Abe qui figure sur la couverture. Tout aussi importante est la contribution de Stéphane Cloutier qui a conçu avec talent la page couverture. Le livre ne serait pas complet sans les cartes réalisées par Julie Dussault, avec la généreuse collaboration d’Eileen Devinney, de l’Alaska National Park Service. Les informations apportées par Gordon Emberley sur les avions de la dernière guerre ont également été très utiles. J’aimerais aussi remercier Brent Michaluk, des archives radiophoniques de Radio-Canada, qui a fourni des renseignements sur les débuts de la radiodiffusion au Nord. Nombre de personnes méritent des remerciements pour avoir contribué à résoudre des problèmes spécifiques : Ernest Benedict, Charles Choque o.m.i., René Fumeleau o.m.i, Kenn Harper, George Koneak, Russel Moses, Murielle Nagy, de l’Université Laval; William Schneider de l’Alaska Fairbanks University; Holly A. Dobbins de la Maxwell School of Citizenship and Public Affairs, et Loretta Sabirsh des Archives de l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest. Le projet a d’abord bénéficié d’une contribution financière du Ministère de l’Éducation, de la Culture et de l’Emploi des Territoires du Nord-Ouest, et plus tard d’une subvention du Ministère de la Culture, de la Langue, des Aînés et de la Jeunesse du Nunavut. Ce soutien financier a été grandement apprécié. Au début de 1999, les Inuit du tout nouveau territoire du Nunavut ont eu la possibilité de faire corriger sans frais, pendant une période de dix-huit mois, l’orthographe officielle de leurs noms. Certains ont choisi de le faire; beaucoup ne l’ont pas fait. Compte tenu de cela, nous avons choisi d’utiliser l’orthographe officielle des noms des personnes mentionnées dans ce livre, ainsi que celle des noms de lieux. L’orthographe standardisée adoptée par l’Inuit Cultural Institute en 1976 a été utilisée avec les exceptions ci-dessus. Enfin, je tiens à remercier tout particulièrement Shannon L. Partridge, ma chère compagne, qui a si patiemment discuté avec moi de la plupart des étapes de la réalisation de ce livre et qui, avec dévouement, a relu tout ce que j’ai écrit en anglais, ainsi que mes enfants, pour leur intérêt et leur encouragement au cours des huit années qui ont été nécessaires pour amener le récit de Abe Okpik jusque chez l’imprimeur. Louis McComber [email protected] Iqaluit, septembre 2004 Introduction : Souvenirs d’un conteur Un professeur du pensionnat All Saints d’Aklavik a dit un jour à Abraham Okpik qu’il avait une mémoire photographique. Quelques semaines à peine avant son décès en 1997, Abe se souvenait encore d’événements survenus une cinquantaine d’années auparavant et pouvait préciser l’année, la date, voire l’heure du jour où un événement s’était produit. Pour ma part, je ne peux pas dire précisément quand Abe et moi nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Je dirais que c’était vers 1994 ou 1995, probablement à l’automne. J’arrivais à Iqaluit et, si ma mémoire est bonne, nous nous sommes probablement connus dans un taxi. Les taxis d’Iqaluit font partie du système de transport public et, au besoin, acceptent plusieurs clients à la fois. Je me trouvais sur la banquette arrière d’un taxi, un soir, quand Abe, agitant sa canne au-dessus de sa tête sur le côté de la route, a attiré l’attention du chauffeur. La voiture a ralenti et s’est arrêtée juste à côté de lui. En raison de sa forte carrure et du fait qu’il avait une jambe raide, Abe a dû prendre place à l’avant. D’un mouvement énergique, il s’est d’abord étiré du côté du chauffeur pour ensuite ramener sa jambe droite dans la voiture. En le voyant prendre sa place, j’ai tout de suite été intrigué non seulement par son aspect général, mais aussi par son chandail arborant sur le devant un dessin autochtone avec les mots « Manitoulin Island » écrits en couleurs psychédéliques. Des amis d’Iqaluit venaient tout juste de me parler d’un atelier de guérison qui avait eu lieu cet été-là à l’île Manitoulin, où des guérisseurs autochtones avaient fait la démonstration de leur art. Donc, quand Abe Okpik s’est installé dans notre taxi, je l’ai presque immédiatement interrogé sur son chandail. Il m’a expliqué avec enthousiasme qu’il avait effectivement participé à ce rassemblement et l’avait beaucoup apprécié, en partie parce que bon nombre de ses vieux amis amérindiens y participaient aussi. Mais ensuite il a ajouté que les coutumes amérindiennes n’étaient pas « les nôtres », elles n’étaient pas « pour nous, les Inuit ».