UNIVERSITÉ DE -LE MIRAIL INSTITUT D'ETUDES MERIDIONALES

LA TOPONYMIE DU CANTON DE BAGNERES-DE-LUCHON par Louis SAUDINOS (1954)

TOPONYMIE ET DIALECTROMÊTRIE DES PYRÉNÉES CENTRALES par Jean-Louis FOSSAT et Dennis PHILPS

Documents pour la recherche sociolinguistique et ethnolinguistique Série microtoponymique publié par Jean-Louis FOSSAT E.R.A. 352 C.N.R.S. avec la collaboration de Dennis PHILPS E.R.A. 352 C.N.R.S.

UNIVERSITE DE TOULOUSE II - LE MI RAIL INSTITUT D'ETUDES MERIDIONALES

MICRO-TOPONYMIE DU CANTON DE BAGNERES-DE-LUCHON

par

LOUIS S A U D I N O S [ 1954 ]

DOCUMENTS POUR LA RECHERCHE SOCIOLINGUISTIQUE SERIE MIC ROT OPONYMIQUE

DOCUMENT DE TRAVAIL N° 1 LARBOUST-VALLEE D'OUEIL

Publié par

E. R. A. 352 CNRS sous la responsabilité de JEAN-LOUIS FOSSAT, profe s seur à l'Université de Toulouse Le Mirail, responsable de l'Institut d'Etudes Méridionales Avec la collaboration de Dennis PHILPS, E. R. A. 352 CNRS Titre déposé de la collection: Documents pour la recherche sociolinguistique sous la direction de Jean-Louis Fossat, Professeur à l'Université de Toulouse Le Mirail.

A TOUS NOS COLLABORATEURS PYRENEENS

Aux étudiants du groupe de montagne de l'Université de Toulouse Le Mirail.

A MM. Brunet et Courrèges (Luchon) A la famille Toucouère (Bourg d'Oueil).

E.R.A. 352 Cnrs et Toulouse -Le-Mirail Janvier 1976 Institut d'Etudes Méridionales 56 rue du Taur, 31 Toulouse et 109 bis rue Vauquelin 31081 Toulouse-Cedex

INTRODUCTION pp. 1-43 Jean-Louis FOSSAT : La microtoponymie et les études ethnolinguistique s Dennis PHILPS : La microdialectométrie dans les Pyrénées Centrales.

Texte du ms. S Toponymie Larboust-Vallée d'Oueil pp. 44-211 Canton de Bagnères-de-Luchon Manuscrit Louis Saudinos[ 1954] publié par Jean-Louis FOSSAT, E. R. A. 352 CNRS et Université de Toulouse Le Mirail Institut d'Etudes Méridionales Pour une lecture anthropologique des données toponymiques pp. 212 par J. L. Fossat.

Carte topographique : Atelier cartographique de l'UER de Géographie de l'Université de Toulouse Le Mirail. Imprimerie Offset: Service de reprographie de l'Académie de Toulouse Dactylographie : Jean-Louis Fossat, professeur à l'Université de Toulouse Le Mirail. Programme scientifique: Etudes Romanes. Service: Ethnographie du sud-ouest de la .

Adresse où peut être commandé le présent travail: ERA 352, M. Fossat, Institut d'Etudes Méridionales, 56 rue du Taur, 31 Toulouse et 109 bis rue Vauquelin, 31081 Toulouse Cedex. Responsable de la documentation du service: Erniliennc Réquic, docurnenta- iist.c.

UNIVERSITE DE TOULOUSE II LE MIRAIL - ERA 352 CNRS INSTITUT D'ETUDES MERIDIONALES

DOCUMENTS POUR LA RECHERCHE SOCIOLINGUISTIQUE ET ETHNOLINGUISTIQUE

SERIE MICROTOPONYMIQUE Document de travail N' 1 LARBOUST - VALLEE D'OUEIL Décembre 1975

Publication du manuscrit SAUDINOS [ IEM XI-293 ] par Jean-Louis FOSSAT, professeur à l'Université Directeur de l'ERA 352 avec la collaboration de Dennis PHILPS

La publication du travail de Saudinos , est conçue dans l'esprit de la mise en place, au sein de l'ERA 352, d'une documentation méridionale collective, qui puisse servir à l'étude verticale des sociétés pyrénéennes. La connaissance de ce type de document est destinée à conditionner à court terme la mise en place des observations ethnodialectométriques, menées de façon di s c rète, mai s robuste, dans les Pyrénées françaises et espagnoles. Les chercheurs linguistes des Universités de Zaragoza y ver- ront un témoignage complémentaire de notre volonté de coopération har- monieuse. Le document présent a valeur de témoignage pour tous ceux qui se préoc- cupent, à quelque titre, des variations dans l'aménagement du territoire pour les sociétés de montagne. L'approche microtoponymique se confond av.ec l'étude de la dynamique des populations, pour la zone considérée. Nous ne nous sommes pas permis la moindre modification à l'approche naïve de Saudinos;il y a la toponyrnie des topographes professionnels;et la toponymie naive, qui, pour l'instant, seule nous préoccupe.

