UNIVERSITÉ FRANÇOIS – RABELAIS DE TOURS ÉCOLE DOCTORALE Santé, Sciences Biologiques, Chimie du Vivant ANSES Laboratoire de Ploufragan-Plouzané
THÈSE présentée par :
Maryse GUINEBRETIERE
soutenue le 6 Février 2017 pour obtenir le grade de : Docteur de l’u ive sit F a çois – Rabelais de Tours Discipline/Spécialité : Sciences de la Vie
Comment aménager les cages de poules pondeuses afin d’e i hi leu o po te e t, tout e p se va t les pe fo a es zoote h i ues et l’h gi e de la age Etude focalisée sur la taille de groupe et les solutions pour aménager l’ai e de g attage et le id
THÈSE dirigée par : Mme ARNOULD Cécile Ingénieure de Recherches, INRA UMR85 - CNRS UMR7247 - Université François - Rabelais de Tours - IFCE, Nouzilly Mme MICHEL Virginie Ingénieure de Recherches, ANSES - Laboratoire de Niort
RAPPORTEURS : M. BESSEI Werner Professeur, Université Hohenheim, Stuttgart, Allemagne Mme DUVAUX-PONTER Christine Professeur, AgroParisTech, Paris Saclay
JURY : Mme ARNOULD Cécile Ingénieure de Recherches, INRA UMR85 - CNRS UMR7247 - Université François - Rabelais de Tours - IFCE, Nouzilly M. BESSEI Werner Professeur, Université Hohenheim, Stuttgart, Allemagne M. BRESSAC Christophe Maître de Conférences, Université François – Rabelais de Tours Mme DUVAUX-PONTER Christine Professeur, AgroParisTech, Paris M. MALHER Xavier Professeur, Ecole nationale vétérinaire ONIRIS, Nantes Mme MICHEL Virginie Ingénieure de Recherches, ANSES - Laboratoire de Niort
REMERCIEMENTS
En premier lieu, je souhaite remercier Cécile Arnould qui a accepté de diriger cette thèse, pour ’a oi guidée et o seillée tout au lo g de l’éla o atio de e é oi e, pou ’a oi aidé à prendre du recul et pour toutes les heures qu'elle a consacrées malgré ses contraintes personnelles. Merci pour ces efforts.
Je e e ie égale e t Vi gi ie Mi hel pou ’a oi e ou agé à éalise e défi et pou la o fia e u'elle 'a a o dée, pou les o seils et l’e ad e e t du p ojet tout e e laissa t u e g a de liberté, pour son soutien durant la rédaction de ma thèse, pour son optimisme.
Je remercie Christine Duvaux-Ponter et Werner Bessei d’a oi a eptés d’ t e appo teu s de o mémoire de thèse. Je e e ie si e e t Xa ie Malhe et Ch istophe B essa d’a oi a epté de participer au jury de thèse.
Ce t a ail de e he he s’est dé oulé au sei de l’u ité d’Epidé iologie et Bie -Etre en Aviculture et Cuniculture du laboratoire de Ploufragan-Plouza é de l’Age e atio ale de sé u ité sa itai e de l’ali e tatio , de l’e i o e ent et du travail. Merci à Gilles Salvat, Directeur de cet établissement, de ’a oi offe t la possi ilité d’y effe tue a th se.
Je e e ie haleu euse e t les oll gues de l’AN“E“ ui ’o t a o pag é su e p ojet et ui o t contribué à la réalisation de ce travail. Premièrement Adeline Huneau qui a participé aux expérimentations et aux publications, puis Stéphanie Bougeard pour ses conseils statistiques toujours accessibles, ainsi que mon premier collègue Didier Huonnic, mais aussi Amel Taktak et Denis Léon pour leur aide technique. Merci à Françoise Pol pour nos discussions sur le bien-être animal, Virginie Le Caër pour son aide express et polyvalente, et tous es aut es oll gues de l’EBEAC : Axelle, Jean-Yves, Jenna, Loïc, Rodolphe, Rozenn, Sophie, Virginie, sans oublier Eric pour leurs e ou age e ts. Pa ailleu s, e t a ail ’au ait pu t e e é à ie sa s le pe so el du se i e e pé i e tal et sa s l’aide p é ieuse des stagiai es : Morgann, Stéphanie, Helen, Pauline, Aïnhoa, Maëliss, Marion, Léa et Amandine, que je tiens à remercier ici. Je remercie tous les collaborateurs du projet CASDAR aux prémices de cette thèse, et pa ti uli e e t Lau e Big o à l’ITAVI de Nouzilly.
Enfin je e e ie eu ui e so t he s et ue j’ai uel ue peu délaissés ces derniers mois pour achever cette thèse : Jules et Milo, et Nicolas pour son soutien moral, sa disponibilité et son écoute. Je remercie aussi mes parents et Annick pour leurs disponibilités, leurs attentions et leurs e ou age e ts ui ’o t a o pagné tout au long de ce travail.
RESUME Co e t a age les ages de poules po deuses afi d’e i hi leu o po te e t, tout e préservant les performances zootechniques et l’h gi e de la age. Etude focalisée sur la taille de groupe et les solutio s pou a é age l’ai e de g attage et le id. Depuis , les ages doi e t pe ette t au poules d’e p i e leu épe toi e o po te e tal (directive 1999/74/CE). Des diffi ultés d’a é age e ts ale tissent l’app op iatio de ette directive par les éle eu s. Le ut de ette th se était d’étudie les effets de l’aug e tatio de la taille de groupe en cage et de chercher les aménagements de cages les plus efficaces pour enrichir le répertoire comportemental des poules, en préservant les performances zoote h i ues, l’état de sa té des poules et l’hygi e de la age et des œufs. Da s os od les de ages testés, la taille de poules par cage est préférable à celle de 20 ou 40 poules. Bien que non optimal, un tapis de gazon artificiel est préférable au aut es e te e ts testés. L’appo t de su st at f ia le e ages fa o ise les comportements de picotage, grattage et dans une certaine mesure de bains de poussière. Le son peut t e p oposé à la pla e de l’ali e t e ta t ue su st at. Mais e tai s poi ts restent p o lé ati ues. Des pa eau du s à g atte et pi ote de aie t pe ett e l’adé uatio e t e les esoi s des poules et les o t ai tes de l’éle age. Mots-clés : bien-être animal, conditions de logement, qualité des œufs, h gi e de la age
ABSTRACT How to set up laying hen cages to enrich hen behavior whilst ensuring zootechnical performance and cage hygiene. A study focusing on group size and solutions to provide pecking and scratching area and nest. As of 2012, cages must enable hens to express their full behavioral repertoire (directive 1999/74/CE). Difficulties in setting up cages tend to hinder adoption of the directive by farmers. The aim of this work was: first, to study the effect of increasing the number of hens per cage ; and second, to find out which cage set-ups e e the ost effi ie t fo e i hi g the layi g he s’ eha io al epe toi e whilst also ensuring zootechnical performance, animal health and egg and cage hygiene. In the cage models we tested, 60-hen cages were found to be preferable to 20- or 40-hen cages. Although not ideal, artificial turf mat was preferable to the other mats tested. The provision of friable substrate in cages improved pecking and scratching behaviors, as well as dustbathing behaviors, but to a lesser extent. Wheat bran can be spread over the cage floors as a friable substrate instead of feed. However, certain issues have not yet been resolved. The installation of hard panels on the floors of the cages to promote scratching and pecking behaviors should ensure an optimal balance between the he s’ eeds a d fa i g o st ai ts. Keywords: animal welfare, housing conditions, egg quality, cage hygiene
