LE FRANCHISSEMENT ANTIQUE DE LA SEICHE PAR LA VOIE GALLO-ROMAINE /ANGERS

VISSEICHE, La Basse Chaussée (35 359 15) (Ille-et-Vilaine)

D.F.S. DE SAUVETAGE URGENT 27/03/1995 - 15/07/1995

sous la direction de Gilles LEROUX

avec la collaboration de Eric GAUME

AMENAGEMENT DE LA R.D. 463 ENTRE VISSEICHE ET LA GUERCHE A.F.A.N. GRAND OUEST Avec le concours de la Direction des Routes et Infrastructures du Conseil général d'Ille-et-Vilaine

Ministère de la Culture et de la Francophonie J Q Ol / Rennes : S.R.A. de Bretagne / fijj 1 U Q 1995 ^ SOMMAIRE

pages

REMERCIEMENTS 1 LISTE DES FIGURES 3 LISTE DES PHOTOGRAPHIES 5 ORGANISATION DE L'OPERATION 9

INTRODUCTION 10

-Les circonstances de la découverte et la mise en place de l'opération de fouilles archéologiques 13 - Les méthodes de fouilles mises en oeuvre - Le déroulement de l'opération - Le cadre géologique et géographique 14 - Le contexte archéologique - Présentation générale des vestiges * 6

PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES 19

SECTEURS 1 ET 2 20

- Analyse stratigraphique de la coupe 1 - Analyse stratigraphique de la coupe 2 27 - Description de la fouille fine en escalier des différents niveaux de la voie antique 29 - Analyse stratigraphique de la coupe 9 32

SECTEUR 3 34

- Analyse stratigraphique de la coupe 5 - Analyse stratigraphique de la coupe 6 36 - Analyse Stratigraphique de la coupe 10

- L'amorce d'une structure de franchissement 39 L'organisation spatiale des pieux La mise en place des pieux 42 Le façonnage des pieux 43

SECTEUR 4 45

- Description de la voie médiévale transversale

SYNTHESE 46

- Bilan des travaux réalisés à Visseiche - Essai de comparaison avec d'autres structures de franchissement de cours d'eau

GLOSSAIRE 49

BIBLIOGRAPHIE 52

ANNEXE

- Photographies REMERCIEMENTS

Les auteurs du présent rapport tiennent à remercier :

- Le Conseil général d'Ille-et-Vilaine, maître d'ouvrage du créneau routier sur la R.D. 463, au sud de Visseiche, et financeur de l'opération archéologique ;

- Et plus particulièrement Mme Véronique PRONOST et Mr Olivier THOMAS, techniciens à la Direction des routes et Infrastructures, pour leur concours à la mise en place de la fouille et leur apport logistique ;

- Le Ministère de la Culture et de la francophonie, co-fïnanceur de l'opération archéologique ;

-Le Service Régional de l'Archéologie, et plus particulièrement Mr Michel VAGINAY, Conservateur régional de l'Archéologie, et Mlle Anne VILLARD, Conservateur, pour le soutien qu'ils ont apporté au dossier ;

- L'Antenne A.F.A.N. GRAND OUEST, et tout particulièrement MM. Gilbert AGUESSE, chef d'Antenne, et Didier LETOURMY, comptable de l'Antenne, qui ont toujours su être à l'écoute de nos besoins, pendant la phase terrain et lors de la post-fouille ;

- Mme Odile LE COQ, Bibliothécaire au S.R.A., qui nous a délivré une importante bibliographie traitant des voies gallo-romaines ;

- Mr Jean-Claude MEURET, docteur en histoire de l'Université de Rennes II, qui a bien voulu nous transmettre sa parfaite connaissance du tracé de la voie gallo-romaine Rennes-Angers ;

- MM. Michael BATT, Jean-Paul LE BIHAN, Yves MENEZ, Jean-Yves TINEVEZ, archéologues, qui ont porté un intérêt particulier à la fouille et nous ont fait part de leurs remarques lors de visites sur le chantier ;

- Mlle Anne GEHBARDT, géomorphologue à l'A.F.A.N., inter-région CENTRE-NORD, qui a procédé à des prélèvements de sédiments dans les remblais de la voie antique, en vue de réaliser une étude micromorphologique ;

- Mr Dominique MARGUERIE, chercheur au Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Rennes I, qui nous a apporté son concours et son expérience en matière de prélèvement de bois gorgés d'eau ;

- Mr Jean-Jacques GUENARD, professeur au Collège St-Joseph de Janzé, qui a assuré une couverture vidéo de l'opération ;

- Mr Marcel PELTIER, agriculteur à La Guerche, qui a bien voulu mettre à notre disposition, son plan d'eau de La Chesnaie, pour le stockage des pieux ;

- Mr GOISBAULT, commerçant et forgeron à Visseiche. pour son aide logistique ; - La Municipalité de Visseiche, pour l'intérêt qu'elle a manifesté à nos découvertes, mais aussi pour la mise à disposition d'un poste téléphonique pendant la durée du chantier, de locaux permettant le stockage provisoire des échantillons de bois destinés à une étude dendrochronologique, et enfin pour la consultation du cadastre napoléonien de la commune. LISTE DES FIGURES

Figure 1: Localisation géographique du tracé de la voie antique reliant Condate (Rennes) à Juliomagus (Angers), et figuration de l'emplacement de la présente étude.

Figure 2 : Extrait de la "Table de Peutinger", figurant le tracé de la voie antique qui reliait les villes de Condate (Rennes) et Juliomagus (Angers), lui-même ponctué par la mention des stations de Sipia (Visseiche) et Combaristum (Combrée ou Châtelais).

Figure 3 : Localisation du tronçon étudié de la voie antique Rennes-Angers, sur un extrait de la carte I.G.N. au 25000e de ouest, 1990.

Figure 4 : Implantation des zones fouillées par rapport au réseau vicinal existant, ainsi qu'au projet routier concernant la R.D. 463, et figuration de l'axe de la voie antique par son ossature en bois (points noirs).

Figure 5 : Plan de masse de la fouille du tronçon de la voie antique Rennes-Angers, près de La Basse-Chaussée à Visseiche, figurant les différents secteurs d'étude, l'emplacement des coupes réalisées sur la voie, ainsi que la numérotation des principaux faits archéologiques.

Figure 6 : Relevé de la coupe 1, prenant en compte la chaussée, les bermes et un fossé de limite d'emprise de la voie antique.

Figure 7 : Détail de la coupe 1, au niveau de la bande de circulation de la voie 1 et à celui de la chaussée de la voie 2.

Figure 8 : Relevé de la coupe 2, montrant les niveaux sous-jacents à la voie 1 et la chaussée de la voie 2.

Figure 9 : Plan de détail de la fouille du secteur 1, figurant l'ossature en bois et les principales unités stratigraphiques de la chaussée de la voie antique.

Figure 10 : Plan de détail de la fouille du secteur 3, figurant l'ossature en bois bordant la chaussée de la voie antique et sa structure de blocage.

Figure 11 : Relevé de la coupe 5, réalisée à la hauteur de la rupture de pente marquant la transition entre la chaussée établie sur le versant de la vallée et le départ d'une structure de franchissement construite dans le lit majeur de la rivière.

Figure 12 : Relevé de la coupe 6, réalisée au niveau de la rangée 2 des pieux participant au blocage de la chaussée (pieux 127, 128, 129 et 130), et figurant également les vestiges d'une structure maçonnée probablement destinée à la même fonction (U.S. 73).

Figure 13 : Relevé de la coupe 9, réalisée au niveau du poteau 149 (secteur 2) et montrant le mode d'enfoncement des poteaux latéraux retenant la chaussée établie sur le versant de la vallée de la Seiche. Figure 14 : Relevé de la coupe 10, montrant le positionnement et l'enfoncement des pieux 117 et 118 (secteur 3).

Figure 15 : Dessins comparatifs des deux types de pieux participant, soit au maintien latéral de la chaussée (pieu 105 à pointe facettée), soit à l'établissement d'une double rangée de pieux destinés au blocage frontal de cette même chaussée (pieu 114 à pointe biseautée). LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Photo 1 : vue aérienne du site du franchissement de la seiche par l'actuelle R.D. 463, entre le bourg de Visseiche (vers la droite) et le hameau de la Basse-Chaussée (à gauche).

Photo 2 : cliché d'une partie du tableau d'assemblage du cadastre napoléonien de la commune de Visseiche (1827), montrant la voie antique, c'est-à-dire l'actuelle route de Rennes, traverser le bourg de Visseiche et dont le tracé se prolonge en ligne droite au delà de la Seiche, dans un espace délimité par deux chemins parallèles.

Photo 3 : cliché d'un détail de la section C du cadastre napoléonien de Visseiche (1827), montrant la fossilisation de la chaussée de la voie antique Rennes-Angers, entre les deux chemins qui encadrent les hameaux de la Basse et de la Haute-Chaussée. Alors que venant de la Guerche, à l'est, le tracé de la R.D. 463, qui a repris celui d'une voie postérieure, peut-être médiévale, épouse parfaitement le cours de la Seiche jusqu'à l'abord du Pont des Arches qui enjambe la Seiche.

Photo 4 : vue de face d'une portion de la coupe 1, au centre de la chaussée, montrant notamment la voie 1 (U.S. 9), la chappe argileuse (U.S. 5) et le hérisson de pierres (U.S. 3) de la voie 2.

Photo 4a : vue d'ensemble de la coupe 1, indiquant les différents niveaux de constitution de la chaussée.

Photo 5 : vue générale de la fouille en escalier de la chaussée antique (secteur 1), montrant successivement les recharges de la bande de circulation (U.S. 1), le hérisson de pierres (U.S. 3), la chappe argileuse avec niveaux de fascines (U.S. 5) et la trace d'une poutre transversale (F. 70).

Photo 6 : vue de détail du hérisson de pierres (U.S. 3) de la chaussée de la voie 2. et négatif d'une poutre transversale (F. 56) bloquée dans la masse des pierres par deux véritables parements.

Photo 7 : vue de dessus de la chappe argileuse (U.S. 5) de la voie 2 et d'un ensemble de fascines qu'elle englobe. Noter, au premier plan, le niveau de pose de la poutre transversale 70.

Photo 8 : vue de détail de la coupe 1 montrant une masse d'argile plastique de couleur jaune et de section quadrangulaire, correspondant à la position d'une poutre de bordure de la voie 1 (U.S. 22).

Photo 9 : vue de la moitié sud de la coupe 2 montrant les U.S. 3 et 5 de la voie 2, l'U.S. 9 constituant les niveaux de circulation de la voie 1, ainsi qu'un niveau de solives matérialisées par des traces parallèles (U.S. 62), formant un véritable support pour le premier chemin.

Photo 10 : vue de détail des solives de l'U.S. 62 (bandes d'argile plastique de couleur jaune). Photo 11 : vue de l'aire de décapage du secteur 2 (côté nord), montrant les calages des poteaux latéraux retenant la chaussée de la voie 2.

Photo 12 : vue oblique de poteaux latéraux, mis au jour sur le côté sud du secteur 2, retenant la chaussée de la voie 2 (poteaux 147, 146 et 145).

Photo 13 : vue de détail du poteau latéral 147, montrant les limites de sa fosse de calage, les sédiments de couleur grise et les blocs de pierres de calage, et enfin la trace rectangulaire de couleur jaune du poteau lui-même, qui, à l'origine, était parfaitement équarri (dimensions probables : L = 0,42 m ; 1 = 0,32 m).

Photo 14 : vue du côté nord de la chaussée, montrant la trace du poteau 73 et son calage, ainsi que le négatif de la poutre transversale 56 qui venait s'y raccorder.

Photo 15 : vue latérale (côté nord) de la chaussée, montrant la base de la poutre longitudinale de la voie 2 (U.S. 7), et la poutre de bordure de la voie 1 (U.S. 22) (masse d'argile jaune, allongée et anguleuse, recoupée par les calages de pierres des poteaux latéraux 74 et 75 appartenant, quant à eux, à la voie 2.

Photo 16 : vue de dessus des systèmes successifs de bordure, de la voie 1, puis de la chaussée de la voie 2, sous la forme de poutres en bois, posées à plat et dont la trace est conservée par des bandes d'argile jaune plastique.

Photo 17 : vue oblique du sommet de l'U.S. 1 de la chaussée de la voie 2, montrant deux bandes parallèles de gravillons blancs, espacées de 3 m, effondrées et conservées à l'aplomb de poutres transversales en bois détruites (poutres 53 et 54).

Photo 18 : détail de la bande gravillonneuse effondrée à l'aplomb de la poutre transversale 54 détruite.

Photo 19 : vue de dessus d'un périmètre de fouille fine à l'aplomb de l'U.S. 36, correspondant à une succession de recharges et/ou lits sableux, mise en évidence sur le côté sud de la chaussée et pouvant appartenir à l'aménagement d'une berme destinée au passage de troupeaux notamment. Le cliché montre une série de fines ornières parallèles et des perturbations dans un lit sableux, probablement occasionnées par des piétinements de bovins.

Photo 20 : vue de détail des traces de piétinements de bovins, conservées dans un lit sableux de l'U.S. 36.

Photo 21 : vue d'ensemble du secteur 3 (de l'est vers l'ouest), avec les pieux de bois fichés dans le sous-sol, appartenant aux deux lignes de poteaux latéraux et deux rangées perpendiculaires à l'axe de la voie. Dans le prolongement : l'actuel Pont des Arches qui permet le franchissement de la Seiche, et la route de Rennes.

Photo 22 : vue d'ensemble du chantier de fouilles (de l'ouest vers l'est), montrant, au premier plan, les pieux de bordure et de blocage de la chaussée, et au second, l'aire de décapage du secteur 2, ainsi que la zone de fouille du secteur 1.

Photo 23 : détail de la ligne nord des poteaux bordant la chaussée, (au premier plan : poteau 110). photo 24 : vue de la rangée (2) de pieux, perpendiculaire à la voie, (au premier plan : poteau 105).

Photo 25 : vue montrant les travaux préparatoires de l'arrachage des pieux de la rangée 2, (au premier plan : poteau 118).

Photo 26 : vue oblique des rangées de pieux 1 et 2 (piles), perpendiculaires à l'axe de la voie, participant au blocage de la chaussée, et permettant aussi l'aménagement d'un probable "orifice de crues".

Photo 27 : vue de la rangée de pieux 1, montrant les fosses de calage et leur positionnement contre la structure maçonnée en pierres (U.S. 73).

Photo 28 : vue de la structure de blocage de la chaussée : pieux appartenant à la rangée 1, au premier plan, et maçonnerie en pierres (U.S. 73), au second plan.

Photo 29 : détail de la structure de blocage de la chaussée : poteau 127, au premier plan, et maçonnerie en pierres (U.S. 73), au second plan.

Photo 30 : vue verticale du poteau 127, et de la trace d'un poteau auxiliaire, appartenant à la rangée 1.

Photo 31 : détail de la brisure de la pointe du poteau 101, intervenue lors de son enfoncement.

Photo 32 : détail et confirmation de la brisure du poteau 101, après son extraction.

Photo 33 : vue du poteau 122 et de la pièce de bois qui participe à son calage. Photo 34 : vue du poteau 120, et de son calage, sous la forme d'une couronne de copeaux de bois.

Photo 35 : vue d'un pieu après son extraction, montrant la zone de flambage de la pointe.

Photo 36 : vue de la pointe du poteau 105, après extraction et nettoyage. La limite supérieure du flambage est visible.

Photo 37 : détail de la pointe facettée du poteau 105 et de son façonnage (sciage, flambage).

Photo 38 : détail du façonnage du poteau 105 (traces de sciage et retouches à la serpe ou à l'herminette).

Photo 39 : vue de la pointe sciée et facettée du poteau 102. La trace du flambage est bien visible.

Photo 40 : détail de la pointe retouchée à la hache du poteau 102.

Photo 41 : vue de la pointe du poteau 114.

Photo 42 : détail de la pointe biseautée du poteau 114.

Photo 43 : détail des retouches réalisées à la hache sur la pointe du poteau 114. Photo 44 : vue d'ensemble du secteur 4, révélant une voie transversale postérieure à la voie antique (F. 158). Noter que son tracé a pu être repris par l'actuelle R.D. 463 qui relie La Guerche à Visseiche, en longeant la vallée de la Seiche.