Adresse de l'ERA 352 CNRS : ERA 352 CNRS, M. FOSSAT, Université de Toulouse II Le Mirail, 109 bis rue Vauquelin, 31081 Toulouse CEDEX. Tél. 40. 11. 05. MICROTOPONYMIE DES PYRENEES CENTRALES LARBOUST ET VALLEE D'OUEIL

TRAVAUX DE L'INSTITUT D'ETUDES MERIDIONALES DE L'UNIVERSITE DE TOULOUSE LE MIRAIL ERA 352 CNRS

Microtoponymie et anthropologie linguistique . Discours toponymique et discours sur l'espace/paysage. Ethnolinguistique sous la direction de Jean-Louis FOSSAT[ERA 352 CNRS et Université de Toulouse II Le Mirail ]

La base de ce travail lexicographique et lexicologique, pour servir à des études ethnolinguistique s, est le manuscrit XI-293 de l'Institut d'Etudes Mé- ridionales de Toulouse, intitulé manuscrit Saudinos. L'histoire et la géographie du sud-ouest pyrénéen rural s'inscrivent à travers les définitions naturelles recueillies par Saudinos et livrées à Albert Dauzat en 1953, pour vérification des données topographiques des cartes de l'Institut Géographique National. La base des observations de Saudinos est la matrice cadastrale, vérifiée et corrigée par l'expérience collective dont il est le tra- ducteur. Ce travail, qui intéresse tous les anthropologues soucieux des connexions du biologique et du culturel, est livré brut aux usagers de la recherche scientifique;, ceci est le signe d'un renouveau des efforts de publication en matière de vul- garisation scientifique, entrepris par l'Institut d'Etudes Méridionales de l'Uni- versité de Toulouse II Le Mirail. Il rendra plus d'un service au chercheur en sciences humaines qu'intéresse au moins autant le contenu que l'écorce de la langue gasconne, reflet d'une identité culturelle problématique;nous le considérons aujourd'hui comme un des protocoles fondamentaux de la recherche systématique dans le secteur de l'ethnolinguistique;la lecture de ces documents de travail devrait convaincre les jeunes chercheurs que les études ethnolinguistiquesont leur fondement dans l'étude historique du vocabulaire toponymique des sociétés rurales, approché selon les méthodes les plus classiques de la lexicographie. Avant-propos 1. Buts. Dans le cadre de la mise à jour des documents manuscrits concernant la Fran- ce du Sud-Ouest, conservés à la Bibliothèque de l'Institut d'Etudes Méridiona- les de l'Université de Toulouse II, l'ERA 352, publie, sous la responsabilité de M. Fossat, le manuscrit de microtoponymie de Saudin os, pour les communes du canton de Luchon(31). Ce manuscrit, expédié à Albert Dauzat en 1953, constitue une vérification par- tielle des bases microtoponymique s des cartes IGN, établies d'après les sec- tions des matrices cadastrales;Saudinos a fait porter l'accent sur les erreurs graphiques et phonétique s ; le premier objectif était donc d'ordre philologique. Notre optique, en diffusant le manuscrit Saudinos est double:en sémantique de mot et en sémantique de phrase, produire des définitions naturelles, pour les toponymes du canton de Luchon;nous appellerons définitions naturelles soit les définitions recueillies par l'enquêteur Saudinos, soit les définitions lexi- cographiques établies par le rédacteur de dictionnaire topographique qu' était Saudinos;dans une enquête de contrôle qui serait menée actuellement, on pren- drait toutes dispositions pour pouvoir faire la part de la définition naturelle et de la définition lexicographique, fruit d'un travail laborieux. Au delà de l'optique lexicographique, nous avons pour objectif de faire une é- tude lexicologique, au plan de la sémantique du discours toponymique ; de plus en plus, la recherche se tourne en effet vers la perception par les usagers de la langue des traits sémantiques minimaux qui sont les indicateurs des mo- dalités de pe rception de l'espace utile dans une communauté humaine, en économie de montagne. La méthode suivie consiste à respecter rigoureuse- ment les définitions naturelles telles qu'elles sont fournies sur le manuscrit Saudinos, et à les classer dans une typologie des définitions naturelle s, affec- tées d'un indice de position en linguistique de texte;en dominante, le texte ob- tenu peut être classé du point de vue de la typologie, dans le discours cohé- rent explicatif , cohérent et relativement homogène;le manuscrit est admira- blement réglé, et ne doit donc causer aucun souci. 