La Maison et ArchéoParc de la Dame de : la valorisation du patrimoine locale et les politiques culturelles d’un territoire Rémi Lasserre

To cite this version:

Rémi Lasserre. La Maison et ArchéoParc de la Dame de Brassempouy : la valorisation du patrimoine locale et les politiques culturelles d’un territoire. Héritage culturel et muséologie. 2016. ￿dumas- 01425174￿

HAL Id: dumas-01425174 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01425174 Submitted on 3 Jan 2017

HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Copyright Rémi LASSERRE

UFR LETTRES, LANGUES, SCIENCES HUMAINES ET SPORTS Master Professionnel Valorisation des Patrimoines et Politiques Culturelles Territoriales Deuxième année - Rapport de stage

La Maison et ArchéoParc de la Dame de Brassempouy : La valorisation du patrimoine local & les politiques culturelles d’un territoire

Tuteur de stage : Lionel DUCAMP Directeur de stage : François RÉCHIN

Université de Pau et des Pays de l’Adour Année 2015/2016

Rémi LASSERRE

UFR LETTRES, LANGUES, SCIENCES HUMAINES ET SPORTS

Master Professionnel

Valorisation des Patrimoines et Politiques Culturelles Territoriales

Rapport de stage

La Maison et ArchéoParc de la Dame de Brassempouy : La valorisation du patrimoine local & les politiques culturelles d’un territoire

Tuteur de stage : Lionel DUCAMP

Directeur de stage : François RÉCHIN

Université de Pau et des Pays de l’Adour

Année 2015/2016

Remerciements

Je tiens tout particulièrement à remercier mon tuteur de stage Lionel DUCAMP, directeur de la Maison et ArchéoParc de la Dame de Brassempouy pour son implication dans le bon déroulement de mon stage et pour sa confiance.

Je tiens aussi à remercier Monsieur François Réchin pour ses conseils durant le stage, pendant la rédaction du rapport mais aussi pour ses recommandations quant à la suite à donner à mon parcours.

Je ne veux pas oublier de remercier Madame Christine Fournadet, présidente de la Communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys ainsi que Madame Odile Lafitte, chargée d’affaires au Tourisme et à la Culture pour m’avoir donné la chance d’intégrer l’équipe de la Maison de la Dame de Brassempouy dans le cadre de mon stage de Master 2.

Je souhaite également remercier l’ensemble du personnel de la Maison de la Dame de Brassempouy pour l’accueil qui m’a été réservé pendant ces six mois ainsi que l’ensemble des personnes que j’ai eu l’occasion de rencontrer.

Je termine en dirigeant mes remerciements envers mes proches pour leur soutien. Sommaire

REMERCIEMENTS ...... 3 SOMMAIRE ...... 4 INTRODUCTION ...... 5 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE ET DU STAGE ...... 7

I) LE VILLAGE DE BRASSEMPOUY, SON HISTOIRE ET SON PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE...... 8 II) LA VALORISATION DU PATRIMOINE LOCAL PAR LA MAISON ET L’ARCHEOPARC DE LA DAME DE BRASSEMPOUY : ORIGINES, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT ...... 14 III) OBJET ET NATURE DU STAGE ...... 21 DEUXIEME PARTIE : CONTENU DETAILLE DES MISSIONS ...... 23

I) L’INTEGRATION DANS LE FONCTIONNEMENT QUOTIDIEN DU SITE ...... 24 II) LA COMMUNICATION AUTOUR D’UN SITE CULTUREL ET TOURISTIQUE : SES STRATEGIES, SES OUTILS ET SES TECHNIQUES 34 III) MECENAT ET RECHERCHE DE FINANCEMENTS ...... 50 TROISIEME PARTIE : BILAN ET ANALYSE DU STAGE ...... 68

I) BILAN CRITIQUE ...... 69 II) COMPETENCES ACQUISES ...... 73 III) CONTINUITE DE MON TRAVAIL ...... 77 CONCLUSION ...... 78 TABLE DES ANNEXES ...... 80 BIBLIOGRAPHIE ...... 123 TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... 126 INDEX ...... 127 TABLE DES MATIERES ...... 128

Introduction

En tant qu’écolier puis que collégien au sein du canton d’Amou, les voyages scolaires de fin d’année m’ont conduit à de nombreuses reprises à la Maison de la Dame de Brassempouy, qui était à l’époque une structure toute récente. Je me souviens avoir été successivement surpris et fasciné, comme la majorité des visiteurs découvrant pour la première fois la Dame de Brassempouy, par les petites dimensions de l’œuvre d’art et par la précision apportées aux détails d’une si petite sculpture. Durant des années, les échos du dynamisme du site mettant en valeur la célèbre Dame à la Capuche sont remontés jusqu’à mon village, voisin de Brassempouy. La notoriété et la rareté de ce chef d’œuvre du patrimoine mondial de l’humanité sont une source de fierté pour l’ensemble de la Chalosse qui n’a que trop rarement l’occasion de faire parler d’elle. À son inauguration à l’été 2014 puis dans les mois suivants, le tout nouveau parc d’archéologie et de Préhistoire a considérablement accentué la fréquentation et la notoriété du site. Cette période a coïncidé avec mon inscription en Master de valorisation des patrimoines et des politiques culturelles territoriales. C’est à ce moment que j’ai naturellement commencé à penser qu’il serait intéressant d’intégrer cette structure en plein développement. Malgré le fait que mon mémoire de Maîtrise ne soit pas tout à fait en rapport avec ce sujet, j’ai tout de même souhaité postuler à la Maison de la Dame. Lors de l’intervention de Lionel DUCAMP, directeur du musée, au cours du séminaire sur la communication et le marketing culturel ayant eu lieu à l’abbaye d’Arthous dans le cadre du master, j’ai été convaincu de la valeur ajoutée que pourrait apporter un stage dans cette structure à mon cursus universitaire.

Je ne savais pas tout à fait à quoi je devais m’attendre quant au contenu de ce stage. Cependant, au vu du fonctionnement du site et de la taille réduite de l’équipe du musée et de l’ArchéoParc, j’espérais arriver à trouver une place dans laquelle j’aurai une certaine liberté d’expression de mes idées et où je pourrai être

5 force de proposition. Je m’attendais à avoir le champ libre pour découvrir les prérogatives de chacun dans l’organigramme et recevoir un apprentissage direct de la part de ces professionnels de la culture. J’avais pour ambition d’absorber un ensemble de connaissances qui pourrait servir de base pour mes professions futures. Suite à une première entrevue avec le directeur de la structure qui a été aussitôt nommé tuteur de mon stage, j’ai compris qu’outre ma mission principale qui serait le mécénat culturel, j’aborderai ou découvrirai de l’intérieur l’ensemble des champs d’action de cet établissement culturel et touristique, géré par une collectivité territoriale et mettant en valeur le patrimoine local. Je serai amené à m’interroger sur le fonctionnement de cette structure et de son intégration dans une politique culturelle bien définie.

Comment les différents aspects et stratégies de la valorisation du patrimoine local de Brassempouy s’insèrent-ils dans une logique de développement de l’ensemble d’un territoire ?

Je débuterai par la présentation de la structure à travers son historique et son fonctionnement. Je poursuivrai ensuite en développant le contenu des différentes missions dont j’ai été chargé au cours de mon stage avant de conclure sur une analyse personnelle de ces six mois d’immersion dans un établissement culturel et touristique.

6

Première partie : Présentation de la structure et du stage

7

I) Le village de Brassempouy, son histoire et son patrimoine archéologique

1) Les origines médiévales du village

Brassempouy est un petit village des de 276 habitants (recensement de 20131) situé à l’écart de la route reliant Mont-de-Marsan à . Brassempouy fait partie de la communauté de communes côteaux et vallées des Luys dont le chef-lieu est Amou, commune limitrophe située au sud-ouest du village et dont la limite est marquée par la rivière le de France. La commune profite d’une proximité relative par rapport aux agglomérations de taille modeste que sont et Saint-Sever et qui forment des pôles majeurs dans l’agroalimentaire. Effectivement, à l’image de la Chalosse, Brassempouy a conservé un caractère rural très prononcé et son économie est étroitement liée à ce secteur. Le village de Brassempouy est fortement marqué par son Histoire qui remonte à plus de 40.000 ans avec les premières traces d’occupation de l’Homme sur ce territoire. La structure atypique du village est elle-même liée à cette histoire.

Figure 1 : Vue de la rue principale de Brassempouy depuis le clocher ( Source : Maison de la Dame)

1 http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populations- legales/commune.asp?annee=2013&depcom=40054 8

Le village sous sa forme actuelle puise ses origines entre le XIIe et le XIII e siècle, époque contemporaine de l’occupation anglaise de la Chalosse. Ce qui deviendra par la suite Brassempouy constituait déjà un point d’intérêt pour les Romains qui y placèrent des camps en raison de sa position surélevée dominante sur la vallée du Luys. Cet avantage représente un point stratégique capital durant la période troublée du Haut Moyen-âge qui a vu naître le village. Cette position dominante implique une organisation structurée à vocation défensive qui prend la forme d’un village-rue fermé d’un côté par le château médiéval et de l’autre par l’église agrémentée d’une tour-porche défensive. En résulte aujourd’hui un bourg ayant conservé cette organisation et qui demeure pour celui qui le traverse une particularité : les maisons sont jointes et regroupées de part et d’autre de la rue. Subsiste également de cette époque le fossé dit « Embarrats » qui, une fois fortifié par un maillage de poutres, permettait d’empêcher le passage de cavaliers. Servant à l’époque de porte et de tour défensive, l’église a la particularité d’être directement dans l’axe de la rue ce qui saute à nos yeux accoutumés aux logiques d’urbanisation contemporaines.

L’église Saint Sernin date elle aussi du XIIe siècle, en plein âge roman, et disposait donc à l’origine d’une fonction défensive. Au XIVe siècle, l’art gothique remodèle partiellement l’apparence globale de l’édifice avec l’apport des techniques révolutionnaires de l’arc brisé et de la voûte d’ogive. L’église dispose de particularités qui en font une des plus Figure 2 : Eglise Saint-Sernin originales de la région : lorsque l’église est agrandie au XVIe siècle, un manque d’espace provoque une dissymétrie entre les deux nouvelles chapelles entrainant ainsi des problèmes lors du voûtement. La voûte, déjà remarquable du fait du riche ensemble de nervures et tiercerons

9 caractéristiques du gothique flamboyant, est elle aussi dissymétrique. L’aspect extérieur de l’édifice est également chamboulé par le gothique flamboyant de la flèche de pierre décorée de feuilles de choux enroulées qui vient se dresser au dessus de la tour-porche. L’église Saint-Sernin a donc été impactée par les différentes époques et présentent des raretés : des travaux de réfection ont mis au jour des fleurs de lys dissimulées durant la Révolution française. On note également la présence d’inscriptions dans la pierre à l’extérieur de l’église. Classée au titre des Monuments Historiques en 1939, l’église avait dû être fermée au public à cause de son mauvais état. Des travaux de rénovation ont récemment permis la réouverture du lieu à la fois pour les fidèles et pour les touristes.

2) La Grotte du Pape : un site préhistorique unique

Le village de Brassempouy doit sa renommée à son site archéologique de premier plan dans le domaine du Paléolithique supérieur : la Grotte du Pape. Creusée au flanc d’un coteau du vallon du Pouy qui est un affluent du Luy de France, quatre abris ont révélé des traces d’occupation humaine successives et très anciennes. La grotte du Pape, qui porte le nom d’une ferme voisine, a effectivement été occupée entre 36.000 et 10.000 avant Jésus-Christ, ce qui correspond globalement à l’ensemble de la période du Paléolithique supérieure. Cette caractéristique confère à la grotte un intérêt scientifique majeur puisque l’occupation régulière par l’Homme sur une période aussi vaste permet d’étudier l’évolution des pratiques ainsi que les différentes cultures qui se sont succédées au Paléolithique supérieur : le Châtelperronien, l’Aurignacien, le Gravettien, le Solutréen, le Magdalénien et l’Azilien1. La grotte du Pape est également un site majeur dans le débat entre scientifiques sur la question houleuse de la transition entre Neandertal et Cro-Magnon. La compréhension de ce site scientifique majeur a nécessité des campagnes de fouilles archéologiques s’étalant sur plus d’un siècle.

1 DELPORTE H., L’image de la femme dans l’art préhistorique, Éd. Picard, 1993, 287 p.

10

La découverte fortuite de la grotte remonte à 1880. Les ouvriers travaillant sur les travaux de réfection du chemin menant aux carrières de pierre situées tout proche sont responsables de cette découverte. On réalise immédiatement l’importance de la découverte de ce premier abri situé sur la propriété du Comte de . Ce dernier en informe Pierre-Eudoxe DUBALEN, pharmacien à Mont-de-Marsan, érudit local puis conservateur du Musée d’Archéologie de Mont-de-Marsan, qui entreprend des premières fouilles qui s’avèrent peu prolifiques en objets et outils (quelques objets en os incisés et du silex seulement).

La découverte d’un nouvel abri, la « Grotte du Pape », située une soixantaine de mètres plus loin que le premier abri, est le fait majeur de cette première campagne de fouilles. Pour des raisons nébuleuses, DUBALEN arrête rapidement de fouiller. La notoriété locale de Brassempouy est déjà établie puisqu’en 1892, les congressistes du Congrès Pour l’Avancement des Sciences, basé à Pau, se rendent sur le site de la Grotte du Pape pour une sortie sur le terrain. Un arrangement est passé avec le propriétaire et il est convenu que chacun peut fouiller librement (et anarchiquement) puis repartir avec ses trouvailles. Aucune règle n’est imposée à une époque où la méthodologie archéologique n’en est qu’à ses balbutiements. L’épisode est une véritable catastrophe durant laquelle chacun donne des coups de pioches au hasard au risque de percuter des objets enfouis et de retourner les couches stratigraphiques. Deux premières statuettes féminines sont trouvées ce jour là et attirent l’attention d’Edouard Piette qui assiste impuissant à cette razzia préhistorique. Juriste de profession, PIETTE fouille les sites d’Arudy et du Mas d’Azil avant de s’intéresser à Brassempouy qu’il fouille à partir de 1894 avec l’aide de Jean de LAPORTERIE.

11

3) Les statuettes féminines de Brassempouy

Considéré comme un des plus grands archéologues de son époque et extrêmement rigoureux dans ses méthodes novatrices, PIETTE fouille la grotte du Pape entre 1894 et 1897 et découvre sept nouvelles statuettes féminines dont la célèbre « Dame à la Capuche ». C’est donc en tout neuf statuettes féminines qui proviennent de la grotte de Brassempouy, il s’agit d’un des sites les plus prolifiques en Europe (il y en a plus de 200 de connues dans le monde, 244 d’après Henri DELPORTE1). Toutes sont sculptées dans de l’ivoire de mammouth pour une date de réalisation estimée à 23.000 ans avant Jésus-Christ. Parmi ces statuettes représentant d’après toute vraisemblance des corps dont les caractères féminins (poitrine, hanches, fesses, ventre, pubis) ont été exagérés. Associées à des Vénus, l’intention de ces réalisations semble insister sur la sexualité, la fertilité et la maternité. Parmi ces neuf statuettes, l’une d’entre elle sort du lot et ne semble avoir aucun rapport avec les autres de prime à bord.

La « Dame à la Capuche » ne présente en effet aucune caractéristique des autres Vénus retrouvées à Brassempouy ou dans le reste de l’Europe : la statuette représente un petit visage de 3,65 cm coiffé de ce qui pourrait être une capuche ou une coiffe figurée par un quadrillage. Une telle attention portée aux détails d’un visage humain est unique pour une statuette du Paléolithique supérieur. Il s’agit même de la plus ancienne représentation connue d’un visage humain. Cette pièce unique au monde est classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO et fait la célébrité de Brassempouy dans le monde entier faisant de la commune un haut lieu de la Préhistoire à fort potentiel touristique.

1 Delporte, H., L’image de la femme dans l’art préhistorique, Op cit 12

Figure 3 : La Dame à la Capuche (Source : Musée d'Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye)

4) Les fouilles récentes

Les recherches reprennent en 1981 sous la direction d’Henri Delporte, conservateur du musée de Saint-Germain-en-Laye et sont poursuivies en 1996 sous la direction de Dominique BUISSON puis sous celle de François BON et Dominique GAMBIER entre 1997 et 2004. Au cours de ces fouilles, deux nouveaux abris sont découverts : l’abri Dubalen en 1983 et la galerie du Mégacéros en 1996. En 2002, l’hypothèse selon laquelle les quatre abris communiqueraient via un réseau de galeries est confirmée. De nombreux objets sont dégagés : objets en silex, os et bois de cervidés, os animaliers et humains, objets d’art1. Depuis 2004, les fouilles sont interrompues bien qu’il soit envisagé de les relancer dans un futur proche.

Les richesses patrimoniales sont un atout de développement non-négligeable pour un village comme Brassempouy. Depuis 2002, la Maison de la Dame entreprend de valoriser ce patrimoine.

1 HENRY-GAMBIER Dominique. BRASSEMPOUY (LANDES) : Rapport de fouilles programme 2000-2002. [ s. l ] : [ s. n ], 2002. 37p.

13

II) La valorisation du patrimoine local par la Maison et l’ArchéoParc de la Dame de Brassempouy : origines, organisation et fonctionnement

1) Du premier musée d’archéologie à la Maison de la Dame de Brassempouy

Brassempouy est une commune disposant d’un patrimoine unique qui mérite d’être valorisé. En plus des statuettes féminines, les fouilles de la grotte de Brassempouy, étalées en deux périodes (1880-1897 et 1981-2004), ont livré plusieurs milliers d’objets archéologiques allant du simple silex aux os gravés permettant la création d’un espace muséal propre. Paradoxalement, la renommée de Brassempouy s’estompe au XXe siècle : La Dame de Brassempouy ne refait parler d’elle qu’en 1976 avec la sortie d’un timbre à son effigie. C’est à cette occasion que Monsieur et Madame GOALARD1 se rendent pour la première fois à Brassempouy. Se prenant de passion pour le village et son patrimoine, le couple s’y installe rapidement en devenant propriétaire du château des comtes de Poudenx.

En 1980, les Goalard sont à l’origine de la première expérience de valorisation du patrimoine préhistorique de Brassempouy en organisant une exposition à l’occasion de la Journée Mondiale du Patrimoine. Durant cette journée, Henri DELPORTE, conservateur du Musée des Antiquités Nationales (où se trouve aujourd’hui encore la Dame à la Capuche), est invité et accepte de reprendre les fouilles. L’association des « Amis de Brassempouy » est créée pour mettre en valeur les découvertes des fouilles. La salle d’exposition originelle se transforme en premier Musée d’Archéologie en 1985, au sein même du château de Poudenx. Le petit musée, créé avec l’aide du SIVOM (Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple) ne dispose pas vraiment de collections à proprement parler mais des quelques ossements et silex appartenant souvent à des particuliers. Une copie de la Dame était tout de même présentée au centre de la pièce. Les Goalard ont

1 DUCAMP L., Le rôle de la mise en valeur du patrimoine culturel dans le développement local, l’exemple de Brassempouy, Maîtrise de Géographie sous la direction de DUCOURNAU C., UPPA, 2004. 14

également permis le classement de la grotte du Pape au titre des Monuments Historiques.

En 1994, le centenaire de la découverte de la Dame de Brassempouy marque un tournant dans le rapport entre les habitants du village et leur patrimoine. Du 19 au 28 juillet 1994, le village propose dix jours d’animations pour célébrer cet anniversaire et ce avec le concours de divers partenaires : le Conseil Général, le Ministère de la Culture, la Région Aquitaine, le Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye, … Cet évènement marque surtout la mobilisation de l’ensemble de la population autour de la nécessité de valoriser son patrimoine. L’opération est un succès puisque près de 5000 visiteurs participent aux animations sur l’ensemble des dix jours1. Dés 1995, la municipalité présente un projet de nouveau musée qui sera soutenu par la commune d’Amou, chef-lieu du canton. Un SIVU (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique) est constitué entre les deux communes pour répondre à l’objectif de création d’un grand musée archéologique à la hauteur des découvertes de la grotte du Pape. Créé en 1997, le syndicat intercommunal des Luys réunit Brassempouy et Amou dans une optique de développement culturel et touristique de l’axe Amou/Brassempouy/ pour renforcer l’attractivité de la commune de Brassempouy autour de ses ressources patrimoniales (le village, l’église, le musée, le château de Poudenx, la grotte) tout en associant les châteaux d’Amou, de Gaujacq, le plantarium de cette commune sans omettre l’artisanat, le tourisme vert, les produits du terroir, l’hôtellerie et la restauration de l’ensemble du canton d’Amou. Un concours d’architecture est lancé en 1999 : le cabinet d’architectes bordelais Pierre et Eric Raffy l’emportent et réalisent la Maison de la Dame

Après quatre années de préparation et deux années de travaux, ce nouvel espace voit le jour en 2002 et est inauguré le 6 juillet.

1 DUCAMP L., Le rôle de la mise en valeur du patrimoine culturel dans le développement local, l’exemple de Brassempouy, Op cit 15

Figure 4 : Le mastaba et ses trois statues

Empruntant sa forme aux mastabas égyptiens (monuments funéraires), la « Maison de la Dame » abrite sous ses marches le musée. Au sommet trônent des représentations à taille humaine de trois des statuettes, dont la Dame de Brassempouy, le tout offrant un point de vue imprenable sur la Chalosse. Le musée présente une collection des objets originaux les plus intéressants retrouvés à Brassempouy ainsi qu’une alcôve rassemblant des moulages des statuettes féminines provenant de Brassempouy et des principaux sites mondiaux pour une approche comparative du thème de la Vénus préhistorique.

2) La gestion du site par la Communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys

Structure intercommunale gérée par le SIVU depuis sa création en 2002, la Maison de la Dame de Brassempouy a été transférée depuis le 1e janvier 2010 à la Communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys composée d’élus des seize communes du canton d’Amou qui la forment : Amou, Argelos, , , , , , Brassempouy, Castaignos-Souslens, Castelnau-Chalosse, Castel-Sarrazin, , Gaujacq, , et . La CCCVL est gérée par des commissions (finance, culture, urbanisme,

16

…) et l’ensemble est sous la direction d’une présidente (Mme. Christine FOURNADET, maire de Castelnau-Chalosse). En tant que structure publique (collectivité territoriale), les élus de la Communauté de communes sont décisionnaires. Ils se réunissent en Conseil Communautaire et prennent des délibérations concernant toutes les affaires de la Communauté, y compris la Maison de la Dame de Brassempouy (création d’emplois, budget, …). Concernant les finances de la Maison de la Dame (salaires, factures, recettes), la secrétaire de la CCCVL établit les mandats et les titres de recette.

En 2010, la Maison de la Dame répond à un appel à projets intitulé « sites majeurs d’Aquitaine » lancé par le conseil régional d’Aquitaine. Il s’agit d’un programme visant à promouvoir la qualité du patrimoine d’un territoire et l’intérêt de son projet touristique. Un projet commun est monté entre la Maison de la Dame, l’abbaye d’Arthous et le monastère de Sorde-l’Abbaye, il est retenu par la Région Aquitaine en 2011. Espacé sur une durée de trois ans, le dispositif permet de bénéficier d’un accompagnement de la Région Aquitaine dans le but de restaurer et valoriser le patrimoine, d’améliorer l’accueil du public, de constituer un levier de développement et ainsi accroître la fréquentation.

