2017 2018 BREST - finistère

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EDITION Directeurs de collection et auteurs : Dominique AUZIAS et Jean-Paul LABOURDETTE BIENVENUE EN Responsable d’édition : Fortuné PELLICANO Auteurs : Nina MONTAGNE, Fabienne BLUM, Audrey SOUCHEYRE, Michel HUELLOU, Elodie THIEFAIN, Laura FINISTERE SANQUER, Cécile BEYOU, Pierre LE GALL, Marion-Isabelle CAVAGNA, Damien GORET, Diane AJINA, Sonia AMSELLEM, Julie-Anne CAVALIER, Emmanuelle GENOUD, Nora MOREAU Degemer mat e Penn-ar-Bed ! * Directeur Editorial : Stéphan SZEREMETA Il est bien loin le temps où l’on se disait que venir ici, à la pointe occidentale Rédaction : Elisabeth COL, Maurane CHEVALIER, Silvia FOLIGNO, Tony DE SOUSA de Bretagne, c’était se rendre au bout du monde. Loin de tout. Si, en breton, Rédaction Monde : Patrick MARINGE, Caroline MICHELOT, Penn-ar-Bed veut effectivement dire Le bout de la terre, tout commence Morgane VESLIN, Pierre-Yves SOUCHET, Talatah FAVREAU en Finistère ! Avec un emplacement géographique exceptionnel, partagé entre l’Armor et l’Argoat, la mer et la terre ! Omniprésente, la mer attire FABRICATION les amateurs de voile et de sports nautiques, de baignades et de thalasso, Responsable Studio : Sophie LECHERTIER assistée de Romain AUDREN sans oublier les amoureux de paysages maritimes divers et variés : plages Maquette et Montage : Julie BORDES, Sandrine MECKING, de sable fin, côte sauvage et rocheuse, phares surplombant la mer, petits Delphine PAGANO, Laurie PILLOIS ports de pêche, sentiers côtiers, littoral préservé. L’intérieur du département Iconographie : Anne DIOT mérite également le détour : châteaux et jardins à visiter, campagnes et Cartographie : Jordan EL OUARDI forêts à explorer, villes et villages à découvrir. Un patrimoine culturel, WEB ET NUMERIQUE maritime, rural, architectural, religieux ou encore gastronomique… Directeur Web : Louis GENEAU de LAMARLIERE Pour le plaisir de tous, amateurs de vacances tranquilles ou sportives, Chef de projet et développeurs : Nicolas GUENIN, culturelles ou natures, reposantes ou festives, en solo ou en famille ! Cédric MAILLOUX, Florian FAZER, Caroline LAFFAITEUR, Le Finistère est une terre de contrastes qui offre une multitude de lieux Andrei UNGUREANU, Nicolas VAPPEREAU Community Manager : Cyprien de CANSON à découvrir, correspondant à tous les goûts et à toutes les envies. Vous pourrez arpenter les rues de , de ou de la ville close de DIRECTION COMMERCIALE , vous promener dans la presqu’île de , en passant Directrice des Régies : Caroline CHOLLET par le Cap de la Chèvre, la pointe de Penhir et les Tas de Pois, rêver à des Responsable Régies locales : Michel GRANSEIGNE horizons lointains à partir de la pointe du Raz ou de la pointe Saint-Mathieu, Relation Clientèle : Vimla MEETTOO et Sandra RUFFIEUX découvrir l’archipel des Glénan, les îles de Batz, Molène, Ouessant ou Chefs de Publicité Régie nationale : Caroline AUBRY, François BRIANCON-MARJOLLET, Perrine DE CARNE Sein, qui disposent chacune d’un charme et d’un caractère particuliers. MARCEIN, Caroline GENTELET, Caroline PREAU Des communes bordant la magnifique rade de Brest à Pont-Aven, cité Responsable Clientèle : Déborah LOICHOT des peintres, en passant par le centre de , la baie de , la forêt d’, les Monts d’Arrée ou les petits ports de Camaret, Beg REGIE INTERNATIONALE Meil et Bénodet, la diversité des paysages et la variété des lieux font la Chefs de Publicité : Jean-Marc FARAGUET, Guillaume LABOUREUR assistés de Michelle MAYER richesse de ce département, qui a su mettre en valeur son histoire et s’engager sur la voie de la modernité. DIFFUSION ET PROMOTION Un département où la qualité de vie n’est pas uniquement un slogan Directrice des Ventes : Bénédicte MOULET racoleur mais une réalité. Un département où sont organisés depuis assistée d’Aissatou DIOP et Vianney LAVERNE des années des festivals de renommée internationale. Pour 2017, nous Responsable des ventes : Jean-Pierre GHEZ assisté de Nathalie GONCALVES avons sélectionné des lieux (villes et villages, sites naturels, musées, Relations Presse-Partenariats : Jean-Mary MARCHAL parcs de loisirs) à voir ou visiter, des hôtels et campings où séjourner, des restaurants où déguster les meilleures crêpes et produits de la mer, ADMINISTRATION ainsi que des festivités à ne pas rater. De quoi se créer de magnifiques Président : Jean-Paul LABOURDETTE souvenirs ! Nous espérons faire découvrir à ceux qui connaissent déjà ce Directrice Administrative et Financière : Valérie DECOTTIGNIES bout de terre de nouveaux lieux de séjour, loisirs, repos, détente… Et à Directrice des Ressources Humaines : Dina BOURDEAU ceux qui le visitent pour la première fois l’envie d’y revenir ! assistée de Sandra MORAIS *Bienvenue en Finistère ! Responsable informatique : Pascal LE GOFF Comptabilité : Jeannine DEMIRDJIAN, Christelle Fortuné PELLICANO, responsable d’édition MANEBARD, Adrien PRIGENT Recouvrement : Fabien BONNAN assisté de Sandra BRIJLALL et Belinda MILLE Standard : Jehanne AOUMEUR

PETIT FUTE BREST / FINISTÈRE 2017 – 2018 IMPRIMÉ EN FRANCE Petit Futé a été fondé par Dominique AUZIAS. Il est édité par Les Nouvelles Editions de l’Université 18, rue des Volontaires - 75015 Paris. & 01 53 69 70 00 - Fax 01 42 73 15 24 Internet : www.petitfute.com SAS au capital de 1 000 000 E - RC PARIS B 309 769 966 Couverture : l’Île Vierge de St Hernot - Presqu’Île de Crozon © bzphoto Calvaire de Saint-Thégonnec © S. NICOLAS - ICONOTEC Huitres © dvoevnore Impression : GROUPE CORLET IMPRIMEUR - 14110 Condé-sur-Noireau Dépôt légal : 05/07/2017 ISBN : 9791033160229

Pour nous contacter par email, indiquez le nom de famille en minuscule suivi de @petitfute.com Pour le courrier des lecteurs : [email protected] SOMMAIRE

„„DÉCOUVERTE  Shopping – Mode – Cadeaux...... 84 Produits gourmands – Vins...... 104 Les immanquables...... 8 Beauté – Bien-être...... 111 Nature...... 15 Maison – Déco – Jardin...... 112 Géographie...... 15 Pense futé – Services...... 115 Faune et flore...... 19 Visites – Points d’intérêt...... 122 Histoire...... 24 Voyages – Tourisme – Transports...... 135 Le Finistère gourmand...... 32 Spécialités locales...... 32 Produits du terroir...... 33 „„DE LIEUX EN LIEUX  Alcools et spiritueux...... 35 De lieux en lieux...... 146 Sports et loisirs...... 37 ...... 146 Bénodet ...... 151 Activités de plein air...... 37 ...... 157 Chasse, pêche et nature...... 38 Camaret-sur-Mer ...... 159 Sports à sensation...... 39 Carhaix-Plouguer...... 163 Bien-être et remise en forme...... 39 Châteaulin...... 165 Festivals et manifestations...... 40 Châteauneuf-du-Faou...... 166 Fêtes...... 40 Clohars-Carnoët – Doëlan – Expositions...... 42 Le Pouldu...... 168 -Sainte-Marine...... 171 Manifestations culturelles – Festivals...... 42 Concarneau ...... 173 Foires – Salons...... 44 ...... 180 Crozon-Morgat ...... 187 ...... 190 „„BREST  ...... 196 Brest Métropole...... 50 La Forêt-...... 198 La ville bouge...... 51 Fouesnant – Les Glénan ...... 202 Restaurants...... 53 Le ...... 206 Huelgoat ...... 207 Hébergement...... 66 Île de Batz ...... 211 S’amuser – Sortir...... 70 Île de Molène...... 213 Sports – Loisirs...... 76 Île d’Ouessant ...... 215

L accès direct à la plage m handicap malvoyant z plats cuisinés à emporter a bar n handicap mental A room service b blanchisserie o handicap moteur B salle de remise en forme c climatisation p jardin ou parc C salle de jeux / tv d q discothèque jeux D sanitaires modernes e distributeur d’argent r lave-linge / laverie E sports nautiques f eau potable location de vélos F tennis g équitation t magasin d’alimentation G tir à l’arc h espace fumeurs u navette aéroport H i établissement non-fumeurs v pêche toboggan aquatique

j fitness w piscine intérieure I ventilateur k golf miniature y piscine extérieure chauffée J vidange wc l handicap malentendant x piscine extérieure K voile SOMMAIRE

Île de Sein ...... 219 Pointe de la Torche, Landéda...... 221 Saint-Jean-Trolimon,...... 276 ...... 223 Tronoën, Tréguennec...... 276 ...... 226 Pont-l’Abbé ...... 279 ...... 229 Pont-Aven ...... 283 ...... 232 – Labadan – Lesconil-Plobannalec...... 233 Penhors...... 288 ...... 235 Quimper ...... 296 Locronan ...... 239 Quimperlé ...... 307 ...... 243 Riec-sur-Belon ...... 311 Moëlan-sur-Mer ...... 245 Roscoff ...... 312 Morlaix ...... 247 Saint-Pol-de-Léon ...... 317 Scaër...... 319 Névez – Kerdruc – Port-Manech....253 – Saint-Guénolé ...... 257 Pentrez – Saint-Nic – „„ORGANISER Saint-Côme...... 262 ...... 265 SON SÉJOUR  – Pointe du Raz...... 267 Se rendre dans le Finistère...... 322 Ploudalmézeau...... 269 Circuler dans le Finistère...... 326 ...... 272 S’informer sur le Finistère...... 327 ...... 274 Index...... 332 4 Ile de Batz N he Manc Roscoff Primel-Trégastel O E Le Diben Nationale 4 voies Brignogan- St-Pol-de-Léon Nationale D10 Plages Cléder St-Jean-du-Doigt S Plouescat ec Départementale os-Guir D10 Guimaëc Plestin- ers Perr Préfecture Guissény V D10 Tréflez D30 les-Grèves Les Abers D788 Sous-préfecture L'Aber-Wrac'h Plouzéoc’h Plouguerneau D5 Ville, village Landéda Berven 8 Locquénolé D110 St-Vougay Plouégat- Sortie d’autoroute Portsall Lannilis Taulé D788 Plouzévédé Guérand Ploudalmézeau D28 Le Folgoët Lesneven Kerjean D75 Aéroport D35 D19 Plouégat- Lampaul Argenton Moysan Forêt domaniale D69 D770 D68 D131 Morlaix D788 D168 N12 - Bourg-Blanc Plounéventer le Ponthou V D712 lès-Morlaix ers S Ile d'Ouessant Brélès Milizac Trémaouézan t-B D26 D13 rieuc, R D59 Landivisiau St-Thégonnec Ile de Bannec Kergoadès D109 ennes n Pleyber-Christ Ile de D38 N12 lor Lampaul- La Roche- E D9 Balanec St-Renan Landerneau Maurice Guimiliau

D28 Lannéaou D5 D785 Pointe de Corsen D5 D18 D67 D30 Plounéour- Liaison maritime Ménez Le Relecq- Gorré- Ile Molène Kerhuon Menez Monts d'Arrée D42 Trébabu Brest Roc'h Trévezel Ile de Quéménès le Conquet Locmaria- N165 D764 Plouzané St-Urbain Berrien D789 Pont de Ile de l'Iroise Plougastel- La Feuillée Béniguet D54 Rade de Daoulas D764 Brest Hôpital- Huelgoat Forêt de Côtes- Pointe St-Mathieu D18 Logonna- Camfrout Réservoir Fréau D342 St-Rivoal de St-Michel uingamp d’Armor Daoulas Forêt du D14 Locmaria- Camaret- le Fret D785 ers G sur-Mer Lanvéoc Cranou Berrien N769 V Alignements St-Herbot D63 Landévennec Le Faou D21 de Lagatjar D36 D8 Rumengol Plouyé Carhaix- Crozon D791 Rosnoën Pointe Penhir Tal-ar-Groas Pont-de-Buis- le Cloître- Plouguer Trégarvan D6 Pointe de Dinan Morgat Argol lès-Quimerch Pleyben Telgruc- N165 Plonévez- Presqu'île de Crozon sur-Mer Menez Hom St-Ségal du-Faou D4 N164 Vers Rennes N164 Pleyben 8 St-Hernot St-Nic Dinéault Pentrez- D36 Landeleau Cleden-Poher D769 Lennon Plage St-Côme D887Châteaulin Cap de la Chèvre Châteauneuf- Pors-ar-vag Au Spézet St-Hernin St-Coulitz ln du-Faou Gouézec e Ploéven Cast N165 D41 St-Thois St-Goazec Plonévez-Porzay Croas-Brenn D72 D6 V Ste-Anne-la-Palud D36 ourin ers Lorient D7 Laz Vers G Beuzec-Cap- Tréboul Sizun Trégourez D7 Douarnenez Briec Ile de Sein Cléden-Cap- Poullan- Locronan Sizun Landrévarzec Edern D15 Pont-Croix s-Mer Esquibien Coray Pointe du Raz Plogoff D765 Confort- D39 Meilars et Coadry D765 Od Audierne Plouhinec

Landudec D143 D56 D15 Scaër D784 Tourc'h

Plozévet D2 QUIMPER Plogastel- D782 Labadan St-Germain Ergué- D36 5 Pouldreuzic D78 Gabéric D765 Penhors D783 D6 N165 4 Finistère D156 D Plonéour- D45 Morbihan Lanvern La-Forêt- St-Thurien Roches-du-Diable D34 Tréméoc Tréguennec Fouesnant Locunolé Combrit D765 Fouesnant D790 Pont-l'Abbé D44 le Trévoux St-Jean- Concarneau Tréméven Arzano Trolimon Bénodet N165 D22 Pointe de la Torche Ile-Tudy Ste-Marine Trégunc Pont-Aven D53 Loctudy Beg-Meil St-Jean Quimperlé St-Guénolé Mousterlin D783 Penmarch’ Plobannalec Riec- Névez sur-Bélon Pointe de Kerdruc Penmarch Le Guilvinec Lesconil Moëlan- Trévignon Port-Manech sur-Mer 0 10 km Clohars- Pointe de Trévignon Raguenès- Carnoet Reproduction interdite Plage Langlazic Vers Lorient Jean-Baptiste Nény Doëlan le Pouldu Avril 2011 Iles de Glénan Ile de Batz 5 N he Manc Roscoff Primel-Trégastel O E Le Diben Nationale 4 voies Brignogan- St-Pol-de-Léon Plougasnou Nationale D10 Locquirec Plages Cléder St-Jean-du-Doigt S Kerlouan Plouescat Carantec ec Départementale os-Guir Goulven D10 Guimaëc Plestin- ers Perr Préfecture Guissény V D10 Tréflez D30 les-Grèves Les Abers D788 Lanmeur Sous-préfecture L'Aber-Wrac'h Henvic Plouzéoc’h Plouguerneau Mespaul D5 Ville, village Landéda Plouider Berven 8 Locquénolé D110 St-Vougay Plouégat- Sortie d’autoroute Portsall Lannilis Taulé D788 Plouzévédé Guérand Ploudalmézeau D28 Le Folgoët Lesneven Kerjean D75 Aéroport D35 Garlan Landunvez D19 Plouégat- Lampaul Argenton Plouvien Moysan Forêt domaniale D69 D770 D68 D131 Porspoder Guiclan Morlaix Plouigneau D788 D168 N12 Plourin- Bourg-Blanc Plounéventer le Ponthou V D712 lès-Morlaix ers S Ile d'Ouessant Lanildut Brélès Milizac Trémaouézan t-B D26 D13 Plougonven rieuc, R D59 Landivisiau St-Thégonnec Ile de Bannec Kergoadès D109 Botsorhel Guerlesquin ennes n Pleyber-Christ Ile de D38 N12 lor Lampaul- La Roche- E Guimiliau D9 Balanec Plouarzel St-Renan Landerneau Maurice Guimiliau

D28 Lannéaou D5 D785 Pointe de Corsen D5 D18 D67 D30 Plounéour- Liaison maritime Ménez Le Relecq- Gorré- Ile Molène Kerhuon Menez Monts d'Arrée D42 Bolazec Trébabu Brest Roc'h Trévezel Scrignac Ile de Quéménès le Conquet Locmaria- N165 Sizun D764 Commana Plouzané St-Urbain Berrien D789 Pont de Ile de l'Iroise Plougastel- La Feuillée Béniguet Plougonvelin Daoulas D54 Rade de Daoulas D764 Brest Hôpital- Brennilis Huelgoat Forêt de Côtes- Pointe St-Mathieu D18 Roscanvel Logonna- Camfrout Hanvec Réservoir Fréau D342 St-Rivoal de St-Michel Poullaouen uingamp d’Armor Daoulas Forêt du D14 Locmaria- Camaret- le Fret D785 ers G sur-Mer Lanvéoc Cranou Loqueffret Berrien N769 V Alignements St-Herbot D63 Landévennec Le Faou D21 de Lagatjar D36 D8 Rumengol Brasparts Plouyé Carhaix- Crozon D791 Rosnoën Pointe Penhir Tal-ar-Groas Pont-de-Buis- le Cloître- Collorec Plouguer Trégarvan D6 Pointe de Dinan Morgat Argol lès-Quimerch Pleyben Kergloff Telgruc- N165 Plonévez- Presqu'île de Crozon sur-Mer Menez Hom St-Ségal du-Faou D4 N164 Vers Rennes N164 Pleyben 8 St-Hernot St-Nic Dinéault Pentrez- D36 Landeleau Cleden-Poher D769 Lennon Plage St-Côme D887Châteaulin Cap de la Chèvre Châteauneuf- Pors-ar-vag Au Spézet St-Hernin Finistère Plomodiern St-Coulitz ln du-Faou Gouézec e Motreff Ploéven Cast N165 D41 St-Thois St-Goazec Plonévez-Porzay Croas-Brenn D72 D6 V Ste-Anne-la-Palud D36 ourin ers Lorient D7 Laz Vers G Beuzec-Cap- Tréboul Sizun Trégourez D7 Douarnenez Kerlaz Briec Ile de Sein Cléden-Cap- Poullan- Locronan Leuhan Sizun Goulien Landrévarzec Edern D15 Pont-Croix s-Mer Plogonnec Langolen Esquibien Landudal Coray Pointe du Raz Plogoff D765 Confort- D39 Meilars et Coadry D765 Od Audierne Plouhinec