2. Référence dans les collections de l'Institut d'Etudes Méridionale s : XI-2 9 3. En l'absence de tout documentaliste , en l'absence de bibliothécaire, nous avons voulu prendre de notre temps, pour mettre à disposition des usagers de la re cherche méridionale un document de première importance pour les activités mé r idionali ste s ; le manuscrit Saudinos, à notre sens, est le modèle achevé de l'enquête toponyrnique de type anth ropologique, dont l'objectif est la détermination de la relation langue - c ult ure, à partir de l'organisation de certains champs lexicaux relatifs à l'organisation de l'espace, à des époques donnée s ;par époque nous entendons l'organisation du temps, non par un locu- teur donné, mais par une communauté. L'ERA 352, au cours de la mise au point de ses méthodes de prospection en domaine pyrénéen et languedocien, comme en domaine cantabrique, a ressenti le besoin de reprendre systématiquement les enquêtes de toponymie synchro- nique, pour mesurer, dans une communauté donnée, la perception de l'espace vécu dans une communauté[ ERA 352, Vega de Pas 1970-1975]. 3. Service de toponymie du sud-ouest de la France. * Dans des conditions encore trés précaire s, Monsieur Polge, chargé de cours à l'Université de Toulouse II et directeur des Archives Départementales du Gers, a commencé, en 1975, à déposer à l'Institut d'Etudes Méridionales de l'Université, le trésor topographique du département du Ge r s, constitué sous sa re sponsabilité; ce travail sera suivi d'ici peu de la constitution du fichier départemental de l'Ariège, à la' suite des travaux de doctorat d'état de M. Baby(travaux en cours). La présente publication veut modestement permettre aux étudiants chercheurs qui ont besoin d'instructions de travail d'entre- prendre la recherche de terrain dans une optique réellement pluridiscipli- naire, conformément à l'esprit qui anime les différentes équipes de recher- che abritées par l'Institut de recherche méridionale (ERA 352 et LA 247). 4. Type de description. Le corpus constitué par Saudinos est de type rigoureusement synchronique; aucune place n'est faite aux attestations historiques;l'étude de Saudinos est donc comme l'instantané des dénominations et motivations des lieux pyréné- ens, pour les individus vivants d'une société pyrénéenne qui existait en 1953, avec sa dynamique et son potentiel. Chaque définition fait l'objet d'un traitement en Fortran;actuellement le trai- tement est manuel;le traitement automatique est mis à l'étude par une équipe de l'ERA 352 qui se charge d'étudier la classification automatique des donn- ées méridionales utiles .11 nous est vite apparu que la constitution d'un fichier lexicologique occitan, méridional, pyrénéen, se devait de faire appel aux tech- niques d'automatisation;le lexique toponymique n'est qu'un des aspects du lexique global à traiter. En fait, exceptionnellement, S fait appel aux méthodes de la toponymie diachro- nique:terriers;matrices de 1703 etc... Malgré cette absence d'attestations, par la méthode de définition, le ms. S est un document fondamental pour apprécier les changements historiques survenus dans l'écosystème et dans l'agrosystème. S dresse en effet le tableau des dif- férences survenues dans l'organisation de l'espace agro-pastoral.