Photo 45 : détail d'une trace de charoi sur la voie tranversale (F. 158), conservée sous la forme de deux ornières parallèles et distantes, l'une de l'autre, d'environ 1,20 m.

Photo 46 : détail d'une fondrière sur le côté sud de la voie transversale, dans laquelle se sont fossilisées des ornières multiples et jointives.

Photos de couverture : panneau indicateur des hameaux de la Basse et la Haute-Chaussée, et vue du Pont des Arches permettant le franchissement de la Seiche à l'actuelle R.D. 463. ORGANISATION DE L'OPERATION

Responsable d'opération : Gilles LEROUX, chargé d'études à l'A.FA.N.

Archéologues Fouilleurs Qualifiés: Eric GAUME, assistant d'études à l'A.FA.N. Laurent AUBRY Stéphane BLANCHET Anne-Louise HAMON

Direction et organisation du chantier : Gilles LEROUX

Relevé du plan de masse : Gilles LEROUX Eric GAUME Stéphane BLANCHET

Relevé des coupes : Eric GAUME Gilles LEROUX Anne-Louise HAMON

Mise au net des plans : Eric GAUME

Gilles LEROUX

Photographies : Gilles LEROUX

Rédaction, frappe et mise en page du rapport : Gilles LEROUX INTRODUCTION

La voie gallo-romaine qui reliait CONDATE (Rennes) à JULIOMAGUS (Angers), deux capitales de cités, et plus globalement la péninsule armoricaine au domaine ligérien de la Gaule, est probablement un des axes majeurs les mieux connus de la Gaule (Figure 1). Non seulement, son tracé figure sur la "Table de Peutinger" - la copie médiévale d'une carte routière antique pouvant remonter au Ille siècle ap. J.-C. (Figure 2) -, mais de plus , des recherches archéologiques récentes (LEROUX 1989-1994 ; MEURET 1993), ont permis à la fois de lever les doutes qui subsistaient quant à l'identification des deux stations ponctuant son parcours, elles aussi mentionnées sur la Table de Peutinger : SIPIA (Visseiche) et COMBARISTUM (Châtelais ou Combrée), et de définir plus sûrement son tracé, tant dans sa partie bretonne, qu'angevine (photo 1 ). Toutefois, comme souvent en pareil cas, les éléments de datation, mais aussi ceux concernant la construction même de la voie, faisaient encore cruellement défaut. C'est pourquoi, la programmation de travaux rectificatifs sur la R.D. 463, à la sortie du bourg de Visseiche, en direction de la Guerche, et devant toucher un tronçon de la voie antique, encore parfaitement fossilisé dans le paysage actuel (photos 2 et 3), a fourni aux archéologues une occasion rare d'étudier, tout à la fois, sa structure et sa chronologie, mais aussi un point particulier de son tracé : celui du franchissement de la vallée de la Seiche. Figure 1 : carte des principales voies de la Gaule romaine, parmi lesquelles s'inscrit celle reliant Condate (Rennes) à Juliomagus (Angers), et figuration de l'emplacement de la présente étude. n\xm • r3\u Kttumj

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Figure 2 : Extrait de la "Table de peutinger", figurant le tracé de la voie antique qui reliait les villes de Condate (Rennes) et Juliomagus (Angers), lui-même ponctué par la mention des stations de Sipia (Visseiche) et Combaristum (Combrée ou Châtelais). LES CIRCONSTANCES DE LA DECOUVERTE ET LA MISE EN PLACE DE L'OPERATION DE FOUILLES ARCHEOLOGIQUES

Les études anciennes, confirmées par les plus récentes, identifient parfaitement la voie gallo-romaine qui reliait dans l'Antiquité Rennes à Angers, à l'actuelle Route Départementale 463, c'est-à-dire la route de Rennes qui traverse le bourg de Visseiche, avant de franchir la rivière Seiche au Pont des Arches. A cet endroit précis, son tracé quitte la R.D. 463 et continue ligne droite, en entamant la colline de la Haute-Chaussée (Photo 1). Dans la mesure où le projet d'aménagement routier devait largement recouper cet axe présumé de la voie Rennes-Angers, le Service Régional de l'Archéologie a décidé d'y réaliser un diagnostic archéologique. Celui-ci a été conduit par Anne VILLARD, conservateur, au cours de l'automne 1994, il a permis de s'assurer, à cet endroit, du passage de la voirie antique, de son relatif bon état de conservation, tout en laissant en suspend des questions relatives à sa structure et à sa véritable nature à l'approche d'un milieu humide.

LES METHODES DE FOUILLE MISES EN OEUVRE

Les lacunes de nos connaissances concernant la structure de la voie étaient telles que nous avons opté, dans un premier temps, pour la réalisation d'une série de tranchées perpendiculaires à l'axe de la voie, devant permettre au moins la lecture de ses différentes strates. Celles-ci ont été. effectuées à l'aide d'une pelle mécanique munie d'un godet lisse large de 2 m. Ce n'est pourtant que dans un second temps, et à la suite d'un vaste décapage jusqu'au sol vierge, dans la partie centrale du chantier (secteur 2), qui a permis l'identification d'importants trous de calage de poteaux, régulièrement répartis sur les côtés de la voie, que nous avons pris réellement la mesure de l'intérêt des vestiges et de leur caractère particulier. Ensuite, une étude fine de la partie haute du chantier a été engagée sous la forme d'une fouille en escalier par bandes parallèles (secteur 1 ). Chaque niveau important de la voie a été dégagé sur une largeur allant de 2 à 4 m, avant d'être enlevé dans la bande suivante. La partie basse du chantier (secteurs 3 et 4), quant à elle, a fait l'objet d'une approche particulière dans la mesure où, non seulement, elle s'inscrit dans une dépression correspondant au lit majeur de la seiche et dans laquelle l'état général de conservation des vestiges a semblé nettement moins bon, mais aussi parce que c'est à cet endroit précis que des pieux de bois, parfaitement conservés, ont été retrouvés. L'approche de ce secteur s'est donc faite en plusieurs étapes au cours desquelles un niveau de voie a été mis au jour, en même temps que les sommets des pieux ; avant que ces derniers eux-mêmes ne soient définitivement extraits à la pelle mécanique. Un plan de masse a été levé au 1/100e ; quant aux différentes coupes, au nombre de 9 et totalisant 5 coupes tranversales et 4 longitudinales, elles ont été relevées au 1/10e. Pour faciliter la lecture et la compréhension du rapport, un découpage de la zone fouillée, en 4 secteurs, a été retenu. Les secteurs 1 et 2 correspondent à la partie du tracé routier aménagé en chaussée, c'est-à-dire respectivement, une aire de fouille fine de 200 m2 qui a permis de comprendre l'ossature et la constitution de la chausssée, ainsi qu'un vaste espace de décapage jusqu'au sol naturel de 800 m2 qui a permis la mise au jour des éléments de blocage latéral de cette même chaussée. Les secteurs 3 et 4 correspondent, quant à eux, à l'amorce de la structure de franchissement de la Seiche (secteur 3) comprenant une structure d'arrêt de la chaussée, ainsi que le départ d'une structure de pont, et à une voie postérieure et tranversale (secteur 4), dans la partie la plus basse du chantier.

LE DEROULEMENT DE L'OPERATION

L'opération de terrain a débuté le 27 mars 1995 et s'est achevée le 09 juin 1995. Elle a été conduite par une équipe d'archéologues contractuels à l'Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales, dont le nombre n'a jamais excédé 4 personnes. L'apport logistique (pelle mécanique, cabane de chantier, pompe de refoulement, etc...) a été fourni par la Direction des Routes et Infrastructures.

LE CADRE GEOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DU SITE

Dans sa totalité, le cours de la Seiche traverse le domaine des schistes briovériens du bassin de Rennes. A la hauteur de Visseiche, la rivière a creusé, dans la roche tendre, une vallée large, mais peu encaissée, et s'y déroule en une succession de petits méandres (Figure 3). La zone d'emprise de la fouille prend corps sur le versant oriental de la vallée, à mi-pente, là où les niveaux archéologiques sont systématiquement recouverts par des colluvions, et se termine à la hauteur d'une moyenne terrasse de la Seiche, à la fois tapissée d'argile grise provenant de la décomposition du substrat schisteux et comblée par des argiles alluvionnaires.

Si l'accès à la vallée est facilité par un relief peu accentué, la dénivellation n'excédant pas en effet 2% (de 48 m à 46 m N.G.F.), par contre, la largeur du fond de la vallée dépassant les 100 m et pratiquement situé au même niveau que la rivière entre 45 et 46 m N.G.F., a dû poser des problèmes aux constructeurs de la voie, il s'agit, en fait, d'une zone inondable par excellence, comme ont pu le montrer, d'ailleurs, les dernières crues de l'hiver 1995.

LE CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE

Bien évidemment, la Table de Peutinger est à l'origine de l'intérêt que les érudits du siècle dernier ont porté à Visseiche. Cet itinéraire mentionne, en effet, une station routière dénommée SI PI A, distante de CONDATE (Rennes) de 16 lieues. L'étymologie probable du nom Visseiche ne serait autre que VICUSS1PIA, c'est-à-dire le "village sur la Seiche". m touXn Notière. nouai la Haute Ramée ffn

Haute Fioréncière ' /

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Figure 3 : Localisation du tronçon étudié de la voie antique Rennes-Angers, sur en extrait de la carte I.G.N. au 25000e de Retiers ouest, 1990. Les découvertes archéologiques relatives à cet établissement antique sont, quant à elles, bien peu nombreuses : les seules substructions antiques attestées se trouvent sous le cimetière moderne et pourraient correspondre à des thermes. Mais, il est fort probable aussi, que les constructions actuelles du bourg de Visseiche masquent l'essentiel des vestiges. Par contre, une importante nécropole mérovingienne, fouillée en 1985 par J.-P. BARDEL, technicien de recherches au Service Régional de l'Archéologie, a été mise au jour au sud du bourg ; elle pourrait bien marquer la continuité de l'occupation des lieux, entre l'Antiquité et la période du Haut Moyen Age.

PRESENTATION GENERALE DES VESTIGES

Le premier point important à signaler, avant d'entamer l'étude de la voie gallo-romaine elle-même, c'est que nous sommes en présence d'un passage particulier : celui du franchissement d'une vallée et de son cours d'eau. Cette donnée conditionne, en fait, la constitution et la nature de la route (Figure 4). Sur le plateau, comme nous avons pu le constater en reconnaissant son tracé vers l'est, la voie est constituée d'un simple hérisson de pierres posé sur le substrat schisteux, et recouvert de recharges gravillonneuses. Par contre, lorsqu'elle aborde véritablement la vallée, elle est établie sous la forme d'une chaussée, puis d'une structure de pont à l'abord du lit majeur de la rivière. Le tronçon de voie étudié (100 m x 20 m) montre un axe parfaitement rectiligne, d'orientation nord-nord-ouest / sud-sud-est, en direction de l'actuel Pont des Arches, et se prolongeant vers Rennes par la R.D. 463. A l'exception des niveaux supérieurs de la chaussée, perturbés à la fois par des labours modernes et le passage d'une sous-soleuse, correspondant en fait aux recharges de circulation, son ossature et ses remblais sous-jacents sont archéologiquement bien conservés. Par ailleurs, il est utile de préciser que les limites d'emprise de la fouille n'ont pas permis de reconnaître la transition voie de plateau/chaussée, de même que seul le départ de la structure de franchissement du cours d'eau a pu être étudié (Figure 5). Enfin, de nombreuses questions relatives,notamment, à la chronologie de la voie ou à la véritable utilisation des bermes latérales n'ont pas encore trouvé de réponses définitives. Figure 4 : Implantation des zones fouillées par rapport au réseau vicinal existant, ainsi qu'au projet routier concernant la R.D. 463, et figuration de l'axe de la voie antique par son ossature en bois (points noirs). SECTEURS 1 ET 2 (Figure 9)

ANALYSE STRATIGRAPHIQUE DE LA COUPE 1 (Figures 6 et 7 ; Photo 4)

La coupe 1 est la seule qui prend en compte la totalité de l'entité "voie", c'est-à-dire globalisant la bande de circulation, les bermes et les fossés de bordure (photos 4 et 5).

U.S. 0 : couche de terre arable mêlant humus et nombreux gravillons provenant de la destruction des niveaux supérieurs originels de la voie ; épaisseur maximale = 0,20 m.

U.S. 1 : succession de recharges de faible extension, sous forme de lentilles le plus souvent, appartenant à la bande de roulement. Egalement bouleversée par les labours modernes. Composées de cailloutis schisteux concassés, de graviers de rivière quartzeux ou gréseux, de niveaux sableux oxydés et de terre argilo-sableuse. Epaisseur = entre 0,10 et 0,25 m.

U.S. 2 : couche sous-jacente à l'U.S. 1, composée d'un mélange de petits graviers oxydés de couleur brun-rouge (sables de rivière) et de terre argilo-limoneuse ; épaisseur = entre 0,05 et 0,10 m. Elle a pu participer au nivellement de la surface du hérisson de pierres (U.S. 3) et constituer ainsi une ultime préparation avant l'aménagement de la bande de circulation.

U.S. 3 : hérisson de pierres de moyen et gros calibre ; son épaisseur est comprise entre 0,25 et 0,40 m ; sa largeur atteint 5,50 m. Cet empierrement offre une surface relativement plane ; seule la densité plus faible des blocs de pierres sur les côtés offre une impression de dôme. La masse pierreuse est relativement aérée et a pu, en tout cas, empêcher les remontées d'humidité en même temps qu'elle a facilité le drainage des niveaux de circulation. Plusieurs lentilles d'argile plastique de couleur jaune ont été relevées à la base du hérisson ; elles doivent correspondre, en fait, à des traces de bois. Il englobe et cale les poutres transversales de l'ossature en bois de la chaussée, par deux parements de moellons parfaitements organisés (photo 6).

U.S. 4 : couche de terre grasse de couleur brun foncé. La fouille en plan du secteur 1 a pu démontrer qu'il s'agissait de la trace d'un niveau de fascines de calibre plus ou moins important et rangées perpendiculairement à l'axe de la voie ; épaisseur = 0,05 à 0,08 m.

U.S. 5 : chappe d'argile feuilletée de couleur grise à brun-clair, comprenant plusieurs niveaux de fascines, rangées parallèment et perpendiculairement à la voie ; épaisseur moyenne = 0,20 m. Son niveau supérieur offre un plan horizontal, d'ailleurs indispensable puisqu'il s'agit du niveau de pose des poutres tranversales (photo 7).

U.S. 6 : lentilles d'argile grise, présentes dans la partie centrale de la chaussée. Figure 5 : Plan de masse de la fouille du tronçon de la voie antique Rennes-Angers, près de La Basse-Chaussée à Visseiche, figurant les différents secteurs d'étude, l'emplacement des coupes réalisées sur la voie, ainsi que la numérotation des principaux faits archéologiques. PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

Les données archéologiques proviennent de plusieurs niveaux d'informations : ceux directement issus de la lecture des coupes stratigraphiques, dont 6 seront présentées dans ce rapport (coupes 1, 2, 5, 6, 9 et 10), ceux provenant de la vision en plan de plusieurs aires de décapage (secteurs 2 et 3), et enfin ceux résultant d'une fouille fine (secteurs 1 et 4). Bien évidemment, seule la corrélation de ces différentes données a permis d'accéder à la compréhension globale du site. Cela est particulièrement évident en ce qui concerne la reconnaissance des éléments en bois disparus et retrouvés sous forme d'argile d'argile plastique de couleur jaune, par effet de percolation qui a occasionné le transfert des éléments fins environnants, essentiellement argileux, à la place des éléments ligneux, au fur et à mesure qu'ils disparaissaient.

