Note d’enjeux des ort services de l’État Rapp Élaboration du PLUi de la Communauté de Communes du Mâconnais Tournugeois

Service planification de l’urbanisme Unité planification locale et aménagement opérationnel Juin 2017 Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – Juin 2017 2/12 Cadre de la note d’enjeux Cette note expose les enjeux prioritaires de l’État sur le territoire de la Communauté de Commune du Mâconnais - Tournugeois (CCMT) dans le contexte de l’élaboration d’un plan local d’urbanisme intercommunal. Elle est établie au titre de l’association des services de l’État. Elle a pour but d’identifier les enjeux sur lesquels les services de l’État porteront une attention particulière tout au long de la procédure. Il ne s’agit pas de se substituer à la collectivité, qui demeure seule compétente pour mener cette procédure et pour définir les objectifs d’aménagement de son territoire, mais de formaliser la position de l’État sur certains thèmes majeurs, de manière à la clarifier le plus en amont possible et faciliter ainsi sa prise en compte dans le cadre des échanges et des débats qui jalonneront la démarche, jusqu’à l’adoption définitive du document par la CCMT.

Rappel historique L’ancienne Communauté de Communes du Mâconnais Val de dont le territoire couvrait 12 communes s’était engagée le 13 mai 2015 dans l’élaboration d’un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi.) Dans le cadre du Schéma Départemental de Coopération Intercommunal (SDCI), l’ancienne Communauté de Communes du Val de Saône a fusionné au 1er janvier 2017, avec la Communauté de Communes du Tournugeois. Le nouvel Établissement Public de Coopération Intercommunal (EPCI) dénommé Communauté de Communes du Mâconnais - Tournugeois a décidé d’étendre son PLUi à l’ensemble du nouveau périmètre constitué de 24 communes. Il est devenu compétent pour 15 documents de planification (5 PLU, 6 CC et 4 POS). Contexte territorial : Des atouts à mobiliser pour renforcer le positionnement dans la vallée de la Saône

• La CCMT couvre un territoire de 24 communes sur une superficie de 217 km² pour une population de 15 934 habitants (source INSEE 2015). Elle s’organise autour du pôle principal de (5 871 habitants) et des pôles secondaires Viré (1 113 habitants) et Lugny (894 habitants). La dynamique démographique, relative à l’ancien périmètre de la CC du Tournugeois, est de +0,4 % par an, entre 2008 et 2013, et traduit plutôt mal l’attractivité résidentielle de ce secteur géographique, impactée par le pôle principal qu’est Tournus, qui présente une baisse démographique de 0,3 % annuelle. La ville de Tournus est aussi caractérisée par un taux important de vacance de logements (13,5 %) concentré dans le centre bourg ancien de la ville. La dynamique démographique, relative à l’ancien périmètre de la CC du Mâconnais Val de Saône, est de +0,7 % par an, entre 2008 et 2013, traduit l’attractivité résidentielle de ce secteur reflètant les nombreux atouts qu’il possède. • La CCMT est l'une des quatre communautés de communes composant le pays d'art et d'histoire « entre et Tournus ». La ville de Tournus, est labellisée depuis janvier 2010 « Ville et Pays d’Art et d’Histoire ». • Parmi les atouts du territoire de la CCMT, il peut être cité la qualité paysagère du territoire, la richesse du patrimoine bâti et naturel et la bonne structuration tant interne (commerces de proximité, équipements), qu’externe (infrastructures de transport, proximité du pôle de Mâcon). Ces éléments concourent à un cadre de vie qualitatif. • Le territoire de la CCMT est inclus dans le SCoT de la région Mâconnaise non prescrit à ce jour. Ce territoire possède un certain nombre de points forts. Il est desservi par des infrastructures d’importance nationale, tant routières, ferroviaires que fluviales : • La Route Départementale 906 : Elle traverse le territoire du nord au sud et est un passage important pour les échanges de marchandises ;

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 3/12 • La Saône : axe majeur du trafic fluvial Rhin-Rhône-Saône avec le port fluvial de Tournus. Elle constitue l’une des principales activités de fret et de tourisme de cet axe ; • La ligne TER - -Marseille : axe TER, avec la desserte des gares de Tournus et , assure notamment pour la Gare de Fleurville-Pont-de-Vaux un nœud du réseau de transport local. Cette situation sera améliorée dans un avenir proche avec la reconstruction du pont sur la Saône vers Pont de Vaux.