* H. Polge est l'un de ceux qui ont la charge, à l'Institut d'Etudes Méridiona- les, du service d'ethnographie du sud-ouest de la France. Bibliographie. Il n'est pas question pour nous de produire ici une bibliographie des études utiles pour l'analyse microtoponymique de la région considérée;nous consi- dérons la zone en question comme classe d'espace social, sous l'aspect des mouvements de bétail;on concevra aisément qu'il s'agit d'un point de vue sur une réalité plus globale;il est justifié par l'affirmation de Saudinos, selon laquelle les populations de ces villages, en 1953, s'intéressaient à 90% à léélc vage. Nous nous inspirons, pour mettre en place ce type d'observation, des analyses suivantes, des ethnographes spécialistes de l'étude du nomadisme: Viewirtschaft und Hirtenkultur. Ethnographischen studien. Herausgegeben von L. FÕldes. Unterredaktioneller Mitwirkung von B. Gunda, Budapest, 1969, 881 pp.. Wortregister pp. 841-881. L. Folde s, Historische - statistische beitrâge zur forschung der transhumanz in den südkarpaten, Sofia, 1971. Ed. de l'Académie bulgare des Sciences . Ces travaux nous sont connus par la mission de l'ERA 352 en Bulgarie et Roumanie[ Valière-1975]. Les analyses classiques de Godelier et de P. Bonte sur le nomadisme, ont largement nourri notre réflexion sur la position de la toponymie dans les études ethnolinguistique s entreprises par l'ERA 35Z. Enfin notre dette est grande envers les travaux actuellement inédits de F. Baby, de B. Besche, de F. Manzano, dont la lecture toponymique renouvelle, à notre sens de manière décisive, la discipline . On ne considèrera pas le présent état comme une bibliographie traditionnelle de la question, mais comme base de travail utile. En effet, nos études ethno- linguistique s, menées dans les Pyrénées de 1970 à 1975 sur la totalité de la chaîne, sans a priori de sélection d'isolats, nous ont permis d'établir que le discours sur l'espace agro-pastoral est traversé d'un courant important de désignation-dénomination des repères toponymiques utiles dans l'expérience quotidienne de la communauté montagnarde;ainsi se constitue sous nos yeux et à nos oreilles le champ lexico- sémantique de l'espace de montagne, dans un vaste système d'inter-relations et de connexions. Ce lexique toponymique se laisse ramener à un certain nombre de vocables productifs qui ont un rendement observable dans le discours étudié selon les méthodes classiques de l'analyse quantitative. Le traitement automatique de ce lexique a fait l'objet, de la part de chercheurs canadiens de l'Université de Sherbrooke, d'analyses serrées, dans le domai- ne de la géographie du comportement;ce type d'étude a reçu le nom neuf de choro-toponymie;nous nous inspirerons en temps voulu de ce type de traite- ment. Il sera intéressant, pour l'ensemble du corpus constitué, de mettre en place une méthode de mesure des ressemblances et des différences ou des distances, selon des méthodes classiques pour déterminer des identités cul- turelle s ;nous pensons que ce programme est le lieu d'association à privilé- gier, pour des lingui ste s, de s géographes et des sociologues méridionalistes. Le dépouillement systématique du corpus Larboust-Oueil constitué en 1953 par Saudinos doit nous permettre d'affiner une méthode de description des microtoponymes pyrénéens conforme aux techniques de la lexicographie, de la lexicologie, et de la topologie. On verra que nos préoccupations sont toujours étymologiques, avec ou sans distinction du vrai et du faux, du vraisemblable et de l'invraisemblable;nous nous soucions avant tout de l'histoire, conjecturale ou non, inscrite explicite- ment dans la forme des microtoponymes. En ce sens, nos préoccupations se rapprochent des préoccupations de la toponymie classique. En somme nous avons uniquement voulu faire oeuvre utile pour les cher- cheurs en sciences humaines et sociales qui voudraient s'associer de façon cohérente pour l'étude du fait rural, chacun selon sa spécificité. Explication des abréviations et sigles utile pour la lecture du glossaire. Typologie des microtoponymes dans le parcellaire: BR = bruyère;BS brous- P = prés ; PA = prés agrestes ; PC = pacages ; T = terres arables; B = bois et forêts;PT = ponts ;BR = barrages ;G = termes géographique s ;CH =chemins Abréviations grammaticales : s. = substantif;m. masculin;f. féminin ;sg. sin- gulier;pl. pluriel. Abréviations portant sur la typologie des explications de l'informateur-lexi- cographe : S = Saudinos, informateur-enquêteur pour le canton de Luchon, ms. XI-293. TR = traduction française du mic rotoponyme gascon pyrénéen . commentaire étiologique : signifie que S répond à la question qui; dit quoi et pourquoi ? commentaire étymologique : signifie que S propose une ou plusieunversions explicatives historiquement, pour un terme motivé. commentaire juridique:S se réfère au droit pyrénéen . commentaire mythologique : S se réfère aux pratiques, au folklore et aux croyances des Pyrénées. commentaire nosographique : signifie que S explique le microtoponyme par référence à la médecine populaire humaine ou vétérinaire(cf. Séguy, Noms de Plantes dans les Pyrénées centrales; cf. ERA 352 CNRS, Enquête s Larboust- Louron-Oueil informateur principal = famille Toucouère, 31 Bourg-d'Oueil.) La mise en forme du document S est dédiée à la mémoire de nos informateurs d'Oueil et Larboust disparus. Liste des communes du corpus Saudinos[ 1953] Graphie de S. 1. Antignac 2. 3. Benque 4. Billère 5. Bourg d'Oueil 6. Castillon de Larboust 7. 7 Cattervielle 8. Caubous 9. Cazaux de Larboust 10. Cier-de-Luchon 11. Cirès. 12. Garin 13. Gouaux-de-Larboust 14. 15. Mayrègne 16. Oo 17. Portet-de - Luchon 18. 19. Saccourvielle 20. Saint-Aventin 21. Saint-Mamet 22. Saint-Paul d'Oueil 23. Salles 24. Trebons 25. Juzet-de- Luchon 26. Gouaux-de - Luchon 27. Sode 28. Moustajou 29. Bagnère s-de - Luchon 30. Bar cugnas 31 Montauban-de - Luchon . Chaque unité ponctuelle reçoit un numéro d'identification dans la fiche de classement des unités de lieu et des unités lexicales de toponymie;la présente liste constitue la maille d'une observation microtoponymique et microdialec- tologique menée dans le cadre de l'ERA 352 par D. Philps, sous la direction de J. L. Fossat(thèse de doctorat d'état à sujet déposé octobre 1975). L'ERA 352 mène dans ce périmètre depuis 1970, en coordination avec les syn dicats d'élevage et de montagne, la Maison de l'Elevage, la Chambre d'Agricul ture de la Haute-Garonne, le Conseil Général de la Haute-Garonne, une enquê- te thématique sur les lexiques de l'élevage ovin et bovin. -8-

