La Dimension Spatiale De L'état Au Liban. Une Analyse À Partir Des
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La dimension spatiale de l’État au Liban. Une analyse à partir des politiques publiques de l’eau potable et de l’assainissement Christèle Allès To cite this version: Christèle Allès. La dimension spatiale de l’État au Liban. Une analyse à partir des politiques publiques de l’eau potable et de l’assainissement. Géographie. Université de Nantes, 2019. Français. tel- 02565893 HAL Id: tel-02565893 https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-02565893 Submitted on 6 May 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. 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THÈSE DE DOCTORAT DE GEOGRAPHIE L'UNIVERSITE DE NANTES COMUE UNIVERSITÉ BRETAGNE LOIRE ECOLE DOCTORALE N° 604 Par Christèle ALLÈS La dimension spatiale de l’État au Liban Une analyse à partir des politiques publiques de l’eau potable et de l’assainissement Thèse présentée et soutenue à Nantes, le 17 octobre 2019 Unité de recherche : ESO - Nantes Rapporteurs avant soutenance : Karine BENNAFLA Professeur des Universités, Université Jean Moulin LYON 3 Sylvy JAGLIN Professeur des Universités, Paris-Est Marne-la-Vallée Composition du Jury : Président du Jury : Éric VERDEIL Professeur des Universités, Sciences Po Examinateurs : Myriam CATUSSE Chargé de recherche CNRS, Université Aix-Marseille Marc LAVERGNE Directeur de recherche CNRS, Université de Tours Fabrizio MACCAGLIA Maître de conférences, Université de Tours Dir. de thèse : François MADORÉ Professeur des Universités, Université de Nantes Remerciements Cette thèse n’aurait pas été possible sans l’aide et le soutien des très nombreuses personnes qui m’ont accompagnées durant ce long parcours. Marc Lavergne tout d’abord, qui a été mon premier directeur de thèse, après avoir dirigé mon mémoire de Master 2 en collaboration avec Karine Bennafla. Je les remercie tous deux d’avoir aiguillé mes premiers pas au Liban. Je remercie plus particulièrement Marc Lavergne pour avoir encadré mes travaux de thèse durant leurs premières années, avant de me laisser poursuivre mon chemin à Nantes. J’ai effectué la plus grande partie de mes travaux de terrain de 2009 à 2012, alors que j’étais boursière à l’Ifpo-Beyrouth. Ce soutien pécuniaire m’a été indispensable pour mener à bien mes recherches et je remercie cette institution de m’avoir accordé sa confiance. J’ai également eu la chance d’y trouver une équipe de recherche dynamique et un cadre chaleureux, au sein duquel j’ai pu travailler dans les meilleures conditions. Myriam Catusse y était alors chercheuse. Elle a été à la fois une précieuse conseillère et une amie, dans une période qui n’a pas toujours été facile, et m’a permis, en m’accueillant dans le programme de recherche Tanmia, de me confronter à des thématiques et des discussions qui ont profondément nourri mes réflexions. Je dois également beaucoup aux échanges que j’ai pu avoir avec Eric Verdeil tout au long de ce travail. Il a été un relecteur attentif et exigeant d’une grande partie de mes travaux et m’a particulièrement aidé à avancer dans la formulation de ma problématique. Je ne serai pas arrivé au bout de ce travail sans son soutien. Ces recherches n’auraient également pas pu aboutir sans la bienveillance et la disponibilité de mes interlocuteurs sur le terrain libanais. Je leur suis très reconnaissante de la bonne volonté qu’ils ont manifestée à mon égard lors de nos entretiens, et de la confiance qu’ils m’ont témoignée en me fournissant des informations précieuses pour la compréhension de mon sujet. Mes remerciements vont également aux équipes de l’Institut de Géographie et d’Aménagement de l’Université de Nantes et du laboratoire ESO, et plus particulièrement à François Madoré, qui a accepté de reprendre la direction de cette thèse. Comme ATER, puis comme PRAG, et enfin comme doctorante, j’ai trouvé à Nantes un environnement de travail stimulant et bienveillant, des collègues sur lesquels j’ai toujours pu compter et qui m’ont constamment soutenue durant mon travail de rédaction, des amis qui ont su m’écouter et m’épauler. Merci enfin à mes parents, qui n’ont pas cessé d’y croire. Et bien sur à Sara, à qui j’ai tout raconté, Damien, qui m’a hypnotisée, Claire, qui m’a aidée à me relaxer, Hélène, qui ne m’a jamais demandé où j’en étais, et Myriam, qui m’a montré l’exemple. 