INTRODUCTION

1914-1918 La Grande guerre en chansons

C’était il y a cent ans, en 1914. Jusqu’en 1918, ces quatre années de guerre ont bouleversé le monde entier et, comme toutes les guerres provoqué des millions de morts, de nombreuses destructions, de grandes souffrances et blessures.

Au cours de ces quatre années de conflit, les chansons ont été très présentes aussi bien sur le front qu’à l’arrière.

Autrefois, quand tout le monde chantait, elles étaient souvent la seule chronique de la vie sociale et politique pour ceux qui ne savaient pas lire.

Cette guerre, une des plus meurtrière, a inspiré beaucoup de poètes, écrivains et de chanteurs.

Pour la plupart elles racontent la dure vie des tranchées, la violence vécue à la guerre, la souffrance, les blessures et la mort des soldats. D’autres montrent l’absurdité, l’injustice de la guerre, mais aussi que, si la société évolue, elle peut toujours basculer dans la barbarie et qu'il faut que les générations nouvelles en restent conscientes.

Les chansons, légères ou engagées, expression de notre mémoire individuelle et collective, racontent nos petites histoires comme la Grande Histoire.

JAURES 1977 Paroles et Musique de

Dans cette chanson, Jacques Brel rend hommage à Jean Jaurès et dénonce les conditions d’existence sordides des ouvriers au tournant du XXème siècle. Ces mêmes ouvriers qui servirent de chair à canon lors de la Grande guerre. Porte-parole de ces masses exploitées, Jaurès jouissait d’une immense popularité auprès des ouvriers. Ses prises de position pacifistes peu avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale le rendirent très impopulaire auprès des nationalistes les plus virulents. L’un d’entre eux, Raoul Villain, l’assassina le 31 juillet 1914, trois jours avant le déclenchement des hostilités.

LE DORMEUR DU VAL VIVANT 2004 Sanseverino

PAUL, ÉMILE & HENRI 2005 Moussu T et Lei Jovents

La chanson raconte l'histoire de trois soldats qui sont partis à la guerre, qui ont laissé tout ce qui leur est le plus cher et qui sont morts. Elle parle surtout de la souffrance des soldats, de la tristesse et de la dureté de la guerre.

LA LETTRE DE METAL 2009 Indochine

DANS LES TRANCHEES DE LAGNY 1917 Anonyme – Vincent Scotto

Chanson anonyme sur l'air de "Sous les ponts de Paris" de Vincent Scotto et interprétée par Francis Lemarque.

Le quotidien du poilu dans sa vie des tranchées assez bien croquée...

SI JE MOURAI LA-BAS 1915 Guillaume Apollinaire – Jean Ferrat

Ecrit du front par Guillaume Apollinaire à Louise de Coligny-Chatillon (Poème à Lou). Mis en musique et interprété par Jean FERRAT

LA MEDAILLE 1994 Paroles et Musique de

LA GUERRE DE 14-18 1962 Paroles et Musique de Georges Brassens

Georges Brassens dans cette chanson tourne en dérision le culte des "héros morts pour la patrie", des anciens combattants, de la vertu "virilisante" d'une "bonne guerre" pour la jeunesse. Le côté fanfare militaire de l'accompagnement de guitare contribue au côté grinçant de la chanson... Brassens se singularise par la force de son opposition à la guerre. Rien ne vaut de mourir sur un champ de bataille. Il y fait référence dans dix chansons, et renforce son pacifisme par une opposition farouche à tout ce qui peut entraîner la guerre ou la violence.

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LA GUERRE 1997 Paroles et Musique de Christophe Miossec

LA BUTTE ROUGE 1923 Chanson de Montéhus mise en musique par Georges Krier. Écrite en 1919 après la Première Guerre mondiale. Il s'agit de "La butte Bapaume" (lieu-dit non habité dans les environs de Berzieux) : triste épisode de la Bataille de la Somme. Chansons anti-guerre par excellence, elle est souvent identifiée à toutes les répressions ouvrières. Le contraste entre la valse lente de sa musique et les paroles qui y sont dites est remarquable. Ont enregistré cette chanson, entre autres : Yves Montand, Claude Vinci et . 

Refrain

Refrain

Refrain

Refrain La butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin Qui boira de ce vin-là, boira l'sang des copains.

LA CHANSON DE CRAONNE 1917

Chanson anonyme écrite sur la musique de "Bonsoir m'amour" (Adelmar ou Charles Sablon, le père de Germaine et Jean Sablon) à laquelle on doit sans doute le succès de cette valse. Son texte recueilli par Paul Vaillant-Couturier (1892-1937), avocat puis journaliste et finalement député, qui, entré dans la guerre avec un certain enthousiasme, en sorti socialiste, revendicateur même mais surtout pacifiste. Sous-officier, en 1914, dans l'infanterie; il termina la guerre capitaine dans les chars d'assaut non sans avoir été blessé, gazé, cité à l'ordre de la Nation mais aussi condamné cinq fois pour son action en faveur de la paix. Vivement condamné par les autorités militaires (qui offrirent une petite fortune à celui qui en dénoncerait l'auteur) elle fut connue sous plusieurs noms dont : "Les sacrifiés", "Sur le plateau de Lorette" et "La chanson de Lorette". Elle demeure, aujourd'hui la chanson-type de l'antimilitarisme, rejointe par plusieurs autres : "Quand un soldat" de Francis Lemarque (1953) ou encore le célèbre "Déserteur" de (1954).  

Refrain Refrain final :

Refrain Refrain Adieu la vie, adieu l'amour, Adieu toutes les femmes. C'est bien fini, c'est pour toujours, De cette guerre infâme. C'est à Craonne, sur le plateau, Qu'on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés C'est nous les sacrifiés !