Piano Quartet Op.60 Piano Trio Op.8 Trio Wanderer Christophe Gaugué, Viola FRANZ LISZT
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Johannes Brahms Piano Quartet op.60 Piano Trio op.8 Trio Wanderer Christophe Gaugué, viola FRANZ LISZT (1833-1897) JOHANNES BRAHMS Piano Trio no.1 op.8 (original version, 1854) Si majeur / B major / H-Dur 1 | I. Allegro con moto 17'43 2 | II. Scherzo. Allegro molto - Trio. Più lento 6'28 3 | III. Adagio ma non troppo 8'06 4 | IV. Allegro molto agitato 9'20 Piano Quartet no.3 op.60 ut mineur / C minor / c-Moll 5 | I. Allegro non troppo 10'05 6 | II. Scherzo. Allegro 4'05 7 | III. Andante 8'02 8 | IV. Finale. Allegro comodo 10'01 Trio Wanderer Jean-Marc Phillips-Varjabédian, violin Raphaël Pidoux, violoncello Vincent Coq, piano with Christophe Gaugué, viola témoignages en apportent la preuve : Brahms a toujours supposer le moins du monde qu’ils serviront à un fugato dans la reprise du matériau. Pour mettre en D’innombrables été extrêmement critique envers lui-même – depuis rapport ces deux univers si contradictoires, le jeune compositeur procède de manière nettement plus les toutes premières années jusqu’à l’apparente sérénité de la maturité – qui n’était justement associative et plus spontanée que ne se le serait autorisé son alter ego de 1889, toujours soucieux qu’apparente. Il n’était que rarement réellement satisfait, estimant toujours être encore bien loin d’une de logique et de développement rigoureux. L’allegro initial original donne ainsi l’impression d’être réalisation adéquate de ses idées. Composer n’est pas difficile, dit-il un jour à son ami de jeunesse encore peu concentré d’un point de vue thématique et formel, peu organique ; en contrepartie, il est Alwin Cranz, avec le laconisme qui le caractérisait. Ce qui est terriblement difficile, en revanche, c’est de plus riche en matière musicale, en lignes secondaires et en digressions inattendues, surtout dans le renoncer aux notes superflues. Brahms n’a pourtant laissé à la postérité que bien peu de témoignages développement qui, d’une certaine manière, laisse entrevoir l’univers fantastique d’un Gustav Mahler. musicaux de ce combat presque paranoïaque qu’il livrait en vue de toujours faire mieux. Les productions L’adagio non troppo se révèle tout aussi peu conventionnel, et sa singularité formelle laissa ses jugées insatisfaisantes furent le plus souvent détruites, à l’image de ses innombrables tentatives pour contemporains pour le moins perplexes. À des lieues de la limpide tripartition de la nouvelle version, se faire un nom dans le genre du quatuor à cordes, déjà si lourd de traditions – nous n’en connaissons ce mouvement développe un parcours sinueux entre rêve et délire fiévreux, entre une douce idylle en l’existence qu’à travers sa correspondance. J’ai tout brûlé, confessa-t-il des années plus tard à son Si majeur et sa métamorphose vers l’allegro en un moment d’angoisse et d’agitation, qui se présente biographe Max Kalbeck, faisant suivre cet aveu du principe qu’il s’employait à appliquer : Mieux vaut sous la forme d’une sorte de reprise déformée. Elle est précédée d’une citation à peine dissimulée que je le fasse, moi, plutôt que d’autres ! C’est ainsi que les œuvres découvertes après la mort de ce du Chant du cygne de Schubert, la mise en musique ambiguë du poème Am Meer de Heine, qui “talent à éclosion tardive” pétri d’hésitations n’offrent que peu d’éléments qui permettent de comparer semble chercher quelque explication aux étranges antagonismes du mouvement. C’est là un procédé les versions princeps et celles de dernière main. À une précieuse exception près : le trio pour violon, typiquement romantique, auquel Brahms recourt également dans le sombre finale, dans lequel il violoncelle et piano en Si majeur opus 8. confronte l’actionnisme du thème principal, écrit dans une tonalité mineure, prisonnier de lui-même Avec le scherzo de la sonate FAE composée pour Joseph Joachim, cette pièce constitue le plus ancien et se perdant presque en divagations insensées, à un thème secondaire empli de ferveur, éclairé d’une témoignage conservé de l’œuvre de musique de chambre du génial compositeur hanséatique. Mais tonalité majeure et dans lequel on reconnaît une allusion très fidèle au lied final du cycle de Beethoven on sait qu’elle n’était pas la première composition qu’il destina à la distribution classique du trio avec À la bien-aimée lointaine. Prends-les donc, ces chants, chante ici le violoncelle en de longs coups piano. En octobre 1853 déjà, Brahms avait présenté dans l’appartement de Robert et Clara Schumann d’archets, domptant le motif nerveux du début pour en faire un accompagnement bienveillant. Des à Düsseldorf une fantaisie en deux parties en ré mineur, qu’en dépit de la recommandation de Robert citations, des