Chronologie Diagnostic archéologique, Saint-Vincent-sur- (56) Moyen âge, Temps Le diagnostic archéologique réalisé sur le site de l’ancienne église de Saint- , Saint-Vincent-sur-Oust, place de la Mairie modernes, époque e contemporaine Vincent-sur-Oust, dont l’édification était attribuée au xv siècle, a apporté quelques informations nouvelles : des éléments architecturaux attestent Sujets et thèmes l’existence d’un édifice plus ancien encore, qui remonterait au xie-xiie siècle. Diagnostic archéologique édifice religieux, Cette chronologie s’accorderait avec celle de la création de la paroisse de sépulture Saint-Vincent-sur-Oust. Malheureusement, l’état d’arasement des murs ne

permet pas une étude très poussée de l’évolution de cette église. archéologique Diagnostic archéologique Diagnostic Mobilier Saint-Vincent-sur-Oust (56) Céramique, monnaie Le cimetière de l’église a été déménagé tardivement au xixe siècle à l’entrée du bourg. Si l’édifice date du xie-xiie siècle, il est fort probable que les premières inhumations en ce lieu datent aussi de cette époque cependant d’opération final Rapport d’opération final Rapport la mauvaise conservation des os et les remaniements successifs des niveaux anciens ne laissent pas espérer d’autres apports substantiels d’informations.

sous la direction de Sandrine Barbeau

Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS 67737 35577 Cesson-Sévigné Tél. 02 23 36 00 40 Inrap Grand Ouest www.inrap.fr juin 2013

Morbihan, Saint-Vincent-sur-Oust, place de la Mairie Diagnostic archéologique

Diagnostic archéologique Diagnostic Saint-Vincent-sur-Oust (56) Rapport final d’opération final Rapport 56239 Code INSEE Code

sous la direction de Sandrine Barbeau 2012-170 Arrêté de prescription de Arrêté Code Inrap Code DA05050901

Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS 67737 35577 Cesson-Sévigné

juin 2013

Sommaire

Données administratives, techniques et scientifiques

6 Fiche signalétique 7 Mots-clefs des thesaurus 8 Intervenants 9 Notice scientifique 10 Localisation de l’opération 11 Arrêté de prescription 17 Projet de diagnostic 20 Projet d’intervention

1. Présentation de l’opération

21 1.1 Localisation 22 1.2 Objectifs et méthodes 22 1.3 Conditions de terrain 22 1.4 Environnement topographique et géologique 22 1.5 Environnement archéologique 24 1.6 Quelques données historiques

Résultats

2. Résultats

29 2.1 Tranchée 1 34 2.2 Tranchée 2 39 2.3 Tranchée 3 40 2.4 Tranchée 4 42 2.5 Tranchée 5 45 2.6 Tranchée 6 48 2.7 étude de la céramique

51 3. Synthèse 53 4. Conclusion 54 Bibliographie

57 Inventaire n° 1 – Inventaire des maçonneries 59 Inventaire n° 2 – Inventaire des US 61 Inventaire n° 3 – Inventaire du mobilier céramique 63 Inventaire n° 4 – Inventaire graphique 65 Inventaire n° 5 – Liste des figures

I. Données administratives, techniques et scientifiques 6 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Fiche signalétique

Localisation Références de l’opération Organisme de rattachement

Région Numéro de l’arrêté de prescription Inrap Grand Ouest Bretagne 2012-170 37 rue du Bignon CS 67737 Département Numéro de l’opération 35577 Cesson-Sévigné Morbihan (56) DA05050901 et Centre archéologique Inrap 37 rue du Bignon Commune CS 67737 Maître d’ouvrage des travaux Saint-Vincent-sur-Oust d’aménagement 35577 Cesson-Sévigné

Adresse ou lieu-dit mairie de Saint-Vincent-sur-Oust Dates d’intervention sur le terrain place de la Mairie

Nature de l’aménagement préparation/diagnostic Codes construction d’une mairie du 03/04/2013 au 11/04/2013 code INSEE post-fouille 56239 Opérateur d’archéologie du 15/04/2013 au 26/04/2013 Inrap Grand Ouest

Coordonnées géographiques et altimétriques selon le système Responsable scientifique de national de référence l’opération Sandrine Barbeau, Inrap x : 1314000 y : 7179500 z : 55 m NGF

Références cadastrales

Commune Saint-Vincent-sur-Oust

Année 2012 section(s) AA parcelle(s) 147

Propriétaire du terrain commune de Saint-Vincent-sur-Oust I. Données administratives, techniques et scientifiques 7

Mots-clefs des thesaurus

Chronologie Sujets et thèmes Mobilier

nb Paléolithique édifice public Industrie lithique Inférieur édifice religieux Industrie osseuse Moyen édifice militaire Céramique Supérieur Bâtiment Restes Mésolithique et épipaléolithique Structure funéraire Végétaux Néolithique Voirie Faune Ancien Hydraulique Flore Moyen Habitat rural Objet métallique Récent Villa Arme Chalcolithique Bâtiment agricole Outil Protohistoire Structure agraire Parure âge du Bronze Urbanisme Habillement Ancien Maison Trésor Moyen Structure urbaine Monnaie Récent Foyer Verre âge du Fer Fosse Mosaïque Hallstatt (premier Âge du Fer) Sépulture Peinture La Tène (second Âge du Fer) Grotte Sculpture Antiquité romaine (gallo-romain) Abri Inscription République romaine Mégalithe Empire romain Artisanat Haut-Empire (jusqu’en 284) Argile : atelier Études annexes Bas-Empire (de 285 a 476) Atelier époque médiévale Géologie haut Moyen âge Datation Moyen âge Anthropologie bas Moyen âge Paléontologie Temps modemes Zoologie époque contemporaine Botanique ère industrielle Palynologie Macrorestes An. de céramique An. de métaux Aca. des données Numismatique Conservation Restauration 8 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Intervenants

Intervenants administratifs

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Christian Cribellier, SRA Ingénieur d’étude Prescription et contrôle scientifique Arnaud Dumas, Inrap Administrateur Mise en place et suivi de l’opération Michel Baillieu, Inrap AST Bretagne Mise en place et suivi de l’opération Thomas Arnoux Assistant AST Mise en place et suivi de l’opération

Équipe de fouille

Prénom Nom, organisme d’appartenance Fonction Tâches affectées dans le cadre de l’opération Sandrine Barbeau, Inrap Chargée d’opération et de recherche Responsable scientifique Frédérique Gorain, Inrap Technicienne Fouille et enregistrement Cellule topographique Inrap Grand Ouest Topographie Relevés et plans

Équipe de post-fouille

Prénom Nom, organisme d’appartenance Fonction Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Sandrine Barbeau, Inrap Chargée d’opération et de recherche Responsable scientifique Yoann Dieu, Inrap Céramologue Étude du mobilier céramique Mathilde Dupré, Inrap Dessinatrice DAO-PAO I. Données administratives, techniques et scientifiques 9

Notice scientifique

Le diagnostic archéologique réalisé sur le site de l’ancienne église de Saint-Vincent-sur-Oust, dont l’édification était attribuée au xve siècle, a apporté quelques informations nouvelles : des éléments architecturaux attestent l’existence d’un édifice plus ancien encore, qui remonterait au xie-xiie siècle. Cette datation s’accorderait avec celle de la création de la paroisse de Saint-Vincent-sur-Oust. Malheureusement, l’état d’arasement des murs ne permet pas une étude très poussée de l’évolution de cette église. Si, à l’extérieur de la tranchée 6, des lambeaux de sols de l’époque moderne sont encore présents, aucun niveau de sol n’a cependant été observé à l’intérieur de l’édifice.

Le cimetière de l’église a été déménagé tardivement au xixe siècle à l’entrée du bourg. Si l’édifice date du xie-xiie siècle, il est fort probable que les premières inhumations en ce lieu datent aussi de cette époque cependant la mauvaise conservation des os et les remaniements successifs des niveaux anciens ne laissent pas espérer d’autres apports substantiels d’informations. 10 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Localisation de l’opération

Région : Bretagne N Département : Morbihan (56) Commune(s) : Saint-Vincent-sur-Oust Adresse/Lieu-dit : place de la Mairie Coordonnées géographiques et altimétriques : x : 1314000 Rennes y : 7179600 z : 55 m NGF Saint-Vincent- Section(s) et parcelle(s) : AA 147 sur-Oust

200 20 4060 80 100 km

0 250 m 1 km 2 km © IGN 2012 – www.geoportail.gouv.fr/mentions-legales 1/25 000 I. Données administratives, techniques et scientifiques 11

Arrêté de prescription 12 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie I. Données administratives, techniques et scientifiques 13 14 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie I. Données administratives, techniques et scientifiques 15 16 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie I. Données administratives, techniques et scientifiques 17

Projet de diagnostic 18 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie I. Données administratives, techniques et scientifiques 19 20 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Projet d’intervention I. Données administratives, techniques et scientifiques 21

1. Présentation de l’opération

1.1 Localisation

Saint-Vincent-sur-Oust est une commune du Morbihan situé en limite du département d’Ille-et-, à 8 km au nord-ouest de Redon. L’opération s’est déroulée en plein centre du bourg, sur la place de la Mairie, à l’empla- cement d’une ancienne église démolie au début du xxe et sur lequel ont été construites deux mairies successives (Fig. 1).

Fig. 1 Localisation du diagnostic sur le fond de cadastre actuel.

X=1314.000 X=1314.100

Y=7179.500

l a M a i r d e i e

c e l a p 2

147

5 6 3

1

4

Y=7179.400

0 10 50 100 m 22 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

1.2 Objectifs et méthodes

Le projet de construction d’une nouvelle mairie sur cette place se superpose aux vestiges de l’ancienne église, attestée dès le xve siècle et qui figure sur le cadastre de 1813, entourée de son cimetière. Elle pourrait avoir des origines plus anciennes. L’objectif de l’opération était donc de connaître l’état de conservation des vestiges et d’apporter des éléments de chronologie sur la fondation de l’édifice et l’origine de son cimetière.

