SORTIR DU BUREAU .De la bure à la métaphore du bureau .De la bure à la métaphore du bureau

BUREAUBUREAU, ,subst. subst. masc. masc.

I.I. Vx Vx. .Étoffe Étoffe grossièregrossière dede laine laine brunebrune : : 1. 1. Je Je ne ne changerais changerais pas pas ma ma veste veste de de bureau bureau pour pour votre votre queue queue de de pie pie en en drap drap noir. noir. G.G. SAND, SAND, Péché Péché de de M. M. Antoine Antoine, ,p. p. 310 310 dans dans L. L. VINCENT, VINCENT, La La Lang. Lang. et et le le style style rustiques rustiques de de George George Sand Sand dans dans les les « « romans romans champêtres champêtres » », ,1916, 1916, p. p. 196.196. II.II. Usuel Usuel A.A. Table, Table, souvent souvent couverte couverte d’un d’un tissu tissu de de bure, bure, ou ou d’une d’une autre autre matière matière protectrice, protectrice, généralement généralement munie munie de de tiroirs tiroirs ou ou de de casiers, casiers, entourée entourée d’une d’une ouou plusieurs plusieurs chaises chaises ou ou fauteuils, fauteuils, où où l’on l’on écrit, écrit, manie manie des des papiers papiers classés classés ou ou à à classer, classer, etc. etc. Bureau Bureau d’acajou; d’acajou; bureau bureau ministre; ministre; bureau bureau Empire Empire : : 2.2. Je Je compris compris qu’on qu’on m’offrait m’offrait uneune chancechance d’êtred’être merveilleuxmerveilleux : :je je tins tins à àrépondre répondre sur sur l’heure, l’heure, je je m’assism’assis auau bureaubureau dede monmon grand-père,grand-père, posaiposai le le carnetcarnet sur sur le le buvard buvard de de son son sous-main, sous-main, pris pris son son porte-plume porte-plume à à manche manche de de galalithe, galalithe, le le plongeai plongeai dans dans la la bouteille bouteille d’encre d’encre rouge rouge et et me me mis mis à à écrire écrire pendantpendant que que les les grandes grandes personnes personnes échangeaient échangeaient des des regards regards amusés. amusés. SARTRE,SARTRE, Les Les Mots Mots, ,1964, 1964, p. p. 87. 87. Fig Fig. .et et fam fam. .Cette Cette affaire affaire est est sur sur le le bureaubureau. .On On commence commence à à s’en s’en occuper. occuper.

Le bureauLe bureau tient son tient nom son actuel nom deactuel la bure, de la étoffe bure, étoffegrossière grossière de laine de quilaine recouvrait recouvrant autrefois autrefois une unetable table que quel’on l’on souhaitait souhaitait transformer transformer en espaceen de espacetravail. de Par travail. métonymies Par métonymies successives, successives, il devint leil devintmeuble, le lameuble, pièce, l’établissementla pièce, l’établissement même où même s’opère où le s’opèretravail. le On travail. le retrouve On le aujourd’huiretrouve aujourd’hui sous nos sousyeux nos régulièrement yeux régulièrement : la métaphore : la métaphore du bureau du est bureau devenue est devenue un des paradigmes un des paradigmes des interfaces des interfaces informatiques. informatiques. Une métaphore Une métaphore d’interface d’interface est une métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes est un système dans lequel l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes1 d’interfaced’interface existent, existent, la la métaphore métaphore du du bureau bureau reste reste la la plus plus connue. connue. Celle Celle ci ci fut fut inventée inventée par par Alan Alan Kay Kay et et son son équipe équipe de de chercheur chercheur au au Xerox Xerox PARC PARC1 dansdans les les années années 1970. 1970. L’idée L’idée est est simple: simple: l’utilisation l’utilisation principale principale d’un d’un ordinateur ordinateur Xerox Xerox se se limite limite à à des des classifications classifications dede documents,documents, pourpour la la majeuremajeure partiepartie textuels. textuels. Comment Comment offrir offrir auxaux utilisateursutilisateurs uneune interface interface quiqui simplifie simplifie l’usage l’usage dede lala machine,machine, quiqui expliciteexplicite lele langagelangage obscurobscur desdes lignes lignes de de codescodes ? ? Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Les chercheurs2 essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire RoyalRoyal » »2, ,une une secrétaire secrétaire de de direction direction du du Xerox Xerox PARC. PARC. Sally Sally travaille travaille avec avec du du papier papier et et une une machine machine à à écrire. écrire. Pour Pour les les designers designers de de l’époque, l’époque, Sally, Sally, premièrepremière utilisatrice utilisatrice potentielle, potentielle, « « ne ne veut veut pas pas ou ou ne ne peut peut pas pas apprendre apprendre ». ». D’où D’où la la proposition proposition d’utiliser d’utiliser une une interface interface existante, existante, skeumorphe, skeumorphe, avec leavec clavier le clavier standard standard et la métaphore et la métaphore du bureau, du bureau, éléments élément connus connu de la de secrétaire. la secrétaire. On imagineOn imagine alors alors des icônesdes icônes flottants, flottants, simulant simulant le dessus le dessus d’un d’un bureau.bureau. Les Les fichiers fichiers s’empilent s’empilent commecomme desdes feuilles, feuilles, se se jettent jettent a ala la corbeille, corbeille, sont sont triés triés dans dans des des dossiers... dossiers...

ToutesToutes les les possibilités possibilités offertes offertes sont sont visiblevisible à àl’écran, l’écran, « « whatwhat youyou see see is is chatchat youyou getget ». ».

1 Xerox Palo Alto Research Center 2 http://www.nicolasnova.net/pasta-and-vinegar/2010/02/18/famous-user-figures-in-the-history-of-hci?rq=hci « Autrement dit, les interfaces graphiques transforment l’invention de John Von Neumann, ce monstre de calcul informationnel qu’est l’ordinateur, en un.De monde la bure antropomorphe à la métaphore d’imagesdu bureau à manipuler.. »3

BUREAU, subst. masc. L’avantage d’une telle représentation, ’est qu’elle unifie l’expérience utilisateur au delà des constructeurs de système d’exploitation. Devant unI. Vxécran. Étoffe tournant grossière fièrement de laine sous brune Windows : 95 ou la dernière mouture de Mac OSX, la manière dont apparaissent les fichiers ne surprend plus personne, 1. onJe neles changeraismanipule aujourd’hui pas ma veste avec de bureauautant d’aisance pour votre que queue des feuilles de pie envolantes. drap noir. G. SAND, Péché de M. Antoine, p. 310 dans L. VINCENT, La Lang. et le style rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, p. 196. L’inconvénient, c’est que cette image est loin d’englober ou de rendre évidente les capacités réelles d’un ordinateur. En choisissant une figure siII. définie Usuel et stéréotypée, le plus petit dénominateur commun, on enferme l’utilisateur lambda dans le bureau. En termes sémiotiques, l’interface informatiqueA. Table, souvent agit comme couverte un coded’un tissuqui véhicule de bure, des ou messagesd’une autre culturels matière dans protectrice, divers médias. généralement Lorsqu’on munie utilise de un tiroirs ordinateur, ou de casiers, tout ce entourée à quoi on d’une a acc es -texte,ou plusieurs musique, chaises vidéo, ou etc... fauteuils, - passe où par l’on l’interface écrit, manie du deslogiciel papiers de navigation classés ou puisà classer, par celle etc. Bureaudu système d’acajou; d’exploitation. bureau ministre; Dans la bureau Empire : communication 2. Je compris culturelle, qu’on ilm’offrait est rare qu’unune chance code soitd’être simplement merveilleux un : jemécanisme tins à répondre de transport sur l’heure, neutre je ; ilm’assis influe au généralementbureau de mon sur grand-père, les messages posai le transmiscarnet sur par le sonbuvard intermédiaire. de son sous-main, Il peut depris la sonsorte porte-plume faciliter l’expression à manche de de certains galalithe, messages le plongeai et en dans rendre la bouteille d’autres inconcevables.d’encre rouge et me mis à écrire pendant que les grandes personnes échangeaient des regards amusés. SARTRE,L’interface Les Mots façonne, 1964, p. finalement 87. la manière dont l’utilisateur conçoit l’ordinateur lui même, lui impose sa propre logique. Souvenons-nous qu’aujourd’hui, Fig. et fam. Cette on use affaire des mêmes est sur lemachine bureau. auOn travail commence comme à s’en dans occuper. les loisirs. L’héritage du bureau, d’une interface conçu pour des professionnels, n’est-elle pas devenu obsolète ou trop restrictive ? La métaphore s’est usée, a perdu de sa pertinence. Bien que sa naissance ne soitLe bureau pas si lointaine tient son dans nom le actuel domaine de la de bure, l’informatique, étoffe grossière on pourrait de laine direqui qu’ellerecouvrait est déjàautrefois à l’état une de tablemétaphore que l’on morte. souhaitait On a transformerquasiment oublié en espace son de origine,travail. Parle bureau métonymies est devenu successives, invisible, il àdevint nos risques le meuble, et périls. la pièce, l’établissement même où s’opère le travail. On le retrouve aujourd’hui sous nos yeux régulièrement : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes d’interface existent, la métaphore du bureau reste la plus connue. Celle ci fut inventée par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 dans les années 1970. L’idée est simple: l’utilisation principale d’un ordinateur Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure partie textuels. Comment offrir aux utilisateurs une interface qui simplifie l’usage de la machine, qui explicite le langage obscur des lignes de codes ? Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, première utilisatrice potentielle, « ne veut pas ou ne peut pas apprendre ». D’où la proposition d’utiliser une interface existante, skeumorphe, avec le clavier standard et la métaphore du bureau, élément connu de la secrétaire. On imagine alors des icônes flottants, simulant le dessus d’un bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers...

Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

3 L’ être et l’écran, Stéphane Vial, p.166 .du.De fond la bure d’écran à la métaphore du bureau

BUREAU, subst. masc. Un fond d’écran est une image qui est utilisée comme surface du bureau. Selon les systèmes d’exploitation, les termes varient mais désignent trivialementI. Vx. Étoffe une grossière image quide laine est choisie brune comme: fond d’écran. Avec Windows, il s’agit de papier-peint (ou wallpaper en anglais), alors qu’avec Mac OS, il s’agit 1. d’imageJe ne changerais de bureau pas (en ma référence veste de au bureau terme pourmotif votre de bureau queue qui de désignepie en drap une noir.petite image répétée plusieurs fois de façon à remplir l’écran). OnG. retrouveSAND, Péché également de M. leAntoine terme, d’arrière-planp. 310 dans L. (ou VINCENT, background La Lang. en anglais). et le style 4 rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, p. Un196. élément qui nous semble intéressant pour penser une sortie (le premier pas) du bureau, c’est le fond d’écran. Hormis au moment où on le change,II. Usuel il échappe à la danse incessante de l’interaction qui monopolise l’attention à chaque moment d’utilisation d’un ordinateur (et qui caractériseA. Table, pourtant souvent couvertele numérique d’un d’aprèstissu de Vial bure, 5 ). ou L’ossature d’une autre de bureau matière se protectrice, dépose, se déplacegénéralement sur lui muniesans même de tiroirs l’effleurer. ou de casiers, Cette positionentourée privilégiée d’une dansou plusieurs la ronde chaisesde l’interface ou fauteuils, y ménage où l’onune écrit,sorte maniede pause des visuelle, papiers l’horizonclassés ou avant à classer, le néant etc. Bureaualgorithmique. d’acajou; bureau ministre; bureau Empire : 2. Je compris qu’on m’offrait une chance d’être merveilleux : je tins à répondre sur l’heure, je m’assis au bureau de mon grand-père, posai le carnet Danssur le lesbuvard premières de son moutures sous-main, d’OS, pris on son ne porte-plume regarde pas encoreà manche le fond de galalithe, de l’écran. le plongeaiLes fenêtres dans flottent la bouteille sur desd’encre monochromes. rouge et me Lesmis premières à écrire apparitionspendant que balbutiantes les grandes de personnes motifs recouvrant échangeaient le fond des regardsde l’écran amusés. comme une surface voient le jour avec le Xerox Star en 1981. Le terme n’existe cependantSARTRE, pasLes Motsencore., 1964, C’est p. via 87. un programme supplémentaire, absent des utilitaires par défaut, que l’on peut bricoler le fond. Fig. et fam. Cette affaire est sur le bureau. On commence à s’en occuper. Ce n’est qu’au début des années 90 que la fonction d’habillage du fond est intégré au système d’exploitation. Cette petite révolution se passe surLe Windowsbureau tient 3.0, son et lenom mot actuel « Wallpaper de la bure, » est étoffe pour lagrossière première de foislaine codé. qui Plusieursrecouvrait motifs autrefois sont une ainsi table proposés que l’on pour souhaitait recouvrir transformer la surface enauparavant espace de délaissée.travail. Par Il estmétonymies intéressant successives, de noter qu’aucun il devint d’eux le meuble, ne jouent la pièce, le jeu l’établissement du bureau, comme même sioù les s’opère designers le travail. à l’aube On des le retrouve fond d’écran aujourd’hui apercevaient sous nos déjà l’ombreyeux régulièrement du problème, : etla proposaientmétaphore du discrètement bureau est devenuedes alternatives un des d’organisation.paradigmes des On interfaces retrouve informatiques. ainsi pêle-mêle Une un métaphoremur de brique d’interface rouge, les est alvéoles une d’unemétaphore ruche, dansles pierres laquelle d’un l’utilisation château ou d’une un motifinterface de textile virtuelle tissé. reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes d’interface existent, la métaphore du bureau reste la plus connue. Celle ci fut inventée par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 dans les années 1970. L’idée est simple: l’utilisation principale d’un ordinateur Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure partie textuels. Comment offrir aux utilisateurs une interface qui simplifie l’usage de la machine, qui explicite le langage obscur des lignes de codes ? Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, première utilisatrice potentielle, « ne veut pas ou ne peut pas apprendre ». D’où la proposition d’utiliser une interface existante, skeumorphe, avec le clavier standard et la métaphore du bureau, élément connu de la secrétaire. On imagine alors des icônes flottants, simulant le dessus d’un bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers...

Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

4 https://fr.wikipedia.org/wiki/Fond_d%27%C3%A9cran 5 L’être et l’écran, Stéphane Vial, p208 .l’image par défaut, le cas Windows .De la bure à la métaphore du bureau

BUREAUQuand, subst. on masc.parle du fond d’écran, difficile de ne pas évoquer cette image légendaire, Bliss. On pourrait imaginer une telle image comme un bijou d’orfèvrerie photoshop, mais c’est bel et bien une photo argentique qui bousculera la Silicon Valley.I. Vx . LaÉtoffe légende grossière dit même de laine qu’elle brune aurait : remise en main propre. Photographiée en 1995 par Charles O’Rear non loin de San Francisco, Colline Verdoyante 1. Je(dans ne changerais sa version pas française) ma veste n’apparaît de bureau au pourmonde votre qu’en queue octobre de pie 2001 en avecdrap lanoir. sortie de Windows XP et sa rapide démocratisation. G. SAND, Péché de M. Antoine, p. 310 dans L. VINCENT, La Lang. et le style rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, p. 196. De la quête du paysage originel à la déclinaison de l’image en motif, elle est devenu aujourd’hui une sorte de même internet utilisée aussi bienII. par Usuel des artistes (Mike Ruiz, Paul Destieu), que par la foule d’amateurs anonymes qui peuple le web de photomontages et autres détourne- mentsA. Table,6. souvent couverte d’un tissu de bure, ou d’une autre matière protectrice, généralement munie de tiroirs ou de casiers, entourée d’une ou plusieurs chaises ou fauteuils, où l’on écrit, manie des papiers classés ou à classer, etc. Bureau d’acajou; bureau ministre; bureau Empire : Avant2. Je compris cette percée qu’on du m’offrait figuratif, une les chancefond d’écran d’être desmerveilleux OS Microsoft : je tins étaient à répondre invariablement sur l’heure, des je m’assismonochromes au bureau à teintes de mon bleutées, grand-père, difficilement posai le mémorables.carnet sur le Onbuvard a ici de affaire son sous-main, à un véritable pris renversementson porte-plume : ce à n’estmanche plus del’interface galalithe, qui le plongeaidicte l’image dans fond la bouteille mais bien d’encre elle rougemême etqui me étend mis àson écrire aura depuispendant le fond que lesvers grandes la surface personnes de l’écran. échangeaient Elle infiltre des les regardsbarres deamusés. menus qui du gris passent à des teintes de vert et bleu. Les angles acérés des fenêtres s’arrondissentSARTRE, Les àMots l’image, 1964, de lap. courbe87. de la colline. Fig. et fam. Cette affaire est sur le bureau. On commence à s’en occuper. Ainsi le paysage s’entrechoque avec le bureau. La corbeille flotte désormais dans un champ. Le bureau tient son nom actuel de la bure, étoffe grossière de laine qui recouvrait autrefois une table que l’on souhaitait transformer en espace de Aprèstravail. cette Par excursion métonymies paysagère, successives, la grande il devint firme le meuble,revient laà despièce, fonds l’établissement par défaut plus même proches où s’opère de logos le travail. et de vagues On le retrouveabstraites aujourd’hui à résonance sous spatiale, nos à l’instaryeux régulièrement de sa voisine à: lala métaphorepomme. du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes d’interfaceOn peut existent, se demander la métaphore pourquoi du bureau cette imagereste la a plusautant connue. marqué Celle les utilisateursci fut inventée d’ordinateur par Alan àKay l’aube et son du 21èmeéquipe sièclede chercheur (même s’ilau Xeroxest impossible PARC1 dedans comptabiliser les années 1970.précisément, L’idée est certains simple: n’hésitent l’utilisation pas principale à dire que d’un c’est ordinateurl’image la plus Xerox vue se du limite monde à des7). Avecclassifications une efficacité de documents, sans précédent pour lala collinemajeure s’installepartie textuels. subrepticement Comment dans offrir le paysage, aux utilisateurs s’ancre dansune interfacela mémoire qui collective. simplifie l’usage de la machine, qui explicite le langage obscur des lignes de codes ?Il ne fait aucun doute que sa qualité quasi archétypale et le bon jugement des designers y sont pour beaucoup. D’après O’Rear8 il s’agirait essentiellementLes chercheurs d’une essaient image alors « paisible », de construire « sans un tension ». profil d’utilisateur C’est d’ailleurs type principalementpotentiel. Ils prennent ce qu’évoque pour sonmodèle nom « Bliss,Sally, « félicité ».la dame à la Cependant machine àje écrire pense qu’elleRoyal provoque»2, une secrétaire une résonance de direction plus profonde. du Xerox L’imaginairePARC. Sally travailledu paysage avec invoque du papier l’extérieur. et une machine Le bureau à écrire. est en Pourpéril, les le postedesigners informatique de l’époque, n’est Sally, plus seulementpremière utilisatriceun poste de potentielle, travail, il ouvre « ne veutune fenêtrepas ou nesur peut le dehors. pas apprendre Bien sur, ». cette D’où image la proposition reste dans d’utiliser le fond, àune la manière interface d’une existante, fenêtre skeumorphe, dans une pein - tureavec du le trecento.clavier standard Elle n’a paset la encore métaphore gagnée du le bureau, code, la élément pensée connudu système de la ensecrétaire. son coeur. On Les imagine graines alors sont des cependant icônes flottants, déjà en germe simulant inconsciemment le dessus d’un pourbureau. sortir Les du fichiers bureau. s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers...

Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

6 http://knowyourmeme.com/memes/windows-xp-bliss-wallpaper -- http://www.dorkly.com/post/69416/the-best-takes-on-the-windows-xp-bliss-wallpaper 7 http://petapixel.com/2014/04/09/the-story-behind-the-iconic-windows-xp-bliss-wallpaper/ 8 https://www.youtube.com/watch?time_continue=195&v=AVXY8OEZAEQ .Allen Ruppersberg, The New Five Foot Shelf .De la bure à la métaphore du bureau

BUREAUNous, subst. nous masc. intéressons dans cette partie à un fragment de la pièce d’Allen Ruppersberg. Pour ne pas nous perdre dans cette installation à milles facettes nous nous concentrerons sur son “extension” numérique. Rappelons tout de même son principe d’origine : sur une table, uneI. Vx collection. Étoffe degrossière The Five de laineFoot Shelfbrune of : Books, une importante encyclopédie américaine écrite en 1910. Seul le premier volume est un fac-similé, les suivants 1. Jecontiennent ne changerais en réalité pas ma plusieurs veste de récitsbureau écrits pour par votre Ruppersberg, queue de pie ainsi en qu’une drap noir. documentation photographique de son atelier New Yorkais avantG. SAND, sa fermeture. Péché de Ce M. dispositif Antoine, estp. 310 enserré dans d’autres L. VINCENT, photos La de Lang.l’atelier, et lemultipliant style rustiques les lectures de George possibles Sand dans de la les collection. « romans champêtres », 1916, p. 196. II. UsuelCette pièce se prolonge par un projet en ligne du même nom, produit par la Dia Art Foundation9. Elle comporte une base de donnée rassemblantA. Table, souventl’intégralité couverte des photos, d’un tissu des detextes, bure, des ou sons, d’une des autre cartes matière postales, protectrice, cartons généralementd’invitations… munie possiblement de tiroirs présent ou de casiers, dans l’atelier. entourée Une d’une interfaceou plusieurs permet chaises de naviguer ou fauteuils, à travers où l’on ce chaosécrit, maniede document, des papiers recréant classés ainsi ou uneà classer, infinité etc. Bureaude récits. d’acajou; En plus bureaude cette ministre; base de donnée,bureau Empire : Ruppersberg 2. Je comprismet en ligne qu’on une m’offrait douzaine une de chance photo d’êtrede l’atelier, merveilleux explicitement : je tins destinéesà répondre à êtresur l’heure,utilisée jeen fondm’assis d’écran. au bureau de mon grand-père, posai le carnet sur le buvard de son sous-main, pris son porte-plume à manche de galalithe, le plongeai dans la bouteille d’encre rouge et me mis à écrire pendantC’est que ces les images grandes qui personnes nous intéressent échangeaient particulièrement. des regards amusés.En les destinant au fond d’écran, Ruppersberg opère une stratégie singulière : il prolongeSARTRE, l’immersion Les Mots, 1964, dans p.son 87. espace de travail jusqu’au bureau numérique du regardeur (lecteur?). Les Fig murs. et sontfam. saturésCette affaire de posters, est sur les le étagèresbureau. On pleine commence de livres, à autants’en occuper. d’éléments présents dans la vision périphérique de l’artiste quand il occupe les lieux. Comme un fond d’écran. Le bureau tient son nom actuel de la bure, étoffe grossière de laine qui recouvrait autrefois une table que l’on souhaitait transformer en espace de travail.Ruppersberg Par métonymies nous successives, assied à son il bureau, devint leà rentrermeuble, au la coeur pièce, de l’établissement son intimité, mêmeentourés où des s’opère images, le travail. des textes On le qu’il retrouve a soigneusement aujourd’hui collectés sous nos et assemblésyeux régulièrement dans un arrangement : la métaphore “de dutravail”. bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes d’interfaceC’est existent, cependant la métaphoreune vision dunécessairement bureau reste parcellaire,la plus connue. des fragmentsCelle ci fut de inventée l’environnement. par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 Endans nous les invitant années 1970.dans saL’idée propre est collection,simple: l’utilisation il montre principale sa manière d’un d’arranger ordinateur temporairement Xerox se limite ce àchaos. des classifications Il pointe alors dedu documents, doigts la variété pour la majeure d’assemblagespartie textuels. non-hiérarchique Comment offrir que aux peuvent utilisateurs prendre une interfaceles bases dequi données. simplifie Il l’usage nous invite de la à organisermachine, qui le fourmillementexplicite le langage d’images obscur qui des environnent lignes de lecodes bureau, ? trouver des arrangements personnels, des relectures. Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, premièreL’expérience utilisatrice de potentielle, collectionneur « ne veutde Ruppersberg pas ou ne peut et la pas manière apprendre dont ».elle D’où se déploiela proposition brillamment d’utiliser dans une cette interface pièce fournissent existante, skeumorphe, un modèle esthétiqueavec le clavier possible standard d’organisation et la métaphore des masses du bureau, de données élément hétéroclites connu de où la nous secrétaire. baignons On dansimagine la dimension alors des icônesnumérique. flottants, Son « bureau »simulant le est dessus loin d’und’un archétypalbureau. Les bureau fichiers d’open s’empilent space. Ilcomme oscille des entre feuilles, la bibliothèque, se jettent a lal’atelier, corbeille, la chambre sont triés couverte dans des de dossiers... poster, le salon d’un amateur de disque, le cabinet de curiosité… C’est une hybridation entre ces différents lieux-modèles d’un type d’organisation qu’il vise, pour dénouer une interprétation trop univoqueToutes les et possibilités restrictive. offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

9 http://awp.diaart.org/ruppersberg/ .trouble.De la bure dans à la l’interfacemétaphore du bureau

BUREAU, subst. masc. On peut se demander si la métaphore de bureau n’a pas perdu en pertinence depuis l’âge d’or des premiers OS. Des bits ont circulé dans les tubesI. Vx ; .l’arrivée Étoffe grossièrede l’internet de laine grand brune public : au début des années 90, l’invention du web et du langage hmtl, le premier navigateur, le web 2.0, les ob- jets connectés… 1. Je ne Lachangerais vision de pas Sally ma la veste secrétaire de bureau est maintenant pour votre bien queue loin de de pie l’usage en drap lambda noir. d’un ordinateur personnel. On opère maintenant sur la mêmeG. SAND, plateforme Péché depour M. desAntoine « tâches », p. 310 de dans loisir L. aussi VINCENT, bien que La professionnelles. Lang. et le style rustiquesLes logiciels de George de traitement Sand dans de texteles « romansou le tableur, champêtres maîtres », 1916,du bureau p. il196. y a quelques années, sont relégués au second plan derrière Spotify, Netflix ou et d’autres applications de consommation culturelle. Le partage de fichierII. Usuel torrent tourne dans le fond, recevant et envoyant des fichiers sans même qu’on s’en aperçoit. LeA. bureau Table, cher souvent aux ingénieurs couverte d’un de Xerox tissu de est-il bure, encore ou d’une valable autre pour matière afficher protectrice, et modeler généralement nos usages munie numériques de tiroirs quotidiens ou de casiers, ? Est-ce entourée que penserd’une les donnéesou plusieurs seulement chaises en ou fichiers, fauteuils, dossiers où l’on etécrit, corbeille manie ne des limiterait papiers classésnotre usage ou à etclasser, notre etc.perception Bureau d’acajou;de l’informatique bureau ministre; et de l’ordinateur bureau Empire ? Pourrait-on : imaginer 2. une Je comprisesthétique qu’on différente m’offrait qui une s’infiltrerai chance d’être dans merveilleuxle bureau ? : je tins à répondre sur l’heure, je m’assis au bureau de mon grand-père, posai le carnet sur le buvard de son sous-main, pris son porte-plume à manche de galalithe, le plongeai dans la bouteille d’encre rouge et me mis à écrire « pendantI feel sorry que for les the grandes computer personnes that it just échangeaient display information des regards while amusés. it could do so much more » 10 JODI SARTRE, Les Mots, 1964, p. 87. Ce nomFig. et en fam capslock. Cette affairepourrait est facilement sur le bureau évoquer. On commence une sorte d’algorithmeà s’en occuper. malveillant à la HAL. JODI n’est en fait « seulement » qu’un duo d’artiste, Joan Heemskerk et Dirk Paesmans. JODI est un nom valise tiré de leur deux prénoms. Ayant commencés à travailler en photographie et vidéo dans lesLe années bureau 1980, tient ilsson se nom tournent actuel rapidement de la bure, versétoffe les grossièreordinateurs de laineet leurs qui mystères(, recouvrait dixit autrefois Dirk.) une table que l’on souhaitait transformer en espace de Beaucouptravail. Par les métonymies considèrent successives,comme des ilpionniers devint le du meuble, net.art, la apprenant pièce, l’établissement le code sur mêmele tas et où dématérialisant s’opère le travail. radicalement On le retrouve leur aujourd’huipratique artistique. sous nos Leuryeux pratique régulièrement de déconstruction : la métaphore de dul’interface bureau ouvreest devenue des brèches un des dans paradigmes la vision des classique interfaces de l’informatique, informatiques. comme Une métaphore on va le voir d’interface dans l’analyse est une des quelquesmétaphore oeuvres dans suivantes.laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes d’interface existent, la métaphore du bureau reste la plus connue. Celle ci fut inventée par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 Leurdans première les années apparition 1970. L’idée remarquée est simple: sur l’utilisationle web est très principale probablement d’un ordinateur l’étrange etXerox inquiétant se limite site à wwwwwwwww.jodi.orgdes classifications de documents,. A cette époque, pour lale couplemajeure vitpartie à Palo textuels. Alto, coeur Comment de la offrirSilicon aux Valley utilisateurs et d’une unecommunauté interface qui d’ingénieur simplifie l’usagede Xerox de PARCla machine,11. Dès 1995,qui explicite on peut le langage« aisément » obscur visiter des lignes ce récif de de corailcodes digital, ? une masse visuelle intriquée de motif à la fois textuels et visuels, écrit en html basique. Tout contenu cohérent est délaissé au profit deLes la chercheursreprésentation essaient du code, alors de de protocoles,de construire un l’abstraction profil d’utilisateur technologique. type potentiel. Le vert Ilsperroquet prennent sur pour fond modèlenoir n’est « Sally, pas sansla dame rappeler à la Matrixmachine qui à écrire verra leRoyal jour 4» 2ans, une plus secrétaire tard. de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, Maispremière cette pageutilisatrice évoquant potentielle, tout autant « ne un veut bug pas informatique ou ne peut pasque apprendredes poèmes ». visuels D’où la moderne proposition n’est d’utiliser qu’une façade, une interface à plusieurs existante, niveau. skeumorphe, On se rend vite compteavec le enclavier baladant standard son curseuret la métaphore qu’elle est du truffée bureau, de élément liens qui connu amènent de la vers secrétaire. d’autres Onpages imagine étranges, alors des des recoins icônes etflottants, des impasses, simulant aux ledesigns dessus angu d’un- lairesbureau. rappellant Les fichiers les premiers s’empilent temps comme d’affichage des feuilles, d’information se jettent a lasur corbeille, un écran, sont remplis triés dansde coordonnées, des dossiers... de schémas et de diagrammes obscurs, etc… D’innombrables vidéos d’errances12 d’utilisateurs lambda dans ce labyrinthe bourgeonnent d’ailleurs sur youtube, commençant la plupart du temps parToutes des « heyles possibilités guys, laptop offertes hacker sont here. visible I found à l’écran, this really « what weeeeird you see website… », is chat you ponctuéesget ». tout le long de « woooooow, what is this thing ?8 :O ».

