PROJET D’IRRIGATION AGRICOLE

ETUDE DE RENTABILITE ECONOMIQUE Création d’un réseau d’irrigation sur les communes de Pennautier, Aragon, et Ventenac-Cabardès.

Réalisée par : Pôle Eau Agronomie Chambre d’Agriculture de l’

Maître d’ouvrage des études : Agglo 1, rue Pierre Germain - 11890 CARCASSONNE Cedex 9

Réalisation : Pauline RAYSSAC Chambre d’Agriculture Tel : 04 68 11 79 13 [email protected]

ZA de Sautès à Trèbes 11878 CARCASSONNE Cedex 9 Tél : 04 68 11 79 79 Fax : 04 68 71 48 31 [email protected] www.aude.chambagri.fr

SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 3

1. STRATEGIE ECONOMIQUE DU TERRITOIRE ...... 4

1.1. Enjeux économiques agricoles locaux...... 4

1.1.1. Présentation de la zone d’étude ...... 4 1.1.2. Les structures économiques présentes...... 7 1.1.3. La segmentation administrative des vins ...... 8

1.2. Stratégie commerciale des structures économiques presentes et

intérêt du développement de l’irrigation...... 11

1.2.1. Analyse des structures les plus représentatives du périmètre d’étude ...... 11 1.2.2. Synthèse des bénéfices attendus au niveau du territoire...... 17

2. ETUDE DE L’INCIDENCE DE L’ARRIVEE DE L’IRRIGATION SUR LES CHARGES ET RECETTES DE L’EXPLOITATION ...... 18

2.1. Coût moyen annuel de l’irrigation ...... 19

2.2. Simulation économique par type de catégorie...... 24

2.2.1. Simulation économique pour une parcelle en IGP Oc – Rouge..... 25

2.2.2. Simulation économique pour une parcelle en IGP Oc – Blanc ...... 26

2.2.3. Simulation economique pour une parcelle en AOP Cabardes ...... 27

2.3. Simulation économique a l’echelle de l’exploitation...... 28

2.3.1. Les caractéristiques de l’exploitation et des cas type ...... 28 2.3.2. Estimation des bénéfices attendus pour l’exploitation type...... 28 2.3.3. Représentation graphique de l’évolution des marges directes ...... 31

2.4. Retour sur investissement du projet...... 32

3. CONCLUSION : SYNTHESE ECONOMIQUE ET IMPACTS POUR LES BENEFICIAIRES...... 33

ANNEXES ...... 34

Chambre d’agriculture de l’Aude Page 2 04/12/2017 INTRODUCTION

En réponse à une demande de la profession agricole, pour développer l’irrigation sur les zones non équipées, le secteur Ouest carcassonnais fait l’objet aujourd’hui d’une réflexion sur la question de l’alimentation en eau brute.

Sur la commune de Pennautier mais aussi au Sud d’Aragon, à l’Est de Ventenac Cabardès et à l’Ouest de Villemoustaussou, principalement les viticulteurs expriment une forte demande pour l’accès à l’eau. En effet, les exploitants sont soumis depuis plusieurs années à des sècheresses marquées lors desquelles l’évapotranspiration est largement plus importante que la pluviométrie. Le déficit hydrique engendré pénalise à la fois les rendements et la qualité des produits pouvant porter atteinte à la pérennité même des exploitations viticoles.

Conscientes de l’évolution potentielle des conditions climatiques et des conséquences sur leur territoire, les agriculteurs, accompagnés par et la Chambre d’Agriculture de l’Aude, se sont mobilisés sur ces questions d’accès à l’eau et ont structuré leur demande.

Les premières étapes du projet ont été d’évaluer précisément les besoins du secteur et d’étudier le réseau hydraulique à mettre en place, ceci en termes de dimensionnement hydraulique et financier.

Ce projet de création de réseau hydraulique fédère aujourd’hui une douzaine d’exploitations agricoles dont deux exploitations mixtes (céréales/vignes, truffes/vignes), une exploitation horticole et une exploitation en viticulture biologique. Le projet peut être alimenté en eau par la retenue de la Ganguise qui constitue une ressource sécurisée permettant la compensation des prélèvements en aval notamment ceux du Fresquel. Le projet concerne au total 290 hectares pour un usage agricole. Le réseau projeté est composé de près de 11 km de conduites enterrées alimentant 19 bornes agricoles.

Ce projet, soutenu par Carcassonne Agglo, est susceptible d’être éligible au Type d’Opération 4.3.3. Soutien aux infrastructures hydrauliques (TO 4.3.3.) du Plan de Développement Rural.

A travers l’étude de rentabilité économique, les partenaires souhaitent vérifier que ce projet est viable pour les exploitants agricoles, tout en respectant une gestion équilibrée et raisonnée de la ressource en eau.

Cette étude est réalisée dans la continuité du travail mené par Hélène Olive-Remon (Chargé de Mission Projet Irrigation) avec l’appui d’Olivier Feraud (Chargé de Mission Expertise Œnologie). Ainsi, l’objectif de cette étude est de préciser le projet économique du territoire et la viabilité économique de l’investissement.

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1. STRATEGIE ECONOMIQUE DU TERRITOIRE

1.1. ENJEUX ECONOMIQUES AGRICOLES LOCAUX

1.1.1. Présentation de la zone d’étude

Le périmètre du projet de réseau hydraulique est principalement localisé sur les communes de Pennautier, Aragon et Villemoustaussou.

Figure 1 : Répartition des surfaces du projet par commune

Villemaustaussou 7%

Pennautier Ventenac-Cabardès Aragon 31% Aragon Villemaustaussou Pennautier 60%

Ventenac-Cabardès 2%

Source : Chambre d’Agriculture de l’Aude (2017)

Ces communes de l’Ouest du département de l’Aude sont situées au cœur du Cabardès, à dominante viticole. En 2014, les surfaces agricoles sur ces trois communes se composent de : - 50% de vigne - 33% de cultures annuelles (céréales, oléagineux, etc.) - 12% de terres en gel - 4% de prairies temporaires - 1% de divers Source : Registre Parcellaire Graphique (RPG) 2014

Le périmètre du projet couvre une surface agricole totale de 290 hectares composée essentiellement de vignes destinées à la production de raisin de cuve (68% des surfaces), on retrouve également des terrains en gel et des cultures annuelles (figure 2).

