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Québec français

Go Habs Go! Les Habitants Plus qu’un surnom, une légende! Élisabeth Laflamme

Le roman hispano-américain Numéro 129, printemps 2003

URI : https://id.erudit.org/iderudit/55765ac

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Éditeur(s) Les Publications Québec français

ISSN 0316-2052 (imprimé) 1923-5119 (numérique)

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Citer cet article Laflamme, É. (2003). Go Habs Go! Les Habitants : plus qu’un surnom, une légende! Québec français, (129), 103–105.

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Go Habs Go ! Les Habitants : plus qu'un surnom, une légende !

PAR ELISABETH LAFLAMME

Printemps 2002... Les gradins du Centre Molson à Montréal sont pleins à craquer. Malgré une saison plutôt médiocre, le Canadien de Montréal a réussi une fois de plus à entrer en séries éliminatoires de la coupe Stanley pour la saison 2001- 2002, la quatre-vingt-douzième de son histoire. Il affronte ce soir à domicile l'équipe favorite pour cette rencontre, les Bruins de Boston. La foule majoritairement québécoise encourage son équipe avec énergie. Sur le tableau indicateur, on peut lire : « Go Habs Go ! Go Habs Go ! ». Partout on entend les partisans hurler cette unique phrase en cœur en espérant que leur enthousiasme insufflera la victoire à l'équipe. Dans la fébrilité du moment, personne ne se questionne sur cette expression dont l'origine se cache pourtant derrière une véritable légende. Alors, posons-nous la question : d'où vient cet emploi du surnom Habs ?

algré la multitude de disciplines propriétaire à l'époque de trois équipes sportives qui tentent de percer de l'Association nationale de hockey (le Mle marché du sport profession­ Renfrew, le Cobalt et le Haileybury)2, nel, les Québécois gardent une préférence elle est l'une des plus vieilles équipes de marquée pour le hockey. Ce sport d'hiver la LNH. Depuis sa fondation, le Cana­ fait partie de notre culture depuis près dien a pu compter dans son alignement d'un siècle. Pratiqué presque exclusive­ certains des plus grands joueurs au et Butch Bouchard soulè­ ment par les anglophones dès le milieu du monde. Georges Vézina, , vent à bout de bras un Elmer Lach fou de e Maurice Richard, Jean Béliveau, Guy joie, dont le but marqué en prolongation XIX siècle, le hockey commence à inté­ donna ia victoire I -0 au Canadien ainsi que resser les francophones seulement cin­ Lafleur et, plus récemment, Patrick Roy, la coupe Stanley, lors du cinquième match quante ans plus tard, soit à partir du dé­ ont tous porté les couleurs de cette de la finale de 1953. but du XXe siècle. L'engouement des grande équipe et contribué à en faire un Dan Diamond. Cent ans de coupe Stanley, Montréal. Canadiens français pour ce sport est en­ monument du hockey professionnel. Le Tormont. 1993, page 278. tre autres relié à la création d'équipes Canadien de Montréal a remporté, au Maurice Richard avec son célèbre chandail composées presque exclusivement de cours de son histoire, vingt-quatre cou­ du numéro 9 et une photo le représentant francophones1. pes Stanley, un record pour la Ligue na­ dans l'uniforme des Canadiens. Denis Brodeur. tel grands du hockey. Les Éditions de l'Homme, Mon­ Pour la majorité des Québécois, le tionale. C'est certainement l'affection tréal, 1994. page 66 mot hockey rime essentiellement avec le portée au club qui a contribué à l'appa­ Jacques Plante résiste à une attaque menée Canadien de Montréal, la seule équipe rition de surnoms aussi illustres que la par Jacques Lemaire québécoise de la Ligue nationale de hoc­ Sainte-Flanelle, le Bleu-Blanc-Rouge, les et John Ferguson au cours de la saison key. Créée en décembre 1909 par J. Glorieux ou le Tricolore. Mais il en existe 1970-1971. Ambrose O'Brien, homme d'affaires im­ un autre, qui a cours depuis bien long­ Denis Brodeur, Les grands du hockey. Les Éditions de l'Homme, Montréal, 1994, page 62. portant de l'industrie minière et déjà temps : Les Habitants ou The Habs.