10 Dirk Paesmans, interview Something wrong is nothing wrong, http://motherboard.vice.com/read/jodi-something-wrong-is-nothing-wrong 11 L’art internet, Rachel Greene, Thames & Hudson 2015, p 40 12 Weirdest Website Ever? wwwwwwwww.jodi.org - https://www.youtube.com/watch?v=UVWHApK50fU Really Weird Website - https://www.youtube.com/watch?v=BZ8nTpjkcCY etc… http://wwwwwwwww.jodi.org/ => http://wwwwwwwww.jodi.org/100cc/index.html => http://wwwwwwwww.jodi.org/100cc/hqx/i900.html =>.De http://wwwwwwwww.jodi.org/100cc/havoc/pemo5.html la bure à la métaphore du bureau => http://wwwwwwwww.jodi.org/100cc/zxcvb/indexw.html OSS pourrait-être un cousin de Biennale.py, une pièce d’Eva et Franco Mattes, autrement connu sous http://0100101110101101.org/. BUREAUEt malgré, subst. masc.l’apparente profondeur de ce dispositif, on en gratte encore seulement la surface. La véritable plongée s’opère grâce à un -clic Biennale.py est un virus créé spécialement pour la 49ème biennale de droit-afficher le code source de la page-. Apparaît alors un dessin en ascii art (dessin fait à partir de caractères alphanumériques), présentant som- Venise en 2001. Le virus, libéré le soir du vernissage, se répandit rap- mairementI. Vx. Étoffe un schémagrossière annoté de laine d’une brune bombe : nucléaire. Le titre original, perdu maintenant dans les limbes des réseaux, donnait d’ailleurs un indice idement sur le globe. Immatériel, inoffensif et auto-réplicant, quand sur la marche 1. Je neà suivre changerais : misconfigured pas ma veste ascii de bureaudrawing. pourD’après votre le duoqueue il s’agitde pie bel en et drap bien noir. à la base d’un “simple” dessin en ascii art, qui aurait buggé le virus pénètre un ordinateur il y reste caché et essai de survivre le lorsG. SAND,de sa mise Péché en de ligne. M. Antoine Une erreur, p. 310 basique dans L.dans VINCENT, le code html, La Lang. un oubliet le style de parenthèse rustiques de qui George ferme Sand et active dans uneles « séquence, romans champêtres fait passer » ,ce 1916, qui restep. plus longtemps possible. L’évènement fit sensation et glissa vite au habituellement196. en arrière plan, le coeur du code, en façade, et renvoie le dessin sous la surface. coeur de l’attention, étant à la fois une performance sans précédent II. Usuel et une oeuvre d’art engagé révélant comment l’hystérie médiatique A. Table,Bien souventsur, il ne couverte s’agit pas d’un de n’importe tissu de bure, quel dessin.ou d’une L’image autre matièrede la bombe protectrice, atomique généralement montre la volonté munie radicalement de tiroirs ou provocatricede casiers, entourée de ce site-oeu d’une - pouvait être théoriquement provoquée. vre,ou plusieursd’autant plus chaises au milieu ou fauteuils, des années où l’on 1990. écrit, Le manieweb n’en des est papiers qu’à ses classés premiers ou à balbutiements,classer, etc. Bureau l’imaginaire d’acajou; du bureau hacker ministre; plane constamment bureau Empire au dessus: des pages.2. LeJe comprissite étant qu’on quasiment m’offrait anonyme, une chance difficile d’être demerveilleux savoir qu’il : s’agitje tins là à d’unerépondre proposition sur l’heure, artistique je m’assis et auque l’onbureau est depas montombé grand-père, par mégarde posai sur le uncarnet site où sur se le retrouve buvard dedes son black sous-main, hats pour pris s’échanger son porte-plume des malwares. à manche Et c’est de bien galalithe, là la volonté le plongeai de JODI.org, dans la bouteille déstabiliser d’encre l’utilisateur rouge et là me où mis il s’y à attendécrire pas,pendant dans sonque propreles grandes ordinateur personnes qui semblait échangeaient être un des espace regards sûr amusés. et bien réglé. Avec wwwwwwwww.jodi.org le trouble reste cependant seulement au seinSARTRE, du navigateur Les Mots internet., 1964, p. Il 87. ne faudra que peu de temps pour que le duo sèment à nouveau le doute. Fig. et fam. Cette affaire est sur le bureau. On commence à s’en occuper. En 1998, un CD-ROM circule avec pour seul contenu un programme nommé OSS13. OSS a la capacité de simuler le comportement d’un systèmeLe bureau d’exploitation. tient son nom Une actuel fois delancé, la bure, OSS étoffedétourne grossière l’ordinateur de laine et l’empêchequi recouvrait de fonctionnerautrefois une normalement. table que l’on Commesouhaitait un transformer système d’exploitation, en espace de OSStravail. contrôle Par métonymies l’apparence successives,et les fonctions il devint de tout le meuble, l’environnement la pièce, l’établissementvisuel, y compris même le bureau où s’opère et les le menus travail. déroulant. On le retrouve Au coeur aujourd’hui de cette sous interface nos non-intuitiveyeux régulièrement (voir “effrayante”), : la métaphore OSS du présente bureau estdes devenue expériences un des numériques paradigmes abstraites, des interfaces sorte deinformatiques. dessins interactifs, Une métaphore dans la continuité d’interface chaotique est une de cemétaphore qu’on pourrait dans appelerlaquelle lel’utilisation style “computer d’une interfacevirus” déjà virtuelle en germe reflète dans unwwwwwwwww.jodi.org processus ou une interface. En utilisant de la vie cette réelle. fois-ci Bien le que CD-ROM, d’autre paradigmesJODI atteint icid’interface un effet existent,beaucoup la plus métaphore immersif. du Lesbureau images reste et lesla plus formes connue. envahissent Celle ci cettefut inventée fois-ci tout par l’écran, Alan Kay et etplus son seulement équipe de l’intérieur chercheur du au navigateur Xerox PARC inter1- net.dans les années 1970. L’idée est simple: l’utilisation principale d’un ordinateur Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure partie textuels.OSS est composé Comment de offrir plusieurs aux “zones”utilisateurs aux nomsune interface cryptés quicomme simplifie %20 l’usageou #reset de. Cesla machine,zones nous qui plongentexplicite lechacune langage dans obscur un des lignes de environnementcodes ? visuel particulier. %20 copie le bureau de l’utilisateur, et « l’électrocute ». Le bureau se met à trembler de manière incontrôlable, puisLes perdchercheurs pied et essaient glisse hors alors de de l’écran. construire Des couleurs un profil apparaissent d’utilisateur et type se modulent, potentiel. l’écranIls prennent clignote. pour La dégradationmodèle « Sally, peut-être la dame arrêtée à la machine simplement à écrire en quittantRoyal » 2le, une programme. secrétaire Dansde direction le même du genre,Xerox ****PARC. *** Sally simule travaille aussi avecl’environnement du papier et unedu bureau, machine mais à écrire. reproduit Pour lesdans designers un horrible de l’époque, désordre. Sally, Les dossierspremière se utilisatrice multiplient potentielle, de manière « incontrôlablene veut pas ou ; nedes peut fenêtres pas apprendres’ouvrent sans ». D’où fin la ; leproposition curseur laisse d’utiliser derrière une lui interface une traîné existante, indélébile skeumorphe, ; les habituels fonctionsavec le clavier nouveau standard, ouvrir… et la, imprimer… métaphore desdu bureau,menus déroulants élément connu sont remplacésde la secrétaire. par des On B$$$0<` imagine et alors des “\:/XC3G\des icônes << flottants,, complètement simulant indéchiffrable. le dessus d’un Lebureau. seul échappatoire Les fichiers sembles’empilent être comme l’extinction des feuilles,forcée de se lajettent machine, a la corbeille, et pourtant sont cette triés fois dans encore des dossiers... il suffit de quitter le programme. La “mise en bug” du système fait perdre ses moyens à l’utilisateur lambda et c’est la panique. La menace n’est que visuelle, mais la ressemblance avec un virus fait choc.Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