La principale réalisation depuis ce transfert de gestion de la Maison de la Dame à la CCCVL est l’agrandissement du site avec un ArchéoParc, inauguré le 5 juillet 2014. En lieu et place du « Jardin de la Dame » qui était déjà le théâtre d’ateliers et de reconstitutions, ce parc d’animations archéologiques est entièrement consacré à l’environnement et aux gestes de la Préhistoire.

17

Figure 5 : Les reproductions de Mammouths (source : Maison de la Dame)

L’ArchéoParc qui vient compléter l’espace muséographique permet un enrichissement conséquent de l’offre culturelle de la Maison de la Dame et change totalement la physionomie ainsi que l’attractivité du site. Sur ce nouvel espace de plus d’un hectare, les médiateurs proposent quotidiennement des démonstrations des techniques de Cro-Magnon (taille du silex, production du feu,). Chacun peut également participer à des ateliers : chasse au propulseur et à la sagaie, réalisation de perles en stéatite, peinture pariétale sur une reproduction de grottes, fouilles archéologiques, sculpture d’une Dame de Brassempouy en plâtre, …). L’ArchéoParc dispose d’infrastructures adaptées à ces ateliers et de reproductions à tailles réelles d’animaux préhistoriques (mammouths, mégacéros, rennes, renard polaire, hyène des cavernes) et d’habitats pour une meilleure immersion dans l’environnement du Paléolithique supérieur.

18

Figure 6 : Plan de l'ArchéoParc (source : Maison de la Dame)

3) Un exemple de développement local par la valorisation du patrimoine et le tourisme

La valorisation du patrimoine de la commune par le biais de la Maison de la Dame de Brassempouy est un moteur de développement économique incontestable dans un territoire rural aux activités majoritairement tournées vers le secteur de l’agroalimentaire connaissant ses limites et ses crises. Le tourisme apparait pour ce territoire comme une façon de diversifier son modèle économique. Dans le cas d’un patrimoine aussi rare que les statuettes préhistoriques de Brassempouy, la culture et le tourisme peuvent même devenir un pilier de l’économie locale et entrainer des retombées conséquentes sur l’ensemble du territoire. C’est d’ailleurs le constat qui a été établi suite à la création de la Maison de la Dame en 2002 et son développement dans les années suivantes.

19

En termes d’emplois, le musée n’employait qu’un saisonnier pour faire visiter le site aux touristes durant l’été en 2005. Dix ans plus tard, le musée a permis de créer de nombreux emplois à temps plein et à temps partiel au fur à mesure du développement du site.

Aujourd’hui l’équipe de Brassempouy (en plus du service administratif de la communauté de communes situé à Amou) se compose d’un directeur, d’une chargée d’administration et des ressources humaines et de six médiateurs culturels (tous à temps plein) mais également d’un agent d’accueil, d’un sculpteur, et de trois agents techniques à temps partie1l. Le restaurant « La Dame des Luys », situé sur le site même, fonctionne également toute l’année. Au total, ce sont plus de quinze emplois qui se sont créés en dix ans autour de la Maison de la Dame de Brassempouy qui ne fonctionnait jusque là que grâce au bénévolat des membres de l’Association des Amis de Brassempouy.

La création d’emplois accompagne le développement du site qui a pris une nouvelle dimension en 2014 avec l’ouverture de l’ArchéoParc. L’élargissement de l’offre culturelle cible tous les publics et permet presque de passer une journée entière sur le site si on le souhaite. L’effet s’est fait ressentir sur la fréquentation qui a connu une nette progression depuis l’ouverture au public de l’ArchéoParc. En 2015, la fréquentation a atteint le chiffre de 17.000 visiteurs dans l’année (contre 7.000 en 2005)2. Le public scolaire représente environ 35% de ce chiffre grâce à une offre adaptée qui permet aux écoles et centres de loisirs de passer entre une journée et une semaine sur le site et de suivre des animations et ateliers variés et adaptés à tous les niveaux scolaires de la maternelle jusqu’au lycée.

Dans ce contexte de développement, il est enrichissant pour un étudiant en valorisation des patrimoines de rejoindre pour quelques mois l’équipe de la Maison de la Dame à l’occasion d’un stage.

1 Cf Annexe n°1 : Organigramme 2 Cf Annexe n°7 : Analyse de la fréquentation 20

III) Objet et nature du stage

1) Une candidature spontanée

Le stage ne faisait pas l’objet d’une offre particulière puisqu’il a résulté d’une candidature spontanée de ma part. Au moment de candidater pour un stage de deuxième année de Master de valorisation du patrimoine et politiques culturelles territoriales, postuler à la Maison de la Dame de Brassempouy est apparu pour moi comme un choix pertinent. En tant que résident de la Communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys, j’ai eu l’occasion de visiter le site de nombreuses fois et je me suis naturellement identifié au trésor du patrimoine de l’humanité que représente la Dame de Brassempouy et à son importance culturelle pour un territoire souvent sous-estimé dans ce domaine. Il est naturel, dans mon cas, de m’intéresser à la manière dont est mis en valeur cet atout culturel unique et d’étudier les retombées sur un territoire auquel j’appartiens et qui me concerne donc directement. Les élus de la Communautés de communes Coteaux et Vallées des Luys ont à cœur d’intégrer les jeunes du territoire et de leur permettre, par le biais de stage, de s’insérer dans le monde professionnel.

2) Les objectifs du stage

Bien que n’ayant pas fait l’objet d’une offre précise, le stage permettait de répondre à des soucis d’organisation de la Maison de la Dame de Brassempouy. Le directeur (également directeur du tourisme et de la culture de la communauté de communes) et certains médiateurs ayant chacun leurs contraintes de temps liées à l’accueil du public et à leurs responsabilités personnelles dans l’organisation du site se partageaient le volet administratif. Un stage permettait ainsi à la fois de soulager un peu l’équipe et de former un étudiant en le confrontant aux différents aspects du fonctionnement d’un établissement culturel. Il était bien clair dés le début que l’objectif du stage n’était pas d’effectuer un remplacement ni de récupérer la totalité du travail administratif laissé en suspens.

21

L’objectif était bel et bien de s’initier aux impératifs des différentes professions qui font fonctionner un site culturel et touristique tel que la Maison de la Dame de Brassempouy. Après discussion avec le directeur désigné comme mon tuteur de stage sur les enseignements que nous avons reçus durant le Master et au cours de diverses expériences professionnelles, différentes missions ont été fixées pour les six mois de stage prévus. Parmi ces missions, le mécénat, la recherche de financements, la communication et le suivi de projets ont été évoqués. L’objectif était avant tout d’être confronté aux situations les plus variées possibles et de repartir avec un bagage d’expériences des plus conséquents. La nature du stage s’adapterait également aux opportunités qui se présentent au fil des semaines. La durée du stage a été établie à six mois pour que le temps dont je dispose soit suffisamment long pour mener à bien mes missions. Les dates étaient avantageuses pour appréhender le quotidien vécu par le personnel puisque le début du stage s’effectuait quelques jours avant l’ouverture du site suite à la fermeture hivernale annuelle. La fin, prévue le 15 août, me permettrait ainsi de connaître le site durant ses plus grandes périodes de fréquentation par les publics scolaires (d’avril à juillet) et d’être présent durant la majorité de la saison touristique avec ses journées de grande affluence (jusqu’à plus de 200 visiteurs par jour).

Sur un temps imparti de six mois, j’avais donc l’opportunité de comprendre le fonctionnement des politiques culturelles territoriales et de participer au bon fonctionnement d’un site de référence de la Préhistoire en France à travers un ensemble de missions.

22

Deuxième Partie : Contenu détaillé des missions

23

I) L’intégration dans le fonctionnement quotidien du site

1) Travail administratif et secrétariat

Deux semaines d’adaptation ont été nécessaires pour que je m’imprègne du fonctionnement du site et de l’importante quantité d’informations à assimiler pour être rapidement capable d’informer les gens et de répondre au téléphone : tarifs, horaires, mais également savoir renseigner les écoles appelant quotidiennement sur nos propositions de sorties scolaires en fonction des âges1, ... Au cours du premier mois, j’ai tenté de trouver ma place dans l’organigramme du site et dans la répartition des tâches qui font le quotidien d’un site culturel et touristique. Mon arrivée au sein de la Maison de la Dame de Brassempouy a coïncidé avec une période de remaniement relatif du personnel. Le départ de l’un des médiateurs culturels était effectif au 21 mars et ce ne sont pas une mais deux personnes qui ont été recrutées pour pallier à ce manque (grâce au recrutement d’un jeune en « contrat d’avenir »). L’équipe a ainsi considérablement changé de visage en l’espace quelques semaines déplorant l’absence d’un membre clé du fonctionnement du site et enregistrant l’arrivée de trois nouveaux.

En plus de mes missions principales, j’aiderai donc le directeur à réaliser une partie du travail administratif laissé vacant et en assumerai ma part. Il a ainsi fallu m’adapter à des tâches qui m’étaient totalement étrangères jusqu’alors. J’ai été chargé de créer les plannings de l’équipe à partir du mois de mars jusqu’au mois d’août compris2. Bien que le personnel soit d’un nombre relativement réduit, il est pourtant complexe d’articuler les horaires de douze personnes. La difficulté se situe dans le fait que les six médiateurs culturels et l’agent d’accueil travaillent indifféremment les dimanches et jours fériés. Leurs semaines ne sont donc pas bornées par les week- ends. Il faut donc articuler les jours de travail des uns et des autres en intégrant un certain nombre de contraintes et de règles : un jour de repos tous les six jours

1 Cf annexe n°6 : l’offre culturelle de la Maison de la Dame 2 Cf annexe n°9 : Exemple de planning d’équipe 24 travaillés au minimum, deux dimanches de repos sur quatre, jours de congés, … Le total des heures de chacun doit être homogène tout en permettant un fonctionnement normal du site (visites guidées, animations, ateliers, ..) et en anticipant la présence de groupes d’adultes et de classes scolaires pour lesquelles un animateur est requis pour la journée selon la période (jusqu’à quatre ou cinq classes par jour à la fin de l’année scolaire). Cette tache a été complexe et chronophage : même avec le concours de mon tuteur plus habitué que moi à manier ces plannings, il y avait toujours un changement ou une erreur qui nécessitait de tout reprendre. Je devais également prévoir deux réunions d’équipe par mois sur les journées où toute l’équipe était présente. Durant ces réunions, j’assurais également souvent la rédaction du compte- rendu. J’ai également pu participer à la refonte de l’organisation du site en vue de l’été. Du 11 juillet au 28 août, la Maison et l’ArchéoParc sont ouvert toute la journée de 10h à 19h quasiment en continu (contre une ouverture limitée à l’après-midi le reste de l’année). L’objectif est d’assurer quotidiennement les quatre postes (visite du musée, démonstrations dans le Parc, animation de l’atelier du matin et de l’après- midi et gestion de l’accueil et de la boutique), que l’ensemble s’enchaîne sans temps mort, tout en conservant la possibilité d’accueillir centres de loisirs ou groupes d’adultes.

A cela s’ajoutait également les petites tâches de secrétariat quotidiennes. Etant souvent seul dans les bureaux, je m’occupais de répondre au téléphone, de prendre les réservations des visiteurs et des écoles, puis de transmettre les informations à la responsable des réservations. Concernant ce volet de mon stage, je partais de rien puisque je n’avais jamais reçu d’enseignement sur le fonctionnement administratif d’un musée ou même de quelconque entreprise et n’avais jusque-là jamais eu l’occasion de le découvrir dans mes expériences professionnelles. J’ai donc appris les modalités administratives relativement complexes de cette structure muséale gérée par une collectivité territoriale en écoutant les échanges entre les employés du musée et ceux du service administratif de la Communauté de communes, en posant des questions et surtout en pratiquant. Bien qu’il y ait peu de chance que je sois amené à exercer certaines de ces tâches de nouveau, il est tout de même intéressant de comprendre le fonctionnement administratif concret des sites culturels et touristiques

25 mais aussi des collectivités territoriales ce dont nous n’avons eu que très peu l’occasion d’aborder dans le cadre du Master. Ce n’est sans doute pas la partie de mon travail dans laquelle j’ai été le plus à l’aise mais au fil des mois, je me suis senti bien plus en phase avec ces modalités.

2) Assistance de direction et suivi de projets

Une partie conséquente de mon stage a été de suivre les projets en cours de la Maison de la Dame à plus ou moins long terme. Ceux-ci étant à différents stades d’avancement, cela permettait de comprendre comment se monte un projet et de suivre les étapes successives jusqu’à l’achèvement de ceux-ci.

2.1) L’aménagement d’un centre pédagogique et scientifique

Mon arrivée à Brassempouy s’est effectuée juste avant le lancement des travaux de réhabilitation d’une ancienne maison voisine de la Maison de la Dame. Cette bâtisse à laquelle les Brassempouyais sont très attachés était alors abandonnée et en piteux état. Le développement du site culturel de le Dame était l’occasion de redonner vie à cet élément majeur du patrimoine communal tout en le valorisant. L’ensemble devenu vétuste avec le temps a ainsi été largement remanié puisque seuls la façade et quelques murs ont été conservés au cours de cette réhabilitation. L’objectif de ces travaux est de transformer la maison dite « Jeancaousse » en centre pédagogique et scientifique1 qui permettra de répondre à de nombreux soucis d’organisation que connaît actuellement la Maison de la Dame. Le public scolaire se montre tous les ans plus nombreux : à la fin de l’année scolaire c’est souvent quatre ou cinq classes qui passent la journée simultanément sur le site (soit plus d’une centaine d’enfants). Lorsque le temps est clément il n’y a pas de soucis puisque les enfants peuvent pique-niquer sur les marches du mastaba. En cas de mauvais temps ou de forte chaleur, la salle des groupes dédiée à l’accueil des scolaires ne permet pas d’héberger autant d’enfants et la journée devient compliquée à organiser et peut vite se transformer en expérience désagréable. Le nouveau centre pédagogique permettra de régler ce problème en offrant les salles et les infrastructures nécessaires à l’accueil

1 Cf Annexe n°2 : Plan d’aménagement de la Maison Jeancaousse 26 d’un tel nombre d’enfants. Les toilettes, notamment, étaient le principal problème puisqu’il était impossible de faire passer cinq classes dans l’unique toilette de la Maison de la Dame entre la pause-déjeuner et la reprise des activités (de 15 à 30 minutes). Désormais le site ne devrait plus connaître ce genre de troubles et les nouvelles salles, équipées de matériel scientifique, permettront même d’assurer les ateliers dans de meilleures conditions. Le centre pédagogique sera directement relié à l’ArchéoParc par un escalier auquel on accède par une cour extérieure. Le nouvel espace scientifique anticipe aussi la reprise prochaine des fouilles de la grotte du Pape grâce à un étage dédié à l’accueil des archéologues et des bénévoles : salles de travail, chambres, espaces de bain et toilettes, … J’ai pu suivre l’avancement des travaux de l’intérieur puisque j’ai été chargé de représenter la Communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys au cours des réunions de chantier hebdomadaires réunissant le chef de chantier et les différentes entreprises de travaux publics sélectionnées. A mon départ mi-août, les travaux extérieurs étaient quasiment achevés et la fin du chantier est prévue pour mars 20171.

Figure 7 : La maison Jeancouasse avant les travaux

1 Cf Annexe n°3 : Avancement des travaux du centre pédagogique et scientifique 27

2.2) L’aménagement paysager des alentours de la Grotte du Pape

J’ai également pu assister à la remise en route d’un projet de premier plan mais resté en suspens pour des questions juridiques. L’aménagement puis l’ouverture au public du site archéologique de la grotte du Pape sont effectivement réfléchis depuis de nombreuses années par le directeur de la Maison de la Dame et les élus de Brassempouy et de la CCCVL. Resté au point mort à cause de soucis d’entente avec les propriétaires en indivision de la grotte, la situation devrait se débloquer à plus ou moins long terme. La grotte est actuellement fermée au public : en de rares occasions (Journées du Patrimoine et Printemps des Landes), des visites guidées sont organisées autour et devant la grotte mais il est impossible d’y rentrer puisqu’une grille en mauvais état en condamne l’accès1. Cependant, accéder au site archéologique situé à deux kilomètres du bourg de Brassempouy reste compliqué et peu confortable lors de ces occasions : cela nécessite de se garer à proximité, de traverser les champs de divers propriétaires qui peuvent être gorgés d’eau en cas de mauvais temps ou remplis de maïs.

Des aménagements sont nécessaires en amont avant d’envisager l’ouverture même de la grotte qui sera la finalité du projet d’ici trois ans. Il s’agit des réflexions sur cet aspect du projet auxquelles j’ai pu participer. La première étape consiste à aménager un parking végétalisé et un chemin menant à la grotte sans avoir à rencontrer d’obstacles. Début juillet, une rencontre a été organisée avec le Pays Adour Chalosse Tursan pour soumettre le projet d’étude préalable à l’aménagement à une candidature pour le fonds de financement européen du programme LEADER. Parallèlement, un partenariat avec le Comité Départemental du Tourisme a permis de repenser les chemins de randonnée de Brassempouy : désormais une boucle ayant pour point de départ et d’arrivée la Maison de la Dame de Brassempouy conduit devant la grotte du Pape. La boucle a été testée à l’occasion d’une randonnée ponctuée d’animations musicales préhistoriques organisée par le CDT à l’occasion de la fête de la musique le 21 juin.

1 Cf Annexe n°8 : Plan de visite du site archéologique 28

Figure 8 : L'entrée de la grotte du Pape en l'état actuel (source : photographie personnelle)

Le projet d’aménagement de la grotte et de ses alentours devrait donc pouvoir se lancer concrètement durant l’année 2017. J’ai suivi en partie la réflexion sur l’organisation des futures visites qui s’effectueront autour de la grotte. À plusieurs reprises, j’ai assisté à la constitution de différentes trames et circuits de visites par l’équipe de la Maison de la Dame en collaboration avec Aurélien SIMONET, archéologue départemental. J’ai ensuite pu suivre les essais de ses visites dans le cadre de la réception de partenaires et à l’occasion du Printemps des Landes qui a servi de test grandeur nature auprès du public.

A terme, la visite de la grotte (y compris son intérieur) fera partie d’une nouvelle offre culturelle de la Maison de la Dame de Brassempouy dans laquelle il sera possible de passer une journée entière sur le site et représente un très fort potentiel de développement. Effectivement, de nombreux visiteurs demandent à visiter la grotte et c’est un atout touristique extrêmement attractif pour les sites de Préhistoire en général.

Je n’ai pu suivre que quelques étapes de ces projets et il a pu s’avérer frustrant de ne pas pouvoir assister à leur aboutissement. J’ai cependant eu l’occasion au cours de mon stage de suivre le projet d’accueil d’aurochs vivants dans le parc dans son

29 intégralité et d’y participer activement notamment en termes de communication. Je reviendrai sur cet aspect plus loin dans mon développement.

2.3) Rencontre des différents acteurs de la Culture et du Tourisme

Au cours du suivi de ces différents projets, j’assurais un rôle qui s’apparente à de l’assistance de direction. J’assistais aux réunions, prenais des notes, rédigeais un compte-rendu si besoin, mais avant tout, cela a été l’occasion pour moi de rencontrer une multitude d’acteurs divers du secteur de la culture et du tourisme du département des Landes. J’ai pu réaliser par moi-même ce que nous avions appris en cours : le montage de projet est le fruit de la collaboration entre de multiples partenaires allant des services culturels décentralisés des différentes collectivités territoriales (graduellement de la Région à la commune) jusqu’au réseau de bénévoles locaux. J’ai ainsi rencontré les partenaires de la Maison de la Dame au sein des autres sites culturels du département (Monastère de Sorde-l’Abbaye, Abbaye d’Arthous, Musée de la Faïence de , Plantarium de Gaujacq, les Offices de tourisme partenaires) et ceux du Conseil Départemental des Landes1 : le service de Conservation départementale des Musées des Landes apporte son aide aux musées du département pour des tâches très diverses (gestion et promotion, conseil scientifique et assistance auprès des collectivités territoriales, animation et professionnalisation du réseau des musées des Landes, suivi des dossiers d’aide au patrimoine, …).

Mon tuteur de stage, disposant de la double casquette de directeur de la Maison de la Dame de Brassempouy et directeur de la culture et du tourisme pour la Communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys, s’était engagé dès le départ à m’emmener dans ses différentes réunions, y compris celles ne concernant pas directement Brassempouy, pour me permettre de repartir avec une meilleure connaissance possible du fonctionnement des politiques culturelles territoriales. J’ai pu assister à des réunions de la commission Culture et Tourisme de la CCCVL où les

1 Cf annexe n°13 : compte-rendu de réunion de rencontre avec le Pays Adour-Chalosse-Tursan à propos de l’aménagement du site archéologique 30

élus délibèrent sur la mise en place des différentes animations et évènements culturels qui animent l’ensemble de la collectivité tout au long de l’année. J’ai notamment pu voir au cours de ces réunions comment les subventions sont réparties entre les différentes associations pour monter des projets culturels qui seront répartis sur l’ensemble du territoire afin d’intégrer chaque village au programme culturel. J’ai été amené à travailler avec le service administratif de la communauté des communes et au contact des élus de la CCCVL mais aussi de ceux de la commune de Brassempouy en la personne de son maire, Mr Guy DUPLANTIER. Au fil de ces rencontres et réunions, j’ai pu clarifier ma perception des politiques culturelles territoriales en les voyant se mettre en place au fil des semaines.

Mon travail a ainsi parfois pu sortir du cadre du musée de Préhistoire : j’ai notamment eu l’occasion de préparer une présentation d’une heure sur le thème de la culture sur le territoire chalossais à destination de deux classes de terminale de la Maison familiale rurale de Castelnau-Chalosse.

3) Accueil du public, gestion de la boutique, visites guidées

L’objectif de mon stage était plus de découvrir le fonctionnement d’un site culturel plutôt que d’être directement au contact du public. J’avais déjà eu l’occasion de m’initier à la médiation culturelle (visites guidées et accueil du public) au cours de mes expériences professionnelles antérieures. Cependant, il était clair que je pourrais me retrouver à faire des visites ou à assurer l’accueil et la gestion de la caisse en cas de besoin. Dès mes premières semaines, je me suis donc préparé à faire des visites guidées du musée n’ayant alors que très peu de connaissances en matière de Préhistoire. L’arrivée de deux nouveaux médiateurs entre mars et avril a fait que je n’ai pas souvent eu à intervenir. Je me suis plus souvent retrouvé au poste d’accueil du public, et de gestion de la boutique et de la caisse. Il s’agissait pour moi d’une nouveauté. Bien qu’étant habitué à l’accueil du public, je n’avais encore jamais eu à gérer la caisse. Ce poste est particulièrement difficile à maîtriser en raison de la grande quantité d’informations à retenir entre les tarifs, les gratuités, les partenariats

31 avec les Offices de tourisme, les partenariats avec le monastère de Sorde et l’Abbaye d’Artous offrant des tarifs préférentiels, etc. Il y a également beaucoup d’informations à transmettre au visiteur et il faut s’avoir s’adapter à l’heure : proposer un programme à des visiteurs arrivant en début d’après-midi ne sera pas le même que celui de visiteurs arrivant après la dernière visite guidée à la toute fin de journée. Il faut également avoir la maîtrise de l’outil et du logiciel Kezia, ce qui peut prendre du temps quand on ne les a jamais pratiqués, ce qui était mon cas. J’ai bénéficié d’après-midi de saison creuse où la fréquentation n’était pas au rendez- vous pour apprendre, me familiariser à mon rythme aux différentes obligations qu’incombe ce poste sans faire d’erreurs de caisse, complexes à rattraper. Il s’agit pour moi d’un atout de plus à ajouter à mes expériences qui pourra me servir dans mes expériences professionnelles futures. La maitrise des techniques de taille de silex et d’allumage de feu par percussion nécessitant une certaine expérience, je n’ai pas pu assurer les animations dans l’ArchéoParc. Lorsque le besoin se faisait ressentir, notamment en pleine saison estivale, j’assurais une partie des visites guidées de la journée et j’ai apprécié retrouver le contact du public en ces rares occasions.