I. Affirmer la structuration du territoire en favorisant sa complémentarité avec les pôles voisins La CCMT est un territoire riche et attractif. Ainsi, que ce soit pour les infrastructures de transports, la qualité de l’urbanisation récente, l’accès aux services ou les atouts environnementaux, l’organisation du territoire repose sur un équilibre cohérent et pertinent qu’il convient de maintenir et renforcer. Cet ensemble crée une structuration et un maillage irriguant l’ensemble du territoire.

1.1 Structuration vis-à-vis des territoires voisins La CCMT est ancrée dans une logique de fonctionnement avec ses voisins. Par sa localisation, ce territoire résidentiellement attractif se situe sous forte influence des agglomérations Chalonnaise et Mâconnaise ainsi que de l’Ain (Pont de Vaux), secteurs qui concentrent la majeure partie des activités, des services et des emplois locaux. À l’échelle du territoire se dégagent trois pôles. Le pôle principal : Tournus (5 871 habitants en 2013) structure l’essentiel de l’accès aux services et commerces avec les communes de Mâcon et Pont de Vaux. Les pôles de proximité Lugny (894 habitants en 2013) et Viré (1 113 habitants en 2013) limitent les besoins en déplacement, en offrant commerces, services et équipements de la gamme intermédiaire. Des pôles secondaires peuvent être identifiés avec des spécificités propres à chacun d’entre eux : pour ses activités de restauration, d’hébergement..., pour sa zone d’activités, et Clessé pour leur attractivité résidentielle. Le développement du Très haut débit (THD) numérique est un enjeu de désenclavement, d’attractivité du territoire et de vitalité des entreprises, il est nécessaire pour redynamiser l’économie locale. Le Département de Saône-et-Loire s'est engagé dans une stratégie de déploiement numérique en élaborant un Schéma directeur territorial d’aménagement numérique (SDTAN). L’objectif est le déploiement du numérique par la mise en place de desserte du THD pour les sites stratégiques. Plusieurs sites stratégiques sont listés dans le SDTAN notamment la ZA de Lacrost, les sites d’enseignement de Tournus et Lugny et les établissements de santé EHPAD et maison de retraite de Tournus.

Des espaces fonciers disponibles sur le territoire L’activité économique principale est concentrée sur le pôle de Tournus : une zone d’activités (ZA) intercommunale à Lacrost : 10 ha dont 4,5 ha libres, la ZA « les joncs » , au sud de Tournus présente 4,6 ha libres. La zone Nord de Tournus, prés de l’échangeur de l’A6, dispose de 20 ha pour le développement d’une nouvelle zone d’activités. Une multiplicité de petites zones communales présentent un potentiel disponible : , Uchizy, Préty, Fleurville/Viré, Montbellet et Lugny . La disponibilité correspond à environ 12 ha et doit faire l’objet d’une réflexion globale pour répondre à cette offre économique de développement. L’analyse de ce potentiel foncier est à approfondir à l’occasion de l’élaboration du PLUi, en particulier sur les zones d’activités économiques pour lesquelles doit être menée une réflexion sur leur hiérarchisation et leur spécialisation. Il convient de concentrer le développement des zones d’activités sur un nombre limité de secteurs à identifier, avant de créer de nouvelles zones. Une réflexion sur la dynamique des services est à mener dans un objectif de pérennisation et d’ouverture sur l’extérieur.