C'est pourquoi, nous présenterons successivement :

- le secteur 1 (fouille fine et coupes 1, 2), - le secteur 2 (aire de décapage et coupe 9), correspondant à la présence de la voie antique sur le versant de la vallée (semelle de la voie 1 et chaussée de la voie 2) ;

- le secteur 3 (aire de décapage et coupes 5, 6, 10) correspondant à la suite de la voie 1, mais surtout à la structure de blocage de la chaussée de la voie 2 et au départ de la structure de franchissement de la rivière par cette même voie 2 (pont / prolongement de la chaussée) ;

- le secteur 4 (décapage et fouille fine) correspondant au passage d'une voie transversale postérieure. CHAUSSEE

NGF NG' <700 M 4700 Ml ZONE DETRUITE

«OO

emplacement (Ju fosse sud de bordure de la voie? cléments de bois conservés sous forme POTEAU LATERAL d'argile plastique de couleur jaune

BKRMF SUI) EMPRISE COMMUNE POUR LES BANDES DE CIRCULATION FOSSE NORD DE BORDURE DE LA VOIE DES VOIES I ET 2

Figure 6 : Relevé de la coupe 1, prenant en compte la chaussée, les bermes et un fossé de . iiite d'emprise de la voie antique. U.S. 7 : lentille d'argile plastique jaune, visible à partir du centre de la chaussée et s'épaississant vers le nord ; épaisseur = 0,05 à 0,15 m. Il s'agit probablement de la trace des poutres longitudinales de la structure en bois de la voie 2.

U.S. 8 : couche argileuse de couleur gris-orange, mélangée à des petites pierres parfois oxydées. Elle aussi apparaît à partir du centre de la voie et se développe uniquement vers le nord en s'épaississant. Tout comme l'U.S. 7, elle peut participer au redressement d'un niveau, rendu nécessaire par l'affaissement très net de l'U.S. 9 sous-jacente.

U.S. 9 : couches de pierres et graviers mélangés montrant une forte oxydation de couleur orangée, vraisemblablement provoquée par une exposition prolongée à l'air libre, et formant de ce fait un niveau induré parfaitement constitué et relativement plat. Il semble s'amincir au centre de la voie ; épaisseur moyenne = 0,15 m. Correspond au niveau de circulation de la voie 1.

U.S. 10 : couche argilo-sableuse très fine, de couleur gris-clair, présente sur la moitié sud de la voie ; épaisseur = 0,10 m.

U.S. 11 : série de lentilles d'argile très fine et plastique, de couleur grise ; épaisseur = 0,05 m. Peut correspondre à un niveau de piétinements intervenus lors des premiers travaux de voirie.

U.S. 12 : couche de sable et graviers présentant une forte oxydation ; épaisseur = 0,20 m. Elle est surtout présente dans la moitié sud de la voie. Participe probablement au nivellement de l'emprise de la future voie antique.

U.S. 13 : couche composée de sable et de gros graviers, présente dans la moitié nord de la voie et comblant des petites dépressions ; épaisseur = 0,05 à 0,15 m.

U.S. 14 : couche d'argile fine de couleur gris-clair ; épaisseur moyenne = 0,15m. Elle s'étend sous la totalité de la voie et peut correspondre à un sol naturel piétiné par les travaux de construction de la voie.

U.S. 15 : couche d'argile grise présente sous la totalité de la voie ; épaisseur moyenne = 0,10 m. Il s'agit d'un niveau de sol naturel.

U.S. 16 : trou comblé, en forme de cuvette (profondeur conservée = 0,20 m ; diamètre = 0,35 m), mis au jour au centre de la voie. Son remplissage est composé d'argile grise fine, de charbons de bois et de débris d'argile cuite. 11 a été creusé dans le substrat gravillonneux U.S. 21. Il a été fossilisé par l'U.S. 15 qui s'infléchit à son aplomb. Il peut correspondre à un trou de poteau, témoin d'une occupation humaine en ces lieux, antérieure à l'installation de la voie et vraisemblablement contemporain du fossé formant l'angle droit d'un probable enclos (F. 157).

U.S. 17 : couche d'argile de couleur grise comprenant de très nombreux charbons de bois ; épaisseur = 0,10 m. Il peut s'agir de l'équivalent de l'U.S. 44.

U.S. 18 : masse d'argile plastique de couleur jaune ; épaisseur = 0,20 m. Il peut s'agir de la trace des poutres longitudinales, posées contre le côté interne des poteaux latéraux de l'ossature en bois de la chaussée de la voie 2. U.S. 19 : couche sablonneuse contenant de nombreuses concrétions ferrugineuses, de couleur gris-vert ; épaisseur = 0,10 m. Elle correspond au remplissage supérieur du fossé F. 157, formant un angle à cet endroit.

U.S. 20 : couche sableuse, fine et de couleur grise, épaisse de 0,10 m. Il s'agit du niveau inférieur du fossé F. 157, antérieur à la voie.

U.S. 21 : couche argileuse avec des traces nombreuses d'hydromorphisation, appartenant au substrat ; épaisseur = 0,40 m. Elle est recoupée par l'U.S. 16 (trou de poteau?).

U.S. 22 : masse d'argile jaune plastique, offrant notamment une section quadrangulaire assez proche de 0,40 m x 0,30 m vers le nord. Il s'agit selon toute vraisemblance des traces des poutres et poutreaux qui bordaient, et servaient aussi d'assise à la voie 1 (photo 8).

U.S. 23 : couche argileuse très hydromorphisée avec concrétions ferrugineuses, sur laquelle repose la poutre U.S. 22 ; épaisseur = 0,05 m ; L = 1,20 m.

U.S. 24 : couche limoneuse de couleur jaune se trouvant directement sous le niveau de terre végétale et venant buter sur le côté nord de la chaussée ; épaisseur = 0,40 m. Elle est interrompue par l'U.S. 33 (fossé moderne) et peut correspondre à des colluvions.

U.S. 25 : couche argilo-limoneuse de couleur jaune clair ; épaisseur moyenne = 0,35 m. Elle enrobe le bord nord de la chaussée et se perd à 6 m environ de l'empierrement de la voie, en s'amincissant considérablement (0,15 m). Elle peut, par conséquent, provenir d'une désagrégation des niveaux supérieurs de la chaussée.

U.S. 26 : couche argilo-limoneuse de couleur brun clair, mélangée à des débris schisteux de couleur bleu. Elle est perceptible dès le bord de la chaussée et disparaît 2,50 m plus loin vers le nord en s'amincissant ; épaisseur moyenne = 0,15 m. Elle doit correspondre à un niveau d'érosion et/ou d'usure des recharges de la bande de roulement (U.S. 1).

U.S. 27 : couche argilo-limoneuse de couleur brun clair, comprenant une multitude de petits graviers et de sable ; épaisseur moyenne = 0,30 m. Elle s'amorce sur la bordure de l'U.S. 3 (hérisson de pierres de la voie 2), se développe sur 4 m de long, et s'infléchit à 1 m de l'U.S. 32 (noyau de pierraille).

U.S. 28 : couche argileuse de couleur gris clair avec des inclusions de couleur brun clair ; L = 2 m ; épaiseur = 0,10 m. Elle s'arrête contre le côté nord de l'U.S. 22, dont elle doit être contemporaine.

U.S. 29 : couche argileuse de couleur gris clair se développant sur 6 m de long ; épaisseur moyenne = 0,10 m. Elle s'amorce sur le côté nord de l'U.S. 22 et s'interrompt à 3 m environ de l'U.S. 35 (remplissage inférieur d'un fossé antique de bordure de voie).

U.S. 30 : couche de terre grasse comprenant de nombreux charbons de bois et quelques fragments de mobilier archéologique semblant dater du 1er siècle de notre ère ; épaisseur = 0,20 m. Elle débute à 1 m environ du bord nord de la chaussée et se perd en limite d'emprise ; elle est seulement interrompue par l'U.S. 35 (fossé de bordure de voie), l'U.S. 31 étant son prolongement vers le nord. U.S. 31 : couche de terre de couleur brun foncé comprenant de nombreux charbons de bois ; épaisseur = 0,30 m. Il s'agit du prolongement de l'U.S. 30.

U.S. 32 : noyau de pierraille situé en limite nord du hérisson de la voie 2 (U.S. 3) ; 1 = 0,35 m; h = 0,35 m.

U.S. 33 : remplissage d'un fossé moderne. Il a été creusé en v dans l'U.S. 24 et comprend un remplissage argilo-limoneux de couleur beige ; 1 = 1,20 m ; p = 0,50 m.

U.S. 34 : comblement argilo-limoneux de couleur jaune correspondant au remplissage supérieur du fossé de bordure de voie côté nord ; 1 = 1 m ; épaisseur = 0.60 m.

U.S. 35 : comblement argileux très hydromorphisé dans lequel a été piégé du mobilier archéologique datant du 1er siècle de notre ère ; épaisseur = 0,15 m à 0,20 m. Correspond au remplissage inférieur du fossé de bordure nord de la voie.

U.S. 36 : importante couche argilo-sableuse présentant une série de lits sableux parfaitement horizontaux. Ceux-ci viennent buter sur l'U.S. 38 et ne remontent pas sur le bord de la chaussée ; L = 6 m ; épaisseur = 0,60 m à 0,80 m. L'origine des lits sableux peut provenir autant de colluvionnements dévalant sur le versant de la vallée que de l'érosion des niveaux de recharge de la bande de circulation de la voie 2. Ces niveaux sableux sont systématiquement perturbés par des petites dépressions, fossilisées dans les lits sableux, que nous avons par ailleurs reconnues en plan, et que nous assimilons à des impacts de pas ou de piétinements de bovins. Nous pensons également que la parfaite horizontalité des lits sableux résulte d'une volonté humaine d'aménager un espace de circulation de type berme (photos 19 et 20).

U.S. 37 : niveau argilo-sableux de couleur brune contenant quelques charbons de bois ; L = 7 m ; épaisseur = 0,15 m. Il semble combler une légère dépression, et de ce fait, ne remonte pas sur le bord de la chaussée.

U.S. 38 : masse argilo-limoneuse englobant des petits graviers de rivière ; L = 1 m ; épaisseur = 0,30 m. Peut tout aussi bien être consécutive à la dégradation des niveaux supérieurs de la chaussée (U.S. 1), que résulter d'un nivellement de l'U.S. 36 en vue de faciliter le passage sur la berme sud.

U.S. 39 : couche argilo-limoneuse de couleur brun-clair, mélangée à des débris schisteux de couleur bleu ; L = 1,50 m ; épaisseur = 0,10 m. Doit correspondre à une dégradation des niveaux supérieurs de la chaussée (U.S. 1), et de ce fait, adopte un pendage épousant la paroi de la chaussée. Il s'agit du symétrique de l'U.S. 26.

U.S. 40 : couche argilo-sableuse contenant des graviers de rivière; L = 0,70 m ; épaisseur = 0,45 m. Son côté nord est parfaitement vertical ; quant à sa base, elle est soulignée par un lit de cailloux peut-être issu de l'U.S. 3. Nous ne pouvons affirmer s'il s'agit d'un fossé bordant la chaussée ou s'il s'agit simplement de la marque d'un effondrement à l'aplomb du dispositif latéral en bois de la chaussée. Il peut s'agir du symétrique de l'U.S. 32. U.S. 41 : couche argilo-sableuse de couleur gris-jaune, marquée à sa base par un cailloutis, contenant de nombreux charbons de bois, des fragments d'argile cuite et du mobilier antique (amphore, tuiles) ; L = 6 à 7 m ; épaisseur = 0,10 à 0,15 m. Ce niveau, quasi-horizontal, amorce une remontée sur les bords de la chaussée. Par ailleurs, il scelle un état de pourrissement et de destruction des poteaux latéraux appartenant à l'ossature bois de la voie 2 (poteau 154).

U.S. 42 : couche argilo-sableuse de couleur jaune comprenant également un cailloutis et des charbons de bois épars ; L = 6 m ; épaisseur = 0,10 à 0,30 m. Egalement postérieure au pourissement du poteau latéral 154.

U.S. 44 : couche argileuse de couleur grise comprenant de très nombreux charbons de bois et des fragments de terre cuite à sa base ; L = 2 m ; épaisseur = 0,05 à 0,10 m. Nous ne pouvons affirmer si elle scelle, elle aussi, le pourissement du poteau 154. Equivalente de l'U.S. 17, parfaitement identifiée au nord du poteau 154.

U.S. 45 : couche argilo-sableuse marbrée, de couleur grise et contenant des charbons de bois ; L reconnue = 10 m ; épaisseur = 0,15 m. Semble recoupée par le creusement du trou de poteau 154 et lui est donc antérieure, et pourrait, de ce fait, être contemporaine de la voie 1.

U.S. 46 : couche argileuse de couleur grise comportant des traces d'hydromorphisation ; épaisseur = 0,10 à 0,15 m. Se développe vers le sud à 3,5 m du poteau 154.

U.S. 47 : niveau de graviers de rivière de calibres variés, mélangés à de l'argile jaune et grise plastique ; épaisseur = 0,10 m. Il se développe sur une longueur de 3 m.

U.S. 48 : couche d'argile grise marbrée et plastique se développant sur une longueur de 2 m ; épaisseur = 0,05 à 0,15 m. Ce niveau a été coupé par le creusement du poteau 154. Il s'agit du symétrique de l'U.S. 28.

U.S. 49 : couche argilo-sableuse de couleur grise ; épaisseur = 0,05 à 0,10 m. Ce niveau se développe sur une longueur de 4 m, et est sectionné par le creusement du poteau 154.

U.S. 50 : couche naturelle de graviers apportés par la rivière. Ce niveau est sous-jacent à la totalité de l'emprise de la voie antique. J J

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154

POTEAU LATERAL

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cléments de bois conservés sous forme d'argile plastique de couleur jaune ANALYSE STRATIGRAPHIQUE DE LA COUPE 2 (Figure 8)

Il s'agit de la seconde coupe transversale réalisée sur la voie antique, à 15 m à l'est de la première. Globalement, le nombre, la distribution et l'ampleur des U.S. identifiées est comparable à ce qui avait été noté dans la coupe 1.

U.S. 9 : il s'agit du niveau qui a directement supporté les passages sur la voie 1 ; épaisseur moyenne = 0,20 m. Il correspond toujours à un agglomérat de blocs de grès et de concrétions ferrugineuses, affectant un plan horizontal, toutefois son épaisseur est nettement plus importante que dans la coupe 1.

U.S. 62 : niveau de solives, retrouvé sous la forme de traces d'argile jaune plastique, sur lequel repose l'empierrement de l'U.S. 9. Il s'agit de la grande nouveauté par rapport à la coupe 1, dans la mesure où, même s'il existait réellement, le simple examen de cette coupe n'avait été suffisant pour le déterminer. Cette information de tout premier ordre a été obtenu par la fouille fine en escalier. Vues en plan, ces solives semblent parfaitement rectilignes, mais aussi équarries ; largeur moyenne = 0,10 à 0,15 m ; épaisseur moyenne (sans compter l'écrasement du bois à la suite de sa destruction) = 0,04 à 0,05 m. Leur longueur reste indéterminée dans la mesure où il semble qu'elles soient aboutées. Par ailleurs, leur rangement est parfait : elles sont disposées parallèlement à l'axe longitudinal de la voie ; sur toute sa largeur, on peut compter une trentaine de solives, elles-mêmes terminées par deux ou trois pouteaux, dont la largeur atteint 0,20 ou 0,25 m (cf. U.S. 22). Ces solives sont directement posées sur un niveau argileux de couleur grise (U.S. 10) et séparées les unes des autres par des pierrailles de l'U.S. 9 (photos 9 et 10).

U.S. 102 : poche argileuse, compacte, de couleur brune et affectant une section quadrangulaire proche de 0,40 m x 0,40 m ; sa paroi sud est parfaitement verticale. Elle est située à l'extrémité sud de la coupe et doit correspondre à la trace de l'emplacement de la poutre longitudinale de l'ossature de la chaussée de la voie 2.

U.S. 103 : masse d'argile de couleur brune dont la base est plastique. Il s'agit du pendant de l'U.S. 102 ; sa section est également quadrangulaire (0,35 m x 0,35 m), et correspond à la poutre longitudinale de la chaussée, côté nord.

U.S. 104 : vide dû à la disparition par pourrissement du poteau latéral 75, appartenant à l'ossature de la chaussée de la voie 2.