Landudec D143 D56 D15 Scaër D784 Tourc'h

Plozévet D2 QUIMPER Plogastel- Elliant D782 Labadan St-Germain Ergué- D36 Pluguffan 5 Pouldreuzic D78 Gabéric D765 Penhors D783 Rosporden D6 N165 4 Finistère D156 D Plonéour- D45 Querrien Morbihan Plomelin Lanvern La-Forêt- St-Thurien Roches-du-Diable D34 Bannalec Tréméoc Pleuven Tréguennec Fouesnant Melgven Locunolé Combrit D765 Fouesnant D790 Pont-l'Abbé D44 le Trévoux Mellac St-Jean- Concarneau Tréméven Arzano Trolimon Bénodet N165 Plomeur D22 Pointe de la Torche Ile-Tudy Ste-Marine Trégunc Pont-Aven D53 Loctudy Beg-Meil St-Jean Quimperlé St-Guénolé Mousterlin D783 Penmarch’ Plobannalec Riec- Névez sur-Bélon Pointe de Kerdruc Penmarch Le Guilvinec Lesconil Moëlan- Trévignon Port-Manech sur-Mer 0 10 km Clohars- Pointe de Trévignon Raguenès- Carnoet Reproduction interdite Plage Langlazic Vers Lorient Jean-Baptiste Nény Doëlan le Pouldu Avril 2011 Iles de Glénan

Découverte

Plaisance à Brest. © Jakezc - Fotolia

Découverte Comment sont attribuées les étoiles pour les hôtels ? LES IMMANQUABLES © OJOGABONITOO - ISTOCKPHOTO.COM les hébergements béné- plat, accès Internet par Wi-Fi, table ou bureau, De 1 à 5, ficient d’un classement téléphone pour accéder aux services de l’hôtel. reconnu et adapté aux standards internationaux. wwLes sanitaires de la chambre : Douche ou Chaque année, c’est l’Agence de développement baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide touristique de la France (Atout France) qui attribue 24h/24, savon ou gel douche et shampoing. Carte d’identité les fameuses étoiles aux établissements hôteliers. wwNuméro : 29 Le Petit Futé vous aide à décrypter comment Pour les  w ce classement est réalisé, suivez le guide !Les wPopulation : en 2014, la population du Finistère s’élevait à 905 855 habitants, une population qui démarches de classement ou de reclassement wwLa réception et les services aux clients : s’accroît d’année en année. d’un établissement suivent un processus bien Présence à l’accueil 24h/24. Paiement possible wwDémographie : l’évolution démographique du Finistère connaît un véritable essor jusqu’en 2009, plus défini. L’exploitant est à l’initiative de la demande par carte bancaire. Pressing, petit déjeuner servi modéré ensuite puisque la croissance démographique reste inférieure à la moyenne nationale. de classement ou de reclassement. S’en suit dans la chambre. wwDensité : on comptait en 2013 plus de 134 habitants au km² une visite de contrôle réalisée par un organisme wwLa chambre : La chambre fait au minimum 16m2. Services et matériel mis à disposition wwSuperficie : la superficie totale du Finistère est de 6 733 km² accrédité qui remet un certificat de visite à l’exploi- tant qui le valide. Une fois ces étapes accomplies, dans la chambre : linge de toilette, oreiller et wwPréfecture – sous-préfectures : le département se divise en quatre arrondissements que sont Atout France prononce la décision de classement couverture supplémentaires, réveil, chaise(s), Quimper, Brest, Châteaulin et Morlaix. Le premier est la préfecture, tandis que les trois autres sont les et publie le résultat officiel. Depuis le 1er avril télévision à écran plat avec chaînes de télévision sous-préfectures du Finistère. 2016, un nouveau système de classement est en internationales, accès Internet par Wi-Fi, table ou wwNombre de communes : le Finistère ne compte pas moins de 283 communes, dont 118 communes vigueur. Voici un résumé des principaux critères bureau, téléphone pour accéder aux services de littorales. Ce qui situe le Finistère en tête des départements côtiers de France ! utilisés pour l’attribution des étoiles (chaque étoile l’hôtel, climatisation, coffre-fort. wwRégion d’appartenance : le Finistère est l’un des quatre départements qui composent la Bretagne. supérieure améliorant ou intégrant les critères wwLes sanitaires de la chambre : Douche ou des classements inférieurs) : w baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide wPoint culminant : les différents reliefs du Finistère ne dépassent jamais les 400 mètres de hauteur. 24h/24, savon ou gel douche et shampoing, Mais, ici, ils sont pourtant considérés comme des montagnes. En point culminant, on retrouve donc le Pour les sèche-cheveux. Roc’h Ruz, dans les Monts d’Arrée, avec une hauteur de 385 mètres. Dans les Montagnes Noires (Menez  Du en breton), deux montagnes se distinguent : le Ménez Hom, avec ses 330 mètres, ainsi que le Roc’h wwLa réception et les services aux clients : Le Toullaëron, qui atteint 318 mètres. temps minimum de présence à l’accueil est de Pour les  8h/jour. Paiement possible par carte bancaire. wwCours d’eau principal : le Finistère est drainé par un grand nombre de fleuves côtiers, eux-mêmes wwLa réception et les services aux clients : alimentés par de nombreuses petites rivières et autant de ruisseaux. Mais le plus important reste l’Aulne, wwLa chambre : La chambre fait au minimum Présence à l’accueil 24h/24. Paiement possible long de 140 km. 10,5m2. Services et matériel mis à disposition par carte bancaire. Pressing, petit déjeuner servi dans la chambre : linge de toilette, oreiller et dans la chambre. Conciergerie, bar servant des couverture supplémentaires, réveil, chaise(s). boissons avec ou sans alcool. wwLes sanitaires de la chambre : Douche ou wwLa chambre : La chambre fait au minimum baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide 24m2. Services et matériel mis à disposition dans 24h/24, savon ou gel douche et shampoing. la chambre : linge de toilette, oreiller et couverture Fortuné PELLICANO ©

© supplémentaires, réveil, chaise(s), télévision à écran Pour les  plat avec chaînes de télévision internationales, accès Internet par Wi-Fi, table ou bureau, téléphone wwLa réception et les services aux clients : pour accéder aux services de l’hôtel, climatisation, Le temps minimum de présence à l’accueil est de coffre-fort, téléphone privatif, mini-bar, peignoir, 10h/jour. Paiement possible par carte bancaire. ordinateur sur demande. wwLa chambre : La chambre fait au minimum w Douche ou 2 wLes sanitaires de la chambre : 10,75m . Services et matériel mis à disposition dans baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide la chambre : linge de toilette, oreiller et couverture 24h/24, savon ou gel douche et shampoing, supplémentaires, réveil, chaise(s), télévision couleur, sèche-cheveux, téléphone dans la salle de bain. accès Internet par Wi-Fi, table ou bureau. wwLes sanitaires de la chambre : Douche ou D’autres critères sont pris en compte baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide pour l’attribution des étoiles 24h/24, savon ou gel douche et shampoing. wwLa mise à disposition d’un parking ou d’un garage privatif ; Pour les  wwLa présence d’un parc, d’un jardin ou d’une wwLa réception et les services aux clients : terrasse privée ; Le temps minimum de présence à l’accueil est de wwL’accès à un spa ou une piscine ; 12h/jour. Paiement possible par carte bancaire. wwL’accueil des animaux de compagnie. wwLa chambre : La chambre fait au minimum 13,5m2. Services et matériel mis à disposition dans Pour plus d’information la chambre : linge de toilette, oreiller et couverture consultez le site Internet d’Atout France : La rue de Siam surplombe la Rade, Brest. supplémentaires, réveil, chaise(s), télévision à écran http://atout-france.fr Comment sont attribuées les étoiles pour les hôtels ? © OJOGABONITOO - ISTOCKPHOTO.COM

les hébergements béné- plat, accès Internet par Wi-Fi, table ou bureau, De 1 à 5, ficient d’un classement téléphone pour accéder aux services de l’hôtel. reconnu et adapté aux standards internationaux. wwLes sanitaires de la chambre : Douche ou Chaque année, c’est l’Agence de développement baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide touristique de la France (Atout France) qui attribue 24h/24, savon ou gel douche et shampoing. les fameuses étoiles aux établissements hôteliers. Le Petit Futé vous aide à décrypter comment Pour les  ce classement est réalisé, suivez le guide !Les démarches de classement ou de reclassement wwLa réception et les services aux clients : d’un établissement suivent un processus bien Présence à l’accueil 24h/24. Paiement possible défini. L’exploitant est à l’initiative de la demande par carte bancaire. Pressing, petit déjeuner servi de classement ou de reclassement. S’en suit dans la chambre. une visite de contrôle réalisée par un organisme wwLa chambre : La chambre fait au minimum accrédité qui remet un certificat de visite à l’exploi- 16m2. Services et matériel mis à disposition tant qui le valide. Une fois ces étapes accomplies, dans la chambre : linge de toilette, oreiller et Atout France prononce la décision de classement couverture supplémentaires, réveil, chaise(s), et publie le résultat officiel. Depuis le 1er avril télévision à écran plat avec chaînes de télévision 2016, un nouveau système de classement est en internationales, accès Internet par Wi-Fi, table ou vigueur. Voici un résumé des principaux critères bureau, téléphone pour accéder aux services de utilisés pour l’attribution des étoiles (chaque étoile l’hôtel, climatisation, coffre-fort. supérieure améliorant ou intégrant les critères wwLes sanitaires de la chambre : Douche ou des classements inférieurs) : baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide 24h/24, savon ou gel douche et shampoing, Pour les  sèche-cheveux. wwLa réception et les services aux clients : Le temps minimum de présence à l’accueil est de Pour les  8h/jour. Paiement possible par carte bancaire. wwLa réception et les services aux clients : wwLa chambre : La chambre fait au minimum Présence à l’accueil 24h/24. Paiement possible 10,5m2. Services et matériel mis à disposition par carte bancaire. Pressing, petit déjeuner servi dans la chambre : linge de toilette, oreiller et dans la chambre. Conciergerie, bar servant des couverture supplémentaires, réveil, chaise(s). boissons avec ou sans alcool. wwLes sanitaires de la chambre : Douche ou wwLa chambre : La chambre fait au minimum baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide 24m2. Services et matériel mis à disposition dans 24h/24, savon ou gel douche et shampoing. la chambre : linge de toilette, oreiller et couverture supplémentaires, réveil, chaise(s), télévision à écran Pour les  plat avec chaînes de télévision internationales, accès Internet par Wi-Fi, table ou bureau, téléphone wwLa réception et les services aux clients : pour accéder aux services de l’hôtel, climatisation, Le temps minimum de présence à l’accueil est de coffre-fort, téléphone privatif, mini-bar, peignoir, 10h/jour. Paiement possible par carte bancaire. ordinateur sur demande. wwLa chambre : La chambre fait au minimum w Douche ou 2 wLes sanitaires de la chambre : 10,75m . Services et matériel mis à disposition dans baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide la chambre : linge de toilette, oreiller et couverture 24h/24, savon ou gel douche et shampoing, supplémentaires, réveil, chaise(s), télévision couleur, sèche-cheveux, téléphone dans la salle de bain. accès Internet par Wi-Fi, table ou bureau. wwLes sanitaires de la chambre : Douche ou D’autres critères sont pris en compte baignoire, WC et lavabo, eau chaude et froide pour l’attribution des étoiles 24h/24, savon ou gel douche et shampoing. wwLa mise à disposition d’un parking ou d’un garage privatif ; Pour les  wwLa présence d’un parc, d’un jardin ou d’une wwLa réception et les services aux clients : terrasse privée ; Le temps minimum de présence à l’accueil est de wwL’accès à un spa ou une piscine ; 12h/jour. Paiement possible par carte bancaire. wwL’accueil des animaux de compagnie. wwLa chambre : La chambre fait au minimum 13,5m2. Services et matériel mis à disposition dans Pour plus d’information la chambre : linge de toilette, oreiller et couverture consultez le site Internet d’Atout France : supplémentaires, réveil, chaise(s), télévision à écran http://atout-france.fr 10 Les immanquables

Blason Dans le Finistère, le blason présente d’un côté un lion noir, symbole du comté du Léon, situé au nord du département, et de l’autre un bélier, symbole de l’ancien comté de Cornouaille, situé au sud, soit les deux provinces historiques les plus importantes du département. Au-dessus de ces deux emblèmes figurent cinq hermines noires, représentant soit les cinq départements qui composaient la Bretagne dès la fin du XVIIIe siècle soit les 5 provinces traditionnelles ayant servi à constituer le Finistère.

Blanc et le récent port du Château, la cité du Ponant est Brest devenue le premier espace nautique de Bretagne et le Destination idéale en tourisme urbain et courts séjours, 2e de la façade atlantique française. totalement tournée vers la mer, Brest peut s’enorgueillir La deuxième agglomération de Bretagne et premier d’être la seule ville française aux six ports : un port centre français de réparation navale civile, Brest est militaire considéré comme la première base navale de en outre une ville dynamique. Cette métropole océane défense en France, là où se trouvent les sous-marins présente en effet de nombreux atouts. Parmi eux, nous nucléaires) ; un port scientifique avec en particulier la pouvons notamment citer une université pluridisciplinaire base Ifremer la plus importante de notre pays ; deux er et de nombreuses grandes écoles, fréquentées par plus ports de plaisance ; un port de réparation navale, le 1 de 24 000 étudiants chaque année. Son technopôle, de dans l’hexagone ; un port de pêche dont l’activité est très renommée mondiale, concentre 60 % de la recherche diversifiée avec poissons, crustacés et algues ; et un port française en sciences et technologies de la mer. de commerce, le 1er de Bretagne. e C’est ici qu’est né le premier Parc national Marin et que La 2 métropole de Bretagne, qui dispose de l’une des plus se trouve Océanopolis, parc de découverte des océans grandes rades du monde avec ses 18 000 hectares, s’est unique en Europe et 1er équipement payant de Bretagne également affirmée au fil des grandes courses comme le en nombre de visiteurs. La ville compte d’autre part le port de départ et d’arrivée des grands records à la voile. Conservatoire national Botanique, dans le vallon du Avec quelque 2 200 places, dont 200 pour les bateaux Stang-Alar, qui travaille à la préservation de la biodiversité de passage, réparties entre le mythique port du Moulin et est devenu une référence mondiale en la matière. Brest offre également de nombreux pôles culturels, dont Le Quartz, première scène nationale, ou La Carène, qui s’est imposée en France comme une salle de référence pour les musiques actuelles. Desservie par un TGV la mettant à 3h30 de Paris et par un aéroport international fréquenté par un million de passagers par an, Brest est surtout une ville qui innove : c’est ici qu’a été mis en fonction, fin 2016, le 1er téléphérique urbain de France, qui relie le bas de la rue de Siam aux Capucins, nouveau cœur de ville érigé sur les 12 hectares rendus à la collectivité par le ministère OUVERT de La Défense. du lundi au samedi de 10h Cairn de Barnenez à 19h30 Constitué en réalité de deux cairns accolés qui recouvrent 11 chambres funéraires, c’est le mausolée mégalithique le plus grand mais également le plus ancien d’Europe. Sa datation au radiocarbone a révélé sa très grande ancienneté, son origine remontant en effet à près de cinq millénaires avant notre ère, soit plus d’un millénaire avant la civilisation égyptienne. Situé au sommet de la presqu’île de Kernéléhen, à l’embou- chure de la rivière de Morlaix, dans le nord du Finistère, ce cairn présente toutes les caractéristiques de l’architecture néolithique : dimension monumentale, présence de sépultures collectives et constitution de grosses pierres. Long de 70 mètres et large de 25 mètres, il laisse en effet 59, rue Jean-Jaurès apparaître 11 dolmens. Il est construit en pierres sèches 29200 BREST à la fois d’extraction locale, la dolérite de Barnenez, ainsi Tél. 02 98 44 65 65 que de dalles d’un granit clair pesant plusieurs tonnes en provenance d’un îlot voisin, l’île de Stérec. un 20 autre regard 17 sur notre patrimoine

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CDP29-PETIT FUTÉ-VISUEL2017-120Lx205H.indd 1 30/03/2017 10:13 12 Les immanquables

Cité comme tumulus en 1850 puis oublié, il failli dispa- sens sont en éveil. Sur les sommets, à l’ombre des crêtes, raître en 1954 à la faveur de l’ouverture d’une carrière, on découvre un paysage à perte de vue et à couper le qui en détruisit une partie. Appelé à l’aide, le préhistorien souffle. Par temps clair, on distingue même la majeure Pierre-Roland Giot réussit à stopper les travaux. Il lança partie du département. Selon la saison, la végétation ensuite la fouille puis la consolidation et la reconstruction arbore des teintes rosées et dorées, la lande déploie toute du cairn, de 1956 à 1968, après avoir obtenu le classe- une palette de couleurs. En marchant dans les sentiers, ment du lieu au titre des Monuments historiques. Le piqué par les ajoncs et les plantes rases, on retrouve ses cairn, qui est aujourd’hui propriété de l’Etat, est l’un des instincts de cueilleur. L’été, myrtilles et baies sauvages monuments historiques les plus visités d’Europe, révélant attendent d’être dégustées avec délice. La flore est riche, de manière éclatante la maîtrise technique très aboutie la faune abondante : les amoureux de la nature sont dans des sociétés préhistoriques. leur élément. L’habitat humain est rare, les maisons sont basses, faites principalement de schiste, la pierre locale. La vie y fut rude, la terre ingrate. Tourbe et ardoise GR 34 furent les principales et rares activités des humains du Le GR 34 désigne le sentier de grande randonnée qui fait coin. Climat particulier et conditions de vie difficiles : le le tour de la Bretagne et longe la quasi-totalité du littoral terreau idéal pour faire vivre les nombreuses légendes breton. Long de 1 700 km, il comporte 42 portions. Ce qui sont nées dans la région ? N’hésitez plus, tentez de sentier reprend en partie les anciens chemins qu’emprun- percer les mystères inexpliqués ! taient les douaniers dès le XVIIe siècle pour patrouiller le long des côtes et lutter contre la contrebande. Pour les amoureux de la marche et de la nature, il est impensable Pointe du Raz de s’aventurer en Bretagne sans en fouler une partie. « Ici se termine l’ancien monde, voilà son point le plus Les étapes situées dans le Finistère combleront les plus avancé » (Flaubert). Plus long sentier côtier de France, récalcitrants : falaises, criques, côte déchiquetée, abers... L’auteur n’a pas tout à fait raison puisque les pointes première destination de randonnée de Bretagne, de Corsen et de Saint-Mathieu – toutes deux dans le Suivez le balisage vous ne serez pas déçu ! point de départ du chemin de Saint-Jacques de Compostelle… Finistère – sont plus avancées dans la mer. Mais dans Galéron : B. — Photo : R. Legris — Conception du Finistère départemental Conseil l’imaginaire collectif, la pointe du Raz reste la proue du Monts d’Arrée continent eurasiatique et ce ne sont pas moins d’un Quelques lignes sur un guide ne sont pas suffisantes million de visiteurs qui chaque année se pressent ici ! pour décrire les monts d’Arrée. Il faut s’y perdre pour S’enfonçant dans le raz de Sein – l’un des plus forts PRÉPAREZ apprécier cet endroit si particulier. Sur place, tous les courants d’Europe – ce sauvage et austère éperon minéral La randonnée commence perché à 70 mètres au-dessus des flots fut longtemps livré VOS RANDONNÉES sans protection aux visiteurs. Le piétinement incessant des curieux, aimantés par ce symbole breton, les constructions anarchiques de villégiatures, de baraques, d’un centre commercial, de deux hôtels, eurent raison de la lande. en Finistère ! Et si Brest était bien plus Considérablement dégradé, stérile, lunaire, le site dû attendre 1989 pour que des mesures fortes soient prises Terre de randonnée par excellence, qu’une métropole ? afin de lui rendre, 20 ans plus tard, toute son authenti- www.brest-life.fr I # brestlife cité et son couvert végétal. Enveloppée de mystère, de le Finistère offre plus de 6 000 km de sentiers légendes et de récits terrifiants, battue de trois côtés par de furieuses envolées d’écume ainsi que par les vents, balisés par les associations et les collectivités. dans cette arête de pierre l’océan a foré l’immense cuve De la pointe du Raz, classée grand site de France, où il mugit, l’enfer de Plogoff ! Aux heures des plus grandes violences, il se dit que l’on y entend gémir les aux Monts d’Arrée avec leurs paysages rappelant https://boutique. âmes des morts, car là se situe l’une des portes qui font ffrandonnee.fr communiquer notre monde et le leur. Aujourd’hui site l’Irlande, les sentiers traversent les plus beaux naturel classé et protégé, la pointe du Raz offre, de son extrémité, l’un des plus beaux champs de bataille entre espaces naturels du département. terre et océan, spectacle saisissant des courants du raz de Sein où les lames déferlent en véritables cascades Par son plan départemental des itinéraires entre les pointes rocheuses acérées... Et le phare de la de promenade et de randonnée, Vieille veille dans ce tohu-bohu comme la lampe du Saint-Sacrement sur ce combat de Titans. le Conseil départemental du Finistère participe activement à l’ouverture Pointe Saint-Mathieu www.finistere-rando.com/ Si le Finistère sud possède la pointe du Raz, le nord du des chemins à toutes les pratiques département s’enorgueillit de disposer de quelques pointes qui valent le détour et, parmi celles-ci, la et à leur accessibilité pour pointe Saint-Mathieu. Cet endroit incontournable, installé