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 4/12 Déplacement des personnes : une alternative à la voiture à inciter La dépendance extérieure du territoire se traduit par les migrations pendulaires. Ainsi, en 2012, 35 % (soit 3 248) des flux sortants domicile-travail sont orientés vers l’extérieur du territoire, parmi lesquels 46 % sont en direction de la CAMVAL (1 496) et essentiellement depuis l’actuelle CCMT (1 068). Les flux entrants représentent 30 % (soit 2 775) dont près de la moitié en provenance des CC Terres de Bresse (soit 1 220) vers Tournus. L’organisation des déplacements s’articule avec la présence des infrastructures de transport. La RD906 en tant qu’axe structurant nord/sud, offre un accès rapide à Chalon-sur-Saône et à Mâcon ainsi que depuis l’échangeur de l’autoroute A6 au nord de Tournus. Le réseau secondaire principal constitué des RD975, RD15/933A (axe/ouest) et RD14 permet le maillage interne au territoire. Ces atouts conduisent à une utilisation importante de la voiture or, aucune aire de covoiturage n’existe aux abords des échangeurs de l’autoroute A6 et le long de la RD 906. Il conviendra d’agir sur l’aménagement du territoire pour réduire les déplacements induits et favoriser les offres alternatives à l’autosolisme, aux fins notamment de respecter les valeurs de la qualité de l'air définies par le décret du 21 octobre 2010. La ligne TER Paris-Lyon-Marseille avec 2 gares sur le territoire, Tournus et Fleurville, vient compléter la structuration locale. Un cadre de vie à privilégier Le bruit représente un grave problème de santé publique dont les impacts ne doivent pas être sous-estimés. Via les documents d’urbanisme, il est possible d’agir efficacement contre les bruits de voisinage, en tenant compte des contraintes acoustiques liées à l’implantation d’infrastructures terrestres (A6, RD906, D14, D975, D933 et voie ferrée) qui traversent le territoire, mais aussi d’activités industrielles, artisanales, commerciales ou d’équipements de loisirs. Une réflexion à ce stade permet d’apporter des réponses efficaces et économiques et de prévenir ainsi les impacts sur la santé. Afin de mener cette réflexion, il est préconisé d’établir un état des lieux de l’environnement sonore à partir duquel des actions pourront être déclinées. Enfin, le territoire est exposé sur la partie est à des risques d’inondation. Trois (3) Plans de Prévention des Risques Inondation (PPRi) sont applicables le long de la Saône et couvrent dix (10) communes. Un atlas des zones inondables existe le long de la . Le PPRi est un document réglementaire de prévention et constitue une servitude d’utilité publique annexée au PLUi et opposable aux autorisations d’urbanisme. Les objectifs du PPRi sont de garantir la sécurité des populations et de réduire les conséquences des inondations. Toute forme d’urbanisation est proscrite dans ces zones et sur les terrains situés à proximité des secteurs à risques. Il convient de prendre en compte ces documents qui ont une valeur informative dans la définition des secteurs constructibles et en particulier, de préserver les champs d’expansion des crues.

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 5/12 Enjeux :

La CCMT bénéficie d’une structure territoriale bien établie, notamment du point de vue des infrastructures assurant un équilibre global à pérenniser. L’attractivité future du territoire pourra valablement s’appuyer sur cette cohérence d’ensemble et permettre d’affirmer le positionnement vis-à-vis des territoires voisins. Ainsi, il convient de :

➢ Structurer et organiser le territoire dans son positionnement au niveau de la Vallée de la Saône en menant une analyse fine des services, commerces, zones d’activités, et équipements existants (pérennité, localisation, zone de chalandises,..) en incluant les territoires voisins de la communauté de communes en particulier le département de l'Ain (triangle Tournus, Lugny, Pont de Vaux).

➢ Mener une réflexion sur la réalisation d’aires de covoiturage le long de la RD 906, en particulier à Fleurville et Tournus-Lacrost, et au niveau de l’échangeur de l’A6 à Tournus

➢ Étudier la faisabilité du renforcement urbain autour de la gare de Fleurville. Sans passer par la densification des alentours immédiats de la gare, la réflexion doit intégrer les questions de l’intermodalité (lieux de rabattement, stationnement...)

➢ Prendre en compte le risque bruit en l’utilisant comme critère de choix d’implantation des zones d’habitat, notamment dans l’axe de la vallée de la Saône. Pour ce faire , les cartes de bruits stratégiques peuvent fournir des éléments d’information utiles, en particulier, celles de type A. Sur les secteurs ouverts à l’urbanisation qui pourraient être concernés, des orientations d'aménagement et de programmation (OAP) visant à réduire les impacts devront être réalisées.

➢ Respecter le PPRi dans les orientations du PLUi. Il prendra en compte le risque inondation du Val de Saône, et veillera à limiter l'artificialisation des surfaces ; il promouvra l'infiltration de l'eau pluviale sur site.

