Thomas Ospital Orgue Bruno Delepelaire Violoncelle Résonances 19:15 Grand Auditorium Artist Talk
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2019 20:00 14.10.Grand Auditorium Lundi / Montag / Monday Autour de l’orgue Thomas Ospital orgue Bruno Delepelaire violoncelle résonances 19:15 Grand Auditorium Artist talk: Thomas Ospital et Bruno Delepelaire en conversation avec Charlotte Brouard-Tartarin (F) Wolfgang A. Mozart (1756–1791) Adagio und Fuge c-moll (ut mineur) KV 546 (arr. pour orgue de Jean Guillou) (1783/1788) 9’ Camille Saint-Saëns (1835–1921) Prière op. 158 pour violoncelle et orgue (1919) 6’ Josef Gabriel Rheinberger (1839–1901) Sechs Stücke für Violoncello und Orgel op. 150 (1887) 1. Abendlied 2. Pastorale 3. Elegie 12’ Maurice Duruflé (1902–1986) Prélude et fugue sur le nom d’Alain op. 7 (1942) 12’ — Joseph Jongen (1873–1953) Humoresque op. 92 pour violoncelle et orgue (1930) 5’ Kaija Saariaho (1952) Offrande pour orgue et violoncelle (2014) 6’ Thomas Ospital (1990) Improvisation 10’ Marcel Dupré (1886–1971) Sonate pour violoncelle et orgue op. 60 (1964) Allegro marcato Allegro moderato Allegro ma non troppo 15’ De Schnaarchert Martin Fengel De Schnaarchert Orgue et violoncelle, alliance insolite Claire Delamarche Violoncelle et orgue, le mariage est insolite. À vrai dire, passé les violons ou les flûtes dans les sonates « d’église » de l’époque baroque (mais il s’agissait alors d’orgues beaucoup plus modestes), rares sont les instruments qui ont osé se mesurer à celui que Mozart qualifia un jour de« roi des instruments » – ou plutôt de reine, puisque le nom est féminin en allemand : sauf à jouer exclusivement sur ses jeux les plus doux, l’orgue a tôt fait d’éclipser des instruments à cordes ou des bois peu sonores. Aussi, au 19e siècle, lorsque les progrès techniques rendirent possibles la construction d’immenses orgues de salle ou de cathédrale, la musique de chambre avec orgue se réfugia-t-elle souvent dans les salons, sur des orgues plus modestes, voire des harmoniums. Plus récemment, les compositeurs ont pris conscience des possibilités inouïes qu’offre l’orgue comme partenaire de chambre, avec sa palette de couleurs et de nuances infinie, sa tessiture immense, son souffle inextinguible. Des organistes comme Marcel Dupré ou Joseph Jongen ont développé un réper- toire de chambre, mais c’est la génération actuelle qui exploite au plus intime ces alliages sonores aussi nouveaux que fascinants, avec un Thierry Escaich – l’un des maîtres de Thomas Ospital – ou ici une Kaija Saariaho, pour ne citer qu’eux. L’orgue se mue alors presque en un immense synthétiseur, entraînant son ou ses partenaires au cœur même du processus sonore. Martin Fengel 5 Wolfgang Amadeus Mozart, Adagio et Fugue en ut mineur KV 546 (transcription de Jean Guillou) Bien que Mozart eût pratiqué l’orgue, il ne lui offrit aucune pièce soliste. Les Fantaisies KV 594 et 608 et l’Andante KV 616 furent écrits pour un orgue mécanique, possession du comte Joseph von Deym qui le faisait entendre aux visiteurs de son cabinet de curiosités. L’orgue mécanique ne se souciant ni de largeur de main, ni de nombre de doigts, ni de vélocité des pieds, ces pièces constituent de véritables défis pour les organistes en chair et en os. Les organistes désireux d’inscrire Mozart à leur programme peuvent aussi recourir à la transcription. Dans le cas de l’Adagio et Fugue en ut mineur, transcrit en 2011 par l’immense virtuose que fut Jean Guillou, le défi n’est pas moindre : l’orga- niste doit remplacer à lui seul un quatuor à cordes, dont les voix ont une fâcheuse tendance à s’entremêler. Mozart composa cette fugue pour deux pianos en 1783, après avoir entrepris l’étude approfondie du contrepoint à l’instigation du baron van Swieten (érudit viennois féru de Bach et de Händel) et de sa jeune épouse Constanze. En 1782, il s’était imprégné du métier incomparable de Bach en transcrivant pour trio à cordes plusieurs de ses fugues pour orgue. L’écriture de fugues de sa “Attentionnés propre main était le couronnement naturel de cet apprentissage. On ignore pourquoi, cinq ans plus tard, Mozart transcrivit la envers nos clients, Fugue en ut mineur pour quatuor à cordes en lui adjoignant un prélude . Souvent joué par des orchestres à cordes, l’ Adagio Adagio attentifs au monde” et Fugue y perd en transparence, par rapport au quatuor original, ce qu’il y gagne en majesté. Avec ses possibilités sonores quasi infinies, l’orgue est en mesure de jouer sur les deux tableaux. Partenaires de la Philharmonie dans le cadre de sa programmation musicale, nous sommes également Camille Saint-Saëns, Prière op. 158 mécènes fondateurs de la Fondation EME. En 1857, à 22 ans, Saint-Saëns accueillit Franz Liszt à l’orgue de l’église de la Madeleine, à Paris, où il venait de succéder à Louis- Tél.: 49 924 - 1 James-Alfred