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux © Benjamin Deroche sur l’extrémité de la commune de Plougonvelin, a vu sa le plus grand nombre. notoriété s’accroître au cours des siècles. Plus long sentier côtier de France, première destination de randonnée de Bretagne, point de départ du chemin de Saint-Jacques de Compostelle… Conseil départemental du Finistère — Conception : R. Legris — Photo : B. Galéron : B. — Photo : R. Legris — Conception du Finistère départemental Conseil

La randonnée commence PRÉPAREZ VOS RANDONNÉES en Finistère ! Terre de randonnée par excellence, le Finistère offre plus de 6 000 km de sentiers balisés par les associations et les collectivités. De la pointe du Raz, classée grand site de France, aux Monts d’Arrée avec leurs paysages rappelant https://boutique. ffrandonnee.fr l’Irlande, les sentiers traversent les plus beaux espaces naturels du département. Par son plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée, le Conseil départemental du Finistère participe activement à l’ouverture www.finistere-rando.com/ des chemins à toutes les pratiques et à leur accessibilité pour le plus grand nombre. 14 Les immanquables

Façonnée par les vagues, cette falaise abrupte surplombe enfin d’un riche patrimoine culturel, que l’on remarque la mer d’une vingtaine de mètres. Plusieurs bâtiments ont au gré des balades. A l’entrée de la presqu’île, le Menez été construits sur cette pointe au fil de l’histoire. L’élément Hom, culminant à plus de 300 mètres, offre un belvédère central de cet ensemble historique est l’abbaye. Autour magique sur ce territoire. d’elle s’était créée une bourgade mais la plupart des habi- tations ont désormais disparu. Restent un phare, édifié au XIXe siècle, qui veille sur l’océan, ainsi qu’un sémaphore. Quimper Une chapelle, ainsi qu’un mémorial aux marins morts en En breton « Kemper » signifie « confluence ». Confluence mer pour la France, jouxtent également l’abbaye. C’est du Steïr et de l’Odet qui arrosent la vieille cité du roi un point de départ apprécié par les randonneurs qui Gradlon. Confluence des mémoires aussi, de l’époque arpentent les sentiers du GR34 et un lieu privilégié pour où la ville s’est appelée Civitas Aquilonia et que Vorgion observer le passage des bateaux qui, chaque année, se (aujourd’hui Carhaix), ancienne capitale des Osismi, rendent dans les différents ports de Brest. décentralisait ses services administratifs pour les installer un peu en aval de la ville actuelle, autour de l’église de Locmaria. Vivant au rythme des marées et se nichant Presqu’île de Crozon au cœur de ses sept collines, elle est à la croisée du Coincée entre la rade de Brest au nord et la baie de monde maritime et du monde rural. Pour paraphraser Douarnenez au sud, la presqu’île de Crozon est entourée Anatole Le Braz parlant de Tréguier, on pourrait dire de par la mer. Elle tient son nom de la ville principale, Quimper, fille de l’Armor et de l’Argoat, qu’elle est une Crozon, et a une forme de croix la rendant très repérable ville de l’âme… Pas à cause de sa cathédrale bien sûr, sur une carte de France. Elle est appréciée pour la ni à cause de la belle église romane de Locmaria. Mais beauté de ses paysages. On y trouve notamment de à cause de cet indescriptible parfum de mémoire et de magnifiques sites naturels dont les plus connus sont culture qui flotte au-dessus des nombreux ponts fleuris la Pointe des Espagnols, la Pointe de Pen-Hir (avec ses de géraniums qui enjambent l’Odet, de la rue Kéréon fameux tas de pois) et le cap de la Chèvre. Mais il ne faut bordée de nombreuses demeures en pans de bois, de pas se limiter à ces endroits mythiques ! Des communes ses petites places calmes et de ses rues pittoresques. comme Camaret (où se trouvent la Tour Vauban et la Kemper c’est aussi une galaxie de cafés qui fleurent chapelle de Rocamadour) et Lanvéoc (connue pour bon une celtitude conviviale et haute en couleurs… son Ecole Navale et sa base aéronavale) sont autant de La Préfecture du département est également reconnue lieux où il fait bon se promener. Falaises, criques, côtes comme la ville aux 400 sonneurs. Elle peut s’enorgueillir découpées, belles plages : un vrai paradis pour ceux qui d’avoir donné naissance à plusieurs bagadoù réputés aiment les endroits sauvages. Une route des fortifications dont le fameux Bagad Kemper, celle de Dan Ar Braz et permet également de découvrir un patrimoine militaire du fameux Héritage des Celtes ou celle de Max Jacob, important (fort, tour, batterie). La presqu’île dispose écrivain, poète, peintre, aussi génial qu’insaisissable… Benjamin ROYER Benjamin © ©

La Roche-du-feu, sur les hauteurs de Gouézec. NATURE Géographie « En Bretagne, il y a presque tout : des courants, des La température maximale moyenne est de 17 °C à Brest cailloux, des marées, des grands phénomènes météo contre 15 °C à Quimper. transatlantiques qui finissent leur course sur notre wwEnsoleillement : on compte environ 1 767 heures tronche... », Yann Eliès (Bretons, octobre 2009) d’ensoleillement par an à Quimper et 1 530 heures à Brest. DÉCO U V E RT E Penn ar Bed, tête du monde disent les Bretons, Finistère, fin de terre, répondent les Français... Deux visions, deux wwPrécipitations : on observe 154 jours de précipita- approches pour cette terre, mariage de mer et de granite, tions par an à Quimper et 159 à Brest. qui constitue l’extrémité occidentale du massif armori- wwPhénomènes naturels : le risque naturel le plus cain, immense chaîne montagneuse née du plissement fréquent à Quimper est celui de l’inondation. Ces hercynien de l’ère primaire et façonnée par deux cents montées d’eau sont dues aux crues de l’Odet et du millions d’années d’érosion. Et même si la lande fleurie Steïr. A Brest, certains quartiers sont davantage exposés reste, avec les rochers battus par la tempête, l’emblème aux inondations du fait de leur situation (notamment d’une Bretagne sauvage, des îles aux marais, des falaises Kerinou). aux tourbières, le Finistère recèle de panoramas méconnus. La multitude des sites fait découvrir une mosaïque de milieux riches en faune et en flore, à découvrir en toute Relief saison. S’étendant sur 6 755 kilomètres carrés, le Finistère est le plus maritime des départements hexagonaux, Cours d’eau avec 1 250 kilomètres de lignes de côtes. Bordé au nord par la Manche, à l’ouest par la mer d’Iroise et au sud par wwL’Aulne : 140 kilomètres de Lohuec dans les monts l’océan Atlantique, dans cette mer épicontinentale de d’Arrée à la rade de Brest. 3 550 kilomètres carrées s’étendant de l’île d’Ouessant wwL’Odet : 62 kilomètres des Montagnes noires à l’océan à l’île de Sein, le jeu des marées, modifié par le relief Atlantique. sous-marin et la configuration de la côte, entraîne la wwL’Elorn : 57 kilomètres des monts d’Arrée à la rade formation de courants multiples qui sont parmi les plus de Brest. violents d’Europe. Le long de ces côtes se croisent quoti- diennement plus d’une centaine de supertankers aux panses remplies d’hydrocarbures. Le rail d’Ouessant, mis Vallées sur pied après le naufrage de l’Amoco Cadiz, en 1978, et sur Le bassin de Châteaulin est encastré entre les deux massifs lequel veille l’œil cyclopéen du phare du Créac’h, qui fut montagneux de l’Arrée et de la Montagne noire, pays pendant longtemps le plus puissant du monde, rappelle enclavé, pays de légendes, pays unique et divers à la que le Finistère est toujours aux premières loges en cas fois, qui se décline en terroir que d’aucuns nommeraient de catastrophe écologique. Abers au nord, aven au sud, clan : Dardoup, Fañch ou Bidart. Les abers (appellation ces vallées vivent au rythme des marées, estrans, rias, du nord) et les avens (sud) constituent sans conteste cordons de galets, dunes, plages, chaos rocheux, rivières, des particularités remarquables. Ces vastes vallées, landes et bois. En Finistère les paysages ont du caractère ! encore appelées rias en Galice et souvent comparées aux fjords norvégiens, vivent au rythme des marées et sont baignées par un mélange d’eau douce et d’eau salée. Climat Les plus renommés sont l’aber Wrac’h, l’aber Benoît et wwTempératures moyennes : la température minimale l’aber Ildut (au nord), ainsi que l’Aven, le Bélon et la moyenne est de 8,1 °C à Quimper et de 6,8 °C à Brest. vallée de l’Odet (au sud). Drummond Castle et Amoco Cadiz Lorsque l’on parle de naufrages en Finistère, deux noms s’imposent rapidement. Deux noms tristement célèbres, inscrits dans la mémoire de ce pays : le Drummond Castle et l’Amoco Cadiz. C’est en 1896 que le premier, gros paquebot britannique, s’éventra une nuit sur un récif au sud d’Ouessant. Il sombra en 15 minutes seulement dans le passage du Fromveur ! Sur les 251 passagers et membres d’équipage, seules trois personnes survécurent. Quant au second, un pétrolier de 250 000 tonnes, il fit naufrage face à Portsall en 1978, au cours d’une tempête. Naufrage qui fut à l’origine d’une catastrophe écologique sans précédent, provoquant alors l’une des plus grandes marées noires du siècle. 16 Nature

Plateaux l’Arrée pour fournir du bois aux constructions navales de Brest. Hêtres et chênes furent en effet longtemps wwAu nord, on retrouve les terres prospères du Léon, utilisés par les charpentiers de la Marine pour construire largement échancrées d’abers, qui opposent leur calme ces grands coureurs d’océans qui s’en allaient à l’autre intérieur à la violence de l’Océan. Véritable spectacle varié bout de la terre. Il fallait ainsi 2 000 chênes centenaires à l’infini, avec ses damiers jaunes et verts qui viennent se pour construire un vaisseau de haut bord de 74 canons ! perdre le long de ces abers envahis deux fois par jour par Alors quand on sait que le seul arsenal de Brest en a la marée. Ici se trouve la ceinture dorée, loin du temps des construit cent cinquante à compter de 1750 et jusqu’à la légendes où, dit-on, les habitants du pays Pagan (ouest généralisation de la construction navale en fer, imaginez du pays Léonard) allumaient des feux sur le littoral afin la quantité de bois nécessaire ! Les différentes forêts d’attirer les navires croisant au large. Le butin qu’ils en du Finistère se nomment Fréau, aux confins des Côtes tiraient alors leur permettait de survivre dans les périodes d’Armor, Huelgoat ou encore Cranou, à deux pas de la difficiles. La légende dit également qu’ils bénéficiaient de presqu’île de Crozon. Ces trois forêts sont les vestiges l’indulgence des moines de Saint-Mathieu, à la condition enchanteurs de l’immémoriale et mythique forêt de toutefois d’un versement de dix pour cent du butin ! Brocéliande . Trois forêts qui sont depuis des millénaires au wwAu Sud, c’est la Cornouaille. Il s’agit d’une région centre de légendes, de croyances, de rites et de pratiques côtière plate où la houle vient se briser sur un cordon de culturelles. Trois forêts à cueillir, à parcourir, à respirer... galets, qui remplissent ici le rôle d’une digue de polder. Cette région, parfois inondée en hiver, se donne sans le Landes et tourbières vouloir des airs de Pays-Bas. Près de dix mille hectares de landes et de tourbières s’étirent au cœur du Finistère et cohabitent dans certains Sommets sites tels que les Monts d’Arrée. Mais lorsque la tourbière Dans les monts d’Arrée, dont le paysage ressemble fort à n’est plus active, elle évolue vers une lande. Deux écosys- celui de l’Irlande ou du Pays de Galles, balayé par les vents tèmes sont ainsi en équilibre, bonheur pour l’âme, trésor de gwalarn (nord-ouest en breton), plusieurs sommets pour la mémoire collective et plaisir des yeux. se démarquent : le Roc’h Ruz, haut de 385 mètres et wwLandes. Les landes de Bretagne, et encore plus celles considéré comme le point culminant de la Bretagne, le du Finistère, ont l’égale célébrité des bruyères d’Ardèche ! Roc’h Trevezel et le Menez Kador, tous deux mesurant Les landes se trouvent effectivement partout en ce pays 384 mètres, ou encore le Menez Sant Mikael, avec ses de début du monde, notamment dans les Monts d’Arrée 380 mètres. Dans les Montagnes noires, c’est le Roc’h (landes s’étendant sur 10 000 hectares). Mais il est bon Toullaëron, qui culmine à 318 mètres. Quant au célèbre aussi d’aller se promener dans les landes du Cragou, Menez Hom, haut de 330 mètres, il domine la presqu’île situées près du Cloître Saint Thégonnec, ou au cap Sizun, de Crozon. Depuis son sommet, la vue sur la baie de dans la presqu’île de Crozon. Sans oublier les montagnes Douarnenez et les méandres de l’Aulne est absolument Noires et l’île d’Ouessant. Les landes constituent ainsi un superbe. Seuls quelques maigres ajoncs, quelques rares véritable patrimoine biologique abritant une faune et bruyères ou encore quelques arbres rabougris résistent une flore d’une grande diversité. Elles offrent une large ici à la violence du vent. C’est sur cette terre aride et variété malgré une végétation rase pouvant laisser croire austère que les anciens Celtes ont établi un sanctuaire à une certaine monotonie. Mais il faut ici distinguer les à leur déesse mère Brigantia (Brigitte). Le Menez Hom, landes littorales des landes de l’intérieur, ces dernières une montagne magique à la résonance divine qui n’est se différenciant selon le degré d’humidité du sol. Sur les jamais aussi magnétique qu’aux heures extrêmes de la landes d’hier, chacun pouvait prélever de la litière ou faire journée ! Autrefois, toutes ces collines, ces monts et ces paître son bétail mais les temps changèrent et les landes tertres étaient de fiers sommets dont il ne reste aujourd’hui sombrèrent dans une espèce de déréliction. Cela aurait que les racines. Mais quelles racines ! Tous ensemble, ils perduré sans l’intervention de la Société pour l’Étude et forment l’impressionnante montagne d’Arrée, paysage la Protection de la Nature en Bretagne (S.E.P.N.B.) qui, en rude et désolé mais d’une émouvante beauté brute, introduisant poneys et vaches landaises, a sauvé autant une image de la Bretagne d’il y a deux siècles. Voilà le de raretés végétales qu’animales. A noter que la S.E.P.N.B centre Bretagne, très dissemblable des pays de la mer. organise toujours, de jour comme de nuit, des randonnées de découverte nature, avec, par exemple, la nuit du loup Forêts et bois ou encore celle de la chauve-souris. Aujourd’hui, la Bretagne est le pays le moins boisé de wwTourbières. Que ce soit dans le Léon ou en Cornouaille, l’hexagone, avec seulement 9,8% du territoire contre une les tourbières sont nombreuses. Mais c’est le Yeun Elez, moyenne française de 23 %. Chênes et hêtres étaient et dans les Monts d’Arrée, qui recèle aujourd’hui la tourbière sont encore les essences primitives de la forêt bretonne. la plus importante de Bretagne, avec 2000 hectares de Le chêne y est roi, avec près de 40 % des surfaces. Quant marais tourbeux. Une cuvette constituée de tourbe bien au hêtre, il a beaucoup souffert de l’ouragan de 1987 et noire et spongieuse, entourée de monts édentés noyés ne représente plus que 4 %. Mais avant que le remem- dans la brume, où la nature foisonne d’inventivité ! Dans le brement n’ait abattu quelques milliers de kilomètres de centre Finistère, principalement, certaines tourbières furent talus boisés, le bocage breton s’étendait sur tout le pays exploitées de façon très artisanale jusqu’à la fin du dernier telle une véritable forêt. L’aspect du pays a bien changé conflit mondial. Elles fournissaient alors un combustible sous l’ancien Régime, avec la destruction des chênes de assez pauvre mais ô combien odoriférant ! Dans de Léon, Nature 17 la tourbière de Langazel, à Trémaouézan, fut quant à elle l’aspect saisonnier de l’activité engendre des périodes exploitée de manière industrielle de 1941 à 1945. De cette de chômage qui provoque des courants d’émigration. tourbière, les scientifiques affirment qu’elle est la plus Aujourd’hui, derrière ses hautes façades de granit gris, ancienne de Bretagne (plus de 10 000 ans). Aujourd’hui, habite une communauté de pêcheurs et d’agriculteurs celle-ci est gérée par une association qui propose, entre s’adonnant à la polyculture et à l’élevage, dont l’activité autres activités, des randonnées naturalistes sur site. rythme le quotidien et façonne le paysage. D’ailleurs, on dénombre ici plus de tracteurs que d’automobiles ! Littoral En ce qui concerne les îles habitées de manière perma- Île Molène, Molenez nente, quatre sont dénombrées avec, en plus, un archipel : wwPopulation : 153 Molénais Batz au large de Roscoff, Molène et Ouessant à quelques wwSuperficie : 72 ha milles marins de Brest et du Conquet, Sein que l’on rejoint DÉCOUVERTE en embarquant à Audierne et, enfin, l’archipel des Glénan, wwLongueur : 1,2 km où personne ne vit en permanence mais qui connaît, dès wwLargeur : 800 m les beaux jours, un intense brassage humain. Voilà des On la cherche parfois sur la carte sans la trouver. terres singulières posées comme points de suspension sur Pourtant Molène vaut tous les atolls du Pacifique. Entre l’immensité maritime que l’on vous propose de découvrir la Pointe Saint-Mathieu et l’île d’Ouessant, Molène en quelques points. offre ses richesses, son chapelet d’îlots verdoyants et ses récifs en amas hérissés. Le courant du Fromveur fait Île de Batz, Enez Vaz office de frontière entre Molène et Ouessant, deux îles voisines et pourtant si différentes. Peuplée de moins wwPopulation : 482 Batziens de 200 habitants à l’année et 750 l’été, Molène est la plus wwSuperficie : 320 ha grande île d’un archipel composé d’une vingtaine d’îles wwLongueur : 3,5 km et d’îlots parmi lesquels figurent Beniguet, Quéménès, Trielen, Balaneg et Banneg. Parmi elles, seules Molène et wwLargeur : 1,5 km Quéménès sont aujourd’hui habitées. Les autres l’étaient Comparativement aux autres îles, on parle peu de Batz. autrefois par des fermiers ou par des goémoniers et si, Serait-elle plus secrète ou encore discrète, conservant désormais, certaines sont le refuge des oiseaux et des jalousement ses roches déchiquetées, ses dunes et ses lapins, les trois îlots de Banneg, Balaneg et Trielen ont plages de sable fin ? Car tous ces charmes font bien d’elle été classés Réserve naturelle. une île originale, quadrillée de champs luxuriants. Son Molène, plate et bordée de plages de sable blanc, est une histoire se perd dans la nuit des temps : jusqu’à l’âge île paisible où vivent des hommes et des femmes attachés de fer et à marée basse, elle est accessible depuis le à leur terre d’Iroise. Ils sont pêcheurs, commerçants, continent. Les tombes à coffres mises à jour dans l’est retraités ou encore sauveteurs. Le village, quelque peu de l’île prouvent que cette terre était occupée dès l’âge chaotique et dominé par un sémaphore aujourd’hui de bronze ! Cette partie, privilégiée par sa proximité avec désarmé et transformé en musée du sauvetage en mer, le continent, perd de son attrait avec la remontée des est composé de maisons de pierres grises. Ses ruelles, à eaux. Les habitants s’installent alors dans l’ouest de l’île, l’exception des 7 voitures circulant sur l’île, appartiennent autour de Porz Kernoc’h. Cette anse entourée de rochers aux piétons et aux promeneurs, tandis que la vie se est protégée de la mer et n’est séparée de Roscoff que déroule au rythme des marées. Son petit port construit par un étroit chenal de 2km. Une fois encore, le nom de en amphithéâtre, bien abrité, accueille une flottille de Vauban surgit dans l’histoire de l’île : pour la protéger et bateaux spécialisée dans la pêche des crustacés, du empêcher les ennemis d’atteindre Brest, il fait construire tourteau (ou crabe dormeur), de l’araignée de mer et des fortifications et place des canons. surtout de l’ormeau sauvage, très rare et très prisé des Au XIXe siècle, les femmes travaillent la terre et les restaurants installés à Brest et au Conquet. A signaler hommes vivent de la mer. Il semblerait qu’il en a toujours que seuls 5 marins pêcheurs professionnels perpé- été ainsi mais, dès la deuxième moitié de ce même siècle, tuent la tradition de cette île. La récolte du goémon, la marine marchande à voile est de plus en plus concur- quant à elle, s’effectue six mois par an. L’île n’est pas très rencée par les nouveaux moyens de transport. Malgré son grande, une journée suffit pour en faire le tour. Mais en y isolement, l’île n’est pas épargnée. Il est alors nécessaire passant une nuit, on peut s’imprégner de cette ambiance de s’orienter vers d’autres activités. Surtout qu’il ne reste marine, sentir cette terre sauvage et vulnérable. Vous ne qu’une petite communauté de pêcheurs et un nombre manquerez pas d’observer, face au môle, protégeant le restreint de marins ! L’atout de Batz, c’est son climat doux port, l’île de Lédenez, qui devient également accessible et océanique, qui bénéficie de l’effet du Gulf Stream et à marée basse. A voir également quelques anciennes favorise la culture maraîchère diversifiée. Conscient de maisons de goémoniers qui tiennent encore debout ! ce cadeau du ciel, plusieurs paysans en quête de terre Jusqu’à la fin des années 60, la vie de l’île était marquée (jardiniers venus de la région légumière de Roscoff ou de par de nombreuses fêtes religieuses. Aujourd’hui, c’est la Saint-Pol-de-Léon) s’installent sur l’île dans les années fête de la mer que tous les îliens célèbrent le 15 août, et, 1860-1870. On assiste alors à une régression des cultures chaque été, lorsque les grandes marées le permettent, les traditionnelles (lin, avoine, blé) au profit des cultures habitants organisent une marche jusqu’à l’île Triélen, située légumières, notamment de la pomme de terre. Mais à 2 km. C’est l’occasion d’une fête dans un décor surnaturel. 18 Nature