CARTE DU CANTON DE BAGNERES-DE - LUCHON Facsimilé du manuscrit Saudinos : minutes Bourg d'Oueil Description du manuscrit Saudinos. ; manuscrit est composé de 31 liasses recto-verso, écrites à l'encre. Chaque article lexicographique obéit à des règles de rédaction que nous avons rigoureusement observées rl'entrée est fournie par une unité de langue prise aux feuilles du cadastrera seconde entrée, si elle est présente, est l'entrée de la réalisation dialectale telle que l'a notée S, avec un système de graphie selYli-phonétique, relativement cohérent, et trés homogène. La notation des catégories grammaticales classiques a été ajoutée par nous, pour rendre le texte plus conforme aux impératifs de la lexicographie classique, chaque fois que cela a été possible. La constitution du trésor toponymique a ses règles lexicographique s rigoureuses, que nul ne peut enfreindre, sous peine de sous- empioyer les matériaux. Suit la définition naturelle , recueillie par S, rare- ment distinguée, il est vrai , d'une définition lexicographique élaborée par S. La définition naturelle est ou non suivie d'un commentaire organique , de type étymologique, étiologique, écologique, historique, juridique, mythologique. On peut considérer que le manuscrit se présente comme exercice de lec- ture des matrices cadastrales par section, pour l'ensemble des communes de la vallée d'Oueil et du Larboust;en même temps, comme exercice de revis ion des épreuves des cartes IGN, au 1/25. 000 et au 1/50. OOOème. Cet exercice est un des exercices fondamentaux des études ethnolinguis - tiques telles que nous les pratiquons. Nous considérons en effet la toponymie comme la science des repérages utiles dans les circuits de mouvement hivernal et estival du bétail et des hommes du bétail;cette étude est pour nous le fondement de toute étude de la dynamique des populations ; c'e st ainsi que nous l'avons entendu, pour notre étude des mouvements de popula- tion dans les Ba ronnie s (action ERA 352 CNRS 1970-1975). Le discours pastoral analysé est constamment référé à la "niche écologique" d'où il est produit [ Fossat et Besche 1975 ]. En même temps qu'il est produit sous forme d'imprimé, pour diffusion utile, le manuscrit Saudinos fait l'objet d'un fichage systématique par le personnel technique et scientifique du Service de Toponymie du sud-ouest de la France, dans des conditions, il est vrai, fort précaires ;les recherches méridionales, en effet, ne sont qu'un des aspects, certes importants, de la recherche en sciences humaine s, telle qu'elle est menée globalement à l'Université de Toulouse Le Mirail;cette recherche globale s'apprête à vivre des heures austères;le personnel technique existant , surchargé, pourra compter sur l'enthousiasme et le bénévolat de jeunes chercheurs désintéressés, désireux avant toute chose de participer à la construction d'une documentation méri- dionale collective, selon des techniques et méthodes actualisées. Cette action ne pourra qu'être corroborée par la concertation avec le Service de documentation en Sciences humaines du C. N. R. S. Principes d'établissement de la fiche lexicale. On s'inspire ici des principes généraux élémentaires et très simplifiés du classement automatique du lexique d'un texte. Le but premier est de déter- miner la hiérarchie de vocabulaire dans un lexique toponymique;cette hiérar- chie est une hiérarchie stratifiée, selon les termes empruntés à l'analyse factorielle des correspondances. L'entrée de fiche est l'unité de langue fournie par la matrice cadastrale;en second lieu, vient l'entrée en gascon pyrénéen, reconstituée d'après l'essai de graphie semi-phonétique de Saudinos. En fait S. écrit comme on prononce en gascon pyrénéen d'Oueil et de Larboust. Il est possible de mettre en place un système de reconnaissance des formes graphiques, avec apparât statisti- que;pour l'instant, nous pensons que ceci est secondaire dans la stratégie globale de la recherche menée. Les lettres ont valeur soit phonogrammique, soit morpho - sémantique; ce point de vue ne sera pas pris ici en considéra- tion;le problème, chaque fois que possible, a été résolu