Projet Associatif
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CENTRE ARDENNAIS DE RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE e Reche d rch is e na n A e r d c r h é A o l o e g r t i q n u e e C CARA PROJET ASSOCIATIF 1 CENTRE ARDENNAIS DE RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE INTRODUCTION Depuis 1983, le Centre ardennais de recherche fiques et d’interventions de médiation avec des archéologique (CARA) est un acteur majeur de aides financières ou en nature des collectivités l’archéologie dans le département des Ardennes. locales (Département, Ville de Charleville-Mé- Depuis plus de trente ans, ses membres, béné- zières) et de l’État. voles et salariés, se sont impliqués dans le dé- Le développement d’un tel centre de recherche veloppement de la recherche, la conservation dans les Ardennes est indispensable au regard de du patrimoine archéologique et le rayonnement l’éloignement des laboratoires de recherche ar- culturel d’une discipline dont l’apport fonda- chéologiques, qu’il s’agisse des Universités ou mental à la compréhension des sociétés passées du CNRS. Les centres les plus proches, Lille, reste malheureusement encore trop souvent inac- Amiens, Paris ou Nancy sont essentiellement cessible au public. Ce travail connaît depuis de tournés vers d’autres aires territoriales. Malgré nombreuses années un rayonnement national, le développement de collaborations scientifiques voire international, à travers la contribution à des à l’initiative du CARA, l’absence de structure programmes de recherche de grande ampleur, adaptée au niveau local freine considérablement des communications dans des colloques d’im- la recherche archéologique et ses corollaires : portance variable (régionale, nationale, interna- rayonnement culturel et valorisation du patri- tionale) et des actions de médiation dans le dé- moine (tourisme). partement et au dehors. La création d’un tel outil de recherche a de La force de cette association, qui fédère les multiples objectifs. D’une part elle doit per- archéologues du département, est d’associer un mettre aux membres de l’association de pour- réseau dense d’archéologues bénévoles possé- suivre leurs programmes de recherche dans de dant un fort ancrage territorial, des archéolo- bonnes conditions, tout en leur donnant l’am- gues professionnels régionaux et extra-régio- pleur qu’ils méritent. D’autre part, mis à dispo- naux, ainsi qu’un noyau salarial assurant une sition des chercheurs extérieurs à l’association, permanence de l’activité du CARA. En outre, sa ce centre de recherche permettrait de drainer de position d’acteur départemental historique lui nouveaux programmes de recherche dans un dé- permet d’effectuer la liaison entre les différents partement qui a déjà démontré la richesse de son acteurs locaux de l’archéologie (cellule départe- patrimoine archéologique, mais peine à attirer mentale, Musée de l’Ardenne, Service régional les chercheurs. Ce dynamisme de la recherche d’archéologie, Inrap). offrirait la meilleure matière à la poursuite des Fort de son expérience et de l’apport de nou- activités de médiation culturelle et de valorisa- veaux membres, assurant le renouvellement gé- tion du patrimoine archéologique, qui constituent nérationnel, le CARA travaille aujourd’hui à un l’aboutissement de la démarche archéologique, projet associatif ambitieux, destiné à favoriser le telle que l’a conçue le CARA depuis son origine. développement de la recherche archéologique et Un tel dynamisme scientifique et culturel rejailli- la valorisation du patrimoine dans le département rait ainsi sur l’économie du département. des Ardennes et la nouvelle Région, au service Ce projet ambitieux découle de l’histoire de du public. L’objectif est de développer un véri- l’association, mais également de l’évolution table centre de recherche, capable d’assurer son du paysage archéologique ces trente dernières fonctionnement de manière autonome, grâce à années, qui a vu un développement intensif de un modèle économique original, associant des l’archéologie préventive, au détriment de la re- ressources propres issues de prestations scienti- cherche programmée. 1 CENTRE ARDENNAIS DE RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE HISTORIQUE DE L’ASSOCIATION En 1983, l’organisation de l’archéologie au ment (Belgique, Oise, Marne). niveau national est encore balbutiante. Elle est Plusieurs chercheurs bénévoles décident alors pour l’essentiel encore régie par la loi Carcopino de créer une association destinée à fédérer la re- datant de 1941 et validée après la libération par cherche archéologique dans le département des l’ordonnance du 13 septembre 1945. L’archéolo- Ardennes. L’objectif est triple : favoriser le déve- gie préventive n’en est qu’à ses débuts (l’Afan loppement de la recherche archéologique, coor- existe depuis à peine dix ans) et les Services des donner l’archéologie au niveau départemental antiquités ne constituent alors qu’un embryon (notamment pour lutter contre les fouilles clan- des futurs Services régionaux d’archéologie, ré- destines) et développer l’activité de médiation gissant actuellement l’archéologie en tant que pour créer