U.S. 105 : remplissage de terre argileuse, de couleur brune et situé à la périphérie de l'U.S. 104. Il s'agit de la trace des limites externes du poteau 75.

U.S. 106 : marque du creusement de l'avant-trou du poteau 75 ; ses parois sont verticales. SE

éléments de bois conservés sous forme d'argile plastique de couleur jaune

Figure 8 : Relevé de la coupe 2, montrant les niveaux sous-jacents à la voie 1 et la chaussée de la voie 2. DESCRIPTION DE LA FOUILLE FINE EN ESCALIER DES DIFFERENTS NIVEAUX DE LA VOIE ANTIQUE (Figure 9 ; Photo 5)

Près de la moitié du temps de terrain a été consacrée à cette fouille en escalier des différents niveaux composant la voie antique. Elle a permis, tout d'abord, de comprendre l'élaboration de la chaussée, et ensuite, de comprendre les relations entre les deux voies succesives : la première dont les remblais sont posés sur un soubassement de bois, et la seconde maintenue en place par une charpente de bois complexe. Elle a été limitée à une largeur de 10 m englobant essentiellement la bande de circulation. Le fait de la faire débuter dès le contact de la coupe 1, a permis de posséder en permanence des références stratigraphiques fiables.

L'apport essentiel de ce travail a été, bien sûr, de retrouver les niveaux successifs de la chaussée de la voie 2, mais il a surtout été de mettre en évidence une ossature en bois au sein de cette même chaussée. Le décapage, puis la fouille fine de l'U.S. 1 , ont permis, de reconnaître ses différentes recharges de sédiments dans le cadre de l'aménagement de la bande de circulation, mais aussi de relever trois anomalies identiques. Celles-ci sont matérialiées par des bancs parallèles de graviers blancs (Faits 53, 54, 55), de 0,50 m de large chacun, longs de 6 m environ, distants les uns des autres de 3 m, et parfaitement perpendiculaires à l'axe longitudinal de la voie antique (photos 17 et 18). La poursuite de la fouille vers l'ouest nous a vite renseigné sur leur nature : tous les trois correspondent à des affaissements de niveaux supérieurs de recharges, eux-mêmes aujourd'hui disparus du fait de l'érosion et du passage d'engins agricoles modernes, à l'aplomb de poutres en bois transversales détruites. Le dégagement de l'U.S. 03 a, non seulement, permis d'identifier l'emplacement exact de ces poutres en bois (Faits 56, 70), posées à plat sur la chappe argileuse U.S. 5 et parfaitement bloquées au sein du hérisson de pierres (U.S. 3) par deux véritables parements de gros moellons, mais a aussi permis de connaître leur relation avec les poteaux latéraux. Leur largeur avoisinait certainement 0,40 m ou 0,50 m (Photo 6). Tout laisse à penser, également, qu'elles étaient équarries, à l'image de l'ensemble des pièces de bois, reconstituées ou conservées sur le site. Le rythme de présence de ces poutres, espacées les unes des autres de 3 m, concorde parfaitement, en effet, avec celui des trous de poteaux latéraux, reconnus sur ce secteur 1 (Faits 154, 58, 65, 66, 67, 72, 73, 74, 75), mais également sur l'aire de décapage du secteur 2 (photos 11, 12, 13 et 14). Il est fort probable que les poutres tranversales reposaient sur le sommet des poteaux latéraux et formant ainsi de véritables "fermes", en terme de charpenterie. Ces derniers, dont la trace est systématiquement conservée par des sédiments de nature et couleur différente, étaient fichés verticalement. Leur section est systématiquement quadrangulaire, les mesures 0,40 m x 0,30 m étant les plus fréquentes. Chacun d'eux possède un avant-trou d'environ 1 m2 de superficie, et a été placé, le plus souvent, contre la paroi tournée vers la bande de circulation. L'ossature en bois de la chaussée de la voie 2 est complétée par des poutres longitudinales (vues en plan : U.S. 7 et en coupe : U.S. 7 et 18, matérialisées par un sédiment argileux, plastique et de couleur jaune), disposées de chaque côté de la bande de circulation et directement posées sur les niveaux supérieurs de la voie 1 (U.S. 9) (photos 15 et 16) . Une étude réalisée au niveau du poteau latéral 74 a permis de reconnaître leur position exacte : elles sont placées contre le bord interne du poteau. Leur fonction est donc double : celle de maintenir en place les sédiments des niveaux de constitution de la chaussée, mais surtout ,o3 I «I "Si

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i^^SLtîînyr- - ~ « - celle de relier entre elles les "fermes" décrites plus haut, et de renforcer plus encore l'ossature en bois.

La fouille en escalier de ce secteur 1 est parvenue, de surcroît, à mettre en évidence les fondations de la voie 1, ce que ne pouvait permettre la seule lecture de la coupe 1. Directement sous le hérisson et niveau supérieur de circulation de la voie 1 (U.S. 9), un lit de solives (U.S. 62) a été disposé sur toute la largeur de la route et parallèlement à son axe longitudinal, constituant ainsi une véritable assise (photos 9 et 10) (Photos 9 et 10). Il a pu être constitué d'une trentaine de solives parfaitement équarries et d'une largeur de 0,15 m environ. Il semble également qu'il a été bloqué sur les côtés par un groupe de 2 ou 3 pouteaux, larges de 0,20 à 0,30 m (U.S. 22). La fouile n'a reconnu aucun système de poteaux ou de piquets, fichés verticalement, pour maintenir l'ensemble. ANALYSE STRATIGRAPHIQUE DE LA COUPE 9 (Figure 13)

Il s'agit d'une simple coupe réalisée à l'aplomb du poteau 149. Ce dernier a été mis au jour à l'occasion du décapage extensif du secteur 2, et correspond à un poteau latéral, côté nord, de l'ossature en bois de la chaussée de la voie 2.

U.S. 93 : creusement de l'avant-trou du poteau 149 ; parois verticales ; fond plat ; 1 = 0,50 m.

U.S. 94 : remplissage du trou par de l'argile granuleuse de couleur brune, avec des traces de manganèse. Des pierres de calage ont été apportées sur le côté oriental du poteau. Cette masse argileuse marque une cuvette d'effondrement à l'emplacement du poteau de bois.

U.S. 95 : masse d'argile plastique de couleur ocre, correspondant au dernier témoin du poteau en bois. Il est important de noter que la base de cette masse argileuse est parfaitement plate et épouse le fond de l'avant-trou. Cela signifie que la base du poteau était également plate, et que ce dernier a simplement été posé au fond de l'avant -trou, sans le moindre enfoncement ; à la différence évidente des pieux appartenant à la structure de franchissement (cf. COUPES 6 et 10), qui eux, sont épointés et perforent systématiquement les avant-trous.

U.S. 96 : substrat argileux de couleur brun-gris, marqué par des lits sableux oxydés horizontaux. 149

eiéments de bois conservés sous forme d'argile plastique de couleur jaune

Figure 13 : Relevé de la coupe 9, réalisée au niveau du poteau 149 (secteur 2) et montrant le mode d'enfoncement des poteaux latéraux retenant la chaussée sur le versant de la vallée de la Seiche. SECTEUR 3 (Figure 10)

ANALYSE STRATIGRAPHIQUE DE LA COUPE 5 (Figure 11)

Cette coupe 5 a été levée au niveau d'une rupture de pente bien marquée sur le terrain (47 m N.G.F.), correspond en fait au départ de la structure de franchissement de la Seiche. A quelques détails près, et notamment en ce concerne l'épaisseur des sédiments, la constitution de la voie 1 est ici conforme à la partie déjà étudiée en amont ; quant à la chaussée de la voie 2, elle a été en grande partie détruite par l'implantation d'une ligne parcellaire moderne. L'élément nouveau est constitué par la présence des vestiges d'une structure maçonnée en pierres qui semble bien avoir bloqué cette chaussée, en même temps qu'elle prépare directement le départ de la structure de franchissement de la Seiche.

U. S. 65 : couche d'argile et de gravillons ; épaisseur = 0,15 à 0,30 m. Il s'agit du niveau supérieur d'arasement dun talus moderne.

U.S. 66 : masse argileuse et caillouteuse dans laquelle on trouve des racines de chêne ; épaisseur = 1 m. Elle correspond vraisemblablement au talus qui bordait à l'origine le fossé de parcellaire moderne U.S. 71, visible sur le cadastre napoléonien.

U.S. 67 et 68 : niveaux de terre appartenant au talus moderne ; épaisseur = 0,40 m.

U.S. 69 : fossé moderne, mais postérieur au fossé U.S. 71, taillé en V par un godet de pelle mécanique ; profondeur = 1 m ; largeur = 1,80 m. Son remplissage est composé d'argile grise présentant de fortes traces d'oxydation, et des racines d'arbres.

U.S. 70 : couche de terre brune et de cailloutis, dont l'extrémité orientale amorce le profil d'un petit fossé, retaillé par l'U.S. 69, mais qui a pu succéder à l'U.S. 71; épaisseur = 0,10 m.

U.S. 71 : double fossé de faible amplitude : largeur = 2m ; profondeur maximale = 0,50 m. Son remplissage est constitué d'argile oxydée de couleur grise, avec cailloux et gravillons, recoupe l'U.S. 72 et atteint l'U.S. 74. Il s'agit probalement d'une limite parcellaire visible sur le cadastre napoléonien.

U.S. 72 : successions d'empierrements mêlant moellons, cailloux et lits d'argile. Cet ensemble est fortement oxydé et affecte un plan horizontal. On note encore des paquets d'argile plastique trahissant la présence de bois : solives , poutres, toutes posées perpendiculairement à l'axe de la route, notamment à l'approche de la structure de blocage maçonnée (U.S. 73). Il s'agit de l'équivalent de l'U.S. 09 reconnue en amont, mais qui , là, montre une épaisseur beaucoup plus importante, probablement destinée à compenser la pente naturelle du terrain et donc offrir à la voie 1, une approche horizontale à une hypothétique structure de franchissement de la Seiche.

U.S. 73 : vestiges d'une maçonnerie en pierres, souvent bien taillées, et peut-être liées à l'argile; L = 1 m ; épaisseur = 0,60 m. Il est possible de reconnaître plusieurs assises, dont le fruit, assez prononcé, est orienté vers l'est. Il s'agit vraisemblablement d'une structure qui assurait le blocage de la chaussée de la voie 2, avant que ne débute le franchissement de la Figure 11 : Relevé de la coupe 5, réalisée à la hauteur de la rupture de pente marquant la transition entre la chaussée établie sur le versant de la vallée et le départ d'une structure de franchissement construite dans le lit majeur de la rivière. rivière proprement dit. Sa construction a nécessité la destruction localisée de l'U.S. 72 (voie 1).

U.S. 74 : succession de couches argileuses plus ou moins oxydées par du fer et du manganèse; épaisseur = 0,30 à 0,40 m. Il peut s'agir d'un niveau de préparation de la voie 1, mais très altéré.

U.S. 75 : substrat argileux très hydromorphe, de couleur grise.

ANALYSE STRATIGRAPHIQUE DE LA COUPE 6 (Figure 12 ; Photos 27. 28, 29, 30)

Il s'agit de la cinquième coupe transversale réalisée pendant la fouille. Elle se situe au niveau de la rupture de pente, certes accentuée, peut-être aussi conservée par l'établissement successif des fossés et talus d'une limite parcellaire moderne, mais provoquée à l'origine par l'arrêt de la chaussée de la voie et le départ d'une structure de franchissement de la rivière, ponctuée par des ouvrages de ponts en bois. Celle-ci, en disparaissant, à occasionné un vide important, que même les alluvions ou les colluvions modernes n'ont pu totalement atténuer. Le début de la structure de franchissement est matérialisé, non seulement par la maçonnerie de blocage de la chaussée de la voie 2 (U.S. 73), mais aussi, et surtout, par l'implantation d'une première rangée de pieux , parfaitement épointés et profondément enfoncés dans le substrat argileux. La fonction de cette dernière semble double : contribuer au maintien frontal de la chaussée et offrir un point d'encrage à un petit pont en bois.

U.S. 73 : maçonnerie en pierres liées à l'argile, évoquée plus haut, et probablement destinée à bloquer la chaussée de la voie 2 sous la forme d'une butée.

U.S. 74 : niveaux argileux oxydés.

U.S. 75 : substrat argileux très hydromorphe et marbré de rouille.

U. S. 76 : couche d'argile granuleuse et oxydée, de couleur brune ; épaisseur = 0,30 m.

U.S. 77 : couche d'argile granuleuse, feuilletée et oxydée, de couleur grise ; épaisseur moyenne = 0,50 m.

U.S. 78 : creusement de l'avant-trou du pieu 127, ses parois sont verticales et son fond est plat; 1 = 0,70 m. La pointe du pieu le perfore de 0,90 m.

U.S. 79 : argile marbrée de couleur grise avec présence de rouille ; épaisseur = 0,60 m. Il s'agit du rebouchage du trou du pieu 127, participe au calage.

U.S. 80 : ceinture argileuse très plastique, de couleur gris foncé ; épaisseur = 0,40 m. Participe au calage du pieu 127, mais peut-être aussi à la lubrification du pieu lors de son enfoncement. 127 128

Figure 12 : Relevé de la coupe 6, réalisée au niveau de la rangée 2 des pieux participant au blocage de la chaussée (pieux 127, 128, 129 et 130), et figurant également les vestiges d'une structure maçonnée probablement destinée à la même fonction (U.S. 73). 0 1 U.S. 81 : niveau de gley traversé par les pieux, sous-jacent à l'U.S. 75, appartenant au substrat; épaisseur moyenne = 0,35 m.

U.S. 82 : mélange argilo-sableux de couleur bleu, appartenant au substrat ; épaisseur = 0,25 m. Au contact du pieu, il présente une forte coloration brune, peut-être due au dégagement de tanin par le bois.

U.S. 83 : substrat argilo-sableux et caillouteux, très hydromorphe et de couleur gris-bleu.

U.S. 84 : cf. U.S. 79. Il s'agit du rebouchage et du calage de l'avant-trou du pieu 128.

U.S. 85 : cf. U.S. 79. Il s'agit du rebouchage et du calage de l'avant-trou du pieu 129.

U.S. 86 : cf. U.S. 80. Ceinture argileuse très plastique de couleur grise, qui a pu faciliter l'enfoncement du pieu 129.

U.S. 87 : cf. U.S. 79. Rebouchage et calage de l'avant-trou du pieu 130.

U.S. 88 : cf. U.S. 80, 86. Elle correspond à une ceinture argileuse autour du pieu 130, à laquelle ont été ajoutés des copeaux de bois, probablement encore, pour participer au calage du pieu.

U.S. 89 : masse de terre de couleur brune pouvant appartenir au talus moderne décrit plus haut.

U.S. 90 : creusement de l'avant-trou du pieu 128 ; ses parois sont verticales ; 1 = 0,75 m.

U.S. 91 : creusement de l'avant-trou du pieu 129 ; parois verticales; fond plat ; 1 = 0,55 m.

U.S. 92 : creusement de l'avant-trou du pieu 130 ; parois verticales. ANALYSE STRATIGRAPHIQUE DE LA COUPE 10 (Figure 14)

Il s'agit d'une coupe ponctuelle réalisée à l'aplomb des pieux en bois 117 et 118, appartenant à la deuxième rangée de pieux qui marquent le départ de la structure de franchissement. Elle illustre parfaitement la différence entre ces derniers et les poteaux latéraux de la chaussée de la voie 2 (cf. COUPE 9).

U.S. 97 : substrat argileux-caillouteux très hydromorphe. Les avant-trous des pieux sont creusés en son sein, de même que les pieux y sont enfoncés.

U.S. 98 : creusement de l'avant-trou du pieu 117 ; profil irrégulier ; fond plat ; 1 = 0,80 m.

U.S. 99 : couronne argileuse participant au calage du pieu, mais qui a pu également faciliter son enfoncement.

U.S. 100 : creusement de l'avant-trou du pieu 118 sous la forme d'une cuvette évasée ; 1 = 0,60 m.

U.S. 101 : ceinture argileuse entourant le pieu 118 (cf. U.S. 99).