1.2 Structuration interne : La situation géographique de ce territoire entre Dijon et Lyon participe à l’attraction économique du territoire et est un atout à développer pour attirer population, activités et services, en levant certaines difficultés. Une vacance problématique à résorber sur Tournus, ville médiévale La ville de Tournus possède un centre-bourg médiéval à la densité prononcée (entre 100 et 200 logts/ha). Les caractéristiques architecturales et urbaines qui en découlent ont permis d’établir un périmètre de secteur sauvegardé et feront l’objet d’un plan de sauvegarde et mise valeur du patrimoine (PSMV). Le PSMV en cours d’élaboration est un document d'urbanisme tenant lieu de plan local d'urbanisme (PLU) dans le périmètre du secteur sauvegardé. Le règlement du PLUi devra en tenir compte afin d’obtenir une cohérence d’ensemble. La ville de Tournus présente une vacance importante (13,5%) alors que le reste du territoire des deux EPCI affiche un taux de vacance raisonnable supérieur à 8 %. A titre de comparaison, la fluidité du marché est assurée avec une vacance de rotation située entre 5 % et 7%. Une partie de la vacance de Tournus se concentre sur les rues commerçantes. Ces logements, soit ne sont pas accessibles, soit sont utilisés comme arrière-boutiques. Un recensement permettrait d’envisager leur potentielle conversion en logements. Une OPAH est actuellement développée sur la commune. Une diversification et une adaptation de l'offre aux besoins constatés ou anticipés (accession sociale à la propriété, logements locatifs sociaux, marché libre...) sont des éléments essentiels de la politique locale de l'habitat à intégrer à la réflexion. Le projet de revitalisation de la ville de Tournus a pour objectif de renforcer l'attractivité locale en créant les conditions favorisant la stabilisation des habitants et l'arrivée de nouvelles populations. Offrir des logements

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 6/12 en centre-ville permettra de répondre aux attentes de la population (par une action sur les logements indignes et vacants), et de développer une offre de services répondant aux besoins des différents publics et notamment des seniors, tout en agissant sur le cadre de vie. Le renforcement de l'armature commerciale permettra de favoriser la consommation sur place et limiter l'évasion commerciale.

Un rééquilibrage de la répartition des constructions Il est nécessaire de rééquilibrer la construction en faveur du pôle de Tournus et au sein de l’enveloppe urbaine pour les autres communes de la future intercommunalité. La ville de Tournus représente environ 37 % du territoire en termes de population (38 % des logements et résidences principales et 70 % du parc locatif social). Cependant, Tournus représente seulement 26% du volume de constructions commencées sur les deux EPCI sur les 15 dernières années. Tournus est la seule commune en décroissance démographique du territoire (variation annuelle -0,3%). Le phénomène de périurbanisation se développe et les futurs objectifs de production de logements doivent affirmer la polarité de Tournus. Il convient de développer dans le diagnostic, la question de l'habitat et d'identifier les caractéristiques du parc de logement afin de définir des orientations adaptées dans le PLUi (part du logement individuel par rapport au logement collectif, part du logement social dans les résidences principales, part des résidences secondaires dans le parc total...). Il s'agit également de préciser quels sont les besoins en logements à l'horizon défini par le PLUi. Le PADD pourrait ainsi préciser les orientations prises pour décliner la part de logements des ménages les plus fragiles (ménages avec de faibles ressources, précaires ayant besoin d'un hébergement sur de courtes périodes, saisonniers, gens du voyage, jeunes actifs, personnes âgées et handicapées …). La question de la place du logement social doit faire l'objet d'un traitement spécifique. Il convient de préciser que la réponse à de tels besoins ne se traduit pas forcément par la construction de logements neufs. La mobilisation du patrimoine existant peut être une réponse adaptée, en privilégiant la proximité des commerces et des services ainsi que des transports en commun.