4) Organisation d’évènements et de soirées

La Maison de la Dame de Brassempouy se montre particulièrement dynamique dans son évènementiel. En plus des rendez-vous incontournables que sont la Nuit des Musées (le 21 mai), les Journées de l’Archéologie (le 18 juin) et les Journées du Patrimoine (les 18 et 19 septembre), la Maison et l’ArchéoParc organisent fréquemment des soirées en raison de leur cadre atypique. Ainsi, le Festival des Abbayes dont l’objectif est de valoriser le patrimoine religieux à travers des concerts a lieu à Brassempouy devant le mastaba en cas de beau temps pour répondre au souci de manque de place provoqué par l’église St Sernin. Globalement, les groupes de musique apprécient fortement de se produire sur le toit du musée mais cela implique une organisation particulière. La saison touristique est ponctuée de quatre soirées à thèmes, un mardi soir sur deux entre le 9 juillet et le 23 août : une conférence sur le sexe chez Cro-Magnon assurée par les préhistoriens Brigitte et

32

Gilles DELLUC, un repas-spectacle préhistorique, une soirée sur le thème de la musique et une autre autour du silex toutes organisées par un médiateur différent. Etant souvent le seul membre de l’équipe disponible pour aider le médiateur concerné à mettre en place les préparatifs le jour de l’évènement, j’ai pu participer à l’organisation et à la logistique des trois premières soirées de l’été et du festival des Abbayes : réflexions sur l’organisation de la soirée, anticipation d’éventuels problèmes, mise en place des tables, des bancs ainsi que de l’éclairage, accueil et décompte du public et photographies durant la soirée puis rangement.

Figure 9 : Les soirées du cycle d'été "Rendez-vous avec la Dame" (source : photographies personnelles)

33

Une fois ma place trouvée dans l’organigramme et le fonctionnement de la Maison de la Dame, j’ai pu me consacrer à des missions plus spécifiques me mettant en contact direct avec des prérogatives récurrentes des emplois du secteur de la culture. Parmi celles-ci, j’ai découvert l’ensemble des stratégies de communication usées par le site pour accroitre sa notoriété.

II) La communication autour d’un site culturel et touristique : ses stratégies, ses outils et ses techniques

1) Communiquer fréquemment autour de la vie du site

La communication a été une de mes missions principales. L’objectif était de découvrir les différentes techniques et outils mis à la disposition d’un site culturel et touristique pour communiquer. La Maison de la Dame de Brassempouy est un site en plein développement, il est intéressant de comprendre quelles sont les différentes étapes préalables, réalisées en amont durant la « saison creuse » pour se faire connaître et impacter positivement sur la fréquentation. En ce sens, il est important de bien connaître le fonctionnement touristique du département dans sa globalité. En terme d’image, la côte landaise est bien plus parlante touristiquement pour les visiteurs de passage dans la région. L’intérieur du département dispose d’une exposition bien moins avantageuse et l’on peut penser, à tort, que l’intérêt touristique du département se limite à ses plages et ses campings. Il est donc primordial pour les sites de Chalosse, situé à près d’une heure de route de la côte, de définir un plan de communication solide afin d’attirer un public extérieur au territoire concerné. De février jusqu’au lancement de la saison touristique, ces six mois m’ont permis de comprendre la stratégie de communication de la Maison de la Dame et de participer à ses différentes étapes. Une médiatrice est chargée de la communication à l’année mais les visites et les animations dans le Parc sont contraignantes et rendent difficile un suivi régulier du travail. La communication implique un travail quotidien pour être véritablement efficace. Ainsi, lors des semaines de grande affluence, j’ai récupéré quelques-unes de ces prérogatives. Parmi celles-ci, j’ai pu animer la page Facebook

34 de la Maison de la Dame ainsi que le site Internet. Pour chaque évènement (soirées, conférences, ateliers des vacances scolaires,…), je communiquais une semaine à l’avance et publiais un compte rendu dès le lendemain. La communication autour de la vie du site passe également par une présence régulière dans le quotidien local Sud- Ouest. Une partie du travail de communication consiste à proposer de courts articles annonçant un évènement prochain puis un article récapitulatif dans un délai de trois jours passé ce dernier. Un résumé accompagné de photographies passe simultanément sur la page internet du quotidien.

2) Communiquer sur un évènement particulier : la rédaction d’un dossier de presse

J’ai surtout eu l’occasion d’assurer la communication sur un projet à part entière que j’ai évoqué précédemment : l’acquisition d’aurochs-reconstitués.

En avril, Daniel Labat, éleveur de bétail à , a contacté Lionel Ducamp, directeur de la Maison de la Dame. Ayant fait l’acquisition d’un troupeau d’aurochs- reconstitués, celui-ci souhaitait mettre en valeur ses bêtes en les rendant visibles pour le public de la Maison de la Dame depuis l’ArchéoParc. L’aurochs est un animal emblématique de la Préhistoire. Apparu il y a plus de 500.000 ans, l’espèce s’est largement répandue sur nos contrées il y a 40.000 ans1. Sa notoriété est du au grand nombre de représentations rupestres de l’animal faites sur les parois des grottes ornées les plus célèbres d’Europe telles que Lascaux et Chauvet. Victime de la domestication et de la chasse intensive par l’Homme, cet ancêtre de nos bœufs domestiques s’est éteinte en 1627 en Pologne. L’aurochs est devenu un symbole de force et de virilité pour de nombreuses cultures au cours des siècles.

1 GUINTARD & NERON de SURGY, L’Aurochs de Lascaux au XXIe siècle, éditions du Gerfaut, Paris, 2014. 35

Figure 10 : Peinture rupestre de Lascaux représentant un aurochs (source : site internet Lascaux )

Ce n’est que dans la première moitié du XXe siècle que deux scientifiques allemands, les frères Heck, redonnent naissance à l’espèce disparue. Ceux-ci, depuis leurs zoos respectifs de Munich et de Berlin dont ils sont directeurs, croisent différentes races de bovidés sélectionnés en fonction de caractéristiques proches de l’espèce originelle. Ces croisements successifs aboutissent en 1931 à un premier résultat concluant : une espèce nouvelle de bœuf domestique très proche de Bos Primigenius : l’Aurochs- reconstitué1. Mis à part une taille sensiblement inférieure, ces animaux disposent des caractéristiques physiques (couleur de robe, dimension et angle particulier des cornes) et comportementales de leur ancêtre. Depuis les années 1970, des éleveurs (désormais rassemblés en syndicat : le SIERDA) cherchent à valoriser cette nouvelle espèce encore rare en Europe2. En France, en 2014, la population d’Aurochs- reconstitué ne comportait que cinq-cents têtes.

L’ArchéoParc ne présentait jusque-là que des reproductions d’animaux préhistoriques. Pourtant, l’objectif a toujours été d’offrir au public une partie accueillant des animaux vivants issus de l’environnement du Paléolithique. Le projet était jusque-là impossible puisque cela nécessitait d’employer un soigneur et d’équiper le site d’importantes infrastructures, ce qui représente un coût que la

1 GUINTARD & NERON de SURGY, L’Aurochs de Lascaux au XXIe siècle, Op Cit 2 GUINTARD (dir), L’Aurochs reconstitué : élevage d’aujourd’hui et de demain, actes du colloque de Sadirac, IIIe colloque international des éleveurs d’Aurochs XVIIIe AG du SIERDA : 18 février 2012, SIERDA, Nantes, 2013.

36 communauté de communes ne peut pas assumer. Dans cette configuration ci, pas besoin de faire appel à un soigneur puisque les animaux sont mis à disposition par le propriétaire qui demeure responsable des bêtes. Une brassempouyaise très impliquée dans la vie du site dispose d’un terrain contre l’ArchéoParc qu’elle ne peut pas entretenir. Une convention de mise à disposition de ce terrain a été signée entre l’éleveur et la propriétaire pour permettre l’accueil des aurochs. Ce projet s’est présenté de manière impromptue et a dû être organisé en urgence pour être finalisé à temps pour l’été : j’ai donc été largement impliqué dans les différentes étapes de sa réalisation depuis la réflexion sur la nature et le contenu de la convention signée par les deux parties jusqu’ à l’aménagement du champ et l’installation d’une clôture électrique garantissant la sécurité et le confort des animaux. Cet aménagement représentant de nombreuses heures de travail dans lequel je me suis moi-même impliqué, a nécessité de faire appel au bénévolat des habitants du village et des membres de l’association des amis de Brassempouy. Je me suis surtout vu confier la communication autour de ce projet. Pour le directeur, la présence d’aurochs dans l’ArchéoParc représente un très fort potentiel d’attractivité pour la presse et pour le public et pourrait avoir d’importantes retombées en termes de fréquentation. Il était donc capital de communiquer de façon efficace avant la fin de l’été : il a été convenu avec le propriétaire que les animaux passeraient le printemps et la saison touristique à Brassempouy et retourneraient à Doazit pour l’hiver.

Dans l’objectif d’obtenir une bonne exposition médiatique qui résulterait à l’organisation d’un évènement spécial pour l’arrivée des aurochs à Brassempouy, j’ai été chargé de rédiger le dossier de presse du projet1. L’objectif de ce document est triple : il faut parvenir à attirer l’attention du journaliste et capter son intérêt autour de l’évènement dont il est question. Le dossier de presse doit proposer une information complète et rigoureuse sur le sujet tout en restant directe et facilement perceptible pour un non initié. Enfin, à travers cet outil de communication, le journaliste doit pouvoir trouver la matière nécessaire pour rédiger son article ou pour préparer sa venue : il s’agit donc également d’un outil documentaire de référence qui pourra être conservé comme archive. J’ai eu quartier libre durant la

1 Cf annexe n°4 : Dossier de presse « Les Aurochs de retour au Pays de la Dame 37 rédaction de ce dossier de presse. N’étant pas un spécialiste du sujet, il m’a fallu me documenter richement à propos de l’Aurochs et de l’histoire de sa reconstitution à travers différents ouvrages et articles mis à ma disposition. Le plus difficile a été de manipuler des notions de biologie et de zoologie que je ne maitrise pas, de synthétiser ces notions en restant clair et concis sans commettre de non-sens. Il faut également que le contenu paraisse attractif de façon à ce que le journaliste trouve de la matière pour rédiger un article sans que le document de communication ne devienne un document commercial.

Figure 11 : couverture du dossier de presse (source : réalisation personnelle)

Début juin, un journaliste de l’émission Midi en France, diffusée sur la chaîne France 3, s’est montré intéressé pour venir faire un reportage sur l’arrivée des Aurochs dans le cadre d’une édition sur les Landes. Un évènement a ainsi été organisé à cette

38 occasion le samedi 2 juillet, en présence d’élus et d’habitants du village. La journée a pris une tournure particulière et a abouti sur un volet inattendu et particulier de mon stage : impressionnés par la dizaine de personnes présente, les huit aurochs relâchés dans le champ aménagé à cet effet ont pris peur et se sont échappés en traversant sans mal la clôture sous l’œil et la caméra du journaliste. Le reste de la journée a été des plus mouvementé puisque je me suis retrouvé à courir après le troupeau de bêtes à travers le village. Il n’y a fort heureusement eu aucun dégât si ce n’est la clôture qu’il a fallu reconsolider dans les semaines suivantes. Le reportage, diffusé début septembre, risque cependant de faire une publicité inédite au petit village de Chalosse. En plus de la télévision nationale et des articles parus dans la presse locale, l’arrivée définitive des aurochs à Brassempouy (qui cette fois s’est faite sans heurt) a été l’objet d’un article qui a fait la une des pages Landes du journal Sud-Ouest le 17 août.

Figure 12 : version web de l'article Sud-Ouest paru le 17/08/16 (source: sudouest.com)

39

J’ai ainsi eu l’occasion de suivre un projet depuis l’étape initiale de l’idée, jusqu’à son aboutissement et son succès en participant activement et en me confrontant aux difficultés et aux obstacles qui s’opposaient au fil des jours à la réussite de cette entreprise. Il s’agissait avant tout d’une occasion pour moi de comprendre les différentes techniques de communication permettant de faire parler d’un évènement et de le faire connaître auprès du grand public. J’ai également appréhendé l’importance des contacts entre un site culturel et les médias. Les quotidiens et radios localesd’abord, (Sud-Ouest, l’Eclair, France-Bleu Gascogne et Béarn) témoignent de leur volonté de parler des sites et évènements qui animent et mettent en valeur le territoire. Les chaines de télévision, outre les éditions régionales, ne braquent leur attention que rarement sur ce qui se passe à l’intérieur des Landes et ne donne de l’exposition qu’aux destinations très touristiques de la côte. Brassempouy possède la chance d’avoir un nom célèbre partout en France et à l’étranger, ce qui permet d’attirer l’attention de programmes télévisés nationaux lorsque l’occasion se présente.

Figure 13 : Capture d'écran de l'émission "Midi en France" du 12/09/16

40

En termes de mise en place et de suivi de projet culturel, j’ai constaté l’importance de savoir saisir les opportunités qui se présentent en s’appuyant sur les ressources à disposition : que ce soit des partenaires (ici un éleveur local très impliqué dans le dynamisme du territoire) ou les bénévoles potentiels. Dans ce cas d’étude, la bonne volonté et la générosité de bénévoles des villages alentours ont permis la mise en place d’une clôture électrique autour d’un champ de deux hectares sans occasionner le moindre coût pour la communauté de communes qui ne pouvait pas se permettre d’investir dans ce projet.

3) Cibler et démarcher le public potentiel

Une saison touristique se prépare dès la fin de l’été précédent. C’est à ce moment là que l’on prévoit le plan de la communication et ses différentes étapes qui se répartiront sur toute l’année pour qu’un effet positif se fasse ressentir avant l’été. Dès mon arrivée en février, j’ai découvert au fil des mois la stratégie de communication de la Maison de la Dame de Brassempouy et ses différents axes qui permettent d’attirer chaque année un public plus nombreux. A travers l’utilisation des outils multimédias que j’ai déjà évoqués (site internet, réseaux sociaux, presse, radios,…) , savoir cibler son public est une des étapes cruciale de la communication.

3.1) Communiquer auprès des groupes d’adultes et d’enfants

Depuis l’ouverture de l’ArchéoParc en 2014 et des nombreuses possibilités d’animations que celui-ci permet de proposer au public, la Maison de la Dame dispose d’une offre culturelle particulièrement riche qui peut s’étendre à tous les publics. Autrefois composé seulement d’un musée archéologique limité, la Maison de la Dame de Brassempouy peut aujourd’hui aussi bien faire office de site culturel scientifique de référence pour passionné de Préhistoire ou pour les non-initiés que d’espace de divertissement et d’animations pour les enfants : entre ces deux extrêmes, tout le monde peut y trouver son compte.

Pourtant, l’analyse de la fréquentation de l’année 2015, malgré une hausse globale et satisfaisante du nombre de visiteurs, témoigne d’une baisse du nombre de groupes

41 d’adultes venus sur le site sur l’ensemble de l’année1. Il arrive fréquemment que des personnes, appartenant souvent au public retraité, lorsqu’on les renseigne sur les activités du site à l’accueil ou au téléphone, ne souhaitent visiter que le musée car ils confondent l’ArchéoParc et ses activités avec un espace de loisir uniquement réservé aux enfants. Il est alors nécessaire de leur préciser que hormis certains ateliers durant les vacances scolaires, les démonstrations sont avant tout de l’ordre de l’archéologie expérimentale et complètent la visite du musée. Peut-être qu’au contact des dépliants du site sur lesquels il est vrai que l’aspect tout-public est fortement mis en avant, certains responsables de groupes d’adultes aient une mauvaise appréhension de la vocation du site. La Maison et l’ArchéoParc de la Dame de Brassempouy ne seront jamais une sorte de parc d’attraction bien que le public scolaire représente près de la moitié de la fréquentation totale du site. L’aspect culturel et scientifique seront toujours privilégiés.

A partir de ce constat de défection de cette catégorie de public, j’ai été chargé de communiquer de façon à attirer sur le site de nouveaux groupes d’adultes. A partir du mois de mai, j’ai procédé par envoi de mails aux contacts des différentes associations du département qui pourraient se montrer intéressées : le principe était de proposer à ses groupes de visiteurs potentiels une offre précise adaptée en fonction des attentes du public ciblé. J’ai appris que, contrairement aux écoles et centres de loisirs qui sont démarchés deux fois par an par mail, ces groupes d’adultes n’étaient la cible d’aucune proposition de sorties. Une communication directe et ciblée permettrait donc, d’après moi, d’obtenir des résultats concrets et rapides. Pour cela il m’a fallu passer par une étape longue et fastidieuse qui m’a occupé plusieurs semaines durant : reprendre la totalité des fichiers de contacts situés sur le serveur informatique dans un dossier. J’ai constaté qu’une tentative de reprise de ces documents contenant les adresses mails et les numéros de téléphone de diverses associations du territoire avait été amorcée en 2014.

Cependant, je me suis rapidement aperçu en contrôlant la validité des informations que la plupart été déjà devenues obsolètes en l’espace de deux ans et qu’il fallait tout

1 Cf annexe n°7 : Analyse de la fréquentation 42 reprendre depuis le début, ou presque. J’ai procédé par étapes, en définissant clairement les associations que je souhaitais contacter : les associations culturelles, artistiques (danse, arts, théâtre, cinéma, musique, etc), folkloriques, festives (peňas, bandas) d’une part. Les groupes de randonnée pédestre, de VTT et les cyclotouristes d’autre part, et enfin les maisons de retraite, EHPAD et foyers. Suite à ceci, j’ai passé des journées entières à naviguer sur Internet en tentant de collecter ça et là les numéros de téléphone, adresses et mails des contacts de chaque association que j’ai rassemblés sur un fichier Excel qui pourra resservir à chaque fois que le besoin de démarcher ces groupes se fera ressentir. Chaque catégorie de groupes démarchés a reçu une offre adaptée à leur profil. J’ai commencé par créer une offre adaptée aux associations de randonnées, de VTT et de cyclotourisme.

J’ai trouvé sur le serveur une offre qui était faite à ces associations : il s’agissait d’une proposition de sortie datant de 2010 qui incorporait la visite du musée dans une promenade sur les chemins de randonnée de la commune et des alentours. J’ai repris cette idée pour créer une proposition de journée permettant de visiter la Chalosse par ses chemins de randonnées, de VTT et de cyclotourisme agréés par le Comité départemental du tourisme des Landes et de faire escale à Brassempouy pour visiter le site culturel de la Dame mais aussi le village et son église avec possibilité de se restaurer au restaurant de la Dame des Luys ou sur l’aire de pique-nique du village.

J’ai continué dans le même esprit en contactant les maisons de retraite et EHPAD. Pour le public plus âgé, j’ai mis en avant la visite du village et de l’église Saint- Sernin. Au début du mois de juin, il était important de relancer les écoles afin d’attirer d’éventuelles classes n’ayant pas encore trouvé de voyage scolaire et les centres de loisirs en vue de l’été qui approchait.

Alors que j’envoyais ces mails, plusieurs collèges simultanément nous ont contactés pour prévoir une visite pour des classes de 6e à la rentrée de septembre 2016 ce qui est inhabituel. Ceci s’est expliqué par la réforme des collèges qui a fait l’objet d’un décret le 20 mai 2016 et qui remet la Préhistoire au programme d’Histoire- Géographie de 6e. Jusque là la Préhistoire n’était enseignée qu’au primaire seulement ce qui explique la popularité de la Maison de la Dame de Brassempouy auprès des

43

écoles primaires. Désormais, le site doit se préparer à recevoir des classes de collégiens pour le début de l’année scolaire ce qui garantit la présence de scolaires sur une étendue correspondant à l’ensemble de la période d’ouverture du musée. Il est apparu comme important de prévenir les différents établissements que les animations et stages suivis majoritairement par les écoles primaires d’habitude sont adaptables pour des élèves du Cycle 2 pour éviter une organisation anarchique de journées d’une semaine pour la suivante en septembre et ainsi anticiper les demandes. J’ai donc rassemblé les adresses mails de tous les collèges des Landes mais également des Pyrénées-Atlantiques, du Gers, de Gironde et des Pyrénées- Orientales et leur ai envoyé les différentes possibilités de journées et de stage que ces classes peuvent suivre à Brassempouy pour découvrir les gestes des hommes de la Préhistoire. De nombreux professeurs de collèges ont ainsi appelé durant le mois de juin pour prévoir une sortie dès la rentrée. Alors que je continuais cette tâche, j’ai du laisser de côté la communication auprès des groupes dans les derniers jours de juin car nous entamions la tournée de distribution de publicités. Je m’en suis tenu là, il faudra que la personne chargée de communication reprenne mon travail à l’automne notamment en démarchant les quelques centaines d’associations que j’ai répertorié pour leur proposer une sortie à Brassempouy.

3.2) Les tournées de distribution de publicités

Du 28 juin au 11 juillet, j’ai donc participé aux tournées de distribution de publicités (dépliants et affiches) à travers les Landes et les départements voisins : le principe est de distribuer des dépliants et des affiches dans tous les commerces des villes et communes présentes sur un trajet défini pour communiquer directement auprès du public potentiel. Il s’agit là d’une stratégie de communication qui résulte d’un choix puisque je me suis aperçu lors des tournées sortant d’un rayon de 50 kilomètres de la Chalosse que l’on ne trouvait aucune publicité des autres sites culturels de ce territoire (le Musée de la Chalosse de Montfort-en-Chalosse notamment). La politique de la Maison de la Dame et de son directeur en termes de communication, est d’être incontournable pour les touristes. Le site était en plein développement, l’objectif est de parvenir à se faire une renommée en dehors des

44

Landes où le site culturel de Brassempouy est encore relativement inconnu. La plupart des sites touristiques se contentent de passer par les offices de tourisme. Cependant, ce recours est limité puisque l’adhésion à chaque office représente un coût considérable : ainsi pour être présents sur l’ensemble du territoire ciblé, il faudrait débourser des sommes démesurées. Pour pallier à cela et parvenir à augmenter la fréquentation de personnes extérieures au département, il faut donc redoubler d’effort et se donner les moyens de se faire connaître. Ces tournées sont difficiles à organiser, elles nécessitent deux ou trois personnes pour une journée de travail souvent rallongée (les plus grandes tournées impliquent un départ à 7 heures du matin et un retour autour de 20 heures) et d’importants frais d’essence à une période où les médiateurs sont déjà tous sollicités pour l’accueil des centaines d’enfants en sortie scolaire de fin d’année. Ma présence cette année a permis d’exploiter plus profondément ces tournées de publicités et de les pousser plus loin qu’auparavant.