Six tranchées ont été ouvertes à l’aide d’une pelle à pneu de 13T munie d’un jeu de godets lisses de 0,60 m et 2 m. Leur emplacement a été déterminé en fonction des réseaux existants et des structures des deux mairies successives installées en travers des fondations de l’ancienne église.

Les tranchées, murs, autres structures (sépultures et structures en dehors des murs) et us. ont été enregistrés de 1 à n. sur toute l’opération. Leur relevé a été effectué au théodolite.

Cette opération a été menée par une équipe de deux archéo-logues, un topographe et un conducteur d’engin sur 7 jours.

La superficie ouverte totale est de 152 m², soit 12 % de la surface prescrite.

1.3 Conditions de terrain

On peut noter un taux de pluviométrie particulièrement élevé durant cette intervention. Des structures ennoyées n’ont pas été testées dans les tranchées 2 et 3. Ces conditions étaient également difficiles pour une fouille fine des sépultures mal conservées par ailleurs.

1.4 Environnement topographique et géologique

Le bourg de Saint-Vincent-sur-Oust est installé sur un plateau culminant à 56 m d’altitude (NGF) bordé au nord et à l’est par l’Oust et au sud ouest par la rivière de l’. Il est situé sur des granites orthogneissiques des Landes de Lanvaux. Le granite des landes de Lanvaux présente d’importantes variations de faciès en relation avec le phénomène de cataclase. La mise en place de ce massif date d’environ 430 MA (Fig. 2).Le substrat rencontré sur le terrain est constitué par une arène granitique à caractère argileux par endroit présentant une légère pente depuis le nord-est vers le sud-ouest.

1.5 Environnement archéologique

Seulement 6 indices de sites sont inscrits à la carte archéologique pour cette commune (Fig. 3). Le premier mentionné correspond à un village déserté médiéval à la « Chapelle saint Yves » à l’est du village de Saint-Vincent-sur- Oust.

Non-localisée avec précision, une pièce d’or de l’époque de Dioclétien a été ramassée auprès d’une butte circulaire d’un diamètre de 3 m constituée de pierres liées au mortier.

En 2010, au sud-ouest de Saint-Vincent, un chemin et une exploitation agricole de l’âge du Fer/Antiquité ont été repérés en prospection aérienne à la Ville Bogé. Il s’agit d’un ensemble d’enclos emboités, organisés à partir d’une structure centrale à large fossé. Il se positionne le long d’une voie I. Données administratives, techniques et scientifiques 23

granite leucocrate des Landes de Lanvaux : Faciès cataclasé (Lanvaux III) anticlinorium de Lanvaux, Groupe de Bains-sur-Oust, Briovérien à Arénigien : zone à dominante gréseuse/zone à dominante silteuse granites orthogneissique des landes de Landvaux 0 250 m 1 km 2 km 1/25 000

Fig. 2 L’environnement géologique de la commune de Saint-Vincent-sur-Oust.

1

2

3 4

5

1 – Bilaire © IGN 2012 – www.geoportail.gouv.fr/mentions-legales 2 – la Cavalonnière/le Champ D’En Haut : occupation gallo-romaine 0 250 m 1 km 2 km 3 – chapelle Saint-Yves : Moyen Âge 4 – la Bogerie/les Champs du Four : occupation gallo-romaine 1/25 000 5 – la Ville Boze : chemin âge du Fer/gallo-romain

Fig. 3 Les indices archéologiques repérés sur la commune de Saint-Vincent-sur-Oust. 24 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

gauloise de direction nord/sud sur laquelle se greffe un second itinéraire venant de l’est.

En limite nord-ouest de la commune à Bilaire, des céramiques et fragments de tegulae ont été ramassés en surface. Le gisement semble érodé. Un autre gisement de surface de la même période a été découvert en prospection pédestre au sud-ouest de la commune à la Bogerie ou le Champ du Four.

Le sixième site se rapporte à l’époque médiéval, il est situé à la Cavalonnière, le Champ d’en Haut au nord-est de Saint-Vincent. Il s’agit d’un gisement de surface.

1.6 Quelques données historiques

L’actuelle église de Saint-Vincent-sur-Oust, construite entre 1899 et 1904, remplace l’ancienne église qui occupait la place de la mairie (Fig. 4). Cette dernière, dont le clocher menaçait de s’effondrer, est rasée au début du xxe siècle avec l’aide des villageois selon les souvenirs des anciens du village (Fig. 5 et Fig. 6). Une première mairie est construite en travers des anciennes fondations. Elle sera elle-même agrandie dans les années 70 (Fig. 7).

Saint-Vincent-sur-Oust est une ancienne trêve1 de . Elle possédait elle-même sa propre trêve, Saint-Perreux. « Saint-Vincent suivit le sort de Peillac, en entrant dans la seigneurie et le territoire de Rieux et dans la sénéchaussée de Ploërmel. Son érection en paroisse semble pouvoir se rapporter à la restauration religieuse de la fin du xe siècle ou du commencement du xie. L’église paroissiale est dédiée à Saint-Vincent, diacre martyrisé à Valence en 304 » rapporte Jean-Marie Le Mené dans son histoire des paroisses (Le Mené 1895). Il donne en outre dans ce chapitre quelques détails sur ses transformations et son apparence : des restes d’architecture ogivale, un vitrail de couleur avec les armes des Rieux, la reconstruction du transept sud en 1629, la construction du transept nord en 1828. Le chevet était percé d’une grande fenêtre en tiers-point dont le réseau flamboyant a disparu. Un cadran solaire extérieur portait jadis les armes de J. Huchet de la Villechauve, recteur de Saint-Vincent-sur-Oust de 1721 à 1736.

Le Mené indique également qu’il n’existait pas de chapelle publique sur Saint-Vincent. Suit une liste de chapellenies et de frairies. Le presbytère se trouvait ainsi au sud du bourg. À la Révolution, Sain-Vincent perd sa trève et devient commune du canton de Peillac en 1790. Suite au refus du recteur de prêter le serment schismatique, le presbytère, sa métairie et les biens des chapellenies sont vendus. Saint-Vincent est rétablie paroisse succursale en 1802. Un nouveau presbytère sera construit dans le bourg en 1820.

Autres informations concernant les modifications de l’église du xve : « L’église fut pavée à neuf en 1705 aux frais du recteur Bonneaventure Dubois et en 1712 son pignon occidental reçut d’importantes réparations » écrit l’Abbé Luco dans son article sur les paroisses paru dans le BSPM en 1883.

1 Une trève est un terme qui désigne en Bretagne une subdivision de paroisse rendue nécessaire par les importantes superficies qu’elles avaient lors de leur création. Elle peut comprendre plusieurs hameaux et est toujours pourvue d’une chapelle, à laquelle étaient attachés des droits spéciaux, facilitant l’exercice du culte : la trêve, toujours éloignée de l’église paroissiale, était une annexe, une succursale, plutôt qu’une division de la paroisse (source : Dictionnaire Topographique du département du Morbihan par Louis Rosenzweig, Paris 1870) I. Données administratives, techniques et scientifiques 25

0 50 100 200 m 1/2500

Fig. 4 Le plan de la première église sur le cadastre de 1813. L’église actuelle possède un vitrail de 1554 représentant Saint-François recevant les stigmates du Christ, un meuble à étagère fabriqué avec les sablières et entraits sculptés de l’ancienne église portant la date de 1629.

Deux statuettes en bois polychrome, également de cette époque, sont conservées par la commune. Et sur la place de la mairie se tient encore un calvaire daté du xve, dernier vestige de cette époque et qui a été lui-même déplacé au moment de la construction de la mairie.

Fig. 5 L’église de Saint-Vincent-sur-Oust à la fin du xixe siècle. 26 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Fig. 6 L’église de Saint-Vincent-sur-Oust au début du xxe siècle.

Fig. 7 La première mairie construite à l’empla- cement de l’église de Saint-Vincent-sur-Oust. II. Résultats 28 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Tr. 2 M5 M2 M4

M3 M1

M15 Tr. 5 M9 M9 M18 m a i r i e M11 M11 M10 M17 Tr. 3 M10 M12 M7 M8 M16 M12 M13 M13 Tr. 6

Tr. 1

mur mur de la mairie sépulture

Tr. 4 1/250

Plan de l’église (1891)

1/250

Fig. 8 Plan des sondages à l’emplacement de l’ancienne mairie et superposition des tranchées de diagnostic et du plan de l’église de 1891. ci-dessus II. Résultats 29

2. Résultats

Les 6 tranchées de diagnostic réalisées autour de la démolition de la mairie ont permis de retrouver en partie les fondations de l’ancienne église (Fig. 8). Le diagnostic a apporté quelques informations nouvelles sur l’évolution de l’édifice et a permis une évaluation de l’état de conservation des sépultures mises en évidence à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment.

2.1 Tranchée 1

La tranchée 1, longue de 14 m et large de 2 m, a été réalisée au nord de l’emprise, sous l’ancien parking de la mairie. Elle a permis de mettre en évidence une partie des fondations du porche d’entrée et le départ des murs gouttereaux nord et sud de l’église (Fig. 8).

Le substrat a été atteint au nord de la tranchée pour vérifier la profondeur et la conservation des vestiges et plus particulièrement des sépultures en dehors de l’édifice.

À l’intérieur du bâtiment, un petit sondage a été réalisé pour relever la présence éventuelle d’un niveau de sol plus ancien.

Les maçonneries sont conservées à partir de 54,25 m d’altitude (NGF), directement sous un remblai de gros gravier rouge épais d’une dizaine de centimètres présent sous le bitume du parking. Un petit niveau gris mélangé à du mortier jaune extrêmement compact recouvre l’espace entre les pierres des murs en surface. Épais de moins de 5 cm, il scelle la phase de démolition du bâtiment au début xxe siècle. Les deux murs est-ouest (M9 et M13) distants de 6 m sont chaînés à angle droit à un large mur nord-sud M10 étendu à l’ouest par des maçonneries M11 et M12 (Fig. 9, Fig. 10 et Fig. 11).