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX 1
LISTE DES FIGURES 2
LISTE DES ANNEXES 2
GLOSSAIRE 4
CHAPITRE 1. INTRODUCTION GENERALE 6
I. Contexte 6 I. L’i te sifi atio de l’éle age sans réelle prise en compte du bien-être animal 6 I. L’i té t g a dissa t de l’opi io pu li ue pou le ie -être animal 8 I.3 Les règlementations visant à améliorer la protection des animaux 9
II. Le bien-être animal 11 II.1 Définitions du bien-être animal 11 II.2 Evaluation du bien-être animal 12
III. P se tatio de l’ levage de poules po deuses 19 III. Co so atio et p odu tio d’œufs da s le Mo de 19 III. Des iptio du s hé a de p odu tio des œufs 20 III.3 Logement des poules pondeuses en phase de ponte 21
IV. Comportement de la poule domestique 25 IV.1 Structure sociale 26 IV.2 Comportement de nidification et de ponte 27 IV.3 Comportements de picotage et de grattage 27 IV.4 Comportements de bains de poussière 28 IV.5 Comportement de perchage 29
V. Adaptatio des poules e ages a ag es et o s ue es su la zoote h ie et l’h gi e de la age 30 V.1 Historique des cages aménagées 30 V.2 Nid pour la ponte 31 V.3 Aire de grattage et de picotage 34 V.4 Perchoirs 38 V.6 Surface par animal 39 V.7 Taille de groupe 40 V. Co lusio su l’état des o aissa es 42
CHAPITRE 2. OBJECTIFS DE LA THESE 45
I. Aménager le milieu de vie des poules pondeuses en cages : difficultés et questions soulevées 45 I.1 Difficultés 45 I.2 Questions soulevées 47
II. Objectifs de la thèse 48
III. Plan de la thèse 49
CHAPITRE 3. MATERIELS ET METHODES GENERAUX 52
I. Les cages utilisées 52
II. Animaux 55
III. Pa a t es d’ levage 55 IV. Effets étudiés 55
V. Mesures réalisées 56 V.1 Critères comportementaux 59 V.2 Paramètres de santé 60 V.3 Paramètres zootechniques 61 V.4 Hygiène de la cage 62
CHAPITRE 4. RECHERCHE DE LA TAILLE DE GROUPE OPTIMALE ET INTERET DE L’APPORT DE LITIERE EN CAGE 64
I. Localisation de la ponte, du tau de po te et de la ualit des œufs 65 I.1 Hypothèses et paramètres étudiés 65 I.2 Principaux résultats 66 Article - Animal (2011) 66
II. Comportements des poules 67 II.1. Comportements de picotage, grattage et BP en cages 67 II.2. Etude approfondie sur le BP 69 III.3. Réactivité émotionnelle des poules 81
III. Hygiène de la cage 91 III.1 Objectif 91 III.2 Matériels et méthodes 91 III.3 Résultats 92 III.4 Conclusion 94
IV. Conclusion du Chapitre 4 95 IV.1 Conséquences de la taille de groupe 95 IV. Co sé ue es de l’appo t de l’ali e t o e su st at e AGP 97
CHAPITRE 5. AMENAGEMENT DE L’AGP : RECHERCHE D’UNE ALTERNATIVE A L’UTILISATION D’ALIMENT COMME LITIERE ET DU TAPIS DE GAZON ARTIFICIEL 100
I. Préférence des poules pour le son et pour les panneaux délitables 104 I.1 Objectifs 104 I.2 Méthodes 104 I.3 Principaux résultats 105 I.4 Conclusion 106 Article - Applied Animal Behaviour Science (2014) 106 I.5 Etude préliminaire : essai de panneaux délitables in situ 107
II. I t t de l’appo t de so comme litière en cage couplé à divers revêtements en AGP et au nid 109 II.1 Objectif 109
II.2 Paramètres étudiés et méthodes 109 II.3 Principaux résultats 111 II.4 Conclusion 112 II.5 Articles 112
III. Intérêt du son pour trois souches génétiques différentes 114 III.1 Objectif 114 III.2 Paramètres étudiés 115 III.2 Méthodes 115 III.3 Principaux résultats 116 Article - British Poultry Science (2014) 117
IV. Conclusion du chapitre 5 118 IV.1 Consé ue es de l’appo t de so o e su st at e AGP 118 IV.2 Conséquences du remplacement du gazon artificiel au nid et en AGP 120 IV.3 Intérêt des panneaux délitables 121 IV.4 Conclusion 121
CHAPITRE 6. DISCUSSION GENERALE ET PERSPECTIVES 123
I. Aménagement des cages 123 I.1 Les poules utilisent-elles l’AGP et le id, da s l’espa e o fi é de la age ? 123 I. Quelles so t les o sé ue es de l’aug e tatio de la taille de g oupe ? 126 I. Quels e te e ts appo te da s l’AGP et le id ? 128 I. Quelles so t les o sé ue es de l’appo t d’u su st at f ia le ? 130
II. Li ites de l’ tude et poi ts d’a lio atio 133 II.1 Tests comportementaux 133 II.2 Observations comportementales par vidéo 134
III. Perspectives 134 III.1 Amélioration de la cage 135 III. Nou elles oies d’éle age pou les poules 137
RÉFÉRENCES 139
ANNEXES 147
Annexe 1 : Directive 1999/74/CE établissant les normes minimales relatives à la protection des poules pondeuses 147
Annexe 2 : L’ volutio du statut de l’a i al 148 Annexe 3 : Liste des publications en lien avec la these 150
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Dates clés et règlementations Européennes concernant le bien- t e des a i au d’éle age. Inspiré de Fairise (2003)...... 10 Tableau 2 : P i ipales a a té isti ues des syst es d’éle age des poules po deuses da s l’UE de plus de 350 animaux. Sources (Commission, 2001; 2011; IEC, 2013) ...... 23 Tableau 3 : Traitements comparés dans chacune des 3 bandes ...... 56 Tableau 4 : Ensemble des mesures effectuées lors de chaque bande ...... 57 Tableau 5 : Comportements observés in situ par bande ...... 59 Tableau 6 : Mo e t d’o se atio des o po te e ts in situ par bande ...... 59 Tableau 7 : Méthodes d’o se atio des o po te e ts in situ par bande ...... 60 Tableau 8 : Contrôles de ponte effectués par bande ...... 61 Tableau 9 : Comptabilisations de la flore aérobie mésophile effectuées par bande ...... 61 Tableau 10 : Contrôles de la consommation d’ali e t p oposé da s la a geoi e pa a de ...... 62 Tableau 11 : Moyennes par groupe de 3 des latences de BP, du nombre de BP moyen par poule, et des durées totales de BP (n = 12 groupes par traitement) ...... 72 Tableau 12 : Nombre absolu de BP avec chaque item et également exprimé en % du nombre total de BP observés ...... 78 Tableau 13 : Co po te e ts o se és pe da t le test d’e i o e e t ou eau EN et d’o jet ou eau (ON) et variables analysées par groupe...... 84 Tableau 14 : Latences, nombre de changements de zones, et s o es oye s d’i a ti ité I , de dépla e e t D et d’a ti ité A o se és pe da t le test d’EN = g oupes de poules pa traitement, excepté pour 20 avec substrat : 11 groupes) ...... 85 Tableau 15 : Latences, nombre de changements de zones, et durées en zone centrale observés pendant le test d’ON = g oupes de 3 poules par traitement) ...... 86 er e Tableau 16 : Latences observées pe da t le test d’ON in situ (médianes [1 , 3 quartile]) (en minutes) ...... 87 Tableau 17 : Pou e tages oye s de t tes so ties su l’e se le du test d’ON in situ ...... 88 Tableau 18 : “ o es oye s da s les diffé e tes zo es de la age e fo tio de l’appo t de su st at et de la taille de groupe (entre 0 et 3, un score élevé indique une meilleure hygiène) ...... 93 Tableau 19 : Résumé des résultats observés dans le chapitre 4 ...... 95 Tableau 20 : Résumé des résultats observés lors des tests de préférence ...... 105 Tableau 21 : ‘ésu é des ésultats o se és da s la a de et da s la a de , o e a t l’effet de la présence de substrat son en AGP (gris : mesures non effectuées) ...... 118 Tableau 22 : ‘ésu é des ésultats o se és da s la a de o e a t l’effet des e te e ts au id et en AGP ...... 120
