La Route De L'ouest
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HHiissttooiirreess ddee ttuunniissiiee VVooyyaaggeess eenn ttuunniissiiee --- LLAA RROOUUTTEE DDEE LL'''OOUUEESSTT,,, dduu tttooiiittt ddee lllaa TTuunniiissiiiee aauuxx sshhoottttttss…… --- LLAA RROOUUTTEE DDEE LL'''OOUUEESSTT,,, uunnee aauutttrree TTuunniiissiiiee…… --- LLEESS PPLLEEUURRSS DDEESS GGÉÉAANNTTSS…… AAllliiixx eett RRoolllaanndd MMAARRTTIINN ISBN n° 978-2-9559986-0-1 Janvier 2017 LLaa rroouuttee ddee ll''OOuueesstt,, dduu ttooiitt ddee llaa TTuunniissiiee aauuxx rriivvaaggeess ddeess sshhoottttss…… Hammam Zouakra… LLAA RROOUUTTEE DDEE LL’’’OOUUEESSTT,,, dduu ttooiiitt ddee lllaa TTuunniiissiiiee aauuxx rriiivvaaggeess ddeess sshhoottttss…… La Tunisie des montagnes A l’orée de la Tunisie des montagnes, on ressent un « manque », un regret. On voudrait s’arrêter là, digérer les sensations éprouvées et les spectacles admirés durant la traversée des hauts plateaux du Tell. Mais Makthar et Thala, pour ne parler que de ces bourgs, ne sont pas encore équipés d’hôtels-restaurants satisfaisants. On parlerait, dans ce cas d’un « cercle vicieux » car les promoteurs n’y font pas construire d’hôtels parce que les touristes y sont très peu nombreux, mais les touristes ne s’arrêtent pas là où il n’y a pas d’hôtel ! Une initiative, une « aide » gouvernementale pourrait résoudre ce problème. Sur la route de Makthar et l'arc de triomphe de la ville Dans un article précédent, nous avons laissé les voyageurs dans la région de Makthar avec la possibilité pour ceux qui étaient pressés, de rejoindre Tunis, Kairouan ou Monastir. Les privilégiés qui disposent encore de quelques jours de vacances peuvent descendre par une route déserte mais superbe vers H’babsa à travers le Jebel Barbrou, puis vers Hajeb El Ayoun et Sbeïtla. Hammam Zouakra et le Kalaat El harrat / Le Jebel Skarna et la mosquée de Rouhia D’autres « chanceux » choisiront de s’éloigner de Makthar par une route magnifique qui se faufile à l’Ouest, vers le camp militaire de Souk El Jemâa, vers Hammam Zouakra dont la nécropole mégalithique est l’une des plus importantes de Tunisie, vers Henchir Mided / Mididi dont certains tombeaux mégalithiques, dotés de dalles coulissantes, ont été conçus pour être réutilisés et vers Rouhia. Ce bourg, qui recèle quelques vestiges de l’époque romaine et une superbe mosquée au dôme côtelé, pourrait être un haut-lieu du tourisme de randonnées en montagne et de chasse au petit gibier et au sanglier. La ville est entourée de grands massifs de plus de 1000 mètres d’altitude, les Jebels Skarna, où ont été découverts les premiers ophrys murbeckii, Barbrou, les grandes tables d’Oum Jeddour et le Kef Soltane. La piste des crêtes du Jebel M'ghila Quelques kilomètres plus loin, la ville de Sbiba, l’antique Sufes offre le spectacle de son développement agricole impressionnant à ceux qui l’ont connue il y a une vingtaine d’années. A proximité des ruines d’une forteresse byzantine, une ancienne basilique chrétienne pratiquement ruinée constitue les vestiges d’une mosquée « Jemaâ Sidi Okba » qui daterait de la conquête musulmane. Les Jebels Tiouicha à l’Ouest et l’énorme massif du M’ghila à l’Est, attirent irrésistiblement les marcheurs et les chasseurs. Toute la région semble avoir été très peuplée et très cultivée à l’époque romaine car de très nombreux vestiges de toutes les époques parsèment la région. Il semble que la culture de l’olivier ait été très développée car les gros blocs massifs qui servaient à régler la pression exercée sur la pâte d’olive sont très fréquents. SBEÏTLA (Photo Bodha) Quelques tours de roues permettent d’arriver à Sbeïtla. La mise en valeur du site de l’antique Sufetula est remarquable. Nous avons beaucoup apprécié les petits murs de quelques décimètres de haut, qui délimitent les bâtiments antiques. Ils permettent aux « non-spécialistes » de pouvoir voir des maisons, des temples, une huilerie, des églises qui, autrefois, n’étaient que des alignements de petits tas de pierres. Le forum, sa grande porte monumentale et ses trois temples, parfois illuminés de nuit, forment un ensemble grandiose. Le « centre commercial » voisin qui permet de se reposer, de se désaltérer, d’acheter des « souvenirs » ou de menus produits nécessaires matérialise une excellente idée. De bons hôtels-restaurants offrent la possibilité de reprendre son souffle au sortir de la Tunisie des montagnes avant de se rendre dans les steppes à alfa qui vont à Gafsa et serviront de transition entre la dorsale et la Tunisie du Sud-Est. Le festival de Sbeïtla connaît un succès grandissant. Les multiples « activés » offertes aux festivaliers sont à même de plaire aux jeunes comme aux plus âgés. Les ruines de Thala Les gens qui sont partis « plein Sud » par Dahmani et El Ksour, ont rejoint les précédents à Rouhia ou peut être bifurqué à la sortie d’El Ksour, vers Thala. Ce bourg, très dynamique, a-t-il été la grande ville dans laquelle Jugurtha avait fait construire un palais qui abritait ses enfants ? Si les