Figure 2 : Répartition des surfaces du projet par type de culture

Terre en gel (rotation Horticulture vigne) 0,1612 % Vigne 15,0566 % Crandes Cultures Truffe Truffe 0,2573 % Terre en gel (rotation vigne)

Crandes Cultures Horticulture 16,0172 %

Vigne 68,5077 %

Source : Chambre d’Agriculture de l’Aude (2017)

Les agriculteurs de la zone du projet précisent que les parcelles actuellement en terre (gel), sont destinées à être plantées en vigne suite à la mise en place du réseau d’irrigation. Les surfaces en vigne représentent 69% des surfaces engagées dans le projet. De plus, si l’on inclut les terres en gel, les surfaces viticoles représentent 84% des surfaces du projet. De ce fait en concertation avec le groupe de suivi, l’étude de rentabilité réalisée dans le cadre du projet d’irrigation collectif de Pennautier porte uniquement sur la vigne.

Figure 3 : Localisation des parcelles engagées

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L’encépagement sur le périmètre du projet se compose principalement de Merlot, Chardonnay, Cabernet-Sauvignon, Syrah, Grenache, Cabernet Franc, Sauvignon Blanc et également de divers autres cépages. Majoritairement, le mode de taille pratiqué est de type Guyot simple ou double et la vigne est palissée avec un fil porteur et deux niveaux de fils releveurs. La taille mécanique tend à se développer. La densité moyenne est de 4 500 pieds par hectare. A proximité du secteur du projet, des mesures de suivi de la contrainte hydrique sont réalisées depuis 2007 par la Chambre d’Agriculture de l’Aude (méthode des potentiels de base) démontrant que les parcelles de vigne dans cette zone sont soumises à des déficits hydriques durant la période végétative. Les cépages et certains types de sol présentent des caractéristiques qui rendent localement la culture de la vigne sensible à la contrainte hydrique ce qui pénalise les rendements et certains paramètres qualitatifs au niveau œnologique. Les rendements se situent autour de 65hL/ha en fonction des années, ce qui reste éloigné des rendements maximum des Indication Géographique Protégée (IGP) (90hl/ha pour l’IGP Pays d’Oc), soit une différence de 25%. Ces éléments expliquent la forte demande des exploitants pour le projet de création du réseau d’irrigation sur ce secteur, avec une majorité de surface en vigne et une majorité des surfaces en IGP Rouge.

Figure 4 : Répartition des surfaces du projet par type de Catégorie

8%

43% AOP IGP Oc Rouge 49% IGP Oc Blanc

Source : Chambre d’Agriculture de l’Aude (2017)

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1.1.2. Les structures économiques présentes

Les structures économiques viticoles sur la zone d’étude sont les suivantes : Les caves coopératives : - la cave coopérative Les Vignerons de la Voie Romaine et du Cabardès à Villesèquelande (80 000 hl et 112 adhérents), - la cave coopérative Vignobles de Carsac à (55 000 hl et 87 adhérents), - la cave coopérative Cave La Malepère à (155 000 et plus de 200 adhérents).

Les caves particulières – Vignerons indépendants : - Domaines Lorgeril, - Domaine , - Château de Rivals.

Figure 5 : Répartition des surfaces du projet par structure économique viticole (84% du projet)

La Voie Romaine

12% Les Vignobles de 28% Carsac 5% La Malepère

Domaine Lorgeril

Domaine Loupia

34% 15% Château de Rivals

6%

Caves particulières 52%

Caves coopérative s 48%

Source : Chambre d’Agriculture de l’Aude (2017)

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1.1.3. La segmentation administrative des vins

La segmentation administrative des vins sur la zone du projet se décompose en trois catégories : - Les vins d’Appellation d’Origine Protégée (AOP) , emblématiques sur le secteur ; - Les vins à Indication Géographique Protégée (IGP), majoritaires en volume ; - Les vins sans Indication Géographique, en proportion plus restreinte. La production de vin en AOP « Cabardès » est soumise au respect d’un cahier des charges strict. Les principales caractéristiques sont présentées dans le tableau 1 .

Tableau 1 : Caractéristiques principales du cahier des charges AOP Cabardès Appellation Spécificités Cabardès

Zone géographique Aire parcellaire délimitée concerne 18 communes du département de l’Aude Types de produits Vins rouges et rosés

Densité ≥ 4000 pieds par hectare Densité de plantation Ecartement ≤ 2,5 mètres Superficie maximale par pied = 2.5 mètres carré Taille courte à coursons en gobelet : maximum 12 yeux francs par pied et 2 yeux francs max par courson en cordon de Royat : maximum 10 yeux francs par pied et 2 yeux francs max par courson Règles de taille Pour les cépages Cabernet Franc N, Cabernet-Sauvignon N, Cot N, Fer Servadou N, Merlot N, Syrah N : taille Guyot simple ou double avec max 10 yeux francs par pied (8 maximum sur le long bois et au plus 2 coursons portant deux yeux francs max) Charge maximale moyenne 8000 kg/ha à la parcelle et 6500 kg/ha si irrigation % Pieds morts ou 20 % manquants Titre alcoométrique Vins rosés : 12 % volumique naturel Vins rouges : 12.5 % minimum Richesse minimale en Cépages rosés : 198g/l de moût sucre des raisins Cépages rouges : 207g/l de moût Rendement 50 hl/ha

Rendement butoir 60 hl/ha Année d’entrée en production des jeunes 3ème année vignes Règle de proportion Cabernet Franc N, Cabernet-Sauvignon N, Merlot N, ensemble ou séparément ≥ 40% de d’encépagement à l’encépagement l’exploitation Grenache N, Syrah N, ensemble ou séparément ≥ 40% de l’encépagement Prix de vente moyen 419 € /hl Appellation Cabardès Spécificités Types de produits Vins rouges et rosés Charge maximale moyenne 8000 kg/ha à la parcelle et 6500 kg/ha si irrigation Rendement butoir 60 hl/ha

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Source : ‹ Cahier des charges de l’appellation d’origine contrôlée « CABARDES » homologué par le décret n°2011-1777 du 5 décembre 2011, JORF du 7 décembre 2011 ‹ Appui technique du conseiller viticole du secteur

Dans le cas de la production sous AOP l’irrigation est soumise à autorisation. Le décret 2006- 1527 du 4 décembre 2006 relatif à l’irrigation des vignobles aptes à la production de vins à appellation d’origine précise les conditions d'apports d'eau en AOP. Par défaut, l'irrigation est interdite du 1er mai à la récolte. L’irrigation des vignes peut être autorisée à titre exceptionnel : le syndicat de défense de l’appellation concernée devra alors effectuer une demande de possibilité d’irrigation auprès de l’INAO. En tout état de cause, l’accord ne pourra concerner que la période comprise entre la fermeture de la grappe (15 juin au plus tôt) et la véraison (15 août au plus tard). Les installations d’irrigation fixes situées à l’intérieur de parcelles de vignes aptes à la production de vins à appellation d’origine ne doivent pas être enterrées. Toute parcelle en AOP irriguée doit être déclarée aux services locaux de l'INAO au plus tard le 1er jour des irrigations.