Du mur M9, large de 0,90 m, ne subsistent que deux niveaux de pierre en fondation (Fig. 12). Il est constitué de gros blocs équarris de granite, schiste et quelques rares quartz, d’une taille moyenne de 0,40 m. Les plus gros blocs sont placés en parement et un blocage de pierres plus petites occupent l’espace central du mur. Les pierres sont liées par une terre argileuse ocre. La première assise repose sur un niveau argilo-sableux gris-jaune (us 24, Fig. 13).

Le mur nord-sud M10, chaîné aux murs gouttereaux M9 et M13, est composé des mêmes matériaux, blocs de granite, schiste et quartz. Plus large que M9, il fait 1,40 m et il est conservé en fondation sur trois niveaux d’assises. La première est posée sur un petit niveau argileux gris (us 24), (Fig. 13 et Fig. 14). La tranchée de fondation, étroite, entame d’une dizaine de centimètre le substrat argileux jaune. Elle est comblée avec une argile limoneuse grise à gris jaune contenant quelques petits cailloux et éclats d’ardoises (us 24). Les pierres en surface sont recouvertes de mortier de chaux jaune. En surface sur la longueur du mur à 54,39 m NGF, deux gros blocs de granit équarris d’un gabarit supérieur à 0,50 m encadrent une surface de petits fragments d’ardoise disposés à plat. 30 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

1

2 3 M9 M9

M11 M10

M12

M13 M10

Tr. 1

M11

Fig. 9 Détail du chaînage des murs M9 et M10 (tranchée 1).

M9

M11 M10

Fig. 10 Détail du chaînage des murs M9, M10 et M11 (tranchée 1).

M10

M12 M13

Fig. 11 Détail du chaînage des murs M9 et M12 (tranchée 1). II. Résultats 31

M10

M9

M9

Fig. 12 Vue de détail du mur M9 et de ses fondations (tranchée 1). L’espace entre ces blocs correspond approximativement à l’ouverture de l’entrée.

Les maçonneries M11 et M12 n’ont été vues que partiellement. M11, en surface, est une maçonnerie est-ouest d’1,80 m de large qui se rattache à M10 avec deux renforcements aux angles d’environ 0,40 m de côté.

M12 est le symétrique de M11 à l’angle sud du bâtiment mais sans les renforcements aux angles. M12 est conservé sur 4 à 5 assises de haut.

Construit de la même façon que M9 et M10, monté avec des blocs de granit et schiste liés à la terre et disposés en lits d’assises irréguliers, il est arasé à 54,25 m (NGF).

M13 relevé en surface sur une petite longueur de 0,60 m présente les mêmes caractéristiques que M9.

Le plan de maçonneries mis au jour dans la tranchée 1 révèle quelques petites irrégularités de détails par rapport au plan de 1891 (Fig. 8) que l’on peut peut-être rapprocher des travaux mentionnés par l’abbé Luco (abbé Luco 1883) concernant des réparations importantes effectués à cet endroit en 1712. La photo du porche d’entrée révèle bien une architecture du xviiie siècle avec une haute entrée, une ouverture ronde type œil de bœuf et sa toiture.

Les maçonneries découvertes dans la tranchée 1 correspondent à la base du bâtiment dans une phase plus ancienne que les travaux du xviiie n’ont peut- être pas affectées.

À l’intérieur de ce bâtiment, à proximité de l’entrée, le sondage effectué jusqu’au substrat atteint à environ 0,70 m sous le niveau de sol actuel, a mis en évidence un petit niveau de limon verdâtre (us 22, Fig. 13 et Fig. 14) à 54,17 m(NGF) qui vient s’appuyer contre la tranchée de fondation. Il pourrait correspondre à la préparation d’un sol dont on n’a plus la trace.

Il marque une limite entre deux couches de remblai limoneux sableux légèrement argileux, l’une brun-gris avec des os et de rares petits fragments d’ardoise (us 21) et l’autre grise avec des boulettes d’argile jaune contenant de petits fragments d’os et d’ardoises (us 23). La limite très marquée entre ces deux remblais semble indiquer qu’il n’y pas eu de remaniements en profondeur pour l’installation de sépultures à cet endroit à la différence du chœur comme on le verra plus loin. 32 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

E Tranchée 1, coupe 1 O niveau de démolition 54,20 m NGF 23 22 M10 24 21

21 : limon sableux brun-gris, fragment de schiste ardoisier, ossements 22 : limon sbleux gris-verdâtre 23 : limon sableux gris, petits fragments de schiste, ossements 24 : argile limoneuse, petits cailloux et éclats de schiste ardoisier (tranchée de fondation)

S-S-O Tranchée 1, coupe 2 N-N-E remblai moderne 54,20 m NGF

M9 26 25 25 27 28 24 24 : argile limoneuse, petits cailloux et éclats de schiste ardoisier (tranchée de fondation) 25 : limon sableux gris foncé, nombreux fragments d’ardoise 26 : limon sablo-argileux gris (fosse de sépulture) 27 : limon sablo-argileux gris-jaune (fosse de sépulture) 0 50 cm 1 2 m 28 : limon sableux clair, fragments d’ardoise

Fig. 13 Coupes dans la tranchée 1.

1 coupe 2 2 3 M9

M11 M10 coupe 1

M12 M10

M13

Tr. 1

Fig. 14 Détail de la coupe 1 (tranchée 1).

M10

Fig. 15 Détail des fondations du mur M10 (tranchée 1). II. Résultats 33

Ces différentes couches n’ont pas livré de mobilier archéologique susceptible de les dater.

Le sol même de l’église du xviiie a été récupéré et les murs arasé jusqu’aux fondations.

Les sépultures La coupe stratigraphique nord-sud (coupe 2, Fig. 13) réalisée au nord de ce mur, montre deux couches de limon sableux gris foncé à gris clair (us 25 et us 28) d’une cinquantaine de centimètres d’épaisseur au-dessus du substrat de part et d’autre de deux fosses probablement sépulcrales aménagées avec des blocs (us 26 et us 27, Fig. 16). Aucun ossement ni mobilier céramique n’est sorti au décapage. Ces deux fosses aménagées entrevues en coupes paraissent bien arasées et perturbées par l’aménagement du parking.

L’us 26, un limon argileux gris foncé comportant des traces veinées de couleur rouille étaient extrêmement compact. Dans le fond de la tranchée,

Fig. 16 Vue de la coupe 2 et des sépultures en fond de sondage (tranchée 1).

Fig. 17 Fosses de sépultures dans la tranchée 1. 34 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

installées dans le substrat argileux jaune, des fosses d’inhumation se recoupent les unes-les autres. Elles sont toutes orientées est-ouest.

Les os quand ils étaient présents étaient dans un état de conservation plus que médiocre. Ils n’ont pas été prélevés. Pour la sépulture la plus au nord, les traces des parois d’un cercueil avec l’empreinte des poignées étaient visibles (Fig. 17).

2.2 Tranchée 2

La tranchée 2 a été réalisée à l’est de l’emprise, le long des fondations de l’ancienne mairie. Elle fait 10 m de long pour 3 m de large (Fig. 18). Les premières maçonneries sont apparues à environ 0,30 m de profondeur sous un niveau hétérogène composé de terre végétale, blocs de schiste et fragments d’ardoise (us 33) et un petit niveau de limon sableux brun clair contenant lui aussi quelques blocs (us 34) (Fig. 19).

Fig. 18 Vue générale de la tranchée 2.

M5

M2

M1

M3

Le mur M1 orienté nord sud fait 0,90 m de large. Recoupé par les fondations de la mairie au sud, il est conservé sur 4 m de long et forme un angle droit avec le mur M2 auquel il est chaîné à son extrémité nord (Fig. 20). Il est composé de gros blocs de granite, quartz et schiste liés avec une terre argileuse ocre. Les joints sont très fins. Comme le mur M9, il est constitué de blocs équarris d’une taille de 0,50 à 0,20 m disposés en assises irrégulières en parement et d’un blocage central. Les fondations du mur II. Résultats 35

coupe 4

F9 M5 coupe 1 F8 F7 M4

coupe 3 M2 Tr. 2 M6 M1 coupe 2 M3

0 1 5 10 m 1/200

Tranchée 2, coupe 1 Tranchée 2, coupe 2

N-N-E S-S-O 54,20 m NGF N-E S-O 54,60 m NGF 6 31 30 29 4 M2 3 2 29 : arène granitique (substrat) 1 30 : limon argilo-sableux gris, quelques blocs 1 : limon argilo-sableux gris 5 de granite (tranchée de fondation) 2 : argile grise mêlée d’argile ocre, nombreux gros blocs de granite 31 : limon argilo-sableux gris-brun hétérogène, 3 : ardoise posée à plat blocs, fragments d’os 4 : limon argilo-sableux gris et ocre-jaune, hétérogène, fragments de granite 5 : limon argileux gris compacte, gros blocs de granite (comblement tranchée de fondation) 6 : argile sableuse brune, hétérogène, fragments de granite, d’os

54,67 m NGF N-O Tranchée 2, coupe 3 S-E 33 34 34 34 35 M4 37 M3

37 : limon sableux gris-jaune, blocs, os, résidus de chaux, petits fragments d’ardoise 35 : limon sableux gris clair, mortier de chaux jaune, blocs (démolition) 34 : limon sableux brun clair, rares blocs 33 : terre végétale mêlée de blocs de schiste

Tranchée 2, coupe 4

O-N-O 48 49 remblai moderne E-S-E

M5 50 44/F9 43 47 42 42 : limon sableux gris-jaune, inclusions de schiste 50 : limon sableux gris à gris-jaune, petits blocs 47 : limon argilo-sableux gris à gris-jaune, cailloutis 43 : limon sableux gris-jaune, résidus de mortier jaune, blocs 49 : limon sableux gris 48 : fragments d’ardoise (démolition) 0 50 cm 1 2 m 44 : limon gris mêlé de blocs

Fig. 19 Plan et coupes de la tranchée 2. reposent sur l’arène granitique à peine entamée d’une dizaine de centimètre. Il est conservé sur une hauteur maximum de 0,70 m.

Un petit contrefort M6 de 0,90 m de long et 0,25 m de large est lié au mur M1 côté est à 2 m de l’angle M1-M2. Cette construction caractéristique de l’art roman et marqueur chronologique fiable daterait l’édification de ce chevet plat du xie-xiie siècle (Guigon 1998) (Fig. 21).