1 LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Modes de production des poules pondeuses ...... 21 Figure 2 : “yst es de p odu tio de p i ipau pays p odu teu s d’œufs du Mo de e e % du o e d’éle ages total. ‘ouge : cages, Bleu : sol, Plein-air : vert. Source (Windhorst, 2012) ...... 24 Figure 3 : “yst es de p odu tio des p i ipau pays p odu teu s d’œufs de l’UE e e % du o e de poules par pays - les élevages en cage accueillent en moyenne six fois plus de poules que les élevages alternatifs. Source (ITAVI, 2016) ...... 25 Figure 4 : Séquence complète du comportement bain de poussières (van Liere, 1992)...... 28 Figure 5 : Cages « get-away ». Gauche : Bareham (1976), droite : Oester et Fröhlich (1986) ...... 30 Figure 6 : Schéma de la cage Edinburgh Modified Cage (2 cages adjacentes sont montrées) (Appleby et Hughes, 1995) ...... 30 Figure 7 : Cage Victorsson pour 8 poules (« Comfort cage ») – Bac à litière en haut à droite, nid à gauche, perchoirs devant (Tauson, 2012) ...... 31 Figure 8 : Exemples de sols de nids : gazon artificiel en haut à gauche, caillebotis ailleurs (©M.Guinebretière) ...... 32 Figure 9 : E e ples de sols d’AGP gazo a tifi iel e haut à gau he ©M.Gui e eti e ...... 35 Figure 10 : Disposition des perchoirs, nids et AGP dans les cages aménagées de 20, 40 et 60 poules...... 52 Figure 11 : “ hé a d’u e age de poules ©)u a i ...... 53 Figure 12 : Revêtements testés pour le sol des nids : tapis de gazon artificel à gauche (bandes 1, 2, 3), revêtements caillebotis à droite (bande 2) (©M.Guinebretière) ...... 53 Figure 13 : Revêtements testés pour le sol des AGP : tapis de gazon artificiel à gauche (bandes 1, 2, 3), revêtement de caoutchouc à droite (bande 2) (©M.Guinebretière) ...... 54 Figure 14 : AGP avec et sans distribution de substrat (©M.Guinebretière) ...... 54 Figure 15 : Dispositio des a des à œufs des atte ies de l’éle age e pé i e tal gau he , o oyeu à œufs pou le a assage auto ati ue des œufs d oite ©M.Gui e eti e ...... 55 Figure 16 : Vue globale du déroulement des bandes 1, 2 et 3, avec les mesures de comportements, de sa té, d’hygi e de la age et de pa a t es zoote h i ues...... 58 Figure 17 : E ei te de test utilisée lo s d’u test de oti atio L l h = ; sol plein, 2 côtés sont des parois pleines en contreplaqué, les 2 autres côtés sont grillagés) (©M.Guinebretière) ...... 70 Figure 18 : Nombre moyen de poules en BP par groupe de 3 (gauche) et durée moyenne de BP (en secondes) par poule (droite), selon la taille de groupe (n = 24 groupes de 3 poules par tailles de groupe)...... 72 Figure 19 : Budget temps d'une séquence moyenne de BP, in et ex situ...... 78 Figure 20 : Fréquences moyennes des items réalisés pendant un BP (rapportées à 1000 secondes), in et ex situ...... 79 Figure 21 : Latences moyennes d'apparition des différents items en secondes (rapportées à 100s de BP) ...... 79 Figu e : Pla de la age de test d’e i o e e t ou eau et d’o jet ou eau, ue du dessus ...... 83 Figure 23 : )o es o se ées pou la otatio de l’hygi e des ages poi ts bleus) ...... 92 Figure 24 : Moyennes des scores de souillures par les fientes dans chaque zone de la cage (score compris entre 0 : eau oup d’a as de fie tes et : absence de fiente). Les lettres différentes indiquent une différence significative entre les zones...... 94 Figure 25 : P ise e o pte de l’é olutio du statut de l’a i al da s la législatio atio ale – sources Chardon et al. (2015) ...... 149
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Directive 1999/74/CE établissant les normes minimales relatives à la protection des poules pondeuses 147
Annexe 2 : L’é olutio du statut de l’a i al 148 Annexe 3 : Liste des publications en lien avec la these 150
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GLOSSAIRE
AGP (Aire de Grattage et de Picotage) : zo e d’u e age a é agée qui a pour objectif de donner la possibilité au poules d’effe tue des o po te e ts de g attage, pi otage, et de ai s de poussi es. Cette zo e peut être un bac contenant de la litière, ou plus fréquemment un revêtement sur le grillage métallique, sur lequel un substrat friable peut être déversé. Les revêtements peuvent être des tapis de type gazon artificiel, des plaques plastiques ajourées (sorte de caillebotis) ou non, des surfaces lisses. Bande : da s le as des poules po deuses, u e a de est u e se le d’a i au is e pla e e e te ps et au e e d oit da s le e âti e t , pou la e du ée de ie. Les poules d’u e e a de sont élevées ensemble et abattues ensemble. Bien-être animal : état physi ue et e tal de l’a i al ui dé oule de la satisfa tio de ses esoi s physiologi ues et o po te e tau esse tiels et de ses apa ités à s’adapte à so ilieu. BP (Bain de Poussière) : action de la poule durant laquelle elle s’allo ge, at des ailes, se oule et se f otte da s un substrat friable (en conditions naturelles : de la poussière, du sable ou de la terre sèche). Cage aménagée : cage contenant des perchoirs, un nid, une aire de grattage (en anglais : enriched ou furnished ou modified cage). En opposition à cage conventionnelle. Directive 1999/74/CE : réglementation européenne établissant les normes minimales relatives à la protection des poules po deuses. Elle i te dit l’usage de ages o e tio elles pou le loge ent des poules pondeuses. Habituation : processus visant à diminuer, parfois jusqu'à l'élimination complète, la réaction engendrée par un stimulus. In situ : au sein du milieu de vie – en cages dans notre cas. Opposé à ex situ qui signifie que les poules sont déplacées dans une enceinte extérieure à leur milieu de vie. Intensif : l’éle age i te sif se défi it o u é e t o e u ode d’éle age do t o o tie t de hauts rendements zootechniques. Litière : tout matériel friable permettant aux poules de satisfaire leurs besoins éthologiques (directive 1999/74/EC). Synonymes : substrat friable, matériel friable. M thodes d’o se vatio : - ad libitum : observation de tous les comportements de tous les individus. - focal sampling : observation de tous les comporteme ts d’u i di idu i lé, e o ti u su u te ps do é. - scan sampling : o se atio à u o e t do é du o e d’i di idus éalisa t u ou des o po te e ts i lés au sei d’u g oupe d’i di idus. - toutes occurrences : observation de toutes les apparitio s, uel ue soit l’i di idu, de uel ues comportements ciblés, sur un temps donné. Réactivité émotionnelle : p ope sio d’u i di idu à éagi plus ou oi s fo te e t à diffé e tes situatio s, e fo tio des é otio s u’il esse t.
