Dossier De Presse
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1 Dossier de Presse Du 28 au 30 juin prochain la paroisse St Sauveur d’Octeville-Nouainville fêtera le jubilé d’une de ces églises : Saint Pierre Saint Paul. Cette église consacrée le 29 juin 1969 est emblématique de l’histoire de la construction de la cité des Provinces, témoin d’une époque et encore aujourd’hui, lieu de culte dynamique au sein d’une « tente moderne » symbolisant la présence de Dieu ayant voulu « planter sa tente parmi nous » (Jn 1,13). Cet édifice particulièrement audacieux pour l’époque est l’œuvre de Paul Vimond, grand prix de Rome 1949. L’anniversaire de la consécration de cette église sera célébrée lors de l’eucharistie présidée par Mgr Le Boulc’h, évêque de Coutances et Avranches, le dimanche 30 juin à 11h. Cette célébration sera suivie d’un repas partagé pour tous ceux qui voudront s’y joindre, ainsi qu’à 16h d’un concert d’orgue (qui fêtera lui-même ses 20 ans d’existence). Dès le vendredi 28 juin au soir, une exposition sur l’histoire de cette église sera présentée ainsi que des photos des activités récentes. Des œuvres d’art sacré de M. Dimitri Charrault ainsi qu’une exposition playmobile destinée aux enfants viendront compléter ces festivités. Ce week-end de Jubilé peut être ainsi l’occasion à toutes personnes habitant le quartier et les environs de découvrir ce lieu de culte original dans lequel ils n’ont peut-être jamais osé entrer. Vous trouverez dans les pages suivantes des indications sur l’histoire de l’église. Nous pourrons aussi si vous le souhaitez vous transmettre des images d’archives pour permettre de publier un article inédit en amont des festivités. Je reste à votre disposition pour tous renseignements complémentaires. Père Olivier Le Page 06 33 73 07 58 [email protected] 2 Église Saint-Pierre-Saint-Paul d’Octeville La nécessité d’une nouvelle église Le premier « grand ensemble » du département de la Manche, qui est aujourd’hui le quartier des Provinces de Cherbourg-en-Cotentin, prévu initialement pour une population de 10 000 habitants, a été conçu (1964- 1968) avec le désir d’éviter les erreurs constatées dans les ZUP de la région parisienne. Paul Vimond, architecte en chef de la ZUP de Cherbourg-Octeville, s’est astreint à cette exigence malgré une forte demande en logements due à l’expansion démographique de Cherbourg. Devant un tel afflux de population, les autorités de l’Église catholique se sont interrogées sur la nécessité de construire un nouveau lieu de culte Cela se concrétisa par plusieurs chantiers : église Saint-Michel des Rouges-Terres à la Glacerie, église Saint-Jean des Carrières à Cherbourg, église Notre-Dame des Flamands à Tourlaville, chapelle Saint-Pie X à Équeurdreville-Hainneville, salle Bonne-Nouvelle et Centre Jean XXIII à Octeville (ce dernier avait été prévu avec une église conçue par l’architecte Fernand Zipcy), église Sainte Marie-Madeleine Postel aux limites des communes de Cherbourg, Octeville et Équeurdreville et enfin le projet de construction de deux églises dans la ZUP. De ce dernier projet, seule l’église Saint-Pierre-Saint-Paul verra le jour. C’est la période du Concile Vatican II (1962-1965). C’est aussi le temps d’une crise de société et de culture (1968) qui ne manque pas d’envelopper les milieux chrétiens. Une dominante scientifique et technique doit s’équilibrer avec des valeurs morales, artistiques, philosophiques et religieuses. Les buts et les principes Une nouvelle forme d’art Aussi le Concile Vatican II a le souci de développer une sympathie avec le monde ainsi qu’une harmonie entre culture et Christianisme : « Il faut donc faire en sorte (écrivent les Pères conciliaires dans la Constitution Gaudium et Spes n°62 §4) que ceux qui s’adonnent aux arts se sentent compris par l’Église au sein même de leurs activités et que jouissant d’une liberté normale, ils établissent des échanges plus faciles avec la communauté chrétienne. Que les nouvelles formes d’art qui conviennent à nos 3 contemporains, selon le génie des diverses nations et régions, soient aussi reconnues par l’Église. Et qu’on les accueille dans le sanctuaire lorsque, par des modes d’expression adaptées et conformes aux exigences de la liturgie, elles élèvent l’esprit vers Dieu. » « Nouvelles formes d’art », « élévation vers Dieu », l’église du quartier des Provinces porte cela en elle. Elle répond à l’appel du Père Joseph Pichard, directeur de la revue Art Chrétien, qui écrivait en 1961 (n°23) : « Nos églises modernes doivent avoir leurs particularités vis à vis de toutes les autres constructions modernes et dans nos nouvelles cités on ne doit pas un seul instant les confondre avec une