Notice Sur La Baronnie De Joux-Sur-Tarare En Beaujolais
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NOTICE SUR LA BARONNIE DE JOTJX-- SUR-TARARE EN ¶BEAUJOLAIS PAR LE Vicomte PAUL DE VARAX -, LYON IMPRIMERIE DAIMÉ VINGTRINIER Rue de a Belle-Cordière, i $76 DocUment (I I I I II II 01111111 III 0000005526987 NOTICE UR LA BARONNIE DE JOUX-SUR-TARARE EN BEAUJOLAIS Telle labeille volage sen va voltigeant de fleur en fleur, butinant par ci, butinant par 1k; telle ma plaine vagabonde couit dun lieu h un autre, sa désaltérant par- tout où elle rencontre quelque vieux ouvenir h recueil- lir. Jadis, elle n trempé son bec dans le modeste ruisseau de Ransonnet ; puis elle à été se 1aigner dans les ondes paiib1e de la Saène, au-dessus de la grande cité néan- moins, car au-dessous leau aurait été quelque peu trou- blée ; ensuite, sans craindre de prendre la fièvre, elle set plongée jusquau cou daus les vastes étangs de la Dombes La voici revenue presque au lieu (le SOn départ séparée seulenieut du gentil Ransounet par la cimamne de moittagnes qui distriinie les eaux outre le bassin do la Loire et uci ni du Rioime, elle se rafmaù:liit dons la mur- murante, Tiudine et va se délecter k conter le lmssé (luil noble manoir des niontugnes lu Beaujolais, dun puissalit c.asel, flanqué de deux énormes tours, reliées entre elles par une flirude formant. ais fflIliCU un angle obtus, et défendu par des murs do deux mètres dépaisseur. Le vo yageur qui (le Tara ra se rend à Roanne par la chapelle de Sienne, Ic Pin-]3ouehmain etSaint-Sympho- rieu-de-[siv aperoit, sur sa gauche, six kilorntres en- virou aOlesaveir quitté la ville mnantifacturière, un joli ville domivaut la vallée et (lommuné. lui mnérne par des -6— pentes rapides couvertes de 1)015 de sapins, au-dessus (lesquelles apparaît la tour aérienne de Boussivre. Ce vil- lage sest nominé dabord, dit-on, Araara Jovis, en souve- nir dun autel dédié à Jupiter, puis Jo, ensuite Joz, et maintenant cest Joux-sur-Tarare. Au-dessus de ses mai- sons, se dresse son vieux château, aux tours imposantes, dont lesplanade est couronnée par un magnifique tilleul, vénérable Sully, couvrant de sa vaste et épaisse cheve- lure tout lespace compris entre le château et léglise paroissiale. Après avoir dépendu des seigneurs de La y , Joux ap- partint ensuite aux puissantes maisons de Forez et de Beaujeu, puis il passa à la famille de Vienne, une des plus anciennes et des plus distinguées de France, enfin il fut acquis par les Villeneuve, connus depuis très-long- temps à Lyon pour avoir donné de nombreux échevins à cette ville cette famille est éteinte, ruais ses descendants par les femmes la représentent encore aujourdhui à Joux, et ce château a le privilége de navoir pas été aliéné depuis environ 370 ans. La seigneurie de Joux avait le titre de baronnie, comme ayant été lapanage dun cadet de la maison de Beaujeu et elle s 'étendait sur les paroisses du Joux, Ajux, Saint-Marcel-1Eclairé, partie de Violay et de Saint-Forgeuix et une parcelle des Sauvages. Le plus ancien seigneur de Joux que lon connaisse est Aimon, seigneur de Lar, vivant vers lail 1080 Gébuin, archevêque (le Lyon, avait donné à labba ye de Savignv. léglise Sainte-Marie-de-Jeux avec des dimes, terres et autres dépendances, puis il avait confirmé cette donation, étant malade, dans la cour de Saint-Nizier labbaye (le Savigny possédait aussi les églises de Tarare et de Saint-Loup avec des rentes ou censives eu -7-- dépendant. Aimon, seigneur de Lay et de Joux, et de plusieurs autres terres, ce qui le rendait fort puissant et redoutable à ses voisins, se crut en droit (lexiger de lavoine et du foin des habitants de Tarare et de Saint- Loup ; l)almais, abbé de Savigny, sy opposa et, ne pou- vant lempêcher par la douceur, il se résolut h faire la guerre à Airnon de Lay; il alla assiéger le elulteau de Lay, le prit avec laide de Dieu, dit-il, celle de saint Martin et dun comte appelé Renaud, et le fit raser. Ai- mon appela apparemment ê. son secours ses amis et alliés et il allait se venger de labbé, quand des amis communs sentremirent pour les régler et les accommoder. Parmi ces arbitres se trouvait Guichard IV, sire de Beaujeu. Labbé D&mais, pour indemniser Airnon de la prise et du renversement de son château, des droits davoine, de foin et antres quil prétendait sur les terres de labbaye, lui donna 400 sols, 20 sols à sa femme et 5 sols à hum- beit de Vigny, avec deux mas pour les tenir en fief (le labbaye aux mêmes charges quil eu tenait dautres quil avait eus de son père Aimon les ayant acceptés, prêta serinent de fidélité h labbé de Savigtiy, se reconnut son homme et promit que, moyennant les fiefs quon lui donnait