Île d’Ouessant, Enez Eusa Île de Sein, Enez Sun wwPopulation : 877 Ouessantins wwPopulation : 214 Sénans wwSuperficie : 1558 ha wwSuperficie : 58 ha wwLongueur : 8 km wwLongueur : 1,8 km wwLargeur : 4 km wwLargeur : 500 m (au plus large) Ouessant est ce que l’on appelle une île véritable, la plus A quelques milles au large, face à la pointe du Raz, l’endroit éloignée du continent (une vingtaine de kilomètres) et est l’un des points les plus sauvages et les plus rudes que la plus haute. En l’an 300 avant notre ère, le navigateur l’on puisse concevoir. La résistance farouche de cette île phocéen Pythéas, qui naviguait près de cette terre, la aux épreuves du vent, tout autant que la générosité de nommait déjà « Ouxisame ». Étrange, isolée, noyée ses étés lumineux, en font un lieu extraordinaire. Pour par les brumes une grande partie de l’année, ravagée rejoindre l’île en partant du continent, le bateau donne par les tempêtes, Ouessant possède le cadre idéal pour pour affronter les courants toute la puissance de ses les rites et légendes. Les Celtes la considéraient même moteurs. L’île semble être au centre du monde... Lorsque comme étant l’ultime porte vers l’au-delà et le dernier la brume transforme l’île en bateau ivre, le spectacle est passage pour les morts ! Très tôt, le site devient un lieu fabuleux, irréel et angoissant. Dans cet espace d’authen- de cérémonies sacrées et de rites mystérieux. Rituels ticité, rien n’est comme ailleurs. Les marins disaient druidiques et légendes les plus folles y ont ainsi pris autrefois « Qui voit Sein, voit sa fin ». Dernier rempart racines. Certaines coutumes étranges autour de la mort avant l’immensité de l’Atlantique, défiant les fureurs des ont persisté durant de longues années, comme les croix de tempêtes ou se laissant caresser par la brise du large telle Proëlla. Un vieux dicton breton dit également : « Qui voit un mirage posée à plat sur l’horizon bleu ou sous une Molène voit sa peine, qui voit Ouessant voit son sang ». brume épaisse, Sein apparaît parfois comme l’origine du Il a donné à Ouessant une réputation d’île d’épouvante, monde. Sur les écueils qui l’entourent vient se fracasser notamment lorsque les vents s’en mêlent ! On ne s’en l’écume des vagues poussées par un vent hurlant. Cette étonne pas vraiment car il faut reconnaître que ses langue plate, sinueuse, culminant à 6m au-dessus des abords sont tristement célèbres pour les dangers qu’ils flots, faite de sable et de galets et souvent recouverte par représentent. Des dangers causés par les innombrables la mer, acculant les habitants sur les toits, a toujours été écueils et les courants d’une rare violence. On note par un défi et le cauchemar des marins. Au début du siècle, exemple le courant du Fromveur, qui sépare l’île du la population dépassait les 1 000 habitants. Poissons et continent et fait partie des plus rapides d’Europe avec crustacés sont abondants dans les parages. Marins habiles ses 16 km/h. Et pendant les grosses rafales, les jours de et audacieux, les Sénans ont su s’illustrer tout au long de tempête, des pointes de 180 km/h ont plusieurs fois été leur histoire dans le sauvetage en mer. Ces actes d’héroïsme enregistrées au sémaphore du Créac’h ! L’île a d’ailleurs valurent à la population de l’île d’être exemptée d’impôt été sinistrée en 1930 et 1960. Face à ce « jardin des foncier. Il en faut du courage pour vivre ici, surtout quand tempêtes » balisé par les célèbres phares de La Jument, on sait que le passage du Raz de Sein, toujours agité, est du Stiff, du Creac’h, de Kéréon et de Nividic, l’homme se un haut lieu de naufrages et de tempêtes... Un géographe retrouve confronté aux éléments et à sa vraie nature. latin mentionne l’île en l’an 43 sous le nom de Sena. Des Mais l’île n’est pas seulement le caillou austère que l’on restes de mégalithes argumentent l’ancienneté de son croit. Patrimoine protégé, elle abrite une faune et une occupation. Selon la légende, l’île aurait servi de sépulture flore unique qui ravissent les randonneurs en quête de aux druides et de refuge aux prêtresses possédant des pouvoirs extraordinaires. Christianisée par Guénolé au calme, de paysages uniques, sauvages et d’une grande e diversité. De nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs V siècle, Sein a toutefois conservé durant des siècles et nicheurs s’y reproduisent pour le plus grand plaisir des des rites païens dédiés au soleil et à la lune, si bien que passionnés d’ornithologie. En l’absence de port abrité, les prêtres n’étaient pas toujours les bienvenus. Comme les Ouessantins ne pouvaient vivre de la pêche. Alors les Ouessant, Sein a longtemps gardé sa réputation d’île aux hommes embarquaient massivement sur les bateaux de femmes, les hommes devant partir au loin gagner leur vie entre campagne de pêche et marine marchande. Au la Royale ou de la marine marchande, abandonnant ainsi e l’île aux femmes. Elles sont ainsi devenues chefs de famille XIX siècle, l’île fut ravagée par une épidémie de choléra. et entre elles régnait une entraide hors du commun. Depuis lors, les femmes se vêtirent de noir et portèrent Une société à deux pôles s’est développée avec ses une coiffe de la même couleur. Ce costume traditionnel particularités et ses coutumes, que l’on ne retrouve nulle est aujourd’hui porté uniquement par les femmes âgées. part ailleurs. Les conditions de vie ne sont pas toujours Lorsque le général de Gaulle lança l’appel du 18 juin 1940, faciles sur cette île où tout est rare. Aussi les îliens ont tous les habitants de l’île valides, près de 150 hommes, le fait preuve d’ingéniosité, notamment en ce qui concerne rejoignirent à Londres. Leur effectif représenta le quart les matériaux de construction et le combustible. Tout ou des premiers volontaires de la Résistance ! Ces différents presque est récupéré, transformé et réutilisé. De nos exploits font de Sein l’île la plus décorée du pays... jours, tirant du tourisme leurs principales ressources, un millier de personnes vivent ici toute l’année. L’agriculture L’archipel des Glénan, Enez Glenn et l’élevage subsistent à petite échelle et des six mille Situé à quelques 10 milles marin au Sud de Fouesnant, moutons d’autrefois, le troupeau n’atteint aujourd’hui l’archipel des Glénan offre un dépaysement total. Il est que huit cents têtes seulement. constitué de neuf îles principales, de plusieurs îlots et de Nature 19 multiples écueils qui s’organisent en cercle. La population XVIIIe siècle. A son apogée en 1881, l’archipel abritait est ici fluctuante, pour une superficie difficilement 85 âmes, tous pêcheurs, agriculteurs, goémoniers ou calculable. Aujourd’hui, une grande partie de ces îles fabricants de soude. Les « travailleurs de la mer » de sont privées ou classées. Réserve ornithologique, l’île tout le Finistère venaient alors dans ses eaux pêcher la Giautec et ses îlots accueillent des oiseaux (sterne caugek langouste et le homard. Mais peu à peu, l’archipel a été et pierregarin, gravelot à collier interrompu, cormoran quasiment abandonné. C’est à la fin des années 1940, huppé) qui viennent y trouver refuge et se reproduire. avec l’installation du centre nautique sur le site puis du L’île Saint-Nicolas, l’une des îles principales, est quant à centre international de plongée, que l’archipel a repris elle une minuscule réserve naturelle. Il y a près de deux vie. Mais s’il est devenu pour de nombreux visiteurs un siècles, en 1803, un botaniste de Quimper a découvert espace privilégié de découvertes et de loisirs, il ne faut sur cette île un narcisse jusqu’alors inconnu et que l’on ne pas oublier que, pour le préserver, il faut avant tout le trouvait nulle part ailleurs. La nouvelle s’étant répandu protéger... Certains jours d’été, ce sont en effet près rapidement, l’île a été littéralement pillée. En 1973, la de 1000 bateaux de plaisance qui sont présents dans DÉCOUVERTE réserve naturelle a été créée mais le lieu envahi par les l’archipel ! Par conséquent, trop sensibles au dérange- genêts et les ronces. Pour contenir ces broussailles, on ment, certaines populations d’oiseaux marins délaissent a fait appel aux moutons d’Ouessant et aux ânes, qui l’archipel. L’un des plus beaux herbiers de zostères du continuent aujourd’hui leur œuvre. L’équilibre écolo- littoral, les « prairies marines », se trouve également gique assuré, le narcisse peut s’épanouir. Des visites mis en danger par les ancres des bateaux. Il faut donc sont possibles au début du printemps, à la floraison. impérativement utiliser les mouillages organisés de Le reste de l’archipel n’est habité qu’à la belle saison et La Pie et de la Chambre. Sans oublier de respecter les entièrement voué aux loisirs nautiques. recommandations concernant la pêche. A noter : la Habitées dès la préhistoire, les îles des Glénan étaient chasse sous-marine est interdite dans la plus grande le repaire des corsaires et des pirates au début du partie de l’archipel ! Faune et flore

n’a, fort heureusement, pas eu lieu. Après le premier choc Faune pétrolier, une nouvelle génération de paysans émergea La Bretagne est un paradis en matière de faune. Il est vrai et sauva la Bretonne Pie Noire. Quant à la Froment du que c’est dans cette région que l’on peut voir ensemble Léon, l’Armoricaine ou encore la Nantaise, elles frôlent phoques et dauphins, loutres et castors, macareux et la disparition totale. Mais, in extremis, des plans de pingouins, ou encore saumon et hermine... Ici tous les sauvetage sont mis en place afin de préserver ce trésor animaux se mélangent et se rencontrent : ceux du nord, fragile que sont les vaches bretonnes. Ce programme de ceux du sud et ceux de l’océan se sont donnés rendez-vous sauvegarde, qui remonte à 1976, semble aujourd’hui en ce pays de Bretagne, à la fois presqu’île et continent. fonctionner. Et la Bretonne Pie Noire fait partie des Et s’il n’y a plus ni de mammouth, depuis maintenant 12 races bovines actuellement sauvegardées en France ! Ce 10 000 ans, ni de bison, dont on n’est d’ailleurs même que l’on apprécie chez elle, vu son succès sur les marchés, pas certain qu’ils auraient, un jour, pu fréquenter les ce sont à nouveau ses produits laitiers (gros laits, crème, contreforts de la montagne d’Arrée, il y avait encore, beurre). On notera également que la Pie Noire est sans jusque dans les années cinquante, quelques aigles. doute la plus ancienne des races bovines bretonnes et Quant au loup, bleiz en breton, il approchait, à l’aube la seule totalement issue des terres bretonnes. Durant de la Révolution, les 300 individus en Finistère. Il faut des décennies, elle apporta prospérité et célébrité à dire qu’il disposait alors d’un territoire à sa mesure, fait Pont-Croix, capitale du Cap-Sizun. Jusqu’aux années d’un million d’hectares de landes. Après 1870, l’utilisation cinquante, la réputation de cette espèce attirait, les jours généralisée du poison, le défrichement de la lande et de foire, des marchands de diverses régions de France. la volonté délibérée de faire disparaître à jamais ce Rustique et bonne laitière, la petite bretonne fut même symbole de la nature sauvage eurent, dans la région, en son temps le symbole de l’autarcie des néo-ruraux ! raison de lui en moins de cinquante ans. Sans nommer Quant à la Froment du Léon, avec sa jolie robe dorée, elle toutes les espèces qui peuplent le territoire breton, il est est qualifiée de « Rolls du beurre », son lait donnant un bon néanmoins de signaler la présence d’un mustélidé, beurre très jaune aux saveurs exceptionnelles et riche un ours miniature, qu’en breton on nomme broc’h, par en carotène. allusion sans doute à son museau pointu : il s’agit du blaireau, qui peut atteindre 20 kilos, soit deux fois le wwLes ovins. Côté ovins, le mouton d’Ouessant s’est poids d’un renard ! acclimaté aux conditions de vie difficiles et aux pâturages pauvres que lui offrait l’île dont il porte le nom. Sa petite Mammifères taille, qui ne dépasse pas 40 à 50 cm, fait de lui le plus petit mouton de France ! Et il déteste la solitude... Quant wwLes bovins. Sacrifiées sur l’autel de l’agriculture à sa robe de laine noire, elle explique sans doute la industrielle et productiviste, la mort annoncée des vaches prédominance de cette couleur dans la fabrication des rustiques appartenant aux races traditionnelles bretonnes vêtements des femmes d’Ouessant... 20 Nature