PRINTEMPS 2003 | QwiV. (Tançais 129 | 103 On s'est longtemps demandé d'où ve­ toujours bien histoire et légende lorsqu'il Barré, Henri Cloutier, Davis Michaud, etc., nait ce surnom bien spécial de Habitants : s'agit de mettre en lumière certains événe­ qui représentent l'idéal de l'homme cana­ partisans, journalistes, mais aussi cher­ ments du passé. dien-français issu de la Nouvelle-France6 ». cheurs et auteurs, ont longuement spéculé Par ailleurs, d'autres chercheurs ont af­ La plus grande partie de la population qué­ sur son origine. De leurs questionnements firmé que le surnom Habitants aurait été bécoise étant d'origine francophone et peu sont nées de nombreuses histoires et inter­ attribué au Canadien par les anglophones. enflammée par le sport professionnel, un prétations. Mais qu'en est-il réellement ? On sait, en effet, que les Canadiens anglais marché important de partisans potentiels, ont utilisé le mot habitant pour désigner les par conséquent, n'était pas exploité. Les di­ Un mythe qui a la vie dure Canadiens français, plus particulièrement rigeants des différentes ligues (tous des an­ L'histoire la plus véhiculée à propos de ceux de classe économique inférieure, et glophones) vont donc chercher à intéresser l'origine du surnom remonte à plus de sans référence à leur occupation5. Mais cer­ ce bassin de population au sport profession­ soixante-quinze ans, et elle aurait pris nais­ tains faits nous amènent à remettre en nel dans le but de réaliser d'importants pro­ sance aux États-Unis. On la diffuse non question cette explication. En effet, bien fits7. seulement dans certains ouvrages sur l'his­ qu'on retrouve le surnom Habitants pour La rivalité entre les anglophones et les toire du Canadien, mais même sur le site désigner l'équipe de hockey dans les jour­ francophones était extrêmement impor­ Internet officiel du Canadien de Mon­ naux francophones dès 1914, comme nous tante à cette époque et l'on savait qu'il tréal : « Contrairement à une vieille lé­ l'avons déjà dit, ce n'est qu'à partir de 1923 serait difficile d'intéresser ces derniers à gende, le "H" du logo officiel du Canadien qu'on le relève régulièrement dans les quo­ des activités où l'on retrouvait presque ne signifie pas "Habitants" mais "hockey" tidiens de langue anglaise. Si le surnom exclusivement des anglophones. C'est comme dans Club de hockey Canadien. La était d'origine anglaise comme le croient pourquoi on eut l'idée de créer une équipe légende a pris naissance en 1924 quand le ces auteurs, on pourrait espérer retrouver de hockey composée uniquement de Ca­ propriétaire du Madison Square Garden Habitants dans les journaux anglais bien nadiens français pour arriver à attiret les (New York) Tex Rickard s'était fait dire avant d'en trouver la trace dans la presse francophones dans les arenas. Malgré le que le fameux "H" représentait les franco­ francophone. C'est pourquoi cette hypo­ travail de recrutement effectué par les di­ phones du Québec qu'on désignait alors thèse n'est pas recevable. rigeants, on devra tout de même engager comme les Habitants. Le surnom tient de­ quelques joueurs anglophones parmi les puis3 ». S'il est avéré que la lettre H du logo Une équipe vient au monde Canadiens français afin de compléter représente bel et bien l'abréviation de hoc­ C'est en faisant un petit historique de l'équipe8. Cette situation est peut-être key, il est impossible que l'anecdote con­ la création du Canadien de Montréal que due, à l'époque, à un manque de joueurs cernant Tex Rickard soit à l'origine du l'on peut facilement comprendre plusieurs canadiens-français disponibles sur le mar­ surnom Habitants, qui sert à désigner le Ca­ éléments rattachés à la signification de leur ché du sport professionnel. On réussit tout nadien de Montréal. En effet, quelques re­ légendaire surnom les Habitants. Ce dernier de même à former une équipe majoritai­ cherches dans les journaux de la première avait probablement à l'époque une dimen­ rement francophone et on choisit un nom moitié du XXe siècle nous ont permis de sion identitaire. Celle-ci est d'ailleurs à la tout à fait représentatif pour cette nou­ découvrir que ce surnom avait cours dès base même de l'existence de l'équipe. L'his­ velle équipe : Le Canadien (à cette époque, 1914, date à laquelle il est attesté pour la toire nous démontre que les sports d'équipe le mot canadien ne représente que les Ca­ première fois dans plusieurs articles du au Canada étaient autrefois pratiqués pres­ nadiens français)9. Devoir relatant les exploits du Canadien : que exclusivement par les Anglo-Saxons. Un fait intéressant vient d'ailleurs ap­ « Ontario continue à se porter à l'attaque En effet, les sports amateurs et profession­ puyer l'hypothèse du rôle joué par la di­ et Vézina bloque avec succès plusieurs lan­ nels ont fait leur apparition au Québec mension identitaire dans l'attribution du cés [sic] de Vair, [...] le Canadien reprend avec l'arrivée des immigrants en prove­ surnom Habitants. Nous avons appris que bientôt l'avantage et Hébert à son tour se nance des îles britanniques au cours des le club de hockey n'est pas la seule équipe voit forcé de défendre ses buts car "Jack" XVIIIe et XIXe siècles. C'est donc dans le sportive francophone à portet le surnom Laviolette multiplie ses courses furibondes milieu anglophone que le sport profession­ Habitants au début du siècle. En effet, avant et toute l'attaque des "Habitants" semble nel a pu se développer et prendre toute son lui, l'équipe de crosse le National a porté décidée, coûte que coûte à remporter la expansion. Or, les francophones, pour leur ce surnom dès 1912 : « Le National ne veut victoire. La période se termine avec [le] part, s'identifiaient plutôt à des activités plus perdre de partie. L'équipe canadienne- 4 Canadien à l'attaque ». Cet extrait nous physiques traditionnelles d'origine rurale, française se dit de taille à vaincre tous ses permet de prouver deux choses : d'abord, mettant l'accent sur la force physique de adversaires. [...] Il est vrai que les "Habi­ que le surnom avait cours au moins dix ans l'individu. Ainsi les démonstrations tants" est [sic] vaincu les Bleachers, samedi avant l'avènement de la légende reliée à d'hommes forts attiraient plus les Cana­ dernier...10 ». Comme pour le Canadien, Tex Rickard ; ensuite, qu'il fait son appa­ diens français que les parties de crosse ou cette équipe était composée presque exclu­ rition deux ans avant qu'on ne crée le logo de baseball : « Sauf exception les héros sivement de Canadiens français, ce qui CH qui apparaît en 1916 sur le chandail nationaux des Canadiens français du vient appuyet l'hypothèse de l'importance du Canadien. Le surnom est donc plus an­ XIXe siècle ne sont pas des champions de la dimension identitaire dans l'attribu­ cien que le logo. Ces deux éléments suffi­ sportifs, mais des hommes forts. [...] À la tion de surnoms rattachés à toute équipe sent pour démontrer qu'on ne distingue pas fin du siècle ce sont les Louis Cyr, Horace sportive. Trois importants joueurs du Ca-