un lien entre la recherche et le grand services déconcentrés de l’État. Au sein du dé- public. Cette dernière activité est d’autant plus partement, plusieurs associations d’archéologues importante que la recherche archéologique est bénévoles mènent des fouilles depuis de nom- financée essentiellement par le biais de subven- breuses années (Société archéologique du Sillon tions, donc l’argent public. C’est ainsi que naît mosan, Société de recherche préhistoriques le Centre ardennais de recherche archéologique ardennaises, Groupe d’études archéologiques (CARA), le 27 mai 1983. Champagne-Ardennes), avec des résultats scien- Le dynamisme des équipes du CARA permet tifiques reconnus au niveau national, voire inter- à l’association de se développer rapidement. Ses national, comme les fouilles du Mont Troté et des activités couvrent alors l’ensemble du champ ar- Rouliers menées par le Docteur Rozoy pendant chéologique : recherche programmée, archéolo- plus d’une décennie (Rozoy 1987). Bien que pos- gie préventive, valorisation, médiation et même sédant un fort ancrage territorial, ces chercheurs l’édition. travaillent également à l’extérieur du départe- 1. L’archéologie programmée L’archéologie programmée est le principal certains sites font encore aujourd’hui référence objectif de l’association lors de sa création. Plu- au niveau international. Ainsi, le site Michels- sieurs dizaines d’opérations de fouilles ont pu berg de Mairy (fouillé par Clément Marolle) est être menées de 1983 à 2004, notamment dans la encore aujourd’hui un des deux seuls villages de partie nord du département des Ardennes (Fig. 1). cette période fouillé exhaustivement en Europe Ces fouilles ont permis de révéler l’ampleur du (Cauwe et al. 2007). patrimoine archéologique ardennais et sont no- Les fouilles du CARA couvrent alors un vaste tamment à l’origine des collections actuellement champ chronologique, du Paléolithique jusqu’au visibles au sein du Musée de l’Ardenne, Musée Moyen Âge. Elles démontrent qu’il n’existe pas de la Ville de Charleville-Mézières à vocation dé- de lacune chronologique dans l’occupation du partementale. La qualité des fouilles est telle que territoire, depuis le Paléolithique moyen. Ces 2 CENTRE ARDENNAIS DE RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE fouilles ont été l’occasion pour des centaines d’étudiants de se former à l’archéologie de ter- rain. Nombre d’entre eux sont devenus ensuite des archéo- logues professionnels, contri- buant à la diffusion du patri- moine scientifique ardennais, mais concourant également à la création d’un vaste réseau à l’échelle nationale. Fig. 1 Fouille des Beaux Sarts à Bogny-sur-Meuse. Vue d’un exceptionnel fond de cabane mésolithique. 2. L’archéologie préventive La reconnaissance de la qualité du travail du CARA conduit l’autorité administrative à confier à l’association la gestion de fouilles préventives importantes. Au début des années 1990, les travaux d’élargissement de la RN 51, devenue depuis en partie l’autoroute A34, en- traînent une opération d’archéologie préven- tive confiée au CARA (Fig. 2). Plusieurs sites sont ainsi fouillés, comme celui du Courtil- l’Agneau à Saint-Pierre-sur-Vence. D’autres opérations plus modestes seront réalisées par la suite, comme le sauvetage de la fresque de Montcy-Saint-Pierre en 1999. Ces fouilles sont l’occasion d’embauches d’archéologues au sein de l’association pour assurer la permanence sur les opérations ar- chéologiques, les bénévoles ne pouvant assu- mer une présence de plusieurs mois en plus de leurs obligations professionnelles. Rappelons qu’à la même période, l’Afan, qui est le princi- pal opérateur d’archéologie préventive, opère également sous le statut d’association. Néanmoins, face à l’importance des chan- tiers à gérer et aux choix politiques au niveau de l’État, le CARA ne peut poursuivre cette Fig. 2 Couverture du rapport de prospection sur le parcours activité. De plus, la nouvelle loi de 2001 régis- de la RN 51, réalisé par le CARA en association avec la Société archéologique du Sillon Mosan, association affi- sant l’archéologie préventive, suivie du chan- liée au CARA. gement de statut de l’Afan, qui devient Inrap, 3 CENTRE ARDENNAIS DE RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE ne permet plus aux petites structures associa- Néanmoins, par définition, l’archéologie tives de rester des acteurs des fouilles préven- préventive est destinée à faire place à des tives. projets d’aménagements qui, sauf découverte exceptionnelle, ne laissent que peu de place à 3. La mise en valeur des sites la valorisation in situ du patrimoine archéolo- gique. En tant qu’intervenant archéologique, le Si l’archéologie préventive et programmée CARA s’est toujours attaché à la préservation est d’abord une source de documentation scien- et la valorisation des sites. Si le volet préserva- tifique, le mobilier et les structures mises au jour tion, comme le remontage de l’allée couverte relèvent du domaine du patrimoine culturel. C’est de la Ganguille à Saint Marcel ou la consoli- d’ailleurs à ce titre que l’archéologie préventive dation des vestiges de la fortification du Mont a d’abord été mise en place.