wwLes chevaux. Un jour de foire aux chevaux à falaises, recréant ainsi les conditions de son alimentation. Landivisiau, un vieux paysan a dit : « Ici, sur cette terre, Ensuite, en retrait du littoral, les estuaires ou les marais on a le cheval dans le sang, gwad keseg ! ». Il avait raison salants sont le royaume d’élégants échassiers, hérons puisque le cheval et la Bretagne, et même le cheval et cendrés, avocettes élégantes, barges à queue noire et le Finistère, c’est une très ancienne et véritable histoire autre chevalier gambette. Les marais et les tourbières d’amour... Pourtant, au détour des années soixante-dix, de l’intérieur des terres accueillent quant à eux le busard les chevaux auraient pu tout bonnement disparaître en des roseaux, le busard cendré ou le chevalier cul blanc. raison de la mécanisation agricole. Ils n’étaient alors Et si l’on tourne son regard vers le bocage et les bois, très recherchés que pour leur viande ! Ce sont donc les l’épervier d’Europe et le pic épeiche se dévoileront aux bouchers, écorcheurs et abatteurs qui ont, en quelque yeux de ceux qui sauront être patients. Et pour les moins sorte, sauvé les chevaux de Bretagne. Des chevaux aux chanceux qui n’auront pas aperçu grand chose, un petit noms de Postier, Trait ou encore Centre-Montagne. Le plus détour par l’une des nombreuses réserves bretonnes célèbre est le fameux Postier breton, un cheval élégant leur permettra d’y remédier : par exemple la réserve et racé, renommé dans le monde entier et qui s’illustre des landes du Cragou, dans les monts d’Arrée, et celle fréquemment dans diverses compétitions d’attelage. de l’étang de Trunvel, plus au sud. Ensuite vient le Trait breton, plus lourd, plus trapu, plus wwLe goéland argenté. Il niche en colonies sur îlots rustique. Mais le plus étonnant de tous est certainement et falaises mais aussi curieusement sur les toits des le Centre-Montagne, antique cheval des Celtes. Une chose immeubles. Plumage gris bleu pâle et reste du corps est sûre, qu’il s’agisse du Postier, du Trait ou du Centre- blanc, bec jaune à pointe rouge, voilà pour l’aspect du Montagne, le cheval breton a la réputation d’être un plus commun des oiseaux marins. Il est un gros mangeur animal d’une grande docilité avec des allures énergiques. et rien ne rebute sa voracité. Sur le littoral, il fait régner A la différence d’autres races de Trait, le cheval breton sa loi. Mais on le rencontre également l’hiver à l’intérieur n’a jamais cessé d’être attelé. Il est d’ailleurs employé en des terres et sur les tas d’ordures ! Au contact de la société agriculture pour les travaux de précisions. de consommation, il se développe avec une telle rapidité que cela entraîne des nuisances. Mais sans lui, les côtes Oiseaux deviendraient désespérément tristes. Nous ne pouvons présenter ici un état exhaustif des wwLe goéland brun. Celui-ci niche à même le sol, sur populations et de leurs lieux de prédilection. Nous les récifs ou les espaces herbeux des falaises. Son dos pouvons citer tout d’abord trois lieux privilégiés que est d’un gris ardoisé plus ou moins sombre et son ventre sont le cap Sizun, l’archipel de Molène et les îlots qui blanc tacheté. Quant au bec, il est jaune avec une tache entourent Ouessant. Puis évoquer le pétrel fulmar, les rouge à la pointe inférieure. Il n’est pas toujours aisé de sternes, la bernache cravant et l’huîtrier pie. Sans oublier distinguer le goéland argenté du goéland brun mais le crave à bec rouge, petit corbeau d’une vraie beauté, ce dernier, moins démonstratif, est également moins devenu une rareté ne se reproduisant que dans quatre dépendant des activités humaines. Avec l’homme comme régions, dont la Bretagne. Autrefois abondant sur les avec ses proches parents, il sait garder ses distances ! côtes bretonnes, il s’est en effet raréfié avec le recule wwLe cormoran huppé. Telle une sombre vigie dressée de l’élevage et l’augmentation du tourisme. Il doit sa sur les rochers face à la mer, les ailes déployées dans une survie à l’association Bretagne Vivante qui, dans la pause hiératique, il contemple un long moment l’horizon. réserve du Cap Sizun, a œuvré pour que des paysans Qu’attend-il ? Rien. Il sèche son plumage car, comble des fassent à nouveau pâturer chevaux et moutons sur les combles, cet habile plongeur et pêcheur avisé n’a pas une Photos.com © ©

Macareux moines. Nature 21

L’hermine C’est par la grâce du duc Jean III, dit le Bon, qui en fit en 1316 l’emblème du duché, que l’hermine devint l’animal symbolique de la Bretagne, symbole de pureté. Cette cousine de la belette, carnivore redoutable, change de couleur entre l’hiver et l’été. Mais en Bretagne, Erminig, comme on la nomme ici, ne revêt que rarement sa tenue hivernale. En effet, le climat de la péninsule est si doux en hiver que ce petit carnassier ne se pare que fort peu souvent de sa livrée blanche. livrée imperméable et doit la sécher aux rayons du soleil la forme conique de l’œuf minimise les risques. Quant au ou à la caresse du vent après chaque plongée. Plumage départ des jeunes, il est sans filet puisque, sans savoir noir à reflets métalliques au cou et violacés sur le dos, voler ni nager, l’oisillon est littéralement précipité à la DÉCOUVERTE la touffe de plume qui orne sa tête permet d’identifier mer par ses parents. Et s’il s’en tire, le goéland n’est pas sans hésitation le cormoran huppé. loin qui veille. Dure, dure, la vie des jeunes guillemots ! wwLe macareux moine. Avec son look qui sort de Très proche du pingouin, c’est un plongeur fou, capable l’ordinaire, tête de clown munie d’un bec aux couleurs d’atteindre 70 mètres de profondeur et parfois même, de l’arc-en-ciel, le perroquet de mer à l’allure chaloupée, dit-on, 150 mètres ! Dans le Finistère, il en reste quelques- encore appelée diable de la mer, n’hésite pas à prendre uns au Cap Sizun et sur les roches de Camaret. de bonne grâce la pose pour se faire photographier ! wwLa mouette rieuse. Elle est la plus remuante et la En cinquante ans, le macareux moine est passé de plus plus acariâtre des mouettes. Capuchon brun noir, ailes de 7 000 couples nicheurs à 250 environ. Un véritable grises à bord blanc, bec et pattes rouges au printemps, désastre qui serait en partie dû à la surpêche humaine vol parfois acrobatique et surtout voix criarde. Naguère ainsi qu’au réchauffement climatique ! La quasi-totalité sauvage et vagabonde, la proximité de l’homme a est concentrée aux Sept Iles, dans les Côtes d’Armor, mais transformé cette querelleuse en casanière. Pas folle la on peut, avec un peu de chance, en apercevoir quelques- rieuse, il en va de son propre intérêt. Pas regardante sur uns dans la baie de Morlaix ou sur l’île Keller toute proche la nourriture, son solide appétit trouve satiété dans les d’Ouessant. Paradoxe étrange pour cet oiseau du large, embouchures des fleuves et des rivières où abondent il niche sous terre dans un trou creusé par ses propres détritus en tous genres, sans oublier les sillons fraîche- moyens ou, plus prosaïquement, volé à un lapin ! ment ouverts par la charrue. wwLe fou de Bassan. Tel une torpille, sa façon de pêcher est impressionnante : il pique dans les vagues, Poissons ailes rabattues, pour fondre sur la proie qui rarement ne De la sardine au rare poisson lune ou au gigantesque s’échappe. Et tout cela de plusieurs dizaines de mètres de requin-pèlerin, en passant par le bar, la raie, la dorade, hauteur ! C’est sûr qu’il est un remarquable pêcheur... D’un la vieille ainsi que de nombreuses espèces de poissons plongeon de trente mètres de haut, il capture maquereaux plats (turbot, sole, limande, barbue, plie...) qui s’y repro- ou sardines jusqu’à six ou sept mètres sous l’eau ! Gros duisent, ce sont près de 130 espèces de poissons qui oiseau d’une envergure d’un mètre soixante-dix, blanc croissent dans les eaux de la mer d’Iroise. Tous les grands au col jaune et au bout des ailes noir, le fou de Bassan crustacés, homards, langoustes rouges, araignées de mer, se rencontre au sud de l’archipel de Molène, à Ouessant, tourteaux, ainsi que les crevettes roses peuplent ces fonds ainsi que dans la baie de Douarnenez. regorgeant de plus de 300 sortes d’algues. Quelques wwLe goéland marin. Un seigneur ! En monarque espèces remarquables, comme l’hippocampe commun et absolu, il ne connaît d’autre loi que la sienne : rançon et l’hippocampe rameux, s’y ébattent également. En ce qui pillage en sont les fondements. Il se distingue des autres concerne les coquillages et mollusques, on compte près goélands par son imposante carrure et se reconnaît à son de 200 variétés de bivalves et de gastéropodes (coquilles manteau noir contrastant avec le dessous blanc. Son bec Saint-Jacques, pétoncles, praires, palourdes, ormeaux...). massif porte une tache rouge sur la partie inférieure. Son wwLe requin-pèlerin de l’Iroise. Pouvant atteindre vol est puissant et, d’instinct, les voisins s’écartent pour 12 mètres de long et peser jusqu’à 5 tonnes, il est le le laisser passer. Sur les rochers de la côte ou sur les îlots, plus grand poisson du monde après le requin baleine. il occupe les places les plus élevées, noblesse oblige. Sa Ce fin gourmet apprécie les eaux tempérées du plateau voracité est à la mesure de sa corpulence et le prestigieux continental finistérien et ses fronts thermiques favo- et despotique monarque se double d’un éboueur efficace ! rables au développement du plancton, dont il est fort wwLe guillemot de Troil. Manteau brun foncé contras- friand. Il n’est d’ailleurs pas rare que les pêcheurs, l’été, tant avec le dessous blanc, bec pointu et effilé, sagement l’aperçoivent nageant lentement en surface, aileron alignés, guindés, osant à peine bouger, ils sont là ces bien visible et gueule béante. Ce géant des mers figure dizaines de guillemots tels des notables endimanchés ! aujourd’hui sur la liste rouge des espèces menacées et Sur ces escarpements à tous les dangers exposés, ils l’APECS (Association pour l’Étude et la Conservation tournent tous le dos à la mer assis face au rocher. Sur un des Sélaciens), créée en 1997 à Brest, effectue d’avril à si petit espace, il faut une rigoureuse discipline, faute de août des campagnes d’observation aux environs des îles quoi c’est la chute des couvées dans le vide. Heureusement Glénan et dans la mer d’Iroise. 22 Nature

wwLe saumon. C’est le roi de la migration et la Bretagne isolat géographique possible : Ouessant. Grand air et est son royaume. C’est en effet ici que l’on dénombre le flore subtilement salée composèrent alors le cadre de vie plus grand nombre de rivières à saumons ! D’ailleurs, 40 % de ces heureuses élues qui, autrefois, vivaient dans les des saumons pêchés en France le sont dans le Finistère. Monts d’Arrée, dans les régions des Abers et de la Roche Eog, son nom en breton et en gallois, se reproduit dans Maurice. Aujourd’hui, l’association Conservatoire qui lui plus de vingt fleuves côtiers de Bretagne et ce malgré est dédiée s’est installée au pied du phare du Stiff. Une les pollutions, les barrages et les aménagements de association qui couve ses insectes rustiques dans une rivières parfois désastreux. Mais l’association Eau et nature vierge de toute pollution et parasite, et produit Rivière de Bretagne, souvent épaulée localement par un miel délicieux. les pêcheurs, a énormément œuvré pour la sauvegarde du roi de la balade en mer. La reproduction est bonne, la Rongeurs descente vers la mer aussi. Pourtant, les retours en leur rivière d’origine se font toujours de plus en plus rares. wwLe castor. Chassé massivement pour sa fourrure ou pour sa chair, le castor était proche, en France, de Mammifères marins l’extinction et avait disparu depuis des décennies de Bretagne centrale. Le castor n’a pas laissé de traces Point n’est besoin de voyager vers quelque antipode pour prégnantes dans l’imaginaire breton, au point que son admirer le ballet d’une colonie de dauphins. L’archipel de nom, byeuzr, vient de la racine française bièvre, son Molène ou encore l’île de Sein sont leurs lieux privilégiés et ancien nom. Entre 1968 et 1971, dix castors ont été on peut en apercevoir très souvent lors d’une promenade réintroduits dans la haute vallée de l’Elez, en centre en bateau. Ils sont nombreux à fréquenter ces eaux : Finistère. On compterait aujourd’hui une dizaine de dauphins communs, dauphins bleus et blancs passant groupes familiaux et près d’une centaine d’individus dans à la fin de l’hiver et au printemps, dauphins de Russo les Monts d’Arrée. Le castor est un bâtisseur qui s’avère en été et en automne, et, plus au large, petits rorquals très utile pour les barrages qu’il construit, qui forment et rorquals communs, en route vers des mers chaudes des retenues d’eau permettant aux rivières de maintenir ou revenant de celles-ci, se croisent régulièrement. leur niveau en période de sécheresse. Le phoque gris, quant à lui, affectionne les plus beaux milieux qui soient : celui de l’Archipel des Sept Iles dans les Côtes d’Armor et celui de Molène. La quasi-totalité Flore des phoques gris de France se prélassent aujourd’hui en La beauté de la Bretagne, pays de bocages entre ciel Bretagne. Disparus des mémoires bretonnes, ces princes et mer, est multiple. Vous apprécierez tout autant la alanguis furent (re) découvert par deux naturalistes partie boisée (Argoat), avec ses forêts et sa lande, que autour de Molène il y a une trentaine d’années. Classée la partie maritime (Armor), avec ses côtes et ses îles. espèce protégé dans les années 1960, leur population On y découvre, au gré des promenades, des roches à augmente désormais peu à peu. A ce jour, on compte plus lichen, des falaises où s’agrippent arméries, carottes à de cent cinquante individus, qui fréquentent Ouessant et gomme, perce-pierre, étoiles des orpins mais également, Molène. Mais le «cochon de mer» comme on l’appelle, dans la lande, ajoncs, genêts et bruyères. Ces dernières ne fait pas l’unanimité, notamment chez les pêcheurs... habillent le Finistère de jaune et de pourpre, et font de wwLa loutre. Mammifère semi-aquatique (nommée lui un paysage emblématique de la Bretagne. Ici, la dourgi en breton, signifiant le chien d’eau), elle est flore tient tête au gros temps et les frêles carnivores, familière des deux fleuves côtiers que sont l’Aulne et droséras et sphaignes, croissent dans quelques tour- le Blavet. Mais elle est également présente sur la côte bières. Le patrimoine floristique s’avère particulièrement et en mer, n’hésitant pas à braver les fureurs de la mer riche. Et certaines fleurs sont si rares et si fragiles qu’il a d’Iroise pour s’en aller visiter les îlots de l’Archipel de fallu prendre des mesures pour les protéger... C’est à la Molène ! Animal très fragile, elle est partout en France faveur des explorations de la fin du siècle des Lumières sur le déclin, souffrant beaucoup des travaux d’aména- que navigateurs et scientifiques ont rapporté de leurs gement des rivières, du déboisement et des pollutions voyages des plantes et des semences qui essaiment et de l’eau. Il n’en resterait qu’un peu plus de 200 dans colonisent alors le littoral, hors des jardins d’accueil toute la Bretagne... Fort heureusement, depuis quelques des ports d’accostage ou des jardins des capitaines au années, ses protecteurs ont lancé un programme de long cours. Camélias, hortensias, magnolias, azalées, sauvegarde en leur aménageant des havres de paix, rhododendrons, palmiers... Pas une goutte de sève dont le plus grand est situé dans les Monts d’Arrée, sur bretonne et pourtant cette flore fait la réputation des le cours supérieur de l’Elez. jardins bretons au point d’en être emblématiques. Alors, que ce soit au cours de promenades en terres sauvages Insectes ou dans les parcs et jardins du Finistère, l’enchantement sera au bout du chemin ! wwL’abeille noire bretonne. Au large des côtes finisté- riennes, l’île d’Ouessant est depuis les années 80 le sanc- Fleurs et plantes rares tuaire d’irréductibles abeilles résistant à l’hécatombe qui touche les hyménoptères ! Pour échapper au fléau nommé wwLes rarissimes. On ne dira jamais assez qu’il est « le vampire de l’abeille », des apiculteurs, désireux de formellement interdit de cueillir les fleurs et plantes mettre hors d’atteinte l’Apis mellifera mellifera (l’écotype protégées qui se cachent dans les réserves naturelles local), installèrent à l’époque la petite abeille sur le seul ou s’abritent derrière leurs piquants. Nature 23 wwLe narcisse des Glénan. Encore plus rarissime mer d’Iroise. Il s’étend sur près de 3550 km2 de l’île de que les plus rares puisqu’il ne se trouve que sur l’île Sein à celle d’Ouessant. Cette partie de l’océan atlantique Saint-Nicolas, dans l’archipel des Glénan. Découvert est réputée pour sa navigation dangereuse et pour son en 1803, il fut tellement cueilli qu’il failli disparaître à exceptionnelle biodiversité. L’un des objectifs du parc est tout jamais. Aujourd’hui, grâce au Conseil Général et à donc de sensibiliser les publics et les habitants de cet Bretagne Vivante, on en dénombre près de 150 000 pieds espace à mieux connaître et préserver cet environnement. et on vient l’admirer lors de sorties naturalistes orga- Riche d’un patrimoine culturel et naturel remarquable, nisées dans la réserve au moment de sa floraison le parc fonctionne en complémentarité avec le Parc printanière. naturel régional d’Armorique, des gestionnaires d’espaces wwLe panicaut marin. Plus communément connu sous naturels et des partenaires d’instances universitaires le nom de chardon bleu, celui-ci offre au regard ses belles et scientifiques. Englobant 34 communes en plus des feuilles bleutées et pointues formant une étoile à la base communes insulaires soit près de 71 000 habitants, elle de sa fleur violette. Cette fleur est d’ailleurs le symbole intègre aussi des colonies d’oiseaux de mer rares, des DÉCOUVERTE du Conservatoire de l’Espace Littoral. mammifères marins menacés et plus de 120 espèces de poissons. Le parc affiche aussi une volonté de promouvoir wwLa silène maritime. Pourvue de fleurs très blanches et sauvegarder ce patrimoine marin en concertation dont les pétales surmontent un calice renflé, veiné de avec les professionnels d’activités liées à la mer tels la rouge violacé, sa période de floraison se situe du mois pêche et le nautisme. d’avril au mois d’août. Elle s’accroche dans la moindre interstice, d’où son surnom de perce-pierre. ◗◗Autre adresse : Antenne Sud à Douarnenez sur l’île Tristan wwNombril de Vénus. Les rochers, mais aussi les murets de pierres sèches, accueillent cette petite plante grasse „„PARC NATUREL RÉGIONAL D’ARMORIQUE – très commune en Bretagne et dont le nom évocateur PARK AN ARVORIG vient de sa feuille ronde déprimée en son centre et au Maison du Parc toucher soyeux. Et pour les amateurs, sachez que les 15, place aux Foires feuilles sont comestibles ! LE FAOU wwL’armerie maritime. Celle-ci déploie ses fleurettes & 02 98 81 90 08 rose tendre aux mois de mai et juin, en touffes serrées, www.pnr-armorique.fr formant ainsi de larges coussins roses, blancs et verts [email protected] sur les falaises et les pelouses littorales. Ouvert toute l’année. Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h. wwBruyère et ajonc. Sur les landes, on retrouve les deux Depuis sa création en 1969, le siège administratif du fleurs emblématiques de la Bretagne que sont la bruyère parc a été établi au Faou. Les locaux, ouverts au public, et l’ajonc. Celles-ci déploient avec un art consommé des permettent d’obtenir une mine de renseignements. nuances allant du fuchsia au violacé pour la première et On y trouve les informations essentielles concernant de jaune d’or éclatant pour la seconde. les réalisations et les projets du parc ainsi que sur les 20 équipements adhérents – le réseau des musées et Parcs et réserves naturelles des maisons à thèmes et sur les sentiers de randonnée qui sillonnent le territoire. „„PARC NATUREL MARIN D’IROISE Le parc regroupe 44 communes soit environ Pointe des Renards 61 000 habitants. Étendu sur plus de 125 000 hectares, LE CONQUET il englobe des espaces variés avec des paysages excep- & 02 98 44 17 00 tionnels. Il comprend ainsi les Monts d’Arrée, les îles de www.parc-marin-iroise.fr la mer d’Iroise (Molène, Ouessant, Sein), la presqu’île de Servant désormais d’exemple pour les prochains parcs Crozon et la vallée de l’Aulne maritime. C’est un territoire en cours de réalisation, le parc naturel marin d’Iroise est riche du point de vue de son patrimoine naturel et le tout premier à avoir été créé en France en 2007. Son culturel que l’on peut découvrir au gré des rencontres objet d’étude et d’intervention est le milieu marin de la ou au détour des chemins.

