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UNIVERSITE DU QUEBEC MEMOIRE PRESENTE A UNIVERSITE DU QUEBEC A TROIS-RIVIERES COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAITRISE ES ARTS (PHILOSOPHIE) PAR DANIEL CLOUTIER LA PLACE DE LA MORT DANS LE SURREALISME AOUT °1983 Université du Québec à Trois-Rivières Service de la bibliothèque Avertissement L’auteur de ce mémoire ou de cette thèse a autorisé l’Université du Québec à Trois-Rivières à diffuser, à des fins non lucratives, une copie de son mémoire ou de sa thèse. Cette diffusion n’entraîne pas une renonciation de la part de l’auteur à ses droits de propriété intellectuelle, incluant le droit d’auteur, sur ce mémoire ou cette thèse. Notamment, la reproduction ou la publication de la totalité ou d’une partie importante de ce mémoire ou de cette thèse requiert son autorisation. à Hélène TABLE DES MATIERES Page REMERCIEMENTS ........................................ INTRODUCTION . .. ............. 1 CHAPITRES 1. LA LIBERTE ET LA MORT •..•.•...•.............••. 8 (ou la révolte contre la réalité extérieure) 1.1 L 'Humour no ir ••....•...•...•.•.••••.•..••• 9 1.2 Le suicide ............................... 21 II. L'AMOUR ET LA MORT .. ........................ 34 III. LA POESIE ET LA MORT .. ...................... 57 IV. UN PREDECESSEUR ROMANTIQUE : ALPHONSE RABBE • •• 115 V. LE SURREALISME ET L'AU-DELA ................... 124 5.1 La rel igion .............................. 124 5.2 Le Grand Jeu ............................. 130 5.3 Immanence et transcendance •....•.......... 132 VI. ESOTERISME ET DIALECTIQUE: LE POINT SUPREME • • 139 CONCLUSION ••••••• 1 ( ' •••••••••••••••••••••••••••••••••• 154 BIBLIOGRAPHIE . .. .. .. .. .. ........ 168 ANNEXES 1. L'amour et la mort • •••••••••••••••••••••••••••• 162 II. Résumé du mythe de Mélusine ................... 163 III . My th e d' l sis et d' 0 sir i s • • . 0. 164 IV. L'Arcane XVII . ..... " .......................... 167 REMERCIEMENTS Nous tenons à adresser nos plus sincères remerciements à Monsieur Roland Houde pour avoir bien voulu accepter la direction de ce mémoire. Notre reconnaissance va aussi à Hélène Lanoie à qui nous devons beaucoup plus que la mise en page de cette étude. Si seulement un homme a appris à penser, peu importe. à quoi il pense, il pense toujours au fond a sa propre mort. Tous les philosophes ont été ainsi. Et quelle vérité peut-il y avoir s'il y a la mort? Tolstoï cité par Breton dans La confession dédaigneuse • ••• c'est la révolte même, la révolte seule qui est créatrice de lumière. Et cette lumière ne peut se connaître que trois voies: la poésie, la liberté et l'amour ••• André Breton dans Arcane 17~ INTRODUCTION Il pourrait sembler paradoxal d'entreprendre une étude de la conception surréaliste de la mort, alors que l'on sait jusqu'à quel point les surréalistes ont exalté la vie. Bien qu'un nombre tout à fait considérable d'études sur le surréalisme aient été réalisées jusqu'à 'maintenant, seule ment quelques rares commentateurs ont déjà traité un peu de la question, la plupart l'ayant fait assez succinctement d'ailleurs, si bien qu'à ce jour on ne dispose d'aucune étude qui prenne le sujet pour thème central. Est-ce à dire que poser la question de la mort dans le surréalisme heurte à ce point le bons sens pour que jamais un commentateur ne sentît l'intérêt d'en entreprendre l'examen? Pourtant, nous ne croyons pas que l'idée soit aussi saugrenue qu'il pourrait y paraître. Pour mieux nous faire saisir l'étoffe du surréa lisme, nous allons examiner l'''envers'' du sens par lequel on le présente habituellement. En fait, s'il est une cause susceptible d'expliquer un peu valablement l'absence d'étude sur la conception surréa liste de la mort, ce n'est certainement pas le manque d'in térêt pour le sujet (qu'on veuille pourtant bien être assu- . ré que nous ne cultivons aucun goût particulier pour le morbide), mais bien plutôt la difficulté de trouver des 2 textes surréalistes traitant d'une manière suffisamment substantielle et claire de la mort. A vrai dire, à première vue, le thème de la mort semble occulté par le surréalisme. Se sentant concerné par un tas de choses, ce mouvement prit vite l'habitude de se prononcer sur tout. Commen4 se fait-il par exemple que l'on puisse relever plus d'une dizaine de suicides chez les surréalistes sans pouvoir identifier facilement un ou des textes traitant ouvertement et clairement de la question de la mort, n'est-ce pas intrigant de constater que des apologistes de la vie ne soient pas plus bavards? Il nous a donc semblé nécessaire de bien fouiller ce que le surréalisme nous a laissé afin d'y relever des indices nous permettant de mettre à jour la vision surréa liste de la mort. Isoler ces indices, les dégager pour en éprouver la cohérence, tel est