La nécessaire préservation de la ressource foncière La consommation d’espace entre 2003 et 2012 pour l’habitat représente 81 ha ciblés sur Tournus, Uchizy, Montbellet, Viré, Clessé et Lugny. La densité moyenne est de 8,9 lgt/ha. La part relative aux activités est de 29 ha dans la même période. Le mitage du territoire historique s’est poursuivi récemment notamment à l’ouest de la ville de Tournus et sur certaines autres communes : Montbellet, Viré, Clessé et Saint-Gengoux-de-Scissé. Le territoire est aussi marqué par une urbanisation linéaire historique. Pour certaines communes, il conviendra de stopper cette urbanisation linéaire, sauf si celle-ci est liée à des contraintes topographiques ou viticoles (AOP). Par ailleurs, le rythme de consommation de l'espace observé sur une période récente implique d'inscrire l'objectif de la sobriété foncière dans les politiques locales d'aménagement. Il convient donc de rechercher un modèle de croissance de l'urbanisation qui limite la consommation des terres agricoles et des espaces naturels. De ce fait, il y a lieu de privilégier le renouvellement urbain et l'urbanisation des dents creuses. De la même manière, la lutte contre le mitage et la dispersion de l'habitat doit s'afficher clairement dans les documents d’urbanisme. Enfin, il convient de promouvoir la densité et d’éviter un développement basé uniquement sur l'extension urbaine notamment si celui-ci conduit à mobiliser de grands terrains.

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 7/12 Enjeux :

➢ Mener une réflexion au regard des projets en cours sur la commune de Tournus, et assurer un équilibre entre les choix opérés par la commune, en particulier dans le cadre de l’AMI centre-bourg et du PSMV avec ceux qui seront réalisés sur le reste du territoire communautaire. Une cohérence d’ensemble devra être trouvée.

➢ Développer une étude habitat dans le cadre de l’élaboration du PLUi articulée autour de l’AMI centre-bourg. Ainsi, pour les communes de Tournus, Uchizy, et Lugny, une analyse fine de la vacance doit être faite pour en connaître les raisons (localisation, vétusté, rétention de la vacance, typologie). Les besoins et l’offre doivent être bien identifiées en tenant compte des objectifs de remise sur le marché prévus dans le cadre de l’AMI centre-bourg sur Tournus. Une complémentarité entre le centre de Tournus et les secteurs alentour doit être recherchée afin d’éviter les effets de concurrence à ce programme.

➢ Limiter l’ouverture à l’urbanisation en fonction du nombre de logements vacants potentiellement mobilisables, en particulier sur Tournus. En parallèle, l’urbanisation devra être recentrée sur le centre-ville de Tournus et au sein de l’enveloppe urbaine pour les autres communes, en stoppant l’urbanisation linéaire sauf contraintes topographiques et viticoles.

II Conforter l’identité viticole et la qualité patrimoniale du territoire :

La CC du Mâconnais - Tournugeois se décompose en trois entités paysagères. Une zone bocagère et vallonnée sur la frange ouest, un axe central formé des coteaux viticoles et une plaine majoritairement constituée de prairies sur l’est du territoire correspondant à la vallée de la Saône. Ces différents secteurs marqués par leur topographie singulière ont conduit à une diversité agricole qui a façonné le territoire et défini son identité. Cette topographie permet également de dégager de nombreux cônes de vue, tantôt avec une vision élargie, tantôt avec une approche plus intimiste et locale, mais toujours préservée de points noirs paysagers. Une qualité architecturale et patrimoniale chargée d’histoire Le territoire offre de nombreux sites d’intérêts patrimoniaux (7 châteaux, la cité de Brancion, 14 églises romanes…) et est constitué de quelques constructions typiques en pierre (mais beaucoup à l’abandon). Le bâti de bonne qualité est bien préservé. Le patrimoine lié à l’eau est très abondant et constitué de nombreux lavoirs et de sources (sur le Nord- Ouest). L’activité sur la Saône est significative avec ses 5 ports ou haltes fluviales : Tournus, Uchizy, La Truchère, Saint-Albain, Fleurville. La voie bleue reliant Tournus à Mâcon contribue également à la découverte du patrimoine. Un paysage remarquable du pays d’art et d’histoire Le périmètre de la CCMT se trouve au cœur d’un territoire délimité par les monts du Mâconnais, du Tournugeois et de la Saône. Le label "Villes et Pays d'Art et d'Histoire" a été attribué à Tournus et Lugny, basé sur l'alliance entre les paysages, la richesse du patrimoine et un cadre de qualité de la vie très apprécié de ses habitants. A l'ouest, les Monts du Mâconnais et du Tournugeois offrent une multitude de panoramas. La forêt communale d'agrément de La Garenne, couronnant de pins la plus haute des collines, domine Tournus, et son sous-bois est peuplé de buis. Entre les deux, le paysage est doucement vallonné et est occupé essentiellement par le vignoble qui produit principalement des vins AOP.