En deux semaines, la grande majorité des commerces de l’ensemble des Landes (l’intérieur et la côte), le Pays-Basque, le Béarn et une partie du Gers ont été sollicités avec plus ou moins de succès selon les endroits. Souvent la limite de la distance peut empêcher des touristes potentiellement intéressés de venir sur Brassempouy mais cela permet de faire connaître le site et de les inciter à venir lors d’un éventuel prochain séjour dans les Landes. Ayant participé à toutes les tournées de publicités chaque jour alors que celles-ci étaient habituellement réparties entre les différentes médiateurs, ces deux semaines ont été très intenses. Il a été cependant satisfaisant, durant l’été, d’entendre des personnes se présenter en disant qu’ils venaient de la côte et qu’ils avaient connu le site par l’intermédiaire d’une brochure ou d’une affiche déposée à l’accueil de leur camping ou de leur hôtel.

J’ai surtout pu comprendre les problématiques rencontrés par des sites culturels ou touristiques situés à l’intérieur d’un département pour se faire connaitre et attirer des visiteurs qui, souvent, ont pour lieu de résidence la côte et ses campings. Il semble difficile d’attirer les touristes en nombre sur ce territoire dans un département aussi vaste. La distance est d’ailleurs du principal motif évoqué par les

45 commerçants refusant notre publicité. La Maison de la Dame est le seul site a utilisé cette méthode fastidieuse pour communiquer mais les résultats parlent d’eux-mêmes puisque la fréquentation ne cesse d’augmenter chaque année. Le site se développe, l’ArchéoParc donne de nouvelles possibilités : il est important de valoriser ce dynamisme et de faire en sorte qu’il se perpétue d’une saison à l’autre. De nouvelles tournées plus réduites et visant les points stratégiques (villes, offices de tourisme, musées, lieux d’hébergement) sont organisées à l’automne et en février pour préparer les vacances scolaires.

3.3) Création d’enquêtes de satisfaction

Après avoir appris comment cibler puis comment atteindre le public, j’ai pu, dans les derniers jours de mon stage, comprendre l’importance de connaître l’avis global des visiteurs. Il est évident que connaître la satisfaction des visiteurs permet d’améliorer considérablement la qualité du site. Ces dernières années, les avis laissées sur le site internet Tripadvisor et apparaissant sur Google sous forme d’étoiles sont un intérêt capital pour l’attractivité d’un espace touristique. La réputation du site sur Google influence très fortement les visiteurs potentiels qui préparent leurs sorties : un avis excellent aura un effet positif alors que quelques avis très négatifs suffisent à refroidir quelqu’un qui n’est pas encore convaincu. L’agent d’accueil a donc naturellement préféré recommander aux gens de laisser un avis sur Tripadvisor au détriment d’un questionnaire de satisfaction qui existait mais qui n’était plus vraiment utilisé. Tripadvisor et le livre d’or permettent d’avoir un avis global positif ou négatif des visiteurs suite à leur visite mais ne permettent pas de creuser la question et de comprendre en profondeur où se situent les problèmes éventuels : c’est là l’intérêt d’une enquête de satisfaction. La Maison de la Dame de Brassempouy souscrit au label « Qualité Tourisme » créé en 2005 pour améliorer l’image du secteur du tourisme français et de tous ses acteurs et pour valoriser les établissements faisant honneur à cette image par la qualité de leur accueil et de leurs services. Le label Qualité Tourisme a déjà été adopté par l’Office de Tourisme d’Amou et la Maison de la Dame qui fait les efforts nécessaires depuis plusieurs années pour concourir au label spécifique Qualité Tourisme Préhistoire dès 2017. Il

46 est donc nécessaire de perfectionner au mieux l’accueil du public. A la fin de mon stage, début août, j’ai été chargé de créer un nouveau questionnaire de satisfaction adapté au fonctionnement actuel du site dans le cadre d’une enquête répartie sur l’ensemble du mois d’août1. Parmi les modifications que j’ai effectuées, j’ai instauré des questions à propos des différentes applications numériques qui permettent aux visiteurs de visiter librement l’ArchéoParc en scannant les flash-codes situés sur des bornes prévues à cet effet par l’intermédiaire de tablettes numériques. Une nouvelle application permet de visiter librement le bourg de Brassempouy et de déambuler entre les différents centres d’intérêts patrimoniaux.

Le questionnaire de satisfaction devait permettre de connaitre l’avis des visiteurs sur la circulation dans le village et sur les emplacements de parking desservant le musée. Il s’agit d’une problématique récurrente pour la municipalité et la direction du musée qui ne s’arrange guère avec l’augmentation continue de la fréquentation. Distribués quotidiennement aux visiteurs à la sortie de la visite ou à la boutique, ces questionnaires permettront d’avoir un état des lieux détaillé de la satisfaction du public et des points à améliorer. Je n’ai pas eu l’occasion de faire le bilan de cette enquête puisque mon stage s’est achevé à la moitié du mois d’août mais cela m’a permis de mener une réflexion sur les attentes du public visitant un site culturel et touristique mais aussi sur l’importance d’un service et d’un accueil qualitatifs et des retombées que ceux-ci ont sur l’image du site et donc sur son attractivité.

4) Maîtrise des outils d’infographie et de PAO : réalisation de brochures et documents de communication

Rapidement, mes compétences avec les logiciels Illustrator et Photoshop CS6 ont été mises à profit pour la réalisation de documents de communication. Hormis les brochures et affiches annuelles, la totalité des documents de communication pour les différents évènements, conférences et soirées, panneaux d’exposition sont réalisés et souvent imprimés à Brassempouy par les employés de la Maison de la Dame. Dans le

1 Cf annexe n°11 : Enquête de satisfaction 47 cadre du projet de mécénat et de recherche de financement dont j’ai été chargé et que je développerai plus loin, j’ai donc assuré moi-même la totalité des documents de communication1. Je n’ai eu pour seule limite la charte graphique adoptée par la Maison et l’ArchéoParc et à laquelle tous les documents de communication doivent se plier. Dans une logique d’image du site et d’identification immédiate de la provenance du document, tous doivent être constitués des différentes nuances de couleurs de ce thème. On se rend rapidement compte, en manipulant ces couleurs, que les combinaisons de couleurs permettant à la fois une lisibilité parfaite des textes et une bonne esthétique sont extrêmement limitées.

Figure 14 : Charte graphique de la Maison de la Dame et de l'ArchéoParc

1 Cf annexe n°12 : Visuels du projet de mécénat 48

Figure 15 : Document de communication du projet "Mécène de la Dame", présenté à la boutique (source : réalisation personnelle)

Même si j’avais déjà manipulé ses outils, ma pratique était toujours restée cantonnée à un cadre personnel pour une utilisation privée. J’ai du apprendre la rigueur que nécessite le graphisme pour une utilisation professionnelle. J’ai été confronté à cette rigueur au moment d’envoyer une brochure à éditer à l’imprimerie : il existe des petits détails garantissant une bonne impression que j’avais omis (fonds perdus d’impression) et qui font la différence entre une production personnelle et une réalisation professionnelle.

Après avoir prouvé ma maitrise de ces outils à travers mes projets de mécénat, j’ai été chargé de réaliser la brochure pour le festival de théâtre Music’Arts1 organisé chaque année à Brassempouy du 8 au 14 août. C’est la réalisation de cette brochure imprimée en 1000 exemplaires par l’imprimerie Castay qui m’a permis de progresser et d’acquérir cette rigueur.

1 Cf Annexe n°15 : Dépliant Music Arts 49

Figure 16 : Dépliant pour le festival Music'Arts (source : réalisation personnelle)

En parallèle de la découverte du fonctionnement de l’établissement culturel, j’ai été chargé tout au long de ces six mois d’être force de proposition dans la recherche de nouveaux modes de financement pour les projets futurs de la Maison de la Dame de Brassempouy.

III) Mécénat et recherche de financements

1) Contexte et objet de la recherche de financements

Le mécénat était une de mes missions principales durant ces six mois. La Maison de la Dame de Brassempouy est constamment à la recherche de nouveaux modes de financement pour ces projets. La dépendance envers la Communauté de communes est souvent lourde à porter pour un site en plein développement dans un contexte économique beaucoup plus mitigé. L’intercommunalité ne peut pas toujours investir dans ces projets et l’équipe du musée doit parfois se débrouiller pour trouver des solutions ou restreindre ses ambitions. Il faut pourtant continuer à mettre en valeur

50 les possibilités données au site par l’ouverture de l’ArchéoParc en 2014 et ainsi continuer à satisfaire un public de plus en plus nombreux tout en lui offrant des nouveautés qui l’encourageront à revenir. En août 2015, un projet de financement participatif a été lancé par la Maison de la Dame sur la plateforme de financement participatif Ulule. L’objectif originel était de financer une reproduction d’hyène des cavernes grandeur nature pour agrémenter l’ArchéoParc. La réussite de la campagne a été telle qu’au terme des trois mois les 5000 euros nécessaires à la réalisation de la reproduction ont été rassemblés et l’excédent a permis de financer en supplément une reproduction de renard polaire. Plus de 200 personnes ont fait un don dans le cadre de ce projet pour une récolte totale de 8000 euros.

Le succès inattendu de ce premier essai de financement participatif a encouragé la Maison de la Dame à continuer à s’orienter vers ses nouveaux modes de financement pour ses projets futurs et ainsi devenir de moins en moins dépendants de l’intercommunalité. J’ai donc été chargé d’apporter mon regard et mes conseils, à partir des enseignements reçus dans le cadre du Master Patrimoine, sur d’éventuels nouveaux modes de financements permettant de financer les projets de la Maison de la Dame pour 2017 et pour les années à venir. Le contexte de fusion potentielle des communautés de communes d’Amou, de Montfort et de à l’horizon 2017 pousse les élus à faire preuve de retenue quant à l’investissement dans d’éventuels projets. Pour ne pas rester dans l’attentisme et continuer à faire preuve de dynamisme, le site doit donc s’investir en diversifiant l’origine de ses financements. Plusieurs mois après la fin de la campagne, des personnes continuaient à envoyer des chèques et parmi les donateurs, nombre d’entre-eux, ont témoigné d’une volonté de continuer à faire des dons pour la Maison de la Dame. Ceci était donc encourageant pour l’équipe du site et pour les élus qui demeurent décisionnaires.

Je devais donc réfléchir à un moyen de financer deux projets à court terme en particulier : l’acquisition définitive des reproductions d’animaux de l’ArchéoParc actuellement en dépôt en attente de leur paiement à la société Ophys. Le deuxième concerne l’aménagement du site archéologique de la grotte du Pape dont la première phase doit-être lancée dés 2017. A la fin de mon premier mois de stage, j’ai présenté

51 au directeur un fichier contenant plusieurs pistes à creuser pour trouver ces nouveaux financements. Après discussion, nous avons éliminé celles qui n’étaient pas réalisables pour le moment. Il n’était pas envisageable de relancer une campagne de financement participatif par Ulule aussi rapidement après le succès de la campagne de 2015. Bien sûr, cette plateforme sera exploitée à nouveau dans les prochaines années. J’avais également proposé de lancer une souscription de financement participatif via la Fondation du Patrimoine. La grotte du Pape étant classée au titre des Monuments Historiques, l’action de la Fondation du Patrimoine rentre pleinement dans le financement de son aménagement. Cependant la souscription doit se faire une fois que le projet est déjà bien avancé. Rien n’était encore concret pendant ma réflexion, il faudra donc revenir vers-eux quand le projet sera lancé. Parmi mes propositions, il m’a été demandé de développer plusieurs d’entre-elles qui se montraient intéressantes et réalisables. Mon plan consistait à s’adapter aux nouvelles formes de mécénat qui sont ouvertes à un vaste spectre de potentiels donateurs (les entreprises locales, les habitants du territoire, le public du site et l’ensemble des internautes).

2) Les Tookets, la monnaie solidaire du Crédit Agricole

Ma première proposition impliquait l’inscription de la Maison de la Dame de Brassempouy au programme des Tookets : la monnaie virtuelle lancée par le Crédit Agricole. Le 1e avril 2011, le Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne a lancé son programme d’économie solidaire via son agence bancaire en ligne : en souscrivant et en utilisant les produits proposés par la banque (une carte bancaire, des livrets d’épargne, …), ses clients génèrent une monnaie virtuelle dont 100 unités équivalent à 1 euro : ce sont les Tookets. Ils sont par la suite rétribués à une association choisie par le client. Le programme des Tookets connait un fort succès dés sa première année d’existence au point de quitter le cercle restreint du Crédit Agricole Pyrénées- Gascogne. En septembre 2012, une coopérative nommée Tookets.coop est créée à l’échelle nationale. L’objectif de cette structure est de proposer aux entreprises et aux clients une nouvelle façon de faire du mécénat en soutenant et facilitant les dons aux

52 associations. Le Crédit Agricole Aquitaine a adhéré au programme Tookets dés 2012.1

Désormais, une plateforme en ligne spécifique Tookets.com facilite l’inscription des associations. En émettant des Tookets, la Caisse Régionale du Crédit Agricole s’engage à apporter un soutien financier à des associations de son territoire. Le fonctionnement se veut très simple :

Le Crédit Agricole d’Aquitaine distribue des Tookets à ses clients sociétaires en souscrivant ou en utilisant une carte ou un compte sur livret. Les sociétaires reçoivent des Tookets dans leur personnelle et peuvent les redistribuer à l’association agréée de leur choix. Ensuite, l’association (inscrite préalablement sur la plateforme en ligne Tookets) demande à la Caisse Régionale la conversion des dons de Tookets en euros.

Cette monnaie virtuelle n’est pas réservée aux seuls clients sociétaires de la banque puisqu’elle peut être aussi adoptée par les entreprises qui souhaitent afficher leur solidarité avec le monde associatif. Le site web dédié aux Tookets présente le fonctionnement en détail. Toute entreprise y est invitée à créer un « programme », représentant une promesse de dons à une ou plusieurs associations de son choix, à destination de ses collaborateurs ou à ses clients, dans une opération de fidélisation ou à l’occasion d’un concours.

Les clients sociétaires recevant les Tookets ont accès à un service de gestion de leur « cagnotte » qui leur permet notamment de transférer à tout moment la totalité ou une partie de leurs Tookets à une des associations locales inscrites sur la plateforme en ligne. Les clients reçoivent des notifications par mail pour les prévenir de l’obtention de nouveau Tookets et pour leur recommander de les distribuer aux différentes associations.

1 https://www.tookets.com/ 53

Figure 17 : Schéma explicatif du fonctionnement des Tookets (source : Crédit Agricole)

L’entreprise créé un programme et Les particuliers, clients ou Les associations reçoivent décide d’attribuer des Tookets à salariés reçoivent des Tookets les Tookets distribués par

ses clients ou ses salariés. et choisissent les associations à les particuliers et se L’entreprise s’engage ainsi à qui ils souhaitent les distribuer. constituent des cagnottes apporter un soutien financier à des Ils orientent ainsi le soutien qu’elles peuvent convertir associations financier apporté par les en Euros auprès des entreprises et deviennent entreprises acteur de la solidarité

L’entreprise créé un programme et décide d’attribuer des Tookets à ses clients ou ses salariés. L’entreprise s’engage ainsi à Il estapporter impossible un soutien pour financier une à des intercommunalité de recevoir les dons sous la forme de Tooketsassociations : une association doit impérativement faire le relais entre les donateurs et la Maison de la Dame. Le choix le plus logique serait l’association des Amis de Brassempouy. Cependant, dans un contexte où le financement participatif prend de plus en plus de place dans le montage financier des projets, la question de créer une nouvelle structure associative qui intégrerait pleinement les principes du mécénat est légitime. A terme, cette nouvelle association pourrait servir de cadre à ce que l’on pourrait appeler un « club de mécènes ». La CCCVL doit, de ce fait, prendre une décision à ce sujet mais pour une plus grande implication de mécènes, il est important de s’appuyer au maximum sur les amis de Brassempouy.

Le programme des Tookets a l’avantage d’être très simple à réaliser sans présenter de contrainte ni de frais. L’association répondant aux critères (disposer d’un compte au Crédit Agricole et être sociétaire) doit être inscrite sur la plateforme en ligne Tookets.com. Le site web explique clairement la démarche et accompagne l’association dans cette étape. Il s’agit de remplir un formulaire détaillant la nature et les objectifs de l’association. Suite à cette étape, il faut contacter le directeur d’agence

54 du Crédit Agricole d’Amou pour qu’il fasse valider l’inscription au conseil d’administration. Une fois l’inscription validée, l’association peut commencer à recevoir des Tookets : il ne reste plus qu’à communiquer auprès des cercles de contacts pour garantir l’efficacité de la collecte.

Comme toute campagne de financement participatif, le fonctionnement de cette monnaie solidaire repose sur une communication efficace. Il est recommandé de correctement remplir les informations concernant l’association sur la plateforme en ligne dans le but de convaincre les éventuels donateurs à la recherche d’une association locale qu’ils pourraient aider.

Lors de l’inscription, il est demandé de décrire l'activité de l’association, d'insérer son logo, d'expliquer ce à quoi les Tookets serviront, de préciser les liens vers les espaces Web (site Internet, page Facebook, compte Twitter...). Une page bien remplie est le meilleur moyen de convaincre les utilisateurs de distribuer leurs Tookets. Il est important d’informer le cercle de contacts proches de la Maison de la Dame (dans Brassempouy, dans la CCCVL, auprès des personnes impliquées dans les différentes animations du site,…) pour faire circuler l’information rapidement par bouche à oreille et ainsi mobiliser un premier noyau de personnes susceptibles de reverser leurs Tookets

Ensuite, la communication par le site Internet et par les réseaux sociaux permet de toucher un public plus large. Il est également envisageable d’afficher une note explicative directement sur le site : le but est de faire savoir au plus grand nombre possible de personnes concernées que la Maison de la Dame peut recevoir les Tookets.

L’analyse de la nature et de la provenance des associations inscrites au programme Tookets a permis de faire le constat suivant :

A l’échelle du département des Landes, l’immense majorité des associations inscrites sont des clubs de sports ou des ACCA. Très peu de ces associations ont pour centre d’intérêt la culture et le patrimoine. Ainsi, un sociétaire d’une des agences du Crédit Agricole du département souhaitant investir dans la culture locale sera plus

55 facilement attiré par le profil de la Maison de la Dame qui sort du lot de par les projets qu’elle propose. Le potentiel de collecte de fonds des Tookets n’a pas l’ampleur d’une campagne de financement participatif de type Ulule mais garantit néanmoins un bénéfice de plusieurs centaines d’euros par an sans présenter de projet particulier, sans avoir à y consacrer beaucoup de temps et surtout sans le moindre investissement financier. C’est bien l’association qui recevra les dons sur son compte au Crédit Agricole : les modalités de transfert de ces dons de l’association à la CCCVL ont été convenues avec la perceptrice, Mme Françoise Duclos. Il n’y a plus qu’à faire valider le projet par les élus pour présenter le projet au directeur de l’agence du Crédit Agricole d’Amou qui s’y est montré favorable suite à l’entretien que nous avons eu avec lui avant l’été.

3) Le mécénat d’entreprise

J’ai très vite compris que l’objectif principal était de chercher des financements auprès d’entreprises locales. Je me suis aussi rendu compte qu’il n’existait aucun document dédié au mécénat d’entreprise et qu’il fallait pallier ce manque. Je me suis donc lancé dès la fin du mois de mars dans la réalisation d’une brochure qui pourrait-être envoyée aux entreprises locales pour les convaincre de s’investir dans les projets de la Maison de la Dame. J’ai découpé mon argumentaire en trois parties distinctes : j’ai d’abord présenté le site, son historique et son offre culturelle de la façon la plus complète et la plus synthétique possible de manière à ceux que même les entreprises ne connaissant pas la Maison de la Dame sachent de quoi il s’agit. Toute la difficulté repose dans le fait qu’il faut savoir être succinct en raison de la taille réduite du support mais aussi pour conserver l’attention du lecteur qu’il faut parvenir à convaincre. J’ai ensuite détaillé les projets qui nécessitent un financement et qui justifient donc de faire appel à ces entreprises. Pour garantir le succès d’une campagne de financement, il faut un ou plusieurs projets porteurs dans lesquels le mécène peut d’identifier. J’ai choisi d’évoquer le financement de l’acquisition des animaux de l’ArchéoParc (projet pour lequel je mise plus sur un financement participatif) et surtout de mettre en valeur l’aménagement de la grotte du Pape. Il s’agit du projet le plus populaire de la Maison de la Dame et qui, une fois réalisé avec

56 des moyens suffisants, aura un impact sur la fréquentation et la visibilité du site et qui, par conséquent, entrainera des retombées certaines sur l’ensemble du territoire. Cela m’a permis de conclure mon document par un argumentaire présentant les intérêts pour une entreprise locale de s’investir dans un projet de ce type. Il est d’abord important de rappeler que le mécénat peut emprunter différentes formes et ne se limiter pas aux apports numéraires. Le mécénat en nature revient à offrir des biens inscrits en immobilisation (matériel de bureau, ordinateurs, …) ou des marchandises inscrites en stock. Le mécénat technologique consiste en la mise à disposition d’une technologie développée ou utilisée par une entreprise au service d’un projet. Enfin, le mécénat de compétences correspond à la mise à disposition gracieuse de salariés volontaires pendant leur temps de travail. De cette manière, toutes les entreprises peuvent devenir mécène et pas seulement les plus importantes comme on pourrait le penser : les grandes entreprises représentaient 2% des entreprises donatrices en 2014 pour une part de 56% des dons et les PME représentaient 19% des 159.000 entreprises pour une part totale de 19% des dons1. L’implication des petites et moyennes entreprises n’est donc pas à prendre à la légère.

L’ensemble des formes de mécénat rentre dans le cadre de loi Aillagon de 2003 extrêmement incitative : chaque don ouvre le droit à une réduction d’impôt qui s’élève à 60% du don pour les entreprises et plafonnée à 0.5% du chiffre d’affaire avec possibilité, en cas de dépassement du seuil, de reporter l’excédent au titre des cinq exercices suivants. En France, le don est encouragé et s’avère être avantageux pour les entreprises mécènes. Les contreparties du mécénat sont également en grande partie des retombées en termes d’image. L’implication dans un projet culturel d’intérêt public fait des partenaires des entreprises citoyennes et solidaires. Il faut également prendre en compte le potentiel de développement que représente le secteur du Tourisme dans une économie chalossaise en pleine reconversion. Le développement du territoire en s’appuyant sur ce secteur porteur ne peut qu’être bénéfique pour les entreprises locales. Enfin, en participant aux projets de la Maison de la Dame, les entreprises se font connaître d’un public de plus en plus nombreux

1 Source : Admical-CSA 2014, TNS Sofres 2014 57 chaque année. L’aménagement de la grotte du Pape est un projet disposant d’un grand potentiel médiatique qui garantirait une visibilité non négligeable à l’ensemble des partenaires. La brochure de mécénat1, réalisée sur Illustrator, a nécessité de multiples petites corrections puis a du être validée par l’élue responsable de la Culture et du Tourisme ce qui a pris un certain temps.

Une fois la brochure validée au milieu du mois de juillet, il m’a fallu attendre de terminer d’autres tâches plus urgentes avant de commencer à démarcher des entreprises. Ce n’est que dans les deux dernières semaines de mon stage que j’ai pu commencer le démarchage. Je me suis rapidement aperçu que ce n’était pas la période idéale pour prendre contact directement avec les personnes responsables du marketing dans chaque entreprise. On m’a souvent demandé de rappeler à partir de septembre en raison de congés.