essentiellement le but que nous nous sommes fixé. Bien sûr, d'une façon générale, la mort est une préoccu pation pour les vivants que nous sommes. Le questionnement auquel elle donne lieu semble si lourd et si fondamental, qu'à lui seul il est capable de justifier d'interminables recherches. Cependant faisons bien noter ici, que le choix de notre sujet de recherche n'a pas été motivé tant par l'intérêt pour le questionnement sur la mort, que par un intérêt profond pour le surréalisme lui-même. Somme toute, à l'origine cette étude se veut davantage une contribution aux "études surréalistes", qu'une contribution à la méta- physique. Précisons qu'il n'est pas possible d'étudier la philo sophie du surréalisme de la manière "traditionnelle" d.ont la philosophie conduit habituellement ses études. Par exemple, lorsqu'en philosophie on' entreprend d'étudier la pensée d'un auteur et d'une doctrine quelconque, on se limite alors habituellement aux oeuvres elles-mêmes, et cela n'étonne personne; attacher une bonne importance aux divers évenements et aux anecdotes constituant la vie d'un auteur équivau- drait, aux yeux de ceux qui composent la majorité de la commu nauté philosophique, à ne faire rien de plus que de la biographie, ce qui semble assez éloigné de la philosophie (je ne parle p~s ici des considération9 sociologiques de bon aloi). Pourtant, pour l'étude éclairée du surréalisme, il nous semble essentiel de tenir compte aussi bien de la vie que de l'oeuvre des surréalistes: l'action surréaliste s'avère essentielle à sa juste compréhension. D'ailleurs, dans un passage de Nadja (p.11-12), c'est ainsi qu'André Breton nous invite à concevoir l'exégèse: C'est à partir de telles réflexions que je trouve souhaitable que la critique, renon9ant, il est vrai, à ses plus chères prérogatives, ma~s se proposant, à tout prendre, un but moins vain que celui de la mise au point toute mécanique des idées, se borne à de savantes incursions dans le domaine qu'elle se croit le plus interdit et qui est, en dehors de l'oeuvre, celui où la personne de l'auteur, en proie aux 4 menus faits de la vie courante, s'exprime en toute indépendance, d'une manière souvent si distinctive. Il est important de rappeler que, comme l'a bien montré Ferdinand Alquié, il n'existe pas à proprement parler de philosophie surréaliste, il n'y a qu'une philosophie du surréalisme, qu'avec le plus de fidélité possible, on doit s'efforcer de dégager de la vie et de l'oeuvre des surréalis tes, elle n'est qu'implicite. Remarquons que la philosophie se trouve dans une posi tion inconfortable lorsqu'elle veut examiner le surréalisme; elle use de logique et de raison pour circonscrire son objet, alors que le ~urréalisme, réfractaire aux limitations, a combattu peu de choses davantage que la raison. Comme le disait Breton dans les Entretiens (p.l08)~ les surréalistes pos- sèdent " la ferme intention de briser le rationalisme fermé " Non pas que les surréalistes se veuillent totalement déraisonna- bles, mais ils entendent remplacer la "raison" de la tradi tion classique par la raison véritable, qui celle-là tiendra davantage compte des instincts et des sentiments. D'ailleurs, - "les ambiguités du surréalisme interdisent en effet de parve- nir au système logique et non contradictoire d'un discours conceptuel objectif", nous dit avec "raison" Ferdinand Alquié: Au surplus, l'ampleur de ces ambiguités et ces contradictions ne se trouve pas diminuée du fait que le surréalisme ait été fait par plusieurs et non par un seul homme, même s'il faut accorder un rôle très déterminant à 5 André Breton qui en a été l'instigateur et le propagan diste. Nous nous engageons dans cette étude en prenant le parti de dire, avec certains commentateurs, que ces ambi guités et ces contradictions sont peut-être davantage la marque d'une richesse plutôt que d'une faiblesse. Il a tout d'abord fallu relever les points de contact à travers lesquels explicitement ou implicitement on puisse retrouver quelque éclairage quant à l'attitude surréaliste de vant la mort. Ce relevé, nous avons choisi de l'effectuer par le biais d'une trame thématique, doublée par moment d'une tra- me historique, car nous nous doutions que le surréalisme n'avait pas toujours adopté la même position. Le plus grand souci a été accordé à la fidélité au surréa lisme dans cette étude. Il nous a été donné trop souvent de ~ voir des commentateurs se laisser aller à des interprétations légèrement fantaisistes, nous avons donc cherché à développer notre étude avec le maximum de rigueur (compte tenu de la natu re du surréalisme) en nous rapportant constamment à des écrits ou à des faits, croyant par là nous assurer de trahir le moins possible la pensée surréaliste. On ne s'étonnera donc pas d'y trouver un bon nombre de citations et d'anecdotes.