Claude Nougaro (1929 - 2004) Auteur, Interprète

Claude Nougaro naît à d'une mère professeur de piano et d'un père premier baryton à l'Opéra de . Loin de ses parents, il passe son enfance entre ses grands- parents à Toulouse et le collège où il est pensionnaire. Il aime la poésie mais pas les études. A cette époque, il découvre le jazz et les chansons de Charles Trenet, de Vincent Scotto ou d'Edith Piaf à la radio. Il a 25 ans lorsqu'il monte à Paris et rencontre , Mouloudji, et surtout le poète Jacques Audiberti, qui deviendra son ami (et en mémoire duquel il écrira la "Chanson pour le maçon"). Il écrit pour et Philippe Clay. Puis il se lance et chante lui-même ses textes, qu'il interprète pour la première fois au Lapin Agile en 1955, puis en première partie de , et d'Edith Piaf. En 1962, il enregistre un disque auquel participe Michel Legrand. On y trouve ses chansons les plus connues : "Le Cinéma", "Une petite fille", "Les Don Juan", "Le Jazz et la java". En 1963, "Cécile ma fille" devient un succès et Nougaro est désormais une vedette. Inspiré par le jazz qui donne le punch, le balancé et le rythme syncopée de ses chansons, Nougaro écrit "Sing Sing Song" (adapté de "Work Song" de Nat Adderley), "A tes seins" ("Saint Thomas", thème de Sony Rollins), et le très célèbre hommage à Louis Amstrong, sur un thème de gospel, "Armstrong". Il saura toujours s'entourer des meilleurs musiciens : son fidèle ami, , et bien d'autres. Chanteur éclectique, il aime aussi la musique africaine et brésilienne. Il emprunte à Gilberto Gil la musique du "Brésilien" ("Viramundo") et à Chico Buarque celle de "Tu verras, tu verras" ("O que sera") qui recevra le prix spécial de l'Académie du disque en 1978. Dans les années 1960 et les années 1970, Claude Nougaro est à l'apogée de sa carrière et enchaîne les titres : "A bout de souffle", "Toulouse", "Je suis sous", "Le Coq et la pendule", "Paris Mai" (sur les événements de Mai 68, une des rares chansons en relation avec l'actualité politique). Mais au début des années 1980, sa carrière est sur le déclin et Barclay, sa maison de disque, résilie son contrat. Après un passage à vide, il prend un nouveau départ et s'envole pour les Etats-Unis, où il enregistre Nougayork (1987), album inspiré du jazz mais surtout du rock et du funk. La jeune génération le redécouvre en écoutant "Nougayork", "Rythm' flouz", "Un écureuil à Central Park", "Le Gardien de phare", "Il faut tourner la page". L'album et l'artiste sont récompensés aux Victoires de la Musique l'année suivante. En 1989, Nougaro enchaîne avec un nouveau disque made in USA ("Vive l'Alexandrin", "Toulouse to win", "Kiné", "Los Angeles Eldorado", "Toi là haut", en mémoire de son père qui vient de mourir). Après ce retour fracassant, il revient à des atmosphères plus acoustiques et intimistes, reprenant la route avec Didier Lockwood et son fidèle ami Maurice Vander qui l'accompagne au piano, et interprète de nouvelles chansons : "Vie Violence", "C'est une Garonne", "Tchin-Chine", "L'Irlandaise". Après une opération du coeur en 1995 et un long repos, il revient en 1997 avec l'album L'Enfant phare. En 2000, il rencontre l'arrangeur Yvan Cassar. Ils enregistrent l'album Embarquement immédiat, les derniers titres originaux du chanteur (selon ses propres aveux). En novembre 2001, paraît Live, album en concert, enregistré au Théâtre des Champs Elysées, à Paris. Dans la foulée, Claude Nougaro part en tournée, passant trois soirs de suite sur la scène de l', mais aussi au Festival des Vieilles Charrues. L'année 2002 est consacrée à un spectacle parlé autour de ses propres textes, Les Fables de ma fontaine. Un DVD est enregistré à cette occasion au Théâtre des Bouffes du Nord en mai 2002. En juin 2003, Claude Nougaro annule pour raison de santé sa participation au Festival du Verbe, organisé par Dick Annegarn dans la région toulousaine. Il subit une opération chirurgicale peu après. Cela ne l'empêche pas de participer au disque Sol en Cirque à la fin de l'année. Claude Nougaro est mort le jeudi 4 mars à son domicile parisien, des suites d'une longue maladie. Il préparait un nouvel album prévu pour avril 2004, qui devait marquer un retour aux sources du jazz. Son album posthume, La note bleue, paraît en décembre 2004, neuf mois après sa disparition.

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