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 8/12 Sur la rive gauche de la Saône le paysage de la Bresse, constitué d’un bocage verdoyant mollement vallonné, remplace les vignes et les forêts. L’architecture des constructions est composée de brique ou de pisé remplaçant la pierre. Les fermes allongées et basses différent des maisons de vignerons élevées sur leur cave. Le territoire offre une palette de paysages diversifiée de la plaine de Saône aux coteaux plantés de vignes, des plateaux calcaires aux bois denses de feuillus. À proximité de la confluence de la Saône et la Seille, la Réserve Naturelle de La Truchère compose une mosaïque de milieux naturels ainsi que l’étang de Fouget, avec sa tourbière et ses dunes de sable. L’attrait touristique local repose aussi sur un patrimoine architectural et naturel à maintenir. L’élaboration du PLUi doit être l’occasion de concevoir un projet s'appuyant sur la singularité des paysages. La diversité de ceux-ci, dans les territoires dégradés comme dans les espaces naturels, constitue un élément essentiel du bien-être individuel et social. Enfin, la qualité des entrées de bourgs et l’urbanisme aux abords des axes routiers doit également constituer une priorité du PLUi, afin d’éviter une banalisation des paysages périurbains. En tant que porte d’entrée de l'espace bâti, il est impératif de veiller à la qualité de l’aménagement et du développement urbain : prise en compte du paysage, présentation des cônes de vue, perspectives et entrées de ville. Une activité viticole qui façonne le territoire Au sud-ouest de Tournus, les monts du Mâconnais présentent une succession de sommets boisés et de petites vallées, dédiées à la culture de la vigne. Les vignes sont généralement placées dans les pentes orientées vers l’est/sud ou vers l'ouest pour profiter de l’exposition au soleil et être protégées du gel et de l'humidité. L’axe central du territoire comprend l’ensemble du tissu viticole. Cette typologie constitue un patrimoine paysager économique et culturel pour la collectivité. En effet, cette partie du territoire est couverte par 21 Appellations d’Origine Protégée (AOP) viticoles dont le potentiel de production est à préserver. Le vignoble sud bourguignon présente également une richesse par son petit patrimoine vernaculaire, avec les murgers, construits en pierres sèches, qui entourent les parcelles de vignes, les cadoles, etc... ces paysages participent à la qualité du cadre de vie de la population tout comme la dynamique relayée par le lycée de l'Horticulture et du Paysage de Tournus.(chantiers-écoles de restauration de cadoles ou d’entretien de pelouses sèches) Dans les secteurs viticoles, l’urbanisation proche de parcelles en vigne traitées est un problème de santé publique. Le PLUi devra en tenir en compte dans les critères de localisation des secteurs ouverts à l’urbanisation. La fragmentation des parcelles agricoles aux alentours de la ville de Tournus ne devra pas être accrue, afin de faciliter la transmission des exploitations. En raison des caractéristiques viticoles du territoire, le risque inondation est aggravé par un risque d’érosion viticole localisé au pied des coteaux viticoles. Il convient d’intégrer ce risque dans les choix d’urbanisation qui seront réalisés. Les services de l’État encouragent la réalisation d’une étude spécifique pour préciser ce risque. À ce titre, une bonification de dotation globale de décentralisation peut être attribuée.

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 9/12 Enjeux :

Le cadre de vie attractif du territoire de la CC du Mâconnais - Tournugeois repose, en partie, sur un ensemble de caractéristiques d’ambiance, notamment ses paysages et son agriculture. Ces spécificités du territoire, qu’il est nécessaire de préserver et mettre en valeur contribuent largement au bien-être de la population et à l’attractivité locale. Ainsi, il convient de :

➢ Préserver la qualité architecturale et prévenir la banalisation du territoire, en particulier sur l’ouest de celui-ci. Il est conseillé de déterminer les caractères architecturaux du bâti traditionnel du territoire (implantation, groupement de constructions, typologie du bâti, forme, couleur, matériaux, etc.) à travers la réalisation d’une analyse urbaine fine. Pour ce faire, les travaux engagés dans le cadre du plan paysage du pays d’art et d’histoire peuvent être mobilisés.