Venec Il s’agit d’une tourbière située sur la commune de Brennilis. Cette réserve fait partie du Yeun Elez, qui constitue, sur une superficie de 1 500 hectares, un ensemble de tourbières et de marais très vaste, au sein des monts d’Arrée. Au milieu d’un paysage de landes et de prairies humides, la réserve naturelle comporte une tourbière bombée dite ombrogène (il n’y en a que trois intactes en Bretagne), et un bas- marais acide. L’épaisseur au niveau culminant de la tourbière atteint cinq mètres, soit plus de 5 000 ans de formation de tourbe ! Une faune spécifique est présente dans la réserve : linaigrettes, sphaignes, loutres et castors d’Europe, busards des marais, faucons hobereaux, hiboux des marais, ainsi que de nombreux insectes. HISTOIRE

appelés les Osismes, occupèrent l’essentiel du territoire Préhistoire de ce Finistère en devenir. Et c’est Vorgium (aujourd’hui Vous avez peut-être entendu dire que le Finistère était à Carhaix), qui devint capitale du pays des Osismes. l’aube de l’humanité, mais ne vous y fiez pas, il n’existait pas encore aux environs de moins 10 000 ans avant notre ère... En tout cas en tant que tel. Les origines du Finistère Antiquité ne sont donc pas à prendre au pied de la lettre. Mais cette Carhaix, que l’on nommait donc Vorgium, était une grosse terre occidentale, elle, respirait bel et bien. Et le Finistérien citée de 150 hectares certainement aussi peuplée que de aussi ! Un Finistérien qui, dans l’anse de Bertheaume, nos jours. Sa situation, qui la plaçait en effet au centre entre Brest et le Conquet, passait une partie de son temps d’un réseau routier reliant Morlaix, Landerneau, Quimper à tailler des silex. Mais sans aucun doute pratiquait-il ou encore Rennes, la rendait attractive. L’architecture de également d’autres activités nécessaires à la survie de la ville, dont il ne reste aujourd’hui que peu de chose, l’espèce : la chasse, la cueillette, voire la pêche. Peut-être aurait été essentiellement romaine. De nos jours, on peut lassé de ces activités bucoliques, notre Finistérien se prit d’ailleurs encore admirer les vestiges du grand aqueduc un jour à voir les choses en grand et se mit alors à lever qui alimentait la ville en eau. des pierres, comme celles de Kerloas à Plouarzel ou de Toutefois, l’essentiel de la population du Finistère celto- l’île de Gaignoc près de Landéda. Bien des siècles plus romain vivait en dehors des villes, dans des habitations tard, des savants celtisants, mais néanmoins parisiens, assez rudimentaires, faites de bois et de chaume, avec les nommèrent men-hir ou dol-men pour la postérité. souvent une mare à proximité qui faisait office de point Vers la même époque, d’autres bâtisseurs d’éternité se d’eau. Si le Centre Finistère (à l’exclusion de Carhaix) lancèrent, à Plouezoch et à Barnenez, dans la construction paraissait alors délaissé, les bords de l’Odet, le Cap Sizun, d’extraordinaires tumulus . C’était sans doute quelque le Léon et le Pays Bigouden semblent, quant à eux, chose comme 4 500 ans avant notre ère ! Et c’est à avoir été des territoires à forte concentration humaine. peu près à 1 500 ans de là que l’on situe l’apparition d’un homme nouveau dans les steppes d’Asie centrale. Un cavalier nomade vivant en tribues, elles-mêmes Moyen-âge élevant des bovins, des ovins et, bien entendu, des wwL’Armorique bretonne. Les Bretons insulaires chevaux. Ces tribus connaissent l’or, l’argent et le bronze. (venant de l’actuelle Grande-Bretagne) commencèrent à C’est vraisemblablement à partir du deuxième millénaire s’installer en Armorique (Bretagne continentale) à partir avant notre ère que ces Indo-européens (ces Celtes du IIIe siècle. Vinrent-ils dans des auges de pierre comme puisque c’est bien d’eux dont il s’agit) vinrent par vagues le veut la légende ? Sans doute pas. Mais il y a tout de successives se répandre dans toute l’Europe. Europe qui même du vrai dans cette histoire : les Bretons venus tout autant que le Finistère ignore tout de son nom d’Outre-Manche traversèrent en effet la mer dans de frêles actuel ! Histoire complexe, c’est vers moins 800 que les barques faites de peaux tendues sur une armature de historiens estiment l’arrivée en Armorique de ces Celtes lattes et lestées d’une grosse pierre pour tenir la mer. Ils d’Europe centrale. Peu à peu, ces Celtes armoricains, arrivèrent, pour certains christianisés, sur une terre alors Benjamin ROYER Benjamin © ©

Le dolmen de la chapelle de Kérinec fait la fierté de Poullan-sur-Mer. Histoire 25 dévastée qu’ils appelèrent d’abord Letavia (profond et nos climats, affirma d’ailleurs que les habitants de ces large) puis Breizh (bigarrée). Les Bretons d’Outre-Manche terres étaient « absolument distincts des Français ». s’employèrent à évangéliser leurs cousins continentaux De nombreuses insurrections éclatèrent durant cette et menèrent d’âpres luttes contre les druidesses et les période en Bretagne, qui paya de nouveau un lourd druides. Ils s’organisèrent alors sous forme de clans et, tribut : clochers rasés en Pays Bigouden, répressions si l’on en croit les chroniqueurs Francs de l’époque, ces en Centre Finistère, etc. Les habitants ne s’associèrent Bretons étaient terribles, particulièrement redoutables, au reste de la France qu’au moment de la Révolution, à belliqueux et querelleurs... Paris, en juillet 1789. Les députés bretons du Tiers Etat, wwRoyaume et Duché de Bretagne. Des décennies enthousiastes, y participèrent en effet avec des milices de lutte perdurèrent jusqu’au Ve siècle, lorsque la de Brest, Quimper et Pont-L’Abbé. Le département du péninsule armoricaine reconnut la suzeraineté du roi Finistère naquit dans la foulée, en 1790. Mais cette franc Chlodovech, plus connu sous le nom de Clovis ! fragile association fut de courte durée : l’abolition des Cette suzeraineté était purement théorique, les royaumes privilèges de la Bretagne, la Terreur et les questions DÉCOUVERTE bretons conservant leurs souverains et surtout une totale religieuses réactivèrent la fracture. indépendance. En 558, peu après la mort de Clovis, les guerres reprirent de plus belle entre Francs et Bretons. Et De la Révolution au XXIe siècle deux siècles plus tard, l’empire de Charlemagne s’arrêtait Grâce aux progrès de l’instruction publique, la Bretagne toujours aux marches de la Bretagne. C’est Louis le perdit un peu de sa spécificité. Mais cette terre étant une Débonnaire, l’un des fils de l’empereur à la barbe fleurie, vieille rebelle, des résistances culturelles apparurent, qui apporta la paix en nommant un prince breton, dans la foulée de Chateaubriand, du romantisme et du Nevenoe (Nominoë, en français), à la tête de la Bretagne. mouvement des nationalités. En 1807, le grammairien Mais à la mort de Louis le Débonnaire, Nevenoe souleva Le Gonidec publia sa Grammaire Celto-Bretonne, dans la Bretagne. En 845, il remporta la bataille décisive de laquelle il rénovait l’orthographe de la langue et, en Ballon contre Charles le Chauve et la Bretagne devint 1837, sortit son Dictionnaire Français-Breton. La même indépendante. année, un instituteur de Saint-Renan fut condamné à une Après une longue période d’accalmie, les grandes familles forte amende pour avoir enseigné le breton à ses élèves. commencèrent à s’affronter pour le contrôle du terri- En 1839, le Barzaz Breiz, recueil de chants populaires toire breton. Les invasions normandes s’enchaînèrent bretons écrits par Théodore Hersart de La Villemarqué, alors, dévastatrices, profitant de la situation. C’est à fit sensation au-delà des frontières françaises : George l’issu de ces conflits que le royaume devint un duché, e e Sand résuma d’ailleurs l’un d’eux, Le Tribut de Nominoë, au X siècle. Au milieu du XII siècle, le titre ducal fut en ces termes : « C’est un poème de 140 vers, plus grand revendiqué par deux candidats et le duché devint un que l’Iliade, plus beau, plus parfait qu’aucun chef-d’œuvre véritable enjeu géostratégique pour les deux grandes puissances qu’étaient la France et l’Angleterre. C’est ainsi sorti de l’esprit humain (...). En vérité, aucun de ceux qui que Jean de Montfort, soutenu par les Anglais, affronta tiennent une plume ne devrait rencontrer un Breton Charles de Blois, favori du Roi de France, pendant ce que sans lui ôter son chapeau ». Si la Bretagne sortit de son l’on appelle la guerre de Succession, qui débuta en 1341. isolement géographique, avec l’ouverture de la ligne de Quimperlé, Quimper et Carhaix furent alors le théâtre chemin de fer Paris-Brest, inaugurée en 1865, elle n’en de terribles affrontements entre les deux partis. C’est demeura pas moins « à part ». finalement Jean de Montfort qui devint duc de Bretagne, Lorsque l’empire de Napoléon III s’acheva à la bataille de sous le nom de Jean IV. Les morts se comptèrent par Sedan, en 1870, lors de la guerre franco-prussienne, le milliers et les destructions furent phénoménales. Quant nouveau gouvernement décida de continuer la guerre et à l’économie, elle en sortit exsangue. de lever de nouvelles armées. Le Finistérien de Keratry fut nommé au commandement de l’Armée de Bretagne et fit construire le camp de Conlie, où les soldats furent installés. De la Renaissance à la Révolution Ils vécurent dans des conditions effroyables, durent faire Au XVe siècle, la Bretagne, marquée par les affronte- face aux maladies et aux pénuries. Ce sont des soldats ments, se reconstruisit : l’administration se mit en place affaiblis et sans armes ou presque qui se battirent pour sur le territoire et les échanges maritimes se dévelop- Gambetta, alors ministre de la guerre. De Keratry finira pèrent. L’indépendance de la Bretagne s’acheva à la par démissionner, persuadé comme beaucoup qu’ils furent fin du XVe siècle, avec le mariage d’Anne de Bretagne sacrifiés car Bretons. Des années plus tard, en août 1914, et de Charles VIII, qui amorça le rapprochement entre les Finistériens, résignés, ne partirent pas la fleur au fusil le Royaume de France et le Duché de Bretagne. C’est vers les frontières de l’est de la France. Trente mille n’en en 1532 que l’union entre les deux fut réellement revinrent pas et les invalides se comptèrent pas milliers. proclamée. La Bretagne garda toutefois une grande D’aucuns furent particulièrement cyniques, comme ce autonomie, renforcée par la méfiance qu’elle inspirait. général Nivelle de triste mémoire qui, après une énième Epidémies, disettes et révoltes prirent en effet, sur cette offensive malheureuse, n’hésita pas à clamer dans toutes terre étrange, avec ses coutumes tout aussi particu- les tranchées « Bon sang, ce que j’ai pu en consommer des lières, une teinte unique presque effrayante pour qui Bretons aujourd’hui. » Tout commentaire paraît inutile ! s’y intéressait. Certains virent en ces Bretons des êtres La période de l’entre-deux guerres apporta à la Bretagne rudes et grossiers, parlant un langage insolite et énig- l’électricité, qui se généralisa dans les villes, et la voiture matique. Madame de Sévigné, qui s’égara un temps sous automobile, qui occupa le macadam des mêmes citées. 26 Histoire

Douarnenez élut Sébastien Velly maire en 1921 et devint, de galerne, autrement dit un vent d’ouest nord-ouest. de fait, l’une des premières municipalités communistes de Mais ici, brise, bise, bourrasque et tempête n’y sont pas l’hexagone. Le Finistère tourna toutefois le dos au Front pour grand-chose car c’est en fait de littérature dont il Populaire en 1936. Pendant la guerre 1939-1945, certains s’agit et Gwalarn est, à son origine, une revue littéraire Bretons collaborèrent tandis que d’autres résistèrent en langue bretonne, lancée en 1925 par Roparz Hemon. et, lors de la libération, la Bretagne s’entredéchira. Dans l’esprit de son fondateur et des jeunes écrivains Brest, fortement endommagée par les bombardements qui y collaborent, cette revue, qui souhaite développer anglo-américains, fut une deuxième fois transformée une langue littéraire, devient ensuite un mouvement grâce au talent et au savoir-faire de l’urbaniste Jean- littéraire regroupant la quasi-totalité des auteurs de Baptiste Mathon. Après la guerre, la langue et la culture langue bretonne. En ce troisième millénaire, si Gwalarn bretonnes connurent un renouveau : bagadoù, fest-noz, n’existe plus, la revue Al Liamm maintient cette ambition reconnaissance internationale de la musique bretonne près des intellectuels bretonnants. et, en 1977, ouverture de l’école Diwan (le germe, en breton), première école maternelle en langue bretonne, Peinture à Lampaul-Ploudalmézeau. Tous ces événements insuf- w flèrent une énergie nouvelle à une culture millénaire. wL’Ecole de Pont-Aven. La Bretagne a une chance inouïe car elle est biculturelle, romane et celtique ! Peut-être est-ce pour cette raison que depuis deux siècles, Patrimoine culturel elle attire et accueille tant d’artistes ! D’aucuns ont pu vanter sa lumière, d’autres ses paysages ondoyants ou la Littérature douceur de son climat... En vérité, cela doit être un peu de tout cela. C’est ainsi que, forte de ces avantages, une wwGwalarn. Gwalarn, qui signifie nord-ouest en breton, petite ville de la côte sud du Finistère devint, à la fin du naît à peu près à la même époque que le mouvement Seiz XIXe siècle, le pôle incontournable d’un nouveau courant Breur. En français, ce même mot a donné galerne : un vent de peinture. Il s’agit de Pont-Aven qui, avec l’arrivée de

Croyances, mythes et légendes La Bretagne est le pays où l’imaginaire et le réel se confondent sans cesse, dans un décor farouche où le soleil joue constamment avec la brume. Et l’imagination fertile des Bretons a fait de cette presqu’île occidentale une véritable terre de légendes. Légendes venues de la nuit des temps, légendes parfois périlleuses que peuplent des personnages inquiétants. Légende de la mer, où des cités sont englouties par les flots. Légendes de la terre, où l’Ankou, avec sa faux et son angoissant équipage, hante les tourbières de la montagne d’Arrée. Légendes encore où des paysans madrés se jouent d’un diable, décidément pas très futé ! De beaux contes, des légendes pathétiques, des traditions des plus curieuses... Des histoires pour mieux connaître un peuple et un singulier pays. Vive la Bretagne ! Qui regorge également de chansons populaires répétées et enrichies par les multiples générations durant des siècles, où la tradition populaire bretonne se présente sous l’aspect d’une vaste épopée constamment remise en question, constamment améliorée et actualisée au goût du jour. Quant aux vies des saints bretons, telles que les relatent les conteurs populaires, elles sont imprégnées d’une atmosphère où le merveilleux côtoie le fantastique et où l’imagination des Bretons a joué son rôle, recréant à la perfection toutes les sagas des anciens temps. On citera l’irremplaçable Barzaz Breiz, recueil de ballades épiques et lyriques en langue bretonne, collectées principalement en Cornouaille dans la première partie du XIXe siècle. wwLes légendes de la mort. L’Ankou, c’est la Mort. Une mort qui, dans le légendaire breton, est personnifiée par un squelette coiffé d’un grand chapeau à guildes, d’une ample cape noire et tenant à la main une faux montée à l’envers. L’Ankou fait sa tournée dans un chariot qui grince (le karrig an Ankou) et que l’on entend le soir à la tombée de la nuit ou lorsque la brume envahit les campagnes. La rencontre avec l’Ankou est signe d’une mort prochaine. Divers présages, que certains doués de voyance sauraient déchiffrer, annoncent également la mort. Professeur de lettres, Anatole Le Braz publiait en 1893 « La légende de la mort », recueil de récits et de témoignages reposant sur ses propres enquêtes, collectés en Cornouaille et en Trégor. Ces contes, livrés presque à l’état brut, dévoilent des pans entiers de l’âme bretonne et donnent un tableau assez exhaustif des rapports des Bretons avec la mort. Mais comme le disait un druide à un auteur latin, la Mort pour les Bretons n’est qu’ « un milieu dans une longue vie ». wwYs, la cité engloutie. Entre la pointe du Van et la pointe du Raz, dans la baie des Trépassés, repose au fond de la mer l’Atlantide finistérienne : Ys. Magnifique cité que fit construire Dahut, la fille du roi de Cornouaille, Gradlon, elle aurait été submergée durant une nuit de tempête avec tous ses habitants. Une tempête envoyée par Dieu afin de punir les mœurs dissolues de la ville et de sa luxurieuse princesse. Les versions de cette légende varient avec les siècles, tout comme le personnage de Dahut. Histoire 27

Le druidisme En entendant ou en prononçant le mot druide, il y a de grandes chances pour que certains pensent à Panoramix, le druide de la célèbre BD d’Astérix et Obélix ! Un druide, c’est bien sûr ce que Pline l’Ancien nous a rapporté, un « prêtre gaulois vêtu d’une robe blanche qui monte à l’arbre, coupe avec une faucille d’or le gui qui est récolté dans un linge blanc ». Redondance quasi proverbiale de l’histoire des Celtes, certes. Mais que sont devenus ces druides ? Ont-ils été un jour emportés par la vague d’un christianisme triomphant ? Ou bien ont-ils sombré dans les enchevêtrements de l’histoire et plus particulièrement ceux de cet inextricable Moyen Âge ? Ce ne sont que des hypothèses. Cependant, nous pouvons être certains que druides et druidisme furent pendant de longs siècles éclipsés de notre civilisation. Jusqu’à ce jour de septembre 1717 où, à Londres, fut créée La Fraternité Universelle des Druides. En Bretagne, c’est en DÉCOUVERTE 1899 que naquit la Gorsedd de Bretagne, Fraternité des druides, bardes et ovates de Bretagne, désormais la plus ancienne association druidique du continent européen. Aujourd’hui, sous l’autorité d’un grand druide, les initiés de ce mouvement entendent maintenir des idéaux de fraternité, de nationalité et de spiritualité celtique.