vestiges de l’époque romaine à la sortie de la ville sont peu étendus, toute la région est parsemée de monuments mégalithiques dont un superbe alignement de pierres dressées le long de la route qui mène à Kasserine. Des routes sillonnent actuellement toute la région. Elles conduisent les chasseurs vers Remada / El Ayoun, le pays des Fersex / Frechich excellents combattants et souvent rebelles, connus depuis l’époque romaine. De là, on peut rejoindre Sbeïtla en se faufilant entre les Jebels Douleb et Tionicha, On peut choisir la sortie de Thala, de s’enfoncer dans les forêts de pins du Jebel Bireno puis rejoindre Foussana et Kasserine ou décider d’emprunter la grande route qui mène directement à Kasserine. Et ceux qui sont allés visiter Kalaat Esnan ? Ils peuvent, par une très bonne piste, traverser le massif boisé de Bourbaïa et arriver à Haïdra / Ammaedara antique. Le site a été bien réaménagé. La très grande citadelle byzantine rappelle l’importance stratégique de cette ville, rempart de l’Africa romaine. La IIIème légion y a tenu garnison, puis les Byzantins s’y sont retranchés face à la menace des Berbères chameliers. Ses murs de 8 à 10 mètres de haut, ceignaient plus de deux hectares de bâtiments divers dont une église bien présentée. Même l’arc de triomphe à l’entrée de la ville avait soutenu les murs d’un fortin ! Les voyageurs ont alors le choix de rejoindre directement Thala en traversant un paysage de collines boisées ou d’aller d’abord à Kalâa Khesba, dont les environs sont parsemés de monuments mégalithiques, avant d’arriver à Thala. D’autres moins aventureux préfèreront, en sortant de Kalaat Esnan aller à Haïdra par la route, via Kalâa Khesba, puis revenir sur leurs pas. Tous repasseront par Thala et rejoindront Kasserine après 50 kilomètres d’une route qui leur fera d’abord traverser un plateau à 1000 mètres d’altitude environ puis les mènera, par la vallée de l’Oued Hatab, entre les Jebels Chambi et Semama, un des hauts lieux de la campagne de Tunisie 1942 / 1943. Les blindés allemands avaient réussi à forcer cette trouée et se proposaient de remonter jusqu’à El Kef, de contourner donc toutes les armées alliées qui combattaient dans l’Est tunisien. Ils furent heureusement arrêtés à Thala ! Haïdra , la citadelle byzantine et une des basiliques chrétiennes de la ville… Kasserine, l’antique Cillium, le Jebel Chambi, le point culminant de la Tunisie… Toute cette région mérite une présentation particulière. On peut regretter que le succès de Sbeïtla toute proche, ait un peu fait oublier l’intérêt que présente Kasserine qui devrait être, elle aussi, une ville-étape sur « La Route de l’Ouest » qui continue normalement vers la Tunisie des steppes, passe par Gafsa, serpente éventuellement dans les oasis de montagne et débouche dans le Jérid : La Tunisie des oasis. LA TUNISIE DES STEPPES : La Tunisie des origines Très brièvement, avant de quitter Kasserine avec regret, évoquons d’abord le poème de cent dix vers gravé sur la façade du « mausolée des Flavii » dédié à Flavius Secondus. Une autre inscription indique que le mausolée abritait les restes de ce personnage et de plusieurs membres de sa famille. C’est sans doute, ce mausolée et un autre, en partie détruit, situé sur la rive de l’oued Derb, qui a permis de nommer Kasserine « Les deux ksars ». Kasserine, Le mausolée Contrairement au consul Marius qui avait laissé ses bagages à Kasserine et qui était allé en deux ou trois nuits, avec les légionnaires équipés légèrement mais bien pourvus d’eau, prendre Gafsa d’assaut, on pourrait essayer, de flâner dans la région. Les amateurs de records monteront évidemment vers le sommet du Jebel Chambi « le toit de la Tunisie » avec ses 1544 mètres d’altitude et le Parc National qui y a été aménagé en 1980. Plus de 6000 hectares sont entourés par 60 kilomètres de clôture. La flore abondante et variée, Pins d’Alep, Genévriers de Phénicie, Chênes verts, buissons de cistes, d’alfa, de diss et de romarin varie avec l’altitude. Elle abrite une faune curieuse telle que la Hyène rayée, la Gazelle de montagne, le Mouflon à manchettes, l’Aigle de Bonelli, l’Aigle royal et parfois, le grand Vautour fauve. Le Jebel Chambi Les randonneurs peuvent se laisser tenter par de très belles promenades dans tous les massifs boisés voisins. Les Jebels Selloum et le khchem El Kelb où l’interdiction de chasser a permis à la faune sauvage de se multiplier. Un peu plus au Sud, le Jebel Sidi Aïch d’où part une route toute droite, orientée Nord-Sud (ancienne voie romaine) qui va jusqu’à Gafsa, l’! Les amateurs d’histoire s’arrêteront à Thélepte et regretteront que le site soit pratiquement abandonné et … continuellement pillé ! Pourtant les vestiges historiques et l’environnement préservé sont certainement les deux « atouts maîtres » d’un prochain tourisme qui ne demande qu’à se développer dans ces régions ! En remontant vers le Nord-Ouest on s’arrêtera un instant au puits d'Oglet Bou Haya, certainement d’époque romaine et encore entouré d’auges creusées dans la pierre.