Parallèle au mur M1 dont il est distant d’1,70 m, le mur M3 est présent pour une petite partie dans l’angle sud-est de la tranchée. Il apparaît assez haut, directement sous des remblais récents graveleux, terreux (us 33 et us 34) (Fig. 22). Il fait 0,80 m de large et visible sur 2,50 m de long. Bien que les blocs de granite et schiste équarris qui marque sa construction soient liés à la terre comme les autres murs, on a noté la présence de mortier de chaux jaune sur des pierres notamment des dalles taillées de schiste et de granite, ainsi que dans le niveau de démolition du mur relevé en coupe (us 35) (Fig. 19). Cette maçonnerie M4 correspond à une partie du mur d’une extension du chevet vers l’est que l’on voit sur le plan de 1891 (Fig. 8). Les angles sont arrondis. L’utilisation de ces blocs taillés et la chaux marque peut-être l’emplacement de l’ouverture pratiquée dans ce mur.

Le mur est-ouest M4 apparaît sous un remblai graveleux terreux de 0,15 cm (us 33). Situé en limite de tranchée, il a été observé sur une 36 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

M1

M2 M9

M6

M1

M4

Fig. 21 Vue du contrefort du mur M1 (tranchée 2).

Fig. 20 Angle des murs M1 et M2 (tranchée 2).

Fig. 22 Vue du mur M3 (tranchée 2). II. Résultats 37

M4

M1

Fig. 23 Liaison des murs M1 et M4 (tranchée 2).

très courte distance. Large d’environ 0,80 m, il est construit dans le prolongement de M2 accolé à l’angle de M1-M2. Il est composé de blocs de granite, schiste et grès liés à la terre. Bien que la relation avec M3 n’ait pas été observée, il constitue a priori le départ de cette phase d’extension du chevet de l’église (Fig. 23).

À 3,90 m de l’angle M1-M2, le mur M5 part à angle droit. Il fait jusqu’à 1 m de large et a été suivi sur 3,60 m de long à l’extrémité nord de la tranchée où il amorce un angle vers l’ouest. Conservé sur 0,40 à 0,50 m de hauteur. Ses fondations font apparaître une technique de construction identique aux murs M1, M2, M3 et M4 avec l’utilisation des mêmes matériaux pour l’appareillage, une pose d’assises en lits irréguliers et l’argile limoneuse ocre-jaune comme liant. Ce mur M5 appartient au transept nord rajouté à l’édifice en 1828.

Dans la partie sud de la tranchée le décapage s’est arrêté au niveau de l’arasement des murs M1, M2, M3 et M4. Entre les murs M3 et M4 la coupe 3 indique le niveau de démolition et d’arasement des murs M3 et M4 marqué par des fragments d’ardoise à plat sur le niveau supérieur de l’us 37 (54,52 m NGF) (Fig. 19). La couche de remblai us.37, hétérogène, composée d’un limon sableux gris jaune contient quelques blocs, résidu de chaux et petits fragments d’ardoise ainsi que des ossements humains. Trois fragments de céramique datés du xie-xiie siècle ont été ramassés dans ce niveau. Les ossements, un fémur adulte, un humérus et radius et un fragment de crâne appartiennent à deux individus minimum.

Au sud du mur M1, les niveaux étaient très perturbés par le passage du réseau d’assainissement de la mairie. Le sondage réalisé à l’angle de M1- M2 jusqu’au substrat a permis néanmoins d’identifier deux couches de remblais (us 29 et us 31), des limons sableux argileux gris à gris jaune, riche en arène granitique pour l’us 29 (Fig. 19). Ils ont livré un fragment d’os animal et deux fragments de céramique, l’un du xie-xiie siècle, l’autre daté du xive-xve. Une monnaie du xviie a été ramassée dans l’us 31. L’us 30 correspond à la tranchée de fondation du mur M1. Aucun aménagement de sol n’a été relevé. Dans le fond de la tranchée, plusieurs fosses sépulcrales se détachaient du substrat jaune (Fig. 24). Ennoyées dès le deuxième jour par les fortes pluies, elles sont restées sous l’eau jusqu’à la fin de l’intervention et n’ont pas pu être testées. 38 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

M1

M2

M5

Fig. 24 Vue générale de la tranchée 2.

Il en va de même pour les structures F7, F8 et F9 apparues au fond de la tranchée au nord du mur M2. La première correspond à une petite fosse charbonneuse de 0,30 m par 0,40 m. La deuxième, une fosse ovale longue de 0,90 m par 0,50 m de large contenant des blocs en surface pourrait correspondre à une petite sépulture.

La fosse F9 en limite de tranchée présentait des similitudes dans son remplissage avec F8. Dans la coupe elle apparait comme un amas de pierres de petit module (entre 5 et 15 cm) dans un limon sableux brun gris (us 44). Les pierres sans être maçonnées sont agencées de façon ordonnée. Mur ou fosse, sa nature reste indéterminée.

L’arène granitique présente à 54,17 m NGF, creusée de plusieurs fosses sépulcrales est recouvert d’un remblai de limon sableux gris à gris-jaune hétérogène (us 47 et us 42) et une couche de démolition us 43 composée de petits blocs et gros graviers dans une matrice limono-sableuse gris jaune.

Au décapage dans ces remblais (us 42, us 47) ont été ramassés une scorie, un fragment de fémur, un fragment de crâne, un clou, un fragment de mandibule et deux fragments de céramique datés du xive-xve siècle.

Même incomplètes, les informations fournies par l’ouverture de cette tranchée sont importantes. Elles suggèrent l’existence d’un édifice avant le II. Résultats 39

xve dont les reprises et extensions successives ont laissé des traces au niveau des fondations. Cependant, aucun niveau de sol n’a été observé dans cette tranchée. L’état des sépultures reste inconnu dans ce secteur, faute d’avoir pu les tester.

Le mobilier céramique, peu abondant, est daté du xie-xiie siècle et du xive- xve siècle.

2.3 Tranchée 3

Ouverte au sud de la mairie, le long de l’ancien bâtiment, la tranchée est longue de 12 m par 2 m. Les différents réseaux ont ici fortement perturbé les niveaux archéologiques. Les fondations M16, M17 et M18 mises au jour sont toutes incomplètes. Elles apparaissent entre 54,36 m et 54,50 m NGF.

À l’extrémité est, un ensemble de gros blocs de granite et schiste complètement déstructurés sont apparues dans le prolongement de M3.

La tranchée d’assainissement de la mairie, un regard pour les eaux de pluie et les racines d’un arbre ont considérablement détruit l’information archéologique dans ce secteur. Entre la tranchée et le mur de mairie, l’alignement est-ouest de gros blocs taillés, M18, semble bien correspondre au retour du mur gouttereau sud de l’église (Fig. 25).

Tr. 2

M18

Tr. 3

M17 M18 M16

M18

M17

M16

Fig. 25 Vues générales de la tranchée 3. 40 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

À 3 m vers l’est, le mur M17, orienté nord sud, fait entre 1 m et 1,15 m de large. Il est construit de la même façon que les murs précédents : des gros blocs de granite et schiste équarris en parement, liés à la terre argileuse ocre jaune avec un blocage central de pierres plus petites.

M17

M16

Fig. 26 Angle des murs M16 et M17 (tranchée 3).

Il est chaîné avec M16 dont seul subsiste un petit alignement de trois blocs pour permettre de donner une direction à cette maçonnerie. D’autres blocs en vrac sont nivelés dans le reste de l’extrémité de la tranchée. M16-17 correspond à un angle du transept sud (Fig. 26).

L’espace entre M17 et M18 est occupé par un remblai limoneux sableux gris contenant de nombreux fragments d’ardoise et des os en grand nombre sans connexion visible (us 41). La densité des ossements à cet endroit fait penser à un ossuaire. Il n’a pas été possible de pratiquer un nettoyage suffisamment fin pour pouvoir le démontrer. L’us 41 a livré une monnaie (datation en cours).

Au pied des maçonneries M17-M16 trois fosses sépulcrales ont été relevées dont l’une présentait les traces d’un coffre en bois. Elles ont un comblement en surface limoneux sableux gris à gris vert avec des fragments d’ardoise et d’os.

Aucun sol en place n’a été relevé. Exceptés quelques fragments de céramique contemporaine, aucun mobilier céramique n’a été ramassé.

2.4 Tranchée 4

La tranchée 4, longue de 5 m et large de 2 m a été réalisée dans l’angle de la place de la mairie. Le substrat a été atteint à 0,80 m de profondeur sous le niveau actuel. Les différentes couches relevées dans cette tranchée présentent un caractère très argileux (Fig. 27).

Sous le remblai graveleux rouge du parking d’une quinzaine de centimètre d’épaisseur et un niveau de limon argileux gris avec des boulette argileuse jaune hétérogène contenant des fragments de granite, schiste et ardoise (us 32), une maçonnerie carrée orientée est-ouest, d’1,50 m de côté, a été mise au jour. Elle est composée des gros blocs de granites et schiste long de 0,50 m, grossièrement équarris disposés jointivement sur le pourtour. II. Résultats 41

coupe 1

M14, puits Tr. 4

mur 0 1 5 10 m sépulture

Tranchée 4, coupe 1 S-O N-E remblai moderne 54,07 m NGF 32 32 32

32 36

sépultures 32 : limon sableux légèrement argileux gris foncé 36 : limon sableux brun-gris 0 50 cm 1 2 m Fig. 27 Plan et coupe de la tranchée 3.

L’intérieur est comblé par des blocs de taille plus petite et de terre argileuse ocre jaune. Cette structure est installée dans l’us 32 et dans une couche de limon argileux gris-jaune plus clair également hétérogène contenant moins de fragments de blocs et d’ardoise (us 36). Cette structure maçonnée pourrait correspondre à un puits (Fig. 28).

Plusieurs fosses sépulcrales sont apparues à environ 0,60 m sous le niveau actuel. Elles entament le substrat. Les différents remplissages se recoupent.

