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MEMOIRES VIVANTES DU CANTON DE QUARRE LES TOMBES Association régie par la loi du 1er Juillet 1901

Mairie 89630 Saint-Germain-des-Champs Tel : 0386342333 – Fax : 0386345808

Site Internet : http://www.memoiresvivantes.org http://mémoiresvivantes.free.fr

N° 10 – Janvier 2005

L’édito

2004 vient de s’achever, avec le sentiment des responsables de votre association d’avoir bien œuvré - avec les petits moyens dont nous disposons - pour nos communautés villageoises et pour tous nos adhérents qui, quelque part en et même à l’étranger, portent un certain intérêt à notre canton.

2005 s’ouvre maintenant devant nous. L’occasion pour les membres du conseil d’administration de présenter à chacune et chacun d’entre vous tous leurs meilleurs vœux de bonheur, de santé et de prospérité. Nous savons bien malheureusement que l’expression de ces vœux traditionnels ne constitue pas une garantie suffisante pour qu’ils soient exaucés !

Le rassemblement au sein d’un collectif associatif comme le nôtre traduit le gage d’une certaine solidarité pour travailler autour d’objectifs communs. Dans une société éclatée comme la nôtre, cette dynamique est encourageante.

Mémoires Vivantes de Quarré les Tombes permet à chacune et chacun d’entre nous de se ressourcer, non pas dans une vision passéiste de notre histoire commune, mais dans un objectif de travailler dans une démarche intergénérationnelle.

L’année 2005 sera une nouvelle fois marquée par de grands projets auxquels nous voulons vous associer étroitement. Vous savoir à nos côtés est un encouragement. Plus, votre participation constitue une richesse pour notre association.

Bonne et heureuse année à toutes et à tous.

Le Président, Alain HOUDAILLE

Nouvelle rubrique morvandelle. Traduisez la phrase en patois suivante : « O s’étot écafouaillé dans l’laigot en plain mitan d’lai cor. O s’ot rle’vé, o l’étot tout ébeurdi »

1 LES ACTIVITES DE L’ASSOCIATION

Le conseil d’administration…..

….a pris plusieurs décisions au cours de sa réunion du 15 Octobre 2004 : participation au salon APQM de 2005, organisation d’un week-end sur la transmission du savoir faire sur les piéchies, relance de la vente du livre de l’abbé Tissier consacré à Saint Germain des Champs, recensement des arbres remarquables sur le canton.

Le Président a représenté l’association :

A la conférence du pays avallonnais à Cussy les Forges le 15 Oc tobre, au Forum Leader + à Saint Père le 6 Novembre, au conseil d’administration du GLACEM à Saint Brisson également le 6 Novembre, à la réunion consacrée à la révision de la Charte du Parc du Morvan à Saint Brisson le 26 Novembre

L’Association a refusé…

La subvention de ….10 Euros votée en faveur de notre association par la municipalité de Quarré les Tombes au titre de 2004, considérant que nous ne faisions pas l’aumône auprès des communes. Nous avons précisé à l’intention de Madame le Maire de Quarré que dans cette affaire, nous gardions la part qui nous revenait, celle de la dignité et que nous lui laissions la part restante, celle du ridicule.. !

Le groupe local de Saint-Brancher

… est déjà bien avancé dans l’inventaire du patrimoine local de la commune. Carole, Antoinette, Gisèle et Raymond, très enthousiastes, sillonnent les hameaux de la commune et découvrent quelques surprises. Par exemple, la présence de ce vieux baromètre qu’un habitant de Saint-Aubin vient tapoter du doigt chaque matin, et dont on a retrouvé l’origine…Cadeau d’avant-guerre de Monsieur Gallot, candidat député, battu certes, mais qui avait récompensé la commune de Saint-Brancher pour lui avoir apporté le plus de voix ! Les baromètres de Saint-Brancher, Auxon, Villiers-Nonains, ont disparu. Celui de Saint- Aubin a 70 ans, et pas un seul rhumatisme dans les aiguilles !