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CHAPITRE 1. INTRODUCTION GENERALE
I. CONTEXTE
I.1 L’i te sifi atio de l’ levage sans réelle prise en compte du bien-être animal Les avancées technologiques et le développement de la mécanisation combinés à une demande oissa te de p otéi es da s la pé iode de l’ap s-guerre ont conduit les éleveurs à se tourner vers des systèmes de production intensifs, devenus modèles de puissance économique et technologique. Ce type d’éle age est appa u da s les pays o ide tau à la fi de la se o de gue e o diale pou faire face au is ues de fa i e, la plupa t des essou es éta t dét uite, et il fait aujou d’hui so apparition dans les pays en développement. L'intensification de l'élevage répond à une conjoncture actuelle où l'ouverture des marchés, une population importante, la hausse du niveau de vie dans certains pays émergents et donc l'augmentation de la consommation de produits d'origine animale ia de, lait, œufs appelle t à u e aug e tatio des p odu tio s et à u e di i utio des coûts de production. Les avis sont divergents quant aux avantages et inconvénients de ce type d’éle age.
Les ava tages de l’ levage i te sif Certains mettent en avant le fait que sans cette intensification les famines ne seraient qu'accrues et les apports protéiques auraient été encore moins importants dans les pays défavorisés. En effet, de par son rendement élevé, cette agriculture intensive permet de fou i de la ia de, des œufs et du lait à des prix de revient contenus, permettant une plus grande accessibilité à ces aliments. D’u e pa t, l’i te sifi atio a permis d’opti ise les pe fo a es zoote h i ues grâce au contrôle de l’e i o e e t d’éle age. E âti e t d’éle age, les o ditio s d’a ia e peuvent être parfaitement maitrisées, standardisées et adaptées. Cela permet d’ t e i dépendant des aléas climatiques et de gommer les variations saisonnières pour o te i des œufs ou du lait en quantités é ui ale tes toute l’a ée. D’aut e pa t, les p og s de l'ali e tatio pour les animaux parfaitement adaptée à leurs besoins permettent de penser l'élevage en termes de « transformation » d'aliments en croissance animale. Par ailleurs, la sélection génétique a permis d’a oît e les performances. Ainsi, tous ces facteurs combinés o t pe is d’opti ise les pe fo a es zootechniques : le nombre de porcelets par truie par an est passé de 16,4 en 1970 à 28,9 en 2014 (IFIP, 2016), une vache produit aujou d’hui e oye ne 8 400 litres de lait par an, soit fois plus u’e , et dernier exemple, en , il fallait jou s d’éle age pou qu’u poulet atteig e le poids de , kg à l’abattage. Aujou d’hui, jou s suffisent (poulet standard) (Zuidhof et al., 2014). Sur un plan économique, un chargement élevé permet une meilleure rentabilité des terres et des bâtiments. En effet, l'éleveur concentre un fort nombre d'animaux en un même endroit. Ainsi à nombre d'individus égal sur une exploitation les dépenses pour le foncier sont diminuées. Une diminution des coûts et donc un plus faible endettement ne peut être que bénéfique pour un élevage et augmente les chances de durabilité. Cela permet aussi de libérer des surfaces qui peuvent alors être utilisées pour d'autres activités lucratives et finalement un meilleur rendement (augmentation de la productivité par unité de surface) qui assure à l’éle age une certaine pérennité.
6 Introduction Générale
Les élevages intensifs présentent également des avantages ergonomiques, de par la réduction du temps de travail grâce à la mécanisation des activités quotidiennes (alimentation, enlèvement des déjections, récupération des animaux ou des produits : œufs, lait) et la concentration animale dans des bâtiments spécialisés permettant cette mécanisation. Aujou d’hui, l’éle age utilise de plus e plus des capteurs de p é isio , auto atisés, o e tés e t e eu et à l’éle eu , fa ilita t le t a ail de l’éle eu et lui permettant de mieux anticiper les problèmes et de les appréhender. D’u poi t de vue sa itai e, les élevages en claustration permettent aussi de supprimer le contact des a i au ou des œufs a e les déje tio s é a uées sous le g illage ou le aille otis suppo ta t les animaux. Cela permet de maîtriser les risques en matière de santé animale et de sécurité sanitaire des aliments dans des fortes concentrations animales. Les cages pour poules pondeuses offrent par exemple l’a a tage de sépa e les a i au de leu s déje tio s, li ita t le p o l e de parasitisme et a élio a t l’hygi e (Tauson, 1998), fa ilita t la gestio de l’éle age (Blokhuis et al., 2007). Ainsi, ce système de logement présente un bon compromis technico-é o o i ue et a pe is l’o te tio d’u e p odu ti ité i po ta te tout e ai te a t u i eau sanitaire élevé des a i au et des œufs (van Horne et Achterbosch, 2008). Enfin, certains aspects positifs de l’éle age i te sif sont en faveur du bien-être animal dans le sens où les animaux élevés en bâtiment sont protégés des intempéries et de la faune sauvage, qui peut entrainer des maladies et de la mortalité, comme par exemple en élevage porcin (Guéguen et al., 2000).
