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QUE S A I S - J E ?

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JEAN-CLAUDE REDONNET ISBN 2 13 046099 2

Dépôt légal — 1 édition : 1994, mai © Presses Universitaires de France, 1994 108, boulevard Saint-Germain, 75006. Paris INTRODUCTION

Notre perception de l'Australie semble avoir tou- jours hésité entre mythe et réalité, quand ce n'était pas entre un manque d'intérêt pour ce pays et ses habitants et une absence chronique d'informations à leur sujet. Aujourd'hui encore, la vie de la terre lumi- neuse des antipodes ne fait guère les grands titres de la presse mondiale, même si les distances ont été sin- gulièrement réduites par l'avion et par le satellite, et si l'Australie paraît avoir trouvé sa place sur la map- pemonde, dans les médias et dans les agences de voyages. Mais il est vrai qu'il n'est jamais trop tard pour découvrir avec quelque plaisir ce qui est demeuré trop longtemps isolé du reste du monde par la géographie et par l'histoire. Des préoccupations d'écologie, des rêves d'évasion, nous rapprochent à coup sûr de cette entité physique et humaine que nous situons mieux dans son environ- nement naturel, à laquelle nous donnons des visages et des noms, quitte à ce que, par l'effet du goût des géné- rations ou du temps qui passe, certains héros, devenus familiers, retournent à l'anonymat. Pourtant, Evonne Goolagong-Cawley a été la pre- mière championne aborigène à fréquenter les courts de tennis du monde entier. Qui peut oublier la présence de Dame parmi les grandes voix lyri- ques de ce siècle, ou encore le prix Nobel de l'écrivain , décerné pour l'ensemble d'une œuvre littéraire majeure ? Qui n'a apprécié le charme du Top model Elle MacPherson et la séduction bien parti- culière de Paul Hogan dans le rôle au cinéma de Mick (Crocodile) Dundee ? Le désir est désormais plus vif de savoir et de com- prendre par quel cheminement ce pays, que nous croyions être, et qui se présentait sous les traits d'une nation blanche de fermiers et de défricheurs un peu rudes, d'ouvreurs de grands espaces et de généreux pourvoyeurs de ressources minières, s'est peu à peu mué en une société multiculturelle, riche de ses créa- teurs et de ses entrepreneurs, forte de ses techniciens et de ses sportifs. Le phénomène fait naître la sympa- thie et l'attrait, et transforme à nos yeux d'Euro- péens, d'Américains ou d'Asiatiques, un continent vide et sans vertus en une terre d'accueil et d'avenir. Rien d'étonnant alors que l'Australie ait, elle aussi, éprouvé de la difficulté à se faire connaître et à forger son identité. Dans quelles conditions, et par quelle alchimie, une terre qui n'était que colonie, devient-elle nation, que des immigrants deviennent-ils société ? Comment peut-on être Australien ? Mais aussi, comment devient-on Australien? Com- ment accède-t-on à la jouissance des valeurs d'une société à la recherche de sa propre existence ? L'histoire moderne de l'Australie est, plus que toute autre, celle d'une quête d'identité dans un foisonnement de clichés ou d'images contradictoires, faisant alterner quiétude et isolement, tendresse et rudesse, abondance et austérité. L'Australie est trop consciente de la « tyran- nie » qu'a exercé sur elle la distance, par rapport à la Grande-Bretagne d'abord, aux nations développées par la suite, qu'elle nomme tyrany of distance, pour ne pas faire profession de son humilité, appelée ici feeling of insignificance, sentiment d'insignifiance. Mais taraudée par une fierté à peine dissimulée, celle de posséder les richesses d'une bouillante jeunesse, elle porte avec légè- reté le poids de l'héritage colonial blanc et anglo-saxon. Australie : quelques repères

A ce dernier, elle a préféré les promesses d'une société pluriethnique, bien calée entre un passé abori- gène trop riche et trop distant et un avenir asiatique incertain et quelque peu angoissant. Pas plutôt révélé à ses propres yeux et à ceux d'un monde déjà porté à l'envie, le géant potentiel se sait fragile. Sitôt rassem- blée et inventée, la société australienne reconnaît ses faiblesses et ses divisions, tout comme elle sait, dans un même temps, célébrer ses virtualités de « Pays de la Chance » (Lucky Country), suivant l'expression de Donald Horne, et apprécier la qualité passionnément ciselée de sa vie quotidienne. Tels semblent se dessiner le destin et la vocation de l'Australie et des Australiens. Cette terre vouée à la découverte n'en finira peut-être jamais de se laisser déchiffrer, d'ouvrir à ceux qui l'approchent le théâtre de sa diversité soigneusement dissimulée sous l'appa- rente unicité de ses formes et de ses caractères, où l'as- pect faussement fruste de son creuset de population se combine fort bien avec son aspiration à la modernité et à l'échange. Jamais peut-être peuple si peu connu et conscient de son isolement, ne s'est autant déplacé hors de ses frontières, n'a autant voulu faire partie du vaste monde et, pourquoi pas à son tour, y jouer un rôle à sa mesure. Chapitre 1