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LE DOSSIER CENTRAL

13 AVRIL 1943 L’ATTAQUE DU MOULIN SIMONNEAU

Rappel des chapitres précédents : c’est au permis celle de Pierre Pellé, lequel a donné début de 1942 que Jean Longhi (Lionel, puis tous les noms aux nazis. plus tard Grandjean) et Paul Bernard (Luc, puis plus tard Camille), vont venir s’installer Ceux-ci vont donc investir le canton le 13 dans l’entreprise forestière d’Antoine Avril au matin en commençant par arrêter Sylvère (Toinou). Leur activité accessoire : Betty Gilbert et son mari aux Moingeots, accueillir les réfractaires venant de la puis la femme de Cheveau, le brigadier chef. région parisienne. Ce n’est pas encore Ils vont rater Toinou qui couche chez Pierre l’organisation en maquis, qui ne débutera à Bigé. Fous de rage, ils font une descente au Plainefas qu’après les évènements de Moulin Simonneau. Ils doivent être un peu Quarré, liés au parachutage des armes du plus de trente : 7 sont restés pour garder champ de Vannay destinées au FTPF de les Gilbert aux Moingeots et sans doute Paris. autant à la maison forestière de la Vernoye. Ils étaient 47 au départ ! Pour abriter les activités de Lionel et Luc, Toinou avait loué le moulin Simonneau, en Kléber Blanchard, sans doute informé de bordure du Trinquelin qu’il a transformé en l’arrivée des hitlériens dans le canton, avait atelier. Ce moulin appartenait à un parisien, prévenu tout le réseau. Lionel et Luc, qui opposant au Front Populaire, venu au Moulin avaient été rejoints par un jeune parent au Simonneau pour s’y retirer au calme . Il l’a Moulin Simonneau, étaient déjà sur leur aménagé avec beaucoup de confort pour garde. Ils avaient remarqué la présence au l’époque. bord du Trinquelin d’un pêcheur qui était plus préoccupé par ce qui se passait au Grande bâtisse de 12 mètres de long, c’était moulin Simonneau que de surveiller le une vraie maison de meunier, avec un bouchon de sa ligne. Aussi, décidèrent-ils escalier en pierre. A droite, des toits à d’aller passer les nuits à la belle étoile, dans cochons ; en contrebas, un hangar clos et la forêt, au lieu-dit Bois de l’Homme Mort, une maison carrée, et au bout, un atelier et de revenir au moulin le matin, au lever du vitré abritant une machinerie importante soleil. Bien leur en a prit ! (dynamo, turbine, et nombreux appareils…). Accroupis à la lisière du buisson de La maison d’habitation elle-même est Chevauchart, au dessus du Moulin, ils composée d’une première grande pièce attendent le lever du soleil. Soudain, ils servant de chambre, d’une salle de bain. La voient descendre sur la route les véhicules maison se traverse en enfilade par un couloir allemands (car, camion et traction), dont les donnant de part et d’autre sur l’extérieur. occupants vont investir le moulin en criant, L’étage est également aménagé. en hurlant, en tapant dans les portes et en tirant partout au hasard. On sait que les Allemands ont remonté la filière après l’arrestation de Bob en gare de A la lisière du buisson de Chevauchart, il y a Lyon, qui possédait sur lui des papiers ayant trois spectateurs assidus de ce qui se passe

3 à 200 mètres d’eux. Ils n’en perdent pas une pour aller chercher refuge chez la famille miette. Bonin au moulin de Courotte.