Figure 18 : Brochure de mécénat d'entreprise (source : réalisation personnelle)

J’ai débuté ma recherche de financements en faisant un recensement des entreprises des Landes. J’ai utilisé le site internet verif.com2 qui m’a fourni un classement récent (2014) de 500 entreprises classées par chiffre d’affaire. J’ai ensuite fait trois listes distinctes : la première était constituée des plus grosses entreprises des Landes pratiquant le mécénat et donc susceptibles de faire un don conséquent (sans tenir compte de leur proximité géographique). Parmi celles-ci, je ciblais par exemple en particulier l’entreprise Maisadour, géant de l’agroalimentaire dont le siège social est

1 Cf Annexe n°14 : Brochure de mécénat d’entreprise 2 http://www.verif.com/Hit-parade/01-CA/01-Par-departement/40-Landes 58 situé à Haut-Mauco, près de Mont-de-Marsan et dont les nombreuses filiales sont omniprésentes dans le département (Agralia, Canadout-Coquadour, Delpeyrat, Excel, …) et particulièrement en Chalosse. Le groupe Maisadour est déjà depuis plusieurs années un mécène actif de Lascaux et a signé un contrat de mécénat en juillet 20141 pour le projet Lascaux IV dont l’inauguration est prévue pour la fin de l’année 2016. Ce groupe représente donc un potentiel de mécénat considérable pour la Maison de la Dame de Brassempouy. Ma deuxième liste concernait les principales entreprises des agglomérations proches de Brassempouy (Hagetmau, Saint-Sever, Dax, Mont-de-Marsan). Enfin, ma dernière sélection se concentrait sur l’ensemble des entreprises localisées dans la communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys et des communautés de communes voisines (Montfort et Pouillon en particulier).

Une fois mes listes établies, j’ai rassemblé les numéros de téléphone de chacune d’entre-elles. J’aurai pu envoyer directement ma brochure au format numérique aux adresses mails que l’on trouve sur Internet mais j’ai pensé que comme ces adresses ne renvoient pas forcément à la personne du service concernée, il y avait de grandes chances pour que mon mail finisse à la corbeille avant d’avoir atteint sa cible. J’ai donc appelé chaque entreprise pour que l’on me passe directement, si possible, un responsable du marketing. En pleine périodes de congés, je ne suis que rarement tombé sur les personnes concernées mais j’ai pu obtenir leur adresse mail dans et j’ai ainsi pu leur envoyer la brochure. Dans d’autres cas, on m’a conseillé de rappeler en septembre. Mon stage se terminant le 15 août, j’ai réuni l’ensemble des informations sur mon début de recherche de financement (entreprises contactées, numéro de téléphone, adresse mail, réponse, suite à donner) pour que, dans un premier temps, le directeur rappelle les entreprises avec qui j’ai pris contact et dans un second temps pour que quelqu’un continue mon travail là où je l’ai laissé sans avoir à tout reprendre depuis le début.

J’ai contacté près de soixante-dix entreprises en deux semaines, une quinzaine d’entre-elles ont souhaité que j’envoie la brochure mais je n’ai reçu que trois réponses

1 http://maisadour.com/medias/nos-actualites/le-groupe-cooperatif-maisadour-officialise-son-soutien-a- lascaux-4/ 59

précises qui étaient toutes trois négatives. J’ai fait cette recherche de financement dans l’urgence, à une période peu propice : ce n’était donc pas des conditions idéales. Si ma brochure avait été validée aussi vite que je l’aurai souhaité, peut-être aurai-je eu le temps de contacter les principales entreprises avant l’été. Je pense surtout qu’il faudra relancer cette recherche de financements et recontacter l’ensemble des entreprises au moment où le projet d’aménagement de la grotte sera vraiment lancé. Les perspectives sont pour l’instant encore floues : un projet concret et détaillé saura sans nul doute convaincre plus aisément des chefs d’entreprises à investir. D’après les quelques retours que j’ai pu obtenir de certains responsables, le contexte économique impose de la tempérance vis-à-vis des investissements et du mécénat en particulier. Effectivement, les principales entreprises locales appartiennent majoritairement au secteur de l’agroalimentaire dont l’avenir à court terme est des plus indécis suite à la crise de la grippe aviaire qui a sévie cette année et qui représente toujours une menace dont il faut tenir compte.

4) Création d’un projet de financement participatif : le Ticket Mécène de la Dame

Dans les mois ayant suivi la campagne de financement participatif par Ulule, de nombreux donateurs ont exprimé une volonté de continuer à faire des dons et souhaitaient être tenus au courant en cas de nouvelle mobilisation du public. Il m’est apparu comme judicieux de créer un cadre qui permettraient à ceux qui le souhaitent de faire un don pour le musée et l’ArchéoParc quand ils le veulent dans l’année et pas seulement dans la limite des courtes campagnes proposées par Ulule. A partir de ce constat, j’ai proposé mon propre projet de financement participatif inspiré par diverses entreprises de crowdfunding ayant fait leurs preuves ces dernières que j’ai appelé « Ticket-mécénat de la Dame ». J’ai d’abord eu l’idée d’adapter un concept de geste citoyen qui est très répandu pour les dons à des associations humanitaires : dans certains magasins, on nous propose d’arrondir le montant de notre achat pour que les quelques centimes ou euros supplémentaires soient reversés à telle association humanitaire ou caritative. Dans le contexte actuel, où le financement participatif devient presque un phénomène de société, j’ai pensé qu’adapter ce concept à la boutique d’un musée pourrait être l’origine d’une collecte de dons

60 satisfaisante. Après avoir étudié de plus prêt les nouvelles pratiques du crowdfunding en France et à l’étranger j’ai découvert que cette idée avait déjà fait l’objet de plusieurs adaptations.

4. 1) Le principe du Ticket-mécénat

Le ticket de mécénat a pour vocation de dépoussiérer le concept du don du visiteur au musée. Loin de la traditionnelle urne de dons que l’on trouve à l’accueil du musée, ce procédé permet de tisser et d’entretenir le lien entre le musée et la personne qui a fait la démarche citoyenne de laisser quelques euros en plus de son billet d’entrée, pour encourager la structure dans les projets qu’elle porte. Le principe reste le même, cependant, le ticket de mécénat récupère les codes qui font le succès du financement participatif (crowdfunding)1. Le donateur est impliqué dans le projet qu’il soutient en étant tenu au courant des avancées du projet et en bénéficiant de contreparties proportionnelles à son geste. Un lien se créé avec les mécènes les plus généreux qui sont informés régulièrement sur les animations du site (ateliers, soirée, évènements), en étant des invités privilégiés de certaines manifestations (vernissages, expositions, …), alimentant ainsi la fréquentation et la notoriété du site. Le mécène est ainsi amené à revenir sur le site, à constater l’usage qui a été fait des dons et par conséquent à continuer à s’impliquer. La vente de ticket de mécénat entre dans le cadre d’un projet mobilisateur bien défini qui suscite l’intérêt. C’est la pertinence de ce projet qui va pousser le visiteur à faire la démarche de payer quelques euros de plus.

Le financement participatif ne se substitue pas aux subventions mais les complète. Le recours au crowdfunding devient incontournable pour les musées souhaitant mener à bien leurs projets en sollicitant directement le public qui devient un acteur à part entière de la vie culturelle du territoire. La problématique de la sollicitation financière d’un visiteur qui paie déjà son ticket d’entrée est légitime mais l’acte de don est séparé de l’acte d’achat et le complète. Rien n’oblige le visiteur à s’investir et

1 DEL BONO & MARECHAL, Le financement participatif culturel, Guide pratique, Librinova, version numérique, 2016 61 la sollicitation ne doit pas être trop insistante. Pour moi, l’intérêt du procédé repose en ce que ce soit le mécène qui fasse un pas vers le musée et non l’inverse. L’intervention du musée consiste seulement à proposer au visiteur de participer à la réalisation d’un projet commun, au développement du musée. Il s’agit d’un geste citoyen bien loin de l’acte consumériste.

4.2) Les sources d’inspiration

En 2013, le CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux, a lancé une campagne de mobilisation pour l’enrichissement de sa collection. A l'accueil du musée, les visiteurs désireux de participer à l'opération Ticket mécène peuvent sous la forme d'une contribution spéciale de 3 € minimum, en complément de leur billet d'entrée, contribuer à l'acquisition de l'œuvre sélectionnée pour intégrer la Collection. En échange de cette contribution et de façon symbolique, les Visiteurs-donateurs se sont vus offrir un magnet ; pièce d'un puzzle qui représente l'œuvre, et ainsi, repartent avec un "détail" de l'œuvre pour laquelle ils se sont engagés. Les donateurs ont ensuite été régulièrement informés de l’évolution de l’opération. Au terme de la campagne, tous les donateurs ont été invités à la présentation de l’œuvre au musée, moment de convivialité autour d'un verre en présence de l’artiste1.

La première opération Ticket mécène du CAPC a atteint ses objectifs et a décroché la somme espérée dans les six mois prévus. Pour réunir les 12 000 € nécessaires à l’achat de « Understanding through peace » de Nicolas Garait-Leavenworth à la galerie bordelaise Cortex Athletico, cette dernière a d’abord fait un effort de 2000 €. Ensuite, 5000 € ont été collectés grâce aux dons des visiteurs. Enfin, comme prévu dans les termes de cette opération, l’association des Amis du CAPC a abondé d’un euro pour chaque euro donné. Le Ticket Mécène obtient le prix de l’innovation dans le mécénat de l’Association française des Fundraisers.

Conçue par Thomas Boisserie, qui faisait partie de l’équipe du musée en 2013, la démarche du Ticket Mécène n’était pas développée en France. La direction du musée

1 http://www.capc-bordeaux.fr/ticket-mecene 62 s’empresse alors de déposer le projet à l’INPI en février 2013, avant de lancer sa première opération en avril de la même année. En juin 2014, le musée de Rodin a mis en place un système similaire sous l’appellation « Un euro pour un Rodin » alors que la ville de Chartres a préféré récupérer le nom déposé de « Ticket Mécène » en faisant une demande d’utilisation officielle dans le respect des droits de propriété. A Chartres, le musée des Beaux-Arts n’a pas fixé un montant aux dons1. Le public est libre de rajouter la somme qu’il souhaite au prix d’entrée du musée qui est de 3€40. Le musée a ainsi pu réunir 4000€ en 4 mois, ce qui représente le quart de la somme.

Ce procédé de financement participatif a prouvé son efficacité par sa capacité de s’adapter et de prendre différentes formes selon la nature du projet à financer. Le ticket de mécénat offre de grandes possibilités. Il ne me restait plus qu’à m’approprier les enjeux et principes de ce concept pour l’adapter à la Maison et ArchéoParc de Brassempouy en prenant compte des spécificités du site.

4.3) Mécène de la Dame : deux modalités de dons possibles

Le concept peut-être adapté de différentes façons selon le projet à financer mais aussi selon la stratégie choisie. Il s’agit du projet tel qu’il a été présenté à la Présidente de la communauté de communes et à l’élue responsable de la commission Culture & Tourisme.

 Le ticket de mécénat « Mécène de la Dame » : en supplément du tarif d’entrée ou d’un achat

Le visiteur accepte de payer 3 ou 5 euros en supplément de son billet d’entrée ou d’un produit de la boutique pour participer à un projet. Cette option doit s’effectuer avec des tarifs peu élevés plus facilement vendables. En effet, pour un visiteur venu en famille, le total des billets d’entrée dépassera les 30 euros. Il ne sera pas enclin à dépenser plus de 3 euros en supplément. D’un point de vue stratégique, sur le long

1 http://www.chartres.fr/en/culture/musee-des-beaux-arts/soutenir-le-musee/le-ticket-mecene/ 63 terme, il est plus rentable de récolter 3 euros plusieurs fois par jour que de recevoir un don plus conséquent occasionnellement.

 Vente à la boutique de Cartes de Mécène de la Dame : pour des dons plus importants

Cette deuxième option consiste à vendre des cartes de « Mécène de la Dame » comme des produits de boutique indépendamment du ticket cette fois : différents prix (10, 20, 50 ou 100 euros). Ces dons plus importants donnent droit à des avantages fiscaux.

Figure 19 : Visuel d'une carte de don de 100 euros (source : réalisation personnelle)

Les cartes de mécènes peuvent être complémentaires des tickets de mécénat : alors que les tickets impliquent des dons de petites valeurs, les cartes vendues permettent à ceux qui le souhaitent de faire des dons plus conséquents.

4.4) Mise en place d’un plan d’action

Après que je lui ai présenté ces axes de réflexion, Lionel DUCAMP m’a proposé d’approfondir mon projet de financement dans les détails pour qu’il puisse le présenter aux élus de la communauté de communes. J’ai donc prévu un plan d’action le plus complet possible pour ce projet et je suis allé jusqu’à créer moi-même via Illustrator et Photoshop l’ensemble des documents de communication1 dans le but qu’une fois validé par les élus, le projet soit ainsi prêt à être mis en place immédiatement. J’ai de cette façon anticipé, à juste titre, une réaction des élus plus longue que prévue et l’arrivée d’une réponse après la terme de mon stage.

1 Cf annexe n°12 : Visuels du projet de mécénat 64

a) Définir un projet mobilisateur et fixer des objectifs :

Avant le lancement de la campagne, il faut fixer un objectif réalisable qui donne envie au public de se mobiliser puis de revenir sur le site dans le but de constater la réussite du projet. Dans le cas présent, le projet est de financer l’acquisition des animaux du Parc. L’intérêt du public pour ce type de projet a été démontré par la réussite de la campagne de financement participatif via la plateforme Ulule en septembre 2015. Il faudra demander un devis actualisé à la société Ophys pour connaître précisément le coût de l’acquisition des animaux concernés. A terme, le principe du ticket de mécénat pourra être reconduit et répondre à des projets de natures diverses.

b) Communiquer auprès du public

Pour mobiliser le public et convaincre le visiteur de s’investir dans le mécénat, une communication efficace doit être menée. Dans ce cas de figure, concrètement, le but est d’inciter le visiteur appréciant l’offre culturelle de la structure, a payer quelques euros de plus à la boutique pour participer à un projet qu’il aimerait voir aboutir. En termes de communication, il faut être prudent et pondéré. Dans cette forme de financement participatif, contrairement à la campagne Ulule, hors de question de se montrer insistant auprès du public au risque de voir l’image et la réputation de la Maison de la Dame en subir les conséquences. Le but n’est cette fois pas de mobiliser un public très large en peu de temps mais de miser sur les petits gestes quotidiens, sur le long terme. Ainsi, la communication sera relativement discrète (pas de grande campagne sur les réseaux sociaux) et ne dépassera que rarement l’enceinte de la boutique (on peut envisager de relayer les documents de communication à l’Office du Tourisme par exemple).

65

c) Les modalités de la vente à la boutique

L’existence d’un projet faisant appel au mécénat populaire sera mis en évidence pour chaque personne pénétrant dans l’accueil grâce à un support de communication. Le support de communication, disposé sur le comptoir de la boutique juste à côté des tarifs du ticket d’entrée, explicite le projet en cours et l’appel au mécénat. La possibilité de participer dés l’achat du ticket d’entrée et les contreparties proposées seront particulièrement visibles. Lorsqu’il achète son ticket, chaque visiteur reçoit un document sur lequel figure le plan du Par et les horaires des démonstrations : nous pouvons envisager d’y ajouter un petit document d’information à propos du mécénat.

La sollicitation ne doit pas aller plus loin pour que les visiteurs ne se sentent pas poussés à la consommation : il est primordial que le mécénat reste un acte de solidarité et de volontariat et qu’il soit distingué de l’acte commercial. L’agent responsable de l’accueil étant chargé d’informer le public des différentes activités et offres du site, pourra suggérer brièvement la possibilité de devenir mécène au moment de l’encaissement, sans insistance.

d) Les contreparties

Le succès d’une campagne de financement participatif est aussi dû à ses contreparties. Plus, elles seront intéressantes, plus elles donneront envie aux gens de participer. L’acte de don n’est pas motivé par les contreparties proposées mais peut pousser un mécène à franchir le pas.

- Les tickets « Mécène de la Dame » donne droit à des avantages sur le site : un atelier gratuit pour un don de 3 euros et un tarif d’entrée réduit pendant une année pour 5 euros. Plutôt que de s’orienter vers une contrepartie sous forme de porte-clé ou de magnet qui impliquerait trop de logistique, le droit à un tarif préférentiel et à la gratuité pour un atelier à l’avantage d’inciter le donateur à venir ou à revenir sur le site.

66

- Les Cartes « Mécène de la Dame » donnent droit à une réduction fiscale égale à 66% de la somme versée (dans la limite annuelle de 20% du revenu imposable). J’avais initialement prévu de récupérer le système de contreparties prévu pour les dons via Ulule qui correspondaient à ce type de somme. Cela impliquerait une charge de travail supplémentaire pour les médiateurs qui ont dû préparer et envoyer eux-mêmes les cadeaux. J’ai donc opté pour une déduction fiscale qui est tout aussi avantageuse et attractive dans le cadre de dons importants.

e) Entretenir le lien avec le mécène

Il est primordial d’entretenir le lien avec le mécène créé par l’acte de don : il sera tenu au courant de l’avancement de la campagne de financement participatif mais il recevra également des informations sur les différentes animations de la Maison de la Dame et évènements ponctuels tels que les vernissages d’exposition. L’objectif à travers ce lien est d’encourager le mécène à revenir sur le site, à continuer à s’investir dans le développement culturel du territoire mais aussi à en parler autour de lui.

Au moment du règlement, le donateur remplit une petite carte de contact (nom, adresse mail, montant du don, tampon de la Maison de la Dame) témoignant de son geste. L’agent d’accueil conserve un exemplaire de cette carte à la fois pour pouvoir dresser les comptes de mécénat à la fin de la saison mais aussi pour recontacter le mécène par mail.

Figure 20 : Visuel recto-verso de la carte remise à chaque mécène (source : réalisation personnelle)

67

Troisième Partie : Bilan et analyse du stage

68

I) Bilan critique

1) Mes missions

Dés ma première rencontre avec Lionel DUCAMP, ce dernier s’est engagé à me confronter au plus large champ d’action possible au sein du musée et du parc de Préhistoire mais également à donner plus de profondeur à mon expérience à me faisant découvrir les différents aspects de son métier de directeur de la Culture et du Tourisme au sein d’une collectivité territoriale : la communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys. J’étais en phase avec cette vision de mon stage, c’était même ce que j’attendais de ces quelques mois lorsque j’ai déposé ma candidature. Nous avons fixé mes missions en discutant à propos des enseignements que j’ai pu recevoir au sein du Master valorisation des patrimoines et politiques culturelles territoriales ainsi qu’au cours de mes expériences professionnelles dans le secteur de la culture (en particulier au Musée National du Château de Pau).

Le mécénat, que j’avais découvert grâce à l’étude que nous avons eu l’occasion de faire sur la valorisation du château de Lavardens dans le cadre du Master, a été établi comme ma mission principale. Nous avons évoqué le suivi des différents projets et la communication à ce moment là. Au final, c’est au fil des jours et des opportunités qui se sont présentées que la hiérarchie de mes missions et le temps que je leur accordais se sont dessinés. Durant certaines périodes voir certains mois, ma mission principale s’est totalement effacée au profit de la communication, de certains projets dont il a fallu s’occuper en priorité ou même du travail administratif. J’ai probablement passé moins de temps sur cette tache quantitativement, mais la recherche de financements a été un fil conducteur tout au long de ces six mois. Cela a également été la mission dans laquelle j’ai eu le plus de liberté d’action ainsi que là où le travail produit a été le plus personnel. J’ai pu faire mes préconisations et créer mon propre projet depuis la conception de l’idée jusqu’à sa finalisation ce qui a été valorisant et enrichissant.

69

2) La durée du stage

Dés que j’ai reçu une réponse positive à ma candidature, on m’a proposé une durée de stage de six mois pour me laisser le temps de m’intégrer dans la structure, de découvrir et me confronter à un maximum de tâches faisant partie intégrante du fonctionnement d’un site culturel et surtout pour que je puisse mener mes missions à bien. Cette durée a effectivement été idéale puisque j’ai pu avoir le temps de me consacrer à différents projets variés quitte à laisser mes missions principales de côté durant plusieurs semaines puis d’y revenir sans jamais avoir la pression de l’échéance finale. Il est assez confortable d’avoir cette liberté, de pouvoir prendre le temps d’effectuer correctement les missions que l’on me confiait sans avoir à travailler dans l’urgence ou en ayant l’angoisse que le stage se termine en me laissant un goût d’inachevé. J’ai pu voir les projets en cours évoluer, j’en ai vu d’autres se lancer voire même se conclure. J’ai également vu l’équipe changer au fil des mois et j’ai du m’adapter moi-même à ces remaniements et leur conséquences sur le fonctionnement du site. Cette longue durée m’a surtout permis de découvrir la Maison de la Dame et l’ArchéoParc sous des aspects très différents en fonction d la fréquentation.

3) Les moyens

Le manque de moyens dont disposent l’équipe de la Maison de la Dame de Brassempouy peut s’avérer problématique dans certaines situations. Le site dépend effectivement financièrement de la communauté de communes. Bien que les élus soient globalement soucieux de donner les moyens au site de mener à bien ses projets, la communauté de communes est dans l’incapacité financière de suivre le développement que connaissent la Maison et l’ArchéoParc de la Dame depuis ces dernières années. Cela a d’ailleurs été la raison d’être de mon projet de mécénat. Ce manque de moyens influe parfois sur l’organisation des évènements et donne d’autant plus de crédit au dynamisme de l’équipe puisque la qualité des animations et de l’évènementiel ne s’en font jamais ressentir. Cela a également un

70 impact sur le travail quotidien des employés qui doivent souvent se débrouiller par eux-mêmes pour trouver la matière première nécessaire aux démonstrations (silex et marcassite pour le feu, bois de cervidés et tendons pour les propulseurs, galets pour les ateliers pour les enfants, etc). C’est le nombre de bureaux et d’ordinateurs qui pose le plus de soucis. En tout, ce sont cinq ordinateurs qui doivent être partagés par toute l’équipe (jusqu’à huit personnes simultanément). J’ai eu la chance d’avoir un poste fixe (celui laissé libre par la personne en congés maternité) durant la totalité de mon stage. J’ai donc pu travailler dans de bonnes conditions. J’ai cependant eu un problème avec l’accès à certains logiciels car Illustrator n’était installé que sur un poste. En dehors de la saison estivale où les médiateurs étaient la plupart du temps en animation dans le Parc, Illustrator a été l’objet de convoitises et j’ai souvent du céder ma place. Ainsi, durant le mois d’avril où ma mission était de réaliser une brochure pour le mécénat d’entreprise, je ne pouvais m’investir dans cette tâche que par sessions allant d’une demi-heure à une heure lorsque le poste était libre. Ce n’était pas spécialement de très bonnes conditions notamment lorsque je devais me montrer réactif en appliquant les corrections et modifications qui m’avaient été demandées. Pour remédier à ce problème, j’apportais quotidiennement mon ordinateur portable personnel sur lequel je possède une version d’Illustrator tout à fait légale. Je n’ai pas eu d’autre choix que d’utiliser mon propre ordinateur sans quoi je pense que je n’aurai pas pu réaliser les productions graphiques liées à mes différents projets. J’ai ainsi pu avoir le temps de travailler correctement sur ces productions, d’essayer, de recommencer parfois, ce que je n’aurai pas pu faire en attendant mon tour chaque jour pour enfin accéder quelques instants au logiciel.