UN CONTINENT, DES HOMMES

I. — La découverte

L'Antiquité méditerranéenne pressentait l'existence d'une terre australe sans posséder les moyens techni- ques de l'approcher et ainsi de vérifier hypothèses et croyances. Les Phéniciens étaient convaincus du carac- tère sphérique de la Terre. Partant de cette perception audacieuse, au II siècle de notre ère, le géographe d'Alexandrie Claudius Ptolémée décrivait la masse ter- restre inconnue des antipodes comme un contrepoids naturel aux surfaces émergées de la partie connue de la planète Très avancée pour l'époque, cette perception inspira régulièrement, au cours des seize siècles sui- vants tous ceux qui rêveront à ces rivages lointains ou qui finiront par les aborder. Dans la fantasmagorie des origines de la découverte, cette hypothèse nous rap- proche plus de la réalité que d'autres élucubrations comme celles des Chinois qui voyaient, dit-on, les masses océanes fuir en pente continue vers le grand abysse de l'Orient. La Terra Australis avait la vertu d'exister dans les imaginations, même si elle apparaissait tantôt comme soudée à l'Afrique et à l'Asie et tantôt séparée des deux

1. Voir R. Ward, Finding Australia (Iberians). premiers continents connus de l'Europe, comme le conclura au XIII siècle le Vénitien Marco Polo. Beaucoup continuaient à penser en Occident qu'une terre que ne mentionnait pas l'Ancien Testament, n'avait que peu de chances d'exister et de porter des âmes. Inaccessible et inhabitée, la terre du Sud com- mence à prendre consistance à partir du XII siècle. Pour quelques esprits imaginatifs, il ne semblait pas impossible d'atteindre cette Terra Australis Incognita en empruntant le passage maritime oriental de l'Asie. Mais encore fallait-il franchir la frontière invisible qui sépare la civilisation de la barbarie, le connu de l'in- connu située, pensait-on, quelque part à l'est de Timor.

1. « Terra Incognita ». — Les visionnaires et les savants de l'Antiquité trouvent leurs premiers émules en la personne de navigateurs portugais, déjà bien rompus aux exercices des découvertes maritimes à l'aube des temps modernes. Des cartes de géographie plus complètes, des constructions navales et des instru- ments de navigation plus évolués, vont permettre aux précurseurs de préciser la présence d'une terre que Marco Polo situait au sud ou au sud-est de Java. Ils ne sont pas seuls à se lancer sur cette voie'. Des négo- ciants arabes à la poursuite de l'or et des épices les ont probablement précédés ; de même que des aventuriers chinois qui sacrifient à Canopus, une constellation australe, symbole de longévité. Au cours de l'un de ses sept voyages au début du XV siècle, l'eunuque impérial Cheng Ho pourrait avoir établi un contact avec les habitants de ces espaces larges de promesses et, pour- quoi pas, de nouvelles richesses. Depuis leurs longs

1. Voir C. M. Clark, A History of Australia (The Earliest Times to Catholic Christendom). périples le long des côtes de l'Afrique, les Portugais savent, quant à eux, que passer au-delà de la zone tor- ride ne relève plus de l'impossible. L'équateur vaincu, les portes des mers du Sud s'ouvrent. A la fin du XV siècle le monde occidental comprend que Chris- tophe Colomb n'a pas rencontré le Sud-Est asiatique au-delà de la mer océane. L'intérêt montré par les navigateurs pour une route septentrionale procède d'une attraction pour les Indes comme le montre Vasco de Gama en 1498. La recherche du passage de l'Ouest et du Sud prend corps en 1519 lors du voyage de circumnavigation de Magel- lan, navigateur portugais au service du roi d'Espagne. Heureusement pour le Portugal, qui compte bien prendre pied sur une mythique île de l'or du nom d'Ouro, l'Espagne croit plus aux trésors du roi Salo- mon que Alvaro de Mendana croit avoir retrouvés en 1568 dans l'archipel qu'il lui dédiera, qu'à l'exis- tence du grand continent encore caché. Le traité de partage du monde de Tordesillas (1494) autour du Grand Méridien, conclu entre Espagnols et Portugais, puis le traité de Saragosse (1529) laisse à ces derniers la virtualité de possessions dans les longitudes où va précisément apparaître la nouvelle grande terre. Déjà, en 1525, ils ont probablement pris pied sur ce qui deviendra la Nouvelle-Guinée et sur les îles de Bathurst et de Melville. Leurs explorations resteront longtemps empreintes du secret le plus jalousement gardé et de la loi du silence qu'impose la Casa de India de Lisbonne En 1606, l'expédition menée par Pedro Fernandez de Quiros, capitaine portugais, qui est lui aussi entré au service des souverains espagnols, s'est rapprochée du but en accostant aux Nouvelles-Hébrides baptisées de façon prometteuse Australia del Espiritu Santo. L'an-