Les Allemands feront malgré tout une Trois jours après, ils tentèrent de revenir victime : le milicien déguisé en pêcheur qui en moto une nouvelle fois à Quarré les était venu voir le résultat de ses basses Tombes, pour prendre la température. œuvres (le même qui surveillait également Arrivés aux abords de la place, des Betty Gilbert aux Moingeots). Il était entré habitants leur signifièrent de faire demi - par une porte du couloir : les Allemands, à tour, des allemands étant encore présents l’autre bout l’avait copieusement arrosé. Le poursuivant les arrestations. docteur Ruais réquisitionné par les hitlériens ne pouvait plus rien pour lui. Ils repartirent aussitôt, sans demander leur reste, au moulin de Courotte. Quelques Ils remontèrent bredouilles à Quarré pour temps après, ils s’installèrent dans les bois poursuivre leurs investigations et ramener de Plainefas, avec Jean Bastard (Jack) et ensuite Betty Gilbert et Abel son mari, Robert Bresson (Marcel). Madame Cheveau et son frère, à la Mairie, où les interrogatoires allaient commencer Le maquis Camille allait prendre naissance. (voir notre dernier numéro). Luc devint Camille et Lionel s’appelait désormais Grandjean. Camille resta le chef Ils tentèrent encore de mettre la main sur du maquis qu’il avait fondé. Grandjean Toinou. La matinée était déjà bien avancée devenait responsable de tous les maquis de et les nazis devenaient de plus en plus la Nièvre. nerveux. Ils avisèrent deux personnes en train de discuter vers le monument aux morts de la guerre de 14-18 : « Vous ne connaîtriez pas un certain Antoine MESSAGE IMPORTANT Sylvère ? » - « Oh que si, je le connais bien. Il habite un hameau dans la forêt. Vous Réédition du livre de l’abbé Tissier prenez telle direction pour aller chez lui ». consacré à l’histoire de St-Germain : il nous reste encore quelques exemplaires C’était Toinou en personne qui venait de leur disponibles. Veuillez passer commande répondre. Aussitôt, les Allemands montent rapidement (25 € l’exemplaire). Voir bon dans leur camion pour aller s’embourber dans de commande joint. un chemin de forêt. Ils durent revenir à pied à Quarré pour venir chercher de l’aide et se Réédition du livre de l’abbé Henry faire remorquer ! consacré au canton de Quarré : nous recherchons parmi nos adhérents un Il était grand temps pour Toinou de faire exemplaire de chacun des deux volumes en ses valises. Le docteur Ruais va le prendre bon état pour pouvoir procéder à la en charge, ainsi que son épouse, pour les réédition en version numérisée. Nous le conduire rapidement à Saulieu où ils rendrons en aussi bon état. prendront le train pour rejoindre leur Auvergne natale. Toinou reprendra du D’avance, merci ! service dans la Résistance dans la région de Montauban.

Quand à nos trois compères du moulin Simonneau, il était temps, pour eux aussi, de quitter le canton. Ce qu’ils firent rapidement 4

LA PAGE DU PATRIMOINE.

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS !

Une large superficie du territoire de notre canton est encore constituée de forêts. Autrefois, notre pays était peu peuplé et la forêt y était dominante. Avec les premières colonisations humaines, notamment grâce aux liaisons gallo-romaines, puis les premiers défrichements, notre forêt s’est chargée d’histoire ; elle appartient à notre patrimoine commun. Au moment où s’engage la réflexion devant mener à la révision de la charte du Parc Régional du Morvan, notre association souhaite que cet héritage du passé puisse être pris en compte. En effet, si la défense écologique de la forêt est primordiale, face à l’envahissement du résineux (l’arbre n’étant plus considéré que comme une source de profit), la valeur patrimoniale ne doit pas être occultée pour autant. La forêt Chenue ne sera plus chenue si elle est intégralement enrésinée. Ensemble, allons faire une promenade dans nos forêts pour y découvrir – ou redécouvrir – ses quelques trésors cachés.