Bien que fortement perturbée par des structures modernes, telles que fossés et talus, une véritable construction, destinée à bloquer la chaussée, a été relevée (U.S. 73). Les travaux archéologiques n'ont pu en retenir que les restes d'une maçonnerie en pierres, mais il est bien évident qu'elle a pu être mieux élaborée, avec l'appoint de pièces de bois notamment. Cela a déjà été dit : elle est fosillisée aujourd'hui à l'endroit d'une rupture de pente bien marquée entre le versant de la vallée et le lit majeur de la Seiche lui-même. Cet emplacement coïncide avec le commencement d'une structure spécifique, dont les éléments encore conservés étaient des pieux de bois, et qui a pu s'ancrer sur la structure de blocage.

L' AMORCE D'UNE STRUCTURE DE FRANCHISSEMENT DE LA SEICHE (Figure 10)

L'organisation spatiale des pieux

De l'amont vers l'aval, et jusqu'à la rupture de pente, correspondant tout simplement à la limite de la basse terrasse de la vallée de la Seiche, d'abord accentuée par une structure antique particulière, puis fossilisée par une limite parcellaire ancienne, la chaussée de la voie 2 était maintenue, latéralement, par des poteaux de bois, mis en place tous les 3 m et assez peu profondément enfoncés dans les niveaux supérieurs du substrat (cf. coupe 9 : poteau 149) Par contre, à partir de la coupe 4, réalisée à quelques mètres en amont de la rupture de pente, la chaussée est encadrée par des pieux de bois profondément fichés dans le sol, toujours espacés les uns des autres de 3 m, mais dont les pointes, du fait de la présence de la nappe phréatique, ont été parfaitement conservées. Cette modification architecturale se poursuit vers l'ouest sur une longueur d'au moins 40 m, en fait jusqu'à la limite occidentale de nos travaux, et dans la direction de l'ouvrage actuel qui permet le passage de la rivière. Ce rythme de distribution des pieux est interrompu seulement par deux rangées (piles) de 8 pieux chacune, perpendiculaires à la voie et distantes l'une de l'autre de 5 m. 118 117

Figure 14 : Relevé de la coupe 10, montrant le positionnement et l'enfoncement des pieux 117 et 118 (secteur 3). S o -a 121' x 103 ÇoJ fosse de calage et position du p ® 3 © -a c<3 3 O>

120 104* O trace de pieu non conservé

maçonnerie de blocage de la chai m* • 11ÔV 1151 114 113 • • rangée 2 1 © 106 T-3n coupe 10 v v I 3 118 117 131 -0) I ^ niveaux de la voie 1 non reconnus V

V 125 1130* ,29v 127 1267 123 fïl !_J • rangée 1 coupe 6 L a O • 107 wr 124 S® JL) 108

3 G OC • 109 .2 0) -a 10 M m ©1,1 <>u 'S ligne nord J fossé de limite d'emprise de la voie antique (U.S.

Figure 10 : Plan de détail de la fouille du secteur 3, figurant l'ossature en bois bordant la chaussée de la voie antique et sa structure de blocage. Ainsi, ce sont 34 pieux qui ont été mis au jour à l'occasion du décapage de ce secteur 3. Ils sont tous en bois de chêne, c'est-à-dire une essence qui résiste bien à une double exposition eau/air et dont l'architecte romain Vitrute ventait les propriétés de conservation dans de pareilles circonstances. Près de la moitié d'entre eux participe, ou a pu participer, au maintien latéral de la chaussée sous la forme de deux lignes parallèles (lignes nord et sud), alors que les autres constituent les deux rangées de pieux perpendiculaires (piles 1 et 2) à l'axe longitudinal de la voie 2 (Photos 21, 22, 23, 24, 25, 26).

La mise en place des pieux

Les pieux de bordure possèdent systématiquement un avant-trou de positionnement et calage, d'une superficie proche du m2, de forme quadrangulaire ou circulaire. L'étude plus précise de leur mise en place (cf. coupes 6 et 10) montre parfaitement qu'ils ont été enfoncés à force : l'extrémité de la pointe dépasse en moyenne d'un mètre le fond de l'avant-trou, pour s'ancrer directement dans les niveaux argileux du substrat. Cela a d'ailleurs pu être facilité par la relative souplesse de ces derniers, dont les propriétés de rétractabilité sont bien évidemment mises à profit ensuite. Il semble même que le fond des avant-trous ait été rempli d'un sédiment argileux très plastique qui a pu assurer une certaine lubrification des pointes (cf. coupe 6 : U.S. 80 pour le pieu 127, par exemple). Dans l'ensemble, l'extrémité des pointes est peu émoussée, voire intacte ; seule celle du pieu 101 présente une brisure, probablement intervenue lors de l'enfoncement puisque le morceau de bois cassé (L = 0,30 m) a été retrouvé la pointe vers le haut et directement contre le pieu (Photos 31 et 32). Le calage des pieux est successivement assuré par les sédiments du substrat remanié, parfois par des pièces de bois parallépipédiques (pieux 120 et 122) (Photo 33) ou par une véritable couronne de copeaux de bois (pieux 120 et 130) (Photo 34), provenant peut-être des retouches sur les pointes effectuées sur place Ils sont distants les uns des autres de 3 m. Les deux lignes qu'ils constituent, quant à elles, sont précisément espacées de 9 m (les mesures étant prises à partir du centre des sections des pieux), c'est-à-dire une trentaine de pieds romains. Les deux rangées de pieux perpendiculaires à la voie s'organisent de façon similaire. A savoir, tout d'abord, deux lignes de 8 pieux, dont les deux premiers et les deux derniers de chaque file, soit côtés nord et sud, possèdent une fosse commune avec le poteau latéral le plus proche, en guise d'avant-trou de positionnement et calage (le cas est surtout remarquable pour les pieux 117, 118 et 119). Les pieux que l'on qualifiera de "centraux", ensuite, au nombre de quatre pour chaque rangée,ont été mis en place dans des avant-trous de plan rectangulaire, dont les plus grands côtés sont orientés selon l'axe longitudinal de la voie. La fouille a permis de noter que certains d'entre eux possédaient un pieu auxiliaire de taille plus réduite : c'est le cas notamment des pieux 115 et 124, mais il est probable aussi que les autres montraient la même association. Le façonnage des pieux (Figure 15)

L'étude morphologique de la trentaine de pieux conservés, et prélevés par nos soins, permet d'obtenir de précieux renseignements sur leur façonnage, mais aussi de noter certaines disparités qui trahissent une adaptation à des fonctions différentes. Les éléments en bois sont conservés sur une longueur moyenne de 1,50 m. La majeure partie d'entre eux correspond en fait à la seule pointe du pieu. Seuls les plus importants ou les plus profondément enfoncés possèdent encore une amorce de partie haute ; lorsque c'est le cas, elle est systématiquement équarrie. Tous les pieux ont été appointés. La majeure partie des pointes a été obtenue par un sciage en long très soigné et régulier, souvent jusqu'à son extrémité (Photos 36, 37, 38 et 39). Certaines d'entre elles conservent la marque de retouches réalisées à la hache, à la serpe ou à l'herminette (Photos 40, 41, 42 et 43). De plus, ces pointes ont subi un flambage systématique sur une longueur moyenne de 1 m, dans le but très probable de les indurer, afin qu'elles résistent mieux à leur enfoncement à force (Photo 35). Il n'est pas impossible non plus que certaines pointes aient fait l'objet d'un badigeonnage au goudron. Deux types de pointes très différents ont pu être relevés : il s'agit tout d'abord des pointes à facettes multiples (la pointe du pieu 105 possède une section octogonale), et ensuite des pointes biseautées (pieu 114). Les premières sont les plus longues (moyenne = 1,80 m), présentent un sciage souvent complet et correspondent systématiquement aux poteaux latéraux de la chaussée et des piles. Les secondes sont plus trappues (longueur moyenne = 1,50 m), tandis que leur biseau semble avoir été réalisé à la hache ; de plus, elles se retrouvent exclusivement au centre des rangées de pieux perpendiculaires à la voie.

Si l'on prend en compte les sections des parties hautes des pieux, mais également la longueur et le façonnage de leurs pointes, trois groupes se distinguent : - ceux qui bordent la chaussée au niveau de la rupture de pente et donc à l'endroit précis où une structure de blocage de cette chaussée a été mise en évidence (pieux 108 à 111, 132). Ce sont les plus imposants (section moyenne = 0,40 x 0,34 m) et les plus longs (2,10 m pour les pieux 109 et 110). Les pointes présentent un sciage complet. Leur rôle est double et primordial, puisqu'ils doivent assurer le maintien latéral de la chaussée, en même temps qu'ils prennent une part active à son blocage frontal. - ceux qui composent les deux rangées de pieux perpendiculaires à la voie, et plus particulièrement leurs poteaux "centraux" (pieux 113 à 116, 124 et 126 à 129). Leur section est nettement rectangulaire (moyenne = 0,40 x 0,30 m) et leur longueur également inférieure à celle de la catégorie précédente (moyenne = 1,50 m). Leur pointe est biseautée. Leur fonction est également double : bloquer la chaussée, en travers, à deux reprises, et probablement supporter la construction d'un passage en bois reliant les deux tronçons de la chaussée. - enfin, ceux qui reprennent, vers l'est, le rôle de maintien latéral de la chaussée (pieux 100 à 105 et 119 à 122). De section proche du carré (moyenne = 0,35 x 0,30 m), leur longueur conservée est en moyenne de 1,50 m. Les pointes sont plus fines et facettées. Leur fonction est simple et unique.

Mise à part la découverte d'une cheville en bois (L = 0,20 m ; d = 0,04 m), retrouvée dans la fosse de calage du pieu 102, et qui constitue un bien faible indice, nous ignorons totalement les modes d'assemblage des pièces de bois entre elles. De la même façon, aussi, les éléments concernant le tablier lui-même du pont, sont totalement absents. Figure 15 : Dessins comparatifs des deux types de pieux participant, soit au maintien latéral de la chaussée (pieu 105 à pointe facettée), soit à l'établissement d'une double rangée de pieux destinés au blocage frontal de cette même chaussée (pieu 114 à pointe biseautée). SECTEUR 4

DESCRIPTION DE LA VOIE MEDIEVALE TRANSVERSALE

Une voie transversale (F. 158) a été reconnue dans la partie la plus basse du site (Photo 44). Son niveau supérieur est apparu à environ 45 m N.G.F., c'est-à-dire au niveau actuel du flot de la rivière Seiche. Elle était masquée par près d'un mètre de colluvions et de remblais modernes. Son implantation a nécessité d'importants travaux d'aménagement du site dans la mesure où elle passe au travers de la chaussée antique. La fouille a permis, en effet, de constater que ses niveaux de circulation passaient très nettement au dessous de ceux-mêmes de la voie antique 1. Bien que marquant un tracé légèrement sinueux, elle possède une direction générale orientée nord-sud qui semble ne pas favoriser un raccordement à la structure de passage de la Seiche, dont l'emplacement est repris, aujourd'hui, par le Pont des Arches. Il semble plutôt qu'elle prenne la direction d'une zone de gués, située plus en aval, à environ 1 km au sud du bourg de Visseiche.

Elle se présente sous la forme d'une bande aménagée de 8 m de large, elle-même bordée sur son côté oriental par un petit fossé large de 0,50 m. Sa position en limite d'emprise des futurs travaux routiers a, par contre, empêché la reconnaissance d'une éventuelle structure de limite sur son côté occidental. Sa structure est relativement simple puisqu'elle correspond à une série de recharges simultanées ou successives, essentiellement composées de plaquettes de schiste, de cailloutis ou de petits blocs de quartz, disposées sur un hérisson de grosses pierres, provenant elles- mêmes d'une réutilisation probable de l'empierrement des voies antiques. Sa mise en évidence a, par ailleurs, été facilitée par la présence d'alluvions sableuses qui ont véritablement fossilisé les traces de ses dernières utilisations. Ainsi, nous avons reconnu une série d'ornières parallèles (Photo 45), occasionnées par des passages répétés de véhicules, et s'organisant de part et d'autre d'une sorte de terre-plein, exempt, quant à lui, de toute trace de roues. Le côté oriental de cette route se caractérise par une multitude d'ornières, toutes parallèles, et même jointives à l'aplomb d'une véritable fondrière (Photo 46). Sa chronologie précise est difficile à établir. Pourtant la découverte de plusieurs éléments mobiliers dans le comblement des ornières laisse penser qu'il peut s'agir d'un chemin médiéval. Il s'agit d'une trentaine de fers à mulets (diamètre moyen = 0,10 m) et surtout d'une cuillère en bronze dont le manche offre un décor en torsade.

L'intérêt principal de cette découverte réside dans le fait qu'elle prend corps dans l'organisation des paysages médiévaux du bassin moyen de la Seiche, en assurant notamment une liaison entre les villages deVisseiche, Moutiers et La Guerche. SYNTHESE

BILAN DES TRAVAUX REALISES SUR LE SITE DE LA BASSE-CHAUSSEE A VISSEICHE

Plusieurs facteurs historiques et humains peuvent expliquer l'abandon, puis la fossilisation, de la route antique Rennes-Angers après le passage du bourg de Visseiche, en direction du sud-est. Bien qu'encore difficilement discernables, ils sont probablement intervenus au cours du Moyen Age, suite à la disparition d'un pouvoir central et surtout la création de centres d'habitat le long de la vallée de la Seiche reliés entre eux par de nouveaux chemins. Ces derniers ont, par voie de conséquence, rendu caduque un important tronçon de la voie gallo-romaine. En tout état de cause, cette mutation profonde est directement à l'origine des dernières découvertes archéologiques réalisées à la Basse Chaussée. Même limitée à une largeur d'emprise de travaux souvent inférieure à 20 m, la fouille a permis de déceler une installation humaine antérieure à la construction de la voie : il s'agit essentiellement de la portion d'un enclos probablement quadrangulaire (F. 157), peu marqué dans le substrat gravilloneux (U.S. 19 et 20) et n'ayant livré quasiment aucun mobilier, si ce n'est de menus fragments de poterie, éventuellement attribuables à la Protohistoire. Cette présence n'est guère surprenante dans la mesure où elle a été reconnue sur les rives de la Seiche, dont les récentes campagne de prospection aérienne ont démontré le rôle pionnier en matière de peuplement de la partie orientale de l'Armorique. Bien évidemment, l'élément essentiel de la fouille réside dans la mise au jour d'un tronçon de voie antique, spécialement aménagé pour permettre le franchissement d'une rivière et de sa vallée peu encaissée. Cette voie a fait l'objet de deux phases de construction. La première, qui ne semble pas, a priori, succéder à un chemin antérieur, est surtout remarquable par sa fondation en bois, alliant poutres de bordure et lit de chevrons au centre de la voie. Les limites spatiales de la fouille n'ont pas permis d'identifier une quelconque structure de franchissement s'y rapportant à l'approche du cours d'eau ; pourtant le rehaussement et la remise à niveau progressive de ses remblais laisse penser qu'elle a pu se tenir plus en aval, sous une forme que nous ignorons totalement, mais en excluant cependant l'hypothèse du gué, pour les raisons architecturales que nous venons d'énoncer. La seconde, bien que réoccupant précisément l'emprise de cette dernière, offre un caractère monumental. Elle est soutenue, en effet, par une véritable oeuvre de charpenterie, alliant poutres entrecroisées et poteaux verticaux. Cette construction assure à sa bande de circulation, tout à la fois, solidité et mise hors eaux lors de la traversée de la vallée de la Seiche. De plus, il semble que cette chàussée soit ponctuée, dès l'accès au lit majeur de la rivière, par des trouées (une seule a été reconnue) parfaitement structurées et pouvant tenir le rôle d'orifice de crues, c'est-à-dire de passages obligés pour l'eau, réduisant d'autant sa poussée latérale sur la digue supportant la voie. La route s'accommode de cette interruption par l'édification d'un probable pont en bois, soutenu par les deux piles de pieux perpendiculaires à l'axe antique. Quant au franchissement de la rivière lui-même, force est de reconnaître que nous en ignorons totalement la forme ; le rehaussement progressif du remblai construit laisse seulement augurer d'une structure spécifique, dont il faudrait peut-être rechercher les traces au niveau des fondations de l'actuel Pont des Arches.

