Sur Les Fortifications Allemandes De La Mer Du Nord. a Noter Que Toutes Ces
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16 novembre 1944 – Libération de Sainte-Marie DISCOURS DU 16 NOVEMBRE 2014 Aujourd’hui 16 novembre 2014 nous sommes réunis ici pour commémorer le soixante dixième anniversaire de la libération de Sainte Marie. Je vous remercie d’être venus si nombreux pour assister à cette cérémonie. En ce mois de novembre 1944, il pleut, il neige tous les jours et partout c’est la désolation. Une grande partie du territoire national est déjà libérée et ici c’est l’enfer, les inondations, le froid, la faim, les bombardements, les assassinats. Sainte Marie village martyr, se souvient de sa libération après trois jours d’âpre combat. Lorsque la 1ére Armée française s’arrête au niveau de l’Isle sur le Doubs, à la mi septembre 1944, l’armée allemande transforme le village de Sainte Marie en camp retranché dans le but de freiner l’avance des forces alliées vers Montbéliard et Héricourt Belfort. Le 14 novembre 1944, l’armée de De Lattre reprend l’offensive et durant trois jours pilonne le village. Cette offensive est menée grâce à l’aide de résistants notamment Gaston PARROD enfant de SAINTE MARIE qui a décidé en 1943 alors qu’il n’a que 18 ans de s’engager dans les actions de résistance. C’est à ce moment là que commence son activité de passeurs avec la Suisse. Il a ainsi fait office de passeur bénévole pour des évadés hindous, des étudiants russes, des aviateurs alliés qui avaient été abattus sur notre sol. Il a même fait transiter en Suisse des microfilms sur les fortifications allemandes de la mer du Nord. A noter que toutes ces opérations se faisaient de nuit et ses moyens de déplacement étaient principalement le vélo et à pied. Le matin, lorsqu’il rentrait à Ste Marie, une autre journée de travail l’attendait à la ferme, son père ne connaissait pas ses activités nocturnes. A partir de juin 1944, ces expéditions se renouvelaient à raison de 3 fois par semaine. En septembre 1944, Gaston a été avec tous les hommes du village réquisitionnés par l’occupant pour réaliser des terrassements (tranchées, abris…). Gaston prenait soin de noter tous les emplacements de ces travaux, ainsi que les moyens de défense que les Allemands mettaient en place, notamment les champs de mines. Après un déplacement via Dampvans en Suisse et en retour en France libre par Villars les Blamont il communiquait tous ces renseignements au Haut Commandement des Forces Alliées installé à Maîche par l’intermédiaire des services du2ème Bureau. A partir du 15 octobre, après avoir participé à des attaques de convois dans le bois de Belverne, les occupants essuyaient des bombardements précis et pensaient être vendus, la situation devenant dangereuse, il décida alors avec 16 compagnons résistants de rejoindre la 1ère Armée. Il a participé au Château de Gramont aux préparatifs avec l’Etat-major de la 1ère Armée de l’attaque de Ste Marie, Beutal et Bretigney. Au matin du 16 novembre, les habitants de SAINTE MARIE s’extirpent tant bien que mal de leur somnolence. En effet on a passé une mauvaise nuit dans le village, sans cesse harcelé depuis 48 heures par l’artillerie française. De plus le village est truffé d’ennemis. Les habitants pour la plupart, et pour la deuxième nuit consécutive, ont couché dans les caves. Déjà sur les nerfs depuis la veille, après avoir appris l’échec des libérateurs devant leur village, ils viennent de vivre leur nuit la plus longue et oh combien pénible. La mort dans l’âme, toute la nuit ils ont entendu le martèlement des bottes allemandes sur la pierraille de leurs rues, leur annonçant l’arrivée d’importants renforts de troupes. Tout au long de cette interminable nuit, ces derniers ont pris position dans le village. Comment auraient ils pu dormir dans ces conditions, alors qu’ils savent les libérateurs à quelques centaines de mètres d’eux. Le 16 novembre au matin, toutes les unités des forces alliées engagées sont arrivées face aux différents centres de résistance. Face au centre fortifié de Sainte-Marie se trouvent du Nord au Sud, les chars du 1er RCA 2 bataillons du 8°RTM Le 1° peloton de chars du Lieutenant de Salins a été envoyé sur la route Montenois-Arcey à l'entrée d'un chemin forestier traversant le bois du Chesnois, où il reçoit à 7h de son capitaine, dans le cadre de l'offensive générale qui doit être lancée à 9h sur Sainte-Marie, l'ordre de mener une diversion en attaquant la lisière Nord-Ouest du centre fortifié. Dès la fin de la préparation d'artillerie, il s'engagera sur la piste traversant le bois du Chesnois, franchira le champ de mines. À 7h30, les canons automoteurs de 105 débutent la préparation d'artillerie sur Sainte-Marie, puis à 8h, sous une pluie glaciale, les cinq chars SHERMANN