Monsieur De Camors / Octave Feuillet
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Monsieur de Camors / Octave Feuillet,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Feuillet, Octave (1821-1890). Auteur du texte. Monsieur de Camors / Octave Feuillet,.... 18... 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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I– HONNEUR D'AR'rtin'E. t– JuLIADETRECCEUR.LB~OCMA'. D'UNE FjiMME. !–1– M~~MR~fCA~OM.UN MARIAGE DANS LE MONDE. tt–– LA t– LA MOME.PETITE COMTESSE, LE PARC, ONESTA. 1 – ScBNKaBTÇOMMtES.LE ROMAN D'UN MUNE HOMME FACVRE 1–– SrEN)':9t[T PROVERBES. 1– TBKATM COMPLET. S– LA VEOVE 1 – L'ACROBATE, comédie en un acte. LA BELLE AU BOIS DORMANT comédie en cinq actes. LE CAS DE CoNsctENCE,comédie en un acte. CHAMtLLAc,comédie en cinq actes. LK C~EYEu BLANC, comédie en un acte. CiBCB, proverbe en un acte. LA CLË D'On, comédie lyrique. LA CRiM, comédie en quatre actes. DAULA, drame en quatre actes, su parties. LA FÉE, comédie en un acte. JULIB, drame en trois actes. Mo~NO~E, comédie en cinq actes. LA PARTIE DKBAMES, pièce en un acte. PÉRIL EN LA DEMEURE, comédie en deux actes. LEs PORTRAITS DE LA MARQn'SE, comédie-pastiche. LE POUR ET LE CONTRE, comédie en un acte. RÉDEMPTION, comédie en cinq actes. Le KoM~N D'UN jEu~s HOMME pAOTRE, comédie en cinq actea, seot tableaux. LE ROMAN fAMsiM, comédie en cinq actes. LE SPHINX, drame en quatreactes. LA TEKTATMx, comédie en cinq actes, six tableaux. Lz VfLLAGtf. comédie en un aoe; M. DE CAMORS Il Des confidences particulièrementdignes de foi nous ont guidé dans le cours de ce récit. La. partie du public dont l'intérêt passionné s'attachait naguère au mystèredramatique d'une brillante existencepari- sienne peut donc lire ces pages avec confiance elle y ~sJtjiquvera la véritémême sur le caractèreet la destinée d'un homme qui nous paraît être une des physiono- mies les plus expressivesde son tempset de son pays, le comte Louis Lange d'Ardennes de Camors. Dire d'un scélérat qu'il était ne scélérat, d'une femme légère qu'elle était née courtisane, c'est une vaine et triste parole qu'on entend chaque jour et qu'on lit partout. Cette banalité a l'inconvénient de renverser en passant quelques notions de morale encore accréditées dans la foule. Si l'homme n'est responsablede ses actes que devant la gendarmerie, à la bonne heure; mais, tant que l'humanité ne se sera pas rendue tout entière à cette croyance aussi élevée que salutaire, il faut tâcher de se persuader et de persuader aux autres qu'il n'y a point de fatalités de naissance. Cela est tout au moins encourageant pour les pères qui se donnent la peine d'élever leurs enfants, et pour les gens de bien qui se dévouent à l'éducation populaire. Nous croyons, quant à nous, que le héros de ce livre était né pour être un honnête homme, ou le contraire, ou quelque chose entre les deux, suivant la direction que ses précepteurs natu- rels devaient ir~primer à ses penchants et à ses facultés, suivant le milieu moral dont il subirait l'in- fluence, et enfin suivant l'usage qu'il ferait lui-même sur lui-même de sa volonté intelligente et libre. PREMIÈRE PARTIE 1 Un soir du mois de mai, vers onze heures, un homme d'une cinquantaine d'années, fort bien fait et de haute mine, descendait d'un coupé dans la cour d'un petit hôtel de la rue Barbet-de-Jouy. Il monta d'un pas de maître les marches du perron. Deux ou trois domestiquesl'attendaient dans le vestibule.L'un d'eux le suivit dans un vaste cabinet de travail situé au premier étage, et qui communiquait avec une chambre à coucher par une arcade drapée. Le valet raviva les feux des lampes qui éclairaient ces deux pièces, et il allait se retirer quand son maître lui dit: Mon fils n'est pas rentré? Non, monsieur le comte. Monsieur te comte n'est pas souSjant? – Souffrant? pourquoi? – Monsieur le comte est pâle. – J'ai eu un peu froid ce soir au bord du lac. Monsieur le comte ne désire rien? – Rien. Le domestique sortit. Resté seul, le comte s'approcha d'un meuble cu- rieusement travaillé à la mode italienne, et y prit une boîte longue et plate en bois d'ébène. Elle contenait deux pistolets, qu'il s'occupa de charger avec soin. Il y ajusta ensuite des capsules, qu'il écrasa légère- ment avec le pouce sur la cheminée de l'arme. Cela fait, il consulta sa montre, alluma un cigare, et, pendant une demi-heure, le bruit régulier de ses pas résonna sourdement sur le tapis de la galerie. Son cigare fini, il s'arrêta, parut réfléchir, et entra dans la chambre voisine, emportant ses armes. Cette pièce, comme la précédente, était meublée avec une élé- gance sévère et ornée avec goût quelques tableaux. tous de maîtres, des marbres, des bronzes, des ivoires. Le comte jeta un regard d'intérêt singulier sur l'intérieur de cette chambre, qui était la sienne, sur les objets familiers, sur les tentures sombres, sur le lit préparé pour le sommeil; puis, se dirigeant vers une table qui était placée dans l'embrasure d'une fenêtre, il y posa les pistolets, s'assit, médita quelques minutes la tête dans ses mains, et se mit à écrire ce qui suit A MON FILS <x Mon fils, la vie m'ennuie; je la quitte. La vraie supériorité de l'homme sur les créatures inertes ou passives qui l'entourent, c'est de pouvoir s'affranchir à son gré des servitudes fatales qu'on nomme les lois de la nature. L'homme peut, s'il veut, ne pas vieillir le lion ne le peut pas. Méditez sur ce texte, toute force humaine est là. » La science le dit et le prouve. L'homme intelli- gent et libre est sur cette planète un animal imprévu. Produit d'une série de combinaisons et de transfor- mations inattendues, il éclate au milieu de la sou- mission des choses comme une dissonance et une révolte. La nature l'a engendré sans l'avoir conçu. C'est une dinde qui a couvé sans le savoir un ceuf d'aigle; effrayée du monstre, elle a prétendu l'en- chaîner elle l'a surchargé d'instincts dont il a fait des devoirs, de règlements de police dont il a fait des religions. Chacunede ces entravesbrisées, chacune de ces servitudes vaincues marque un pas dans l'éman- cipation virile de l'humanité. » C'est vous dire que je meurs dans la foi de mon siècle.