Les plus anciennes se distinguent par un remplissage limoneux argileux gris brun plus clair et moins chargé en fragments d’ardoise que les creusements plus récents (Fig. 29). Des traces linéaires sombres de coffre en bois ont été observées pour l’une des sépultures. Le remblai de la fosse sépulcrale 13 a livré une médaille et des clous. Des ossements sont apparus au moment du nettoyage de la fosse mais elle n’a pas pu être fouillée complètement en raison des conditions météorologiques.

La couche supérieure (us 32) se présente comme un épais remblai vierge d’ossement, de dalle mortuaire ou de toute trace de fosse sépulcrale. Toute cette partie de l’ancien cimetière de l’église a probablement été bouleversée lors de son déplacement au milieu du xixe siècle.

Seules les inhumations les plus profondes ou les plus anciennes ont été préservées lors de cette opération.

Fig. 28 Vue du puits (tranchée 3). Fig. 29 Vue des fosses d’inhumation dans le fond du sondage (tranchée 3). 42 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

2.5 Tranchée 5

Une fenêtre d’environ 5 m par 4 m a été ouverte à l’intérieur de l’ancienne mairie, ce qui correspond au chœur de l’ancienne église. Sous le niveau de démolition du sol de la mairie qui se situe à 54,80 m (NGF), une couche de remblai très hétérogène de gravier et de limon brun (us 46) recouvre des remblais de démolition (us 19 et us 20) (Fig. 30). Ces couches reposent sur les vestiges d’une maçonnerie (M15) et tout un niveau de remblais (us 45 et us 53).

Fig. 30 Plan et coupe de la tranchée 5. coupe 1

14 M15

15

Tr. 5 mur 0 1 5 10 m sépulture

Tranchée 5, coupe 1 N-O S-E 46 19 54,55 m NGF M15 45 53

sep.14 sep.15 54 53 : limon sableux brun-jaune, ardoise, cailloux 45 : limon sableux gris 54 : limon sableux brun à gris, céramique 19 : limon sableux brun-jaune, blocs et fragments d’ardoise 46 : limon sableux gris-jaune, fragments de blocs et ardoise

0 50 cm 1 2 m

M15

Sep. 14 Sep. 15

M15

Fig. 31 Le mur M15 (tranchée 5). Fig. 32 Vue de la coupe et des sépultures en fond de sondage (tranchée 5). II. Résultats 43

Fig. 33 La sépulture 15 (tranchée 5).

Plusieurs fosses de sépultures ont été observées au fond de la tranchée. L’une d’elles a pu être fouillée (sep. 15) (Fig. 32 et Fig. 33).

Les remblais supérieurs (us 19 et us 20) qui recouvrent les restes de la maçonnerie sont composés d’un limon sableux argileux gris à gris jaune, très hétérogène. La couche plus claire (us 19) contenait des blocs et des éléments de la démolition de la maçonnerie M15 et quelques fragments de carreaux de terre cuite médiévale ainsi que des fragments de céramique datés du xive-xve siècle. La couche plus foncée (us 20) contenait, outre les fragments d’ardoise, de mortier et petits blocs, de nombreuses scories et morceaux de charbon de bois. Elle a livré deux bénitiers, l’un en granite et le deuxième taillé dans un long bloc de schiste (Fig. 34). Une longue dalle de schiste taillé avec des traces d’agrafe a également été trouvée dans les déblais1. Les différents fragments de carreau permettent de restituer des pavés avec un bord biseauté d’une taille standard pour l’époque moderne. Ces carreaux donnent une idée de l’aspect du sol de l’église à cette époque. Est-ce celui refait à neuf en 1705 comme l’indique l’abbé Luco ? C’est possible. À moins qu’il ne s’agisse des résidus de l’ancien pavement changé à ce moment là.

Sous le niveau de démolition, l’interprétation des remblais us 45 et us 53 est plus délicate. D’une épaisseur de 0,30 à 0,40 m, ils recoupent et/ou recouvrent les comblements des fosses sépulcrales, dont la sépulture 14, et semblent être recoupés par la tranchée d’installation de la maçonnerie M15. Ces remblais sont de couleur plus jaune que les remblais des fosses et plus hétérogènes. Cette différence pourrait s’expliquer par des travaux ou remaniements très localisés et postérieurs à ces sépultures mais non datés de façon précise.

Les vestiges de la maçonnerie M15, orientée est-ouest fait 0,64 m de large et est conservée sur une petite longueur de 0,60 à 0,80 m. Elle est composée de blocs de granite, grès et schiste parementés des deux côtés avec un blocage interne. Les pierres sont liées à la terre ocre jaune sur une à deux assises conservées. Le niveau supérieur de la maçonnerie est recouvert d’un mortier jaune que l’on retrouve sous forme sableuse dans le niveau de démolition avec d’autres blocs arrachés probablement à cette construction.

1 Les objets ont été laissés sur place avec l’accord du service régional de l’Archéologie pour être déposés dans l’église actuelle ainsi que les autres vestiges du passé religieux de cette paroisse : des entraits sculptés du xviie siècle transformés en étagère, le vitrail du xvie, les pierres tombales de familles nobles de la commune et deux statuettes de saintes. À l’extérieur des pierres taillées moulurées en granit appartenant vraisemblablement à l’ancienne église sont en réemploi dans le mur qui ceint l’église. 44 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

1

1

0 10 cm 2

Fig. 34 Les deux bénitiers découverts dans la tranchée 5. © Bruno Régent II. Résultats 45

Cette construction est installée dans le niveau de remblais us 54. Dans ce contexte de forts remaniements, la céramique n’est pas un facteur chronologique très fiable, néanmoins on peut noter que la couche dans laquelle est installée la maçonnerie a fourni des fragments de céramique du xive-xve. La fonction de cette maçonnerie est indéterminée.

Au fond la tranchée, un minimum de 6 sépultures ont été relevées. L’une d’elle (sep. 14, Fig. 32) se distinguait par de fines et longues traces brunes laissées par le pourrissement des planches du coffre ou cercueil en bois. Elles sont apparues dans un comblement limoneux sableux argileux gris.

La fosse de la sépulture 15 (Fig. 33) est creusée dans le substrat jaune. Un creusement rectangulaire d’environ 0,50 m de large au remplissage limoneux sableux gris clair se distinguait nettement sur le substrat jaune. La fouille a révélée qu’il s’agit d’une fosse antérieure recoupée avec un décalage d’environ 0,20 m vers l’ouest par la fosse de la sépulture15. Les limites de cette dernière étaient indiscernables vers l’ouest. Orientée est-ouest, elle fait environ 2 m de long par 0,40 m de large. Elle est recoupée en partie par sa voisine immédiatement au nord. Le comblement, un sédiment limoneux sableux gris contenant des petits cailloux a livré de très nombreux clous, de différentes tailles et plusieurs fragments de céramique du xive-xve siècle.

Les ossements à part quelques fragments du crâne et des os long étaient très mal conservés. L’individu, un adulte, reposait sur le dos, le crâne tourné vers l’ouest, le bras droit le long du corps. Le nombre important de clous ramassés dans le comblement indique un mode d’inhumation en cercueil.

Le mobilier céramique ramassé dans cette tranchée est daté de la fin du moyen-âge et du début de l’époque moderne. L’observations des différents niveaux de remblais présents dans cette tranchée et les vestiges de la maçonnerie 15 entraînent plus de questions qu’elles n’amènent de réponses mais permettent de constater l’absence de sols conservés.

2.6 Tranchée 6

La tranchée 6 fait environ 8,50 m de long par 2 à 3 m de large. Les murs de l’ancienne église mis au jour sont recoupés par l’installation des murs de la première mairie. Les maçonneries correspondent au mur sud de l’église et une partie du mur du transept sud. Des niveaux de sols ont également été mis en évidence. Murs et sols sont recouverts d’un simple remblai sableux terreux contenant des inclusions d’ardoises, enduits et fragments de blocs.

Le mur nord-sud M8 a été mis au jour sur environ 4 m. Large de 0,90 m, il est composé de gros blocs de granit équarris posés en parement avec un blocage central. Le tout est lié à la terre argileuse jaune ocre. Il est conservé sur une assise au dessus des fondations. Sa liaison avec le mur est-ouest en limite de tranchée n’a pas été étudiée. Les textes mentionnent cependant que la chapelle sud a été rajoutée à l’édifice en 1629 (Duhem 1932).

Le mur M7 fait 1,40 m de large (Fig. 35). Mal conservé, il est recoupé par la tranchée de fondation du mur de mairie. À son extrémité ouest, à 2,50 m de l’angle avec M8, une entrée a été aménagée (Fig. 36). Il est constitué des mêmes matériaux que le mur M7. Beaucoup plus large, le blocage central est constitué également de blocs de toutes tailles liées à la terre argileuse ocre-jaune.

Un niveau de sol (us 10) vient contre ces deux murs. Il s’agit des dalles de schistes de longueur variable présentant des traces d’usure importantes. 46 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Tr. 6

M7 M8

coupe 2 coupe 1 mur mur de la mairie 0 1 5 10 m

54,65 m NGF Tranchée 6, coupe 1 E O 54,68 m NGF O Tranchée 6, coupe 2 E 11 11 51 12 12 8 17 M8 M8 13 13 14 52 18 16 15 14 15

15 : limon brun, petits fragments et dalles de schiste 52 : limon sablo-argileux brun-gris, peu de cailloux 14 : limon sableux gris-jaune, fragments d’ardoise, os 18 : limon brun, fragmments de schiste (sépulture) 13 : limon brun, fragments d’ardoise compactés, cailloutis 16 : limon brun, bloc (tranchée de fondation ou installation pierre de seuil) 12 : limon brun, fragments d’ardoise compactés, cailloutis 17 : limon brun (démolition) 11 : limon sableux gris compact, dalles de schiste, céramique, os 8 : terre brune, fragments d’ardoise, mortier jaune et enduit blanc (démontage d’une marche) 51 : limon sablo-argileux brun-jaune caillouteux 0 50 cm 1 2 m

Fig. 35 Plan et coupes de la tranchée 6.

mur nord mairie M7

mur est mairie

M7

Fig. 37 Rupture dans le mur M7 pour l’aménagement d’une entrée (tranchée 6).

