Paramourdurugby.Com Faites Équipe Avec Le Xv De France
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2,20 € DU 21 AU 27 SEPTEMBRE 2015 Midi Olympique N° 5304 - Espagne 2,20€ - Polynésie - 700 XPF - Suisse 3,50 CHF - Canada 4,99 CAD - Belgique 2,30€ - - Italie : 2,50€ Huget Le Racing et Lorenzetti L’adieu Au chevet de Lille aux larmes 10 38 Lundi Ouverture en fanfare L’EXPLOIT DES JAPONAIS, LA BELLE PERFORMANCE DE LA GÉORGIE, LA TÉNACITÉ DE L’ARGENTINE ET LA BONNE ENTRÉE EN MATIÈRE DES FRANÇAIS LAISSENT CROIRE À UNE COUPE DU MONDE PLUS OUVERTE QUE JAMAIS, APRÈS UN DÉPART EN FANFARE. 2 à 23 2,20 € M 00709 - 5304 - F: 2,20 E 3’:HIKKRA=^UWWUW:?f@n@a@e@k"; 2 LUNDI 21 SEPTEMBRE 2015 - MIDI OLYMPIQUE Dossier Les faits ● COUPE DU MONDE POUVAIT-ON ESPÉRER DÉBUT PLUS GRANDIOSE POUR CETTE HUITIÈME COUPE DU MONDE ? LES SURPRISES S’ENCHAÎNENT, LES BLEUS ONT SOIGNÉ LEUR ENTRÉE ET LE PUBLIC RÉPOND PRÉSENT. Éditorial Jacques VERDIER [email protected] CE MONDIAL En fanfare... ous auriez imaginé ça, vous ? Ça quoi ? Tout ça, tiens ! La victoire de la France, l’exploit du Japon, la belle performance de la Géorgie et puis Vtout ce barouf médiatique, télés, ra- dios, journaux, réseaux sociaux, sur- enchère de consultants, portes ouvertes au grand EST FOU ! public, magie d’un jeu amplifiée, dramatisée, his- toire de donner du relief au plat, de la graisse aux moulures ? Le rugby a-t-il jamais connu cela ? Par Vincent BISSONNET, envoyé spécial du soleil levant, nouvelle puissance, a ressus- ravant, tout le monde attendait avec impatience Pareille débauche de commentaires, autant d’heu- [email protected] cité l’âme historique et le souffle épique de ses phases finales. Si l’embellie ne perdurera res d’antenne et avec elles les dentelles, les élans ce sport de voyous joué par des gentlemen. peut-être pas, un suspens s’est installé et des de la passion, ses bégaiements émerveillés… Pour a planète rugby ne tourne plus Frédéric Michalak mesure le chemin parcou- questions méritent désormais d’être posées. Et un peu, on croirait que le monde s’est arrêté, rond mais ovale. La Coupe du ru, depuis vingt ans : « Mon premier souvenir si la Géorgie piégeait l’Argentine ? Et si le Japon comme au creux de l’été quand l’actualité se tasse monde de la discipline mérite en- de la Coupe du monde remonte à 1995 et à Jonah reproduisait une sensation contre l’Écosse ? Et et que soudain, venue de nulle part, la braise s’en- fin sa dénomination internatio- Lomu. Les All Blacks avaient mis 145 à 0 aux si les Fidji tenaient quatre-vingts minutes et fume, charbonne et que le feu rampe. L’incendie Lnale. Les huit rencontres de poule Japonais. Cela prouve combien le rugby a évo- non soixante contre l’Australie ? est là que l’on n’avait pas vu venir, mais pour le coup disputées depuis vendredi ont don- lué. » Le vent du changement insufflé par les équipes c’est un feu de joie, une embellie incroyable… né lieu à deux surprises : une petite avec la du feu tiers-monde a donné au lancement du Une crainte alors : que la vague ne retombe, que victoire de la Géorgie face au Tonga ; une re- « PLUS RIEN N’EST GAGNÉ D’AVANCE » tournoi des airs de triomphe. Le décor est bien l’intérêt se dilue. C’est parti si fort et sur de telles tentissante avec l’exploit du Japon devant les L’ordre mondial, immuable en apparence, a len- planté, les acteurs se montrent convaincants et bases ! Le Japon d’abord ! Mesure-t-on la chance Springboks. Comme des signes annonciateurs tement mais sûrement évolué : « Depuis 1987, le public répond présent : plus de 450 000 per- que ce serait pour notre sport que le Japon, d’un d’une nouvelle ère. le niveau des petites équipes a toujours augmen- sonnes ont déjà profité du spectacle en tribu- seul coup, se hisse au niveau des meilleurs, con- Bernard Lapasset et les organisateurs ne pou- té, analyse Sébastien Tillous-Borde. Avant, el- nes avec une affluence record à Wembley, le pays firme son ébouriffante victoire au détriment des vaient rêver meilleure publicité pour le dé- les tenaient vingt minutes, quarante puis soixante organisateur a soigné son entrée avec une vic- Springboks et ouvre, d’un même élan, tout un part de cette huitième édition. « Le rugby est comme en 2011. Elles commençaient même à créer toire bonifiée et les stars All Blacks ont été pous- champ de perspectives auxquelles on n’avait avant tout un sport de passion et de créativité, des exploits à l’image du Tonga face à nous. Cette sés dans leurs retranchements par des Pumas hé- même pas songé ? Serait-ce possible que le rug- nous