2 3 SOMMAIRE Introduction Partie 1 - Construction, déconstruction, reconstruction d’un service public. L’eau potable et l’assainissement du mandat français à la fin des années 2000 1. de l'Empire Ottoman au mandat français : entre développement d’un système concessionnaire sélectif territorialement et émergence de services publics d’eau municipaux 1.1 – La fin de l'Empire Ottoman : de la communauté hydraulique à la concession de service public 1.2 – La période mandataire : un nouvel interventionnisme étatique sous le sceau de la régulation et de la délégation 2. De l’Indépendance à la guerre : extension et centralisation du service public d’eau potable 2.1 - Entre « mission hydraulique » et « République marchande » : une ambition planificatrice contrariée 2.2 – Vers l’universalisation du réseau et la nationalisation de la gestion des services d’eau 3. La guerre civile libanaise : destruction des réseaux, fragmentation du service 3.1 – Conséquences directes et indirectes du conflit sur les services publics d’eau potable 3.2 – Le développement des solutions alternatives au réseau public 3.3 – La multiplication des acteurs 4. Réorganiser les services d’eau, reconstruire l’état ? Entre agendas internationaux et jeux politiques locaux. 4.1. Renouveler et développer les réseaux : saisir l’action publique dans le système politico- économique libanais 4.2. Réformer le secteur de l’eau : une action publique soumise aux injonctions internationales néolibérales Partie 2 - Échelles et territoires de la réforme. Formation et redéploiement de l’État sur différentes scènes locales et sectorielles. Article 1 : « La réforme du secteur de l’eau au Liban-Sud face à l’urgence de la reconstruction après la guerre de juillet 2006 » Article 2 : « The Private Sector and Local Elites: The Experience of Public-Private Partnership in Tripoli, Lebanon » Article 3 : « Entre centralisation et appropriation locale. Une réforme de l'eau sous tension au Liban-Nord (Akkar) » Article 4 : « Le développement du secteur de l’assainissement au Liban. Une opportunité pour les municipalités libanaises ? » Conclusion 4 5 Introduction 6 7 Mon travail de thèse cherche à contribuer à la compréhension du fonctionnement de l'État libanais en s'intéressant à sa dimension spatiale : à sa construction contestée depuis la création du Grand Liban, comme à ses recompositions depuis la fin de la guerre civile. Ces dynamiques sont lues à travers la mise en œuvre des politiques publiques de gestion de l’eau potable et de l'assainissement. 1. LE THÈME : LA DIMENSION SPATIALE DE L’ÉTAT LIBANAIS ET SES RECOMPOSITIONS S'intéresser à l'État libanais peut apparaître comme une gageure tant l’objet a été marginalisé voire dénigré dans l’opinion publique libanaise1 comme dans la littérature scientifique. L’État central et ses institutions sont en effet bien souvent considérés du point de vue de leur absence ou de leurs défaillances. Si ces analyses ont pu porter sur de nombreux aspects de son action, la capacité de l’État à contrôler et organiser son territoire y tient une place centrale. À travers la question de la souveraineté de l’État tout d’abord, qui constitue un point important des critiques. Loin de disposer d’un pouvoir omnipotent et exclusif sur son territoire national, l’État libanais semble en effet concurrencé de toute part. À l’échelle internationale, le rôle des bailleurs de fonds internationaux a été crucial dans le processus de reconstruction qui a suivi la guerre civile, seul le soutien des organisations internationales et de plusieurs pays occidentaux et arabes ayant permis d’éviter la crise financière au début des années 2000. Avec une dette publique oscillant entre 140 et 160% du PIB, le Liban apparaît plus que jamais dépendant de financements étrangers, comme l’a montré l’organisation d’une cinquième conférence internationale de soutien au Liban à Paris en avril 20182. À l’échelle régionale, les interférences externes sont bien souvent avancées comme une clé de compréhension des soubresauts qui ont traversé l’histoire du Liban, réduisant celui-ci au statut d’État-tampon (Corm 2006), pris dans le jeu de ses deux grands voisins, la Syrie et Israël, et au-delà, entre les pays du Golfe et l’Iran. C’est enfin la capacité de l’État à s’affirmer face à des groupes et des dispositifs puissants tels que les structures communautaires, les familles et leurs réseaux de clientèles, ou encore les partis politiques qui est souvent mise en question. Ceux-ci remettraient directement en question l’existence même 1 Comme le soulignent Jamil Mouawad et Hannes Baumann dans un récent numéro du Arab Studies Journal, « Où est l’État ? » est une question très fréquemment posée par les citoyens libanais face aux embouteillages dans la capitale, aux ratés de la collecte des ordures ou encore aux carrières illégales (2017 : 60). 2 Il s’agit de la Conférence Economique pour le Développement du Liban par les Réformes et avec les Entreprises (CEDRE). 8 de l’État libanais, « objet d’une fragmentation territoriale selon des bases communautaires et claniques » (Balanche 2010).