autre construction (…). Il importe que nos architectes d’église demeurent des chercheurs et qu’ils soient aussi des audacieux. » Paul Vimond, premier Grand Prix de Paul Vimond Rome 1949, architecte en chef des (1922-1998) bâtiments civils et des palais nationaux s’est L’architecte de l’église Saint- inscrit dans cette démarche avec son Pierre-Saint-Paul d’Octeville est né à associé Raymond Burckart. En 1961, il la Meurdraquière (canton de Bréhal) réalise un plan d’église type qui n’est pas en 1922. Il voit sa carrière débuter en 1947 et se poursuivre dans une seulement un lieu de culte mais aussi un activité tous azimuts. Il a été chargé centre paroissial comprenant des salles de de construire et réaliser des Sièges réunions, de catéchisme et le logement des d’assemblées françaises et internationales ; des édifices des prêtres. À l’église Saint-Pierre-Saint-Paul ministères ; des villes nouvelles etc. d’Octeville, la construction du logement, bien Parmi les réalisations cultuelles, que prévue à l’origine, n’a pas été réalisée. citons l’église Sainte-Thérèse à Pierrefite, l’église Saint-Marc des Bruyères à Amiens… La maison du peuple de Dieu Dans un article de la revue L’Art sacré1, le père Yves Congar, théologien, donne les éléments de la réflexion théologique en faveur de l’église, maison du peuple de Dieu : « Nos églises sont des réalités d’attente, nécessaires, comme la parole et les sacrements, durant notre vie vers Dieu, pour préparer et déjà constituer la communauté de son peuple, son Église. L’église n’est donc pas la maison du curé ou du clergé, elle est le lieu de rassemblement et de constitution du peuple de Dieu. C’est là pour elle un rôle et une valeur essentiels2. » La conception de l’église Sait-Pierre-Saint-Paul est donc empreinte de cette donnée théologique et pastorale qui permet la participation de tout le peuple à l’action liturgique et de prendre conscience d’une appartenance au peuple de Dieu. « Matériellement parlant, une église est une halle dans laquelle se trouve un autel et qui abrite la réunion cultuelle des chrétiens. Elle est donc d’abord un local pour une assemblée3 ». 1 Numéro 8-9, août-septembre 1947 2 Page 29 4 La dimension sacrée n’en est pas pour autant réduite. En quoi réside la qualité du sacré ? Yves Congar répond : « D’abord dans une beauté des formes elles-mêmes. Non dans une abondance ou dans la subtilité des effets et de la décoration, non dans les éléments extérieurs à la chose elle-même, mais dans ses proportions et dans son harmonie propres (…). Cela exige beaucoup de simplicité : une simplicité non du dehors seulement (…) mais une simplicité du dedans4 ». Lieu sacré, l’église doit être « un lieu où se réalise d’une façon spéciale la présence de Dieu parce qu’on y est disposé à s’approcher de lui, à se tenir devant lui. » Tel est l’appel que lance le père Congar aux bâtisseurs d’églises. L’église Saint-Pierre-Saint-Paul : La tente de Dieu Conçue pour symboliser la tente de Dieu au milieu des maisons des hommes, l’église Saint-Pierre-Saint-Paul répond assez bien à ces nouveaux aspects de l’art sacré. Une grande et haute toile d’ardoises, « Élargis l’espace de ta tente, fixée au sol par des piquets en béton, c’est qu’on déploie les tentures de la la matérialisation du verset du prologue de demeure. Ne ménage pas la place, allonge tes cordages et l’évangile de Saint Jean (1,14) : « Et le affermis tes pieux. » Verbe s’est fait chair et il a établi sa tente parmi nous. » Isaïe 54, 2 L’église est située dans la zone proche de la limite entre les communes – à l’époque séparées – de Cherbourg et « Le verbe s’est fait chair et il a d’Octeville, le long de la voie axiale de la établi sa tente parmi nous » future citée (l’avenue de Normandie), au Jean 1,14 niveau où elle atteint le sommet du plateau. Cet emplacement n’est pas anodin : il a été choisi en raison de sa position entre la zone pavillonnaire Est et les grands immeubles collectifs. L’architecte a réservé à cette intention un terrain assez vaste qui sera planté d’arbres, de façon à créer une zone de calme et de recueillement autour de l’édifice sacré. De même, pour éviter une impression d’écrasement par les bâtiments voisins, Paul Vimond a prévu des immeubles collectifs dont la hauteur augmente progressivement au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’église. Pour qu’il s’intègre bien au paysage, qu’il résiste aux conditions climatiques, et qu’il réponde aux souhaits symboliques, le futur lieu de culte a donc été conçu 3 Yves Congar, op.cit. page 208 4 id. page 208 5 comme une tente dont les extrémités sont fixées au sol par des pans de toiture découpés par les lucarnes qui recevront les vitraux.