10 Dirk Paesmans, interview Something wrong is nothing wrong, http://motherboard.vice.com/read/jodi-something-wrong-is-nothing-wrong 11 L’art internet, Rachel Greene, Thames & Hudson 2015, p 40 13 http://oss.jodi.org •\±»ÛåÔ¥‰ http://rhizome.org/community/41366/ Pour conclure cette analyse de l’oeuvre de JODI.org, on peut regarder une de leur série toujours en cours, MY%Desktop14. Depuis 2002, le duo.De est la buredans àce la qui métaphore a été appelé du bureau leur période « Screen Grab ». Ils réalisent des vidéos en enregistrant ce qu’il se passe à l’écran pendant qu’ils tra- vaillent, jouent ou codent. Cette période a commencé avec l’installation vidéo My%Desktop//2002 présenté au Plugin Media Lab à Basel. La pièce montreBUREAU 4 projections, subst. masc. grand format de bureaux Mac OS9 qui semblent être devenus incontrôlables : des fenêtres s’ouvrent en cascade, des messages d’erreurs percent l’écran, les fichiers se répliquent à l’infini15… Mais les apparences sont trompeuses : ce n’est pas l’ordinateur qui est devenu fou mais bienI. Vx l’utilisateur. Étoffe grossière poussant de l’interface laine brune dans : ses derniers retranchements avec un ensemble d’opérations chaotiques. (Ci-après, 1. la Je traduction ne changerais d’une pas interview ma veste16 dede Dirkbureau Paesmans pour votre à propos queue de de cette pie enpièce.) drap noir. G. SAND, Péché de M. Antoine, p. 310 dans L. VINCENT, La Lang. et le style rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, p. « It196. is not on purpose that we try to evoke the fear of people but it somehow happen de people if you do not always present them the things they expect » JoanII. Heemskerk Usuel A. Table, souvent couverte d’un tissu de bure, ou d’une autre matière protectrice, généralement munie de tiroirs ou de casiers, entourée d’une ou plusieurs chaises ou fauteuils, où l’on écrit, manie des papiers classés ou à classer, etc. Bureau d’acajou; bureau ministre; bureau Empire : JODI2. Je proposecompris doncqu’on àm’offrait chaque nouvelleune chance oeuvre d’être une merveilleux manière :de je tinsdéstabiliser à répondre le regardeur sur l’heure, par je rapportm’assis auà sesbureau habitudes de mon (récentes grand-père, mais posaidéjà le biencarnet ancrées) sur le vis buvard à vis dedes son interfaces sous-main, informatiques. pris son porte-plume De la vidéo à au manche faux virus, de galalithe, tous les lemoyens plongeai sont dans bons la pourbouteille attaquer d’encre à distance rouge et ou me de mis l’intérieur à écrire lependant bureau, quefaire les trembler grandes l’illusionnisme personnes échangeaient de l’interface, des faireregards entrevoir amusés. le code derrière les fenêtres. En plus de leur radicalité graphique, le duo est connuSARTRE, pour Les leur Mots attitude, 1964, irrévérencieuse p. 87. et sans concession vis à vis des institutions. Leur fameux discours lors de la remise du Webby Award en 1999 Fig restera. et fam dans. Cette les annalesaffaire deest l’artsur le numérique bureau. On : “Uglycommence commercial à s’en occuper. sons of bitches.” A tout cela s’ajoute, comme l’évoque Paesmans dans l’interview cité ci-après, leur relatif silence par rapport à leur travail. Les rares écrit de leurs mains ressemblent à des glitchs informatique, quelques indices seulementLe bureau émergent tient son d’un nom chaos actuel de de caractères la bure, étoffe (voir engrossière annexe). de Ne laine pas qui donner recouvrait de mode autrefois d’emploi, une forcertable l’utilisateurque l’on souhaitait à se démener, transformer à frayer en sonespace pro -de pretravail. chemin Par dans métonymies l’interface successives, envers et contre il devint les leutilisation meuble, standardiséesla pièce, l’établissement et trop contraignantes, même où s’opère l’apport le travail. de JODI On àle notre retrouve perception aujourd’hui de l’ordinateur sous nos pourraityeux régulièrement s’aborder ainsi. : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes d’interface existent, la métaphore du bureau reste la plus connue. Celle ci fut inventée par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 dans les années 1970. L’idée est simple: l’utilisation principale d’un ordinateur Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure partie textuels. Comment offrir aux utilisateurs une interface qui simplifie l’usage de la machine, qui explicite le langage obscur des lignes de codes ? Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, première utilisatrice potentielle, « ne veut pas ou ne peut pas apprendre ». D’où la proposition d’utiliser une interface existante, skeumorphe, avec le clavier standard et la métaphore du bureau, élément connu de la secrétaire. On imagine alors des icônes flottants, simulant le dessus d’un bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers...

Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

14 http://mydesktop.jodi.org/, https://vimeo.com/1635541011 15A noter qu’une version de cette pièce a été acquise par le MOMA en 2016, http://www.moma.org/collection/works/193145?locale=en 16 https://fr.scribd.com/doc/82210456/Save-Before-It-s-Gone-2006 p. 7 Magde : Quelle était l’idée derrière My%Desktop ? Dirk.De la: Et bure bien à c’estla métaphore moi et quelqu’un du bureau d’autre faisant des choses inattendues avec un ordinateur, par exemple copier/coller des dossiers des centaines de fois, et puis des comportements complètements aléatoires, ouvrir des fichiers au hasard, des centaines de fois, et ainsi de suite. C’est comme prendre un instrument et commencer àBUREAU en jouer ,sans subst. aucune masc. partition. Le bureau en lui même, quand tu as un ordinateur Mac mais j’imagine qu’un PC c’est la même chose, tu ouvres un dossier, et pheeeew, chic tchick, tak taks, toutes ces actions font des bruits particuliers, du coup quand on les multiplie des centaines et des centaines de fois, tchick tchat lililing, chku,I. Vx c’est. Étoffe comme grossière une machinerie de laine brunequi deviendrait : folle. Du coup on joue sur le bureau, juste sur l’interface. Il y a déjà 1. tellement Je ne changerais de choses pas qui ma se passent veste de sur bureau le bureau, pour dans votre le queue cadre etde sous pie enle cadre, drap noir. que tout le reste n’est presque qu’un sous produit. C’était un enregistrement deG. ce SAND, genre dePéché chose. de M. Antoine, p. 310 dans L. VINCENT, La Lang. et le style rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, p. On196. a fait un programme avant OSS qui est un programme qui fait des choses étranges avec votre ordinateur ( OSS/**** 1999) et qui au final fait paniquer l’utili- sateur.II. Usuel […] A. Table, souvent couverte d’un tissu de bure, ou d’une autre matière protectrice, généralement munie de tiroirs ou de casiers, entourée d’une Magdeou plusieurs : Je me chaisesdemande ou quelle fauteuils, est la où relation l’on écrit, entre manie ça et desle hacking. papiers classés ou à classer, etc. Bureau d’acajou; bureau ministre; bureau Empire : Dirk : Le2. hacking Je compris en général qu’on c’estm’offrait plus technique,une chance c’est d’être presque merveilleux l’opposé. : je tins à répondre sur l’heure, je m’assis au bureau de mon grand-père, posai le Magdecarnet : surQuand le buvard tu prend de sonle contrôle sous-main, de l’ordinateur pris son porte-plume de quelqu’un à et manche qu’il commence de galalithe, à faire le plongeai des choses dans auxquelles la bouteille on ne d’encre s’attend rouge pas, etce men’est mis pas à du écrire hacking alors ? Dirkpendant : Tu asque la lesmanière grandes de personnesfaire très technique, échangeaient créer des une regards sorte de amusés. virus inoffensif. Ou bien tu fais une sorte de bricolage, et tu montres qu’une mauvaise utilisation amateurSARTRE, peut Les donner Mots, 1964,quasiment p. 87. le même type de résultat. Je veux dire qu’on imagine pas que quelqu’un puisse faire ça d’une manière aussi “stupide” ou aussi dif- férente Fig. deset fam règles. Cette habituelles. affaire estPar sur exemple le bureau multiplier. On commence les dossiers, à s’en les occuper. ouvrir en même temps, et puis les envoyer à la corbeille et essayer de les supprimer. Un virus pourrait faire ça, mais tu pourrais aussi le faire si tu étais dans l’état d’un enfant de 5 ans, ou plutôt disons qu’un enfant de 5 ans pourrait le faire pour le fun, parce qu’ilLe bureau en aurait tient envie, son parcenom actuelque ça deferait la bure, du son étoffe et tadaaaam, grossière ils de penseraient laine qui recouvrait que c’est super. autrefois C’est commeune table une que balle, l’on cesouhaitait n’est pas transformerfais pour seulement en espace jouer de au football, ontravail. peut aussiPar métonymies y jouer contre successives, un mur, tu il vois devint ? On le est meuble, pas obligé la pièce, de toujours l’établissement y jouer à même 11 contre où s’opère 11. le travail. On le retrouve aujourd’hui sous nos yeux régulièrement : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une […]métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes d’interface existent, la métaphore du bureau reste la plus connue. Celle ci fut inventée par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 Mandedans les : alors années qu’est 1970. ce queL’idée tu considèresest simple: comme l’utilisation une bonne principale exposition d’un ordinateur ? Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure Dirkpartie : Une textuels. belle exposition Comment que offrir nous aux avons utilisateurs fait, c’était une au interface Eyebeam quià New simplifie York, parcel’usage qu’ils de laont machine,montré les qui choses explicite des bureauxle langage en obscurgrandes des vidéoprojections. lignes de Ce qu’on voitcodes d’habitude ? dans un petit écran était devenu immense, je veux dire aussi gros qu’à une conférence par exemple. Le bureau c’est toujours une strate, la strate sur laquelleLes chercheurs on ouvre essaient le navigateur alors de internet, construire ou bien un profilon lance d’utilisateur Quake, ou type n’importe potentiel. quel Ils programme, prennent pouret puis modèle le bureau « Sally, disparait la dame sous à la les machinecouches. à Iciécrire toute l’action est dansRoyal la »strate2, une qu’on secrétaire ne voit de pasdirection d’habitude. du Xerox Enfin PARC. on la Sally voit touttravaille le temps, avec dumais papier seulement et une dansmachine le fond, à écrire. quand Pour on écritles designers un mail deou l’époque,autre… DuSally, coup cette fois le bureaupremière était utilisatrice l’acteur principal. potentielle, Et oui, « ne on veut pense pas toujours ou ne peut au pasfichiers apprendre ou aux ». dossiers D’où la commeproposition des petites d’utiliser choses une ; là interface c’était devenu existante, d’énormes skeumorphe, objets volants follement Mande: Je ne crois pas avoir déjà trouvé quoi que ce soit que toi ou Joan aurait écrit à propos de votre travail. etavec qui lefinissait clavier fatalementstandard et par la métaphorecrasher, le sondu bureau,était très élément fort, tout connu ça était de exagéré,la secrétaire. caricatural. On imagine C’était alors vraiment des icônes bien comme flottants, ça. simulant le dessus d’un Dirk : oui c’est vrai :) bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers... Susan : Ça fait aussi parti de l’ensemble, ces travaux intriguent les gens parce qu’ils n’en savent pas grand chose. […] Dirk : C’est un autre danger, qu’ils écrivent beaucoup à propos de notre travail. Si on ne fait pas ça, ce n’est pas vraiment un choix conscient. Nous, moi plus spéciale- Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ». ment, j’ai fais beaucoup d’écriture et d’envoi de mail via des mails list, mais c’était énormément de choses illisibles. Parfois des copié/coller de texte, avec beaucoup de choses graphique entre. Parfois ça ressemblait à quelque chose de lisible, pas vraiment du dessin ascii, plutôt du « ascii text ». J’en ai fais des centaines, énormément. J’ai aussi tenté de le faire dans des mail list «sérieuses ». Comme cette fois sur Rhizome.org, j’ai vraiment spammé. Dusan : Et puis vous avez été exclus. Dirk : Oui après un temps. Ça a amené beaucoup de discussions, était-ce quelque chose d’intéressant ou bien seulement du spam ? .TempleOS, un système d’exploitation mystique .De la bure à la métaphore du bureau “ -BUREAU TempleOS, subst. est un masc. système d’exploitation gratuit, dans le domaine public, open source, x86_64, multi coeur, ring-O-only, single-adress-map, non-con- necté. La pagination est pour ainsi dire inutilisé. I. Vx. Étoffe grossière de laine brune : - Cette blague 1. Je neHello changerais World 17 ,pas le formatma veste de defichier bureau BMP pour et levotre format queue de defichier pie en WAVdrap montrenoir. que l’industrie est complètement fichue! C’est ce que Tem- pleOSG. SAND, répare. Péché J’ai fixé de M. le Antoinenombre , dep. lignes310 dans de codeL. VINCENT, à 100,000 Laet Lang.Dieu a etdit le questyle ça rustiques devait être de parfait,George Sanddonc çadans ne lesdeviendra « romans jamais champêtres un monstre », 1916, horrible. p. C’est196. pour l’instant 79,933 lignes de code immaculées. La rétro-compatibilité n’est pas assurée. II. Usuel -A. Normalement, Table, souvent l’échec couverte n’est pas d’un une tissu option, de bure, mais ou puisque d’une TempleOSautre matière accompagne protectrice, Windows généralement ou Linux, munie nous de excluons tiroirs ou certains de casiers, usages. entourée Il n’y a d’une pas de raisonsou plusieurs de dupliquer chaises la ou navigation fauteuils, oùinternet, l’on écrit, le multimédia, manie des papiersle bureau, classés etc… ou Linux à classer, veut etc.être Bureau un système d’acajou; sûr et bureau ouvert. ministre; C’est pourquoi bureau il Empire y a accès : aux fichiers. 2.La Je vision compris pour qu’on TempleOS, m’offrait par une contre, chance est d’êtreun système merveilleux 64-bit : jeCommodore tins à répondre 64 moderne. sur l’heure, Le Commodoreje m’assis au 64bureau était unde ordinateurmon grand-père, non connecté posai le essentiellementcarnet sur le buvard utilisé depour son le sous-main,jeu. Il a entraîné pris son ma porte-plume génération à àprogrammer manche de parcegalalithe, qu’il le était plongeai grand dans ouvert, la bouteille complètement d’encre hackable. rouge et Les me jeux mis n’étaientà écrire paspendant une oeuvre que les d’art grandes multimédia, personnes mais échangeaient fabriqué par desdes regardsnon-artistes. amusés. SARTRE, Les Mots, 1964, p. 87. - Un Fig troll. et fampourrait. Cette demander, affaire est « pourquoi sur le bureau ne .pas On utiliser commence DOS? à C’était s’en occuper. aussi ring-0-only et single-adrets-map. » DOS étant en 16-bit, avec segmentation — — terrible! TempleOS est en 64-bit, plat, non segmenté et multi-core. Il a une coquille similaire à C64 avec HolyC, un dialecte de C/C++, à la place duLe BASIC. bureau Il tient a été son écrit nom à partir actuel de de rien, la bure, et même étoffe l’ASCII grossière n’était de pas laine sacré qui — recouvrait — il a code autrefois source deune caractère table que non l’on signé souhaitait en 8-bit transformer qui supporte en les espace langues de européennes.travail. Par métonymies Et le code source successives, supporte il les devint sprites le graphiquesmeuble, la pièce,binaires. l’établissement même où s’opère le travail. On le retrouve aujourd’hui sous nos yeux régulièrement : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une -métaphore Un troll pourrait dans laquelle dire, « il l’utilisation peut crasher! » d’une On interface a utilisé etvirtuelle aimé DOS reflète pendant un processus des années. ou Les une ordinateurs interface deavait la vie même réelle. des Bienboutons que resetd’autre ! Pensez paradigmes juste un 1 instantd’interface à la puissance existent, ladu métaphore ring-O, muahaha! du bureau Pensez reste à la la plus vitesse connue. et à la Celle simplicité ci fut du inventée ring-O-only par Alan et de Kay l’identity-mapping. et son équipe de Ça chercheur peut permettre au Xerox de changerPARC dedans tâche les en années une demi 1970. micro L’idée seconde est simple: car il l’utilisationn’a géré des tablesprincipale de pages d’un ou ordinateur des niveaux Xerox de privilèges. se limite àLa des communication classifications inter-process de documents, ne demande pour la aucunmajeure effortpartie puisque textuels. toutes Comment les tâches offrir peuvent aux utilisateurscommuniquer une avecinterface les mémoires qui simplifie de toutes l’usage les autres.” de la machine, qui explicite le langage obscur des lignes de codes ? Les chercheurs-extrait traduit essaient de alors la présentation de construire de TempleOSun profil 18d’utilisateur par Terry Davistype potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, première utilisatrice potentielle, « ne veut pas ou ne peut pas apprendre ». D’où la proposition d’utiliser une interface existante, skeumorphe, avec le clavier standard et la métaphore du bureau, élément connu de la secrétaire. On imagine alors des icônes flottants, simulant le dessus d’un bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers...

Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

17 voir langage de programmation exotique, humour de programmeur 18 http://www.templeos.org/

Terry Davis est un programmeur américain d’une 50aine d’année. Sa spécialité dans la vie, c’est de programmer des systèmes d’exploitation 19 Cette pratique de tirage aléatoire dans un corpus de texte rassemblé pour l’occasion (OS,.De laoperating bure à la system). métaphore Entre du bureauses heures de travail dans diverses entreprises d’informatiques, il travaille depuis une vingtaine d’année sur un n’est pas nouvelle, et rappelle aussi fortement le Yi-King de la littérature antique chinoise. système qui deviendra l’oeuvre de sa vie, son propre OS. Successivement appelé TPMOS, HOPPY, DOORS, Davos, The J , LoseThos Aussi connu sous le nom de Livre des Transformations, il était à l’origine une collection de etBUREAU SparrowOS, subst., le nom masc. se stabilise quand Davis se rapproche de la religion est devient définitivement TempleOS. signe destiné à l’usage des oracles. Composé d’un ensemble de huit trigrammes conçus comme des images de tout ce qu’il se passe dans le ciel et sur la terre, en transformations I. Vx. DévelopperÉtoffe grossière un OS de depuislaine brune rien est : un travail colossal. Il s’agit en effet de réinventer toute l’architecture qui active le hardware et en déploie constante. Ces 8 trigrammes sont ensuite modulés en 64 hexagrames 25. les capacités 1. Je à ne l’écran. changerais Pensé pas non ma pas veste comme de bureau une alternative pour votre aux queue OS declassiques pie en drap (Windows-Mac-Linux) noir. mais comme un système comblant des Ainsi lors d’une consultation 26, on effectue à l’aide de pièces ou de branche d’achillé mille- fonctionsG. SAND, laissées Péché pourde M. compte, Antoine Terry, p. 310 Davis dans dû L. repenserVINCENT, la programmation La Lang. et le style sous rustiques un angle de radicalement George Sand différent. dans les « romansPas de chiffrement, champêtres » ,pas 1916, de p.mot de feuilles 6 tirages, qu’on additionne au fur et à mesure et qui produise un hexagramme passe,196. pas de multimédia (les sons et images sont calculés en temps réels par l’OS et ne sont pas sous la forme de fichiers), sans réseau (pour éviter complet. Avec ce « dessin », il n’y a plus qu’à se reporter au livre et consulter les conseils lesII. virus Usuel “impurs”) et conçu pour tourner sur une machine simple. TempleOS est destiné au développement et à la communication avec Dieu. fournis pour l’hexagramme composé. A. Table, souvent couverte d’un tissu de bure, ou d’une autre matière protectrice, généralement munie de tiroirs ou de casiers, entourée d’une On pourrait aussi évidemment penser à la Pythie de Delphes qui, les poumons gonflés du ou plusieursBien que chaises de nombreux ou fauteuils, écrits où de l’on sa écrit,main maniesoient deséparpillés papiers sur classés le web ou façon à classer, exégèse etc. (entre Bureau le d’acajou;site officiel bureau de l’OS, ministre; différents bureau blogs Empire de :Davis, des pneuma d’Apollon, prononçait des oracles incompréhensibles au commun des mortels et posts sur2. des Je comprisforums, etc…)qu’on m’offraitDifficile une d’en chance tirer und’être sens merveilleuxconstruit. Ses: je textestins à oscillentrépondre entresur l’heure,jargon jede programmationm’assis au bureau d’un de monhaut grand-père, niveau et citation posai le qui nécessitait l’interprétation de prêtres qualifiés. decarnet morceaux sur le debuvard la Bible, de sonponctués sous-main, de temps pris àson autre porte-plume par des compte à manche rendu de de galalithe, communications le plongeai divines. dans la bouteille d’encre rouge et me mis à écrire Pourpendant nuancer que sesles grandespropos, ilpersonnes faut rappeler échangeaient que Terry des Davis regards est diagnostiqué amusés. schizophrénique depuis les années 1990 20. Après plusieurs Mais revenons plus près du code en s’éloignant de questions proprement ésotériques. annéesSARTRE, de “négociation” Les Mots, 1964, avec p. 87.sa maladie, il serait aujourd’hui dans un état stable. “Les premières années, j’étais authentiquement fou. Maintenant Les jugements sibyllins générés par AfterEgypt, inspirés à la fois par d’anciennes méthodes je ne Fig le. etsuis fam plus.. Cette Ou affairepeut-être est danssur le un bureau autre. On sens” commence dit-il. Il raconte à s’en occuper. qu’il a appris à ne pas paniquer. de divinations, de classiques de la littérature et d’algorithmes de génération d’aléatoire de haute volée 27, concrétisent un fonctionnement d’ordinateur inédit et radicalement dif- “InLe 2004,bureau God tient told son me nom to stick actuel to 640x480de la bure, 16 étoffecolor.” 21grossière de laine qui recouvrait autrefois une table que l’on souhaitait transformer en espace de férent des systèmes d’exploitation grand public. Il ouvre une brèche dans la pensée de l’or- “Jetravail. n’ai pas Par commencé métonymies cette successives, OS comme il une devint oeuvre le meuble, pour Dieu, la pièce, mais l’établissementil m’a guidé tout même le long où du s’opère chemin le travail.et n’a pas On arrêté le retrouve de me aujourd’huirappeler que sousc’était nos son ganisation des donnée. Cette brèche est ici très tournée vers le sacré, mais ne pourrions temple.yeux régulièrement” : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une nous pas, dans la même veine, imaginer un système d’organisation de données textuelles, métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes vidéo, audio, etc… qui serait poétique ou esthétique ? d’interfaceVisuellement, existent, la TempleOS métaphore peut du sembler bureau restetrès austère. la plus connue.16 couleurs, Celle une ci futrésolution inventée qui par nous Alan semble Kay et aujourd’hui son équipe d’unde chercheur autre temps au Xerox(640x480). PARC En1 comparaison,dans les années Windows 1970. L’idée 95 affichait est simple: déjà l’utilisation bien plus principalede 256 couleurs d’un ordinateuret une résolution Xerox seallant limite jusqu’à à des 1920x1440.classifications Le toutde documents,est très anguleux, pour la pixelisé. majeure Terrypartie Davis textuels. n’est Commentpas graphiste, offrir on leaux voit utilisateurs bien. Ces unepréoccupations interface qui sont simplifie du côté l’usage du code, de lade l’architecturemachine, qui habituellementexplicite le langage invisible obscur du des système. lignes Avecde uncodes tel dépouillement ? visuel, le code sailli à la surface. Il est presque palpable. D’ailleurs dans TempleOS la plupart des contrôles se font directement “àLes l’ancienne”, chercheurs des essaient ligne de alors code de tapées construire directement un profil dans d’utilisateur le terminal. type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, premièreBien utilisatrice qu’agrémenté potentielle, de diverses « ne applications,veut pas ou ne le peutcoeur pas de apprendre TempleOS ».est D’où indéniablement la proposition AfterEgypt d’utiliser 22une, une interface sorte d’oracle existante, digital. skeumorphe, On pose une questionavec le clavier au programme, standard etet lail métaphoregénère des assemblagesdu bureau, élément aléatoires connu de mots de la tirés secrétaire. de la Bible On imagine mais aussi alors de desquelques icônes livres flottants, que Davis simulant a patiemment le dessus d’un ar- chivésbureau. et Lescompilés fichiers dans s’empilent des fichiers comme .TXT. des Il feuilles, serait inutile se jettent de tous a la corbeille,les passer sont en revue, triés dans en voici des dossiers...seulement quelques uns pour donner une idée de la 19 Logiciel qui, dans un appareil électronique, pilote les dispositifs matériels et permet le fonctionnement des applications. variété de la bibliothèque 23 : La Divine Comédie, la République de Platon, l’intégrale de Shakespeare, Heart of Darkness de Conrad, Les voyages de 20 http://motherboard.vice.com/read/gods-lonely-programmer 21 GulliverToutes ,les Walden possibilités de Thoreau, offertes l’intégrale sont visible des à l’écran,poèmes «de whatWilliam you seeWordsworth, is chat you desget traductions». du Talmud, du Midrash et de la Kabbale… http://www.templeos.org/Wb/Home/Web/History.html 22 https://www.youtube.com/watch?v=P0MsDl39UL0#t=105 Les phrases ainsi obtenues sont la plupart du temps incompréhensibles, tout du moins grammaticalement parlant. Dans une des nombreuses 23 http://www.templeos.org/Wb/Home/Downloads/Text/ 24 « vidéos tutoriel », Davis compare la pratique d’interprétation des mots sortis d’AfterEgypt à des glossolalie , se référant à l’évangile selon Marc. Il 24 http://www.templeos.org/Wb/Home/Web/TAD/TimerTongues.html#l1 évoque également le Oui-Ja, planche où apparaissent les caractères de l’alphabet latin, les 10 chiffres arabes ainsi que les termes « oui », « non » et 25 http://wengu.tartarie.com/wg/wengu.php?lang=fr&l=Yijing « au revoir », et qui est généralement « activée » lors de séances de spiritisme à plusieurs. L’esprit épelle alors un message en se servant du plateau, 26 http://fr.infinitao.com/ 27 le tout étant laissé à l’interprétation des participants. http://www.nist.gov/itl/csd/ct/nist_beacon.cfm .info-esthétique .De la bure à la métaphore du bureau Lev Manovich, dans son ouvrage majeur Le langage des nouveaux médias, évoque à maintes reprises la nécessité de penser une manière d’agencerBUREAU les, subst. formes masc. culturelles numériques, qu’il caractérise en deux groupes, bases de données et espace navigables. Il rappelle que ces méthodes sont traditionnelles (non-numérique) pour organiser les données en général et le monde lui même, mais qu’en migrant dans un environnement informatiqueI. Vx. Étoffe ellesgrossière ont subiesde laine des brune transformations : conséquentes. Ils ont en effet fini par intégrer une technique particulière de structuration et d’accès aux 1. Je données, ne changerais la modularité pas ma vestepropre de à bureau l’ordinateur, pour votresa logique queue fondamentale de pie en drap : lanoir. programmation informatique. Ainsi, une base de données informatiques,G. SAND, Péché par de exemple, M. Antoine est, très p. 310 différente dans L. VINCENT,d’un fond documentaire La Lang. et le traditionnel. style rustiques Elle de permetGeorge d’accéderSand dans à lesdes « romansmillions champêtresde documents, », 1916, de les p. trier et196. de les réorganiser. Elle peut également contenir différents types de médias et produire de nombreuses indexations de données ; tout document contenant,II. Usuel indépendamment de ces dernières, un certain nombre de rubriques dont les valeurs sont programmables par l’utilisateur. De même A.l’espace Table, 3D souvent navigable couverte aujourd’hui d’un tissu ne se de limite bure, pas ou d’uneaux jeux autre vidéos matière (forme protectrice, tout à fait généralement éminemment munie intéressante de tiroirs au ou demeurant) de casiers, entouréemais sert d’une aussi à visualiserou plusieurs toute chaises sorte oude fauteuils,données :où des l’on molécules, écrit, manie des desdocuments papiers classéshistoriques, ou à classer,etc… etc. Bureau d’acajou; bureau ministre; bureau Empire : 2. Je compris qu’on m’offrait une chance d’être merveilleux : je tins à répondre sur l’heure, je m’assis au bureau de mon grand-père, posai le carnet sur« En le somme, buvard lade base son sous-main,de données informatiquespris son porte-plume et l’espace à manche virtuel 3D de informatiségalalithe, le sontplongeai devenus dans de la véritables bouteille formesd’encre culturellesrouge et me ; c’est mis à à dire écrire des moyenspendant utilisés que les par grandes la culture personnes pour représenter échangeaient l’expérience des regards humaine, amusés. le monde et l’existence des hommes dans ce monde. » 28 SARTRE, Les Mots, 1964, p. 87. Fig. etPour fam .Manovich, Cette affaire la constructionest sur le bureau d’une. On oeuvrecommence néo-médiatique à s’en occuper. emprunte à un certain degré les deux formes, mais rarement au même niveau. Ainsi certaines comme les sites web tendent à élaborer l’interface idéale pour accéder à une base de donnée multimédia, tandis que les oeuvresLe bureau plus tient proche son nomdu jeu actuel vidéo de ou la dubure, monde étoffe virtuel grossière cherche de laine l’immersion qui recouvrait psychologique, autrefois unelimitant table ainsique l’on l’accès souhaitait au données. transformer Il rappelle en espace qu’aujo de- urd’huitravail. Parun des métonymies usages majeur successives, et global il devintde l’informatique le meuble, laest pièce, à proprement l’établissement parler même l’accès où à l’information. s’opère le travail. On le retrouve aujourd’hui sous nos yeux régulièrement : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une métaphore« Nous dans avons laquelle besoin l’utilisation de quelque d’une chose interface que nous virtuelle pourrions reflète appeler un uneprocessus « info-esthétique »; ou une interface c’est àde dire la vieune réelle. analyse Bien théorique que d’autre de l’accès paradigmes à l’infor - mationd’interface et de existent, la création la métaphore des objets néomédiatiquesdu bureau reste qui la plus « esthétiserait » connue. Celle le traitementci fut inventée de l’information par Alan Kay » et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 dans les années 1970. L’idée est simple: l’utilisation principale d’un ordinateur Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure partie textuels.Peut-on Commentimaginer une offrir forme aux quiutilisateurs tirerait des une leçons interface à la foisqui simplifie des sites l’usageweb aux deinterfaces la machine, claires qui etexplicite efficaces, le langage des jeux obscur et autres des lignesespaces de navi- gablescodes ?à l’immersion peu égalé, qui tiendrait le soucis esthétique au coeur de son ADN ? Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, première utilisatrice potentielle, « ne veut pas ou ne peut pas apprendre ». D’où la proposition d’utiliser une interface existante, skeumorphe, avec le clavier standard et la métaphore du bureau, élément connu de la secrétaire. On imagine alors des icônes flottants, simulant le dessus d’un bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers...

Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

28 Lev Manovich, Le langage des nouveaux médias, p. 389 .De la bure à la métaphore du bureau

BUREAU, subst. masc. .jardin

I. Vx. Étoffe grossière de laine brune : Le rêve d’un système d’exploitation qui fonctionnerait comme un jardin, ressemblerait à un 1. Je ne changerais pas ma veste de bureau pour votre queue de pie en drap noir. jardin et aurait les propriétés d’un jardin. La métaphore du jardin, en lieu et place de la métaphore du G. SAND, Péché de M. Antoine, p. 310 dans L. VINCENT, La Lang. et le style rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, p. bureau. Le jardin, dans ses principes, ses techniques, son histoire culturelle, intègre les deux dimensions 196. (travail et loisir) qui sont l’essentiel de nos usages numériques. Au travers d’un jardin qui serait à la fois II. Usuel utilitaire et d’agrément. Le jardin est aussi depuis son origine lieu de mémoire, d’organisation esthétique A. Table, souvent couverte d’un tissu de bure, ou d’une autre matière protectrice, généralement munie de tiroirs ou de casiers, entourée d’une et allégorique des connaissances, de souvenir des mythes. La mémoire informatique a sûrement des ou plusieurs chaises ou fauteuils, où l’on écrit, manie des papiers classés ou à classer, etc. Bureau d’acajou; bureau ministre; bureau Empire : leçons à en tirer… 2. Je compris qu’on m’offrait une chance d’être merveilleux : je tins à répondre sur l’heure, je m’assis au bureau de mon grand-père, posai le carnet sur le buvard de son sous-main, pris son porte-plume à manche de galalithe, le plongeai dans la bouteille d’encre rouge et me mis à écrire Les fichiers seraient remplacés par des reflets et des graines. Les reflets qui apparaissent dans les pendant que les grandes personnes échangeaient des regards amusés. bassins, les graines qui poussent sur les terrasses. Briser ainsi la classification habituelle image/son/texte/ SARTRE, Les Mots, 1964, p. 87. vidéo… Au fond, ces formats sont seulement différentes interprétations du code, pourquoi les séparer Fig. et fam. Cette affaire est sur le bureau. On commence à s’en occuper. si radicalement ? On pourrait alors repenser une sorte de carte rhizomatique des données, qui prennent forme de différentes manières, différentes modalités d’apparaître. Le bureau tient son nom actuel de la bure, étoffe grossière de laine qui recouvrait autrefois une table que l’on souhaitait transformer en espace de travail. Par métonymies successives, il devint le meuble, la pièce, l’établissement même où s’opère le travail. On le retrouve aujourd’hui sous nos Bien sur, les bassins et les terrasses s’interpénètrent, ils font parti du même écosystème d’exploita- yeux régulièrement : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une tion. On peut tout de même peut-être les préciser un peu. Les bassins tendent vers le jardin d’agrément. métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes On pense au jardin d’eau à Giverny, aux bassins du Taj-Mahal. Y flottent des images mouvantes, des 1 d’interface existent, la métaphore du bureau reste la plus connue. Celle ci fut inventée par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC mots, des sons en train de s’élaborer, de se recomposer. Ces reflets, on peut les apercevoir et les contem- dans les années 1970. L’idée est simple: l’utilisation principale d’un ordinateur Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure pler. Ils ne s’ancrent pas vraiment dans la terre, ils sont à un état inférieur de consistance. Néanmoins, partie textuels. Comment offrir aux utilisateurs une interface qui simplifie l’usage de la machine, qui explicite le langage obscur des lignes de dans leur ensemble ils parfument ou colorent l’ensemble du jardin, l’ensemble du système. L’eau qui les codes ? porte, qui les transporte, irrigue le reste du jardin, les parcelles plus solide, plus terrestre. C’est cela que Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire l’on appelle terrasse. Ainsi, le souvenir d’un reflet réapparaît subrepticement sur l’une ou l’autre des 2 Royal » , une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, terrasses. première utilisatrice potentielle, « ne veut pas ou ne peut pas apprendre ». D’où la proposition d’utiliser une interface existante, skeumorphe, avec le clavier standard et la métaphore du bureau, élément connu de la secrétaire. On imagine alors des icônes flottants, simulant le dessus d’un bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers...

Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ». .De la bure à la métaphore du bureau

BUREAU, subst. masc.

I. Vx. Étoffe grossière de laine brune : Sur les dites terrasses, les données se plantent différemment. 1. Je ne changerais pas ma veste de bureau pour votre queue de pie en drap noir. On revient vers le jardin utilitaire, non loin des potagers et des vergers. S’y G. SAND, Péché de M. Antoine, p. 310 dans L. VINCENT, La Lang. et le style rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, p. ménagent des parcelles dans un but plus ou moins précis, dans tous les cas plus 196. « durable » que les bassins. Certaines sont laissées en jachère, d’autres travaillées II. Usuel quotidiennement. On peut y produire des plants à visé esthétique aussi bien que A. Table, souvent couverte d’un tissu de bure, ou d’une autre matière protectrice, généralement munie de tiroirs ou de casiers, entourée d’une des boutures économiques ou un parcours de loisir. Certaines terrasses ou plusieurs chaises ou fauteuils, où l’on écrit, manie des papiers classés ou à classer, etc. Bureau d’acajou; bureau ministre; bureau Empire : condensent la mémoire d’un évènement, d’autres sont des laboratoires à ciel 2. Je compris qu’on m’offrait une chance d’être merveilleux : je tins à répondre sur l’heure, je m’assis au bureau de mon grand-père, posai le ouvert. carnet sur le buvard de son sous-main, pris son porte-plume à manche de galalithe, le plongeai dans la bouteille d’encre rouge et me mis à écrire pendant que les grandes personnes échangeaient des regards amusés. Le jardin peut être à la fois privé et public, on peut en ouvrir certaines SARTRE, Les Mots, 1964, p. 87. parcelles à l’occasion, en rendre d’autre secrète. Sa place est dans le monde mais Fig. et fam. Cette affaire est sur le bureau. On commence à s’en occuper. .bibliographie on en régule l’accès avec des haies à dimensions variables. Il peut être pensé à des échelles très différentes. Un lieu plus mou que le bureau, pour une machine Le bureau tient son nom actuel de la bure, étoffe grossière de laine qui recouvrait autrefois une table que l’on souhaitait transformer en espace de plus molle. * Le langage des nouveaux médias, Lev Manovich, Presse du réel, 2010 travail. Par métonymies successives, il devint le meuble, la pièce, l’établissement même où s’opère le travail. On le retrouve aujourd’hui sous nos * Le songe de Poliphile, Francesco Colonna, 1546 yeux régulièrement : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une C’est un lieu qui mêle atelier et “lieu d’exposition”. Quand un baladeur * L’ enseignement de Las Vegas, Venturi et Brown, Mardaga, 2008 métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes traverse le jardin, il est dans les pas du jardinier. Les différentes opérations * Les jardins statuaires, Jacques Abeille, Le Tripode Editions, 1982 d’interface existent, la métaphore du bureau reste la plus connue. Celle ci fut inventée par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 d’élaborations et de perceptions sont concomitantes. * L’ art internet, Rachel Greene, Thames & Hudson, 2005 dans les années 1970. L’idée est simple: l’utilisation principale d’un ordinateur Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure * Le jardin, art et lieu de mémoire, Actes du colloque de Vassivière, Editions de partie textuels. Comment offrir aux utilisateurs une interface qui simplifie l’usage de la machine, qui explicite le langage obscur des lignes de La variété, la précision et la poétique de l’histoire des jardins a produit l’Imprimeur, 1995 codes ? toute sorte de méthode d’approche de ce lieu. Le système d’exploitation-jardin * DIGITAL FOLKLORE, Olia Lialina & Dragan Espenschied, 2009 Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire est un parent du jardin traditionnel, et s’inscrit dans cette histoire. Il peut pioch- * L’ être et l’ écran, Stéphane Vial, Presses Universitaires de France, 2013 Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, er des opérations dans le jardin chinois comme dans les potagers ouvriers. C’est * ALLEN RUPPERSBERG : Where’s Al ?, Magasin Grenoble, 1996 première utilisatrice potentielle, « ne veut pas ou ne peut pas apprendre ». D’où la proposition d’utiliser une interface existante, skeumorphe, un lieu plus ambigu, plus modulable et moins « productif » que le bureau. * https://fr.wikipedia.org/wiki/Utilisateur:Data3000/Livres/simonberard.garden avec le clavier standard et la métaphore du bureau, élément connu de la secrétaire. On imagine alors des icônes flottants, simulant le dessus d’un bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers... Sortons du bureau, allons vers le jardin29. Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».

Simon Bérard, 2016, sous la coordination de Joseph Mouton. 29 http://simonberard.garden .De la bure à la métaphore du bureau

BUREAU, subst. masc.

I. Vx. Étoffe grossière de laine brune : 1. Je ne changerais pas ma veste de bureau pour votre queue de pie en drap noir. G. SAND, Péché de M. Antoine, p. 310 dans L. VINCENT, La Lang. et le style rustiques de George Sand dans les « romans champêtres », 1916, p. 196. II. Usuel A. Table, souvent couverte d’un tissu de bure, ou d’une autre matière protectrice, généralement munie de tiroirs ou de casiers, entourée d’une ou plusieurs chaises ou fauteuils, où l’on écrit, manie des papiers classés ou à classer, etc. Bureau d’acajou; bureau ministre; bureau Empire : 2. Je compris qu’on m’offrait une chance d’être merveilleux : je tins à répondre sur l’heure, je m’assis au bureau de mon grand-père, posai le carnet sur le buvard de son sous-main, pris son porte-plume à manche de galalithe, le plongeai dans la bouteille d’encre rouge et me mis à écrire pendant que les grandes personnes échangeaient des regards amusés. SARTRE, Les Mots, 1964, p. 87. Fig. et fam. Cette affaire est sur le bureau. On commence à s’en occuper.

Le bureau tient son nom actuel de la bure, étoffe grossière de laine qui recouvrait autrefois une table que l’on souhaitait transformer en espace de travail. Par métonymies successives, il devint le meuble, la pièce, l’établissement même où s’opère le travail. On le retrouve aujourd’hui sous nos yeux régulièrement : la métaphore du bureau est devenue un des paradigmes des interfaces informatiques. Une métaphore d’interface est une métaphore dans laquelle l’utilisation d’une interface virtuelle reflète un processus ou une interface de la vie réelle. Bien que d’autre paradigmes d’interface existent, la métaphore du bureau reste la plus connue. Celle ci fut inventée par Alan Kay et son équipe de chercheur au Xerox PARC1 dans les années 1970. L’idée est simple: l’utilisation principale d’un ordinateur Xerox se limite à des classifications de documents, pour la majeure partie textuels. Comment offrir aux utilisateurs une interface qui simplifie l’usage de la machine, qui explicite le langage obscur des lignes de codes ? Les chercheurs essaient alors de construire un profil d’utilisateur type potentiel. Ils prennent pour modèle « Sally, la dame à la machine à écrire Royal »2, une secrétaire de direction du Xerox PARC. Sally travaille avec du papier et une machine à écrire. Pour les designers de l’époque, Sally, première utilisatrice potentielle, « ne veut pas ou ne peut pas apprendre ». D’où la proposition d’utiliser une interface existante, skeumorphe, avec le clavier standard et la métaphore du bureau, élément connu de la secrétaire. On imagine alors des icônes flottants, simulant le dessus d’un bureau. Les fichiers s’empilent comme des feuilles, se jettent a la corbeille, sont triés dans des dossiers...

Toutes les possibilités offertes sont visible à l’écran, « what you see is chat you get ».