Paul Gauguin en 1886, va connaître au fil des ans une avant de se fixer à l’ouest d’une diagonale Saint-Brieuc/ notoriété universelle. Celui-ci, précocement usé par une Vannes. Mais dès le début du XXe siècle, c’est aussi à vie parisienne soutenue, se laisse convaincre par son l’intérieur de ce « sanctuaire » que la pratique du breton marchand de couleurs, le père Tanguy, d’aller se mettre a décru. Les Bretons imputèrent la responsabilité de cette au vert en Bretagne. Gauguin, qui est à la recherche situation à l’Etat français, hanté par l’unité linguistique de d’une inspiration nouvelle, se décide alors pour cette l’Hexagone. Depuis quelques années, on note toutefois petite ville. A tout bien regarder, il n’a guère le choix : un renouveau dans la pratique du brezhoneg, qui attire sa bourse est plate et son ami Jobbé-Duval, qui est de la de plus en plus de jeunes. région, lui a indiqué deux ou trois adresses bon marché : wwDu breton à l’école. La première école Diwan la pension Gloanec, dans laquelle il s’établit, et l’hôtel de (première école dans laquelle l’enseignement est dispensé Julia Guillou, une autre bonne maison pour les artistes en langue bretonne) a été créée en 1977 à Lampaul- impécunieux. L’installation de Gauguin sur les bords de Ploudalmézeau. Il s’agissait d’une école maternelle qui l’Aven, où il rencontre Charles Filiger, Émile Bernard et accueillait alors cinq élèves et leur instituteur. L’ouverture Paul Sérusier, est l’acte fondateur de ce que l’on appellera de cette classe marque une étape importante dans plus tard l’Ecole de Pont-Aven... la reconnaissance de la dernière langue celtique du continent. Trente cinq ans plus tard, après de nombreuses Traditions et modes de vie années de lutte acharnée sur le terrain, l’école associa- tive, dont une partie des enseignants est maintenant rémunérée par l’Etat, peut s’enorgueillir de comptabiliser Langue en 2016 pas moins de 4 242 élèves (contre 3 209 en wwLa dernière langue celtique du continent. Il y 2009), de la maternelle à la terminale. Les enfants sont a vingt-cinq siècles de cela, les deux tiers de l’Europe de plus en plus nombreux à y être scolarisés. Mais l’école parlaient des langues celtiques (un groupe de langues qui Diwan a également suscité la création de deux filières appartient à la famille indo-européenne), des falaises de bilingues, l’une publique, l’autre privée catholique, qui Moher aux Monts Métallifères et des Glens d’Ecosse aux œuvrent essentiellement sur les trois départements brit- Balkans. Depuis, ces langues n’ont cessé de reculer pour tophones mais aussi en zone gallèse et dans les grandes finir par se réfugier sur les promontoires occidentaux de métropoles de Rennes et Nantes. Chiffre minime certes l’Europe. La Bretagne est désormais la dernière région par rapport à la population scolaire de Bretagne et par d’Europe continentale à parler une langue celtique ! Plus rapport à ce qui se pratique chez la plupart de nos voisins précisément, le breton appartient au rameau dit « britto- (Espagne, Royaume-Uni ou Belgique pour ne citer que nique », qui comprend aussi le gallois et le cornique, qui trois exemples) mais qui révèle un engouement accru connaît une timide renaissance après s’être éteint à la fin d’une population qui reconnaît vouloir une transmission du XVIIIe siècle. La langue bretonne est donc du celtique de la langue. Parallèlement, de nombreux efforts pour « insulaire », dans la mesure où elle serait importée par permettre à la langue une lisibilité en dehors de l’école les populations descendues des îles britanniques, lors des ont porté leurs fruits. On notera la création de l’Ofis grands mouvements de populations qui eurent lieu sur ar Brezhoneg/Office de la langue bretonne en 1999, fond de désintégration de l’empire romain, principale- pour répondre aux multiples demandes de bretonniser ment du IVe au VIIe siècle. Parlée au haut Moyen Age sur textes et signalétique. Il a été remplacé par l’Ofis Publik l’ensemble ou presque de la péninsule, elle n’a cessé de ar Brezhoneg/Office public de la langue bretonne en reculer géographiquement depuis le XIIe siècle, cédant 2010, qui perpétue son rôle d’observatoire de la langue du terrain, dans la partie orientale du pays (la Bretagne bretonne et de conseil aux collectivités en matière de gallèse ou « Haute Bretagne »), au français et au gallo, signalisation bilingue. 28 Histoire

Quelques expressions bretonnes wwBrav eo – Il fait beau wwPegement eo ? – Combien ça coûte ? wwYen eo – Il fait froid wwTrugarez – Merci. wwPebezh amzer fall – Quel mauvais temps ! wwKenavo – Au revoir wwPet eur eo – Quelle heure est-il ? wwN’eo ket pell – Ce n’est pas loin wwTeir eur eo – Il est trois heures wwPell eman – C’est loin wwMat an traoù ? – Ça va bien ? wwDiwall – Attention wwNaon’ meus – J’ai faim wwTi-Krampouezh – Crêperie wwSec’hed m’eus – J’ai soif wwFest-noz – Soirée dansante wwYec’hed mat – A ta santé wwGwen – Blanc wwMar plij – S’il vous plaît wwDu – Noir

wwVers une reconquête. Et si les médias publics, dont Titeuf se déclinent en brezhoneg ! Quant à la signalétique France 3, qui a pourtant une vocation régionale, les deux routière, après des années de barbouillage nocturne des radios du réseau France Bleu, qui traînent la patte pour panneaux bilingues, sur un modèle de militantisme inspiré répondre aux demandes de la population, et TV Breizh, qui de celui des cousins gallois, elle s’est, elle aussi, convertie n’est plus qu’une chaîne qui de Breizh n’a que le nom, ne avec bonheur au bilinguisme. jouent pas le jeu du breton, c’est peut-être bien du côté du web qu’il faut regarder : l’association Dizale, créée en 1998, Artisanat est spécialisée dans le doublage audiovisuel en breton et diffuse ses réalisations sur internet notamment ; la chaîne wwLa faïence de Quimper. La faïence est désormais 100 % bretonne Brezhoweb propose un grand nombre aussi emblématique de Quimper que la cathédrale de programmes, tant pour enfants que pour adultes, Saint-Corentin, les ponts de l’Odet ou la crêpe dentelle ! en breton, etc. L’édition en langue bretonne tente tant A l’époque gallo-romaine, peut-être même celtique, un bien que mal d’occuper le terrain avec les romans des village de potier métamorphosait l’argile de l’anse de Toulven en objets d’usage quotidien, du côté de Locmaria. éditions Al Liamm, ainsi que les magazines et livres pour la e jeunesse publiés par Keit Vimp Beo et Bremañ. La langue Mais c’est vers la fin du XVII siècle que la faïence fit son de Roparz Hémon, qui lança en 1925 la revue littéraire apparition dans la capitale de la Cornouaille, lorsqu’un Gwalarn, a même fait son apparition dans quotidiens certain Jean-Baptiste Bousquet, en 1690, s’installa à comme Ouest-France ou le Télégramme. Enfin, cerise Locmaria pour y apporter un savoir-faire appris dans sur le kouign amann, Tintin, Yakari, Astérix et maintenant les deux importants centres provençaux de Moustiers et Marseille. Marseille, Nevers, puis Rouen. Trois influences déterminantes aux débuts de la grande aventure faïencière. Dès la seconde moitié du siècle suivant se répandent dans l’univers de la faïence quimpéroise les Fortuné PELLICANO © fameux poncifs « bretons » qui feront sa renommée © internationale. Le petit « Breton » en costume glazik et bragoù braz et sa compagne portant fièrement la coiffe de Quimper deviennent des motifs récurrents qui permettent d’identifier désormais la faïence quimpéroise. Sous la direction artistique du morlaisien Alfred Beau, le gendre de l’écrivain folkloriste Emile Souvestre, à une époque où la Bretagne apparaît aux ethnologues comme une contrée aussi exotique que la pampa argentine, les décors inspirés des gravures d’Oliver Perrin connaissent un succès qui ne se démentira pas. Dès 1864, les jeunes établissements Henriot, surfant sur cette vague « identi- taire », créent des motifs inspirés des travaux du peintre Lalaisse, qui a publié quelques années auparavant de riches études dédiées aux costumes bretons, avant d’embaucher des artistes d’envergure comme le peintre Mathurin Méheut, le sculpteur Armel Beaufils, les artistes Robert Micheau-Vernez, Jim Sévellec ou René-Yves Creston, l’un des membres éminents de l’école des Seiz Breur. La période de l’entre-deux guerres, avec ses Assiettes en faïence de Quimper Histoire 29

Armor-Lux ou le succès du tricot rayé… C’est dans le décret du 27 mars 1858 que se situe l’acte de naissance de la marinière. C’est à cette date que le tricot rayé bleu et blanc fit son entrée officielle dans la liste des tenues de matelots de la marine, les marins ayant pour coutume de dire que la rayure permettait de mieux repérer l’homme tombé à la mer. L’entreprise Armor-Lux en a fait un incontournable de la mode et lui a consacré, lors de ses 70 ans d’existence en 2008, un livre retraçant son histoire, « Eloge de la marinière », aux éditions Palantines. La marinière rayée 100 % coton d’Armor-Lux reste ainsi tendance année après année, dans des coloris allant du pudique bleu marine au jaune, vert ou rose fluo... Un classique indémodable et régulièrement réactualisé !

… et du pull marin DÉCOUVERTE C’est en Bretagne que le chandail marin trouverait ses origines. A la fin des années 50, s’appuyant sur l’engouement de la France pour la Bretagne et la mer, Armor-Lux lança sa ligne marinière avec son pull marin. C’est le grand succès jusqu’à la fin des années 70. Il s’en vend alors plus de 200 000 chaque année, notamment au Japon, aux États-Unis et au Canada. A la même période, ce vêtement sera adopté par les officiers de surface avant de devenir la tenue de travail des marins. désirs récurrents d’associer étroitement la tradition la du célébrissime bol à oreilles et prénom qui s’est offert plus enracinée à la modernité la plus échevelée, tout une cure de jouvence en gris très chic ! Si l’on a cru cette en insistant sur les cousinages celtiques, est l’une des belle entreprise du patrimoine breton une nouvelle fois plus exaltantes et créatrices de la faïence quimpéroise. menacée en 2011, c’était sans compter sur son rachat C’est celle où Paul Fouillen, ancien chef d’atelier chez HB par Jean-Pierre Le Goff, qui a de beaux projets. Tout n’est (Hubaudière-Bousquet), s’installe à son compte, place du pas finit pour l’entreprise de faïence... Stivell, pour créer des pièces inspirées des enluminures wwLes bijoux. La plupart des bijouteries de Bretagne irlandaises et des broderies bretonnes. proposent un choix plus ou moins important de bijoux L’après-guerre porte un rude coup à l’univers de la faïence bretons. Généralement en argent massif, parfois en quimpéroise, frappée de plein fouet par la concurrence or, massif également. Les thèmes bretons et celtiques des produits bon marché. Plusieurs entreprises doivent côtoient des inspirations plus abstraites. On ne peut, déposer le bilan au cours des « trente glorieuses », en vérité, parler de tradition séculaire de la joaillerie en qui semblent inaugurer le purgatoire de l’artisanat. Bretagne. Le phénomène en tant que style est bien plus En 1968, HB rachète Henriot, au bord de la faillite. Le récent. Sans doute est-il d’ailleurs né avec le créateur répit sera d’assez courte durée car, en 1983, elle n’évite René-Yves Creston et les productions de la maison Kelt. malheureusement pas le dépôt de bilan. Le repreneur, C’était avant la dernière guerre et grandement inspiré Paul Janssens, un riche américain d’origine néerlandaise du mouvement Seiz Breur. De nos jours, la création qui commercialise déjà le « Quimper » aux Etats-Unis joaillière bretonne porte la marque de Pierre Toulhoat, depuis des années, entend restaurer une image de créateur quimpérois. qualité de la faïence entièrement peinte à la main par des ouvriers qui tiennent plus de l’artisan et de l’artiste que du simple exécutant. Décidant de vendre ses pièces dans Musique – Danses un circuit de magasins spécialisés « haut de gamme », il Si la Bretagne est un pays de musiques et de danses, le permet à l’entreprise tricentenaire de redresser la barre Finistère le serait un peu plus que les autres départements et de passer d’une cinquantaine de salariés en 1984 à bretons. Mais pour être tout à fait honnête, il faut recon- 130 dix ans plus tard. En septembre 2003, l’entreprise naître que c’est plus particulièrement le Kreiz Breizh qui est rachetée par le Breton Pierre Chiron, qui la ramène est ce pays de danses et de musiques. C’est dans le Poher ainsi dans le giron régional. Mais les temps changent que se situe effectivement le berceau de la danse chantée, et, depuis quelques années, le marché étasunien, sans le kan an diskan (chant et contre-chant, en breton). Et si parler de la faiblesse du dollar, s’est trouvé d’autres Carhaix est devenu le lieu incontournable d’un festival centres d’intérêt. Dans l’hexagone, les goûts évoluent tout tout aussi incontournable, ce n’est pas vraiment par comme les porte-monnaie. Les services de table décorés hasard. Car le Kreiz Breizh est à la conjonction des Côtes à la main par les peintres des bords de l’Odet ne trouvent d’Armor, du Morbihan et du Finistère bien entendu. plus guère de place dans les corbeilles de mariages. Les bombardes et binious ne sont toutefois pas plus Aujourd’hui, avec un effectif de 51 personnes, l’entreprise autochtones que la harpe. Les Bretons se sont en effet délaisse peu à peu ce qui, hier, avec le statuaire, fit sa appropriés ces instruments empruntés à des contrées renommée : les arts de la table. Fini les assiettes glazik à lointaines : vraisemblablement à la Mésopotamie pour dominante bleu et crème, fini aussi les grandes soupières la harpe, au bassin méditerranéen pour le biniou et familiales signées et peintes à la main. Place à une toute au Moyen Orient pour la bombarde. Et c’est le couple nouvelle gamme d’objets : place aux bijoux en faïence, bombarde-biniou (biniaouer-talabarder, en breton) qui place aux cœurs et aux petits bateaux, place encore devint emblématique de la musique bretonne et même, aux lampes élégamment décorées. Et retour en force dans une certaine mesure, de la Bretagne ! 30 Histoire

Un troisième instrument s’ajouta à ce duo vedette : le Mais de nouveaux concurrents comme le saxophone, avec tambour. C’est avec ce dernier que fut formé « l’Orchestre l’arrivée du jazz, vinrent, durant l’entre-deux guerres, lui National Breton », nommé ainsi par Alexandre Bouët dans porter un coup très rude. Nombre de sonneurs traditionnels sa Galerie Bretonne, puis adoubé par Roland Becker. Des rangèrent alors bombardes et binious. instruments « nouveaux » firent au fil du temps leur wwLes bagadoù. Paradoxalement, c’est de la ville que apparition dans toute la Bretagne, dont l’accordéon, vint le renouveau. Et plus précisément du milieu des surnommée boest an diaoul (la boîte du diable), et la Bretons de Paris. En 1932, Hervé Le Menn, Dorig Le Voyer clarinette, dite treujenn gaol (tronc de choux). Malgré et Robert Audic créèrent, dans l’exil, le Kenvreuriezh ar l’intrusion intempestive de ces instruments, auxquels on Viniaouerien (la Confrérie des joueurs de biniou), qui peut rajouter le violon et la veuze, le couple biniaouer-tala- posa les premières bases de cette renaissance. Mais c’est barder se maintint jusqu’à la Première Guerre mondiale. la création par Polig Montjarret, Robert Marie et Dorig Le

Coiffes et costumes Les costumes identifient les Bretons aussi sûrement que la musique et la langue. Ces fameux costumes bretons remontent au XVIe siècle. Quel pays d’Europe peut s’enorgueillir d’une telle diversité de coupes, de couleurs, d’étoffes, d’une telle abondance de décors et de motifs ? Quant aux coiffes, elles semblent immortaliser les Bretonnes comme s’il s’agissait d’images pieuses, fixées pour l’éternité sur des milliers de boîtes de galettes. Au risque de décevoir, la coiffe a pourtant aujourd’hui quasiment disparue. Portée encore largement dans une partie importante de la Bretagne dans les années 1970, elle se réduit de nos jours à quelques isolats finistériens, comme la presqu’île de Plougastel et le Pays Bigouden, où quelques mam-goz (grands-mères) font de la résistance. Depuis des années, c’est en effet dans les archives que doivent puiser les costumières des cercles celtiques pour récréer des costumes tel que l’on peut les voir au Musée Départemental Breton de Quimper. Le pluriel est de mise car il n’y a guère ici de costume « national ». Chaque mode vestimentaire obéit à des lois rigoureuses et correspond à un territoire bien délimité, à un « clan ». wwAu féminin. A Quimper, la robe est très ajustée avec une collerette droite et une coiffe en forme de pyramide tronquée, la borledenn. A Pont-Aven, le costume, qui est aussi porté dans tout le sud-est de la Cornouaille, de Fouesnant à Quimperlé et de Pont-Aven au Faouët, est absolument somptueux. La robe est longue avec de larges manches de velours brodé, la collerette tuyautée est très ample et la coiffe est dotée d’anses de dentelles d’où jaillissent des rubans de soie claire. Sur l’île de Sein, les femmes sont toutes de noir vêtues : tablier, robe, châle, de même que leur coiffe aux larges rubans qui pendent dans le dos. Dans le sud des Monts d’Arrée et dans la région de Châteaulin, la coiffe se réduit à un fin lacet en forme de huit, alors que dans la presqu’île de Plougastel, microcosme où l’esprit de clan est resté vivace, les costumes suivent les saisons et les circonstances : robe noire, tablier rayé et fichu à pois blancs pour les jeunes filles mais bleu quadrillé de blanc pour les femmes mariées, voilà pour la semaine ; pour les jours de fêtes, c’est jupe violette, tablier en soie bleu pâle, verte ou gorge de pigeon, corsage vert à manches retroussées et corselet bleu et orange. La coiffe, qui est toute blanche, est composée de trois coiffes superposées, celle du dessous étant richement brodée. Dans le Poher, les femmes portent le corledenn, un bonnet de résille porté sur l’arrière de la tête. Les jours de fête, les jeunes filles arborent fièrement une sorte de hennin pointu. Dans le Léon, les femmes portent de longues robes aux teintes douces et d’immenses châles de soie. Robes et châles qui sont particulièrement somptueux dans le Pays Pagan, de l’Aber Wrac’h à Goulven. Quant à la coiffe, ou cornette, elle consiste en un grand hennin de dentelle. Et puis il y a aussi le pays bigouden. Le pays bigouden et sa fameuse coiffe en pain de sucre, qui demande pour sa fixation d’utiliser une technique éprouvée ! Le costume bigouden est sans doute l’un des plus étranges : jupe courte et corsage dégageant bien le cou, avec des ornementations brodées en jaune, orange et rouge, en des motifs géométriques, des cercles et des spirales évoquant des gravures que l’on peut retrouver sur d’anciens monuments mégalithiques ou sur des objets d’orfèvrerie celtiques. wwAu masculin. Les costumes d’hommes ne font pas office, et loin s’en faut, de parents pauvres en matière de variété. En principe, l’habillement comporte un gilet croisé, le jiletenn, et une veste droite non boutonnée, la chupenn. Si autrefois le bragou braz (pantalon bouffant) en tissu plissé était de mise, il fut, en grande partie, supplanté par le costume noir. Mais dans le pays Glazik, la région de Quimper, le gilet et la veste sont bleus. Sur la presqu’île de Plougastel, la chupenn est bleue pour les hommes mariés et violette pour les jeunes gens. Les gilets sont généralement brodés, particulièrement en pays bigouden, mais ils peuvent aussi être plutôt austères, comme dans le Léon (pourpoint noir, plastron empesé, turban bleu nuit à carreaux). Et les chapeaux ? Et bien contrairement à ce qu’affirme la chanson paillarde « Les Bretons », ces derniers, en dehors de quelques terroirs limités, ne portent pas des chapeaux ronds mais des feutres de formes fort diverses car, bien entendu, chaque « clan » a le sien ! Ces chapeaux sont pour la plupart ornés de rubans de velours – les guildes, d’où l’expression « chapeaux à guildes » – qui retombent dans le dos. Histoire 31

