Powell, Bud - . 1 PRÉSENTATION

Powell (Bud), Night in Tunisia Les performances de celui qui fut sans doute, par son inventivité, sa vélocité et sa sensibilité, le plus grand pianiste du be-bop, restent légendaires. Virtuose aux prouesses techniques extraordinaires, ce musicien possédé par son art improvise en 1951 sur le standard « Night in Tunisia » (signé du trompettiste ) en compagnie du bassiste Curly Russel et du batteur . Son influence fut prépondérante jusqu'à l'émergence dans les années soixante des pianistes McCoy Tyner et Bill Evans. Getty Images/Archive France / Archive Photos/"A Night in Tunisia" performed by , from Volume 2 (Cat.# Blue Note CDP 7 81504 2) (c) MCA (p)1989 Capitol Records. Avec l'aimable autorisation de . Tous droits réservés. - jazz.

Powell, Bud (1924-1966), pianiste, arrangeur et compositeur de jazz américain.

À l’instar du pianiste Earl Hines avec Louis Armstrong pour le jazz classique, Bud Powell a contribué avec et Dizzy Gillespie (et quelques autres grands créateurs) à l’éclosion d’un nouveau style, le be-bop. Styliste impeccable, il a accompagné au plus près Charlie Parker, le génial saxophoniste, dans sa folle impétuosité, formant une parfaite osmose de pensée et d’exécution musicales.

2 LES ANNÉES DE FORMATION : LA RENCONTRE AVEC THELONIOUS MONK

Né à New York dans une famille de musiciens, Bud Powell étudie le piano dès l’âge de six ans, se familiarise avec les œuvres classiques pour l’instrument et quitte l’école à quinze ans pour jouer du jazz. Il devient l’ami de Thelonious Monk (de sept ans son aîné), participe en 1941 aux jam sessions historiques du Minton’s Playhouse et définit bientôt les caractéristiques de son style. En 1946, il est reconnu comme le pianiste le plus brillant et le plus représentatif du mouvement bop. Il joue pendant deux ans dans l’orchestre du trompettiste Cootie Williams (1942-1944).

3 LES PREMIERS ENREGISTREMENTS : LE STYLE DE BUD POWELL SE PRÉCISE

L’année suivante, victime du racisme, il est arrêté à la suite d’une altercation et brutalisé par la police ; sujet à des migraines et des dépressions nerveuses, il est interné une première fois dans un hôpital psychiatrique. Il collabore cependant en 1946 avec quelques grands noms du jazz, dont Charlie Parker (« Donna Lee », « Chasin’ the Bird »), et enregistre les premiers disques sous son nom le 10 avril 1947 avec le contrebassiste Curley Russell et le batteur Max Roach. Il produit de purs chefs- d’œuvre en trio ou en petite formation jusqu’en 1951, dans les clubs ou sur disque, dont ses compositions les plus célèbres : « », « Bouncing with Bud », « Parisian Thoroughfare », « Dance of the Infidels ». Son extraordinaire technique est au service d’une invention mélodique étincelante, de l’enchaînement de ses idées, de son imagination intarissable, autant de traits qui concourent à un équilibre absolu entre conception et réalisation.

4 L’ADMIRATION SALVATRICE DE FRANCIS PAUDRAS

Toutefois, de rechutes en incidents, de colères en prostrations (alcool, drogue, neuroleptiques), le génie de Bud Powell s’évapore pour laisser la place à un pianiste dont les mains ne parviennent plus à suivre les idées.

En 1956, il vient pour la première fois en Europe dans le cadre d’un Birdland All Stars et s’installe à Paris de 1959 à 1963. Il retrouve une certaine stabilité grâce à l’amitié d’un admirateur, Francis Paudras, qui le recueille, le fait soigner et lui épargne sans doute d’autres internements. Bud Powell se produit en trio (avec le contrebassiste Pierre Michelot et le batteur Kenny Clarke) au Blue Note et démontre parfois, de façon fulgurante, qu’il reste un très grand pianiste comme au festival d’Antibes- Juan-les-Pins, en 1960, avec le groupe de . Soigné pour tuberculose en 1963, il retourne, guéri, à New York l’année suivante en compagnie de Paudras (qui ne peut rester longtemps) et rejoue quelque temps au Birdland, célèbre club de la métropole. De nouvelles difficultés incitent Bud Powell à se laisser de nouveau tenter par ses vieux démons. De plus en plus exténué, il cesse bientôt toute activité, rentre à l’hôpital où il décède, dix ans après la mort accidentelle de son frère Richie, pianiste lui aussi.

L’influence de Bud Powell est considérable sur les pianistes de jazz ; en France, notamment, René Urtreger perpétue à sa manière l’œuvre powellienne.

Un film vidéo de Jean-Christophe Averty montre Bud Powell au Club Saint-Germain et au Blue Note en 1959 (Jean-Christophe Averty, collection Jazz de l’INA) ; au cinéma, Bertrand Tavernier réalise en 1986 Autour de Minuit, dont le scénario est en

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) 1 / 1