104 | Québec français 129 | PRINTEMPS 2003 nadien, Edouard « Newsy » Lalonde, Jack tement à une équipe sportive qui fait l'or­ Laviolette et Didier Pitre", faisaient aussi gueil de sa patrie et que l'on veut victo­ partie durant l'été de l'équipe de crosse le rieuse. National. La présence des mêmes joueurs canadiens-français dans l'équipe de crosse Habitants devient Habs et au hockey peut expliquer l'attribution du A partir de 1914, on retrouve très fré­ même surnom à des équipes évoluant dans quemment Habitants dans la presse franco­ des disciplines totalement différentes. phone. Puis c'est au tour des anglophones Le Canadien de Montréal dispute son d'adopter ce surnom dès 1923 : « An premier match le 5 janvier 1910 contre le opening period marked by excellent hoc­ C'est en 1970-1971 i sa dernière saison avec Cobalt — équipe qui n'existe plus de nos key and hard shooting, in which Cana­ les Canadiens, que Jean Béliveau a remporté jours — et remporte sa première victoire. diens had a fair margin, gave way to the last la dixième coupe Stanley de sa carrière. Sur Malheureusement, cette première partie two periods when St. Patrick's crumbled ce jeu il menace le filet défendu par Tony under the pace and the aggressive Habi­ EspOSitO. (Denis Brodeur. Les grands du hockey. Les Édi­ ne sera pas représentative de la saison tions de l'Homme, Montréal. 1994. page 14). puisque le Canadien finira en dernière tants sent the score soaring15 ». De Habi­ position de la ligue pour la saison 1909- tants naît l'abréviation Habs dans la presse 191012. Mais petit à petit, l'équipe cana­ de langue anglaise à partir des années 1940. des journalistes sportifs. Les plus jeunes dienne-française gagnera les faveurs des Celle-ci a vraisemblablement été créée par amateurs ignorent même bien souvent la spectateurs francophones et elle fait en­ les Canadiens anglais puisqu'on ne la re­ signification de l'abréviation Habs. Mais core aujourd'hui la fierté de ses partisans. lève dans aucun hebdomadaire franco­ que le surnom les Habitants tombe peu à phone. Elle devient rapidement usuelle peu dans l'oubli importe peu, puisque, Pourquoi les Habitants ? sous la plume des journalistes anglopho­ malgré tout, le Canadien de Montréal gar­ Pour les Québécois d'aujourd'hui, le nes : « Montrealers catching Habs fevet. dera toujours une place importante dans mot habitant n'a pas une connotation très [...] The are peaking le cœur des Québécois. positive. En effet, il désigne un être rus­ in the playoffs and some fans of hockey's tre, grossier, sans éducation ni savoir- most storied franchise dared to dream th Basé sur la documentation du Trésor de la vivre. Se faire traiter d'habitant, n'est pas, yesterday of a 25 . [...] For langue française au Québec (CIRAL, entre nous, un compliment très apprécié. the playoff-starved Habs faithful, the 2-1 Université Laval). Alors pourquoi avoir choisi ce mot pour win over the Bruins was much more than désigner une équipe sportive aussi impor­ just a decisive victory over a bitter rival16 ». tante pour une population que pouvait Aujourd'hui, le surnom Habitants a Notes l'être le Canadien à cette époque ? Tout presque complètement disparu pour lais­ 1 François Black, Habitants et glorieux. Les Canadiens de 1909 à I960. Laval, Les éditions Mille-Iles, 1997, simplement parce qu'au début du siècle, ser la place à ceux de Tricolore et de Bleu- p. 20-21. le mot habitant n'avait pas du tout la Blanc-Rouge (d'après les trois couleurs 2 Ibid., p. 26. même signification que celle qu'on lui at­ caractéristiques du chandail de l'équipe). 