par décision de grammairien-système;j'ai pris le risque d'ajouter entre [ ] une transcrip- tion phonétique qui soit comprise en Larboust et Oueil, et conforme aux indications de S. La transcription est suivie chaque fois que possible, des indications grammati cales concernant l'unité de langue. La détermination grammaticale est suivie de la définition naturelle par S entre < > ; nous avons déjà précisé l'impossibilité de faire le départ systé- matique entre définition naturelle et définition lexicographique;ceci fait partie du travail de détermination en cours, pendant la tranche d'observation 1976- 1978 de l'ERA 352, avec le concours de D. Philps, dans des conditions préci- sées plus haut. Seul à notre avis un enquêteur pyrénéen, vivant quotidiennement en Larboust avec tout le monde durant une année pourrait arriver à remplir en 1976 un nouveau contrat Saudinos, dans la discrétion la plus totale. L'entrée de langue est référée à une classe juridique qui constitue une forme distinguée nettement dans le corpus S;le système juridique du classement fon- cier, constitue une hiérarchie stratifiée, historiquement variable:bois, prés, prés agrestes, landes, pelouses, friches, es, terres arables, pacages etc...;cet indice est parfois explicite chez S;si tel est le cas, il sera reporté explicite- ment sur la fiche lexicale ; le ms. S le donne sous l'entrée lexicale de cadastre;on se référera au fac-similé ci-joint Antignac 3 f° L'informateur est identifié par S. L'identification par S de ses propres infor- mateurs est floue et rare ;on ne peut donc ici constituer un index des infor- mateurs, avec leurs attributs et caractéristiques[ cf. Manzano, Capcir, 1974- 1976, ERA 352 ] . Je considère S comme informateur collectif;ceci est d'ailleurs pour moi un vice rédhibitoire du point de vue des méthodes socio- (1) facsimilé ci-joint Antignac 3 f° . linguistique s;de notre point de vue, en effet, l'individu informateur en microtoponymie doit pouvoir être décrit avec le maximum de caractéristiques de statut, de rôle, de stratégies de conduite et de discour s, toutes notions à cerner avec le concours des sociologues des sociétés rurales. De plus, aussi systématiquement que pos sible, nous renverrons aux matrices de détermination ethnophotographique de la microtoponymie, selon une métho- de expérimentée de 1970 à 1975 par les techniciens audiovisuels de l'ERA 352 CNRS;parmi eux, il faut essentiellement compter François Séguy, photo- graphe profes sionnel, vacataire pour le compte de l'ERA 352 Cnrs, et pour cette mission de 1970 à 1975;C. Costes, maître assistant à l'Université, qui s'est personnellement chargé de la microtoponymie de Biert (09) et d'une partie de la toponymie pyrénéenne(canton de Saint-Béat);secondairement, certains chercheurs, essentiellement linguistes[ Besche et Fossat ] en sont venus à apprendre ces techniques auxiliaires et à les utiliser systématique- ment [cf. Rapport ERA 352, juin 1975 ];cette méthode est appliquée systéma- tiquement depuis 1970 à tous les points de la chaîne pyrénéenne, et plus spé- cialement en Capcir, pays de Foix, Couserans, Pyrénées Centrales, vallée d'Aure, Haute Bigorre et Haut-Lavedan, Pyrénées Atlantiques, Aspe et Ossau. En règle générale, on s'efforcera de respecter les règles générales de la lexicographie classique, dans les opérations de description du corpus Larboust et vallée d'Oueil de S . Le fichier publié et traité est simultanément déposé à la bibliothèque de l'Institut d'Etudes Méridionales, pour être mis à la disposition de tous les chercheurs méridionalistes;par la suite, les chercheurs auront tout loisir et toute latitude pour déclencher, sur cette base notamment, des compléments d'enquête dans le périmètre concerné, partout où la chose apparaîtra faisable et utile. Cependant la prolifération des actions en zone de montagne nous incite à la plus grande réserve;les usagers de la montagne sauront nous dicter nos conduites et nos stratégies en ce domaine;ils sont nos seuls maître s ; chaque fois que cela sera possible, comme en dialectologie de stricte observance, nous aurons recours à l'enquêteur