Comme mes collègues, j’ai du intégrer le manque de moyens du site dans la conception de mes projets et dans ma méthode de travail. Alors que mes brochures de mécénat répondaient à une stratégie de démarchage d’entreprises par mail et donc en version numérique, il est toujours utile de disposer d’un stock de brochure en format papier pour pouvoir les distribuer à un contact lorsque l’occasion se présente. N’ayant pas eu les crédits pour les faire imprimer en bonne et due forme, j’ai réorganisé moi-même la brochure de façon à en imprimer

71 quelques exemplaires en format brochure (format A4 plié en trois) comme dans une imprimerie. De même pour mon projet de ticket de mécénat, j’avais initialement prévu un système de contreparties sous forme de produits de la boutique (porte-clés, magnet, kits des ateliers, …) mais j’ai dû opter pour des tarifs préférentiels sur le billet d’entrée qui impliquent moins d’investissement en produits-boutiques et en logistique (économie non négligeable de l’envoi personnalisé de chaque contrepartie par la Poste). Cette stratégie a de plus l’avantage d’être intéressante en termes de communication et de marketing puisqu’elle incite le client à revenir.

4) Le rapport avec les élus

Je n’ai pas réellement rencontré d’obstacles dans mon travail outre le manque de moyens qui m’a tout de même appris à me débrouiller quelque soit la situation. J’ai seulement pu constater par moi-même la principale limite que connait la Maison de la Dame de Brassempouy dans son fonctionnement: la dépendance envers les décisions des élus. Je ne remets cependant pas en cause leur implication, ceux-ci sont souvent très soucieux du développement du principal site touristique du territoire. Le souci est que la moindre décision doit recevoir la validation de Mme Christine FOURNADET, présidente de la communauté de communes ou de Mme Odile LAFITTE, responsable de la Culture et du Tourisme. Le siège de la CCCVL se trouvant à Amou, les élues ne passent que rarement à Brassempouy. Les échanges se font donc indirectement par mail ou lorsque Lionel DUCAMP les voit entre deux réunions. Il y ainsi une petite latence de plusieurs jours entre le moment où la décision est prise et le retour voire la validation. Ce processus peut parfois ralentir le dynamisme de la Maison de la Dame lorsque la réactivité est nécessaire (par exemple, pour la publication d’un article sur un évènement dans le journal qui doit être immédiate). Lorsque un aspect financier est en jeu, la décision doit-être prise et votée directement par l’ensemble des élus de la commission Culture et Tourisme ce qui peut prendre plus de temps.

72

Mon travail n’a pas dérogé à la règle et a nécessité une validation. Ma brochure de mécénat, terminée courant avril, n’a été validée qu’au début de l’été. Quant à mon projet de mécénat, j’avais préparé une note complète destinée aux élus pour présenter mes idées et je n’ai pas eu de retour précis. Lionel DUCAMP m’avait proposé de présenter moi-même directement mon projet durant une réunion grâce à un Powerpoint mais le temps est souvent compté et tous les sujets ne peuvent pas être traités : cela ne s’est finalement jamais produit. J’étais conscient en réalisant ce projet de mécénat que cela nécessiterait des validations par la commission et que je n’aurai probablement pas l’occasion de le mettre en place moi-même avant la fin de mon stage. J’aurai cependant apprécié avoir une réponse précise. J’ai anticipé ceci en prévoyant tous les détails de ce projet de façon à ce que quelqu’un puisse le récupérer et le mettre en place cet hiver, une fois que l’agitation et l’urgence de la saison estivale seront passés ou lorsque le projet de la grotte sera officiellement lancé.

II) Compétences acquises

1) Un bagage d’expériences professionnelles

Lorsque j’ai postulé à la Maison de la Dame, j’ai rencontré la présidente et la responsable de la commission Culture qui m’ont averti sur les particularités du stage qui m’était proposé et notamment sur la grande variété de situations auxquelles j’allais être confronté. On m’a demandé si je me sentais capable de m’adapter à ces situations qui dépasseraient souvent le cadre de mes études. Je reconnais avoir douté d’être suffisamment préparé suite à cet entretien et m’être demandé si je serai capable de faire ce que l’on me demanderait. Six mois plus tard, avec un peu de recul, il est vrai que ce stage a été atypique. Je n’ai pas eu à proprement parlé d’objectif spécifique à mener à bien dans un temps imparti comme cela aurait pu être le cas dans un autre stage répondant à un besoin précis (comme une exposition à préparer, un inventaire à réaliser, etc). Le bilan du stage

73 est donc plus difficile à définir. Ainsi, je ne juge pas mon travail sur un résultat final mais sur un ensemble d’expériences dans des domaines très variés dont j’étais vierge en février et qui font désormais partie intégrante de mon bagage professionnel. J’ai découvert sur le terrain les différentes aspects du fonctionnement d’un établissement culturel en m’y confrontant directement (médiation culturelle, communication, montage et suivi de projets, suivi de public, gestion de la caisse et de la boutique, etc). Je ne prétends pas maitriser totalement tous ses aspects, ce n’est bien entendu pas réalisable en six mois et ce n’est pas non plus l’objectif d’un stage de Master 2 mais j’en sais suffisamment pour réutiliser ses compétences qui seront à l’avenir de prompts renforts dans la recherche de mon premier emploi dans le secteur de la culture. La valeur ajoutée du stage a été la découverte de l’intérieur des tenants et aboutissants des politiques culturelles territoriales que nous avions appris théoriquement en cours. J’ai acquis de bonnes compétences dans l’événementiel d’un site culturel à travers l’ensemble de ses facettes que ce soit la communication, la gestion ou l’organisation et ce pour des évènements très variés (concerts, conférences, repas, randonnée, spectacle, …). Enfin, ma confrontation avec des aspects aussi concrets et complexes du fonctionnement d’un site culturel que la constitution de plannings pour l’ensemble des employés ou l’organisation stratégique d’une saison touristique sont des atouts incontestables qui font désormais partie de mon expérience professionnelle.

2) Méthode et autonomie de travail

De manière beaucoup plus personnelle, je ressors enrichi de ces six mois où j’ai été confronté à la réalité du monde professionnel auquel je me destine. Effectivement, comme prévu, j’ai été confronté presque quotidiennement à des situations imprévisibles et pour lesquelles j’ai du montrer que je savais m’adapter. Hormis mes missions principales et secondaires détaillées précédemment, je recevais chaque jour de petites tâches journalières de la part de mon tuteur et qui n’avaient parfois pas de rapport avec les missions qu’il m’avait déjà chargé d’accomplir. J’ai donc du montrer que mes compétences ne se limitaient pas à ce

74 que j’avais appris à l’université et que j’étais prêt à trouver rapidement des solutions à un problème. J’ai pu être quelques peu déstabilisé les premières semaines avant de parvenir à prendre l’habitude. Effectivement, cette grande diversité a fait que les semaines étaient toutes très différentes les unes des autres. Je n’’ai jamais été confronté à la répétitivité ou à la lassitude ce qui m’a permis de conserver une motivation et une implication constantes tout au long de ces six mois.

Cependant, cela a demandé de m’imposer une certaine rigueur et une organisation plus réfléchie de mon temps de travail. J’ai du apprendre à hiérarchiser mes tâches en cours pour répondre en priorité aux plus urgentes et donc gagner en efficacité. Je me suis rendu comte au fil des semaines que je me sentais de plus en plus à l’aise et que je gagnais en confiance en moi dans ce que j’entreprenais.

J’ai surtout appris à travailler efficacement en autonomie et à trouver moi-même des solutions aux problèmes qui se posaient devant moi. Mon tuteur de stage étant souvent très occupé par les prérogatives imposées par son double statut de directeur de la Maison de la Dame et directeur de la culture et du tourisme du territoire, il pouvait y avoir des semaines durant lesquelles je ne le voyais que quelques minutes entre deux réunions. Il n’avait donc pas toujours le temps de superviser mon travail. J’ai dû trouver seul les ressources pour ne pas rester bloqué et continuer d’avancer. J’ai fait mon nécessaire pour que ma présence dans l’organigramme soit pour lui un renfort et non une responsabilité et du travail supplémentaires. De ce fait, j’ai rapidement disposé d’une grande confiance et d’une liberté d’action dans ce que j’entreprenais. J’ai ainsi pu faire très librement des propositions très personnelles dans mes différentes missions puis j’appliquais les corrections que l’on me conseillait. Je n’étais pas surveillé en permanence et j’ai apprécié cette confiance qui m’a permis de gagner en assurance au fil des semaines.

De nature, j’ai toujours été plus adapté à un travail autonome, la nouveauté a été de m’insérer dans une équipe et d’apprendre à travail collectivement. Les études

75 universitaires développent majoritairement le travail individuel, il m’a fallu un certain temps pour apprendre à évoluer au sein d’une équipe où chacun à son poste et ses prérogatives. La communication interne et la bonne circulation des informations à la bonne personne en temps voulu a été un réflexe à prendre puis une habitude. Cela a notamment été le cas lorsque des écoles ou des centres de loisirs appelaient dans l’urgence de la fin de l’année scolaire, pour trouver un créneau pour organiser une sortie ou lorsqu’un problème se posait dans le déroulement d’une journée et que j’étais seul pour trouver rapidement une solution. Il m’a fallu, dans ces situations, prendre des initiatives lorsqu’aucun responsable n’était présent pour gérer la situation. Cela a nécessité une aisance et une compréhension du fonctionnement du site supérieures à ce que l’on peut attendre d’un non-titulaire venant d’intégrer l’équipe. Mon autonomie s’est ainsi fortement accrue et a, au fil des mois, dépassé le cadre de mes missions personnelles jusqu’à faire m’amener à faire preuve de réactivité pour répondre à une petite situation de crise dans la vie d’un site où tout l’équipe est en permanence en mouvement.

Enfin, j’ai pu me constituer un solide socle de connaissances en archéologie et en Préhistoire, un sujet qui m’était presque entièrement inconnu puisque il ne rentre pas dans les enseignements délivrés par la Licence Histoire de l’UPPA. Faire des visites guidées d’un musée ce n’est pas seulement réciter sa trame mais c’est aussi savoir répondre au question d’un public intéressé et parfois connaisseur. J’ai du approfondir mes connaissances et mon socle de connaissance sur la Préhistoire (en particulier sur le Paléolithique supérieur, les Vénus préhistoriques, les principaux sites préhistoriques en France et en Europe, etc) en consultant des ouvrages spécialisés pour être capable d’offrir un service satisfaisant au public

76

III) Continuité de mon travail

Certains de mes travaux méritent un approfondissement ou un suivi. Comme je l’ai dit précédemment, je n’ai pas pu concrétiser mon projet de mécénat. Il n’y a plus qu’à le présenter et l’expliquer aux élus afin de l’officialiser par une délibération. A partir de là, il n’y aura pas grand-chose à ajouter puisque ma planification s’étend jusqu’à sa mise en place à la boutique. Il y aurait juste peut- être quelques détails à voir avec le Trésor Public quant à la réception des dons. Françoise DUCLOS, perceptrice à Amou, a déjà été consultée pour savoir quelles sont les modalités légales s’appliquant à une communauté de communes, j’ai tenu compte de ces exigences dans mon projet. C’est dans la recherche de financements auprès des entreprises qu’il faudrait apporter une continuité à mon travail. Ceci pourrait faire l’objet d’un stage. Lorsque le cahier des charges du projet d’aménagement de la grotte sera validé et les entreprises sélectionnées, il faudra relancer les sollicitations d’entreprises locales. Mon champ d’action s’est restreint au département des Landes. Je pense que la personne qui continuera mon travail devrait songer à appliquer ma méthodologie en s’orientant vers les Pyrénées- Atlantiques avec une attention particulière portée aux alentours d’Orthez et de Lacq qui, bien que n’étant pas situées dans le même département, sont tout proches géographiquement de Brassempouy. J’ai d’ailleurs laissé une liste d’entreprises des Pyrénées-Atlantiques prête à être exploitée. Enfin, la brochure de mécénat que j’ai créée cible spécifiquement les projets à court terme. Elle pourra être facilement reconvertie en appliquant les corrections qu’imposeront les futures recherches de financement : la brochure pourra donc être réutilisée indéfiniment.

77

Conclusion

Au cours de ces six mois, Lionel DUCAMP m’a confronté aux réalités du monde professionnel de la culture et du patrimoine en me permettant de m’essayer à différents postes au sein de la Maison de la Dame de Brassempouy. J’ai pu disposer d’une liberté d’action et d’une confiance qui ont favorisé mon apprentissage quotidien au contact des membres de l’équipe et de leurs fonctions respectives au sein de l’organigramme. Ce stage a été un enrichissement par la grande variété de situations à laquelle j’ai dû faire face. De la médiation culturelle à la gestion de la caisse en passant par la communication et l’évènementiel, j’ai été plongé au cœur de l’organisation puis du déroulement d’une saison touristique au sein d’un des sites culturels et touristiques les plus renommés des Landes qui fait figure d’incontournable dans le milieu de la Préhistoire.

Je suis parvenu à trouver ma place dans cette équipe dynamique pour apprendre et progresser au contact de professionnels. Mon tuteur de stage s’est impliqué de façon à ce que je reparte avec un large panel de compétences ainsi qu’une vision d’ensemble du fonctionnement d’une collectivité territoriale en matière de culture et de patrimoine. J’ai aussi pu rencontrer les acteurs institutionnels de la culture qui sont des partenaires incontournables dans le montage de projet. En faisant preuve d’observation et grâce à l’implication de mon tuteur, j’ai eu l’occasion de découvrir comment se dirigent une structure culturelle et son équipe.

Mes missions principales m’ont conduit à mener une réflexion sur les stratégies que doivent appliquer un musée de Chalosse pour accroître sa notoriété , améliorer sa réputation et ainsi continuer à attirer un public toujours plus nombreux : Il est primordial de toujours renouveler son offre culturelle et de proposer un événementiel fourni et innovant encourager le public à revenir et à se fidéliser autour de rendez-vous culturels incontournables. Le montage de projet représente un coût conséquent pour un établissement géré par une collectivité

78 territoriale. Le recours à de nouveaux modes de financement est donc incontournable dans un contexte où les concepts du crowdfunding ont le vent en poupe. Il est aussi judicieux d’impliquer les acteurs économiques du territoire dans ces projets en sollicitant les bénévoles et en démarchant les entreprises locales dans un objectif commun de développement de l’ensemble du territoire. Enfin, un plan de communication réfléchi et rigoureux permet de se faire un nom en dehors du territoire d’origine et ainsi gagner en fréquentation saison après saison. L’ensemble de ces actions s’insère dans une politique culturelle supervisée par les élus de la Communauté de communes au sein d’une commission Culture et Tourisme. La Maison de la Dame de Brassempouy, avec son ArchéoParc et son site archéologique, sont la figure de proue de cette politique culturelle dont le leitmotiv est le développement de l’ensemble du territoire par la valorisation de ce patrimoine unique.

D’un point de vue personnel, je pense avoir parfois manqué de recul sur le temps qui m’était imparti et de visibilité sur le travail qu’il me restait à accomplir: l’aspect imprévisible du stage m’a parfois empêché de planifier l’organisation de mes projets. J’ai du, parfois involontairement, faire le choix de laisser telle mission de côté au profit d’une autre au fil des nécessités et donc par conséquent revoir mes ambitions à la baisse ou changer de plan. Je pense cependant que c’est une réalité inhérente au milieu professionnel que j’entends intégrer dans un futur proche et que cela marque une transition avec les études supérieures où notre travail, souvent individuel, ne souffre d’aucune contrainte extérieure. Il s’agit donc pour moi d’un apprentissage concret et d’un passage nécessaire entre l’école et le monde du travail.

79

Table des annexes

Annexe n°1 : Organigramme de la Maison de la Dame de Brassempouy

Annexe n°2 : Plans du centre pédagogique et scientifique

Annexe n°3 : Avancement des travaux de la Maison Jeancaousse

Annexe n°4 : Dossier de presse « L’Aurochs de retour à Brassempouy »

Annexe n°5: Configuration actuelle des espaces de l’ensemble culturel

Annexe n°6 : L’offre culturelle actuelle du site

Annexe n°7 : Analyse de la fréquentation

Annexe n°8 : Plan de visite du site archéologique en vue de l’ouverture au public

Annexe n°9 : Exemple de planning d’équipe

Annexe n°10 : Projets d’aménagement de l’ensemble culturel

Annexe n°11 : Enquête de satisfaction

Annexe n°12 : Visuels du projet de mécénat

Annexe n°13 : Compte rendu de réunion sur le projet d’aménagement de la grotte du Pape

Annexe n° 14 : Brochure de mécénat d’entreprise

Annexe n°15 : Brochure du festival Music’Arts

80

Annexe n°1 : Organigramme de la Maison de la Dame de Brassempouy (août 2016) –source : CCCVL

81

Annexe n°2 : Plan d’aménagement de la Maison Jeancaousse (source Maison de la Dame)

Plan daté du 31 octobre 2014 du projet d’aménagement d’un centre pédagogique et scientifique par le cabinet Desqueyroux (Dax)

82

Annexe n°3 : Avancement des travaux de réhabilitation de la Maison Jeancaousse (source : photographies personnelles)

Progression entre le 1e mars et le 13 août 2016

Fin des travaux estimée en mars 2017

83

Annexe n°4 : Dossier de presse « L’Aurochs de retour Source : réalisation personnelle à Brassempouy »

84

Sommaire

Introduction………………………………………………………………………p3

L’Aurochs préhistorique………………………………………………………….p4 Un animal emblématique du Paléolithique……………………………. p4 Les représentations préhistoriques………………………………………….. p5 De la domestication à l’extinction……………………………………………… p6

L’Aurochs reconstitué……………………………………….. p8 La reconstitution d’une espèce disparue……………………………… p8 Elevage et valorisation………………………………………………………………… p10 Effectifs de l’Aurochs-reconstitué…………………………………………… p12 Tableau comparatif………………………………………………………………………. p13

Les Aurochs reconstitués de Brassempouy ..p15

Bibliographie & contacts……………………………………………………………………………p16

85

Introduction

La Maison et l’ArchéoParc de la Dame de Brassempouy

Le site archéologique de la « grotte du Pape » (du nom d’une ferme située à proximité) de Brassempouy (40) est un haut lieu de la Préhistoire mondiale. En 1880 sont mis au jour des vestiges préhistoriques près des carrières de pierre du village menant à la découverte de la grotte. Des recherches archéologiques s’y sont déroulées en deux temps : à la fin du XIXe siècle puis de 1891 à 2004. En 1894, la célèbre « Dame à la Capuche » a été découverte par Edouard Piette et Joseph de Laporterie : cette statuette en ivoire de mammouth, sculptée il y a 25.000 ans, est la plus ancienne représentation connue du visage humain (l’originale est conservée au Musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye). La grotte de Brassempouy a livré la plus grande collection française de statuettes féminines, ainsi que de rares exemples de pratique funéraire aurignacienne. Depuis sa création en 2002, l’espace muséographique de la Maison de la Dame met en valeur le résultat de plus d’un siècle de fouilles de la grotte du Pape par les archéologues. Les collections exposées dans un bâtiment à l’architecture insolite permettent d’entrer en contact avec l’homme de Cro-Magnon, ses outils, ses industries et son environnement au Paléolithique Supérieur (entre -36.000 et -10.000). En 2014, le site se dote d’un parc d’animation archéologique : l’ArchéoParc permet de plonger dans le quotidien de nos ancêtres par le biais d’habitats, d’expérimentations archéologiques, et de reconstitutions d’animaux préhistoriques (mammouths, rennes, mégacéros, hyène des cavernes et renard polaire). L’accueil d’aurochs-reconstitués, similaires à ceux ayant peuplé ces lieux à la Préhistoire, constitue une suite logique dans la volonté de l’ArchéoParc de recréer un paléo-environnement le plus immersif possible pour le public.

86

L’Aurochs préhistorique Un animal emblématique du Paléolithique

La collecte et la datation relative de très anciens ossements permettent de retracer l’apparition des Bovidés ainsi que l’histoire du genre Bos auquel appartient l’Aurochs. L’Aurochs primitif (Bos primigenius) a été décrit par Louis-Henri Bojanus en 1827 : il est apparu en Inde il y a plus de 500 000 ans (au milieu de la période du Pléistocène moyen). Il descendrait vraisemblablement de deux autres espèces asiatiques du genre Bos : Bos planifrons et Bos namadicus, deux espèces très proches de l’Aurochs bien que de tailles sensiblement inférieures. Les premiers aurochs progressent alors vers l’Ouest, ce qui a pour conséquence l’apparition de deux branches de l’espèce autour de la Méditerranée : Bos primigenius mauretanicus dans le Nord de l’Afrique et Bos primigenius primigenius en Europe. Cependant l’Aurochs reste relativement rare parmi les bovidés jusqu’au Pléistocène supérieur. Il ne se répand en nombre qu’à partir de Würm IV, il y a environ 20 000 ans bénéficiant du redoux tempéré et humide de la fin de la période glaciaire qui a sans doute favorisé son expansion. Durant cette période, l’espèce se répand sur une grande partie de l’Europe jusqu’à l’océan Atlantique et la mer Baltique, sur l’Afrique du Nord et sur les régions tempérées de l’Asie orientale. Au cours de cette dispersion, la sélection naturelle a donné naissance à des sous-espèces en fonction de l’adaptation à chacun des environnements rejoints.

87

Les représentations préhistoriques : L’Aurochs : sujet artistique de l’Homme du Paléolithique L’Aurochs est un sujet récurrent dans l’art pariétal préhistorique. On retrouve ainsi des représentations de l’animal sur les parois des grottes, habitats humains spécifiques des périodes glaciaires. Il existe dans le monde plusieurs milliers de grottes ornées dont plusieurs dizaines se trouvent en France et en Espagne. Les sites français les plus célèbres, Chauvet et particulièrement Lascaux, contiennent de spectaculaires représentations d’Aurochs.

Ces représentations pariétales sont avant tout le seul moyen, outre les ossements, de décrire la morphologie de l’Aurochs du Paléolithique. Même si l’Aurochs n’est que le quatrième animal le plus représenté à Lascaux, la beauté de ses représentations en fait l’animal emblématique de cette grotte. L’Homme de Cro-Magnon, à l’origine de ces œuvres pariétales, était sans nul doute un artiste dont le sens du détail offre les informations nécessaires à l’étude de l’animal : là où les ossements ne peuvent nous renseigner que sur la taille, les couleurs des peintures nous montrent l’apparence et l’allure générale de l’animal. C’est surtout la différence de morphologie entre les mâles et les femelles qui saute aux yeux sur les représentations pariétales de Lascaux et Chauvet : taille plus élevée, avant-main et fanon plus développés chez le mâle, tête plus fine chez la femelle, encolure plus épaisse chez le mâle. Toutes les représentations pariétales indiquent également que la robe des aurochs mâles était plus foncée que celle des femelles. Les ossements confirment une différence de taille bien marquée. L’Aurochs du Pléistocène est un animal à la stature imposante en comparaison des bovins domestiques : on estime que la hauteur au garrot moyenne avoisinait 1,80 mètre et pouvait parfois atteindre deux mètres. Celle de la femelle est en moyenne inférieure d’une quinzaine

88 de centimètres (taille qui reste sensiblement supérieure à celle des races domestiques actuelles). Outre ce dimorphisme sexuel, les ossements montrent une grande diversité de tailles en fonction des différences géographiques et temporelles : les animaux d’Europe du Sud ont tendance à être plus petits que ceux provenant des contrées centrales et septentrionales.