Par ailleurs, une série de prélèvements micromorphologiques a été effectuée sur plusieurs niveaux des deux voies antiques successives. Ils devraient permettre, notamment, de connaître la constitution exacte et les modes de construction de la chappe argileuse contenant plusieurs niveaux de fascines (U.S. 5) formant la véritable fondation de la voie 2. Les travaux de Mlle Anne GEBHARDT, micromorphologue à l'antenne A.F.A.N. Centre- Nord, devraient également trancher la question de la nature de la fréquentation des bermes bordant la chaussée de la voie 2, et peut-être confirmer ce qui a été vu lors de la fouille : à savoir une série d'impacts de pas de bovms, encadrée par des traces d'ornières parallèles. .

Bien que beaucoup moins spectaculaire que les vestiges antiques, la voie transversale et postérieure, découverte dans la partie la plus basse du site, scelle pourtant un état de destruction de la chaussée en la traversant littéralement, en même temps qu'elle atteste vraisemblablement de l'impraticabilité de la structure de franchissement de la rivière.Elle a pu se diriger, effectivement, vers la zone des gués du Vieux Moulin, située à 1 km en aval. De surcroît, elle trouve tout son sens avec la recomposition de la carte géographique locale pour la période médiévale. Elle semble avoir précédé la route départementale actuelle qui relie entre eux, des villages occupés dès le haut Moyen Age : Visseiche, bien sûr, mais également Moutiers et La Guerche, tous situés le long du cours de la Seiche. De manière indirecte, enfin, son positionnement topographique dans le lit majeur de la rivière, pratiquement au niveau supérieur du flot normal actuel, fournit des éléments concernant le climat de l'époque médiévale. Sa construction soignée prouve qu'elle avait été programmée pour assurer un cheminement durable, non perturbé par les crues saisonnières.

ESSAI DE COMPARAISON AVEC D'AUTRES STRUCTURES DE FRANCHISSEMENT DE COURS D'EAU

Les manuels consacrés aux techniques de construction romaine regorgent de références à des ouvrages d'art destinés au franchissement des cours d'eau ou de vallées très encaissées. Ces derniers se retrouvaient régulièrement dans les parties méridionale et orientale de l'Empire romain et correpondaient presqu'exclusivement à des constructions en pierres. Dans la partie septentrionale de l'Empire, les obstacles que constituaient les plus grands fleuves, comme le Rhin ou la Moselle, étaient également enjambés par de grands ponts dont les piles maçonnées prenaient appui sur des fondations de pieux en bois. Quant aux références à des ponts antiques construits entièrement en bois, elles sont beaucoup plus rares, et concernent en fait des recherches archéologiques récentes. Nous pouvons en citer trois : le pont romain d'Aldwinvle, Northamptonshire, en Angleterre (JACKSON, AMBROSE, 1976) ; les ponts romains en bois de Brognard, Doubs (GIRARDCLOS, LAMBERT, 1995), ainsi que celui d'Angers, fouillé par Yves CADOU depuis 1989 (comunication personnelle).

L'ouvrage de franchissement de la Seiche à Visseiche peut être qualifié de mixte, dans la mesure où il associe une structure de voie classique maintenue par une chaussée, et un petit pont de bois reliant deux parties de cette digue. Cette particularité architecturale constitue assurément l'originalité de nos recherches. L'intérêt de l'étude du site de la Basse Chaussée réside également dans le fait qu'il s'agit d'une fouille d'une relative grande envergure qui aura permis d'observer les stades transitoires de l'ouvrage, entre les niveaux des simples recharges de la voie, vers l'amont, et l'abord d'une structure de franchissement plus spécifique, vers l'aval. Même si les exemples de voies antiques traversant des zones marécageuses, et nécessitant donc un aménagement particulier sont relativement nombreux (CHEVALLIER, 1972, p. 98-100), leur degré de finition n'atteint toutefois pas celui de Visseiche. De même, la complexité de construction de l'ossature bois de la chaussée ne semble égalée que par un simple tronçon d'une voie urbaine du Mans (POULI, 1989). Par contre, le recours à des éléments de bois, ouvragés ou non (fascines, poutres), pour la traversée des milieux humides, remonte à la Préhistoire. C'est ce qu'ont parfaitement démontré des recherches archéologiques récentes, réalisées dans les tourbières d'Irlande, mettant en évidence uen impressionnante série de "trackways", véritables chemins en bois (RAFTERY, 1990).

Enfin, le principal intérêt de la fouille de la Basse Chaussée aura été de cumuler les données architecturales complexes et variées concernant l'aménagement d'une chaussée antique, en même temps que les précieux éléments de datation de sa construction. Ceux-ci seront rendus possibles grâce une étude dendrochronologique des bois gorgés d'eau de Visseiche. En effet, un prélèvement systématique a été effectué sur chacun des pieux de bois, en majorité parfaitement conservés ; soit une trentaine de plaquettes qui seront confiées au Laboratoire de Chrono-Ecologie de la Faculté des Sciences de Besançon. A terme, ces travaux devraient permettre également de revitaliser la recherche sur les voies antiques en Bretagne, malheureusement stoppée, le plus souvent, au stade des informations glanées par les érudits du siècle dernier. A cet égard, les informations archéologiques concernant la voie Rennes-Angers sont désormais suffisantes pour offrir une importante communication à la communauté scientifique. GLOSSAIRE

Agger : important remblai de terre plusieurs fois rechargé et destiné au support d'une route ; cf. chaussée. Il assure le maintien du chemin hors d'eau en cas d'inondation.

Ager publicus : emprise publique d'une voie, comprenant la bande de roulement, des bermes éventuelles, ainsi que les fossés de bordure, servant autant de limites qu'à faciliter l'écoulement des eaux de pluie.

Allée latérale : cf. via terrana et berme. Chemin de construction sommaire, destiné à la circulation des piétons, cavaliers et troupeaux.

Appointage : action de tailler en pointe. Les pieux de bois, conservés dans la partie basse du site de la Basse Chaussée à Visseiche ont été systématiquement appointés, ceci pour faciliter leur enfoncement dans le substrat.

Battre les pieux : enfoncer les pieux (peut-être à la sonnette, c'est-à-dire un engin formé d'un échafaudage élevé servant à la manoeuvre du pilon de choc).

Berme : par définition, chemin laissé entre une levée et le bord d'un canal ou d'un fossé. Par extension, le terme est souvent employé dans le sens de large(s) fossé(s) ou de chemin(s) parallèle(s), bordant une route antique empierrée. Il semble bien qu'elle corresponde à une via terrana, c'est-à-dire un complément à la via glarea strata, et destinée plutôt au passage de troupeaux, cavaliers, ou transports non prioritaires, par rapport aux légions ou à la poste, par exemple. Lors de ses survols aériens à basse altitude de la Picardie, Roger Agache a pu en mettre plusieurs en évidence, sans toutefois leur attribuer une fonction précise. L'intérêt de la fouille de Visseiche est d'avoir pu identifier ce type d'aménagement et de confirmer son utilisation. Chaussée : 1 ) élévation de terre servant à retenir l'eau, c'est-à-dire une digue, une levée ou un remblai. 2) levée de terre, talus servant de chemin - c'est bien évidemment ce dernier sens que nous retiendrons, parce qu'en accord avec l'étymologie du mot d'origine latine via calceata (voie chaussée). Quant à la partie principale et médiane d'une voie publique, nous lui attribuerons simplement les termes de route, rue, ou de voie.

Coudée : mesure ancienne d'une longueur de 0,50 m.

Culée : massif de maçonnerie destiné à contenir la poussée d'un arc, d'une arche, d'une voûte ; butée d'un pont. Sur le site de Visseiche, la structure maçonnée (U.S. 73) associée à la rangée 1 de pieux, peut y être assimilée

Fascine : du latin fascina ou fascis (fardeau, fagot, faix), fagot serré de branchages, employé dans les travaux de terrassement, de fortification ou d'hydraulique. Sur le site de Visseiche, l'U.S. 5 comporte plusieurs niveaux de fascines, destinés à asseoir les remblais supérieurs de la chaussée. Il s'agit d'une structure de bois formant "raquette" qui assure le fondement de la chaussée.

Flambage : action de flamber, de passer à la flamme. Les pieux de Visseiche ont été flambés dans le but de durcir leur pointe et de faciliter leur enfoncement.

Hérisson : couche de fondation formée de gros blocs posés de chant. C'est le terme moderne équivalent de stalumen.

Lieue gauloise : distance comprise entre 2200 et 2475 m.

Limes : équivalent à l'agger, c'est-à-dire un important remblai de terre plusieurs fois rechargé, destiné à supporter la voie ; également cf. chaussée.

Mille romain : correspond à une distance de 1480 m (équivalent à l'origine de 1000 pas).

Nucleus : dernière strate de la route assez peu uniforme ; revêtement souvent argilo-sableux dans lequel sont noyés galets et gravillons.

Orifice de crues : extrémités d'un pont servant d'exutoire de secours au moment des crues du cours d'eau, assurant en fait la préservation de l'ouvrage. Les deux rangées de pieux perpendiculaires à la chaussée de Visseiche ont pu assurer ce rôle.

Palée : rang de pieux fichés fichés en terre pour soutenir un ouvrage en terre ou maçonné, formant une digue. Deux palées ont été mises au jour à Visseiche (rangées 1 et 2), et leur rôle consiste effectivement à retenir et arrêter la chaussée ; cf. pile.

Pas (du latin passus) : mesure correspondant en réalité à un double-pas, soit 1,48 m (= 5 pieds).

Pile : pilier de maçonnerie soutenant les arches d'un pont. Par extension, les deux rangées de pieux perpendiculaires à la chaussée peuvent considérées comme étant des piles.

Pied romain : distance équivalente à 0,296 m

Poutre : grosse pièce de bois équarrie servant de support. Radier : revêtement, plateforme (de charpente, de maçonnerie) couvrant le sol, et servant de fondation. L'U.S. 62 (niveau de solives), ainsi que l'empierrement de l'U.S. 9 (voie 1) peuvent être considérés comme des radiers, c'est-à-dire une véritable semelle ou assise.

Rudus : noyau inerte et perméable, destiné à combler les interstices superficiels du siatumen. Il est le plus souvent constitué d'un mélange de sable, d'argile, de galets ou de gravillons compactés (correspond à l'U.S. 2 de Visseiche). Peut être disposé selon un profil cintré.

Solive : pièce de charpente qui s'appuie sur les poutres et qui sert à fixer en dessus les planches du plancher, en dessous, les lattes du plafond. Sur le site de la Basse-Chaussée à Visseiche, nous avons choisi ce terme dans le sens de petites poutres parallèles (cf. U.S. 62).

Summum dorsum : arête de la voie légèrement surélevée, permettant ainsi l'écoulement des eaux de pluie. Cette particularité architecturale n'a pas été relevée à Visseiche.

Statumen : hérisson de cailloux destiné à densifier le sol tout en évitant les retenues d'eau d'infiltration, disposé sur un sol naturel aplani ou creusé en large tranchée (correspond à l'U.S. 3 de visseiche). L'aspect du statumen destiné au drainage se caractérise par l'absence de tout liant.

Tablier : plateforme qui constitue le plancher d'un pont.

Travée : portion de voûte, de comble, de pont, comprise entre deux points d'appui (colonnes, piles, piliers).

Traverse : barre ou pièce rigide, disposée en travers, servant à assembler ou consolider des montants.

Via glarea strata : route constituée de petits matériaux (c'est le cas de Visseiche).

Via lapide strata : route pavée ou dallée. La plus célèbre d'entre elles est bien sûr la Via Appia, aménagée à l'entrée de Rome ; mais nous en connaissons certaines portions aussi, jusqu'en Bretagne, et plus précisément à Langon, avant le passage à gué de la Vilaine.

Via publica : importante voie, au statut particulier, favorisant notamment le passage des troupes ou du transport de courrier.

Via terrana : allée latérale présentant une sédimentation différente de celle de la bande de roulement, souvent constituée d'une succession de niveaux terreux ou sableux. Les niveaux de l'U.S. 36 de Visseiche correspondent assez bien à cette définition. BIBLIOGRAPHIE

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Les voie romaines, Dossier spécial de "Préhistoire et Archéologie", n° 40, mars 1982, p. 21- 36. ANNEXE

Photographies Photo 1 : vue aérienne du site du franchissement de la seiche par l'actuelle R.D. 463, entre le bourg de Visseiche (vers la droite) et le hameau de la Basse-Chaussée (à gauche).

Photo 2 : cliché d'une partie du tableau d'assemblage du cadastre napoléonien de la commune de Visseiche (1827), montrant la voie antique, c'est-à-dire l'actuelle route de Rennes, traverser le bourg de Visseiche et dont le tracé se prolonge en ligne droite au delà de la Seiche, dans un espace délimité par deux chemins parallèles. Photo 3 : cliché d'un détail de la section C du cadastre napoléonien de Visseiche (1827), montrant la fossilisation de la chaussée de la voie antique Rennes-Angers, entre les deux chemins qui encadrent les hameaux de la Basse et de la Haute-Chaussée. Alors que venant de la Guerche, à l'est, le tracé de la R.D. 463, qui a repris celui d'une voie postérieure, peut-être médiévale, épouse parfaitement le cours de la Seiche jusqu'à l'abord du Pont des Arches qui enjambe la Seiche. Photo 4 : vue de face d'une portion de la coupe 1, au centre de la chaussée, montrant notamment la voie 1 (U.S. 9), la chappe argileuse (U.S. 5) et le hérisson de pierres (U.S. 3) de la voie 2. Photo 4a : Vue d'ensemble de la coupe 1, indiquant les différents niveaux de constitution de la chaussée. Photo 5 : vue générale de la fouille en escalier de la chaussée antique (secteur 1), montrant successivement les recharges de la bande de circulation (U.S. 1), le hérisson de pierres (U.S. 3), la chappe argileuse avec niveaux de fascines (U.S. 5) et la trace d'une poutre transversale (F. 70). Photo 6 : vue de détail du hérisson de pierres (U.S. 3) de la chaussée de la voie 2, et négatif d'une poutre transversale (F. 56) bloquée dans la masse des pierres par deux véritables parements. Photo 7 : vue de dessus de la chappe argileuse (U.S. 5) de la voie 2 et d'un ensemble de fascines qu'elle englobe. Noter, au premier plan, le niveau de pose de la poutre transversale 70.

Photo 8 : vue de détail de la coupe 1 montrant une masse d'argile plastique de couleur jaune et de section quadrangulaire, correspondant à la position d'une poutre de bordure de la voie 1 (U.S. 22). Photo 9 : vue de la moitié sud de la coupe 2 montrant les U.S. 3 et 5 de la voie 2, l'U.S. 9 constituant les niveaux de circulation de la voie 1, ainsi qu'un niveau de solives matérialisées par des traces parallèles (U.S. 62), formant un véritable support pour le premier chemin.

Photo 10 : vue de détail des solives de l'U.S. 62 (bandes d'argile plastique de couleur jaune). Photo 11 : vue de l'aire de décapage du secteur 2 (côté nord), montrant les calages des poteaux latéraux retenant la chaussée de la voie 2.

Photo 12 : vue oblique de poteaux latéraux, mis au jour sur le côté sud du secteur 2, retenant la chaussée de la voie 2 (poteaux 147, 146 et 145). Photo 13 : vue de détail du poteau latéral 147, montrant les limites de sa fosse de calage, les sédiments de couleur grise et les blocs de pierres de calage, et enfin la trace rectangulaire de couleur jaune du poteau lui-même, qui, à l'origine, était parfaitement équarri (dimensions probables : L = 0,42 m ; 1 = 0,32 m). Photo 14 : vue du côté nord de la chaussée, montrant la trace du poteau 73 et son calage, ainsi que le négatif de la poutre transversale 56 qui venait s'y raccorder.

