Joué-sur-Erdre. Des travaux pour sécuriser le barrage, le lac de Vioreau vidé

OF Isabelle LABARRE (avec notre correspondant). Publié le 10/12/2020 à 10h25

Le barrage du lac de Vioreau va faire l’objet de gros travaux de sécurisation et de modernisation. | OUEST-

Comment se porte le barrage de Vioreau ?

« Le barrage est en bon état général mais doit faire l’objet de travaux de sécurisation ». C’est la conclusion des études menées par le Département, propriétaire du barrage du lac de Vioreau depuis 2008. On rappelle que cet ouvrage, datant de presque deux cents ans, est construit sur un plan d’eau de 180 hectares, principal réservoir d’alimentation du canal de à Brest. Par le passé, il a fait l’objet de nombreux travaux de confortement après des déformations. Classé depuis 2012 au titre de la réglementation relative à la sécurité des barrages, il doit faire l’objet d’études dites « de danger », qui évaluent les risques en cas de rupture lors d’un événement majeur, comme une crue exceptionnelle. En 2019, l’État avait pointé « une capacité de l’évacuateur de crue très insuffisante » et « une stabilité du barrage avec une marge de sécurité faible ».

Quelles mesures ont été prises par le Département ?

Depuis plusieurs années, des écoulements sont observés au pied du barrage. Pour limiter ces fuites, le niveau d’eau de Vioreau a été abaissé « de quelques centimètres en dessous de la capacité maximale. On est en train de caler précisément ce niveau avec l’État, pour assurer la sécurité » précise Freddy Hervochon, vice-président du Département, en charge des milieux naturels et voies navigables. Le débit des résurgences est surveillé quotidiennement depuis l’été, assure l’élu, qui signale un autre incident survenu en mai dernier. « En ouvrant une des vannes, la crémaillère a lâché. La réparation fait partie des travaux à venir. »

Quels sont les travaux envisagés ?

D’abord un chantier d’ancrage du barrage au sol et d’étanchéification du parement en amont. L’ouvrage sera rehaussé et sa capacité à évacuer les crues sera améliorée, « soit en réhabilitant l’évacuateur en rive droite, soit en réalisant un déversoir en rive gauche ». Le système de vannages sera automatisé « afin de surveiller l’ouvrage à distance ». Coût estimé : 12 millions d’euros. L’objectif premier est de retrouver le niveau d’eau d’avant « pour continuer à alimenter le canal, faire face aux épisodes de sécheresse, et assurer l’équilibre écologique du site ».

Quand le lac sera-t-il vidé ?

Les travaux préparatoires pourraient démarrer « fin 2022 », avec une fin de chantier espérée « fin 2023, afin d’assurer la saison touristique de l’été 2024 ». Pour permettre ces travaux spectaculaires, le lac sera entièrement vidé, vraisemblablement courant 2023. « On va profiter de ces travaux pour curer le réservoir et enlever les vases accumulées au cours des années, voire des siècles ! » La précédente vidange, partielle (il restait une trentaine d’hectares en eau), date de 2003.

Comment va se dérouler la concertation ?

Cette liste de travaux, présentée au sous-préfet de Châteaubriant-Ancenis à la mi-novembre, puis aux élus du secteur, fait l’objet d’une concertation auprès des usagers jusqu’au 14 janvier sur www.-atlantique.fr/concertation- vioreau. Deux ateliers participatifs, ouverts à tous sur inscription, sont organisés en distanciel, ce jeudi 10 décembre, de 16 h à 18 h et de 18 h à 20 h, et le jeudi 14 janvier aux mêmes horaires. Un bilan de la concertation sera présenté en février.