3 www.canadiens.com (en ligne, le 12 décembre 2002). tribue aujourd'hui. En effet, ce mot servait Seule la variante Habs a subsisté, tout par­ 4 Le Devoir. 5 janvier 1914. p. 4. jadis à désigner le cultivateur et avait une ticulièrement dans la formule d'encoura­ 5 Voir Frederic G. Cassidy et Joan Houston Hall, Dictionary of American Regional English. Cambridge, connotation tout à fait positive au sein de gement Go Habs Go ! Certains auteurs The Belknap Press of Harvard University Press, 1991. la collectivité québécoise, majoritai­ utilisent encore parfois Habitants avec une p. 861 ; aussi M. H. Scargill. A Dictionary ofCana- dianisms on Historical Principles. Victoria, W. J. Gage rement rurale. En 1900, 60% de la popu­ valeur stylistique, mais de façon très spo- Limited, 1967, p. 319. lation du Québec vit à la campagne du radique, comme on l'a lu récemment chez 6 Donald Guay, Le sport et ta société canadienne au fruit de la terre et il s'agit presque exclu­ Claude Jasmin dans un article où il criti­ XIXe siècle, Québec, Laboratoire des sciences de l'ac­ sivement de francophones". Malgré une quait le sport professionnel : « Le sport- tivité physique de l'Université Laval, 1977, p. 93. urbanisation et une industrialisation rapi­ spectacle ? Non. Pas d'intérêt. À part nos 7 Black, op. cit.. p. 25-26. 8 Donald Guay, L'histoire du hockey au Québec, Chicou­ des à la fin du XIX' et au début du Habitants du Forum luttant ferme pour la timi, Les éditions JCL inc., 1990. p. 259. e XX siècle, le mot habitant reste toujours coupe Stanley, l'ignorance totale, mon 9 Black, op. cit.. p. 28-29. un terme très positif. Le courant régiona­ vieux !" ». En utilisant ce surnom, Jasmin 10 Le Devoir, 9 Juillet 1912. p. 4. liste qui domine la littérature québécoise met l'accent sur l'émotivité qui se dégage 11 S. F. Wise et Douglas Fisher, Les grands athlètes cana­ de 1846 à 1945 et qui prône l'agriculture des souvenirs des années glorieuses du Ca­ diens. Don Mills, General Publishing Co.. 1976, p. 72. comme mode de vie idéal rend — à tra­ nadien. L'auteur nous permet de com­ 12 Guay, L'histoire du hockey au Québec, p. 263. vers sa production littéraire — un grand prendre tout l'attachement et la fierté 13 Serge Courville. Atlas historique du Québec. Population et territoire. Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, hommage au cultivateur canadien-fran­ qu'ont les partisans pour l'équipe cana­ 1996. p. 112. çais. Les auteurs présentent l'habitant dienne-française. 14 Voir par exemple Lionel Groulx, Chez nos ancêtres. comme un bon chrétien, gardien des tra­ Montréal, Bibliothèque de l'Action française, 1920, Peut-être l'emploi péjoratif du mot ha­ p. 26-27 et 53. ditions, de la langue et de la foi. Pour eux, bitant que nous connaissons aujourd'hui a- 15 The Globe ond Mail, I » janvier 1923. p. 28. il s'agit d'un homme libre, travailleur, fort t-il contribué au retrait presque total de 16 The Toronto Stor, I " mai 2002, p. C-02. et robuste14. Cette image convient parfai­ ce surnom de la bouche des partisans et 17 La Presse, 18 juillet 1999. p. B-3.

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