Voyer de la Bodageg ar Sonerien, en mai 1943 à Rennes, Côtes d’Armor, à Saint-Servais, où les frères Morvan, de qui fut le moteur principal de la formidable résurrection Saint-Nicodème, entamèrent une carrière prestigieuse. qui s’opéra dans les décennies suivantes. Assurément, ce En 1959, les sœurs Goadec montèrent pour la première sont les bagadoù qui ont popularisé la musique bretonne à fois sur les planches à Châteauneuf-du-Faou, où elles travers le monde. Au singulier bagad, le mot a pour racine subjuguèrent danseurs et auditoire. « Partis du Kreiz bag, qui, en breton, désigne le bateau. Littéralement, Kerné (centre Cornouaille), les festoù-noz gagnent toute bagadoù désignerait donc une batelée de musiciens. la Bretagne », titre Le Télégramme dans son édition du La parenté des bagadoù bretons avec les pipe-bands 14 mars 1961. Le fest-noz devint en effet très vite le écossais est des plus évidentes. Cependant, la cornemuse partenaire obligé de tout festival qui se respecte. Et si, écossaise ne s’implanta dans notre région qu’à partir du durant les seventies, le fest-noz eut des allures souvent début du XXe siècle, remplaçant progressivement, mais militantes, ce n’est plus le cas de nos jours. Définitivement pas totalement, le vieux biniou breton. Le premier bagad passé dans les mœurs, il draine désormais des milliers fut créé en 1949 par les cheminots de Carhaix. Le succès de garçons et de filles qui n’ont d’autre objectif que de DÉCOUVERTE fut immédiat et, après Carhaix, Quimperlé et Rostrenen se s’amuser et de se défouler au son des bombardes et des dotèrent à leur tour de bagadoù. Comme les pipe-bands, binious, de la vieille, de l’accordéon, du violon et même ils comportent un pupitre de cornemuses écossaises, un de la harpe ! Pour découvrir cette fête traditionnelle pupitre de caisses claires, écossaises, une grosse caisse bretonne, ne manquez pas Le Printemps de Châteauneuf à ainsi qu’un pupitre de bombardes bretonnes. Cette forme Pâques, La Nuit de la Gavotte à Poullaouen en septembre instrumentale est depuis considérée comme la forme ou encore Le festival Fisel à Rosporden fin août. traditionnelle du bagad, ce qui fait d’ailleurs débat : une forme instrumentale de cinquante ans peut-elle être Sports et jeux traditionnels considérée comme traditionnelle ? La forme originale du bagad a été plus ou moins modifiée selon les bagadoù : la Le Gouren, qui désigne la lutte bretonne, est certainement majorité de ceux-ci possèdent maintenant des toms, une le plus connu des sports bretons. Originaire des pays ou plusieurs lombardes ou trombardes, et certains utilisent celtiques, le Gouren fut longtemps un exercice très prisé même djembés et congas, tandis que d’autres n’hésitent des guerriers bretons. De cette époque, il a d’ailleurs gardé pas à employer synthétiseurs et guitares électriques ! l’esprit chevaleresque qu’on retrouve aujourd’hui dans le Plusieurs ensembles se sont également associés à des serment prêté par les lutteurs avant chaque compétition. formations de jazz, d’ensemble de percussions africaines, Contrairement à la lutte gréco-romaine, la lutte bretonne voire de rock. Ainsi, le compositeur Didier Ropers à même se pratique toujours debout, le but étant de déséquilibrer signé une œuvre concertante pour bagad et orchestre l’adversaire. Les lutteurs portent une ample et forte symphonique. Le répertoire s’est lui aussi élargi au point chemise de toile serrée à la ceinture. Toute déloyauté et que, dans certains bagadoù, les airs traditionnels bretons tout coup bas sont rigoureusement interdits. La victoire ne servent parfois que de support ou sont même délaissés (lamm) peut être obtenue aux points ou par la chute de au profit de compositions contemporaines. l’un des deux adversaires. Aujourd’hui, les jeunes dès 6 ans peuvent pratiquer ce sport. Un championnat national se wwLe phénomène fest-noz. Littéralement, fest-noz dispute chaque année, tandis qu’une rencontre interna- signifie la fête de nuit. Une fête, oui, et quelle fête ! tionale réunit une dizaine de nations d’Europe et même Communautaire en diable, le fest-noz s’est élevé en d’Afrique. A préciser que le Gouren est avant tout un sport quelque quarante ans au rang des véritables institutions de combat non violent et respectueux de l’adversaire. de Bretagne. Au point qu’il vint supplanter, dans bon Côté jeux, il est difficile de tous les nommer tant ils nombre de terroirs de Bretagne, les discothèques ! Des furent nombreux et attachés à des territoires. Lors de danses claniques, immémoriales, identifiées à chaque vos visites touristiques, vous en retrouverez certains qui terroir : l’an-dro ou l’hanter-dro chez les Vannetais, la se sont étendus à toute la Bretagne, tels que le palet, la gavotte à la montagne, la dañs fisel ou la dañs plin dans boule bretonne ou encore le jeu de quilles. le secteur de Bourbriac. Ici, on se tient fermement par le bras ou par la main, pour des chaînes qui n’ont ni début ni fin mais où tout un peuple se retrouve soudé. La danse des Sioux ou des Arapahos ? Il y a de cela, tant la transe semble parfois au bout de la danse... Le fest-noz est ainsi Serment du Gouren une tradition immémoriale en Bretagne. M’hen tou da c’houren gant lealded Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, c’était une fête Je jure de lutter en toute loyauté occasionnelle, spontanée, privée et plutôt liée au Hep trubarderez na taol fall ebet monde rural. C’est vers la fin des années cinquante que Sans traîtrise et sans brutalité Loeiz Ropars et ses amis du cercle celtique Mesaerien Evit ma enor ha hini ma bro Poullaouen inventèrent le fest-noz « mod nevez », qui Pour mon honneur et celui de mon pays se déroulait en salle et où les chanteurs se retrouvaient E testeni eus ma gwiriegez sur scène équipés d’un micro. Le succès fut immédiat. En témoignage de ma sincérité On peut même dire fulgurant. Adaptée à l’évolution de Hag evit heul kiz vad ma zud koz la société bretonne, la formule se répandit comme une Et pour suivre la coutume de mes ancêtres traînée de poudre. Expérimenté à Paris en avril 1957, Kinnig a ran d’am c’henvreur ma dorn ha ma jod. puis à Poullaouen en décembre de la même année, le Je tends à mon adversaire ma main et ma joue. fest-noz « mod nevez » fut exporté dès 1958 dans les index 333

ÉCOMUSÉE DES GOÉMONIERS...... 274 EGLISE DE LAMBOURG (PONT-L’ABBÉ)...... 279 „„H n ÉGLISE DE NOTRE-DAME-DU-TOUT-REMEDE (LE FAOU). . . .196 HALLES (LES) (PLOUESCAT)...... 272 ÉGLISE DE PLOARÉ (DOUARNENEZ)...... 192 HANVEC...... 197 ÉGLISE DE PLOARÉ (ÉGLISE DE) (DOUARNENEZ)...... 192 HÔPITAL FREMEUR ET CHAPELLE SAINT-EUTROPE...... 307 ÉGLISE DE SAINT- (BREST MÈTROPOLE). . . . . 126 HUELGOAT ...... 207 ÉGLISE NOTRE-DAME D’IZEL VOR (LA FORET-FOUESNANT). . 198 ÉGLISE NOTRE-DAME DE TRO-GWALL...... 169 ÉGLISE NOTRE-DAME-DES-CARMES...... 279 „„I n ÉGLISE SAINT-GUENOLÉ (ILE DE SEIN)...... 219 ÎLE CEZON ...... 221 ÉGLISE SAINT-IDUNET (CHÂTEAULIN)...... 165 ÎLE D’OUESSANT ...... 215 ÉGLISE SAINT-JULIEN (CHÂTEAUNEUF-DU-FAOU)...... 167 ÉGLISE SAINT-LOUIS (BREST MÈTROPOLE)...... 126 ÎLE DE BATZ ...... 211 ÉGLISE SAINT-MARTIN (BREST MÈTROPOLE)...... 126 ÎLE DE KELLER...... 216 ÉGLISE SAINT-NONNA...... 258 ÎLE DE MOLÈNE...... 213 ÉGLISE SAINT-PABAN (LABADAN)...... 289 ÎLE DE SEIN ...... 219 ÉGLISE SAINT-PIERRE (BRIEC)...... 157 ÎLE TUDY...... 172 ÉGLISE SAINT-PIERRE (FOUESNANT - LES GLÈNAN). . . . . 202 ÎLE VERTE...... 254 ÉGLISE SAINT-PIERRE DE PLOUGUER (CARHAIX-PLOUGUER) . 163 ILIZ KOZ...... 275 ÉGLISE SAINT-RONAN (ILE DE MOLÈNE)...... 214 ÉGLISE SAINT-RONAN ET CHAPELLE DU PÉNITY (LOCRONAN). .240 ÉGLISE SAINT-SAUVEUR (BREST MÈTROPOLE)...... 126 „„J n ORGANISER SON SÉJOUR ÉGLISE SAINT-SAUVEUR (LE FAOU)...... 196 JARDIN DE L’ACADÉMIE (BREST MÈTROPOLE)...... 132 ÉGLISE SAINT-THURIAU (LANDIVISIAU) ...... 226 JARDIN DES EXPLORATEURS (BREST MÈTROPOLE) ...... 132 ÉGLISE SAINT-TREMEUR (CARHAIX-PLOUGUER)...... 163 JARDIN DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL ÉGLISE SAINT-TUDY (LOCTUDY) ...... 244 DE BREST...... 129 ÉGLISE SAINTE-CROIX (LE CONQUET)...... 180 JARDIN EXOTIQUE DE ROSCOFF...... 314 ÉGLISE SAINTE-CROIX (QUIMPERLÉ) ...... 307 JARDIN GEORGES-DELASELLE...... 211 ÉGLISE SAN-RUMON SAINT-RAYMOND (AUDIERNE). . . . . 146 ELLIANT...... 305 ENCLOS PAROISSIAL (PLEYBEN)...... 265 „„K n ERGUÉ-GABÉRIC...... 305 KANNDIS (LES)...... 224 ESQUIBIEN...... 148 KERLAZ...... 195 ÉTANGS DE PENFOULIC...... 202 KERLOUAN...... 237

„„F n „„L n FAOU (LE)...... 196 LAMBOURG (EGLISE DE) (PONT-L’ABBÉ)...... 279 FEUILLÉE (LA)...... 210 FOLGOËT (LE)...... 237 LAMPAUL-PLOUARZEL...... 182 FONDS HÉLÈNE ET EDOUARD LECLERC POUR LA CULTURE. . .223 LANDÉDA...... 221 FONTAINE SAINT-THIVIZIAU (LA)...... 226 LANDERNEAU ...... 223 FONTAINE SOUTERRAINE SAINT JEAN-BAPTISTE ...... 167 LANDÉVENNEC ...... 262 FORÊT DOMANIALE DE CARNOËT (LA)...... 307 LANDIVISIAU...... 226 FORÊT ET LE CHAOS (LA)...... 208 LANDRÉVARZEC...... 158 FORET-FOUESNANT (LA)...... 198 LANDUDAL...... 158 FORT MONTBAREY...... 129 LANDUDEC...... 229 FOUESNANT – LES GLÉNAN ...... 202 LANDUNVEZ...... 270 LANILDUT...... 271 LANNILIS...... 232 „„G n LARBRES DU MONDE AU HUELGOAT (LES)...... 208 GLENAN (LES)...... 202 LESCONIL-PLOBANNALEC...... 233 GOUESNOU...... 140 LESNEVEN ...... 235 GOULIEN...... 149 LOC-MARIA-PLOUZANE...... 140 GR 34 ...... 12 LOCRONAN ...... 239 GUERLESQUIN...... 251 LOCTUDY ...... 243 GUILVINEC (LE)...... 206 LOGONNA-DAOULAS...... 140 334 index

NOTRE-DAME-DES-CARMES (ÉGLISE) ...... 279 „„M n NOTRE-DAME-DU-TOUT-REMEDE (ÉGLISE DE) (LE FAOU) . . .196 MAISON DE LA BAIE D’AUDIERNE...... 276 MAISON DE LA FONTAINE (BREST MÈTROPOLE)...... 134 MAISON DES ARCHERS (LA)...... 307 „„O n MAISON DES JOHNNIES ET DE L’OIGNON DE ROSCOFF (LA) . . 314 OBSERVATOIRE AQUATIQUE (CHÂTEAULIN)...... 165 MAISON DES KERHORRES (LA)...... 134 OCÉANOPOLIS (BREST MÈTROPOLE)...... 134 MAISON DES MARAIS ...... 203 ODET (BÈNODET) (L’)...... 152 MAISON DES MINERAUX...... 187 OFFICE DE TOURISME DE BREST MÉTROPOLE...... 122 MAISON DITE DE LA DUCHESSE ANNE ...... 248 MAISON DU PATRIMOINE (CAMARET-SUR-MER)...... 160 MAISON DU SÉNÉCHAL (LA)...... 164 „„P n MAISONS DU XVIIE SIECLE (LES) (LANDERNEAU)...... 224 PARC BOTANIQUE DE CORNOUAILLE...... 171 MANOIR DE KERAZAN...... 244 PARC D’ÉOLE...... 132 MARINA DU CHÂTEAU...... 130 PARC DE L’ARC’HANTEL...... 132 MARINA DU MOULIN BLANC...... 130 PARC NATUREL MARIN D’IROISE...... 180 MÉGALITHES...... 254 PARC NATUREL RÉGIONAL D’ARMORIQUE – MÉGALITHES ET STÈLES GAULOISES...... 273 PARK AN ARVORIG...... 196 MELGVEN...... 177 PASSERELLES (LES) (QUIMPER)...... 296 MENHIR ET DOLMENS...... 319, 312 PEN AR LAN...... 217 MENHIRS ET DOLMENS SECTEUR PONT-AVEN ...... 283 PENINSULA – LE LABYRINTHE GÉANT DE CROZON ...... 187 MILIZAC...... 141 PENMARCH – SAINT-GUÉNOLÉ ...... 257 MOËLAN-SUR-MER ...... 245 PENTREZ – SAINT-NIC – SAINT-CÔME...... 262 MOLÈNE ÉVASION...... 214 PEULVAN LANVAR – MENHIR DE LANVAR...... 207 MONTS D’ARRÉE...... 12 PHARE (ILE DE BATZ) (LE)...... 212 MONUMENT AMÉRICAIN (BREST MÈTROPOLE) ...... 125 PHARE D’AR MEN...... 220 MONUMENT AUX BIGOUDENS...... 279 PHARE D’ECKMUHL...... 258 MORLAIX ...... 247 PHARE DU STIFF...... 217 MOULIN A MARÉE ...... 254 PIERRES DE COADRY OU STAURODITES...... 319 MOULIN DE KERCOUSQUET (LE)...... 169 PLAGES DE ROSCOFF...... 314 MOUSTERLIN...... 203 PLATEAU DES CAPUCINS...... 131 MUSÉE BIGOUDEN (LE)...... 279 PLEUVEN...... 206 MUSÉE DE L’AMIRAL ...... 289 PLEYBEN ...... 265 MUSÉE DE L’ÎLE DE SEIN ...... 220 PLOGOFF – POINTE DU RAZ...... 267 MUSÉE DE LA FRAISE ET DU PATRIMOINE PLOGONNEC...... 242 (BREST MÈTROPOLE)...... 130 PLOMELIN...... 306 MUSÉE DE LA PREHISTOIRE...... 258 PLOMEUR...... 277 MUSÉE DE LA TOUR TANGUY...... 129 PLOMODIERN ...... 263 MUSÉE DE MORLAIX ...... 248 PLONÉOUR-LANVERN...... 282 MUSÉE DE PONT-AVEN...... 283 PLONÉVEZ-PORZAY...... 242 MUSÉE DES BEAUX-ARTS (BREST MÈTROPOLE)...... 129 PLOUARZEL...... 182 MUSÉE DES PHARES ET BALISES...... 217 PLOUDALMÉZEAU...... 269 MUSÉE DU BORD DE MER – MAISON DU TOURISME . . . . . 152 PLOUESCAT ...... 272 MUSÉE DU DRUMMOND CASTLE...... 214 PLOUEZOC’H ...... 251 MUSÉE DU LÉON...... 235 PLOUGASNOU...... 252 MUSÉE MARITIME DU CAP-SIZUN...... 146 PLOUGASTEL-DAOULAS...... 141 MUSÉE MÉMORIAL DE LA BATAILLE DE L’ATLANTIQUE . . . . 160 PLOUGONVELIN...... 183 MUSÉE NATIONAL DE LA MARINE DE BREST...... 130 PLOUGUERNEAU ...... 274 PLOUIDER ...... 238 PLOUIGNEAU...... 252 „„N n ...... 186 NÉVEZ – KERDRUC – PORT-MANECH...... 253 PLOUNÉOUR-MÉNEZ...... 210 NOTRE-DAME D’IZEL VOR (ÉGLISE) PLOZEVET...... 291 (LA FORET-FOUESNANT)...... 198 PLUGUFFAN...... 306 NOTRE-DAME DE KROAS BATZ...... 314 POINTE DE LQ TORCHE, SAINT-JEAN-TROLIMON, NOTRE-DAME DE L’ASSOMPTION...... 308 TRONOËN, TRÉGUENNEC...... 276 NOTRE-DAME DE TRO-GWALL (ÉGLISE)...... 169 POINTE DE PEN-HIR...... 160