Fig. 36 Le mur M7 (tranchée 6). II. Résultats 47

Elles sont installées dans un remblai d’environ 7 cm d’épaisseur de terre sableuse grise contenant de la céramique du xive-xve siècle et des ossements non humain en vrac ainsi que de nombreux clous (us 7 équivalent aux us 11 et us 17). Sous ce niveau compacté, une couche de 3 cm d’épaisseur composée de cailloutis et fragments d’ardoise (us 12) repose sur un limon fin brun (us 13). Ce remblai recouvre un sol de cailloutis (us 14) semblable à l’us 12. Ce dernier repose lui-même sur un remblai limoneux sableux brun contenant des fragments de schiste et d’ardoise (us 15). L’us 15 a livré du mobilier céramique daté du xive-xve siècle. Les trois niveaux de sol (us 10, us 12 et us 14) sont recoupés par un creusement d’environ 0,40 m de profondeur et large de 0,60 m au comblement limoneux sableux gris-jaune (us 51). Ce creusement n’a pas livré de mobilier archéologique. Les deux niveaux de sols us 12 et 14 sont également recoupés par des creusements de fosses sépulcrales us 52 et us 18. Cette dernière a livré des ossements, un objet cuivreux en forme de croix finement ouvragé, de nombreuses épingles de linceul et des fragments de céramique attribuable au xive-xve siècle avec quelques retenues. Cette sépulture est recoupée par une tranchée de fondation us 16 qui longe une longue dalle de schiste posée sur chant contre le mur M8 (Fig. 35 et Fig. 38). Pour finir, un creusement rectangulaire d’environ 1,20 m de large par 0,30 m de profondeur vient perturber les niveaux de sols us 10 et 12. Le comblement très hétérogène contenait des petits fragments d’ardoise et d’enduit peint blanc dans une matrice limoneuse très sableuse brun clair jaune. Il pourrait correspondre à la récupération d’une marche devant l’entrée du transept sud telle qu’on peut l’observer sur la photo du début du siècle.

Sur une toute petite superficie à l’est du mur M8, donc à l’intérieur de la chapelle, un sol d’apparence semblable à celui observé à l’ouest du mur a été mis en évidence. Il s’agit de dalles de schiste ardoisier prises dans un niveau limoneux sableux compact gris à gris-jaune (us 9).

Le mobilier archéologique ramassé dans cette tranchée est très homogène et se rapporte à la période de la fin du Moyen âge et post-Moyen âge.

M8

M8

Fig. 38 Aménagement d’une sépulture contre le mur M8 (tranchée 6). Fig. 39 Vue du sondage après la fouille de l’inhumation (tranchée 6). 48 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

2.7 Étude du mobilier céramique

2.7.1 Méthode de travail Le diagnostic archéologique à l’intérieur de l’église de Saint-Vincent- sur‑Oust en 2013 a livré du mobilier céramique présent dans 3 tranchées (TR). Le corpus se compose de 70 fragments de récipients ayant fait l’objet d’un inventaire systématique par tranchée et par us. En plus de comptabiliser le nombre de fragments de panses (Nb panse), de bords (Nb bord) et de fonds (Nb fond), l’inventaire apporte une première description des lots ainsi qu’une proposition de datation. L’étude qui suit est organisée par tranchée et par unité stratigraphique de découverte.

2.7.2 Catalogue par tranchée • Tranchée 2 La tranchée 2 a livré un total de 11 tessons répartis sur 4 unités strati- graphiques. – Décapage – Seulement 2 tessons ont été retrouvés lors du décapage dont un fragment de coquemar à lèvre inclinée vers l’extérieur et terminée par un pan plat. Il est réalisé dans une pâte brune à brun-rouge avec quelques quartz et paillettes de mica. Des exemplaires similaires se rencontrent en grand nombre dans un important remblai de nivellement du château du Guildo daté des xive et xve siècles. – US 29 ou 31 – Ce lot se compose de 2 fragments de récipients. Le premier possède un lèvre en bandeau rectangulaire à face supérieure concave caractéristique des pots à cuire en usage dès les xie-xiie siècles. Le second se termine par une lèvre à méplat moulurée dessinant une collerette plutôt attribuable aux xive-xve siècles. Les deux sont réalisés dans une pâte riche en paillette de mica et petits grains de quartz. – US 37 – Cet ensemble est constitué de 3 fragments de céramique dont une lèvre en bandeau haut appartenant probablement à une oule. Ce type de lèvre apparait très tôt dans certaines régions de la , dès les xie-xiie siècles. – US 45.5 – Sur les trois fragments de céramique provenant de l’us 45.5, un seul a été dessiné. Il s’agit d’un bord en méplat mouluré réalisé dans une pâte brune avec l’inclusion de beaucoup de petits grains de quartz et de paillettes de mica. Ce type est à rapprocher des formes en usage aux xive- xve siècles.

• Tranchée 5 La tranchée 5 a livré une somme de 19 tessons et fragment de pavement répartis sur 6 unités stratigraphiques. – Décapage – Lors du décapage a été retrouvé un fragment de pavement aux pans biseautés. Ses dimensions probables sont de 12 cm de côté pour 2 cm d’épaisseur. – US 19 – Ensemble composé de 6 tessons et 1 morceau de pavement présentant les mêmes caractéristiques que précédemment. Il y a parmi les 6 tessons, un élément appartenant à un chauffe-plat. Aucuns éléments n’a pu être dessinés mais une datation autour des xive-xve siècles peut être supposée. – US 20 – Un seul tesson provient de l’us 20. Il est confectionné dans une pâte brune avec beaucoup de paillettes de mica et de petits grains de quartz. Vu l’homogénéité de l’ensemble corpus permet de proposé un horizon chronologique autour des XIV-XVe siècles à partir du seul examen de la pâte. – US 45.9 – Un fragment de coquemar ou marmite provient de l’us 45.9. La lèvre inclinée vers l’extérieur possède sa face supérieure concave. La face inférieure présente une petite incision. Des individus semblables ont été largement retrouvés dans un important remblai de nivellement daté des xive-xve siècles au château du Guildo. US 45.10 – Lot composé de 5 tessons dont une lèvre de section ovale et II. Résultats 49

réalisée dans une pâte beige avec des inclusions de grains de quartz et de paillettes de mica. Ce type de lèvre appartient généralement à de grands récipients comme les bassins des xve-xvie siècles. Sep. 15 – Cinq fragments de poterie ont été retrouvés près de la sépulture 15. Ils sont tous réalisés dans une pâte beige à brune aux inclusions nombreuses de grains de quartz et paillettes de mica. Une lèvre incomplète de coquemar permet d’attribuer cet ensemble aux XIV-XVe siècles.

• Tranchée 6 La tranchée 6 est celle qui a livré le plus de céramique avec un total de 40 fragments répartis entre 5 unités stratigraphiques. US 7 ou 11 – Ensemble composé de 28 tessons dont 2 pots à cuire de type coquemar-marmite datable des xive-xve siècles. L’un possède un fond plat surmonté d’une panse fine et terminée par une lèvre simplement arrondie et infléchie vers l’extérieur. La paroi externe est recouverte de suie. Le second a un fond lenticulaire avec l’empreinte d’un pied. La lèvre est également simplement arrondie. Ils sont tous les deux tournés dans une pâte brune avec beaucoup de grains de quartz et paillettes de mica. US 9 – Un fragment de carreau aux dimensions possible de 20 cm de coté pour 2 cm d’épaisseur a été récupéré dans l’us 9. Les pans sont droits et une série de petites perforations non traversante ont été faites sur le dessus. S’y ajoute un fragment d’anse confectionné dans la même pâte que l’ensemble des tessons du corpus. US 15 – Lot constitué de 6 tessons dont une lèvre en méplat mouluré n’ayant pas été dessinée. Elle est accompagnée d’un fond lenticulaire d’une marmite tripode datable des xive-xvie siècles. US 18 – Ensemble de 4 tessons à pâte beige à brune aux inclusions de grains de quartz et paillettes de mica nombreuses. Le seul examen des pâtes permet de proposer une datation autour des xive-xve siècles.

2.7.3 Synthèse Le mobilier recueilli lors du diagnostic archéologique effectué à Saint- Vincent-sur-Oust permet de dresser un tableau relativement homogène de la céramique utilisée aux xive-xve siècles.

Les fragments observés appartiennent essentiellement à des pots à cuire de type coquemar-marmite. Ils sont tous réalisés dans une pâte beige à brune avec l’inclusion de nombreux grains de quartz de petites et moyennes tailles, et de paillettes de mica. Ce type de récipients est en usage dès le xive et perdure au moins jusqu’au xvie sous différentes formes.

Quelques éléments plus anciens se glissent dans ce corpus. Il s’agit plus particulièrement de deux fragments d’oule à lèvre en bandeau attribuable au xie-xiie siècles. La pâte blanche à beige aux inclusions fines de grains de quartz diffère des pots à cuire précédents. 50 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

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3. Synthèse

Les éléments connus de l’évolution de l’église Les observations amenées par l’ouverture des tranchées de diagnostic entraînent plus de questions que de réponses mais néanmoins aussi quelques nouveautés concernant la fondation de l’église.

Le chevet plat à petit contrefort découvert dans la tranchée 2 est un élément nouveau par rapport au plan connu du xixe. Ce type de contrefort s’apparente à celle de l’église tréviale de la Trinité à Calan (56) ou encore de Merlévenez près de datées du xie-xiie. D’après les travaux de Philippes Guigon sur les églises du Moyen âge en Bretagne (Guigon 1998), cet élément est un indicateur chronologique fiable. La construction de l’église pourrait donc remonter au xie-xiie siècle.

Deux fragments de céramique datés de cette période ont été trouvés dans la tranchée 2. Le nombre de tessons, bien que faible, vient conforter néanmoins l’idée d’une construction antérieure au xve siècle.

