La Cour Et La Société Du Second Empire , Par James De Chambrier
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
La Cour et la Société du second Empire , par James de Chambrier Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France . La Cour et la Société du second Empire , par James de Chambrier. 1902-1904. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected]. LA COUR ET LA SOCIÉTÉ DU SECOND EMPIRE PAR JAMES DE CHAMBRIER DEUXIÈME SÉRIE ARTISTES ET HOMMES DE LETTRES — QUELQUES SALONS POIGNEE DE PRINCES NEUGHATEL DELACHAUX & NIESTLÉ, ÉDITEURS 1904 Tous droits réservés. DU MEME AUTEUR Marie-Antoinette, reine de France, 3me édition, 2 vol. in-16 7 — Rois d'Espagne, d'Isabelle I à Philippe II, 1 vol. in-16 3 50 Rois d'Espagne, de Philippe II à Charles III, 1 vol. in-16 4 — Rois d'Espagne, de Charles IV à Alphonse XII, 1 vol. in-16 3 50 Un peu partout, du Danube au Bosphore, 1 vol. in-16 3 — — Du Bosphore aux Alpes, 1 vol. in-16 .... 3 -- — Du Jura à l'Atlas, 1 vol. in-16 ........ 3 — Madrid, 1 vol. in-16 3 — D'Alger à — 1 vol. in-16 3 — De Tolède à Grenade, — La Cour et la Société du Second Empire, lre série, 1 vol. in-16 3 50 Imprimerie Delachaux & Niestlé, Neuchâtel (Suisse) LA COUR ET LA SOCIÉTÉ DU SECOND EMPIRE PAR La Gour et la Société du Second Empire. DEUXIÈME SÉRIE Il restait entendu dans les milieux intellectuels hostiles au Second Empire que ce régime avait mis la lumière sous le boisseau, arrêté le mouvement des esprits, suspendu toute manifestation d'art, et que l'intelligence nationale, fléchissant sous le joug, c'en était fait de la pensée française, étouffée par le des- potisme, sombrée dans le néant. C'était là, c'est encore une de ces appréciations familières à l'esprit de parti et qui découlent ordi- nairement des passions politiques, car il nous sem- ble avoir entendu parler, en ce temps-là, d'hommes distingués, influents, presque illustres, dans le do- maine de la parole, des sciences, du journalisme, comme dans celui des lettres, des arts et du théâtre. Rien que fort empêchés, surtout dans les commence- 1 2 La cour et la société du Second Empire ments, au point de vue politique, publicistes, artistes et hommes de lettres, ralliés à la cour du Second Empire, ou restés ses adversaires, ont continué de produire. Nous en avons connu, admiré quelques-uns ; et il nous a paru qu'un petit voyage dans ce monde-là, sans trop de nomenclature ni de bibliographie, mais avec de courts aperçus sur ses rapports avec les Tuileries, ou sur son éloignement, ne serait pas dépourvu d'intérêt. Ce petit voyage-là, nous disait M. Perrin, notre sympathique éditeur de la Librairie académique, à Paris, n'a pas encore été fait dans une sorte d'en- semble. Faites-le. Et nous sommes parti. Sans aimer les livres autant que l'impératrice, Napoléon III avait le goût des lettres, savait ses auteurs, lisait attentivement, parlait bien de ce qu'il avait lu. Il écrivait d'une façon supérieure ; mais la poésie fut sans action sur un esprit plutôt abstrait, qui n'avait rien de contemplatif et que les envolées idéales laissaient sans émotion. Les traités de 1815, le principe des nationalités, les questions d'organisation intérieure et de politi- Louis Veuillot 3 que étrangère, les perfectionnements à apporter dans les choses militaires, la rénovation de Paris, le problème social, l'occupaient davantage que la litté- rature, les sciences et les beaux-arts. Il ne cessa pourtant de les vouloir en bonne place; allant au savoir et au talent sans se laisser arrêter par les opinions ; appelant aux Tuileries toutes les intelligences que le parti pris ne séparait pas de lui, leur faisant à Compiègne, où séjournèrent