Marchons En Leur Mémoire
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centenaire 14-18 Marchons en leur mémoire Pour la 10e année consécutive, rendez-vous est donné aux aurores à Craonne pour commémorer la terrible offen- Rendez-vous à la Caverne sive du 16 avril 1917. Exposition 2016 : « L’épreuve du temps » François Mayu, Thérèse Bisch, Jean-Michel Lancée en 2007 pour le 90e anniversaire de l’offensive Nivelle sur le Chemin des Hannecart Dames, la journée commémorative du 16 avril est devenue en 10 ans un rendez- vous fédérateur, encore plus suivi depuis que nous sommes entrés dans le Cente- La Caverne du Dragon – Musée du Chemin naire de la Grande Guerre. des Dames propose une exposition tempo- raire du 16 avril au 30 septembre offrant Le programme de cette 10e édition prévoit plusieurs marches commentées sur les au public une autre vision de la Première pas des soldats de toutes nationalités qui vinrent se battre sur ce secteur ainsi Guerre mondiale. Trois regards d’artistes qu’un spectacle proposé à Corbeny. Le cimetière militaire de Craonnelle, illuminé se confrontent à la Grande Guerre, ses pour l’occasion, sera comme à l’accoutumée l’émouvant point final de cette jour- matériaux, ses images, ses monuments… née du souvenir. Le programme : ponctué d’arrêts en divers points stra- cains du 153e DI mais le village sera entière- tégiques (Monument des Basques, ment détruit par les combats. plateau de Californie…). Ces haltes seront l’occasion d’écouter les com- À 18h à la salle polyvalente de mentaires et précisions historiques Corbeny : « L’autre Chemin des Dames », apportés par Noël Genteur, grand spectacle de la Cie Ecart à partir du texte connaisseur du Chemin des Dames et « Des hommes passèrent » de Marcelle initiateur de cette manifestation. Capy, journaliste féministe et libertaire. À travers la vie d’un village pendant la Le temps de parcours prévu est de guerre, ce spectacle rend hommage et 3h30, il est fortement recommandé de donne la parole à celles qui, à l’arrière, tra- s’équiper de chaussures de marche, vaillaient sans relâche et attendaient avec certaines parties du parcours sont espoir le retour de ceux qu’on envoyait au accidentées et peuvent être passa- charnier. blement détrempées selon les condi- tions météo. Au retour sur Craonne, À 20h30 place de la mairie de une collation sera proposée aux mar- Craonne : « Marche des brancardiers ». cheurs. Cette marche nocturne à la lueur des cyalumes qui seront distribués rejoint la À 14h, place de la mairie nécropole de Craonnelle en empruntant le de Vendresse-Beaulne : « 16 avril chemin de traverse des Saillants. Lectures vers Chivy : dans les pas des combat- et récits de soldats seront proposés en tants français ». Commentée par Yves route par les comédiens d’Axothéa. Samedi 16 avril à 5h45 place Fohlen, guide à la Caverne du Dragon, cette de la mairie de Craonne : départ de la marche propose un passage par les vestiges De 21h30 à 22h : illumination du ci- marche du matin. du hameau de Chivy qui avant 1917 formait metière militaire de Craonnelle avec chants La 1ère marche de la journée débute à avec Beaulne la commune de Beaulne-et- et musique par L’ensemble du plateau. l’heure exacte où fut donné l’ordre de mon- Chivy. Situé côté allemand du front, Chivy ter à l’assaut. Ce parcours de 9 km sera est repris le 16 avril par les Tirailleurs maro- http://14-18.aisne.com 20 l'Aisne n° 212 - printemps 2016 centenaire 14-18 Memorial Day lourdes pertes supportées par Mais si tout Américain qui se respecte se l’armée américaine sur notre ter- met au garde-à-vous à la seule évocation ritoire durant la Première Guerre de « Belleau Wood » c’est surtout en rai- comme en témoigne la présence son de l’implication du corps des Marines de trois cimetières nationaux à dont la mythologie s’est en grande partie Belleau, Seringes-et-Nesles et forgée sur ces combats héroïques. Des cen- Bony. taines de soldats américains du corps des Marines sont donc attendus encore cette Les cérémonies officielles se tien- année pour la cérémonie au cimetière, sui- dront le dimanche 29 mai sur les vie d’une garden-party autour de la célèbre trois sites, dès 9h45 au cimetière « fontaine au bouledogue », lieu de pèleri- de Belleau, dans l’après-midi nage pour les Marines. pour les deux autres nécropoles. www.abmc.gov Le cimetière Le Mémorial du Bois Belleau est le site le de Belleau plus visité par les Américains. jouit d’un statut parti- Pour les Américains, le Memorial Day est culier parmi les sites un jour particulièrement solennel au cours mémoriels américains duquel un hommage vibrant est rendu à car c’est la bataille du tous les soldats morts au combat, toutes Bois Belleau, en juin guerres confondues. Il est célébré le der- 1918, qui marque le nier lundi du mois de mai qui est un jour premier engagement férié aux Etats-Unis. du corps expédition- naire américain sous Dans l’Aisne, cette journée revêt une im- le commandement du Les Marines se réuniront autour de la « fontaine du portance toute particulière au regard des Général Pershing. bouledogue ». 