L’édifice est repris au xve-xvie siècle, datation attribuée à la construction de l’église par différents auteurs. Le diagnostic a mis en évidence un apport de remblais (T1, us 23 ; T2, us 37) qui pourrait correspondre à cette phase de travaux d’agrandissement de l’église au début de l’époque moderne. L’église s’agrandirait alors vers l’est. Le plan de 1891 établi par les architectes de l’époque montre un chevet plat à angle arrondi doublé d’un second chevet plat. Le premier pourrait dater du xve-xvie siècle. La datation du deuxième, qui n’a pas été observé dans le cadre du diagnostic car situé en dehors de l’emprise, n’est pas connue. Le mobilier céramique ramassé lors du diagnostic est essentiellement lié à la période du xive-xve et xvie siècles.

D’autres transformations aux xviie et xixe siècle sont mentionnées dans les textes. Si l’adjonction tardive de la chapelle nord ne fait aucun doute, l’adjonction de la chapelle sud au xviie reste floue. Reconstruction ou adjonction, les éléments manquent pour trancher. Les lambeaux de sols observés dans la tranchée 6 ont livré du mobilier du xive-xve siècle. La relation de ces niveaux de sols avec le mur M8 n’est pas établie à cause de perturbations ultérieures liées à l’aménagement de sépultures. La petite chapelle de plan semi-octogonal au nord absente du cadastre napoléonien daterait également du xixe siècle.

Un édicule au sud présent sur le plan napoléonien, partiellement ouvert sur le plan du xixe, a complètement disparu sur la photo du comice agricole du début du xxe siècle. La date de sa fondation reste inconnue.

Enfin, le porche perçu partiellement en fondation dans la tranchée 1 a également connu des modifications, évoquées dans les textes.

Du bâtiment arasé au début du xxe siècle, il ne reste que quelques assises de fondations. Le dernier sol de l’église installé au début du xviiie siècle d’après les textes a complètement été prélevé lors de la démolition. Des fragments de pavé de terre cuite et de pierre de dallage retrouvés dans les remblais et dans le comblement de sépultures dans la tranchée 5 donnent 52 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

un aperçu de sa nature. Mais aucun niveau de sol ni aucun indice n’ont été retrouvés pour les périodes antérieurs. Aucun niveau de sol n’a été observé à l’intérieur de l’église.

Les éléments connus sur le cimetière D’après les documents écrits, le cimetière qui accompagne l’église primitive a servi jusqu’au milieu du xixe. Celui qui figure sur le cadastre napoléonien (1813) autour de l’église fut probablement déplacé dans la première moitié du xixe siècle hors du bourg, à l’emplacement du cimetière actuel. Les registres communaux mentionnent lors d’un compte rendu de réunion daté de 1872, l’achat d’une concession perpétuelle par un habitant dans le « nouveau » cimetière. Or, ce terme « nouveau » indique que le déplacement du cimetière est suffisamment récent dans les mémoires pour lui attribuer ce qualificatif. Et à la fin du xixe siècle les photographies de l’église montrent bien qu’il ne reste plus aucune tombe visible. Le transfert a probablement bouleversé les tombes dans les niveaux supérieurs, tel qu’on peut le percevoir dans la tranchée 4. Il reste cependant de nombreuses fosses de sépultures en profondeur dont l’état de conservation des os est apparu plus que médiocre.

Avant le déménagement du cimetière, une lecture rapide des registres paroissiaux fait apparaître que les inhumations se font à l’intérieur de l’église, indifféremment du rang social, soit dans la nef, le chœur ou la chapelle Saint-Volaire. L’arrêté d’août 1719 émis par le Parlement de Bretagne qui interdit d’enterrer dans les églises pour raisons matérielles (réfection des sols) et sanitaires, sera suivit d’effet. Dès 1720, les registres paroissiaux mentionnent des inhumations de façon régulière dans le cimetière de l’église Saint-Vincent.

Des tombes ont été observées lors du diagnostic dans toutes les tranchées. Elles sont de forme rectangulaire ou sub-rectangulaire. Elles apparaissent entre 0,60 m et 0,80 m de profondeur sous le niveau actuel de démolition (entre 54,40 m NGF au sud-ouest et 54,80 m à l’est). Les fosses sépulcrales se recoupent, ne permettant pas une lecture aisée des limites de chacune. Elles ont livré des monnaies d’époque moderne et des épingles de linceul. Le nombre de clous est important. Certaines présentaient des traces de cercueil.

Aucun coffrage de dalle de schiste n’a été observé. Seule la fouille d’une sépulture a été possible. Les os à l’état de traces ou en très mauvais état ont été laissés sur place. II. Résultats 53

4. Conclusion

À la fin du xixe siècle, l’église, selon le plan établi par les architectes de l’époque en vue de sa reconstruction ou de la construction d’une nouvelle église sur les lieux, dessine un plan en croix aux transepts symétriques, avec une petite chapelle au nord, un porche sur la façade sud et un porche d’entrée.

Le diagnostic archéologique réalisé sur le site de l’ancienne église de Saint‑Vincent-sur-Oust dont l’édification était attribuée au xve siècle a apporté quelques informations nouvelles : des éléments architecturaux attestent l’existence d’un édifice plus ancien encore, qui remonterait au xie-xiie siècle. Cette datation s’accorderait avec celle de la création de la paroisse de Saint‑Vincent-sur-Oust. Malheureusement, l’état d’arasement des murs ne permet pas une étude très poussée de l’évolution de cette église. Si à l’extérieur de la tranchée 6, des lambeaux de sols de l’époque moderne sont encore présents, aucun niveau de sol n’a cependant été observé à l’intérieur de l’édifice.

Le cimetière de l’église a été déménagé tardivement au xixe siècle à l’entrée du bourg. Si l’édifice date du xie-xiie siècle, il est fort probable que les premières inhumations en ce lieu datent aussi de cette époque cependant la mauvaise conservation des os et les remaniements successifs des niveaux anciens ne laissent pas espérer d’autres apports substantiels d’informations. 54 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Bibliographie

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LE BOULANGER 2009 Le Boulanger (F.) – Bréal-sous- Vitré (Ille-et-Vilaine) : approche d’un cimetière du haut Moyen âge au début de l’époque moderne : document final de synthèse, Rennes, 2005 III. Inventaires techniques 56 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie III. Inventaires techniques 57

Inventaire n° 1 – Inventaire des maçonneries

Mur n° Tranchée n° Dimensions visibles (Longeur x Largeur x hauteur) en m Relation 1 2 5,5 x 1 x 0,5 chainé à M2, accolé à M4 2 2 2,5 x 0,80 x 0,5 chainé à M1, accolé à M4 3 2 2 x 0,8 minimum 4 2 0,5 x 0,8 x 0,40 accolé à l’angle de M1-M2 5 2 3 x 1 x 0,40 accolé à M2 6 2 0,90 x 0,25 chainé à M1 7 6 2,80 x 1,40 8 6 3,5 x 1 x 0,4 9 1 2,5 x 0,90 x 0,35 chainé à M10 10 1 8 x 1,60 x 0,45 chainé à M9 et M13 11 1 0,80 x 1,80 chainé à M10 12 1 2 chainé à M10 13 1 0,50 x 1 chainé à M10 14 4 1,5 x 1,5 15 5 1 x 0,64 16 3 incomplet chainé à M17 17 3 2 x 0,80 à 1 18 3 0,80 x 1 58 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie III. Inventaires techniques 59

Inventaire n° 2 – Inventaire des US

US n° Tranchée Fait Description Mobilier Datation

1 2 argile sableuse grise

argile sableuse grise et ocre avec de nombreux gros 2 2 9 blocs de granit

3 2 9 limite matérialisée par une ardoise posée à plat.

argile sableuse grise et ocre-jaune, hétérogène avec 4 2 des fragment de granit et de nombreux fragments d’ardoise : remblais argile grise et compacte, collante comprenant de 5 2 gros blocs de granit : comblement de la tranchée de fondation de M1.

limon sableux argileux brun hétérogène contenant 6 2 des fragment d’os, granit ardoise...

dalles de schiste + remblais sableux gris induré 7 6 10 contenant de très nombreux clous, fragments de CE+clous+cuivre+monnaie céramique et os petits fragments d’ardoise à plat +terre brune + 8 6 11 mortier jaune et enduit blanc : démontage d’une marche niveau de sol dallé de plaque de schiste ardoisier 9 6 12 sur une couche de limon sableux brun recouvert par CE+fragt de carreau niveau de démolition et sable graveleux

10 6 dalle de schiste noir sur chant : 1,30 x 0,25 x 0,03

11 6 équivalent à us.7

cailloutis + fragments d’ardoise compactés + 12 6 limon fin brun

13 6 cailloutis semblable à us.12 épingle linceul

14 6 limon sableux gris jaune + fragments d’ardoise+ os

limon brun + petits fragments et dalles de schiste en 15 6 vrac: remblai d’une fosse de sépulture CE+carreau+clous

limon brun + bloc : tranchée fondation M8 ou 16 6 installation de la pierre de seuil.