➢ Mener une réflexion complémentaire sur les éléments du petit patrimoine, en particulier ceux liés à l’eau et à la viticulture. Pour ce faire, les travaux engagés dans le cadre du plan paysage du pays d’art et d’histoire peuvent être utilisés.

➢ Stopper le morcellement des parcelles agricoles aux alentours de la ville de Tournus afin de faciliter la reprise des exploitations.

➢ Préserver les parcelles participant à la production d’AOP qui façonnent le territoire. En particulier, les terrains délimités en AOP viticole doivent, sauf exception justifiée, être exclus des périmètres constructibles.

➢ Prendre en compte dans les secteurs viticoles, l’éloignement de l’urbanisation avec les parcelles en vigne traitées, comme critère de localisation des secteurs ouverts à l’urbanisation.

➢ Réfléchir à la réalisation d’une étude particulière pour préciser le risque d’érosions viticoles et prendre les mesures adéquates pour en tenir compte. À ce titre, une bonification de DGD peut être attribuée.

III- Préserver une richesse environnementale fragile :

Une richesse des milieux naturels sur l’ensemble du territoire Le territoire de la CCMT recèle des milieux naturels nombreux et variés, qui caractérisent les grandes entités du Mâconnais-Tournugeois. Le territoire dénombre 4 sites Natura 2000, une réserve naturelle de la Forêt de La Truchère et une dizaine de ZNIEFF. Au-delà des zonages réglementaires, l’élaboration du PLUi doit être l’occasion d’apprécier et de contenir les menaces pesant sur le patrimoine naturel et les continuités écologiques. Le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) décliné, suite au Grenelle de l’Environnement notamment, au travers des trames vertes et bleues, a pour ambition de stopper le déclin de la biodiversité en préservant et en restaurant les continuités écologiques. Ainsi le maillage dense de la trame verte et bleue est traduit dans le schéma. Le PLUi de la CCMT doit prendre en compte ce document régional qui se décompose en 5 sous-trames. Chacune met en avant le fonctionnement écologique lié à certains groupes d’espèces. Sur le territoire de la CCMT, chacune des sous- trames montre un réseau complexe et parfois fragile. Ainsi, plusieurs corridors et réservoirs de biodiversité méritent une réflexion approfondie au regard du développement potentiel de l’urbanisation qui pourrait venir altérer leur bon fonctionnement.

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 10/12 • La trame verte est composée d’un corridor écologique « prairie-bocage » est/ouest, reliant un réseau de réservoirs de biodiversité. Une vigilance particulière doit être observée dans la traversée de l’ouest de Tournus avec une urbanisation mitée, et sur la commune de Lacrost. Un corridor « forêt »Nord/Sud reliant des massifs boisés sera préservé pour assuser le maintien des coupures à l’urbanisation entre Viré et Clessé et à Saint-Gengoux-de-Scissé. On relève également un point noir identifié au SRCE, sur la commune de Le Villars au niveau du franchissement de l’A6, pour lequel il convient de ne pas aggraver la discontinuité écologique • Les pelouses sèches sont identifiées comme trame prioritaire au niveau régional constituées par trois (3) corridors reliant des chapelets de réservoirs de biodiversité. Il convient de protéger tous les espaces situés le long des axes des corridors. • La trame bleue est représentée par trois (3) corridors-réservoirs qui suivent la Saône (champ d’expansion des crues de la Saône et sites Natura 2000), la Seille (champ d’expansion des crues de la Saône et de la Seille), et la Bourbonne. Une attention particulière sera à apporter le long des cours d’eau de l’ensemble du massif, dont la Bourbonne. Il conviendra également de s’appuyer sur les inventaires existants des zones humides comme critère privilégié dans les choix de localisation des zones ouvertes à l’urbanisation. Le SDAGE Rhône Méditerranée met l'accent sur la nécessité de préserver les zones humides. Le PLUi doit être compatible avec cet objectif. En l’absence d'inventaire exhaustif sur le territoire de la CCMT, il apparaît judicieux de réaliser un recensement des zones humides, dans le cadre de l'état initial de l'environnement, notamment des communes de Lacrost et Préty.