1. Voir R. Ward, Finding Australia (Iberians). née suivante son second, Torres, qui progresse vers l'ouest le long de la côte sud de la Nouvelle-Guinée, passe à quelques encablures du futur cap York par le détroit qui, devant l'histoire portera son nom. Les recherches contemporaines tentent d'établir qu'il aurait pu, à quelques semaines près, y croiser le Duyjken du capitaine hollandais Jansz, avant-garde des premiers découvreurs européens du continent austral. En effet, à partir du XVII siècle, le monopole de la découverte dans cette partie du monde va passer des mains des Européens du Sud à celles des Européens du Nord, Hollandais, Anglais et Français. Lors- qu'en 1580, Philippe II réunit les couronnes d'Espagne et du Portugal, il vient de porter la guerre contre ses provinces des Flandres et les sept Provinces-Unies de Hollande en ont profité pour s'octroyer une indépen- dance de fait, bien avant que celle-ci ne leur soit offi- ciellement reconnue en 1648 par le traité de Munster De son côté, Sir Francis Drake a fait entrer la puis- sance anglaise dans le Pacifique dès 1577. Le capitaine français de Gonneville, parti de Honfleur en 1506, a passé le cap de Bonne-Espérance et croit avoir touché la grande terre australe. Au cours du XVI siècle, les cartographes de l'Ecole de Dieppe voient en la Java la Grande des Portugais, dont ils ont capté quelques connaissances et quelques secrets, la future Australie Avec les Hollandais, en l'espace d'à peine quarante ans, de William Jansz (1606 et 1618) dans sa partie septentrionale, à Abel Tasman en 1642 au sud, cette terre d'Australie prend forme et vie. Non seulement se dessinent sur les cartes des découvreurs les longs rubans de rivages, mais encore apparaissent furtive-

1. Voir R. Ward, Finding Australia (Dutchmen). 2. Voir J. A. Williamson, The Cambridge History of the British Empire, vol. 7 (The Exploration of the Pacific). ment dans leurs récits, des populations indigènes dont le commerce semble peu engageant. A vrai dire, les Hollandais ne voient guère quel intérêt ils pourraient trouver à ces nouvelles terres qui, par ailleurs, ne paraissent pas recéler plus d'or que celles de l'Asie. Les capitaines de la Compagnie des Indes orientales d'Amsterdam repartiront avec des images et des mots qui ne remplacent ni une promesse de profit matériel, ni un bon attrait stratégique. Pourtant se succèdent sur divers points du rivage austral, Dirk Hartog (1616) et Frederick de Houtman (1619) à l'ouest, Jan Car- stensz (1623) dans la péninsule du cap York, Gerrit de Witt (1628) dans la région de l'actuel Port Hedland. En 1627 Pieter Nuyts a passé le cap Leeuwin et suivi la côte de la Grande Baie. A partir de 1636, une impul- sion nouvelle est donnée à la découverte de ce qui se nomme désormais la Nouvelle-Hollande, par le gou- verneur général Van Diemen depuis Batavia, capitale des Indes orientales. Sous ses ordres, Abel Tasman franchit en 1642 les terres dites de Nuyts pour aborder l'île qu'il dédiera à son chef avant qu'elle ne porte un jour le nom de Tasmanie. Il prouve que celle-ci n'est pas reliée au reste de la Nouvelle-Hollande et qu'il existe une continuité terrestre entre la future Nouvelle- Galles du Sud et la péninsule du cap York.