Figure 6 : Règlementation des irrigations de la vigne

Source : Chambre d’Agriculture

La localisation des parcelles du projet offre également la possibilité de déclarer du vin en trois Indications Géographiques Protégées (IGP) différentes : - L’IGP « Pays d’Oc », qui est l’IGP la plus utilisée sur le périmètre du projet, - L’IGP « Aude », moins utilisée, - L’IGP « Cité de Carcassonne ». La production pour ces trois IGP est soumise au respect de cahiers des charges dont les principales caractéristiques pour chacun sont reprises dans le tableau 2 :

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Tableau 2 : Caractéristiques des différents cahiers des charges des IGP du secteur du projet et valeur estimée des produits

Appellation IGP « Cité de IGP « Pays d’Oc » IGP « Aude » Spécificités Carcassonne » , Carcassonne, Cavanac, Cazilhac, Département de , Montirat, l’Aude, Gard, Hérault, , Pennautier, Trèbes, Département de , , Rouffiac- Pyrénées Orientales + Zone géographique l’Aude d’Aude, et 6 communes de , Caux-et- Lozère Sauzens, Villemoustaussou, , , Villeséquelande Vins tranquilles, mousseux de qualité, Vins tranquilles vins de raisins sur Vins tranquilles rouges Types de produits rouges rosés et mûris rouges, rosés, rosés et blancs blancs blancs, gris et gris de gris Pour les vins Titre alcoométrique tranquilles : 10% vol. 9% vol. 11% vol. acquis minimum Si désalcoolisation : 9% vol. Nombre de cépages 56 97 41 reconnus 90 hl/ha pour rouge et Rendement blanc maximum de 120 hl/ha 90 hl/ha 100 hl/ha pour rosé, production gris et gris de gris Sauvignon blanc : 105 €/hl A. Prix moyen de 90 €/hl 95 €/hl vente Chardonnay : 115 €/hl Rouge : 90 €/hl Sources : ‹ Appui technique du conseiller viticole du secteur ‹ Cahier des charges de l’indication géographique protégée « PAYS D'OC » homologué par arrêté du 26 novembre 2015 publié au JORF du 2 décembre 2015 ‹ Cahier des charges de l’Indication Géographique Protégée « AUDE » homologué par l’arrêté du 26 octobre 2011, modifié par arrêté du 8 novembre 2013 publié au JORF du 17 novembre 2013 ‹ Cahier des charges de l’indication géographique protégée « CITE DE CARCASSONNE » homologué par l’arrêté du 28 octobre 2011, JORF du 8 novembre 2011

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1.2. STRATEGIE COMMERCIALE DES STRUCTURES ECONOMIQUES PRESENTES ET INTERET DU DEVELOPPEMENT DE L ’IRRIGATION

1.2.1. Analyse des structures les plus représentatives du périmètre d’étude

Rappel de la méthode :

Il a été choisi en lien avec le maître d’ouvrage et le groupe de suivi du projet de se focaliser sur les structures les plus représentatives de la zone d’étude et ayant des positionnements de marchés différents.

Seront donc présentées ci-après, les stratégies commerciales: - de la cave coopérative Vignerons de la Voie Romaine, - de la cave particulière Domaines Lorgeril, Ces deux structures représentent plus de 65% des surfaces du projet.

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1. LA CAVE COOPERATIVE Les Vignerons de la Voie Romaine et du Cabardès

Président : André BONNET Directeur : Sébastien LACUVE Siège social : 3 Avenue Marcellin Albert, 11170 Villesèquelande

Historique C'est en 1952, que la cave coopérative de Villesèquelande voit le jour. Dans les années soixante, les viticulteurs de Caux et Sauzens, de Grèzes-Herminis et de Pennautier s'associent à la structure existante. Par la suite, les années quatre-vingt-dix voient les caves de Raissac sur Lampy et de Sainte Eulalie rejoindrent la société. En 2004, c’est au tour des viticulteurs de Pezens et d'Aragon, fortement implantés dans le Cabardès, de rallier celle-ci afin de former "Les Vignerons de la Voie Romaine et du Cabardès" Aujourd’hui, elle fédère près de 130 adhérents. Périmètre d’apport Le périmètre d’apport de la cave représente 1188 hectares de vigne répartie sur 7 communes citées précédemment. L’encépagement de la cave est composé de 32 cépages différents avec 5 cépages principaux qui représentent plus de 65% des surfaces : le Merlot, le Cabernet-Sauvignon, la Syrah, le Cabernet Franc et la Syrah. La majorité des vignes exploitées par des adhérents de la cave n’est pas irriguée.

Figure 7 : Encépagement global de la cave en 2017

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Production La production totale de la cave s’élève en moyenne à 98 000 hl sur quatre dénominations différentes : AOP Cabardès (1%), IGP OC (85%), IGP Cité de Carcassonne (7.5%), IGP Cathare (0.05%). Les IGP sont principalement des mono cépages, les autres produits de la gamme sont issus d'assemblages. Les vins sans IG qui représentent 6.25%.

6,25% 0,05% 1%

7,5% AOP Cabardès

IGP Oc

IGP Cité de Carcassonne IGP Cathare

Sans IG

85,2%

Figure 8 : Répartition de la production en fonction de la dénomination (2017)

Circuits et modes de commercialisation 95 à 96 % des volumes sont commercialisés en circuit vrac, le reste est commercialisé en bouteille et Bag In Box (BIB) et se partagent entre des ventes directes aux caveaux (95%) et des ventes CHR (5%). La commercialisation en vrac est effectuée via un ou plusieurs courtiers et à destination du négoce à dimension internationale (Grand chais de , Groupe Castel, …) La cave coopérative dispose de 2 points de vente : - Le Cellier de Pezens - Le Cellier de Raissac sur Lampy Analyse des circuits de commercialisation de la cave coopérative : - Le circuit « vrac » utilise des cépages internationaux et des méthodes de vinification précises adaptées au client. Ce circuit représente entre 5 et 6 millions d’€ et entre 75 000 et 85000 hl. La cave coopérative est spécialisée dans ce type de production et adapte les méthodes aux marchés de négoce de plus en plus exigeant. - Le circuit « conditionné » concerne des produits de qualité à forte valeur ajoutée. Il représente entre 180 000 et 250 000 € et entre 2500 et 3500 hl.

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Stratégie et lien avec l’irrigation La cave ne dispose pas d’un Plan Stratégique d’Entreprise. Toutefois, des axes de développement ont été identifiés par le conseil d’administration de la cave coopérative, à savoir : - Maintien de la production et du chiffre d’affaires, - Développement et conquête de nouveaux marchés. Ces objectifs sont directement ou indirectement liés au projet d’irrigation.