PIERRES ET LEGENDES. C’est le cas par exemple de la roche Sainte Diétrine que nous avons déjà traité dans On attribue volontiers à nos ancêtres celtes, notre numéro 1. Comme on le sait, l’eau présents sur notre territoire bien avant les récupérée dans la cavité de cette roche Eduens, les multiples superstitions avait la propriété de guérir les dartes (les morvandelles. Les druides menaient leurs diètres en morvandiaux), mais aussi les activités dans nos forêts. Ils avaient pour maladies de la peau qui étaient très principaux dieux : Belenus qui représentait répandues au Moyen Age, au rang desquelles le soleil, Belisana la lune, Borvo la médecine, on recensait la teigne, que l’on appelait ici la Hésus le commerce, Ogmios la poésie, Taram « rache » ou la « rèche ». La roche Ste les tempêtes, et Teutatés les batailles (d’où Diétrine étant située à la lisière du bois du sans doute l’expression « par Toutatis » Rechat, à Saint Germain, vous aurez compris dans les albums d’Astérix le gaulois). l’origine du nom du bois du Rechat (qui servit de cache au général Leclerc lorsqu’il s’est Les rochers ou mégalithes de granit, comme évadé de l’hôpital d’Avallon au début de la la Roche des Fées (les anciennes guerre !). druidesses), la Pierre qui Vire, le rocher de la Pérouse, devaient sans aucun doute être le Le Morvan, dépeint comme « sauvage, théâtre de quelques célébrations nocturnes, montueux et couvert de forêts » était quand et en particulier des sacrifices humains. même connu dès les premiers siècles. Quand ils n’étaient pas en guerre, les Celtes s’adonnaient au plaisir de la chasse, LA FORET AU DUC. nécessaire pour subvenir à leurs besoins de survie et les forêts morvandelles étaient La Forêt au Duc couvre environ 1235 giboyeuses en toutes espèces, dont hectares, d’un seul tenant. Comme son nom beaucoup aujourd’hui disparues. On appelait l’indique, elle appartenait aux Ducs de le Morvan « le pays des ours ». Bourgogne depuis 1215, lorsque Eudes III l’acquit d’un échange daté du lundi précédant Les légendes d’aujourd’hui sont d’origine l’Ascension, avec Isabeau d’Island, l’épouse celtique, et en particulier celles rattachées de Robert de . Cette forêt était aux fontaines miraculeuses. Ces sites ont déjà grevée d’un droit d’usage et de pacage, été reconvertis à la période gallo-romaine en moyennant quatre deniers dijonnais, envers sanctuaires pour la guérison des maux. les habitants de « Quarré, Champlois,

Montz, la Foulletière, la Gorge, Villers,

5 Velars, Mennemois, Montgaudier, Bousson, L’EXPLOITATION DU BOIS. les Iles-Menefrier, Crot-de-Fou, Bonnaré et Bornoux. Nos forêts, jusqu’à l’enrésinement récent, était composées des essences suivantes : le Ce droit fut confirmé par une lettre de chêne (la forêt Chenue), le hêtre, le charme, sentence en 1409 et 1528, qui prévoyait le le bouleau, le tremble, l’aulne. droit à la vaine pâture, hors le temps de grenier, qui courrait de la Saint-Rémi à la Encore au 19ème siècle, on faisait brûler sur Saint-André. Les habitants des pays cités place le bois de mauvaise qualité et on ci-dessus pouvaient tailler dans le bois mort, expédiait les cendres sur Paris. Les cendres appelé le mort–bois des poutres ou étaient en effet réputées pour remplacer chevrons pour fabriquer leur maison, mais ils avantageusement le savon. Le bois de moule devaient prévenir les forestiers ou les était également destiné pour gardes du Duc. l’approvisionnement de la capitale ou la consommation des forges du voisinage. Les La forêt passa ensuite dans les mains de la riches particuliers coupaient à blanc, mais la monarchie en 1477. Olivier de Chastellux plupart des propriétaires coupaient au s’était mis au service du roi Henri IV et furetage, en sélectionnant les plus gros combattait pour son service. En 1612, il fit arbres. Le transport de tous ces bois était venir de Thiérache de nombreuses familles assuré en utilisant l’ et la Cure : c’était qu’il chargea de défricher la Forêt au Duc, la pratique du flottage à bûches perdues, appelée désormais le Bois du Roi, mais qu’on mode de transport inventé en 1549, et sur appela plus communément les Bois de lequel nous consacrerons un dossier spécial. Chastellux. Ces familles, auxquelles nous consacreront un jour un chapitre spécial, Il est probable que les plus petites rivières fondèrent plusieurs hameaux du canton (et comme le Trinquelin aient été utilisées en bien au-delà) qui ont permis de soucher de renfort car il reste des traces de digues de nomb reuses familles encore présentes retenues d’eau à flanc de collines dans les aujourd’hui : les Gros (qui ont donné la bois de Villiers Nonains. famille Legros), les Pompons, les Gadrets, les Valtats, etc…Ces familles vivant en LES BOIS COMMUNAUX. communauté nous ont laissé ces nombreux murets de pierres de granit que l’on Ils existaient déjà au XIème siècle et retrouve dans notre forêt au Duc (qui a permettaient de suppléer les insuffisances retrouvé son nom d’autrefois). Les registres de l’exploitation individuelle pour le bois et de catholicité de la paroisse de Quarré les la cueillette par le versement d’une Tombes du début du 17ème siècle ne redevance au seigneur. Les guerres de précisent pas les lieux exacts des naissances religion et la Fronde remirent en cause ce ou inhumations : ils indiquent uniquement système et Colbert mit bon ordre à la « né ou inhumé aux Bois de Chastellux ». situation en 1663.