17 6 limon brun +démolition

CE 18 6 limon brun + fragments de schiste, sépulture. +1monnaie+épingles+alliage cuivreux+os limon sableux brun-jaune + blocs+ fragments 19 5 d’ardoise CE + fgts de carreau bénitiers en 20 5 limon sableux brun gris + scories+charbon de bois pierre+CE+scories limon sableux brun gris+fragments de 21 1 schiste+ossement : sépulture

22 1 limon sableux gris verdâtre

limon sableux gris + cailloutis et fragments de schiste 23 1 et Os

argile limoneuse + petits cailloux+éclats de schiste 24 1 ardoisier

limon sableux gris foncé + nombreux fragments 25 1 d’ardoise

Blocs + limon sableux argileux gris : fosse de 26 1 sépulture

blocs + limon sableux argileux gris jaune : fosse de 27 1 sépulture

28 1 limon sableux gris clair + fragments d’ardoise

29 2 arène granitique grise-jaune médaille

argile sableuse grise + quelques gros blocs : 30 2 Tranchée fondation M1 60 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

US n° Tranchée Fait Description Mobilier Datation

argile sableuse grise hétérogène avec fragments 31 2 d’os, blocs CE+os+1monnaie XVII

32 3 limon sableux gris foncé légèrement argileux

33 2 terre végétale + blocs+ racine

34 2 limon sableux brun clair + rares blocs

limon sableux gris clair + mortier de chaux jaune + 35 2 blocs : démolition du mur M3 monnaie XVII

36 3 Limon Sableux brun-gris médaille

limon sableux gris jaune avec os, pierre, résidu de 37 2 chaux et petits fragments d’ardoise CE + Clou+ Os+ Mortier

limon sableux gris + quelques fragments d’ardoise et 38 2 blocs : remblais

39 2 idem us. 38 avec plus de blocs : démolition

argile limoneuse jaune grise avec quelques 40 1 fragments d’ardoise: fond de tranchéed’installation des fondations Limon Sableux gris + fragments d’ardoise + 41 4 fragments de blocs + ossements en vracs monnaie

Limon Sableux gris jauneavec inclusion de schiste et 42 2 substrat, os

des blocs + résidus de mortier jaune et limon sableux 43 2 gris- jaune

44 2 Blocs dans un limon gris

limon sableux gris dans lequel sont installées des 45 5 sépultures CE limon sableux gris jaune hétérogène avec fragments 46 5 de blocs et ardoise

47 2 limon argilo-sableux gris à gris jaune + petit cailloux

48 2 poche d’ardoises écrasées : démolition

49 2 limon sableux gris

50 2 limon sableux gris à gris jaune hétérogène

limon sableux argileux brun jaune légèrement 51 6 sépulture? caillouteux

52 6 sépulture? limon sableux argileux brun gris avec peu de cailloux

53 5 LS gris brun jaune + ardoise+cailloux

54 5 LS marron à gris avec fragments de céramique CE III. Inventaires techniques 61

Inventaire n° 3 – Inventaire du mobilier céramique

Nb (autre) TRANCHEE US Nb Panse Nb Bord Nb Fond NR Datation Observation préhension

Bord en méplat mouluré - pâte brune avec beaucoup de petits grains de quartz et paillettes de mica 2 29 ou 31 0 2 0 0 2 Médiévale (XIVe-XVe) + Bord en bandeau rectangulaire à face supérieure concave - pâte beige-rose avec quelques quartz et beaucoup de paillettes de mica (XI-XIIe).

Lèvre en bandeau haut - pâte blanche à beige avec 2 37 (décapage) 2 1 0 0 3 XI-XIIe de fines inclusions de quartz

Coquemar à lèvre inclinée vers l’extérieur et décapage au nord 2 1 1 0 0 2 XIV-XVe terminée par un pan plat - pâte bruneà brun-rouge de M1 avec quelques quartz et mica

Fragment d’anse plate - pâte brune avec beaucoup Méviévale 2 37 0 0 0 1 1 de paillettes de mica et quelques petits grains de (XIV-XVe ?) quartz

Bord en méplat mouluré - pâte brune avec beaucoup 2 45.5 1 1 1 0 3 XIV-XVe de petits grains de quartz et paillettes de mica.

TOTAL TR2 4 5 1 1 11

Coquemar à lèvre inclinée vers l’extérieur - face 5 45.9 0 1 0 0 1 XIV-XVe interne concave - extrémité plane.

Lèvre de section ovale - pâte beige avec l’inclusions 5 45.10 4 1 0 0 5 XV-XVIe de grains de quartz et quelques paillettes de mica.

Terre cuite architecturale - module (probable : 5 décapage/20/19 0 0 0 1 1 12x12x2 cm - pans biseautés

Eléments de chauffe-plat - pâte brune avec beaucoup de paillettes de mica et quelques petits 5 19 0 0 0 1 6 XIV-XVe grains de quartz + Pavement - module (probable : 12x12x2 cm - pans biseautés

pâte brune avec beaucoup de paillettes de mica et 5 20 1 0 0 0 1 Médiévale quelques petits grains de quartz

Lèvre incomplète de coquemar - pâte beige à brune 5 sep. 15 0 1 0 0 1 XIV-XVe avec paillettes de mica et quelques quartz.

pâte brune avec beaucoup de paillettes de mica et 5 sep. 15 4 0 0 0 4 Médiévale quelques petits grains de quartz

TOTAL TR5 9 3 0 2 19

Terre cuite architecturale - module (probable : 6 9 0 0 0 1 1 20x20x2 cm - perforations sur le dessus et pans droits

Pâte beige à brune avec l’inclusions de quelques Médiévale 6 18 4 0 0 0 4 grains de quartz (moyen) et de nombreuses (XIV-XVe?) paillettes de mica 62 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie

Bord en méplat mouluré non dessinable + un fragment de fond lenticulaire (marmite tripode XVIe 6 15 3 1 1 1 6 XIV-XVe ?) + pâte brune avec beaucoup de paillettes de mica et quelques petits grains de quartz

6 9 0 0 0 1 1 Médiévale Fragment d’anse

Lèvre simplement arrondie terminant un récipient à 6 7 5 3 3 1 12 XIV-XVe fond plat sur tripode - pâte brune avec beaucoup de paillettes de mica et quelques quartz.

Coquemar ou marmite à lèvre arrondie simple inclinée vers l’extérieur - pâte beige à brune avec 6 7 ou 11 14 1 1 0 16 XIV-XVe beaucoup de paillettes de mica et quartz - suie sur paroi externe

TOTAL TR6 26 5 5 4 40

Ensemble homogène avec une forte présence de TOTAL 39 13 6 7 70 XIV-XVe céramiques attribuable aux XIV-XVe siècles avec quelques tessons plus anciens (XIIe) III. Inventaires techniques 63

Inventaire n° 4 – Inventaire graphique

1 cahier de fouille (14 pages) et 1 minute de fouille sur calque A3 64 Inrap · RFO de fouille Saint-Vincent-sur-Oust (56), place de la Mairie III. Inventaires techniques 65

Inventaire n° 5 – Liste des figures

Fig. 1 Localisation du diagnostic sur le fond de cadastre actuel. Fig. 2 L’environnement géologique de la commune de Saint-Vincent-sur-Oust. Fig. 3 Les indices archéologiques repérés sur la commune de Saint-Vincent-sur-Oust. Fig. 4 Le plan de la première église sur le cadastre de 1813. Fig. 5 L’église de Saint-Vincent-sur-Oust à la fin du xixe siècle. Fig. 6 L’église de Saint-Vincent-sur-Oust au début du xxe siècle. Fig. 7 La première mairie construite à l’empla-cement de l’église de Saint-Vincent-sur-Oust. Fig. 8 Plan des sondages à l’emplacement de l’ancienne mairie et superposition des tranchées de diagnostic et du plan de l’église de 1891. Fig. 9 Détail du chaînage des murs M9 et M10 (tranchée 1). Fig. 10 Détail du chaînage des murs M9, M10 et M11 (tranchée 1). Fig. 11 Détail du chaînage des murs M9 et M12 (tranchée 1). Fig. 12 Vue de détail du mur M9 et de ses fondations (tranchée 1). Fig. 13 Coupes dans la tranchée 1. Fig. 14 Détail de la coupe 1 (tranchée 1). Fig. 15 Détail des fondations du mur M10 (tranchée 1). Fig. 16 Vue de la coupe 2 et des sépultures en fond de sondage (tranchée 1). Fig. 17 Fosses de sépultures dans la tranchée 1. Fig. 18 Vue générale de la tranchée 2. Fig. 19 Plan et coupes de la tranchée 2. Fig. 20 Angle des murs M1 et M2 (tranchée 2). Fig. 21 Vue du contrefort du mur M1 (tranchée 2). Fig. 23 Liaison des murs M1 et M4 (tranchée 2). Fig. 24 Vue générale de la tranchée 2. Fig. 25 Vues générales de la tranchée 3. Fig. 26 Angle des murs M16 et M17 (tranchée 3). Fig. 27 Plan et coupe de la tranchée 3. Fig. 28 Vue du puits (tranchée 3). Fig. 29 Vue des fosses d’inhumation dans le fond du sondage (tranchée 3). Fig. 30 Plan et coupe de la tranchée 5. Fig. 31 Le mur M15 (tranchée 5). Fig. 32 Vue de la coupe et des sépultures en fond de sondage (tranchée 5). Fig. 33 La sépulture 15 (tranchée 5). Fig. 34 Les deux bénitiers découverts dans la tranchée 5. © Bruno Régent Fig. 35 Plan et coupes de la tranchée 6. Fig. 36 Le mur M7 (tranchée 6). Fig. 37 Rupture dans le mur M7 pour l’aménagement d’une entrée (tranchée 6). Fig. 38 Aménagement d’une sépulture contre le mur M8 (tranchée 6). Fig. 39 Vue du sondage après la fouille de l’inhumation (tranchée 6). Chronologie Diagnostic archéologique, Saint-Vincent-sur-Oust (56) Moyen âge, Temps Le diagnostic archéologique réalisé sur le site de l’ancienne église de Saint- Morbihan, Saint-Vincent-sur-Oust, place de la Mairie modernes, époque e contemporaine Vincent-sur-Oust, dont l’édification était attribuée au xv siècle, a apporté quelques informations nouvelles : des éléments architecturaux attestent Sujets et thèmes l’existence d’un édifice plus ancien encore, qui remonterait au xie-xiie siècle. Diagnostic archéologique édifice religieux, Cette chronologie s’accorderait avec celle de la création de la paroisse de sépulture Saint-Vincent-sur-Oust. Malheureusement, l’état d’arasement des murs ne

permet pas une étude très poussée de l’évolution de cette église. archéologique Diagnostic archéologique Diagnostic Mobilier Saint-Vincent-sur-Oust (56) Céramique, monnaie Le cimetière de l’église a été déménagé tardivement au xixe siècle à l’entrée du bourg. Si l’édifice date du xie-xiie siècle, il est fort probable que les premières inhumations en ce lieu datent aussi de cette époque cependant d’opération final Rapport d’opération final Rapport la mauvaise conservation des os et les remaniements successifs des niveaux anciens ne laissent pas espérer d’autres apports substantiels d’informations.

sous la direction de Sandrine Barbeau

Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS 67737 35577 Cesson-Sévigné Tél. 02 23 36 00 40 Inrap Grand Ouest www.inrap.fr juin 2013