- Maintien et amélioration de la production et du chiffre d’affaires La préoccupation centrale de la cave concerne la pérennité de la structure. Celle-ci est en premier lieu liée au travail de viticulteurs, premier maillon de la chaîne. L’un des objectifs principaux est donc d’améliorer le revenu à l’hectare des adhérents. Les rendements ont considérablement baissé, les revenus à l'hectare ont été « mis à mal » (chute jusqu'à 2200€ en 2009). Le minimum de 4000€/ha nécessaire à l'équilibre d'une exploitation n'est plus atteint depuis 2004. Pour la récolte de 2011, le revenu remonte à 3150€/ha, encourageant mais insuffisant. Selon la cave coopérative : « Les conséquences économiques et sociales ont été dramatiques. » L'irrigation permet d'éviter les oscillations interannuelles de qualité et de rendement, et permet donc d'améliorer et de stabiliser le revenu par hectare des viticulteurs. Dans ce cadre, l’irrigation est identifiée comme un outil permettant d’améliorer la rentabilité des exploitations. Sur la cave le rendement moyen est de 63 hl/ha, ce qui est bien en deçà des limitations de rendement (90 hl/ha pour l’IGP Oc). L’objectif est d’augmenter les rendements tout en restant dans des gammes de produits de qualité. De plus, au niveau de l’exploitation, l’irrigation apporte une facilité de travail, permet d’allonger la durée de vie de la vigne et de diminuer la vulnérabilité des exploitations face au changement climatique. En outre, à l’échelle de la coopérative, une légère augmentation de rendement par hectare aurait un impact positif sur les charges de structure, notamment de vinification. Au-delà du revenu à l’hectare, la cave coopérative identifie l’irrigation comme un moyen de remettre en production des parcelles en friche sur certaines zones très sensibles à la contrainte hydrique, et ainsi augmenter le potentiel de production global de la structure.

- Développement et conquête de nouveaux marchés L’objectif de la cave coopérative est de développer le vrac à l’export et la commercialisation auprès de la Grande Distribution (GD). L’irrigation permettra de limiter l'effet millésime pour garantir une qualité constante pour les clients partenaires.

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2. DOMAINES LORGERIL

Propriétaire : Nicolas et Miren De Lorgeril Directeur technique : Bernard Durand Directeur administratif – financier : Thierry Mirc

Maison Lorgeril BP 4 11 610 Pennautier

L’exploitation C’est une maison familiale de vin, indépendante, créée en 1620. La famille est propriétaire de 6 domaines sur l'ensemble de l'Ouest Méditerranéen français, entre Languedoc et Roussillon. Les domaines sont répartis sur 9 appellations. Dans cette présentation, nous allons nous concentrer sur le Château de Pennautier. L’encépagement est le suivant :

Figure 9 : Encépagement global du domaine Château de Pennautier

Encepagement Cabernet- Grenache Malbec sauvignon 5% 4% 9% Sauvignon 1% Cabernet- Franc Cinsault 1% 12% Viognier 1%

Chardonnay Merlot 18% 29%

Syrah 20%

La production La production moyenne totale est de 7801 hl (soit un rendement moyen de 43.5 hl/ha). Elle est tournée vers des vins sous signe officiel de qualité (IGP et AOP) : - 51% IGP : o Pays d’Oc : Chardonnay, Cinsault, Syrah, Malbec, Pinot, Merlot, Cabernet, Syrah, Viognier, o Cité de Carcassonne en Rouge et Rosé. - 49% AOP Cabardès : o 2 Niveaux en Rosé, o 4 Niveaux en Rouge.

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Modes et Circuits de Commercialisation Tous les produits sont conditionnés, les Domaines Lorgeril utilisent divers circuits de commercialisation : 10% en vente directe 45% à l’export 45% en France (Commercialisation Hôtellerie Restauration (CHR) et GD) En 2016, le chiffre d’affaires de l’exploitation s’élevait à 1 850 067 €.

Stratégie et lien avec l’irrigation Les objectifs stratégiques du directeur des Domaines Lorgeril tournent autour de 3 axes principaux : - Améliorer la qualité œnologique des produits La recherche de la qualité des produits est le fil conducteur du travail du directeur.

Pour cela des investissements en cave se poursuivent : tri de la vendange, automatisation de la gestion du froid, pressurage. Sur l’exploitation, certifiée Haute Valeur Environnementale, les règles de production sont respectées pour une adéquation optimale entre le terroir et les pratiques culturales. Tout cela est appuyé sur les résultats d’analyses de sol. Les orientations de plantation sont en relation avec le profil commercial des vins. Elles sont tournées vers le fruit et la fraîcheur avec des cépages comme la Syrah, le Cabernet Franc. Cependant ces cépages supportent peu la sécheresse. Ils observent depuis des années un manque de maturité qualitative et régulière des raisins qui rend l’adéquation avec l’objectif produit difficile. L’objectif pour les AOP est de limiter ce stress hydrique qui donne des vins avec des profils de fruits murs et des tanins secs apportant de l’amertume. L’irrigation est donc avant tout un outil œnologique permettant de sécuriser la qualité des raisins et des produits pour une adéquation commerciale/marché. De plus l’irrigation permet la régularité de production en terme quantitatif et donc son aspect économique.

- Augmenter les volumes pour satisfaire la demande des clients

Envisagée avant tout comme un outil qualitatif, le directeur attend également de l’irrigation une légère augmentation des rendements. En effet, il leur manque du volume pour répondre à la demande. Il estime avoir les marchés pour absorber une augmentation de rendement de l’ordre de 10 à 15 % notamment dans les gammes IGP.

- Développer l’export et diversifier l’activité de production

Les ventes à l’export représentent actuellement 20% de la production. L'objectif est d'atteindre 30%, au détriment d'une diminution de la part de vente aux particuliers, circuit commercial très chronophage. En parallèle, la maison familiale souhaite compléter l’activité de production par une activité d’accueil touristique, en exemple la rénovation actuelle de deux gîtes dans le domaine. Enfin, la maison Lorgeril souhaite également se diversifier sur des rosés plus fins, ne souffrant d’aucun stress grâce à l’irrigation.

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1.2.2. Synthèse des bénéfices attendus au niveau du territoire

A partir des échanges entretenus avec les exploitants agricoles concernés par le projet, le tableau ci- dessous récapitule les bénéfices espérés par les acteurs économiques viticoles en fonction de leur importance leur type de structure Structures Caves économiques particulières Bénéfices attendus collectives viticoles Maintien, voire augmentation des volumes : l’irrigation XXX permet de maintenir le seuil de rentabilité des exploitations . Pérennité du potentiel de production (via le maintien des surfaces et l’augmentation des volumes) pour leur permettre de respecter le XXX prévisionnel de l’amortissement des investissements en année sèche. Sécurisation des rendements les années sèches et de la qualité : Régularité de la production vis à vis des acheteurs qui recherchent XXX XXX des vins avec un profil stable et en quantité régulière.