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Photo 15 : vue latérale (côté nord) de la chaussée, montrant la base de la poutre longitudinale de la voie 2 (U.S. 7), et la poutre de bordure de la voie 1 (U.S. 22) (masse d'argile jaune, allongée et anguleuse, recoupée par les calages de pierres des poteaux latéraux 74 et 75 appartenant, quant à eux, à la voie 2. Photo 16 : vue de dessus des systèmes successifs de bordure, de la voie 1, puis de la chaussée de la voie 2, sous la forme de poutres en bois, posées à plat et dont la trace est conservée par des bandes d'argile jaune plastique. Photo 17 : vue oblique du sommet de l'U.S. 1 de la chaussée de la voie 2, montrant deux bandes parallèles de gravillons blancs, espacées de 3 m, effondrées et conservées à l'aplomb de poutres transversales en bois détruites (poutres 53 et 54).

Photo 18 : détail de la bande gravillonneuse effondrée à l'aplomb de la poutre transversale 54 détruite. Photo 19 : vue de dessus d'un périmètre de fouille fine à l'aplomb de l'U.S. 36, correspondant à une succession de recharges et/ou lits sableux, mise en évidence sur le côté sud de la chaussée et pouvant appartenir à l'aménagement d'une berme destinée au passage de troupeaux notamment. Le cliché montre une série de fines ornières parallèles et des perturba tions dans un lit sableux probablement occasionnées par des piétinements de bovins.

Photo 20 : vue de détail des traces de piétinements de bovins, conservées dans un lit sableux de l'U.S. 36. Photo 21 : vue d'ensemble du secteur 3 (de l'est vers l'ouest), avec les pieux de bois fichés dans le sous-sol, appartenant aux deux lignes de poteaux latéraux et deux rangées perpendiculaires à l'axe de la voie. Dans le prolongement : l'actuel Pont des Arches qui permet le franchissement de la Seiche, et la route de Rennes. Photo 22 : vue d'ensemble du chantier de fouilles (de l'ouest vers l'est), montrant, au premier plan, les pieux de bordure et de blocage de la chaussée, et au second, l'aire de décapage du secteur 2, ainsi que la zone de fouille du secteur 1. Photo 23 : détail de la ligne nord des poteaux bordant la chaussée, (au premier plan : poteau 110). photo 24 : vue de la rangée (2) de pieux, perpendiculaire à la voie, (au premier plan : poteau 105). Photo 25 : vue montrant les travaux préparatoires de l'arrachage des pieux de la rangée 2, (au premier plan : poteau 118). Photo 26 : vue oblique des rangées de pieux 1 et 2 (piles), perpendiculaires à l'axe de la voie, participant au blocage de la chaussée, et permettant aussi l'aménagement d'un probable "orifice de crues". Photo 27 : vue de la rangée de pieux 1, montrant les fosses de calage et leur positionnement contre la structure maçonnée en pierres (U.S. 73). Photo 28 : vue de la structure de blocage de la chaussée : pieux appartenant à la rangée 1, au premier plan, et maçonnerie en pierres (U.S. 73), au second plan.

Photo 29 : détail de la structure de blocage de la chaussée : poteau 127, au premier plan, et maçonnerie en pierres (U.S. 73), au second plan. Photo 30 : vue verticale du poteau 127, et de la trace d'un poteau auxiliaire, appartenant à la rangée 1. Photo 31 : détail de la brisure de la pointe du poteau 101, intervenue lors de son enfoncement. Photo 32 : détail et confirmation de la brisure du poteau 101, après son extraction. Photo 33 : vue du poteau 122 et de la pièce de bois qui participe à son calage.

Photo 34 : vue du poteau 120, et de son calage, sous la forme d'une couronne de copeaux de bois. Photo 35 : vue d'un pieu après son extraction, montrant la zone de flambage de la pointe. Photo 36 : vue de la pointe du poteau 105, après extraction et nettoyage. La limite supérieure du flambage est visible. Photo 37 : détail de la pointe facettée du poteau 105 et de son façonnage (sciage, flambage).

Photo 38 : détail du façonnage du poteau 105 (traces de sciage et retouches à la serpe ou à l'herminette). Photo 39 : vue de la pointe sciée et facettée du poteau 102. La trace du flambage est bien visible. Photo 41 : vue de la pointe du poteau 114. Photo 43 : détail des retouches réalisées à la hache sur la pointe du poteau 114. Photo 44 : vue d'ensemble du secteur 4, révélant une voie transversale postérieure à la voie antique (F. 158). Noter que son tracé a pu être repris par l'actuelle R.D. 463 qui relie La Guerche à Visseiche, en longeant la vallée de la Seiche. Photo 45 : détail d'une trace de charoi sur la voie tranversale (F. 158), conservée sous la forme de deux ornières parallèles et distantes, l'une de l'autre, d'environ 1,20 m. Photo 46 : détail d'une fondrière sur le côté sud de la voie transversale, dans laquelle se sont fossilisées des ornières multiples et jointives. :,J v IIf rW£ :M >• s > i phI WmfmffI» ® l S «lïIàsii S m 1smgm VISSEICHE (ille et Vilaine)

Rapport d'analyse micromorphologique

Anne GEBHARDT Géomorphologue

Ingénieur A FAN / Rattachée à l'UMR 153 du CNRS

Août 1995 VISSEICHE Cille et Vilaine)

1 - Inventaire des prélèvements : A l'occasion de la campagne de fouille 1995 du site de Visseiche (111e et Vilaine), des formes sédimentaires curieuses ont été observées en bordure de la voie romaine.

Ce type de forme sédimentaire peut-être naturel, favorisé par des mouvements intrinsèques du sol liés à des phénomènes d'origine périglaciaires. Mais la position stratigraphique et chronologique de ces niveaux exclue cette hypothèse. La seconde hypothèse, plus en concordance avec la réalité géologique et archéologique, est celle de phénomènes de piétinements en milieu boueux, par du bétail tractant (certaines formes en V faisaient penser à des ornières).

La prescription d'un décapage en plan du niveau concerné, ne pouvait être assurée pour vérification au moment de la visite du géologue, ni promise avant la fin de la fouille. Trois prélèvements on donc été effectués en vue d'une étude micromorphologique de ces figures sédimentaires.

2 - Description macroscopique du profil :

Ces formes sédimentaires sont des involutions de sédiment grossier (sable) / fin (limons) dans un sédiment encaissant respectivement fin (limons) / grossier (sable). Ces involutions présentaient une forte oxydation dans leur partie grossière, soulignées par un niveau argileux réduits. Ces involutions sont associés à un niveau de sables grossier très oxydés, rechargés sur les limons jaunes. cm

Limon jaune

" Lentille de sable grossier, oxydé

Sable grossier, très oxydé avec fragments d'arqile et limon jaune

Involutions du sédiment Limon jaune

Colluvion, dépôt lenticulaire, traces d'oxydation Zone réduite, argiles fines, traces d'oxydation 100 --

' Limite de sondage

3 - Analyse micromorphologique : 3-1 - Intérêt de la méthode : La micromorphologie est l'étude au microscope polarisant de sédiments meubles non perturbés, prélevés en blocs orientés.

Elle permet la reconnaissance d'un certain nombre de traits, sédimentaires, pédologiques, et anthropiques qui caractérisent le support naturel, son degré d'évolution pédologique et le type de perturbation anthropique qui l'affectent. Ceci vise à mieux comprendre l'impact de l'homme sur son environnement aussi bien au niveau de l'organisation domestique de l'habitat, que des transformations liées à la mise en valeur agricole des espaces environnants (Courty et al 1990). Pour ce dernier cas, il peut être mis en évidence des traits directement liés à la mise en culture d'un champ, à condition que celui-ci soit conservé è l'abri des perturbations agricoles modernes, c. à d. enterré sous un monument, une structure archéologique ou une épaisseur suffisante de sédiments (Gebhardt, 1992).

Protocole Une fois prélevés, les échantillons sont séchés puis indurés par- imprégnation sous vide dans une résine polyester. Puis ils sont découpés en plaquettes et amincis jusqu'à 25pm pour permettre leur observation au microscope polarisant (Courty et al,, 1987). Les lames minces sont fabriquées à l'Institut de Géologie de Gand (Belgique), par le Laboratoire de Minéralogie, Pétrologie et Micropédologie dirigé par Mr le Prof. Stoops. La description micromorphologique est effectuée selon la nomenclature internationnale (Bullock et al, 1985) adaptée au français par G. Stoops (1986).

3-2 - Résultats micromorphologiques : 3-2-1. Lame 1 - La microstructure est particulaire. La pédalité est faible La porosité, plutôt fermée, est formée de chambres, non connectées, légèrement polyconcaves.

- Les composants : La fraction minérale grossière est composée d'éléments grossiers (1 à 2,5 mm de diamètre), subangulaires, de schistes, quartzites et grès ; de sables quartzeux (0,5mm) et de silts quartzeux (25p.m). Ces trois fractions sont soit mélangées soit bien séparées en masses homogènes. La fraction fine est argileuse, irrégulièrement répartie, de forme réticulée, de distribution chitonique dans les zones sableuses, géfurique dans les parties plus limoneuses, et de bonne biréfringence. La fraction organique est peu présente : quelques rares phytolithes. On observe un amas blanchâtre, arrondis, isotrope en lumière polarisée.

- Les traits micromorphologiques Les traits texturaux sont abondants. Ce sont des revêtements argileux qui sont soit brun poussiéreux et non Iités, soit orangés, limpides et 1 ités. On observes de nombreuses intercalations très poussiéreuses. Quelques imprégnations ferrugineuses.

3-2-2. Lame 2 - La microstructure et les composants sont les mêrrjes que pour la lame précédente. - Les traits micromorphologiques Les traits texturaux sont des revêtements argileux poussiéreux grossiers, bruns, non lités, bien orientés, qui alternent parfois avec des revêtements argileux limpides orangés, orientés. Ségrégation d'argile avec tassement et fracturation de surface (alternance sec/humide), et inclusions de grains de sables dans la croûte. Quelques imprégnations ferrugineuses.

3-2-3. Lame 3 - La microstructure : Porosité fissurale, et chambres parfois effondrée (bord polyconcaves). - Les composants minéraux sont identiques à la lame 1. Il y a quelques phytolithes. - Les traits micromorphologiques Les traits texturaux sont des accumulations argileuses très poussiéreuses, et des intercalations interconnectées. En certains endroits de la lame, les intercallations marquent de franches involutions et la porosité, qui suit ces involutions est revêtue d'argiles très poussiéreuses. On observe des alternances silt/sable fin. On observe un terrier de vers de terre. Il y a quelques imprégnations ferrrugineuses le long de la porosité.

4 - Interprétation

L'aspect compact de la microstructure (porosité concave, fermée, non connectée, (fig. 1) montre un fort tassement du sédiment. L'homogénéisation partielle des composant grossiers et fins, sous la forme de belles involutions (fig.2) atteste leur mélange dans des conditions plastiques et humides. L'aspect humide est confirmé par les quelques imprégnations ferrugineuses (fig.3). Le litage des composants minéraux (alternance fin/grossier) montre une diversité de leurs apports qui peut s'expliquer par une sédimentation en flaque d'eau boueuse (succession grossier/fin du bas vers le haut). Par endroit, ces successions se dessèchent et forment des croûtes qui se fendillent (fig.4). Ceci montre un assèchement temporaire de ces flaques. Des traces de vers de terre attestent un milieu plutôt sec, au pH neutre et riche en matière organique. L'amas blanchâtre, qui peut être interprété comme un coprolithe et le phytolithes sont les seules reliques organiques observables.

Tous ces éléments convergent vers la présence d'un milieu temporairement humide et boueux, qui a subit des mélanges de superficiels et par pression. La répartition linéaire de ces traits sur le site (fouille en plan du niveau), associée è la mise en évidence de traces de sabots de bovidés et de charettes (fig.5 et 6), nous permet d'aller plus loin dans l'interprétation des ces figures micro-sédimentaires : ces dernières correspondent au passage d'attelages sur un chemin humide.

La fouille en plan, préconisée par le géologue, a permis de diagnostiquer un chemin avant l'analyse micromorphologique. Les lames minces n'on néanmoins pas été effectuées inutilement. Elles constituent un solide référentiel pour l'interprétation de ce type de traits micromorphologique suceptibles d'être rencontrés sur d'autres sites, mais plus difficiles à interpréter sur le terrain.

5- Conclusion

Ce travail a permis la mise en évidence d'un chemin rudirnentaire apparement parallèle à la voie romaine. La contemporanéïté des deux voies, ou la déviation après abandon de la voie antique restent toutefois encore à prouver.

Ce travail est un exemple qui montre l'aide qu'un géologue/pédologue peut apporter è l'interprétation de structures, parfois difficiles à interpréter sur une base archéologique. BIBLIOGRAPHIE

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Argilane : dépôt dans les vides, d'argiles fines ou grossières. Agricutane : dépôt d'argiles grossières poussiéreuses, mises en évidence dans les sols cultivés actuels. Dan3 un cadre archéologique, il peut être lié è l'exploitation agricole ancienne du site. Biréfringence : propriété que possèdent certains minéraux à dédoubler un rayon lumineux incident en deux rayons réfractés orthogonaux. Au microscope, appliquée au fond matriciel, elle se traduit par un aspect tacheté ou réticulé selon le mode d'orientation des particules. Chambre : cavité fermée irrégulière. Chitonique : entoure les éléments du squelette en une fine pellicule. Couleur : les couleurs sont décrites d'après l'édition japonaise de la "Stâixferàsûïïc&îorct&rt '.' Diatomée : organisme unicellulaire aquatique formé de deux valves de nature siliceuse. Empou33ièrement : degré de pureté des argilanes. Leur aspect poussiéreux est souvent attribué à des poussières charbonneuses. Enaulique : la matrice est agrégée, et ne rempli pas totalement les interstices entre les éléments d'un squelette grossier. Géfurique : les éléments grossiers sont liés par des amas de fraction fine. Intercalation : accumulation argilo-silteuses non liées aux vides. LN/LP : abréviations employées selon le mode d'utilisation du microscope à transmission ; on note LN pour Lumière Naturelle, LP pour Lumière Polarisée. Masse, matrice, fond matriciel : terme général désignant la fraction inférieure à 0,05 rnm (50um) qui compose le matériel de base observé en lame mince. Monique : la matrice est inexistante. Microstructure : structure du sol observée 8 un grossissement d'au moins 5x. Micrite : cristallisation de cristaux de calcite inférieurs à 10.um. Papule : fragment de revêtement argileux fin et limpide remanié, provenant de l'horizon pédologique d'accumulation d'argile (horizon Bt). Pédalité : mode d'agencement des agrégats des particules de sol ; elle est bien développée lorsque les aggrégats sont totalement entourés de vide. Pellet : déjection de la microfaune du sol. Phgtolithe : squelette en silice amorphe de certaines plantes. Porphgrique : les éléments grossiers sont totalement entourés de masse. Squelette : fraction grossière du sédiment Sparite : cristalisation de cristaux de calcite supérieurs è SO.um. Trait : unité de fabrique bien distinguable du matériel adjacent et défini par une différence de concentration en un ou plusieurs composants (ex.: fraction granulométrique, matière organique, composants chimiques, cristallisation, etc.. ) r*

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Photo 5 • Traces de sabots de bovidés encadre«par des ornières de h a r ette s.. v u e d'e n s e rn b ! e

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Photo 6 : Trace de sabot de bovidé, détail Laboratoire de Chrono-Ecologie DENDROCHRONOLOGIE

N Etude dendrochronologique de bois provenant du franchissement antique situé à La Chaussée Bourg de VISSEICHE (35) j

LAVIER Catherine PERRAULT Christophe Mai 1998

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H' ' 'l U — i w œ u z< Hh m cKôîxii Q Unité Mixte de Recherches 6565 du emple! jourd'b ^ rnmpr t m La > U.F.R. des Sciences et Techniques - 16 Route de Gray - 25 030 BESANÇON cedex -jdj Z DENDROCHRONOLOGIE : (33) 0 - 381 66 62 81 ^ DIRECTION: (33) 0- 381 66 62 55 -FAX: (33) 0- 381 66 65 68 CENTRE NATIONAL

î DE LA RECHERCHE UNIVERSITÉ DE # SCIENTIFIQUE FRANCHE-COMTÉ (BESANÇON) UNITÉ MIXTE DE RECHERCHE N° 6

Laboratoire de chrono-écologie Equipe de recherche n°35du Centre de Recherches Archéologiques Catherine LAVIERf C.N.R.S.) Christophe PERRAULTf doctorant, C.N.R.S.)