Enfin, signalons que la Foultière est un nom Il prit quatre mesures que nous détaillerons dérivé de La Forestière, ce qui tend à dans notre prochain numéro. montrer que l’emprise de la forêt venait bien en deça de Quarré les Tombes.

6 RUBRIQUE : « LES METIERS DE NOS ANCETRES »

LES CABARETIERS

Au contraire des tavernes, où en principe on ne buvait que du vin, le cabaret était un lieu où on servait à boire et à manger sur les tables. Pour indiquer aux passants la vente de vin au détail, une touffe de feuillages tenait lieu d’enseigne. Les registres paroissiaux de notre canton indiquent que chaque village important avait au moins un cabaret. Ils étaient considérés comme des lieux suspects par les autorités civiles et religieuses : aussi, la fréquentation de ces établissements était très réglementée. En 1560, une ordonnance royale interdit aux hommes mariés d’aller boire et manger dans les tavernes et les cabarets. Louis XIV, atténue ce règlement, qui était peu rentable pour les finances royales, en limitant l’interdiction aux seuls dimanches et jours de fête. Les archives judiciaires nous montrent que ces ordonnances n’étaient pas toujours respectées. Par exemple, en 1749, le bailliage de Chastellux sur Cure assigne Georges Pichenot, cabaretier, membre d’une vieille famille de St Germain aujourd’hui éteinte, pour avoir donné à boire et à manger les jours de fête 4 et 9 Novembre. Il existait aussi des aubergistes, qu’on nommait hôtes, notamment à Chastellux dans les années 1670.

Dans notre prochain numéro : les chirurgiens

SIGNE PATIBULAIRE ;

Précision sur notre dernière chronique villageoise consacrée à la charte d’affranchissement des habitants de Villiers Nonains accordée en 1609 par le seigneur Achille d’Assienville. Cette charte évoque « un signe patibulaire à trois piliers situé au champ des Fourches, proche de la justice de Villarnoult ». Le signe patibulaire se présentait sous la forme d’un gibet et était placé aux limites du fief seigneurial. A Villarnoult, on entrait dans le domaine des Jaucourt. Celui-ci, à trois piliers, indiquait au quidam qu’il était sur le fief d’un seigneur qui avait le droit de haute, de moyenne et de basse justice. Nous expliquerons dans un prochain numéro comment la justice était rendue à cette époque dans nos contrées. Le champ des Fourches avait sans doute un rapport avec les trois piliers.