Anticiper le changement climatique. XXX XXX Profils de vin plus adaptés à la demande des marchés mondiaux pour les IGP (vins moins concentrés, plus fruités et légers pour les XX IGP). Amélioration de la qualité œnologique des vins AOP (meilleure maturité des raisins etc...). XX Satisfaire de nouveaux marchés dont l’export ou mieux satisfaire la demande des marchés existants. X X* : le nombre représente l’importance donnée au bénéfice. Au-delà de ces bénéfices attendus pour les entreprises, il est important de noter que les acteurs rencontrés sont très attentifs aux retombées que le projet d’irrigation pourrait avoir pour le territoire et son développement.

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2. ETUDE DE L ’INCIDENCE DE L ’ARRIVEE DE L ’IRRIGATION SUR LES CHARGES ET RECETTES DE L ’EXPLOITATION

Après avoir étudié les stratégies économiques des principales structures, nous allons présenter les simulations économiques en fonction de trois types de produits. Les surfaces en vignes (ou futures vignes) représentant 86 % des surfaces concernées par le projet. Nous focaliserons donc les simulations sur les structures viticoles.

Il ressort trois principaux types de produits représentatifs et majoritaires dans le périmètre du projet : - IGP Oc Rouge, - IGP Oc Blanc, - AOP Cabardès.

Enfin nous descendrons à l’échelle de l’exploitation pour évaluer les bénéfices attendus au niveau individuel. Pour cela nous réaliserons une simulation sur une exploitation fictive, à partir des données représentatives du périmètre du projet.

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2.1. COUT MOYEN ANNUEL DE L’IRRIGATION Le coût global de l’irrigation pour l’usager dépend de nombreux facteurs.

Coût de mise en place et fonctionnement du réseau principal

Les exploitants seront amenés à participer au financement des investissements de création du réseau primaire. Le coût de l’investissement a été chiffré par la société EADF (un bureau d’étude). A ce chiffrage, il a été rajouté une estimation des interventions associées aux travaux : Assistance à Maitrise d’Ouvrage (AMO), Maitrise d’œuvre (Moe) ; Interventions Complémentaires (IC) (topographie, géotechnique, contrôles, divers) ; imprévus ; ainsi qu’une estimation pour le raccordement électrique (cf annexe 1 : estimation ENEDIS (Electricité Réseau Distribution France)). - Montant des travaux (Etude EADF) : 1 468 250 € HT (Devis : 1 493 207 € HT, en précisions : les interventions complémentaires sont déduites du devis car elles sont prises en compte dans les 12% du montant des travaux finançables), - Raccordement électrique : 20 000 € HT (cf annexe 1), - AMO, Moe, interventions complémentaires (12% du montant des travaux) : 178 590 € HT. Le total est estimé à 1 666 840 € HT, soit 5 748 €/ha HT.

Les hypothèses de calcul sont les suivantes : - financement des pouvoirs publics à hauteur de 80% - frais financiers (taux 2.8%)

Emprunt sur 15 ans Emprunt sur 20 ans Coût Coût par Coût Coût par Elément de calcul total (€) hectare (€) total (€) hectare (€) Part d’autofinancement 333 368 1 150 333 368 1 150 20% Investissement Frais financier 75 440 260 102 610 354 TOTAL 408 808 1 410 435 978 1 504

TOTAL PAR AN 27 300 95 €/ha/an 21 800 76 €/ha/an

Entretien / Fonctionnement 30 €/ha/an 30 €/ha/an Maintenance

Le coût d’entretien et de maintenance du réseau principal correspond au renouvellement et à la réparation de petit matériel, à l’entretien annuel de début et de fin de saison d’irrigation.

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Coût de mise en place et de fonctionnement du système d’irrigation à la parcelle (réseau secondaire et tertiaire) Ce poste comprend le raccordement borne-parcelle, le système de filtration et le matériel d’irrigation à la parcelle. La distance à la borne ou encore le type de sol sont des facteurs influençant fortement ce poste. Ainsi, ce coût devra faire l’objet d’une étude au cas par cas pour chaque raccordement et chaque parcelle. Le coût présenté ci-dessous est une estimation moyenne. On peut estimer ce coût entre 153 et 299 €/ha/an sur les bases suivantes : - emprunt sur 10 ans, - frais financiers (2.8%), - aides France Agrimer déduites, - avec ou sans prise en compte de la main d’œuvre et de la location de la mini-pelle. Par hectare Par hectare En € Elément de calcul avec main d’œuvre et sans main d’œuvre location d’une minipelle Raccordement borne- 290 290 parcelle Système de filtration 250 250 Matériel Goutte-A- 1200 1200 Goutte (GAG) location mini-pelle 450 0

Investissement Main d’œuvre 557 0 Aides France AgriMer - 800 - 800 139 Frais financiers 288

TOTAL 2235 1079 TOTAL PAR AN SUR 224 €/ha/an 108 €/ha/an 10 ANS Fonctionnemen Entretien / Matériel / 75 €/ha/an 45 €/ha/an t/entretien Pilotage / Surveillance TOTAL pendant 10ans 299 €/ha/an 153 €/ha/an TOTAL après 10ans 75 € €/ha/an 45 €/ha/an

Sources : Référentiel économique Chambre d’Agriculture de l’Aude (2017) (cf annexe 2)/ A dire d’expert

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Coût de l’eau

Aux dépenses d’investissement, il faut rajouter les charges liées à la tarification de l’eau estimé à 0.19€/m3 qui comprend : - une redevance de volume : 0.066 €/m3 - les taxes Agence de l’Eau RMC et VNF : 0.012 €/m3 - le coût énergie : 0.11 €/m3 ( Source : SICA d’irrigation de l’Ouest Audois 2017 )

Pour l’irrigation de la vigne, nous estimons ce coût à 142.5 €/ha/an .

Coût de fonctionnement administratif de la structure collective (ASA)

Le fonctionnement de l’Association Syndicale Autorisée (ASA) comprend la gestion administrative, juridique et comptable ainsi que les frais divers de la structure (Assurance, …)

Le coût de fonctionnement est estimé à 40 €/ha/an .

Les amortissements comptables seront estimés avec le comptable public (l’ASA devra ouvrir une ligne de trésorerie sur 18 mois pour commencer les premiers travaux). La première année des frais supplémentaires seront à prévoir pour les servitudes foncières concernant le passage des canalisations en dehors du périmètre de l’ASA.