la plupart des supériorités de cette époque, un accueil excep- tionnel dans les usages des cours. Ce fut même un de ses mérites de recevoir ses adversaires, de manière à ne pas leur faire regretter d'être venus à lui. « Je n'y retournerai pas, » disait plaisamment un républicain que des circonstancesparticulièresavaient amené à solliciter une audience : « Il me rendrait impérialiste, et cela m'ennuierait, » « Il est évident, écrivait de son côté Louis Veuil- lot, que je me trouve un peu sous le charme. » C'était en 1858, au sortir de l'audience que l'or- gane militant des espérances et des revendica- tions du monde catholique avait demandée à l'em- pereur. Il s'attendait à trouver ce souverain tel qu'on le lui dépeignait, sans regard, morne, indifférent, et se vit accueilli d'un air ouvert, puis invité « à dire tout ce qu'il pensait, et comme il le pensait. » 4 La cour et la société du Second Empire Veuillot exposa avec son ardeur et sa clarté les questions religieuses qui le préoccupaient, se sentit compris, appuyé, et redescendit en confiance l'esca- lier des Tuileries. Il avait trouvé l'empereur soucieux de la protec- tion divine, respectueux pour le culte, bien disposé pour le clergé ; et c'est, en effet, ce que Napoléon III avait été depuis son avènement. Le monde catholique comptait sur lui, confirmé dans ses espérances par le voyage des souverains dans les provinces de l'Ouest. L'accueil et le langage des évêques au seuil des cathédrales, les réponses de l'empereur, l'attitude de sa compagne, l'enthou- siasme, partagé par le clergé, des populations bre- tonnes, tout concourait à faire considérer le nouveau règne comme résolument protecteur des intérêts du culte catholique. Cela changea l'année suivante, après la guerre d'Italie ; la question romaine éveillait des méfiances. L'empereur, en souffrant que cette question fût posée, effaçait aux yeux de l'Eglise sa première et chrétienne attitude. En acceptant la solution qui dépouillait Pie IX d'une partie des Etats pontificaux, il éloignait de lui les catholiques, sacrifiait les espé- rances données à des engagements pris avec les réfugiés italiens. L'attentat d'Orsini était une sommation devant Louis Veuillot 5 laquelle il cédait. C'était la guerre aux catholiques. Louis Veuillot, dont l'esprit se montrait aussi om- brageux que celui de l'épiscopat, le proclamait. Les évêques, en effet, avaient l'oeil très ouvert sur les agissements du pouvoir impérial, facilement accusé de pactiser avec la Révolution. A la moindre velléité jugée subversive, l'évêque d'Orléans ouvrait le feu en des brochures d'allure militaire. L'évêque de Poitiers suivait dans ses Instructions synodales. L'évêque de Nîmes taillait sa plume de Tolède pour de forts mandements ; le cardinal de Bonnechose envoyait au journal Le Français, des Lettres pastora- les, interpellait à la Tribune les membres du gouver- nement. Louis Veuillot reprenait le tout dans l'Univers, d'une plume nerveuse, avec force et conviction. Baroche et Rouland, les ministres d'alors, avaient l'ordre de se montrer conciliants et ne se rattra- paient pas en pesant sur le clergé. L'empereur, lui-même, intéressé à ménager l'épis- copat, que la guerre d'Italie avait surexcité, se défen- dait doucement, puis s'anima dans son message aux Chambres de 1860, déclarant avec une nuance d'amertume qu'il ne pouvait passer sous silence l'émotion du monde catholique, ses impressions irré- fléchies, ses alarmes passionnées, son oubli des ser- vices rendus; et qu'il lui fallait, à lui, sa confiance 6 La cour et la société du Second Empire absolue dans la raison publique pour garder ce calme qui, seul, peut maintenir dans le vrai.