7 CHRONIQUE VILLAGEOISE Celui qui lui succéda en 1778, Claude Henri Racollet fera LES CURES DE BUSSIERES aussi bien que son prédécesseur : 46 ans à la tête de la paroisse. Le ministère de Racollet survient pendant la Révolution française et il aura donc à faire au triste Sennequier, d’ailleurs originaire de Quarré. Au moment Nous avons trace de Jean Blandin en 1461. Il percevait où il allait dire la messe, Sennequier lui dit : « Citoyen je le tiers des dîmes de Courdois, soit quatre setiers te défends de dire la messe ; tu vas me remettre tes d’avoine et de seigle (environ 130 litres), les deux autres vases sacrés » - « Après la messe, lui répondit Racollet, tiers revenant au duc de Bourgogne. En 1633, Sébastien je te les donnerais si tes pouvoirs sont en régle ». Lavin, le parrain de Vauban prit la suite jusqu’en 1672, Comme Sennequier insistait, le curé le prend par le collet année de la prise de fonction d’Edme Boullenat. C. et le conduit à la porte de l’église. Les pouvoirs de l’intrus Dalmazin arrive deux ans après, suivi de Magdelenat. En étant en régle, le ciboire et le calice lui furent remis, mais 1696, on note la présence d’un certain Bailly, puis de C. le curé fendit la coupe pour lui ôter la consécration. Lavin, neveu du précédent. Thomas Tallemitte décéda quant à lui le 8 Octobre 1729 après 30 ans de ministère à Racollet prêta serment à la constitution civile, se rétracta Bussières ! Il ne fut que 8 jours malade. Les curés des et fit deux ans de prison à Avallon. Ses paroissiens firent paroisses voisines présents à ses obsèques ne purent une délégation pour le faire libérer. Il reprit donc son signer le procès-verbal, le registre ayant été mis sous service et termina maire de la commune de 1800 à 1811. scellés par la justice de Villarnoult. Il avait beaucoup Il fut contraint de démissionner sur les instances de travaillé à l’ornement de l’église, témoigne son collègue l’évêque pour éviter le cumul des fonctions civiles et Raquin de la paroisse de St-Brancher et était un très bon religieuses. Il mourut à 84 ans et partagea sa fortune gestionnaire. entre sa famille, ses amis et sa paroisse.

Jean-Baptiste Grognot va lui succéder à la tête des deux Jean Baptiste Naudin fut son successeur le 19 Octobre paroisses (Bussières et Villarnoult). Le 3 Juin 1738, il fait 1796 et administra la paroisse pendant 43 ans. Il mourut bénir trois cloches, offertes par les seigneurs des lieux. chez sa sœur à Beauvilliers le 13 février 1866. Le testament qu’il fit en faveur de son successeur La première cloche s’appelle Anne-Auguste : elle est mentionne le pré de la Cure qui va du jardin de la cure au présentée par Anne-Auguste de Montmorency, prince de chemin de Cordois. C’est un pré qui rapporte 4 à 500 Robec, seigneur de Villarnoult mais aussi lieutenant bottes de foin, largement fertilisé par la fontaine de Saint général des armées du Roi et chevalier de la Toison Jean qui possédait autrefois une niche où on pouvait d’Or. La marraine est Mademoiselle Marguerite de voir, derrière un grillage, une statuette de saint Jean. Jaucourt, dame de Villarnoult. L’abbé Naudin consacrait ses loisirs à collectionner les animaux empaillés. On pouvait ainsi admirer un aigle tué La seconde cloche est baptisée Alexandrine. Elle est à Bussières dont l’envergure des ailes mesurait 1m66, présentée par le comte Alexandre de Montmorency, fils des hérons, un paon (il en possédait des vivants dans sa du précédent et par sa sœur Isabelle, aussi dame de cure, perchés sur les bâtiments), et beaucoup d’autres Villarnoult, qui deviendra plus tard religieuse. oiseaux.

La troisième cloche se nomme Jeanne-Ursule. Son Puis se succédèrent Ildefonce Billorgey, religieux de la parrain est Jean Patin, le fils de Nicolas, l’intendant de la Pierre qui Vire jusqu’au 2 juillet 1866, Joseph Guichard, terre du seigneur et la marraine est Ursule Basse, la fille natif de Saint Germain des Champs jusqu’au 6 de maître Jean, fermier de Villarnoult, Bussières et leurs septembre 1870, puis Eugène Rouch, ancien vicaire dépendances. d’Avallon.

Ce fut une cérémonie imposante par la large participation Notre prochaine chronique villageoise sera des curés des paroisses voisines. On note la présence à consacrée au Meix, hameau de la commune de Saint ces bénédictions des cloches de François Couhaut, le Germain des Champs. fabricien (qui prend soin du revenu temporel de l’église).

Le curé Grognot décédera au terme d’une administration de la paroisse qui aura duré presque 50 ans, pendant lesquels il aura quand même dériver vers le jansénisme !