et ceux quil avait déjà, ses fils et les fils de ses fils, jusquà la dernière génération, prêteraient serment de fidélité à labbaye de Savigny et ne violeraient jamais sa promesse, hier II étant al)l)é de, Savigny, Hugues, archevêque de Lyon, renouvela, vers 1088, la donation que Géhuin, son prédécesseur, avait faite, à labbaye de Savigny, de léglise cia Sainte-Marie-de-Joux. Ponce (le Lay, seigneur de Joux, Aimou, son fils et Pouce, son autre fils, quil donna pour âtre religieux dans cette abbaye, y donnèrent leur consentement « pro aniinarum suauin rernedio -8— Vers lan li I , sous ladniiuistiatin de Ponce do Lev, son frère Aiinou. seigneur de Joux, se voyant réduit à la dernière extrémité, se départit de toutes les Inauviies coutumes et usurpations que lui et ses hommes pou- vaient recevoir et faire dans la. terre de Saint-Mania, dans la vallée de Joux. Àirnon le fit., reconnaissant avoir auparavant mal agi et injustement. Il paraît que la terra et seigneurie de Joux relevait originairement du comté de Forez, car, eu 173, il fut convenu que le comte de Forez aurait droit de foi et hommage sur cette s&gneunie. En 1 30 g , Guichard VIII, sire de Beaujen, (le la rw (le Beaujou-Forez. assigna 1li3 routes à Humbert, (I uil- launie et Ihiomas ses frères, i prendre penliut leur ie, sur la terre do Jeux. Unichard VIII eut quelques différends avec labLé de Savignv pour les limites de la terre de Jeux qui étaient m1ées avec celles de Tarare et autres dépendantes de cette abbaye. Ils convinrent de prendre (les arbitres qui réglèrent, au bout (le dix ans, ces limites qui servirent de bornes entre le Lyonnais et le Beaujo1as. Etienne de Vareunes-Rapetont, abbé deSavigny , fit une prenuère transaction eu 1309, et Hugues Avbrand, son succes-seun, en fit une secoivle eu 1319. Furent présents à cette der- nière transaction ()ilion (le Varcunes, prieur de Tarare Etienne de \tar.Slmnes peur dAmas, Jean de Varennes, prieur de Montrottier. messires Pierre Brossent, Matldeu de Talarim, lIn nes Arrici, chevaliers, Martin (le Buallas, Guv Calli, docteur ès lois, Hugues Charpinel, Zaclia- rie de Tanev, damoiseaux, Jean, fils cia Girard Chinssi- pal cia Tarare et Jean l3oilet, clercs Marius Male ne. chunone dAuiuu . Ciuichiard de Thè]i et Sirion de Gietteins. -9.---, Vers I:339, Edouard Jer, sire de Beaujeu, fils de Gui- eliard VIII, céda, au nom de ses frères, le château de Joux à Jeanne de Cliftteauvillain, sa belle-mère . Ce château fut ensuite assigné, le l!, mai 1313, pour faire partie du douaire de Marguerite de Poitiers, femme de son frère Guiehard de Beaujeu, seigneur de Perreux. Le mardi avant la fête (le la biQ.nheureuse Marie-Ma- deleine, de lan du Seigneur 4 34, fut fait, au ehùteau W Sèmur- en-Brion nais, partage entre Edouard, Guillaume, (uichard, Louis et Robert de Beaujeu, fils de Guicliard VIII, dit le Grand. Par ce partage, Rober[ eut aussitôt le château (le Joux sur Tarare et ses appartenances, et, après la mort de Jeanne de (hâteauvillaiii, sa mère, les prévôtés (le Claveyzoles et de Saiut-Bounet-le-Troncy. Furent présents k cet acte Guichard de Seiniir, archi- diacre de Châlon, Jehan dEssertines, chevalier, maître Jelian de Paray, juge-major des cours des appellations de Lyon, Guichard de Mai-z, docteur ès-droits et Jehan de Villins, damoiseau, Robert (le Beaujeu, destiné à létat ecclésiasique par le testament de son père, avait reeu de lui les revenus dAr- cinges, moulant à 300 livres viennoises ; il ne voulut point entrer dans les ordres et reçut, comme nous avons vu, pour son apanage, les seigneuries de Joux, Clavey- zoles, Saint-Bonnet-le-Trmi., et de plus Coligny-le- Neuf. Comme toute la sei gneurie de Beaujolais portait le titie de baronnie, la terre de Joiix., donnée en apanage h un cadet de la maison de Beaujen, se conserva le mèna titre, laccessoire ayant retenu la nature et le nom du piincipal, comme il arriva aussi h Atuplepuis et à Saint- Trivier- en-Dombes. Ce Robert (le Beaujeu et neuf écuyers, venus de Joux, 2 eoinpanèent , 011 1 3, le comte de Savoie qui allait au secours du roi (le France contre les Flamands. En combattant contre les An glais, il fut fait prisonnier à la bataille de Saint-Georges-du-Bois, en Saintonge, et ne puL recouvrer sa liberté quell payant une ran çon de OO écus dor, comme le prouve une quittance de 1 '35 I Guichenou le fait tuer, le 6 avril 1362, à la bataille de Briguais, contre les rfilI.d_rellUS ; ce qui nempêche pas que le même (iniclienon dit plus loin quil sopposa à ce quEdouard II de Beaujeu, son neveu, prît possession de 1a succession dAntoine, sire de Beaujeu et que, le .19 juillet 1376, il prêta foi ethommoge au même Edouard pour la terre de Joux.