Aurochs (mâle à gauche et femelle à droite) peints dans la grotte de Lascaux. De la domestication à l’extinction : La pression de l’Homme : Il y a plus de 10 000 ans, la transition entre le Pléistocène et l’Holocène correspond à un réchauffement climatique entrainant le développement de forêts et de prairies qui conviennent particulièrement à l’Aurochs. Il est fort probable que l’adoucissement du climat soit à l’origine de la diminution de la taille de l’animal. Alors que le climat aurait pu être propice à l’accroissement des populations d’aurochs, on observe le contraire dans certaines régions. La raison la plus probable est la pression de l’Homme et de la chasse sur l’animal : pendant des centaines de milliers d’années, l’Aurochs a été la proie de prédateurs (notamment les loups) avant d’être chassé massivement par l’Homme moderne. Plus que la chasse en elle-même, c’est l’occupation des zones d’habitat de l’Aurochs par l’Homme et l’intensification des activités humaines sur ces espaces qui perturbent le développement des populations d’aurochs.

L’ancêtre des bovins : A partir du Néolithique (vers 8500 ans avant notre ère), la domestication accentue la baisse des effectifs : tandis que les spécimens les plus combatifs parvenaient à s’échapper ou se faisaient abattre, d’autres plus dociles pouvaient être capturés. Sur le long terme, la domestication isole une partie de la population sauvage et les changements de conditions de vie conduisent à d’importants changements morphologiques entre spécimens sauvages et spécimens domestiques.

89

C’est ainsi que la domestication de l’Aurochs est à l’origine de l’apparition d’autres espèces du genre Bos (Bœuf d’Europe, Zébu, …).

La mythification par les civilisations antiques : Au cours de l’Antiquité, les représentations taurines se multiplient dans l’ensemble du bassin méditerranéen mais ne gagnent pas en précision puisque les récits s’attachent plus à relater les faits des hommes. Cependant, les productions artistiques de l’Antiquité (Egypte, Mésopotamie, Inde, …) s’accordent sur la dimension symbolique attribuée au bovin mâle qui dans de nombreuses cultures devient l’incarnation de la puissance et de la fertilité. A l’époque gallo-romaine, le culte voué au dieu Mithra consiste à immoler un taureau après l’avoir saigné au dessus d’une fosse. Le bovin est l’objet d’une mythification, il est incorporé dans les cultures humaines où il devient un allié puissant et bienveillant. Chasse intensive et déforestation : De nombreux récits de l’Antiquité et du Moyen-âge relatent des scènes de chasse à l’Aurochs : Jules César relate la chasse aux bœufs sauvages exercée par les jeunes gaulois : la chasse d’un animal aussi robuste sert de rituel d’initiation aux pratiques guerrières. Après avoir disparu des autres régions du monde, l'Aurochs semble être resté relativement abondant dans les grands massifs forestiers d'Europe, relique de la forêt préhistorique ou regain sur des terres défrichées puis abandonnées au moment des grandes invasions ou des pestes. Au Moyen Âge, quelques mesures de protection sont prises (interdiction de chasse, garderie..), afin de protéger un gibier de choix pour la noblesse. Le facteur de la déforestation s’ajoute à la chasse intensive. Au Moyen- Age, l’Europe connait une ample déforestation en réponse aux besoins croissants en bois pour les activités humaines. Les forêts restantes sont utilisées pour faire pâturer les herbivores ce qui ronge considérablement l’espace vital des bovins sauvages. Les baisses d’effectif de l’Aurochs ne pourront jamais être rattrapées : l’Aurochs disparait en France au Xe siècle. La Pologne, dernier pays européen à abriter des aurochs, verra disparaitre le dernier Bos primigenius en 1627 malgré la création d’une réserve.

90

L’Aurochs reconstitué :

La reconstitution d’une espèce disparue :

Disparu en 1627, l’Aurochs laisse derrière lui de nombreux portraits et descriptions dont la précision dépasse largement celles d’autres espèces éteintes d’autant plus que sa forme domestique a perduré et a continué à se répandre jusqu’en Amérique. Au début du XXe siecle, la science de la génétique apporte à l’Homme de nouvelles possibilités jusque là inimaginables. Alors que la résurrection d’une espèce par ses gènes est encore de l’ordre de la science-fiction, des zoologistes tentent de recréer une copie conforme de l’Aurochs en croisant différents descendants domestiques, sélectionnés pour leurs caractéristiques très proches de Bos primigenius. Dans les années 1920, les frères Heck, responsables des zoos de Munich et Berlin, déplorent que le public ignore tout de l’Aurochs ou le confonde avec le Bison. Ils songent à reproduire une race bovine à l’apparence en tous points similaire à celle du bœuf disparu.

91

La reconstitution par la méthode des « croisements à rebours » consiste à remonter dans le temps de la perte de caractères propres à l’Aurochs par mutation génétique chez ses descendants domestiques : les caractères à conserver sont une grande taille, des membres longs et plus clairs que le reste du corps, des cornes longues et dirigées vers l’avant. Quant au comportement, la femelle doit paraitre timide et craintive alors que le mâle doit au contraire se montrer vif et fier. Le résultat de multiples croisements Les premiers croisements ont lieu dès 1921 au zoo de Munich de Heinz Heck avec des bovins d’Europe centrale essentiellement. Les espèces croisées sont très variées et présentent des caractères très différents de l’animal visé. Pourtant, en 1932 naissent déjà des veaux répondant à la plupart des critères établis : il s’agit des premiers aurochs-reconstitués. Le second frère, Lutz Heck, parvient également à reconstituer l’Aurochs en centrant ses croisements au sein du zoo de Berlin sur la race Corse. Lutz Heck croise cette race avec les races Camargue et de combat ainsi que d’autres bovins d’origines anglaise et écossaise : il obtient à son tour des résultats satisfaisants en 1939.

92

La redécouverte de l’Aurochs : La plupart des aurochs-reconstitués ont été abattus durant la Seconde Guerre mondiale. Il est probable que la « lignée de Berlin » ait disparu. Par contre, l’élevage issu de Munich a été préservé et des animaux ont pu être transférés dans différents zoos d’Allemagne après la guerre (Augsbourg, Cologne, Duisbourg, Mûnster et Wuppertal). Dès lors, l’objectif est de veiller à la survie de ces bovins découverts par le public dans les années 1950. La redécouverte de l’animal préhistorique par la présence de ces animaux dans ces zoos allemands et par le biais des représentations de Lascaux entraine un intérêt croissant pour l’Aurochs- reconstitué auprès des responsables de parcs zoologiques en Europe au cours des deux décennies suivantes. A la fin des années 1970, la prise de conscience de l’appauvrissement de la biodiversité incite des responsables de parcs à expérimenter des mises en liberté sur de grands espaces et les résultats sont concluants puisque les animaux semblent à leur aise et favorisent la diversité en

93 limitant la prolifération de plantes vivaces. En 1979, la France accueille ses premiers aurochs-reconstitués. Elevage et valorisation

En 1990, la crise de la vache folle fait effondrer la consommation de viande. Dans ce contexte troublé, certains éleveurs se tournent vers l’Aurochs-reconstitué, capable d’entretenir une zone humide tout en restant dehors l’hiver, en zone de montagne. Ce mouvement de remise en question de l’élevage intensif est favorable aux questionnements sur les bonnes pratiques d’élevage et sur les débouchés de cette nouvelle race. Le Centre d’enseignement zootechnique de Rambouillet s’est engagé dans la réflexion sur ce thème et a largement contribué à la reconnaissance et au développement de l’Aurochs-reconstitué à partir de 1995. Cette année-là, le SIERDA (Syndicat international pour l’élevage, la reconnaissance et le développement de l’Aurochs- reconstitué) s’engage dans la valorisation de l’espèce par le biais d’éleveurs de cinq pays (Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas, Suisse). Le SIERDA a permis l’obtention du statut officiel de race bovine d’élevage qui donne de la valeur et de la visibilité au travail des éleveurs. Les analyses biochimiques révèlent que la viande d’Aurochs présente une teneur en graisse et en cholestérol inférieure aux autres viandes

94 bovines ce qui lui permet de faire un pas en boucherie.

Logo du SIERDA

La rusticité de l’Aurochs-reconstitué L’animal est caractérisé par sa « rusticité » : il doit se montrer capable de se débrouiller seul en plein air avec le moins de soin possible. Pour l’éleveur, il s’agit de l’atout majeur du bovin qui implique sa capacité à vivre dans des milieux difficiles (en comparaison aux conditions d’élevage des autres bovins). Les races utilisées dans les croisements ont été choisies en raison de leurs apparences primitives. Leur ancienneté explique leur robustesse et c’est ce qui explique la propension de l’Aurochs-reconstitué à vivre dans des milieux variés. Ces caractéristiques prisées par les éleveurs justifient la prolongation des travaux de croisements en vue d’une qualité la plus irréprochable possible. La biologie moléculaire devrait permettre de produire une copie encore plus conforme à l’Aurochs disparu.

Effectifs de l’Aurochs-reconstitué en Europe et en France en 2014 :

(source : GUINTARD & NERON de SURGY, L’Aurochs de Lascaux au XXIe siècle, éditions du Gerfaut, Paris, 2014)

95

Effectifs en Europe : L’Allemagne accueille le plus de population avec 5000 têtes devant les Pays-Bas (550) et la France (400)

Effectifs en France : En 2014, le total des effectifs d’aurochs-reconstitués s’élevait à 392 têtes, l’effectif moyen par troupeau est de 8 têtes.

96

Tableau comparatif

Caractéristiques Aurochs préhistorique Aurochs-reconstitué

Taille moyenne au Mâle : 170 cm Mâle : 142cm garrot Femelle : 150 cm Femelle : 131 cm

(diminue à l’Holocène) (peut monter jusqu'à 160 cm)

Masse Mâle : de 800 à 1000 kg Mâle : de 550 et 750 kg Femelle : de 650 à 800 Femelle : de 400 à 550 kg kg

Couleurs Mâle : Brun-noir, avec Mâle : Variable, de brun une raie pâle sur le dos foncé à roux. Une raie Femelle : Brun-roux, dorsale, pâle ou foncée, parfois noir. est souvent visible. Femelle : Idem mâle, couleur générale souvent un peu plus claire, raie dorsale plus rare.

Forme du corps La taille à l'épaule est La taille à l'épaule est plus ou moins égale à la plus ou moins inférieure longueur du tronc. à la longueur du tronc (jambes plus courtes).

Forme de la tête Relativement longue et Plus courte et plus large. étroite.

Cornes Mâle : 62 cm en Mâle : plus courtes moyenne (47 cm), forme de lyre (jusqu'à 120 cm), en juste ébauchée (variable forme de lyre, inclinées à selon les individus), plus 60°. minces. Peu inclinées Femelle : 42 cm en (pointent vers le haut). moyenne Très rarement comme (jusqu'à 70 cm), en des cornes d'aurochs forme de lyre, inclinées à Femelle : Un peu plus 60°. courtes.

Important (taille, poids, Assez important :

97

Dimorphisme sexuel couleur, cornes). environ 300 kg d’écart entre le mâle et la femelle. Différences au niveau des cornes et des couleurs très variables selon les individus.

Résistance au froid Vivait de l'Afrique du Peut résister jusqu'à - Nord au Sud de la 30°. Scandinavie. Température probable l'hiver pouvant dépasser -30°.

Mamelles Petites et difficilement Très variables en taille, visibles. de petites à grosses.

Comportements Bovin sauvage : les Bovin domestique femelles vivaient en possédant des aspects groupes avec leurs sauvages. veaux, les mâles vivant à Comportements part, en groupes plus identiques. petits. Certains mâles restaient solitaires. Affrontements entre mâles pour la reproduction.

Biotope Zones de climat Zones de climat tempéré en Asie, en tempéré en Europe : Europe et en Afrique du forêts avec clairières, Nord : forêts, prairies, prairies, marais, basse marais, basse ou ou moyenne montagne, moyenne montagne. parcs zoologiques.

98

Les Aurochs-reconstitués de Brassempouy :

Le retour de l’Aurochs à Brassempouy est le fait d’un accord entre la Maison de la Dame et Daniel Labat, éleveur de Doazit (40). Ce dernier dispose de quatre aurochs-reconstitués provenant d’un élevage de Plassac (33) et s’est proposé de les mettre en valeur en les mettant à la vue de tous depuis l’ArchéoParc de la Dame. Remis dans le contexte de la Préhistoire, les animaux s’intègreront dans l’objectif d’offrir au public une immersion dans le Paléolithique supérieur. Pour cela, les animaux ne seront pas placés dans le Parc lui-même mais dans un champ mitoyen mis à disposition gratuitement pour cet usage par une voisine soucieuse du rayonnement de la Maison de la Dame. Le terrain d’un demi-hectare a été clôturé par des bénévoles avec le renfort de l’association des amis de Brassempouy pour assurer le confort et la sécurité des animaux. L’arrivée des quatre aurochs (deux femelles et un mâle adultes et une jeune femelle d’environ 400 kg) à Brassempouy mi-juin sera l’objet d’un évènement qui s’annonce comme un temps fort pour Brassempouy et la Maison de la Dame. Les curieux pourront venir voir les animaux à Brassempouy pendant la saison touristique avant que ceux-ci ne retournent passer l’hiver à Doazit chez leur propriétaire.

Orus, Opal et Poussette bientôt visibles à Brassempouy : l’aurochs sombre aux cornes les plus écartées est le mâle.

99

Bibliographie :

GUINTARD & NERON de SURGY, L’Aurochs de Lascaux au XXIe siècle, éditions du Gerfaut, Paris, 2014. GUINTARD (dir), L’Aurochs reconstitué : élevage d’aujourd’hui et de demain, actes du colloque de Sadirac, IIIe colloque internatinal des éleveurs d’Aurochs XVIIIe AG du SIERDA : 18 février 2012, SIERDA, Nantes, 2013.

Contacts :

Lionel Ducamp, directeur de la Maison de la Dame de Brassempouy : 06.48.53.20.14 [email protected]

Daniel Labat, éleveur propriétaire des aurochs : 06.30.49.55.07

100

Annexe n°5: Configuration actuelle des espaces de l’ensemble culturel (source : Maison de la Dame)

Actuellement, l’espace culturel de Brassempouy se compose de plusieurs espaces et aménagements complémentaires :

 La Maison de la Dame Ce centre d’interprétation, d’une superficie d’environ 190 m², présente l’histoire des fouilles menées à Brassempouy et, à travers les vestiges exposés, la vie des hommes au Paléolithique Supérieur.

Les pièces présentées sont en grande partie issues des collections anciennes Dubalen et de Laporterie à l’aide d’un dépôt du musée Despiau-Wlérick (ville de Mont-de-Marsan). Quelques pièces issues des fouilles récentes sont également présentes étant donné que le premier musée associatif a été constitué parallèlement à la reprise des fouilles archéologique en 1981.

 L’ArchéoParc de la Dame Depuis le 5 juillet 2014, le tout nouveau parc d’animations archéologiques de la Dame, dédié aux gestes et à l’environnement du paléolithique supérieur, a ouvert ses portes.

Dans l'ArchéoParc de la Dame, sur plus d'un hectare, petits et grands découvrent via des démonstrations les techniques de nos ancêtres (taille du silex, production du feu…) mais peuvent aussi s’essayer à la réalisation de perles de stéatite, à la chasse au propulseur, ou à la peinture pariétale. En plus des démonstrations et des ateliers, une visite sur tablette tactile spécialement conçue pour le parc de Brassempouy invite à en savoir plus sur la vie des hommes de Cro-Magnon. Enfin, la balade dans l'ArchéoParc propose une véritable immersion dans la Préhistoire grâce à la reconstitution des couverts végétaux et des animaux de cette période glaciaire qui a vu naître la Dame de Brassempouy. Une application de visite permet au visiteur de découvrir le site en toute autonomie. Cet espace est accessible à pied depuis la Maison de la Dame et en voiture par le chemin de Labache.

 L’église Saint-Saturnin Classée Monument Historique, cette église, propriété de la commune, est affectée au culte. Un système de visite audio-guidée permet de la découvrir grâce à un commentaire de 10 min et un éclairage étudié. Le personnel de la Maison de la Dame propose également des visites guidées de l’édifice et de l’histoire du village à destination des groupes d’adultes ou d’enfants sur réservation, et des individuels durant la saison estivale.

101

 Les vestiges du château des Comtes de Poudenx Ce bâtiment du XVIe siècle, vestige du Château des Comtes de Poudenx, a été donné à la commune de Brassempouy par M. et Mme Goalard. C’est dans cet espace que se trouvait le premier musée archéologique de Brassempouy, géré par l’association des amis de Brassempouy. Ce bâtiment abrite plusieurs espaces de l’ensemble culturel :

 Les espaces de stockage du matériel issu des fouilles menées dans les environs de Brassempouy et du matériel d’exposition de la Maison de la Dame Situé dans les étages du bâtiment, plusieurs salles servent à stocker le matériel nécessaire à l’équipe de recherches archéologiques travaillant à Brassempouy. Il sert également à stoker le matériel d’exposition du musée.

 Le Bar-restaurant de la Dame des Luys Installé, dans les vestiges du Château des Comtes de Poudenx, le bar- restaurant est une entreprise privée qui loue les locaux et la licence IV à la Commune de Brassempouy.

 Les WC publics Les sanitaires sont installés dans un bâtiment propriété de la Commune, et bien que toutes les charges de fonctionnement soient assumées par la CCCVL, ils sont insérés dans l’espace bar-restaurant. Des WC publics seront également disponibles au sein du pôle pédagogique de Jeancaousse.

 La salle groupe Le site de Brassempouy reçoit plusieurs milliers de scolaires par an. Une salle de 90 m2 permet au site de faire pique-niquer les groupes d’enfant en cas d’intempéries. Lorsque le pôle pédagogique Jeancaousse sera achevé, un préau pourra également remplir cette fonction.

 L’accueil du site culturel Installé dans l’ancienne mairie, c’est un espace lumineux comprenant :

102

 L’espace accueil-boutique de la Maison de la Dame D’une superficie d’environ 30 m², en plus de centraliser les visiteurs pour les informer sur les activités proposées, cet espace abrite la boutique de souvenirs qui propose des produits adaptés aux enfants comme aux adultes, aux simples curieux comme aux spécialistes : livres, CD-ROM, DVD, cartes postales, fac- simile, produits dérivés…

 L’espace exposition temporaire Situé à l’arrière de l’accueil, cet espace d’environ 60 m² accueille chaque année une ou plusieurs expositions temporaires, en rapport plus ou moins étroit avec la préhistoire : art contemporain, climatologie, histoire des sciences, évolution de l’Homme…

 La salle des médiateurs Ce bureau de 15 m² sert de vestiaire et de salle de travail aux médiateurs.

 Le bureau Situé à l’étage, d’une superficie d’environ 33 m², il sert à la fois de salle d’archivage et de travail pour les employés.

 La Maison Jeancaousse Acquise en janvier 2012 par la Communauté de Communes Coteaux et Vallées des Luys, elle devrait permettre à la Maison de la Dame de bénéficier de nouveaux espaces de travail et/ou d’accueil des publics. En travaux depuis février 2016, elle abritera dans l’avenir

 4 salles de travail modulables qui auront plusieurs utilités : salles de travail avec les scolaires, laboratoire pour les chercheurs, salles de réunion, bibliothèque…  des WC  un espace extérieur couvert  2 chambres qui permettront d’héberger des chercheurs ou des conférenciers.

 Les parkings 4 parkings sont situés dans le bourg de Brassempouy, dans un rayon de moins de 400 m de la Maison de la Dame. Une aire de dépose pour les bus est aménagée à 150m de l’espace culturel.

103

 Le site archéologique des Grottes du Pape Les grottes de Brassempouy se situent dans la partie sud-ouest de la commune, en bordure du ruisseau du Pouy qui marque la limite avec la commune de Gaujacq. La Grotte du Pape est classée Monument Historique depuis 1980. Tout le réseau a été protégé en 2015.

En Novembre 2012, le terrain qui abrite les grottes a été donné à la Commune de Brassempouy par les sœurs Bergoignan, exception faite de « toute la grotte ou caverne se trouvant sur la propriété de Pouy ayant déjà fait l’objet de recherches archéologiques » (en 1948) qui, elle, appartient à la famille Fornier de Violet.

Cette donation en faveur de la Commune de Brassempouy permettra une remise en état du site (nettoyage, élagage, protection…) et une ouverture au public qui font l’objet de ce marché.

104

Annexe n°6 : L’offre culturelle actuelle du site source : Maison de la Dame

 Les visites de l’espace muséographique La Maison de la Dame peut se découvrir en visite libre d’une durée de 30 à 45 min. En effet, l’espace a été pensé pour que le visiteur se débrouille seul, la scénographie ayant intégré tous les éléments notamment historiques, indispensables à la compréhension du lieu. Elle peut aussi se découvrir en visite guidée. Les visites guidées, proposées sans surcoût, ont lieu à 14h, 15h30 et 16h30 en basse saison (+ 17h30 en été). D’une durée de 45 min à 1h, elles permettent de rendre accessible à tous un sujet spécifique : la Préhistoire. En s’appuyant sur les vestiges exposés, authentiques ou fac-simile, les guides présentent l’histoire du site archéologique de Brassempouy, de sa découverte en 1880 aux fouilles programmées menées de 1981 à 2004. Cette histoire illustre non seulement l’évolution de la réglementation et des techniques de fouilles archéologiques en France, mais également celle des connaissances sur nos ancêtres préhistoriques. Enfin, la visite permet de côtoyer l’environnement et l’art de nos ancêtres paléolithiques grâce à de l’outillage, des ossements d’animaux, des gravures sur os et éléments de parures authentiques, et à la collection de moulages de statuettes féminines. Afin de s’adapter à tous les publics, chaque jour, la visite de 14h (et de 10h en été) est conçue spécialement pour les plus jeunes, à partir de 6 ans.

 Les démonstrations Des démonstrations des techniques préhistoriques (taille du silex, allumage du feu par percussion, tir au propulseur) sont réalisées par des médiateurs diplômés en archéologie et histoire de l’art, dont le discours s’appuie sur les principes de l’archéologie expérimentale.

Tout le long du chemin, des panneaux explicatifs élaborés par un comité scientifique, abordent l’environnement, l’art et techniques du Paléolithique supérieur. Ces informations sont développées sur une application de visite numérique, « ArchéoParc de la Dame », qui apporte une touche moderne et ludique à cet espace.

 Les ateliers En période de vacances scolaires et lors d’événementiels, des ateliers de pratique des techniques préhistoriques sont proposés : fabrication d’une perle en stéatite comparable à celles retrouvées à Brassempouy, sculpture d’une reproduction de la

105

Dame de Brassempouy à l’aide d’un burin en silex, art pariétal, musique préhistorique, initiation aux fouilles archéologiques.

 Les expositions Chaque année, la Maison de la Dame propose une exposition temporaire dans l’espace situé à l’entrée de la Maison de la Dame. De taille réduite, environ 20 m², les expositions qui y sont présentées touchent à la thématique de Brassempouy, ou de l’archéologie.

 Les conférences Chaque année, la Maison de la Dame propose un ou deux cycles de conférences.

