Thorame-Basse et Thorame-Haute. Territoires communaux Delphine Isoardi, Florence Mocci

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Delphine Isoardi, Florence Mocci. Thorame-Basse et Thorame-Haute. Territoires communaux. Bilan Scientifique - Direction régionale des affaires culturelles -Alpes-Côte-d’Azur, Service régional de l’archéologie, Ministère de la culture et de la communication, Direction du patrimoine, Sous- Direction de l’archéologie, 2019. ￿hal-02189381￿

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Âge du Fer / Néolithique THORAME-BASSE et THORAME-HAUTE Moyen Âge Antiquité Territoires communaux Moderne

La prospection-inventaire sur les communes de été identifiés entre 1108 m et 1819 m d’altitude (53 sites ­Thorame-Basse et de Thorame-Haute, menée en sep- sur Thorame-Basse et 17 sur Thorame-Haute) ; une tembre 2018, s’inscrit au sein du PCR « Senez et son grosse majorité des découvertes se situe entre 1450 territoire aux périodes historiques. Structuration et évo- et 1600 m, soit l’étage montagnard (fig. 14). La répar- lution des pôles de pouvoir et des lieux de culte épisco- tition préférentielle n’est certes pas uniquement liée à paux dans l’ancien diocèse de Senez, entre Antiquité et une modalité d’occupation et d’exploitation de ce terroir Moyen Âge » (dir. M. Dupuis, SDA 04). Ces communes montagneux, mais également en lien avec la lisibilité du sont limitrophes et se situent dans la vallée enclavée du terrain (zones basses cultivées et pousse exceptionnelle Haut-Verdon, dans la partie septentrionale des Alpes à toutes les altitudes cette année). de Haute-Provence. Charnière géographique entre les Les traces d’occupation et de fréquentation qui dominent niveaux méditerranéen et alpin, ce territoire, bordé par largement le paysage appartiennent à la Préhistoire le Verdon à l’est (alt. 971 m, Thorame-Haute) se carac- (14 gisements de plein air et 37 indices de site ; Néo­ térise par une vallée est-ouest (985-1150 m) (fig. 13), lithique moyen, final et Préhistoire indéterminée). Qua- propice à l’occupation humaine et au développement siment non documentées jusqu’alors, elles sont situées Fig. 14 – THORAME-BASSE et THORAME-HAUTE, Territoires communaux. Répartition des découvertes archéo­logiques sur le plan vertical de terres agricoles, traversée par le torrent de l’Issole et dans des zones d’alpage, sur les sommets et crêtes et suivant chaque phase (largeur de l'histogramme proportionnelle au nombre de découvertes) (DAO : D. Isoardi / CCJ). dominée par de hauts sommets et alpages (entre 1718 (Layon, Champlatte, Clausis), et plus rarement en et 2693 m). zone basse (entre 1108 et 1799 m d’altitude). Au mobi- lier lithique s’ajoutent de la céramique non tournée du L’immensité du territoire d’étude (plus de 205 km²) nous Néolithique et quelques fragments de meule. L’usage cilement détectable. Seul l’éperon de Beaumon 1, situé sur les cartes des XVIIIe-XIXe siècles (THB.41). Sur a conduit à opérer des choix pour obtenir des fenêtres de matière première locale, un calcaire siliceux zoné à la limite des communes de ­Thorame-Basse et Argens Tracastel, site de hauteur fortifié dominant le village de sur chaque étage altitudinal et explorer de manière à peu (accompagné de silex plus exogènes), se retrouve en (1457 m), va dans ce sens avec de la CNT et des frag- ­Thorame-Haute (THH.16-17), le site est toujours l’objet de près équitable les deux communes. 70 sites et indices de abondance sur l’ensemble des sites. L’âge du Fer reste, ments de meule se mêlant à des céramiques de l'Anti- pillages (murs en élévation et fragments de céramiques sites datés entre la Préhistoire et l’époque moderne ont comme ailleurs malheureusement en zone alpine, diffi- quité (THB.19, 19a-d). des XIIIe-XIVe siècles). Bien que la prospection de 2018 n’ait pas permis de Huit sites inédits ont été inventoriés pour la période localiser l’agglomération tant recherchée malgré la moderne entre 1145 et 1819 m d’altitude (ensemble découverte de mobilier (THH.01), la période antique est de 5 structures bâties, THB.50 ; mobilier épars du représentée avec 11 sites datés entre le Haut-Empire et XVIIIe siècle). l’Antiquité tardive (1108-1342 m d’altitude). Sur la com- Restent 9 sites de datation indéterminée, couvrant mune de Thorame-Basse, le plateau de Saint-Pierre l’ensemble des étages visités ; ils correspondent à trois apparaît très prometteur (inhumations non datées, mobi- structures bâties d’altitude, peu visibles (1490-1517 m, lier du Haut-Empire et de l’Antiquité tardive, THB.42-45) THB.51-52), des amas de blocs structurés (1124 m, et le plan de Saint-Thomas a montré également tout son THB.37) et des ossements de faune au fond d’une grotte potentiel sur un lieu plutôt remarquable pour la période (1760 m, Thorame-Haute, THH.03). médiévale (THB.39-40). En revanche, les zones d’alti- tude apparaissent peu fréquentées. Florence Mocci et Delphine Isoardi Pour la période médiévale, de potentielles sépultures et des traces d’occupation sur les piémonts sud ont été identifiées (6 sites entre 1111 et 1563 m d’altitude). Le plateau de Saint-Pierre se distingue de nouveau avec BARRUOL (G.) – Thorame-Haute / Eturamina (Alpes-de-Haute-­ e e Provence), Supplément à la Revue archéologique du centre de la la présence de mobilier céramique (X -XII siècles) sur France, 25, 2004, p. 479-480. le Col, et sur l’éperon de Chastel (THB.44, 46, 48). Des BÉRARD (G.) – Carte archéologique de la Gaule, Les Alpes-de- vues aériennes prises par le drone du CCJ révèlent Haute-Provence, 04. Paris : Éditions de la Maison des sciences deux anomalies topographiques délimitant une aire de de l'homme, 1997, 568 p. EMERIC (J.) – Prospection-inventaire dans la vallée d’ (04). 1400 m² environ au nord et à l’est d’un tertre qui dis- Mémoire de Master 1 d’archéologie médiévale, Aix-Marseille Uni- simulerait, sur le Col, une chapelle Saint-Pierre visible versité, Aix en Provence, 2011.

Fig. 13 – THORAME-BASSE et THORAME-HAUTE, Territoires communaux. Panorama de la vallée (cliché Fl. Mocci / CCJ).

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