prénommés Grand Ferré, Guynemer, Gouraud, Grénédan et Gramont du peloton du Lieutenant de Salins avec les équipes antibazooka installées sur les plaques-moteur pénètrent tout feu éteint dans le champ de mines. Pour ne prendre qu'un minimum de risques, Salins donne l'ordre de traverser en colonne, chaque char progressant dans les traces du précédent. Une mine explose et sectionne la chenille droite de Guynemer, le char de tête, qui devient inutilisable. L'équipage et les voltigeurs sont choqués mais indemnes, et se répartissent rapidement sur les autres chars. La sortie du champ de mines s'opère sans autre incident. Les quatre chars restants parviennent à 50 mètres du village et le peloton aperçoit des trous individuels distants de 10 mètres les uns des autres: des emplacements de Panzerfaust. Ordre est donné de ne pas s'approcher à moins de 30 mètres, de braquer sur eux les mitrailleuses des aide-pilotes, pendant que les voltigeurs vont à bout portant neutraliser les emplacements d'une rafale de mitraillette, selon les exercices réalisés en Afrique du Nord. Les chars pénètrent alors en colonne dans Sainte-Marie, tirant au canon et à la mitrailleuse. Ils atteignent la rue principale, détruisant un canon antichar au passage, laissant la place du temple sur leur gauche. Il est 9h quand le lieutenant de Salins rend compte à son capitaine qu'il a pénétré par surprise dans le Centre Fortifié et qu'il commence le nettoyage de la rue principale. Il apprend avec stupeur que le 8°RTM a demandé une nouvelle préparation d'artillerie et que l'assaut général, qui aurait dû démarrer à 9h, est repoussé à 10h30. Le détachement du lieutenant de Salins se retrouve donc à 45 hommes, isolé pendant plusieurs heures, à l'intérieur du centre fortifié, face à une garnison retranchée de 200 Allemands, pendant que le gros des effectifs amis fort d'un millier d'hommes reste l'arme au pied en attente de l'ordre d'attaque. La mission de diversion du peloton a été tellement bien menée qu'il se retrouve au milieu du dispositif, assiégé par les assiégés en somme. La lutte s'intensifie, les groupes d'assaut successifs cherchent à tout prix à déborder le détachement du lieutenant de Salins pour atteindre ses quatre chars avec leurs Panzerfaust, les détruire, y mettre le feu pour brûler leurs équipages. Galvanisant ses hommes, le jeune lieutenant gardant son sang-froid parvient à leur faire anéantir successivement les vagues d'assaut de tête poussées par les suivantes (et donc incapables de se rendre ou de se replier). Les combats sont d'un acharnement extrême, puisqu'il est impossible de faire des prisonniers. Il faut vaincre ou mourir. Au début, l'incursion des chars dans Sainte-Marie a créé la surprise totale. La défense intérieure du village n’a pas été envisagée, des individus s’enfuient de toute part. Mais très vite, le commandement adverse réagit. Une première vague d’assaut prélevée sur la défense extérieure munie de mitraillettes, de tireurs d'élite et surtout de Panzerfaustgrenadiere, vient rapidement se barricader dans les maisons de la Grande Rue, avec pour mission de stopper coûte que coûte la progression des chars. Le combat devient alors acharné. En tête du détachement Salins, le char Gramont, précédé à 20 mètres par une équipe antibazooka, démolit au canon les issues et portes cochères, suivi de Grénédan qui neutralise à la mitrailleuse les fenêtres des étages où sont embossés snipers et Panzerfaustgrenadiere. Puis viennent Grand Ferré et Gouraud qui, avec deux autres équipes antibazooka, assurent le nettoyage des arrière-cours pour ne pas être ensuite canardés dans le dos. Face à des vagues d’assaut continuellement renouvelées, la progression se fait de plus en plus lente. L’intensité du combat fait baisser les stocks en obus et bandes de mitrailleuses des chars de tête. La contre-attaque finit par être repoussée. Une grande partie de la garnison a été anéantie, le moral de l'ennemi est au plus bas. Le lieutenant de Salins décide alors de poursuivre le nettoyage vers l'Ouest afin d'intervenir sur les arrières de la ligne de défense. Enfin, à 12h30, il reçoit un message de son capitaine lui faisant savoir que l'assaut général est confirmé pour... 13 h. À 13 h, contournant le bois du Chesnois par le Nord, le 3e escadron du 1er RCA (S/Gt D) vient se placer en lisière Est de ce bois pour accompagner les deux bataillons du 8° RTM et des FFI qui s'y trouvent déjà. Ces bataillons sont emmenés par Gaston PARROD qui connait bien les lieux. Il avait revêtu une tenue du 8eme RTM pour la circonstance avec l’identité du Sergent COUETTE. Pris en tenaille entre les unités de l'offensive et le détachement du lieutenant de Salins qui les mitraille dans le dos, les défenseurs renoncent à se battre, lèvent les bras et se rendent en masse.