allusions comme clés permettant d’accéder à la compréhension de la musique ? Trente- Schumann en vue d’une publication, il renia et jeta plus tard au feu. Les critères qu’il s’était fixés lui- cinq ans plus tard, ils feront les frais d’un scepticisme radical, tout comme soixante-dix pour cent de même étaient trop élevés, et trop grand son respect envers l’encre d’imprimerie, dira-t-il plus tard l’ensemble de l’œuvre. avec humour à Kalbeck. Brahms consent pourtant à ce que soient publiées certaines de ses premières D’un point de vue compositionnel, la nouvelle version du trio, beaucoup plus populaire aujourd’hui, est œuvres, et fait imprimer à la fin de la même année à Leipzig une sonate pour piano ainsi que deux incontestablement la plus réfléchie et la plus convaincante des deux. Témoignage brillant de celui qui, petits volumes de lieder. Peu après, durant un séjour de plusieurs semaines à Hanovre au début de son avec l’âge, a gagné en sagesse et en souveraineté, à qui sa propre jeunesse fut certes précieuse, mais année de pèlerinage, il songe déjà à un nouveau trio avec piano. Le travail avance étonnamment vite. lui est désormais devenue étrangère. C’est pourtant bien à travers la formulation “de première main” Au bout de trois semaines à peine, le 31 janvier 1854, la partition est prête, parfaitement achevée sur que l’on en apprend plus sur le Brahms rebelle et fougueux des jeunes années, sur ses origines – d’où son bureau et signée “Johannes Kreisler junior” – un pseudonyme qui en dit long. Elle sera soumise il vient, où il va –, sur l’impétuosité de ses idées et ses sources d’inspiration. peu après à l’expertise de la célèbre maison d’édition Breitkopf & Härtel. Mais lorsqu’au début de Et on y découvre un certain idiome qui s’affirmera jusque dans l’œuvre de la maturité. Ces ruptures l’été, Brahms reçoit une réponse positive en provenance de Leipzig, il a déjà été rattrapé par ses vieux et digressions impromptues, par exemple, qui marquent le trio de leur empreinte, apparaissent démons. Il avoue d’ailleurs à Joachim dans une lettre datée du 19 juin qu’il avait préféré conserver également dans le Quatuor avec piano opus 60. Sous une forme sublimée, certes, mais non moins ce trio chez lui, parce que je l’aurais de toute façon modifié plus tard. Brahms hésite toutefois à en troublante. Ainsi trouve-t-on dans chaque mouvement des passages qui se refusent à toute inscription empêcher l’impression, mais n’a plus pour son trio qu’un mépris stoïque – ce qui explique pourquoi ce formelle, s’ancrant en quelque sorte en dehors du monde sensible : du point de vue de l’harmonie, de pianiste virtuose, acclamé partout, ne prend pas l’initiative d’en organiser la création, préférant que l’écriture et d’un point de vue émotionnel. Des regards en coin qui échappent à toute appréciation, d’autres mains que les siennes portent l’œuvre sur les fonds baptismaux : elle est créée le 13 octobre des inserts visionnaires qui jettent sur ce qui vient d’être dit comme sur ce qui suit immédiatement un 1855 au Gewerbehaus de Dantzig par un anonyme trio composé de Messieurs Haupt, Braun et Klahr. De éclairage faisant paraître les choses sous un jour extrêmement différent. Exactement comme si chaque cette création géographiquement si excentrée, on ne sait pour ainsi dire rien. note devait absolument être appréhendée avec la plus grande prudence, comme si la certitude n’était Il fallut attendre trois décennies et demie pour que Brahms s’intéresse à nouveau à cette œuvre de qu’une illusion. Le meilleur exemple : les mystérieux enchaînements d’accords, sur lesquels commence jeunesse mal-aimée. Avec une telle intensité, néanmoins, qu’il en fit presque une œuvre radicalement le développement du premier mouvement, et qui mettent durablement en doute le caractère des thèmes neuve. Au sujet du trio rénové, écrit-il en décembre 1890 à l’éditeur berlinois Fritz Simrock, je dois dire exposés auparavant. Tandis que l’idée principale, lourde de soupirs et dont les timbres sombres ont avec insistance que si l’ancienne version est mauvaise, je ne prétends aucunement que la nouvelle quelque chose de funèbre – c’est là une des inspirations les plus tragiques que l’on puisse trouver chez soit bonne ! À vrai dire, ce que vous entendez faire de l’ancien trio – le fondre ou le réimprimer – m’est Brahms – découvre subitement son côté héroïque, encouragé en cela par une modulation en majeur, égal. Mis à part le scherzo burlesque, apparition plutôt fantomatique d’étranges créatures nocturnes le thème secondaire, lyrique, a perdu toute trace de sérénité. Désorienté, il vagabonde à travers des librement inspirées d’E.T.A. Hoffmann, que Brahms reprend presque à l’identique dans sa nouvelle espaces harmoniques sans cesse renouvelés, sans jamais parvenir à se retrouver.