Les i o v ie ts de l’ levage i te sif Toutefois, les inconvénients des élevages intensifs sont multiples car augmenter le rendement nécessite l’aug e tatio de la densité d'animaux sur les exploitations e s’aff a hissa t plus ou moins fortement du milieu environnant (confinement), créant parfois des problèmes sanitaires, environnementaux, et de bien-être animal. D’u poi t de vue sa itai e, les fortes densités de population créent des modifications de l’e i o e e t dé ou ha t su des p essio s i fe tieuses qui nécessitent souvent des traitements antibiotiques à titre préventif ou curatif. De nombreuses crises sanitaires de grande ampleur ont eu lieu comme la crise de la « vache folle », la fièvre aphteuse, la grippe porcine, la grippe aviaire. Les élevages intensifs ont souvent été pointés du doigt. Sur le plan économique, l'augmentation du nombre d'animaux pousse l'exploitant à se spécialiser pour faciliter la gestion. Les exploitations ayant plusieurs activités disparaissent. Ceci peut poser problème en cas de crise sur la seule espèce possédée par les éleveurs. Ils ne peuvent pas compenser leurs pertes par les bénéfices dégagés par un autre atelier. En plus de cela, l'élevage est d'autant plus sensible aux fluctuations du marché qu'il est spécialisé en une espèce donnée. Les élevages intensifs sont également confrontés à des problématiques environnementales : pollution liés à la surconsommation d'intrants, aux rejets d'azote trop importants, à une mauvaise aît ise de l'eau… La concentration des élevages dans une zone réduite rend difficile l'absorption par les terres car la quantité d'effluents est augmentée alors que la surface destinée à recevoir ces effluents est diminuée. Aussi, la sélection de races d'animaux d'élevage pour leurs performances et leur productivité entraîne la disparition des races à faible rendement, engendrant ainsi une perte de diversité génétique. L’i te sifi atio de l’éle age a également des conséquences sur le bien-être animal. Les conditions de vie des animaux ont fortement évoluées par rapport aux élevages « traditionnels », avec un environnement artificiel, uniformisé et appauvri. L’espace de vie a été réduit alors que la taille des troupeaux a augmenté perturbant la vie sociale et réduisant voire rendant impossible l’a ti ité
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motrice. Les ha ge e ts s’op e t aussi pa l’utilisation de lumière artificielle dans les bâtiments, la di i utio du te ps o sa é pa l’éle eu à ses a i au , les interventions mutilantes sans prise en charge de la douleur (épointage des becs des poules, castration, meulage des dents et coupe des queues des po elets, é o ages… . Ai si, la plupa t des p odu tio s a i ales se so t t ou ées confrontées à un moment à des problèmes de bien-être animal, liés majoritairement à l’i te sifi atio des éle ages et à la sélection génétique. Les a i au d’éle age so t sou e t éle és dans des milieux qui empêchent ou limitent certains comportements observés en conditions naturelles. La restrictio de tels o po te e ts i duit u st ess hez l’a i al et peut o dui e au développement de comportements anormaux. Enfin, ces problèmes de bien-être et de santé ont parfois un impact indirect sur la qualité des produits issus de l’éle age. Pa e e ple, le st ess d’u a i al pe da t so éle age, son transport ou à l’a attage peut altérer les qualités technologiques, nutritionnelles, organoleptiques de sa chair (Terlouw et al., 2009; Lebret et al., 2015).
Pendant longtemps, les animaux ont été considérés avant tout comme disponibles pour satisfaire les besoins des humains (comme en attestent les é its de “ai t Tho as d’A ui (1225-1275)). Ils étaient « notre propriété, sur laquelle nous avions toute puissance » (Martin's act, 1822). Ces notions ont la ge e t ou i le dé eloppe e t de l’ag i ultu e et de l’éle age tel ue ous le o aisso s aujou d’hui. Ai si, l’app o he ode e de la p odu tio a i ale a été la ge e t oti ée pa des impératifs commerciaux et plus tard sanitaires. Les notions de bien-être animal sont apparues plus tardivement et s’imposent de plus en plus.
I.2 L’i t t g a dissa t de l’opi io pu li ue pou le bien-être animal Aujou d’hui, l’opi io pu li ue se p éo upe de plus e plus des o ditio s de ie, de transport et d’a attage des a i au d’éle age, et a ifeste u i té t g a dissa t pour leur bien-être. Déjà dans les a ées , les p e ie s défe seu s de la ause a i ale o t aie t du doigt l’éle age i te sif, notamment celui de poules en cages comme dans le livre « Animal Machines » de Ruth Harrison (1964). Ainsi, les problèmes liés aux conditions de logement en élevage conduisent à de nouvelles atte tes so iétales o e le o t e l’att ait des o so ateu s pou les fili es alte ati es et les démarches « qualité » (par exemple, le label rouge - créé en 1965, plein-air ou bio), ou la création d’asso iatio s de protections animales (comme le CIWF - Compassion in World Farming - en 1967, Welfarm en 1994, L214 en 2008).
Les conditions de vie des animaux commencent à être prises en compte, on évoque la notion de « bien-être» dans les productions animales dans de nombreux pays développés, surtout en réponse à la demande des consommateurs. Cette prise de conscience dans les pays développés passe par une évolution de pensée, de confort, où la recherche de nourriture n'est plus un problème mais où l'on se soucie davantage de ses modes de production, de sa qualité et ses conséquences sur l'environnement. Apparaît alors une controverse sur l'intensification de l'élevage. Notons que dans les pays en développement l'intensification est perçue comme un réel progrès technique et les conséquences sur la santé, l'environnement et le bien-être animal étaie t jus u’à é e e t moins prises en compte, voire négligées (Chambert et al., 2008). Mais cela évolue, comme le montre l’i té t po té pa certains pays des A é i ues, de l’O éa ie, de l’Af i ue et de l’Asie au Collo ue
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international o ga isé à l’UNE“CO sur le bien-être animal « De la science au droit » (Paris, Décembre 2015). E Eu ope, le ode d’éle age des poules e ages a fait l’o jet de nombreuses critiques auprès de l’opi io pu li ue. Pa e e ple, e , % des citoyens européens interrogés souhaitaient que de nouvelles dispositions soient prises pour améliorer le bien-être animal dans leur pays, les o ditio s d’éle age des poules pondeuses étant considérées comme les plus mauvaises au sein des productions animales (Commission Européenne, Eurobaromètre , 2007).
Pourtant il e iste el et ie u e di hoto ie e t e l’i té t po té au ie -être animal par la société et sa traduction dans le domaine de la consommation : bien que sensibilisés aux questions éthiques (tels que le bien-être animal mais également les questions environnementales et sociétales), le consommateur continue de choisir ses produits principalement sur une base tarifaire. Pour les p oduits issus d’a i au , ela i pli ue é essai ement des élevages plus rentables : plus importants e taille, e o e d’a i au , plus i te sifs. C’est le véritable « paradoxe du consommateur / acheteur – citoyen » : « le itoye » se si ilisé égati e e t à l’éle age i te sif et le « consommateur » privilégiant le prix, les valeurs de fraîcheur et de qualité sanitaire. Le manque actuel de demande de produits respectant le bien-être animal en France peut-être expliqué par le manque de sensibilisation des individus et par les idées fausses sur ce sujet. Les consommateurs ont relativement peu de connaissance sur les différents systèmes de production et un désir limité de s’i fo e su le sujet (Wiart, 2015). Pour pallier cela, les producteurs et les distributeurs ont mis en place des labels de qualité, garantissant au consommateur que le produit respecte certains critères (qualitatifs, environnementaux, sociaux). Certaines associations de défense des animaux demandent un étiquetage particulier garantissant le mode d'élevage, de transport et d'abattage respectant le bien-être animal.
I.3 Les règlementations visant à améliorer la protection des animaux Pour répondre à cette demande de société et grâce aux avancées scientifiques visant à améliorer le bien-être des animaux, les législateurs européens ont adopté une série de mesures réglementaires. Tout d’a o d, le statut gé é al de l’a i al a évolué. Cela concerne tous les animaux : de rente, de compagnie... Les dates clés sont indiquées en Annexe 2 : L’é olutio du statut de l’a i al.
Protection des animaux d’ levage Concernant l’éle age, la législation européenne en matière de protection animale vise à épargner aux animaux toute souffrance inutile dans trois domaines principaux : l'élevage, le transport et l'abattage. Les te tes adoptés pa le Co seil de l’Europe à Strasbourg sont repris et proposés par la Commission de Bruxelles (Union Européenne) sous forme de projets de directives (devant être retranscrites en droit national dans chaque État membre), de règlements ou de décisions directement applicables dans les États membres. Depuis les années 90, on constate une augmentation de l’adoptio de égle e tatio s eu opée es sur le sujet du bien-être animal (Tableau 1).