2. Les Antipodes. — Au XVIII siècle la rivalité franco- anglaise est à son paroxysme. La volonté d'expansion territoriale et la puissance coloniale que rêve de possé- der chacun des protagonistes, donnent à l'Australie une valeur géostratégique, alors qu'aucune nation européenne n'a revendiqué de droits sur ces grands espaces. Les militaires et les colons suivront bientôt les découvreurs et les savants. A la fin du siècle, l'Anglais William Dampier, souvent qualifié par les historiens de boucanier et d'aventurier est l'un des premiers capi- sans pouvoir se porter contre l'agresseur et avant de confier sa survie à la partie sud-est du continent (qui est traditionnellement considérée comme l'ultime « réduit » si son territoire devait être envahi). L'effort militaire australien représente néanmoins 2% du PIB. Les forces sont loin d'être réduites à la plus simple expression ; elles se composent de 100 000 hommes (le quart de ce chiffre constitue les réserves). Les effectifs sont répartis entre l'armée de terre (45 %), l'armée de l'air (30%), la marine (25%). La faculté d'interven- tion intérieure reste très limitée malgré la qualité de certains matériels et le niveau élevé de l'encadrement (respectivement formé au Royal Military College de Duntroon, au RAAF College, de Point Cook, au HMAS, Creswell). Les forces aériennes parviennent mal à patrouiller l'immense frontière nord ; la défense ter- restre est, sans grandes facilités de transport et de déploiement, aisément dispersée. Depuis la disparition de son unique porte-avions, le Melbourne, en 1983, la marine ne peut plus compter que sur six sous-marins de type classique, quelques trop rares frégates lance- missiles et sur un petit nombre d'hélicoptères, dont certains navalisés, qui assurent les interventions entre les éléments d'une flottille déployée au sud-est du pays, comme si son principal objectif était la Nouvelle- Zélande voisine. L'Australie vit dans un équilibre de défense très fragile et quelque peu illusoire, compte tenu d'un potentiel d'intervention nettement insuffisant pour couvrir l'immensité de son territoire et être présente sur un éventuel théâtre d'hostilité. Il est également clair que ce potentiel n'est pas à la mesure des ambi- tions que pourrait, en termes conventionnels, nourrir la principale puissance de la zone. L'Australie connaît en cela des difficultés et des déconvenues semblables à celles que rencontre le Canada, gardien septentrional de l'immense frontière marine de l'Arc- tique. Il ne faut pas oublier qu'elle possède la plus grande part du continent Antarctique (territoire au milieu duquel vient s'insérer la Terre Adélie fran- çaise). Cette position stratégique lui confère non seu- lement des responsabilités accrues en matière de sur- veillance et de défense, mais aussi des obligations en matière de protection de la planète, d'évolution de ses mers et océans, enfin de protection de ses dernières terres vierges, sanctuaires du monde de demain. CONCLUSION

En entrant dans son troisième siècle d'existence, l'Australie a franchi le cap d'une nouvelle vie : celle d'une plus grande ouverture sur le monde et en parti- culier sur sa zone naturelle d'influence, la région Asie- Pacifique, exprimant en cela une volonté soigneuse- ment calculée et un pari peu banal sur l'avenir. Comment diversifier ses intérêts et ses partenaires, s'élargir grâce aux échanges, tout en préservant une homogénéité toute récente ? L'épreuve révèle le carac- tère et trempe l'âme, alors que l'Australie fut souvent accusée de s'isoler par la crainte, le manque d'imagi- nation et, surtout, par une absence endémique de vision. Tour à tour pénitentiaire et coloniale, anglo- saxonne, blanche et protectionniste, elle paraît avoir aujourd'hui trouvé en elle les ressources et le courage d'une nouvelle expansion, celle qui illustre le mieux sa modernité et sa pérennité. La société australienne est loin de rassembler toutes les vertus ; elle a conscience de ses défauts, et ne pré- tend pas constituer une référence. Elle rêvait d'égalité et de fraternité, mais n'a pourtant cessé de perpétuer divisions et inégalités. Pour les gommer, l'Australie a choisi de s'engager sur la voie d'un multiculturalisme sage et d'un lent métissage, n'hésitant pas à modifier fondamentalement sa culture majoritaire. Son pouvoir de séduction se renforce peu à peu à l'étranger et son image dans le monde continue à s'améliorer. Elle ose parler sur la scène internationale sans crainte de se voir reprocher ses manquements à la tolérance et à l'équité; elle a patiemment conquis sa place dans le mérite des nations. Grand pays par la taille, l'Australie sait se satisfaire des conditions d'existence et d'influence d'une puis- sance moyenne, sans ambitions démesurées, ni mes- sages agressifs à exporter. Elle a émergé d'une exis- tence nationale où elle pliait sous le poids de ses complexes de jeunesse, et de sa présomption d'inno- cence, pour entrer dans l'âge de la raison et des res- ponsabilités. Enfin bien à sa place dans son temps et dans sa géographie, tournant précisément le dos à l'ac- cusation de « continent qui ne serait pas à sa place », elle peut briller des forces de sa simplicité, sans arro- gance ni fausse modestie, elle qui n'a pu ni n'a voulu bouleverser le monde et encore moins l'encombrer de sa présence. L'Australie présente tous les traits d'une nation qui veut être considérée pour elle-même, pour un pays et des populations trop longtemps demeurés cachés ou caricaturés aux yeux du monde. Sa longue marche possède tous les attributs du succès. ANNEXE