14-18 en routard Attendu avec impatience, le Guide du Routard pour l’exemple ainsi que la vie des civils font ainsi « Grande Guerre 14-18. Les chemins de mé- l’objet d’une étude rigoureuse et documentée. moire » vient de paraître. L’équipe du précieux guide de poche a passé au peigne fin tout un Fidèle à sa mission première, le guide recense secteur allant des Flandres aux Vosges et ré- également les multiples curiosités en lien avec serve une place de choix aux sites présents dans l’histoire tragique du territoire tels la Caverne du l’Aisne. Dragon-Musée du Chemin des Dames, le château de Coucy détruit par les Allemands ou les nom- Au-delà de l’aspect pratique et touristique, le lec- breuses creutes utilisées comme casernement. teur trouvera également de nombreuses analyses thématiques témoignant de l’implication des his- Abondamment illustré, le Routard 14-18 présente Le Routard « Grande toriens qui ont participé à l’élaboration du guide. en outre de nombreux clichés d’archives dont Guerre 14-18. Les S’ils sont abordés de façon concise, les chapitres quelques saisissants « autochromes », premier chemins de mémoire » sanglants de la bataille du Chemin des Dames, le procédé de photo couleur inventé par les frères Paru chez Hachette phénomène des mutineries et des soldats fusillés Lumière. 14,95 € l'Aisne n° 212 - printemps 2016 21 centenaire 14-18 En zone occupée Durant la Première Guerre mondiale, l’occupation alle- mande fut une réalité par- ticulièrement dure pour les populations civiles du nord de la France, notamment dans l’Aisne, coupé en deux par la ligne de front durant la majeure partie du conflit. A l’approche des Allemands, les civils se jetèrent en masse sur les routes. Déplacements ver gîte et nourriture au long d’un voyage de 200 Le premier phénomène dont les civils furent témoins km qui s’achève à Montereau en Seine-et-Marne. Il puis acteurs fut celui de l’exode, et ce dès les pre- délivre ici un récit très documenté qui tient autant miers jours du conflit en réaction à l’avancée rapide du journal de guerre que du journal de voyage. des Allemands. Réfugiés, évacués, rapatriés, le vocabulaire pour Dans un premier temps, ce sont les populations évoquer les déplacements de population res- belges qui vinrent se réfugier chez nous par le nord, tera d’actualité pendant toute la guerre comme leur grande détresse suscitant une vive émotion l’illustre également le témoignage de Blanche chez les habitants de villes comme Vervins et Saint- Verrier, jeune employée de maison qui relate Quentin. Mais à partir du 24 août, lorsque Charleroi son évacuation de Saint-Quentin en 1917. Les tombe aux mains de l’ennemi, l’angoisse gagne les Allemands voulant se débarrasser des « bouches populations qui se jettent en masse sur les routes. inutiles », ils organisent leur évacuation vers la zone libre en transitant par le Nord, l’Allemagne Le dernier recueil de témoignages présenté puis la Suisse avant de rejoindre la capitale où par l’historien Guy Marival, Au jour le jour la jeune Blanche ne manque pas de noter le mé- dans l’Aisne occupée, édité par la Société pris dont les rapatriés font l’objet de la part des Historique de Haute-Picardie, livre un éclai- Parisiens et s’offusque de leur insouciance pen- rage particulièrement intéressant sur ce sujet dant qu’en zone occupée, on crève de faim. à travers le récit du jeune Albert Pollet, retra- çant le périple des gens de Ribeauville, vil- L’Occupation au quotidien lage situé à la frontière avec le Département En septembre 1914, à l’issue de la 1ère bataille du Nord. Albert Pollet fait partie du groupe de de la Marne qui oblige l’armée allemande à se re- cyclistes qui accompagne cette « caravane », plier, c’est une guerre de position qui prend forme jouant le précieux rôle d’éclaireur pour trou- de part et d’autre d’un front qui va de la mer du Nord à la Suisse. Au jour le jour dans l’Aisne occupée 1914-1918 Dans notre département, la frontière entre zone Témoignages réunis et présentés libre et zone occupée s’établit le long de la vallée par Guy Marival de l’Aisne. Au nord de cette ligne, 200 000 Axonais Edité par la Société Historique de Haute-Picardie - 22 € doivent alors se mettre à l’heure allemande. Faisant peu de cas de la Convention de La Haye 22 l'Aisne n° 212 - printemps 2016 centenaire 14-18 qu’elle a ratifiée en 1907, l’Allemagne entend bien rançon- ner et asservir les territoires qu’elle occupe.