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Tableau 1 : Dates clés et règlementations Européennes concernant le bien-être des animaux d’éle age. Inspiré de Fairise (2003). Année Institution Règlementation Espèce concernée Concerne toutes les espèces domestiques : Convention européenne do e des p i ipes pou l’éle age, les soi s 1976 sur la protection des et l’hé e ge e t des a i au , e pa ti ulie Co seil de l’Eu ope dans les s Se animaux dans les élevages yst es d’éle age i te sifs. décline sous forme de nombreuses recommandations par espèce Premières règles applicables aux animaux 1986 Union Européenne Directive 86/113/CE d’éle age. Concerne la protection des poules pondeuses Protection des poules pondeuses remplace 1988 Union Européenne Directive 88/166/C.E.E – la Directive 86/113/CE 1991 Union Européenne Directive 91/629/C.E.E Protection des veaux de boucherie 1991 Union Européenne Directive 91/630/C.E.E Protection des porcs Recommandation adoptée par le Comité permanent Protection des poules pondeuses et des 1995 urope de la Convention sur la Co seil de l’E poulets de chair protection des animaux dans les élevages Concerne tous les animaux vertébrés 1998 Union Européenne Directive 98/58/CE d’ levage - Retranscription pa l’UE de la Convention de 1976 Protection des poules pondeuses en élevage - 1999 Union Européenne Directive 1999/74/CE remplace la Directive 86/113/CE
2005 Union Européenne Règlement CE N°1/2005 Transport des a i au d’éle age
2007 Union Européenne Directive 2007/43/CE Protection des poulets de chair en élevage Protection des veaux de boucherie 2008 Union Européenne Directive 2008/119/CE – remplace la Directive 91/629/C.E.E Protection des porcs en élevage - remplace la 2008 Union Européenne Directive 2008/120/CE Directive 91/630/C.E.E Règlement CE 2009 Union Européenne n°1099/2009 Abattage des a i au d’éle age
Ai si, l’éle age des po s, poules po deuses, poulets de hai , et eau de ou he ie o t été réglementés spécifiquement. Les différentes mesures ont visé essentiellement à règlementer les conditions de logement des animaux : - par l’e i hisse e t du ilieu (permettre les activités d’e plo atio et de manipulation pour les porcs, fournir aux poules pondeuses en cage : perchoirs, nids, et matériaux permettant les comportements de picotage, grattage et bains de poussières), - par l’aug e tatio des su fa es par animal (veaux de boucherie, poulets de chair, poules pondeuses) et en prohibant le logement individuel (veaux de boucherie, truies en gestation) donnant la possibilité aux animaux de se retourner, - pa le espe t d’u e luminosité i i ale pou les poules po deuses, ou d’u programme lumineux pour les veaux qui ne doivent pas être maintenus en permanence dans l'obscurité. A noter que l’alimentation des veaux de boucherie a également été réglementée, ils doivent avoir un appo t d’ali e ts fi eu et de fer. Des mesures visant à limiter les interventions mutilantes ont également été prises. Les mutilations autorisées (pa e e ple l’épointage du bec des poules, la caudectomie des porcelets, sans prise en
10 Introduction Générale charge de la douleur) sont limitées à un âge précoce des animaux, parfois justifiées pour éviter des conséquences plus graves sur le bien-être (comme le cannibalisme lié au picage chez les poules po deuses et e l’a se e de solutio s alte ati es gé é alisa les à l’éle age.
Difficultés d’appli atio des gle e tatio s La mise en application des diverses réglementations demande des efforts économiques et d’adaptatio o sidé a les de la pa t des éle eu s ui doi e t e oi pa fois o pl te e t l’a é age e t de leu s âti e ts et odifie la gestio des éle ages. Par exemple, concernant l’e i hisse e t du milieu, il est difficile de proposer des matériaux de fouissage ou de picotage/grattage sur des sols ajourés tels que les caillebotis ou le grillage car ils passent à travers ; ou obstruent le dégagement des fèces i pa ta t l’hygi e du ilieu de ie. C’est une problématique commune aux élevages porcins et de poules pondeuses en cages. En réponse, les élevages porcins optent par exemple pour des objets tels que des chaînes métalliques suspendues car elles ’o st ue t pas les aille otis o e les aut es atériaux peuvent le faire, et ne nécessitent pas un e ou elle e t pe da t l’éle age des a i au . Pourtant, ces objets ne permettent pas des activités de recherche et de manipulation suffisantes, ce qui peut créer des comportements anormaux comme le mâchonnement des barreaux et les morsures de queues des congénères (van de Weerd et al., 2005).
Quel ue soit le type d’éle age, a é age le ilieu de ie des a i au po s, eau , olailles de chair ou de ponte) en élevage intensif hors sol e ue d’e i hi leu s o po te e ts soul e di e s problèmes. L’ levage des poules po deuses, sur lequel porte ce travail de thèse, est aussi concerné. Dans la suite de e hapit e d’i t oduction, nous commencerons par définir le concept de bien-être animal, et o e t l’é alue e éle age. Ensuite l’ levage des poules po deuses élevées pour la p odu tio d’œufs sera détaillé : une présentation de la consommation et p odu tio d’œufs da s le Mo de se a appo tée afi de ieu e e la populatio d’a imaux concernée et les enjeux économiques ; puis nous présenterons le s hé a gé é al de p odu tio des œufs, les di e s types d’éle ages des poules po deuses et la égle e tatio européenne en cours visant à améliorer leur bien-être. Ensuite, nous nous intéresserons au comportement de la poule pondeuse : l’i po ta e de la structure sociale chez cet animal grégaire et en particulier les comportements de ponte, de picotage, de grattage, de bains de poussière et de perchage. Nous terminerons cette introduction par l’état des o aissa es o e a t l’adaptatio et le ie -être des poules en cages aménagées.
II. LE BIEN-ETRE ANIMAL
II.1 Définitions du bien-être animal Il ’e iste pas u e défi itio ais des défi itio s ultiples du ie -être animal. Cette notion o ple e est tout d’a o d appa ue e da s le appo t B a ell (Office, 1965). En 1976, Hugues décrit cette situation de bien-être comme étant un « état d’ha o ie e t e u individu et son environnement, en lien avec son état de santé physique et mentale » (Hughes, 1976). Cette définition est communément acceptée mais difficilement exploitable dans le domaine scientifique. B oo e p opose u e défi itio e lie a e l’adaptatio de l’a i al. “elo lui, le ie -être est prése é si l’a i al peut s’adapte pou et ou e l’état d’ho éostasie physiologi ue (Broom, 1987). Pou d’aut es, le ie - t e est a a té isé pa l’a se e de souff a e physi ue ou e tale (Dawkins,
11 Introduction Générale
1990). Depuis 2012, la définition consensuelle suivante est utilisée, notamment par les comités d’e pe ts de l’EF“A1 (2012) : le bien-être peut être considéré comme un état physique et mental de l’a i al ui d oule de la satisfa tio de ses esoi s physiologiques et comportementaux esse tiels et de ses apa it s à s’adapte à so ilieu (Broom, 1991; Duncan, 1995; Veissier et Boissy, 2007; Fraser, 2008). Le bien-être est un concept multidimensionnel à la fois en matières de facteurs de causalité et de épo ses adaptati es de l’a i al. Celui- i s’illust e ota e t pa la e o aissa e au pla i te atio al Co seil de l’Eu ope, Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) et UE) de cinq composantes clés (« Five freedoms ») formalisées par le Farm Animal Welfare Council (FAWC, 1979)2. Ces composantes correspondent à une grille de lecture opérationnelle du bien-être animal : 1. Absence de faim et de soif ou de malnutrition ; 2. A se e d’i o fo t physi ue ’est-à-di e ue les a i au doi e t dispose d’a is, d’ai es de repos...) ; 3. Absence de douleurs, de blessures et de maladies (si de tels problèmes existent, il faut avoir recours à des méthodes de prévention ou de diagnostic, et traiter ces problèmes), 4. Possibilité d'exprimer des comportements normaux p op es à l’esp e en fournissant un espace suffisant, des installations adéquates et la compagnie appropriée d’a i au de la e esp e, 5. Absence de peur et de détresse ; e s’assu a t ue les o ditio s de ie des a i au leu évitent une souffrance mentale.