Coût de production supplémentaire

L’irrigation s’accompagne d’une augmentation des coûts de production estimée pour le projet à 30€/ha/an , liée à un désherbage à la tâche supplémentaire.

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SYNTHESE AMORTISSEMENT SUR 15 ANS

Coût par ha/an avec main d’œuvre pour la mise en place du réseau à la parcelle : emprunt emprunt réseau coût de GAG principal fonctionnement Au-delà de 15 0 à 10 ans 10 à 15 ans Coût par hectare par an (€/ha/an) ans

Coût de mise en place et fonctionnement du 125 125 30 réseau principal (emprunt 15 ans)

Coût de mise en place et fonctionnement du 299 75 75 système d’irrigation à la parcelle

Coût de l’eau 143 143 143

Coût de fonctionnement administratif de la 40 40 40 structure collective (ASA)

Coût de production supplémentaire 30 30 30

TOTAL 637 413 318

Coût par ha/an sans main d’œuvre pour la mise en place du réseau à la parcelle : emprunt emprunt réseau coût de GAG principal fonctionnement Au delà de 15 0 à 10 ans 10 à 15 ans Coût par hectare par an (€/ha/an) ans

Coût de mise en place et fonctionnement du 125 125 30 réseau principal (e mprunt 15 ans)

Coût de mise en place et fonctionnement du 153 45 45 système d’irrigation à la parcelle

Coût de l’eau 143 143 143

Coût de fonctionnement administratif de la 40 40 40 structure collective (ASA)

Coût de production supplémentaire 30 30 30

TOTAL 491 383 288

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SYNTHESE AMORTISSEMENT SUR 20 ANS

Coût par ha/an avec main d’œuvre pour la mise en place du réseau à la parcelle : emprunt emprunt réseau coût de GAG principal fonctionnement 0 à 10 ans 10 à 20 ans Au-delà de 15 Coût par hectare par an (€/ha/an) ans

Coût de mise en place et fonctionnement du 106 106 30 réseau principal (emprunt 15 ans)

Coût de mise en place et fonctionnement du 299 75 75 système d’irrigation à la parcelle

Coût de l’eau 143 143 143

Coût de fonctionnement administratif de la 40 40 40 structure collective (ASA)

Coût de production supplémentaire 30 30 30

TOTAL 618 394 318

Coût par ha/an sans main d’œuvre pour la mise en place du réseau à la parcelle : emprunt emprunt réseau coût de GAG principal fonctionnement Au delà de 15 0 à 10 ans 10 à 20 ans Coût par hectare par an (€/ha/an) ans

Coût de mise en place et fonctionnement du 106 106 30 réseau principal (e mprunt 15 ans)

Coût de mise en place et fonctionnement du 153 45 45 système d’irrigation à la parcelle

Coût de l’eau 143 143 143

Coût de fonctionnement administratif de la 40 40 40 structure collective (ASA)

Coût de production supplémentaire 30 30 30

TOTAL 472 364 288

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2.2. SIMULATION ECONOMIQUE PAR TYPE DE CATEGORIE Les simulations présentées ci-après vont illustrer les marges brutes par catégorie : AOP Cabardès, IGP Rouge et IGP Blanc. Les marges brutes gagnées grâce à l’irrigation sont calculées à partir du gain de production, du prix de vente selon un conditionnement en vrac ou en bouteille et du coût de l’irrigation. Les marges brutes sont calculées durant la période d’amortissement de 10 ans (coût d’irrigation maximal). Concernant le coût de l’irrigation, il varie selon 2 facteurs : la durée d’amortissement de l’investissement et la main d’œuvre. En effet, pour certaines exploitations, la main d’œuvre doit être prise en compte étant donné l’emploi d’ouvriers pour l’installation du réseau à la parcelle, son entretien et son pilotage. Or, pour d’autres exploitations, le réseau à la parcelle sera installé, entretenu et piloté par chaque exploitant, ainsi pour un résultat réel, le coût de l’irrigation dans ce cas ne doit pas prendre en compte la main d’œuvre.

Pour chaque catégorie, deux tableaux seront présentés : un premier prenant en compte le coût de la main d’œuvre et un second qui n’en tient pas compte. Dans chaque tableau la marge brute sera calculée sur un amortissement d’une durée de 15 ans et de 20 ans.

Les prix moyens affichés et le taux d’augmentation des rendements sont les chiffres perçus par les agriculteurs avec l’appui du conseiller viticulture du secteur.

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2.2.1. SIMULATION ECONOMIQUE POUR UNE PARCELLE EN IGP OC – ROUGE La simulation se base sur une augmentation des rendements de 19 % en moyenne (20% pour pour le profil coopérateur et 18% pour le profil cave particulière en dominante AOP)

IGP Oc ROUGE (avec main d'œuvre)

RENDEMENT MOYEN PAR HECTARE

Augmentation Rdt sec (hl/ha) Rdt Irrigué (hl/ha) du rendement % (hl/ha) Vrac 65 78 13 20 Bouteille 55 65 10 18

CHIFFRE D'AFFAIRES PAR HECTARE

Progression du CA sec CA irrigué prix /hl (€) CA Vrac 4355 5226 871 67 Bouteille 6050 7150 1100 110

MARGE PAR HECTARE

Coût de Coût de l'irrigation MARGE MARGE Progression du l'irrigation (amortissement sur BRUTE (15 BRUTE (20 CA (amortissement 15 ans) ans) ans) sur 20 ans) Vrac 871 637 618 234 253 Bouteille 1100 637 618 463 482 La marge directe grâce à l’irrigation varie entre 234 et 482 €/ha en tenant compte du coût de la main d’œuvre. IGP Oc ROUGE (sans main d'œuvre)

RENDEMENT MOYEN PAR HECTARE Augmentation du Rdt Irrigué Rdt sec (hl/ha) rendement % (hl/ha) (hl/ha) Vrac 65 78 13 20 Bouteille 55 65 10 18

CHIFFRE D'AFFAIRES PAR HECTARE

Progression du CA sec CA irrigué prix /hl (€) CA Vrac 4355 5226 871 67 Bouteille 6050 7150 1100 110

MARGE PAR HECTARE Coût de Coût de MARGE MARGE Progression du l'irrigation (15 l'irrigation (20 BRUTE (15 BRUTE (20 CA ans) ans) ans) ans) Vrac 871 491 472 380 399 Bouteille 1100 491 472 609 628 La marge directe grâce à l’irrigation varie entre 380 et 628 € sans prise en compte du coût de la main d’œuvre.