DENDROCHRONOLOGIE : (33) -0- 381 66 62 81 Télécopie : (33) -0- 381 66 65 68 Courriel : [email protected]

Analyse dendrochronologique de bois prélevés dans le secteur de La Chaussée à VISSEICHE (35)

Mai 1998

Une trentaine de tranches de pieux issus de la fouille menée sur le secteur 3 correspondant à un de ceux du franchissement de la Seiche ont été confiés au laboratoire de Chrono-Ecologie à des fins de datation (FIGURE 1).

L'ensemble présentait des sections équarries très érodées : aucun des bois ne possédait d'aubier, signe distinctif de la proximité de l'écorce et révélatrice de l'année de coupe. Les dates seront donc post quem.

Après une préparation par réalisation d'un chemin de lecture à l'aide de lames de rasoirs, chaque échantillon a bénéficié de plusieurs séries de mesures afin de proposer une série individuelle moyenne représentative de la croissance de l'arbre dont il est issu.

Deux seuls bois n'ont pu se soumettre à la mesure : les numéros 105 et 131 car comportant trop peu de cernes et déformés par la présence de noeuds.

Les séries constituées contiennent de 31 à 159 cernes. 4 bois ont moins de 50 cernes, 9 entre 50 et 100 et les autres sont tous au moins centenaires.

Après intercorrélation des séries individuelles, l'agglomération de 18 d'entre elles a permis l'élaboration d'une moyenne synthétique longue de 228 années nommée VISSEICHE.moyennelô (FIGURE 2). Les séries restantes sont rétives à la synchronisation : il s'agit essentiellement de séquences inférieures à 50 années et à larges croissances.

La moyenne a été confrontée à un panel de chronologies couvrant la période gallo-romaine à l'aide des tests W (Eckstein 1969) et d'une adaptation de la distance euclidienne (Lambert, Lavier 1992, Gassmann, Lambert, Lavier 1996) appliqués sur les valeurs naturelles ainsi que du test t de Student (d'après Baillie et Pilcher 1973) sur les valeurs indicées E(xcept) de Besançon (Lambert, Lavier 1992, Gassmann, Lambert, Lavier 1996).

Afin de résumer et de schématiser au mieux les propositions statistiques, la FIGURE 3 présente la puissance des coefficients sous la forme de rectangle : plus ils sont grands et noirs, plus la proposition est forte. La redondance d'une proposition sur plusieurs référentiels accentue cette puissance.

Dans notre cas, une seule proposition est jugée satisfaisante : celle de 53 av.J-C. pour la dernière valeur calculée de la moyenne.

Elle est donnée pour acquise après une dernière confrontation optique avec ses dateurs. La FIGURE 4, quant à elle, présente les résultats des tests sur les valeurs indicées avec, sous la forme de cercles indiquant le nombre de bois par chronologie, la valeur du t à la date de 53 av.J.-C.

La séquence couvre ainsi la période allant de 280 av. J-C. à 53 av. J.-C.

Le travail du dendrochronologue ne s'arrête pas là car il faut maintenant estimer le nombre d'années manquantes sur les échantillons. Rappelons que sans aubier, les datations sont post quem et comme les terminus sur dur amen s'étalent de 193 av. à 53 av., il est également difficile de définir, soit d'éventuelles phases, soit une phase de coupe unique (FIGURE 5).

L'examen du plan de prélèvements et des informations recueillies sur le type de débitage nous montre que nous avons affaire à trois groupes de pieux : - le groupe appelé F où les pieus jouent un rôle de maintien latéral présentant une section de l'ordre de 30x30 cm sur 1,50 m de hauteur et surtout ayant une pointe fine facettée. - le groupe B où les pieux sont des poteaux centraux bloquant la chaussée et supportant un passage. De section plutôt rectangulaire de l'ordre de 30x40 cm sur 1,50 m de hauteur, ils ont une pointe biseautée. - le groupe C des bois assurant à la fois un maintien latéral et un blocage frontal, de section de l'ordre de 34x40 cm sur plus de 2 m de hauteur, ont une pointe coupée par un sciage complet.

A partir de ces groupes, on peut tenter de redisposer les séquences et voir si cela apporte des informations supplémentaires (FIGURE 6)

C.N.R.S.-C.R.A. Laboratoire de chrono-écologie (U.M.R. 6565) Le groupe F semble s'étaler entre les environs de 200 av. à 100 av., le groupe B, entre les 150 av. et 80 av. et le petit groupe C entre les 100 av. et les 50 av., le tout sur bois de coeur.

Il serait bien sûr tentant d'y voir là trois « phases ». L'observation de la proximité de la moelle nous permet de définir d'autres petits groupements, non pas qu'il s'agirait là de « phases » supplémentaires mais que l'érosion des bois plus jeunes est plus faible en nombre de cernes disparus par rapport aux bois à croissance lente subissant les mêmes attaques.

Ainsi le groupe B dispose-t-il de deux types de croissance et on supposera que les bois 113, 114 et 116 ont un aubier manquant avec un peu de bois de coeur. On peut alors proposer un minimum d'une trentaine de cernes à partir desquels la coupe a pu avoir lieu soit à partir des années 60 av.J.-C.

Le groupe F a lui aussi deux types de croissances et on peut faire le même genre de raisonnement. On approche ainsi des années 80 av. à partir desquelles on peut supposer une date de coupe.

Il est encore délicat de présumer une date de coupe pour le petit groupe C avec un seul bois à croissance faible né dans les années 300 av. avec une section de type fendu au 1/4, et les deux autres à croissance faible également mais nés dans les années 190/180 av. avec un débitage de section rectangulaire. On peut tout de même supposer du bois et un aubier de l'ordre d'une trentaine d'années minimum manquants, ce qui nous conduirait à une coupe possible à partir des années 20 av.J.-C

Ces propositions ne sont que des hypothèses, il y a trop peu de bois pour corroborer ces possibilités et il ne s'agit là que de dates post quem soit à partir desquelles les bois ont été coupés.

Signalons également que des travaux comme celui de Girardclos (Girardclos 1992, Girardclos, Lambert 1995) sur les ponts romains de Brognard (25) montrent que pour un pont construit à une époque précise (dans l'année), les terminus sur bois de coeur s'étalent facilement sur plus d'un demi-siècle à cause de l'érosion, la taille...

Il est donc difficile d'aller plus avant dans les propositions sur ce site du secteur 3 de Visseiche.

C.N.R.S.-C.R. A. Laboratoire de chrono-écologie (U.M.R. 6565) BAILLIE M.G.L., PILCHER J.-R. 1973 : A simple crossdating program for Tree-Ring Research. Tree-Ring Bulletin, 33 ; 7-14. BERNARD V. 1997 : Bois archéologiques, dendrochronologie et problématique du couvert forestier dans le Bassin Parisien entre le Mésolithique et le Haut Moyen Age. Thèse de l'université de Franche-Comté, 248 p ECKSTEIN D. 1969 : Entwiclung und Andwendung der Dendrochronologie zur Alterbestimmung des Siedlung Haithabu. Thèse de doctorat, Université de Hambourg; 113 p. EGGER H., GASSMANN P., BURRI N. 1985: Situation actuelle du travail au laboratoire de dendrochronologie de Neuchâtel. Dendrocronologia 3; 177-192. GASSMANN P., LAMBERT G., LAVIER C., BERNARD V., GIRARDCLOS O 1996: Pirogues et analyses dendrochronologiques. In ARNOLD B, (dir.): Pirogues monoxyles d'Europe Centrale. Construction, typologie, évolution; vol.2, Coll. Archéologie aujourd'hui, Archéologie Neuchâteloise, 160 p., 150 fig. GIRARDCLOS O. 1992 : Datation de structures archéologiques en bois de Brognard (25) et essai de caractérisation par la dendrochronologie des relations Homme-Chênaie au Premier siècle de notre ère. Mémoire de "Diplôme d'Etudes Approfondies en Méthodes et techniques Nouvelles en Sciences Humaines", option "Histoire et Cultures des Sociétés Antiques (paléo-environnement) ", Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Franche-Comté; 54 p. GIRARDCLOS O., LAMBERT G. 1995 : Les ponts romains en bois de Brognard (Doubs) : apport de 1 a dendrochronologie. dans Eclats d'Histoire. 25000 ans d'héritages. 10 ans d'Archéologie en Franche- Comté ; Ed. Cêtre ; 263 - 264. GUIBAL F., LAMBERT G., LAVIER C. 1991: Application de trois tests de synchronisation à trois types de données.Dendrochronologia 1991-9; 193-206. HOFFSUMMER P. 1989: L'évolution des toits à deux versants dans le bassin mosan: l'apport de la dendrochronologie (Xlè-XIXè siècle). Thèse en 2 volumes, Université de Liège, 1989 JANSMA E. 1995 : RemembeRings : the development and application of local and régional tree-ring chronologies of Oak for the purposes of archaeological and historical research in the Netherlands. R.O.B., Nederlandse Archeologische Rapporten, 19, Amsterdam. 149 p. LAMBERT G. 1996 : Recherches de signaux anthropiques dans des séries dendrochronologiques du Moyen-Age. Vè Congrès International de la Société d'Archéologie Médiévale, L'homme et la nature au Moyen-Age, Paléo-environnement et sociétés européennes, Grenoble, Oct. 1993; 143-150. LAMBERT G., BERNARD V., DOUCERAIN C., GIRARDCLOS O., GUIBAL F., LAVIER C., SZEPERTISKY B. 1996 : French régional oak chronologies spanning more than 1000 years. Proceedings of the International Conférence en Tree Rings, Environment and Humanity : Relationships and Processes, May 1994, RADIOCARBON, University of Tucson, Arizona, Ed. Dean S.S., Meko D.M. et Swetnam T.W.; 821-932. LAMBERT G., LAVIER C. 1990 : Dendrochronologie: la datation à l'année près. Les mystères de l'archéologie. Les sciences à la recherche du passé; Datations. Caisse Nationale des Monnuments Historiques; Presses Universitaires de Lyon; 164-172. LAMBERT G., LAVIER C. 1991: A new historical master chronology for dendrochronology of the oak in the East of France. Questions about the dating of small lots of woods from a large geographical area. Dendrochronologia 1991-9; 165-179. LAMBERT G., LAVIER C. 1992: L'étalon dendrochronologique Bourgogne 29. Dans Les veines du temps. Lectures de bois en Bourgogne ; Catalogue de l'exposition du même nom au Musée Rolin d'Autun; 123-156. LAMBERT G.N., LAVIER C. & GUIBAL F. 1992 : La dendrochronologie, une méthode précise de datation. Mémoire de la Société Géologique de France, NÛ160 : 109-117. LOCATELLI C. 1995 : Dendrochronologie de sites galloromains en région Centre : application à des structures en bois du site 033-LAUT à Tours (Indre et Loire). Mémoire de "Diplôme d'Etudes Approfondies en Méthodes et Techniques Nouvelles en Sciences Humaines", option "Histoire et Cultures des Sociétés Antiques (paléo-environnement)", Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Franche-Comté; 69 p.

C.N.R.S.-C.R.A. Laboratoire de chrono-écologie (U.M.R. 6565) Dendrochronologie : schématisation du plan de prélèvement du secteur 3 Genre végétal : chêne (Quercus sp.) r B, F et C : groupes de pieux en fonction du façonnage de la pointe | Bois prélevés pour analyse dendrochronologique Cl Bois présents mais non prélevés trous de poteaux 100 Numéro du bois

LAVIER C. Mai 1998 d'après Figure 10 du Rapport Gilles LEROUX (Dir) 1995 Laboratoire de Chrono-Ecologie de Besançon UMR 6565 : CNRS / Université de Franche-Comté

Dendrochronologie : moyenne 14 Résumé et schématisation des résultats statistiques de datation Genre végétal : chêne (Quercus sp.)

Date acquise pour la dernière valeur calculée de la moyenne : 53 avant J.-C.

BOURGOGNE 1 Classique 7 non publiée

BRION (36) Les Grandes -200 +3 8 Chapelles, M7 Moyenne locale non publiée

TOURS (37) temple Rue E.Zola, M50 -288 +40 Moyenne locale, Locatelli 1995

ROUEN (72) Théâtre des Arts M73 -237 Thèse V.Bernard, 1997 I

ROUEN (72) Métro/bus M23 -348 Thèse V.Bernard, 1997 4 • Moyenne 14 «> oo CJ M •Temps A.D. -400 -300 -200 -100 -1 +1 Trame : coefficient de corrélation Dimension du rectangle : dendro W (Eckstein 1969): proximité euclidienne (Lambert, Lavier 1992 I I : 2.70 > W > 3.01 Gassmann, Lambert, Lavier 1996) I I : 3.01 > W > 3.30 médiocre iïïïïïïïl : 3.30 > W > 3.70 i—i •• : W > 3.70 proximité LAVIER C. Mai 1998 o G d'après GRAPHOS95 de G. Lambert — : Valeurs naturelles très bonne Laboratoire de Chrono-Ecologie de Besançon U) UMR 6565 : CNRS / Université de Franche-Comté Dendrochronologie : moyenne 14 Résumé des résultast des calculs du t de Student (d'après Baillie et Pilcher 1973) sur les valeurs en indices E(xcept) de Besançon (Gassmann, Lambert, Lavier 1996) Genre végétal : chêne (Quercus sp.) 5 ' Ç\ Pa^s-Bas (Jansma 1995)

(Tegel communiqué)

Stuttgart Wurttemberg ^ (communiqué) O5

Stuttgart Donau ^-^communiqué)

LEGENDE Tours : site de référence 6,38 : coefficient du t Lavier C. d'après GIRARDCLOS O., thèse en cours, Mai 1988 Laboratoire de Chrono-Ecologie o O O UMR 6565 : CNRS / Université de Franche-Comté 1-5 5-25 25-60 >60 nb cernes/an VISSEICHE (35) La Chaussée, franchissement antique

Dendrochronologie : moyenne 14 Bloc diagramme de synchronisation par schématisation des séquences Genre végétal : chêne (Quercus sp.)

101

PAS D'AUBIER OBSERVE 102

130

120 121 mm* 122 immt ïllifefe, •;|||SllS flfe:.. IIIÉliN: 124 Sx Estimation du 111 nombre de cernes manquants ????

127

i 126 mMÊK^millllll|illlliiflllliill! f 1 ilhMattii 119 llpilli l§if»H

114 y If?! Êï.l^i^^ilsil HH 115

100

113

116

108

110

LAVIER C. Mai 1998 Ecart de 141 ans entre le dernier cerne mesuré le plus ancien d'après GRAPHOS95 de G. Lambert et le dernier cerne mesuré le plus récent. Laboratoire de Chrono-Ecologie de Besançon Pas d'aubier, donc estimation des cernes manquants impossible UMR 6565 : CNRS / Université de Franche-Comté avec ces seuls éléments. Dendrochronologie : moyenne 14 AUCUN AUBIER OBSERVE Schématisation de la synchronisation des séquences individuelles par = Jatg POST QUEM groupes de pieux Section moyenne Genre végétal : chêne (Quercus sp.) 40 x 30 cm

Moelle proche à partir des années 60 av.J.-C. Moelle proche

Moelle proche

Moelle proche

J) Moelle ??? BLOQUE LA CHAUSSEE SUPPORT D'UN PASSAGE Moelle ???

Moelle ???

Moelle ??? Section moyenne x 30 cm Moelle ??? à partir des années 80 av.J.-C.

g Moelle???

Moelle ???

Moelle ???

MAINTIEN LATERAL

Moelle proche

Section moyenne 40 x 34 cm Moelle ???

Moelle proche MAINTIEN LATERAL BLOCAGE FRONTAL Moelle proche •n à partir des années 20 av.J.-C. a LAVIER C. PERRAULT C. Mai 1998 c 73 d'après GRAPHOS95 de G. Lambert ra Laboratoire de Chrono-Ecologie de Besançon ON UMR 6565 : CNRS / Université de Franche-Comté