Les capacités mentales et émotives des animaux sont également prises en compte dans le bien-être animal et sont de plus en plus étudiées. Ainsi, divers travaux tentent de définir les capacités cognitives et émotives des a i au de e te, ’est-à-dire de mieux comprendre comment ils perçoivent et appréhendent leur environnement (Gonyou, 1994; Boissy et Erhard, 2014). Le concept de sensibilité des animaux, longtemps considéré comme anthropomorphique et hors de la science, ’est plus o testé. Cette é olutio est à ett e au o pte des p og s s ie tifi ues o sidé a les de la e he he, ui a su dé o t e la ga e a iée d’é otions des animaux d’éle age. Ainsi la o u auté s ie tifi ue s’a o de à di e ue le bien-être animal ésulte d’un équilibre entre les émotions négatives (peur, frustration, faim, soif, douleur) et les émotions positives (plaisir, confort) (Duncan, 2005). Les projets européens Welfare Quality® (2004-2009) et AWIN (Animal Welfare Indicators, 2011-2014) ont par exemple développé des mesures opérationnelles en élevage du bien- être animal, basées sur l’e p essio de o po te e ts so iau , et la présence d’états émotionnels positifs.
II.2 Evaluation du bien-être animal Afi d’esti e le bien-être, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs types de critères : comportementaux, de santé physique, zootechniques, physiologiques. Ce ’est ue l’utilisatio conjointe de plusieurs critères qui peut aider à apprécier le plus correctement possible le bien-être animal. Nous allons détailler ces critères et présenter quelques exemples de mesures utilisés en volailles, dont certains seront utilisés dans notre étude.
1 L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) fournit des avis scientifiques indépendants sur les risques existants et émergents associés à la chaîne alimentaire. Ils contribuent à l'élaboration de la législation, des règles et des politiques européennes. 2 Le FAWC est u e i sta e a glaise eg oupa t des p ofessio els de l’éle age, des s ie tifi ues, des ep ése tants du Ministère, des associations de protection animale et des associations de consommateurs, dont la fonction est de faire des recommandations au gouvernement.
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Les critères comportementaux A travers son comportement, l’a i al ous e seigne sur la façon dont il perçoit son environnement, comment il interagit avec lui, comment il y répond et le contrôle (Mench, 1998; Dawkins, 2004). Par ailleurs, les réponses comportementales sont précoces par rapport aux modifications des paramètres de santé ou de production (Duncan, 1998; Veissier et al., 1999) et les éthodes ises e œu e e sont pas invasives, contrairement à certains prélèvements pour des analyses physiologiques. Une évaluation comportementale du bien- t e se doit d’ t e la plus o je ti e possi le. Les éthodes et it es d’évaluation utilisés sont variés. Expression des comportements normaux et anormaux dans le milieu de vie Les premières études comporte e tales o t pe is d’éta li des éthog a es de éfé e e par espèce épe toi e o po te e tal o plet ue l’i di idu peut éalise pa o se atio et description des comportements des animaux dans leur milieu naturel ou semi-naturel. Par la suite, ces éthogrammes ont été o pa és au épe toi e o po te e tal d’i di idus pla és da s différentes situations, pour définir si ces situations provoquaient une perturbation du comportement de ces individus. Les différences relevées sont délicates à mettre en relation avec le niveau de bien- être car la diminution du temps passé à effectuer un comportement normal peut être due soit à l’a se e de oti atio pou éalise e o po te e t soit à une impossibilité de réaliser ce o po te e t da s l’e i o e e t étudié. Dans ce dernier cas, le bien- t e de l’a i al peut-être compromis. L’o se atio des o po te e ts des a i au e éle age pe et, au-delà d’é alue leu état de bien-être, de mesurer comment ils perçoivent l’environnement qui leur est proposé et comment ils s’y adapte t. Il s’agit alo s, e o pa a t deu situatio s d’éle age a iatio d’u fa teu ou d’u ensemble de facteurs), de quantifier les comportements normaux ou anormaux des animaux, de mesurer leur budget-temps1 (Mills et al., 2010), d’o se e les i di ateu s de f ust atio , de peur ou au o t ai e d’é otio s positi es (Boissy et al., 2007). L’interprétation des comportements est délicate s’ils so t p is o e seuls it es d’app é iatio du ie -être car ils dépendent du contexte. Par exemple un comportement de toilettage trop important peut signifier une forte présence de parasites, ou une frustration, ou un déficit alimentaire (Broom et Fraser, 2015). La oti atio d’u i di idu à éalise u o po te e t peut t e i flue ée pa des fa teu s externes et internes (Bessei, 1980; Keeling, 2004a). L’e i o e e t d’u i di idu peut ée u f ei à l’e p ession de ses comportements normaux. Le bien- t e de l’i di idu est e a é ua d il ne peut pas réaliser les comportements pour lesquels il est motivé (Hughes et Duncan, 1988), pouvant créer une frustration. Cette frustration conduit souvent à des comportements anormaux : stéréotypies, comportements à vide, comportements substitutifs ou redirigés, comportements d’ag essi ité (Keeling, 2004a). Un comportement stéréotypé est une action répétée de façon semblable, sans fonction ni but apparent lo o otio , ala e e t, asti atio d’élé e ts du logement) (Mason, 1993). Le comportement à vide se déclenche sans qu'aucun stimulus ne soit nécessaire (Campan et Scapini, 2002). L'animal effectue alors sans objet le comportement dans toutes ses séquences. En élevage en cage les comportements de bains de poussière sont observés hez les poules e l’a se e de liti e, su le sol g illagé de leu age (bains de poussière à vide) (Lindberg, 1997; Lindberg et Nicol, 1997; Vestergaard et al., 1997; Wichman et Keeling, 2008). Un comportement redirigé est un comportement réalisé hors de son contexte, dans un but autre que son but original, par exemple la poule donnant des coups de bec à un congénère en dehors de
1 Budget-temps : répartition des activités sur un laps de temps donné