rappelait, mardi, le président de World fois, on sent vraiment que les petites nations sont roïques. Et les Français, au beau milieu de tout by quitte le club très fermé de ses rivages tradi- Rugby, lors de la conférence de présentation. très bien préparées, qu’elles tiennent le coup et ça ? Dans cette Coupe du monde déroutante, les tionnels pour devenir un sport mondial ? J’espère que les équipes vont délivrer leur éner- que plus rien n’est gagné d’avance. » Des petits Bleus se sont au moins prémunis d’un faux dé- Restons sobres, même s’il n’est pas interdit de gie. Les gens viennent pour voir du spectacle pas pour chaque équipe, un bond de géant pour part. Puisse l’effet de surprise ne pas frapper voir dans cette entame de Mondial, comme un et ont besoin d’émotions. C’est dans l’ADN de no- la Coupe du monde, devenue passionnante et les Tricolores avant les demi-finales et de po- éboulement, que dévalent les galets roulés par tre discipline, il faut le retrouver. » L’Empire indécise dès les phases de poule quand, aupa- tentielles retrouvailles avec les Anglais... ■ un torrent nouveau-né et ses éclats de roche. Le Japon, la Géorgie… Et la France dans ce mael- ström ? Précise, autoritaire, un peu plus enjouée Japon que de coutume, elle est convenablement entrée dans la compétition. N’était la blessure d’Huget, VICTORIEUX DE L’AFRIQUE DU SUD SAMEDI, VINGT-QUATRE ANS APRÈS LEUR PREMIER ET DERNIER SUCCÈS DANS UN MONDIAL, on verrait même dans ce premier match comme une onde chaleureuse à laquelle s’accrocher. LES JAPONAIS ONT RÉALISÉ L’UN DES PLUS GRANDS EXPLOITS DE CE SPORT. FRUIT D’UN TRAVAIL PRÉCIS ET ACHARNÉ, DONT LE Oh, gardons-nous bien sûr de tout excès. Le MAÎTRE D’ŒUVRE N’EST AUTRE QU’EDDIE JONES. PLONGÉE AU CŒUR DES BRAVE BLOSSOMS. manque de fluidité de notre ligne de trois quarts continue de nous interpeller, comme cette obses- sion de nos sélectionneurs à ajouter du muscle au muscle, du puissant au cuirassé – et l’arri- vée de Grosso participe de ce fantasme du fort — sans grand souci de complémentarité. Jacques LA TERRE Fouroux sortez de ce corps ! Mais on revient de si loin, de tant de déconvenues, qu’il arrive que l’on se contente des progrès enregistrés. Cette France-là, somme toute ragaillardie, autrement entreprenante, on a quand même envie de la suivre, de voir jusqu’où elle peut aller, de lui prêter plus d’atouts qu’elle ne semblait, jus- A TREMBLÉ qu’ici, en recéler. Ce n’est qu’un début, certes ! Mais justement. Elles furent si poussives, si na- vrées nos entames de Coupe du Monde à tra- Par Jérémy FADAT, envoyé spécial, avec Robert VER- affirme le buteur Ayumu Goromaru, auteur de samedi... Jusqu’à cette ultime épreuve de force vers les âges, qu’il faut bien souscrire à une DIER, correspondant au Japon vingt-quatre points samedi. Avec une obsession voulue dans les arrêts de jeu pour s’offrir le Graal. forme d’optimisme. Et puis, pensez ! On ne sau- [email protected] en tête : le Mondial 2015. « On voulait marquer « Beaucoup ont crié que nous étions fous de pren- rait guigner pareil vertige médiatique, écono- notre temps, poursuit l’arrière. Ce match, j’en ai dre la mêlée pour gagner plutôt que les points pour mique ! Vingt ans après le Mondial Sud-Africain lus qu’une confession, Eddie Jones a tant rêvé... J’étais si nerveux que je doutais de mes égaliser, sourit Dal Maso. C’était le choix des joueurs de Nelson Mandela, qui allait ouvrir les portes livré sa prophétie voilà quelques se- capacités à buter. Mais je suis heureux d’avoir sur- et moi, je ne me suis pas inquiété. » Puis d’insister au professionnalisme, il se pourrait bien que se maines : « Le Japon ne doit plus être pris les amateurs de rugby à travers la planète. » : « Je crois qu’après une telle prestation, plus per- joue là, devant nos yeux, la plus grande ouver- la risée de la compétition. » Référence sonne ne pourra se moquer du Japon. » ture d’un sport d’aficion, traditionaliste, conser- Pà la seule victoire en Coupe du monde TANAKA : « J’AI TELLEMENT PLEURÉ » vateur, au monde entier. Et ça, pour sûr, on ne vou- qui remontait à 1991, face au S’il est une intime conviction au réquisitoire ja- E. JONES : « PARTIR À LA RETRAITE, drait pas le rater. ■ Zimbabwe, ou aux 145 points encaissés contre ponais, elle réside dans la confiance inculquée COMME CLIVE WOODWARD » une équipe bis des All Blacks en 1995. En quatre- par Eddie Jones à ses troupes, lesquelles se savaient Si, en 2014, les « Brave Blossoms » étaient en- vingt minutes, les « Brave Blossoms » se sont éle- capables de réaliser l’impensable.