L’assainissement des eaux usées : un enjeu de santé publique et de protection de l’environnement Des problématiques de vulnérabilité de la ressource en eau, et donc de rejet sont rencontrées sur les reliefs et les sols calcaires. Les stations d’épurations des secteurs de Bourg et Champvent, , Martailly-les-Brancion Bourg, Gratay, Royer, Uchizy présentent une capacité insuffisante. Des dysfonctionnements sont constatés sur les réseaux de Cruzille, Farges-les-Macon, Martailly-les- Brancion Bourg, Ozenay Bourg et corcelles et Gratay, Saint-Albain Bourg (réseaux problématiques). Certains secteurs présentent des non conformités en matière d’assainissement autonome (fort rejet dans le milieu naturel). Les petites unités de traitement collectifs sont à privilégier afin d’éviter la concentration sur un même secteur. La performance globale de l’assainissement (réseau, capacité de la station, etc.) doit être un préalable à l’ouverture à l’urbanisation. La réalisation ou la programmation de travaux devra être exigé si nécéssaire.

Les ressources en eau potable à préserver Plusieurs ressources stratégiques actuelles pour l’alimentation en eau potable sont recensées (Zone d’intérêt actuel :-ZIA) : 1 superficielle dans les alluvions et 4 puits. Leurs périmètres sont identifiés dans le SDAGE. Deux ressources superficielles et deux ressources profondes futures (Zone d’intérêt futur : ZIF) sont également répertoriées. Les captages de Farges-les-Mâcon et de Montbellet font l’objet d’études d’aire d’alimentation de captage (AAC) qui concernent les communes de Farges-les-Mâcon, Le Villars, Uzichy, Montbellet, Viré et Fleurville. Des programmes d’actions ont été signés le 26/05/2014 pour une mise en œuvre volontaire sur une période de 3 ans. Les puits de captages sur le territoire de la CCMT possèdent, pour certains, des périmètres de protection instaurés par déclaration d’utilité publique. Pour les puits de Montbellet, ces périmètres sont en cours de révision. Une réflexion est à mener sur l’opportunité de la réalisation d’une étude particulière sur la ressource stratégique d’alimentation en eau potable. À ce titre, l’agence de l’eau peut apporter porter une contribution financière.

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 11/12 Enjeux :

Le maintien de la richesse du patrimoine naturel et de ses fonctionnalités passe par une meilleure connaissance des milieux et la mise en place de protections adaptées. Le PLUi devra ainsi permettre d’identifier et de protéger ces différents milieux remarquables afin de garantir un développement durable de son territoire. Ainsi, il convient de :

➢ Affiner précisément la connaissance (localisation et fonctionnalité) sur les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques déjà identifiés (prairies-bocage et forêt) et mettre en place, le cas échéant, les mesures de protection et de restauration adéquates. En particulier, des coupures vertes entre les séquences d’urbanisation seront nécessaires : sur l’ouest et le sud de Tournus (trame verte et écrin paysager de la ville), sur Viré et Clessé (trame verte), sur Saint-Gengoux-de- Scissé (trame verte).

➢ Repérer et protéger strictement, au-delà des secteurs déjà bien identifiés par le site Natura 2000 et la ZNIEFF de type I, tous les autres espaces en pelouses sèches situés le long des axes des corridors traversant le territoire.

➢ S’appuyer sur les inventaires existants des zones humides, en particulier sur Uchizy et Montbellet, pour orienter les choix de localisation des zones éventuellement ouvertes à l’urbanisation. Sur les communes de Prety et Lacrost, un recensement des zones humides situées à proximité immédiate des secteurs déjà bâtis devra être réalisé.

➢ Définir en fonction du contexte local un retrait de l’urbanisation vis-à vis des zones humides sur l’ensemble du chevelu hydrographique présent dans le massif.

➢ Adapter le projet en fonction de la performance globale de l’assainissement (réseau, capacité de la station, etc.). Pour ce faire, un conditionnement de l’ouverture à l’urbanisation par la réalisation ou la programmation de travaux devra être exigé. Une attention particulière devra être portée sur la répartition des rejets en veillant à tendre vers une dissémination ou de petites unités de traitement collectif.

Note d’enjeux des services de l’État – Élaboration du PLUi de la CCMT – juin 2017 - VF 12/12