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l’éta lisse e t de la hié a hie so iale (Campan et Scapini, 2002). Le picage de plumes est le fait de piquer et retirer les plumes des congénères, ce serait une forme redirigée du picotage, orienté à l’o igi e vers de l’ali e t, de la te e, ou du a t les ai s de poussi es (Blokhuis, 1986). Il est influencé par divers facteurs comme la disponibilité en substrat friable (Aerni et al., 2000), la nutrition (Rodenburg et al., 2013), la luminosité (Sultana et al., 2013), la génétique (Brinker et al., 2014; Muir et Cheng, 2014), la densité animale (Pereira et al., 2008), le niveau de peur et de stress ou les groupes avec de forts niveaux de picage sont considérés comme étant plus peureux (Rodenburg et Koene, 2007). Le picage peut conduire au cannibalisme et à un taux de mortalité élevé. Enfin, le comportement substitutif est réalisé à la place du comportement normalement provoqué par une situatio ua d e de ie ’est pas éalisa le ; par exemple une séquence incomplète de toilettage ui ’a pas pou fo tion de se toiletter (Campan et Scapini, 2002). Tous ces comportements dits anormaux ont une fonction adaptative ; ils pe ette t à l’i di idu de retrouver un certain niveau de bien-être en diminuant la motivation pour le comportement non réalisable, ce qui semble limiter le st ess de l’i di idu (Jensen et Toates, 1997). Evaluation des préférences des animaux : test de choix L'étude des préférences permet d'évaluer l'importance relative de différentes ressources pour l'animal (Dawkins, 1990; Broom, 1991; Petherick et al., 1993; Barnett et Hemsworth, 2003; King, 2003). Lors des tests de p éfé e e, l’a i al dispose d’u hoi à fai e e t e plusieu s essou es. L’hypoth se ue l’o fait alo s est ue l’a i al hoisi a la essou e ui satisfe a le ieu ses i té ts au moment du test. Le choix de l'une ou l'autre situation ou ressource est supposé comme procurant une expérience positive à l'individu (Veissier et al., 1999). L’i te p étatio des ésultats p ése te certaines limites car de nombreux paramètres peuvent influencer les choix tels que l'expérience a té ieu e, la éopho ie, l’âge, le o e t de la jou ée, le fa teu gé éti ue. De plus, ces choix lors des tests de préférence sont toujours faits à court terme (Duncan, 1992), et cette méthode ne permet d'effectuer u’un classement relatif des préférences de l'animal, et non d'en connaître l'intensité (Veissier et al., 1999). Etude des effets de la privation L’étude des effets de la p i atio pe et d’é alue les esoi s d’u i di idu pou u o po te e t ou u e essou e pa ti uli e. L’o se atio des o po te e ts pe da t la pé iode de p i atio peut permettre de déceler des comportements anormaux issus d’u e f ust ation et de se rendre compte du esoi d’u a i al, o e pour les bains de poussière à vide quand des poules pondeuses sont privées de litière. D’aut es o po te e ts a o au tels que des agressions ou des stéréotypies peuvent être aussi liés à la p i atio d’u e essou e ou une privation sociale (Weeks et Nicol, 2006).
Etude de l’effet e o d En 1950, Lorenz a publié un modèle énergétique de la motivation (Lorenz, 1950). Selon lui, la oti atio pou éalise e tai s o po te e ts aug e te e pe a e e, o e de l’é e gie s’a u ula t da s u ése oi , et di i ue lo s de la éalisatio de ces comportements (Hogan, 1997). Le déclenchement des bains de poussière chez les volailles peut être expliqué par un modèle eg oupa t ette é e gie e dog e et d’autres facteurs internes ou externes (Hogan, 1997). Il est possi le d’o se e la éa tio de l’a i al lo s ue, ap s u e p i atio de essou e, il a de ou eau la possi ilité de éalise le o po te e t ou d’a éde à u e essou e. Cela pe et de déterminer si l'animal exprime un comportement da a tage u’e te ps o al, e ue l’o appelle « l’effet rebond » (Dawkins, 1989). Plus fo t est l’effet e o d late e du o po te e t t s ou te,
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fréquence et durée d’e p essio i po ta tes , plus l’a i al est o sidé é o e oti é pou ette ressource, et do f ust é a a t l’a s à ette ressource. Par exemple, des poules expriment un nombre important de bains de poussières après une période de privation à un substrat friable (logées sur grillage, elles effectuaient des bains de poussière à vide). Ainsi, ce comportement à vide ne satisfait pas la motivation des poules pour exprimer les bains de poussière (Wichman et Keeling, 2008). Utilisation des méthodes du conflit de motivation ou du conditionnement opérant pour définir les besoins Plus un produit est important pour le consommateur, plus celui-ci sera prêt à payer cher pour l’o te i . Ai si, si la de a de e di i ue pas ua d le p i aug e te, le p oduit est considéré comme un besoin, si o ’est u lu e. C’est l’hypoth se de la théo ie é o o i ue de la consommation. Cette théo ie est utilisée pou é alue la fo e de la oti atio et l’i po ta e d’u comportement ou d’u e essou e pour les animaux (Dawkins, 1990; Faure et Lagadic, 1994). Deux types de méthodes sont utilisés hez l’a i al : - le conditionnement opérant (Jensen et Pedersen, 2008): app e tissage d’u e tâ he pa exemple appuyer sur un bouton) associée à une récompense comme un objet, un aliment, un groupe social (Rodenburg et al., 2010; Nordquist et al., 2011; Angevaare et al., 2012). La ua tité de t a ail ue l’a i al est p t à fou i défi it sa oti atio . Weeks and Nicol (2006) ont par exemple appris à des poules à pousser une porte de plus en plus lestée leur permettant l’a s à u site o fi é et los pou po d e. - le conflit de motivation : l’a i al est pla é e p ése e d’u élé e t supposé att a tif ais pou e a oi l’a s il doit su i u é e e t déplaisant, o e pa e e ple u ou a t d’ai (Faure et Mills, 1995). Par ces méthodes, il est possible de quantifier la force de la motivation et de classer les ressources pa o d e de p io ité, o e da s l’étude des p éfé e es, ais égale e t da s l’a solu puis ue l’o peut sa oi si la de a de pou la essou e est un besoin ou un « luxe ». Toutefois, ces mesures peuvent elles aussi être influencées par différents facteurs (contexte social, durée de privation de la ressou e…) (Jensen et al., 2004). Evaluation des émotions La recherche sur le bien- t e des a i au s’est longtemps limitée à des indicateurs de stress sans pou auta t pou oi les elie à l’e iste e d'états affe tifs de ie -être. Pourtant les animaux sont des êtres sensibles et ressentent donc des é otio s. L’é aluatio du ie -être des animaux d’éle age e uie t u e o e compréhension des expériences affectives, incluant les émotions. Malheu euse e t, du fait de l’a se e de la gage e al, le é u é otio el de l’animal est difficilement mesurable, ce qui a toujours rendu son étude délicate. Les expériences affectives incluant les émotions sont des états subjectifs, ue l’o peut esu e g â e au épo ses comportementales et physiologiques mesurables et quantifiables. Etude de la réactivité émotionnelle Le niveau de bien-être des poules pondeuses peut être évalué par la réactivité émotionnelle, qui est la p ope sio d’u i dividu à agi plus ou oi s fo te e t à diff e tes situatio s e fo tio de son état émotionnel (émotions positives et négatives) (Jones, 1996). La réactivité émotionnelle est souvent mesurée lors de situations à dominantes aversives comme des situations nouvelles (l’a i al est pla é da s un environnement ou face à un objet ou évènement non familier), des pe tu atio s de l’e i o e e t so ial (séparation des congénères, exposition à des congénères inconnus), des situatio s liées à l’Ho e, des situations soudaines (déplacement
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