8 PUBLICATIONS DE MEMOIRES VIVANTES DE QUARRE LES TOMBES

BON DE COMMANDE

Vous n’êtes peut être pas adhérent depuis le début de notre association. Dans ce cas, nous pouvons vous faire parvenir la photocopie des numéros manquants à votre série de notre bulletin d’information. Chaque numéro, dont vous trouverez le sommaire ci-dessous est facturé 1€50 l’exemplaire. Si vous êtes intéressé également par la réédition de l’ouvrage de l’abbé Tissier consacré à l’histoire de Saint Germain des Champs, vous pouvez également passer commande au prix de 25 € l’exemplaire.

N° Série Sommaires Cocher votre choix par une croix 0 L’édito - Présentation de l’association – Compte rendu du conseil d’administration – Les projets de l’association – L’origine des villages du canton. 1 L’édito – Les activités de l’association – Les vestiges gallo-romains du canton – La légende de la roche Ste Diétrine à Vaupitre – Biographie : Jean Baptiste Muard – Chronique villageoise : les relations passionnelles des habitants de Beauvilliers avec le Curé de Saint Léger de 1461 à 1728 – La rubrique généalogie. 2 L’édito – Les activités de l’association – La légende du château de Chambrottes de Villiers Nonains – Biographies : Marcel Garnier, le curé Blaise Bégon – Résistance : la 1ère récupération des armes par Armand Simonnot dit Théo – Chronique villageoise : Bussières, foyer d’immigration vers la région parisienne au 19ème siècle – Compte rendus de conseils d’administration. 3 L’édito – Projet de maison de la mémoire et des savoirs faire sur le canton – Soirée patois – Les sarcophages de Quarré les Tombes – La légende de la Pierre du Diable à Saint Léger – Biographie : Jean Marie Léon Dizien, évêque d’Amiens –Chronique villageoise : la justice seigneuriale de Montchanin (Sully) en 1471. 4 L’édito – Résistance : le témoignage de Jean Couhault – Chronique villageoise : le testament de Laure de Bordeaux, dame de Chastellux, du 1er avril 1383. Supplément consacré à l’Assemblée Général Ordinaire. 5 L’édito – Les activités de l’association – Résistance : la capture d’Albert Frémiot à Bussières – L’attaque du maquis du Bois de Mont – Biographie : Alphonse Petit, poilu de 1914 – Une histoire morvandelle : lai raite – Recettes : le craipiau, la tarte aux pruneaux – Chronique villageoise : un acte de sorcellerie à St Germain des Champs – Rubrique généalogie. 6 L’édito – Les activités de l’association- Résistance : le rôle du monastère de la Pierre qui Vire, Maria Valtat – Patrimoine : l’inventaire des monuments historiques dans le canton – Recette : la frênette – Le métier de maquignon au début du 20ème siècle – Biographie : Dom Anselme de la Flèche – Chroniques villageoise : le

9 projet de station thermale à Auxon en 1914. 7 L’édito – Les activités de l’association – Résistance : Santiago Lozane Lorano , réfugié espagnol – Recettes : l’émincé de couéchot, la panne noire sautée, le boudin à la Morvandelle – Biographie : Max Louis Bousquet de St Germain des Champs : Chronique villageoise : la transmission des biens seigneuriaux à Bousson (1300 à 1379) ; 8 L’édito – Les activités de l’association – Résistance : le premier parachutage d’armes au champ de Vannay – Recettes : la galette aux treuffes, les treuffes à la morvandelle, la râpée morvandelle – Biographie : Achille Henry Houdaille du château de Railly – Chronique villageoise : Le partage de la terre de Sainte Marie à St Léger (Avril 1318). – Un supplément 4 pages consacré à la période 39-45 9 L’édito – Le projet de pléchage des haies (ou piéchage) – Résistance : Betty Gilbert, au bout de l’enfer ! – Patrimoine rural : le recensement cantonal , mode d’emploi – Recettes : la Guée, le gatiau de çatines , le gatiau cocotte, le gouéron – Les anciens métiers du canton : le regrattier, le tonnelier –Rubrique villageoise : la charte d’affranchissement des habitants de Villiers Nonains (1609).

………………………….. Numéros X 1€50 Total :

Réédition du livre de l’abbé Tissier consacré à Saint Germain des Champs Total :

Nb d’exemplaires :……………………………X 25 €

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