Australie : Quelques dates

1606 Wilhem Jansz découvre le cap York. 1616 Dirk Hartog et Frederick de Houtman découvrent les côtes ouest du continent. 1642 Abel Tasman découvre la Terre de Van Diemen (Tas- manie). 1688 L'Anglais William Dampier explore divers points des rivages de la Nouvelle Hollande (Australie). 1759 Publication à Paris de l' Histoire des navigations australes de Charles de Brosses. 1762 Publication à Londres de Terra Australis Cognita de John Callender. 1770 James Cook découvre Botany Bay (NGS). 1786 L'Angleterre prend la décision de déporter des prisonniers de droit commun en Nouvelle-Hollande. 1788 (18 janvier) arrivée de la 1 flotte à Botany Bay ; (26 jan- vier) prise de possession de l'est du continent et installa- tion de la colonie pénitentiaire à Port Jackson ; (26 jan- vier) arrivée du navigateur français Lapérouse à Botany Bay. 1792 Mission d'exploration de Bruni d'Entrecasteaux. 1793 Arrivée des premiers colons libres en Nouvelle-Galles du Sud. 1795 Le premier gouverneur de la colonie, Arthur Phillip est remplacé par John Hunter. 1796 Importation des premières charrues. 1796 Importation des premiers moutons mérinos. 1798 Arrivée de prisonniers politiques. 1799 Matthew Flinders explore la côte de la future Australie méridionale. 1800 Mission d'exploration du Français Nicolas Baudin. 1803 Création de la Gazette. 1804 Fondation d'Hobart (Tasmanie). 1808 Rebellion du Rhum contre le gouverneur Bligh. 1813 Exploration de la région des Montagnes Bleues (NGS). 1814 La Nouvelle-Hollande devient l'Australie. 1816 Création du Sydney Hospital. 1817 Création de la Bank of . 1823 La Nouvelle-Galles du Sud se dote d'un Legislative Council. 1824 Découverte des premiers gisements de charbon, fondation de Brisbane (Queensland), création à Sydney de The Aus- tralian. 1825 Création de la Sydney Chamber of Commerce, premières naturalisations. 1828 Premier recensement de la population australienne. 1829 Fondation de la colonie d'Australie occidentale. 1835 Fondation de Melbourne (Victoria). 1836 Fondation d'Adélaïde (Australie méridionale). 1838 Massacre d'Aborigènes à Myall Creek (NGS). 1839 Découverte du site de la ville de Darwin (Territoire du Nord). 1840 L'explorateur Edward Eyre effectue la première traversée du continent d'est en ouest. 1842 Découverte de gisements de cuivre en Australie méri- dionale. 1850 Fondation de l'Université de Sydney. 1851 Création du Victoria par séparation de la Nouvelle- Galles du Sud, découverte de l'or dans le Sud-Est du continent. 1853 Fondation de l'Université de Melbourne. 1854 Révolte dite de la Barricade d'Eurêka (Ballarat, Vie.), introduction du vote à bulletin secret, débuts du chemin de fer. 1857 Fondation de la Sydney Grammar School et de la Geelong Grammar School, création de The Age (Melbourne). 1859 Création du Queensland par séparation de la Nouvelle- Galles du Sud. 1861 Disparition des explorateurs Burke et Wills, révolte anti- chinoise de Lambing Flat (NGS). 1862 John McDougall Stuart traverse le continent du sud au nord. 1863 Découverte de l'or à Kalgoorlie (Australie occidentale). 1872 Débuts des liaisons par télégraphe intercontinental. 1874 Foundation de l'Université d'Adélaïde. 1875 Dernière des grandes explorations terrestres (John Forrest). 1876 Extinction du dernier Aborigène de Tasmanie. 1880 Capture de Ned Kelly et de son gang de bushrangers. 1883 Découverte de l'argent à Broken Hill (NGS). 1891 Première convention en vue de créer une fédération, grande grève des tondeurs de moutons, création de l'Aus- tralian Labor Party. 1896 Première apparition du salaire minimum garanti. 1900 Le Commonwealth of Australia Constitution Act est adopté par le parlement britannique. 