Lefébure-Wély ; l’illustre musicien hongrois se www.banquedeluxembourg.com déclara très impressionné par ses improvisations et salua en lui « le premier organiste du monde ». S’il quitta la Madeleine en 1877, Saint-Saëns resta fidèle à l’instrument à tuyaux, qu’il pratiqua encore lors de ses séjours à Alger. Il laisse une vingtaine de pièces 6 – RCS B5310 Luxembourg 2449 – L- Royal – 14, boulevard anonyme société Banque de Luxembourg, BDL_phil_programm115x175_sept2019_FINAL.indd 1 04/09/2019 17:51 20.07.19 > 17.01.21 Variations pour orgue seul, à laquelle il convient d’ajouter notamment les copieuses parties d’orgue de l’Oratorio de Noël, du Requiem ou de Un musée pour tous Cyprès et Lauriers pour orgue et orchestre, et bien sûr l’illustre Troisième Symphonie. Composée en 1919 dans la foulée de Cyprès et Lauriers et de la Fantaisie pour orgue op. 157, la Prière témoigne d’un regain d’intérêt pour l’orgue deux ans avant la mort du compositeur. À l’orgue s’ajoute le violoncelle, autre instrument prisé par Saint-Saëns qui lui offrit notamment deux sonates, deux concertos et le merveilleux solo du « Cygne », dans Le Carnaval des animaux. La pièce est dédiée au violoncelliste André Hekking, qui venait d’être nommé professeur au Conservatoire de Paris. La Prière est une mélodie au lyrisme doux et méditatif, adaptée si besoin à une exécution liturgique. L’orgue s’en tient au rôle d’accompagnateur et ne recourt que très peu au pédalier, et toujours ad libitum. Ainsi cette pièce (que Saint-Saëns adapta ensuite pour violon et orgue) peut-elle être jouée à l’harmonium, voire au piano. Josef Gabriel Rheinberger, extraits des Six Pièces pour violoncelle et orgue op. 150 Le Liechtenstein, principauté nichée entre la Suisse et l’Autriche, peut s’enorgueillir d’un compositeur de grand talent en la personne de Josef Gabriel Rheinberger. Parti à 12 ans étudier au Conserva- toire de Munich, il ne devait plus quitter la capitale bavaroise, devenant professeur de composition à la toute nouvelle école de musique (1867) et maître de la chapelle de la cour (1877). Malgré le respect que suscitait son nom de son vivant, sa renommée ne lui survécut pas. Trop classique pour les uns (son style restait ancré dans une tradition remontant à Bach et Beethoven), il était beaucoup trop moderne pour le mouvement cécilien, tout-puissant en Bavière, qui menait une réforme de la musique d’église visant à retrouver la pureté des origines et refusa les innombrables motets et messes qu’il composa pour le roi Louis II. Son œuvre pour orgue est considérable : pas moins de deux concertos, vingt villavauban.lu LUN - DIM 10 - 18:00 VEN 10 - 21:00 MAR fermé 9 Josef Gabriel Rheinberger sonates, des préludes et fugues et de nombreuses pièces de caractère, parfois avec hautbois ou violon. Adoptant une écriture de chant accompagné, les trois pièces de l’opus 150 (1887) choisies ici (Abendlied, Pastorale, Elegie) s’accordent aussi bien au violoncelle qu’à leur instrument d’origine, le violon. Tendres et élégiaques, elles forment une belle respiration avant la fougue du Prélude et Fugue sur le nom d’Alain. Maurice Duruflé,Prélude et Fugue sur le nom d’Alain op. 7 À l’instar de son professeur Paul Dukas, Maurice Duruflé laisse une œuvre extrêmement restreinte : quatorze numéros d’opus, et seulement six pour orgue édités de son vivant. Le Prélude et Fugue sur le nom d’Alain naquit en 1942, en hommage à un compositeur de génie trop tôt disparu : Jehan Alain, mort au champ d’honneur en 1940, à 29 ans. Le nom d’Alain est représenté en musique, selon un système d’équivalence reposant sur la notation anglo- saxonne, par les notes la-ré-la-la-fa. Elles forment le premier thème, en triolets de croches, du véloce prélude, ainsi que le sujet de la fugue. Entre les deux volets de ce diptyque, le thème des Litanies d’Alain est longuement cité, et l’irruption soudaine de l’irrationalité, de mesures complexes, d’une modalité irréelle au sein d’une structure minutieusement pesée témoigne du fossé stylistique séparant les deux hommes. Cette arrivée est toutefois habilement préparée par le second thème du prélude ; ce motif incantatoire, écho de celui des Litanies, ressemble plus encore au thème de 10 Maurice Duruflé Cortège et Litanie, de Dupré – que Duruflé remplaçait alors au Conservatoire, et dont Alain avait été l’élève. Duruflé assura lui-même la création de ce diptyque, le 26 décembre 1942, au palais de Chaillot à Paris. Joseph Jongen, Humoresque op. 92 pour violoncelle et orgue Compositeur et organiste liégeois, professeur de fugue puis directeur du Conservatoire royal de Bruxelles, Joseph Jongen est une figure éminente du paysage musical belge de l’entre-deux- guerres. Longtemps, sa notoriété de compositeur se résuma à la Symphonie concertante pour orgue et orchestre, popularisée par le célèbre organiste américain Virgil Fox.