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2.2.2. SIMULATION ECONOMIQUE POUR UNE PARCELLE EN IGP OC – BLANC La simulation se base sur une augmentation de rendement de l’ordre de 17.5 % (20% pour pour le profil coopérateur et 15% pour le profil cave particulière en dominante AOP)

IGP Oc BLANC (avec main d'œuvre)

RENDEMENT MOYEN PAR HECTARE Augmentation Rdt Irrigué Rdt sec (hl/ha) du rendement % (hl/ha) (hl/ha) Vrac 65 78 13 20 Bouteille 65 75 10 15

CHIFFRE D'AFFAIRES PAR HECTARE

Progression du CA sec CA irrigué prix /hl (€) CA Vrac 5525 6630 1105 85 Bouteille 7150 8250 1100 110

MARGE PAR HECTARE Coût de Coût de MARGE MARGE Progression du CA l'irrigation l'irrigation (20 BRUTE (15 BRUTE (20 (15 ans) ans) ans) ans) Vrac 1105 637 618 468 487 Bouteille 1100 637 618 463 482 La marge directe grâce à l’irrigation varie entre 468 et 487 €/ha en tenant compte du coût de la main d’œuvre.

IGP Oc BLANC (sans main d'œuvre)

RENDEMENT MOYEN PAR HECTARE Augmentation Rdt Irrigué Rdt sec (hl/ha) du rendement % (hl/ha) (hl/ha) Vrac 65 78 13 20 Bouteille 65 75 10 15

CHIFFRE D'AFFAIRES PAR HECTARE Progression du CA sec CA irrigué prix /hl (€) CA Vrac 5525 6630 1105 85 Bouteille 7150 8250 1100 110

MARGE PAR HECTARE

Coût de Coût de MARGE MARGE Progression du l'irrigation (15 l'irrigation (20 BRUTE (15 BRUTE (20 CA ans) ans) ans) ans) Vrac 1105 491 472 614 633 Bouteille 1100 491 472 609 628 La marge directe grâce à l’irrigation varie entre 614 et 633 €/ha, sans prendre en compte le coût de la main d’œuvre.

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2.2.3. SIMULATION ECONOMIQUE POUR UNE PARCELLE EN AOP CABARDES La simulation se base sur une augmentation de rendement de l’ordre de 26%.

AOP (avec main d'œuvre)

RENDEMENT MOYEN PAR HECTARE Augmentation Rdt Irrigué Rdt sec (hl/ha) du rendement % (hl/ha) (hl/ha) Bouteille 35 44 9 26

CHIFFRE D'AFFAIRES PAR HECTARE

Progression du CA sec CA irrigué prix /hl (€) CA Bouteille 6650 8360 1710 190

MARGE PAR HECTARE Coût de Coût de MARGE MARGE Progression du CA l'irrigation (15 l'irrigation (20 BRUTE (15 BRUTE (20 ans) ans) ans) ans) Bouteille 1710 637 618 1073 1092 La marge directe grâce à l’irrigation varie entre 1073 et 1092 €/ha en tenant compte de la main d’œuvre.

AOP (sans main d'œuvre)

RENDEMENT MOYEN PAR HECTARE Augmentation Rdt Irrigué Rdt sec (hl/ha) du rendement % (hl/ha) (hl/ha) Bouteille 35 44 9 26

CHIFFRE D'AFFAIRES PAR HECTARE Progression du CA sec CA irrigué prix /hl (€) CA Bouteille 6650 8360 1710 190

MARGE PAR HECTARE Coût de Coût de MARGE MARGE Progression du l'irrigation (15 l'irrigation (20 BRUTE (15 BRUTE (20 CA ans) ans) ans) ans) Bouteille 1710 491 472 1219 1238 La marge directe grâce à l’irrigation varie entre 1219 et 1238 €/ha en tenant compte de la main d’œuvre.

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2.3. SIMULATION ECONOMIQUE A L ’ECHELLE DE L ’EXPLOITATION

2.3.1. Les caractéristiques de l’exploitation et des cas type

Il a été choisi de présenter deux cas type. Le cas type 1 est représentée par une surface de 20 ha, ce qui représente la valeur médiane des surfaces engagées par exploitants (profil coopérateur et cave particulière avec un conditionnement en vrac). Le cas type 2 est illustré par une surface de 90 ha représentant l’exploitation la plus importante dans le projet (plus de 30% des surfaces).

CAS TYPE 1 : exploitation en cave coopérative à dominante IGP et exploitation en cave particulière à dominante IGP (conditionnement en vrac), pour une surface moyenne de 17,5 ha ,

CAS TYPE 2 : exploitation de 90 ha en cave particulière à dominante AOP.

Surface (ha) par types de % des types de produits produit 15 ha IGP Rouge 85 % IGP Rouge CAS TYPE 1 2,5 ha IGP Blanc 15 % IGP Blanc 77 ha AOP 85,5 % AOP CAS TYPE 2 13 ha IGP Rouge 14,5 % IGP Rouge

Les hypothèses retenues sont :

Apport d’eau par an : 750 m3/ha Durée d’amortissement des investissements collectifs : 15 ans et 20 ans Durée d’amortissement des investissements individuels : 10 ans Coût de la mise en place et entretien de l’irrigation à la parcelle : avec et sans main d’œuvre

2.3.2. Estimation des bénéfices attendus pour l’exploitation type

Les tableaux présentés ci-après permettent d’estimer les bénéfices économiques attendus à partir des différentes hypothèses.

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- Hypothèse 1 : Augmentation des rendements Cette hypothèse s’adapte à un profil coopérateur ou cave particulière avec un conditionnement en vrac, pour une surface moyenne de 17,5 ha.

SYNTHESE COÛT PAR AN / RENTABILITE (€)

amortissement sur 15 ans amortissement sur 20 ans

PAR HECTARE PAR HECTARE PAR HECTARE PAR HECTARE TOTAL avec main d'œuvre sans main d'œuvre avec main d'œuvre sans main d'œuvre

CA total irrig - CA total sec 15 190 868 868 868 868 (Euros/an) Investissement réseau collectif jusqu'à la borne 95 95 76 76 Annuité Fonctionnement/entretien et maintenance réseau 30 30 30 30 collectif Coût de mise en place et fonctionnement du réseau à 224 108 224 108 la parcelle entretien/maintenance 75 45 75 45 réseau à la parcelle Frais de fonctionnement de la structure collective 40 40 40 40 (ASA) coût de l'eau 142,5 142,5 142,5 142,5

Charges culturales 30 30 30 30 supplémentaires

Marge Directe Irrigation 232 378 251 397 (Euros) Marge Directe après 10 456 486 475 505 ans (Euros) Marge directe après 551 581 551 581 amortissement (Euros)

Avec l’irrigation, les rendements pour les exploitations du cas type 1 augmentent de 17,5%. En fonction des différentes hypothèses, la marge directe varie entre 232 € et 581 € par hectare .