natif, ancré dans la communauté par des voies naturelle s ; de la sorte, un observatoire microtoponymique avancera nécessairement en dents de scie, avec les avancées et les reculs que connaît cette pratique exigeante. Recherche documentaire en lexicographie méridionale:l'exemple du vocabu- laire toponymique. Un vocabulaire toponymique constitue un stock à traiter selon les méthodes documentaires classiques [Nègre - 1959 ]. Le premier problème qui se pose est celui de la synonymie des mots-clés dans une hiérarchie multiordonnée, pour un individu appartenant à une socié- té donnée, dans un écosystème donné ; il y a tir et tir; tir et t i r a- de ra;tiradera, et c a r r a u ;il y a , et il n'y a pas de synonymes vrais;la synonymie est modulée dans l'espace;cet irritant problème de la lexicologie, non résolu par la dialectométrie séguienne, sera l'un des problè- mes majeurs, à la première étape du classement automatique du lexique to- ponymique. Le travail de base est donc la constitution d'un Thesaurus syno- nymique, qui fixe les rapports de synonymie dans les conditions où ils sont explicités soit dans la définition naturelle, soit dans le discours toponymique de manière plus globale. Le second problème dans l'analyse du document toponymique est l'établisse- ment d'une hiérarchie complexe;si cela est possible, alors on pourra dire que la toponymie est une des branche s fondamentales de l'anthropologie pyrénéenne et méridionale plus généralement. Le troisième problème, dans le traitement des données, est celui de la for- mulation des questions et des demandes à formuler au fichier .On formule une demande s imple; soit, pour le champ géographique LARBOUST, le champ lexical [ b é d y a w ] appelé;pour un thème prédéterminé et appelé thème prima ire, défini par décision : l'élevage et les pratiques d'élevage en zone Larboust et zones annexes (zones de pacage et zones de montagne ); sur la chaîne pyrénéenne, on devra sélectionner tous les textes et rien que les tex- tes qui contiennent au moins une fois une telle entrée lexicale;toute préoccu- pation de la hiérarchie rang-fréquence, mise ici de côté, provisoirement;le moment venu, en prenant en compte le critère quantitatif, on dessinera le gradient pyrénéen de l'entrée lexicale en question, selon la technique désor- mais classique de réalisation de cartes d'intensité[ Séguy-197 3, ALG VI]. On obtient ainsi une réponse qui est classiquement appelée concordance simple. La seconde opération consiste, de manière de plus en plus complexe, à formu- ler des demandes de concordance multiple:on appelle ainsi les points pyréné - ens présentant 2, 3, N, re s semblance s , lexicographique s , morphologique s , pho- nologiques, ethnographiques, écologiques, biologiques, culturelles, économiques etc... [ Sé guy-carte s auxiliaires ALG 1 ];on rédige à ce stade les résultats, sur la base du glossaire analysé. Dans un fichier séquentiel, ceci revient à établir un fichier inverse, en termes de documentation automatique[ Mistral II Cii ]. L'extension à l'ensemble des lexique s méridionaux est possible à moyen terme. Fonction référentielle, fonction sémantique et fonction sémiotique dans un glossaire toponymique pyrénéen. On considère comme texte les N unités de langue glosées par S ;ce texte ainsi obtenu obéit aux règles classiques de l'onoma siologie;la toponymie ainsi considérée n'est qu'une des branches de l'onomasiologie[ Quadri- 1952] . Chaque individu est caractérisé par la pratique des lieux;ceci est un des at- tributs de son identité culturelle;dans ces conditions, il est attendu qu'il pra- tique naturellement une activité dont le produit est la nomination en situation de communication, pour des lieux réels qui servent de repères à l'existence quotidienne agropastorale. Cette activité naturelle, en situation normale, s'ex- erce au sein dugroupe culturel;il n'est que d'écouter en situation de marché le discours toponymique à la foire de septembre à Castillon de Larboust, pour s'en convainc r e; ethnophotographie et l'écoute attentive de ce que disent les acteurs économiques, sont là à titre de preuve onomasiologique[ Fossat-1972] le film réalisé [Costes 1972 Castillon de Larboust] montre les acteurs éco- nomiques dans le champ clos, qui aujourd'hui n'existe plus, où se démarquai- ent les trois groupes humains de Castillon, Cazaux, et Oo, à cause précisé- ment de leur identité culturelle;de là est né notre désir de connaître les lieux où ont vécu l'été ceux qui vendent le bétail à l'automne. Mis en situati- on d'enquête, le pyrénéen est amené à juger l'espace qu'il vit, donc il est mis en conditions de définition ;c'est toujours artificiellement et paradoxalement qu'il est question de définition naturelle et spontanée, si l'on tient compte des conditions de production des toponymes dans un texte de glossaire tel que cel ui que nous présentons. Dans la définition produite par S, le lecteur se trouve en présence d'une hié- rarchie ordonnée, fondée sur des critères de contenu et des critères de for- me. 1° Une première série de toponymes est présentée sans explication;il s'agit d'une nomination pure;ici, d'une vérification des bases du cocabulaire pour l'établissement des cartes IGN ;S se livre à une activité dite terminographi- que, à conceptualisation minimale;même si le terme est motivé, s arr a t d ' e r a 0 s ca, fonctionne comme un abstrait, à Castillon de Larboust, selon les apparences du glossaire de S ;certes tout individu d'un groupe py- rénéen sait par expérience pour le signifiant 0 s ca, au moins trois ou quatre signifiés utiles à sa fonction agropastorale;entaille à un arbre dans la forêt;entaille et raie , sillon aux cornes d'une vache après son premier véla- ge, marque de l'âge;mais pour le champ toponymique, S n'explique rien;il s'agit apparemment du cas de non dénomination des caractères ou attributs du réfèrent, malgré le recours à un motivé de langue commune;un ancien motivé de langue commune est en passe de devenir abstrait dans le compor- Pour une lecture anthropologique des données toponymiques. Soit, par lecture nai've, un triage de 113 vocables, qui, pour les 31 localités considérées, fournissent les éléments invariants et constants , pour un géo- facies donné;plus exactement, la position de ces 113 vocables dans les divers champs lexicaux, permet de définir la relation du geofaciès, aux unités d'ex- ploitation, et ceci pour un géosystème donné. Cet échantillon se répartit en unités du système géophysique [ = 30] soit par conséquent Z6, 5 % ;contre N unités d'exploitations [ =83] soit 73, 5 %. 1. LcxctncH correspondant aux unités géophysiques. Ter tries géographiques généraux : 27 23,9 % Termes d'hydrologie générale : 3 2, 66 % Soit un total partiel de : ...... ?- 5 % 2. Lexèmes correspondant aux unités d'exploitation. Unités d'exploitation de l'agrosystème: 35 30, 9 % Unités d'exploitation des végétaux de l'écosystème 18 16 % Unités d'exploitation du système pastoral : 23 20, 9 % Unités de la culture spirituelle (mentalités et pratiques) : 7 6, 2 % Soit un total partiel de ...... 7 3, 5 % Termes de géographie générale : graua;landa;pic;pouy;tiron; serre;pena; pala; coma;, cau;peyra;malh;planh;gourc;lit;costa;bas sia;tus sa; mont; calhau; clot ; canau; bath; selh;tuta; souala;hont. Termes d'hydrographie générale : estanh;gota;rieu. Termes relatifs à l'exploitation de l'agrosystème: carrera;carrau;camin; via, senda; pont ;bar rail; bar ra stanca;prat / prada; camp; borda ; ei shart; port; riba;tiradera ; closets;espona;pa;par san;artiga;bodiga; soulan; cor reja;tar ga;hourn;bosc; seuba;lenha;toucouère;pai shera; besal;agual;ierla. Termes relatifs à l'exploitation pastorale et aux pratiques pastorales : Cueou, cortail;devés, deve sa;bedat ; salière s ;mouscadé s ;bar ri;barguera bassieua; re gatxo; ;cabana;hita; cor et; estivera; crabe r; vaqué r; gouelhé r; gouelha;motxca;buard; surmadis . Termes relatifs à l'exploitation des végétaux : be r; vinha; f rai s se ;abet;hach; e s pin; mata; se riré r ; broc;gauarda;houguera gembre;pinaou;t redis ;gentxana;potja;telh; sisca;blagneou. Termes d'ethnographie générale (pratiques et croyances) halha;mola;espugue;pous;hantaumas;crots;gleisa.

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