1901 (1 janvier) Proclamation du Commonwealth of Australia, engagement de contingents australiens contre les Boers. 1902 Droit de vote des femmes (élections fédérales). 1903 Création de la Workers' Educational Association. 1908 Choix de Canberra comme site de la future capitale fédérale. 1910 Création de l'Australian Journalists' Association. 1912 Création de la Banque du Commonwealth. 1914 Formation du corps militaire de l'ANZAC, entrée en guerre contre l'Allemagne, prise de la Nouvelle-Guinée. 1915 (25 avril) Débarquement des Anzac sur la côte de Gallipoli (Dardanelles). 1916 Engagement des troupes australiennes sur le front de l'ouest (France). 1917 Ouverture du chemin de fer transcontinental. 1918 Introduction du mode de scrutin préférentiel. 1920 Création de la compagnie aérienne Queensland and Northern Territory Aerial Services. 1924 Introduction du vote obligatoire. 1927 La capitale fédérale est transférée de Melbourne à Can- berra, ouverture du premier parlement. 1928 Charles Kingsford Smith et Charles Ulm réussissent la pre- mière traversée aérienne du Pacifique. 1929 Grève des mineurs de Nouvelle-Galles du Sud. 1932 Ouverture du , création de l'Aus- tralian Broadcasting Commission. 1940 Début des relations diplomatiques nationales. 1941 Entrée des troupes australiennes dans Benghazi (Libye). 1942 Bombardements de Darwin par l'aviation japonaise, le Général américain Mac Arthur installe son QG à Mel- bourne. 1944 Création du Liberal Party of Australia, loi sur les Alloca- tions chômage et maladie. 1947 Loi sur les Services sociaux. 1948 Instauration de la semaine de travail de quarante heures. 1949 Grève des mineurs. Intervention de la troupe. 1951 Signature du traité de sécurité de l'ANZUS. 1952 Essais nucléaires britanniques en Australie. 1954 Visite de la reine Elizabeth II. 1956 Jeux olympiques de Melbourne. 1960 Les Aborigènes deviennent des citoyens australiens à part entière. 1961 Découverte de gisements de fer à Pilbara (AO). 1962 Découverte de gisements d'uranium à Rum Jungle (TN). 1965 Engagement de troupes australiennes au Vietnam. 1966 Décimalisation de la monnaie ; mise en service du dollar australien, le premier ministre Sir Robert Menzies quitte le pouvoir après dix-sept ans de gouvernement. 1971 Election du premier Aborigène au parlement fédéral. 1972 Première victoire du Parti travailliste depuis vingt-trois ans. 1973 Abolition officielle de la White Australia Policy, inaugura- tion de l'Opéra de Sydney, Patrick White reçoit le prix Nobel de littérature. 1974 Darwin est partiellement détruite par le cyclone Tracy. 1975 Crise politique et fin du gouvernement travailliste de Gough Whitlam, indépendance de la Papouasie - Nou- velle-Guinée, création de l'Australia Council. 1977 Création du mouvement des Australian Democrats. 1978 Création du Special Broadcasting Service. 1979 Création de la Police fédérale australienne. 1982 Inauguration de l'Australian National Gallery (Canberra). 1983 Arrivée au pouvoir du Parti travailliste de Robert Hawke. 1984 Advance Australia Fair devient l'hymne national austra- lien, adoption du Sex Discrimination Act. 1985 Le territoire d'Ayers Rock est restitué aux Aborigènes. 1986 Adoption de l'Australia Act. 1988 Bicentenaire de l'Austalie, exposition de Brisbane, inaugu- ration du nouveau parlement fédéral. 1991 Paul Keating succède à Robert Hawke à la tête du Parti travailliste et du gouvernement. 1993 Nouveau succès travailliste aux élections fédérales. 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Note : La documentation citée dans cette bibliographie est disponible à la bibliothèque de l'ambassade d'Australie en France (4, rue Jean-Rey, 75016 Paris) que l'auteur tient à remercier pour son accueil et son aide.