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Hypothèse 2 : Augmentation de rendement et amélioration qualitative Cette hypothèse s’adapte aux exploitations en cave particulière à dominante AOP avec un conditionnement en bouteille, pour une surface de 90 ha.

SYNTHESE COÛT PAR AN / RENTABILITE (€)

amortissement sur 15 ans amortissement sur 20 ans PAR PAR PAR PAR HECTARE HECTARE HECTARE TOTAL HECTARE avec sans main avec main sans main main d'œuvre d'œuvre d'œuvre d'œuvre CA total irrig - CA total sec 147 433 1638 1638 1638 1638 (Euros/an) Investissement réseau collectif jusqu'à la borne 95 95 76 76 Annuité Fonctionnement/entretien et 30 30 30 30 maintenance réseau collectif

Coût de mise en place et fonctionnement du réseau à la 224 108 224 108 parcelle entretien/maintenance réseau à la 75 45 75 45 parcelle

Frais de fonctionnement 40 40 40 40 de la structure collective (ASA) coût de l'eau 142,5 142,5 142,5 142,5

Charges culturales supplémentaires 30 30 30 30

Marge Directe Irrigation (Euros) 1002 1148 1021 1167

Marge Directe après 10 ans 1226 1256 1245 1275 (Euros) Marge directe après 1321 1351 1321 1351 amortissement (Euros)

Avec l’irrigation, les rendements de l’exploitation augmentent de 26% en IGP et 18 % en AOP. Dans ce cas, la marge directe varie entre 1002 € et 1351 € par hectare . En outre, on peut espérer une progression économique grâce à l’amélioration qualitative du produit Certaines parcelles pourront ainsi passer sur des catégories plus haut de gamme. De plus, l’irrigation permet de sécuriser des rendements qualitatifs et quantitatifs en cas d’année sèche.

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2.3.3. Représentation graphique de l’évolution des marges directes

Evolution de la marge directe par hectare (€) en fonction du temps (Années) Profil coopérateur et conditionnement en vrac

700

600 évolution de la marge directe avec 500 main d'oeuvre (amortissement sur 15 ans) évolution de la marge directe sans 400 main d'oeuvre (amortissement sur 15 ans) évolution de la marge directe avec 300 main d'oeuvre (amortissement sur 20 ans) Marge Directe (Euros) Directe Marge 200 évolution de la marge directe sans main d'oeuvre (amortissement sur 20 ans) 100

0 0 10 15 20 Années

Evolution de la marge directe par hectare (€) en fonction du temps Cave pariculière à dominante AOP (conditionnement en bouteille)

1400 1350 évolution de la marge directe avec main d'oeuvre (amortissement sur 1300 20 ans) 1250 évolution de la marge directe sans 1200 main d'oeuvre (amortissement sur 20 ans) 1150

euros évolution de la marge directe avec 1100 main d'oeuvre (amortissement sur 1050 15 ans) 1000 évolution de la marge directe sans main d'oeuvre (amortissement sur 950 15 ans) 900 0 10 15 20 années

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2.4. RETOUR SUR INVESTISSEMENT DU PROJET Le retour sur investissement permet d’évaluer le nombre d’années nécessaires aux exploitants pour rembourser leurs investissements totaux grâce à l’augmentation des marges directes liée à l’irrigation. Le retour sur investissement est une notion bien différente de la durée d’amortissement. Soit, le retour sur investissement est le résultat des investissements totaux par hectare divisés par la marge directe par hectare. Les investissements totaux comprennent la mise en place du réseau principal, la mise en place du réseau à la parcelle ainsi que les frais financiers. Dans le cadre du projet de Pennautier, le retour sur investissement est calculé d’une part pour le profil coopérateur (48% des surfaces viticoles) et d’autre part pour le profil cave particulière (52% des surfaces viticoles), pour être ensuite ramené au prorata des surfaces du projet.

profil coopérateur (sans MO) profil particulier (avec MO) investissement (réseau principal et secondaire) (€/ha) 2489 3645

bénéfices attendus (emprunt sur 15 ans) 232 1002

retour sur investissement (emprunt sur 15 ans) 10,73 3,64 surface en vigne dans le projet 32,88 35,62 répartition 0,48 0,52

retour sur investissement (emprunt sur 15 ans) 7,0413

Sur l’ensemble du projet, le retour sur investissement est de 7 ans en se basant sur une durée d’amortissement de 15 ans.

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3. CONCLUSION : SYNTHESE ECONOMIQUE ET IMPACTS POUR LES BENEFICIAIRES Dans le cas du profil Coopérateur, le gain économique après amortissement est évalué entre 551 € et 581 € par hectare selon les hypothèses et pour une augmentation des rendements de 17,5%. Concernant le cas du profil Cave Particulière, le gain économique après amortissement est évalué entre 1321€ et 1351 € par hectare selon les hypothèses et pour une augmentation des rendements de 18 % en AOP et 26 % en IGP. En conclusion, les résultats des simulations permettent de confirmer l’intérêt économique individuel du projet d’irrigation et la capacité d’autofinancement semble assurée si les prix du vin restent stabilisés aux cours actuels. Outre le gain économique, l’irrigation permet une sécurisation et une stabilisation des rendements. Concernant le coût de mise en place du réseau à la parcelle, les agriculteurs ne possédant pas de mini-pelle devront prévoir la location de celle-ci (450 €/jour). Afin de diminuer ces frais, la location pourra être groupée. Toutefois, les stratégies économiques, notamment dans le cas de structures collectives, ne doivent pas être seulement centrées vers l’augmentation de rendement mais aussi intégrer les aspects qualitatifs. Ce dernier point doit être travaillé au niveau des exploitations en mettant en place un accompagnement, un pilotage et des formations nécessaires pour cela. Au-delà de l’analyse économique centrée exclusivement sur les structures économiques viticoles, il serait pertinent par ailleurs d’évaluer la rentabilité économique d’autres secteurs d’activité agricole, comme par exemple les grandes cultures ou d’autres cultures telles que l’oléiculture, le maraîchage, la trufficulture, l’arboriculture, etc. Enfin dans le cadre de cette étude, la rentabilité économique et le coût de l’irrigation sont calculés seulement pour un système en goutte-à-goutte, système utilisant le minimum d’eau pour une utilisation optimale. L’intégralité des viticulteurs du réseau collectif projette une irrigation en goutte-à-goutte.

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ANNEXES

Annexe 1 : Coût de raccordement estimé (ENEDIS).

Annexe 2 : Coût Irrigation (Référentiel 2017 Coût de production, Chambre d’agriculture).

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Annexe 1 : Coût de raccordement estimé par ENEDIS.

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Annexe 2 : Coût Irrigation (Référentiel 2017 Coût de production, Chambre d’agriculture)

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