Le premier a lieu traditionnellement le premier week-end de juillet, permettant ainsi à l’équipe du site de communiquer sur un événementiel dès l’arrivée des premiers vacanciers dans la région et ainsi de lancer la saison estivale.

Le public ne dépasse que rarement les 80 personnes, souvent des amateurs fidèles, membres de l’Association des Amis de Brassempouy ou encore de la Société de Borda.

Malgré un auditoire restreint, ces cycles de conférences ont un rôle important du point de vue de la crédibilité, de l’image et de la notoriété qu’ils engendrent grâce à la venue des plus grands noms de la préhistoire : Yves COPPENS, Jean CLOTTES, Randall WHITTE…

 Les soirées « J’ai rendez-vous avec la Dame » Depuis 2015, des soirées thématiques gratuites sont proposées au sein de l’ArchéoParc. Mêlant conférences, repas, ateliers pratiques, ces soirées donnent l’occasion d’échanges conviviaux avec le public.

106

 Les plages d’ouverture au public La Maison de la Dame est ouverte au public chaque année de mi-février (vacances scolaires de la zone A) à fin novembre.

Durant cette période, l’espace culturel reçoit les visiteurs du mardi au dimanche et les jours fériés, de 14h à 18h. En Juillet-août, les plages d’ouverture sont étendues à tous les jours, de 10h à 19h.

La Maison de la Dame propose également des visites en soirée à l’occasion de la Nuit des Musées et des soirées estivales « j’ai rendez-vous avec la Dame ». Ces visites offrent une vision particulière de l’ensemble culturel grâce à un éclairage atténué qui met en valeur son architecture et ses équipements.

 Les tarifs

Visiteurs MAISON ET ARCHEOPARC DE LA DAME individuels Tarif plein 8,50 €

Tarif réduit enseignants, étudiants, handicapés, demandeurs 7,50 € d’emploi

Tarif enfant de 6 à 17 ans (gratuit pour les moins de 6 ans) 6,00 €

Pass famille 2 adultes + 2 enfants 25,00 €

Visiteurs MAISON ET ARCHEOPARC DE LA DAME groupe Tarif groupe adulte 7,50 €

ANIMATIONS ENFANTS

½ journée Tarif de base, peut varier suivant l’animation choisie 6,00 €

journée Tarif de base, peut varier suivant l’animation choisie 8,50 €

Des visites guidées du village à destination des groupes sur réservation ont également été mises en place, intégrant la visite de l’église classée MH, pour un tarif de 2,50 € par personne.

107

Annexe n°7 : Analyse de la fréquentation

Source : Maison de la Dame

NB : la répartition des publics entre groupes et individuels n’a pas été étudiée avant 2009.

La Maison de la Dame a ouvert ses portes en 2002, faisant suite au musée archéologique associatif qui enregistrait près de 2800 entrées en 2001.

Après un pic de fréquentation lié à l’effet de nouveauté, la fréquentation de la Maison de la Dame a amorcé une baisse jusqu’en 2004. En 2005, une réorganisation des espaces, avec notamment le 1er déplacement de l’accueil, ainsi que l’élaboration d’une nouvelle politique culturelle (expositions, visites guidées…) a permis de faire progresser le nombre d’entrées enregistré sur le site avec plus de 16 000 entrées en 2015. Le développement des activités proposées aux groupes scolaires, en particulier depuis l’ouverture de l’ArchéoParc en 2014, a également permis de diversifier les publics, en attirant par exemple d’avantage de classes de maternelles ou de collèges.

A la fin août 2016, une première estimation laisse présager une fréquentation de 18 000 visiteurs pour l’année en cours Les visiteurs individuels :

En 2015, la Maison de la Dame a accueilli 9300 visiteurs individuels.

D’après une enquête de 2012 : 43 % des visiteurs viennent des environs (30% des Landes, 13 % des Pyrénées Atlantiques). Les étrangers représentent 2,25 % de la fréquentation annuelle. Durant les mois de Juillet-août, la proportion de locaux

108 baisse à 28,5 % (21% des Landes, 7,5% des Pyrénées Atlantiques) tandis que la proportion d’étrangers monte à 4,7%.

On peut constater que le public est constitué en grande partie de curistes et de locaux en basse saison, et de touristes venus du littoral durant les mois d’été.

Notons que la Maison de la Dame de Brassempouy est située au centre d’une zone de forte activité thermale. En effet, à environ 40 km autour de Brassempouy on rencontre les stations de Dax, Salies-de-Béarn, Préchacq-les-Bains et Eugénie-les- Bains.

Concernant le public local, la politique de communication de la Maison de la Dame s’appuie sur les médias locaux (journal Sud-ouest, Radio France Bleu Gascogne) et s’attache à distribuer sa documentation publicitaire autant sur les sites d’information touristique que dans les commerces de proximité.

La Maison de la Dame reçoit également un public d’amateurs éclairés, mais qui reste anecdotique. Le public groupe :

Il est composé en grande partie d’un public d’enfants (5400 entrées en 2015 contre 3850 en 2014), venus avec leur école, un centre de loisirs ou une association. Il peut être sujet à des baisses liées à des évènements extérieurs rendant les sorties difficiles (épidémie de grippe A, périodes de fortes pluies…) qui semblent moins affecter le public adulte. Les groupes d’adultes (1400 entrées en 2015 contre 2200 en 2014) sont principalement des associations culturelles, de découverte du territoire ou de troisième âge. La qualité de la prestation proposée et la présence d’un espace de restauration à proximité immédiate de la Maison de la Dame semblent être des facteurs déterminants dans le choix de ces groupes de se rendre à Brassempouy.

En 2015, la forte communication faite auprès des scolaires a déséquilibré le nombre de groupes d’adultes qui sera plus important au vu des réservations 2016.

109

Annexe n°8 : Plan de visite du site archéologique en vue de l’ouverture au public

Source : Maison de la Dame

110

Annexe n°9 : Exemple de planning d’équipe

111

Annexe n°10 : Projets d’aménagement de l’ensemble culturel

Source : Maison de la Dame

L’intégration de la visite de la grotte du Pape entrainera une réorganisation de l’ensemble de l’espace muséal d’ici 5 ans.

112

Annexe n°11 : enquête de satisfaction août 2016 (source : réalisation personnelle)

113

114

Annexe n°12 : Visuels du projet de mécénat

1) Le ticket « Mécène de la Dame »

1.1) Affiche de présentation et d’information

Ce document au format A4 sera présenté sur le comptoir de la boutique à côté des tarifs. Il informe chaque visiteur de l’existence de la campagne de mécénat et des modalités. Ce même document pourra aussi être distribué au format A5 en même temps que le plan de l’ArchéoParc.

115

1.2) Carte de prise de contact avec le mécène

Il s’agit de la carte de mécène qui permet de garder le contact avec le donateur : l’agent d’accueil remplit et conserve un double qui permettra de tenir les comptes et de recontacter le mécène par mail.

116

2 : Visuels des cartes « Mécène de la Dame »

2.1) Document d’information et présentoir

Les cartes « Mécène de la Dame » seront placées à la boutique sur un présentoir spécifique, au même titre que les autres produits, sur lequel figurera ce document de présentation au format A4.

117

2.2) Visuels des cartes

118

Annexe n°13 : Compte rendu de réunion sur le projet d’aménagement de la grotte du Pape du 15 juin 2016

Compte rendu réunion- 15/06/16 – Brassempouy

Présents :

C.RIVET, JC. JURKOUS (Pays Adour Chalosse Tursan)

D.HANRIOT (conservateur du Patrimoine, Conseil Départemental des Landes)

A.SIMONET (archéologue départemental, Conseil Départemental des Landes) L.DUCAMP (directeur de la Maison et ArchéoParc de la Dame de Brassempouy)

R.LASSERRE (stagiaire à la Maison de la Dame de Brassempouy)

Le développement de la Maison et ArchéoParc de la Dame de Brassempouy:

- L’aménagement du site archéologique s’inscrit dans le projet de développement global de la Maison de la Dame et de l’ArchéoParc. L’idée est de renforcer le concept d’une « destination Brassempouy » où il sera possible de passer une journée entière avec possibilité de restauration. La visite de la grotte du Pape s’inscrira ainsi dans l’offre diversifiée de la Maison de la Dame.

- Le projet contient un aspect scientifique rendu possible grâce à un partenariat avec l’Université de Toulouse et le Musée d’Archéologie nationale de Saint- Germain-en-Laye ainsi que par l’aménagement d’un pôle pédagogique et scientifique de la Maison de la Dame : les collections pourront être transportées du MAN vers l’Université de Toulouse afin d’être étudiées dans les cadre de thèses. Une restitution du travail scientifique sera par la suite organisée à Brassempouy. L’aménagement du site archéologique en vue d’une ouverture au public :

-La grotte du Pape se situe à deux kilomètres du musée. Elle n’est actuellement pas ouverte au public. La zone nécessite des aménagements conséquents pour garantir un accès confortable et sécurisé des visiteurs au site archéologique. Il est prévu d’aménager deux accès en direction de la grotte : un accès technique et un accès pour le public, ainsi qu’un parking. Les aménagements resteront modestes, discrets et respectueux de l’environnement.

- la grotte du Pape sera également valorisée par la création de chemins de randonnée. Une réflexion avec le Conseil Départemental à propos de l’ouverture, du référencement, et du balisage de ces chemins est en cours. Une boucle de 6 km reliant la Maison de la Dame à la grotte sera testée le mardi 21 juin 2016 à l’occasion de la fête de la musique.

119

- Des visites guidées du site archéologique ont déjà été organisées en de rares occasions (Printemps des Landes et Journées du Patrimoine) qui ont permis de tester différentes trames de visites. Plusieurs visites thématiques pourront être proposées au public en fonction de ses préférences : une visite centrée sur l’archéologie et les fouilles, une autre orientée sur l’environnement et une dernière plus patrimoniale. L’idée est de faire presque des visites « à la carte ». Les services de l’Etat ont validé les différents formats de visites testés.

- La politique privilégiée concernant l’aménagement du site est de laisser le visiteur dans une certaine virginité par le biais d’une valorisation paysagère rationnelle. La grotte du Pape a pour vocation d’être un sanctuaire historique, scientifique et écologique.

- En suivant cette logique, la médiation sera majoritairement humaine et reposera sur la qualité du discours des guides aidés par des outils et supports d’appoint (une tablette numérique). Les visiteurs recevront des informations nécessaires à la compréhension de la visite préalablement par l’intermédiaire d’un espace introductif (une vidéo, des maquettes, ..) situé dans l’enceinte de la Maison de la Dame. L’intérieur de la grotte ne sera pas accessible. Il sera cependant possible d’accéder à l’entrée qui pourra être mise en valeur par un système d’éclairage adapté.

- Il est également important que le visiteur reparte de la visite avec quelque chose de concret et de matériel. Cela peut-être par exemple un document d’explication reprenant simplement les éléments clés de la visite. Financements LEADER :

- Le diagnostic pour étude et mise en valeur du site archéologique de la grotte du Pape s’inscrit pleinement dans les champs d’action des financements LEADER. L’aspect plus culturel que naturel du projet implique de s’orienter vers la fiche 3.2. « Valorisation de la dynamique culturelle » mais le volet naturel sera bel et bien mis en valeur dans le dossier.

- Les financements LEADER interviennent à hauteur des contreparties publiques (avec un plafond de 30.000 euros) ce qui peut porter l’aide jusqu’à 53 % du projet. Le Conseil Départemental n’intervient pas sur ce type d’étude mais pourra investir à hauteur de 20% dans les travaux d’aménagement du Monument Historique.

- Estimation du coût du diagnostic : entre 25 et 30 000 euros avec 20% pris en charge par la Communauté de communes, 53 % en fonds LEADER et le reste en financements publics (DRAC et Région dont nous attendons une réponse).

- Le musée de la Chalosse de Montfort et le musée de la Faïence de Saint-Sever se sont déjà positionnés sur la fiche 3.2.

120

Cahier des charges pour une étude diagnostic préalable à l’aménagement : - L’objectif est de recruter une équipe pluridisciplinaire.

- L’étude doit permettre d’avoir : les coûts, un planning, les phases prioritaires et complémentaires pour la mise en valeur du site, une réflexion sur les supports et la scénographie dans le but de rendre le site le plus attractif possible.

- Le cahier des charges devra être finalisé pour septembre puis validé par la DRAC afin que le projet passe en commission pour valider l’attribution du financement LEADER en fin d’année 2016.

- Pour l’instant, il y a un manque de visibilité sur le calendrier. Le Pays communiquera les informations, notamment les dates de ces commissions, lorsque celles-ci seront établies.

- Le dossier doit comprendre un résumé du projet, un formulaire SERFA, une délibération de la Communauté de communes ainsi que plusieurs devis.

121

Annexe n°13 : brochure de mécénat (réalisation personnelle)

Annexe n°14 : dépliant du festival Music’Arts (réalisation personnelle)

122

Bibliographie

Ouvrages sur la Préhistoire

BON F., L’Aurignacien entre Mer et Océan. Réflexion sur l’unité des phases anciennes de l’Aurignacien dans le sud de la France, Mémoire de la Société Préhistorique Française, 2002, 243 p.

PIETTE É., L’art pendant l’Âge du Renne, Paris, Masson, 1907, 112 p. + 99 pl.

DELPORTE H., L’image de la femme dans l’art préhistorique, Éd. Picard, 1993, 287 p.

BON F., Préhistoire : La fabrique de l'homme, Seuil, Collection L'Univers historique, 2009, 339 p.

VALENTIN B., Le Paléolithique, PUF, "Que sais-je ?", 2003, 128 p

COHEN C., La Femme des origines. Image de la femme dans la Préhistoire occidentale, Belin-Herscher, 2003, 191p

WHITE, R. (2003) - L’art préhistorique dans le monde, La Martinière, 239p.

SCHWAB, C., La collection Piette, Réunion des musées nationaux- Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, 2008, 127p.

Ouvrages sur Brassempouy

SIMONET A. – Brassempouy (Landes, France) ou la matrice gravettienne de l’Europe, Liège, ERAUL, 2012, 141 p.

SIMONET A. dir., Brassempouy : les collections Dubalen et de Laporterie, Archéologie des Pyrénées, 2015

DELPORTE H., Brassempouy, station préhistorique : il y a 20 000 ans, l’art, éd. Association culturelle, 1980

MERLET J.-C, Brassempouy : la collection De Laporterie au Musée de Dax, Bulletin de la société Préhistorique Française, 87, 1990, p. 201-205.

123

Ouvrages à propos de l’Aurochs

GUINTARD & NERON de SURGY, L’Aurochs de Lascaux au XXIe siècle, éditions du Gerfaut, Paris, 2014.

GUINTARD (dir), L’Aurochs reconstitué : élevage d’aujourd’hui et de demain, actes du colloque de Sadirac, IIIe colloque international des éleveurs d’Aurochs XVIIIe AG du SIERDA : 18 février 2012, SIERDA, Nantes, 2013.

Rapports de fouilles

HENRY-GAMBIER Dominique. BRASSEMPOUY (LANDES) : Rapport de fouilles programme 2000-2002. [ s. l ] : [ s. n ], 2002. 37p.

Travail d’étude et de recherche

DUCAMP L., Le rôle de la mise en valeur du patrimoine culturel dans le développement local, l’exemple de Brassempouy, Maîtrise de Géographie sous la direction de DUCOURNAU C., UPPA, 2004.

Mécénat culturel

DEL BONO & MARECHAL, Le financement participatif culturel, Guide pratique, Librinova, version numérique, 2016

124

Webographie

Préhistoire : http:// www.hominides.com http://www.prehistoire-brassempouy.fr http://www.pole-prehistoire.com http://www.musee-archeologienationale.fr/

Mécénat culturel : http://www.tookets.com http://www.admical.org http://www.verif.com http://www.librinova.com http://www.culturecommunication.gouv.fr http://www.culture-time.com http://www.goodmorningcrowdfunding.com

125

Table des illustrations

Figure 1 : Vue de la rue principae de Brassempouy depuis le clocher ( Source : Maison de la Dame) ...... 8 Figure 2 : Eglise Saint-Sernin ...... 9 Figure 3 : La Dame à la Capuche (Source : Musée d'Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye)...... 13 Figure 4 : Le mastaba et ses trois statues ...... 16 Figure 5 : Les reproductions de Mammouths ( source : Maison de la Dame) ...... 18 Figure 6 : Plan de l'ArchéoParc (source : Maison de la Dame) ...... 19 Figure 7 : La maison Jeancouasse avant les travaux ...... 27 Figure 8 : L'entrée de la grotte du Pape en l'état actuel ( source : photographie personnelle) ...... 29 Figure 9 : Les soirées du cycle d'été "Rendez-vous avec la Dame" (source : photographies personnelles) ...... 33 Figure 10 : Peinture rupestre de Lascaux représentant un aurochs (source : site internet Lascaux ) ...... 36 Figure 11 : couverture du dossier de presse (source : réalisation personnelle) ...... 38 Figure 12 : version web de l'article Sud-Ouest paru le 17/08/16 (source: sudouest.com) ...... 39 Figure 13 : Capture d'écran de l'émission "Midi en France" du 12/09/16 ...... 40 Figure 14 : Charte graphique de la Maison de la Dame et de l'ArchéoParc ...... 48 Figure 15 : Document de communication du projet "Mécène de la Dame", présenté à la boutique (source : réalisation personnelle) ...... 49 Figure 16 : Dépliant pour le festival Music'Arts (source : réalisation personnelle) 50 Figure 17 : Schéma explicatif du fonctionnement des Tookets (source : Crédit Agricole) ...... 54 Figure 18 : Brochure de mécénat d'entreprise (source : réalisation personnelle) .... 58 Figure 19 : Visuel d'une carte de don de 100 euros (source : réalisation personnelle) ...... 64 Figure 20 : Visuel recto-verso de la carte remise à chaque mécène (source : réalisation personnelle) ...... 67

126

Index

Amou . 5, 8, 15, 16, 20, 46, 51, 55, 56, 72, 77 financements .. 22, 50, 51, 52, 56, 58, 60, 69, ArchéoParc ... 2, 5, 14, 17, 18, 19, 20, 25, 27, 77 32, 35, 36, 41, 42, 46, 47, 48, 51, 56, 60, grotte ... 10, 12, 14, 15, 27, 28, 29, 51, 56, 58, 63, 70, 86, 99, 101, 105, 106, 108, 126 60, 73, 77, 86, 88, 89, 104, 112, 126 associations ...... 31, 43, 44, 53, 55, 60, 109 Grotte du Pape ...... 10, 11, 28, 104 Aurochs ..... 35, 36, 38, 80, 85, 87, 88, 89, 90, Jeancaousse ...... 26, 80, 82, 83, 102, 103 91, 92, 93, 94, 95, 97, 99, 100, 124 Landes ... 8, 28, 30, 38, 40, 43, 44, 55, 58, 77, Brassempouy 2, 5, 6, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 78, 108, 123 15, 16, 18, 19, 21, 24, 26, 28, 29, 30, 32, Luy ...... 8, 10 34, 37, 39, 40, 41, 42, 43, 45, 46, 47, 49, Master ...... 2, 5, 21, 22, 26, 51, 69, 74 50, 52, 54, 55, 59, 63, 70, 72, 77, 78, 80, mécénat . 6, 22, 48, 49, 50, 52, 54, 56, 57, 58, 81, 85, 86, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 69, 70, 71, 105, 106, 109, 123, 126 73, 77, 80, 126 brochure ...... 45, 49, 56, 58, 59, 71, 73, 77 Mécène de la Dame ...... 63, 64 CCCVL ..... 16, 17, 30, 54, 55, 56, 72, 73, 102 Paléolithique supérieur .10, 12, 18, 99, 105 Chalosse .. 5, 8, 16, 28, 31, 34, 39, 43, 44, 59, patrimoine .. 2, 5, 6, 8, 13, 14, 15, 17, 19, 21, 78 26, 30, 32, 55, 78 Communauté de communes Coteaux et PIETTE ...... 11, 12, 123 Vallées des Luys ...... 16, 21, 27, 30 Poudenx ...... 11, 14, 15, 102 communication 5, 22, 30, 34, 35, 37, 40, 41, Préhistoire .. 5, 12, 17, 22, 29, 31, 35, 41, 43, 42, 44, 47, 49, 55, 64, 65, 66, 69, 72, 74, 69, 76, 78, 86, 99, 101, 105 76, 78, 79, 109, 126 satisfaction ...... 46 contreparties ...... 57, 61, 66, 67, 72 secrétariat ...... 24, 25 crowdfunding ...... 60, 61, 79 stage. 2, 5, 6, 7, 20, 21, 22, 25, 26, 29, 30, 31, culture ... 6, 16, 19, 21, 30, 31, 34, 55, 69, 74, 39, 44, 46, 51, 58, 59, 64, 68, 69, 70, 71, 75, 78 73, 75, 77, 78, 79 Dame à la Capuche ... 5, 12, 13, 14, 86, 126 statuettes ...... 11, 12, 14, 16, 19, 86, 105 Dame de Brassempouy .... 5, 14, 17, 20, 21, Ticket-mécénat ...... 60 22, 28, 106 Tookets ...... 52, 53, 54, 55, 56, 126 élus. 16, 21, 28, 31, 39, 51, 56, 64, 70, 72, 73, tourisme ..... 15, 19, 21, 30, 32, 43, 45, 46, 75 77 valorisation 2, 5, 6, 14, 19, 20, 21, 69, 85, 94

127

Table des matières

REMERCIEMENTS ...... 3 SOMMAIRE ...... 4 INTRODUCTION ...... 5 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE ET DU STAGE .. 7

I) LE VILLAGE DE BRASSEMPOUY, SON HISTOIRE ET SON PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE 8 1) Les origines médiévales du village ...... 8 2) La Grotte du Pape : un site préhistorique unique ...... 10 3) Les statuettes féminines de Brassempouy ...... 12 4) Les fouilles récentes ...... 13 II) LA VALORISATION DU PATRIMOINE LOCAL PAR LA MAISON ET L’ARCHEOPARC DE LA DAME DE BRASSEMPOUY : ORIGINES, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT ...... 14 1) Du premier musée d’archéologie à la Maison de la Dame de Brassempouy ...... 14 2) La gestion du site par la Communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys 16 3) Un exemple de développement local par la valorisation du patrimoine et le tourisme ...... 19 III) OBJET ET NATURE DU STAGE ...... 21 1) Une candidature spontanée ...... 21 2) Les objectifs du stage ...... 21 DEUXIEME PARTIE : CONTENU DETAILLE DES MISSIONS ...... 23

I) L’INTEGRATION DANS LE FONCTIONNEMENT QUOTIDIEN DU SITE ...... 24 1) Travail administratif et secrétariat ...... 24 2) Assistance de direction et suivi de projets ...... 26 2.1) L’aménagement d’un centre pédagogique et scientifique ...... 26 2.2) L’aménagement paysager des alentours de la Grotte du Pape ...... 28 2.3) Rencontre des différents acteurs de la Culture et du Tourisme ...... 30 3) Accueil du public, gestion de la boutique, visites guidées ...... 31 4) Organisation d’évènements et de soirées ...... 32 II) LA COMMUNICATION AUTOUR D’UN SITE CULTUREL ET TOURISTIQUE : SES STRATEGIES, SES OUTILS ET SES TECHNIQUES ...... 34 1) Communiquer fréquemment autour de la vie du site ...... 34 2) Communiquer sur un évènement particulier : la rédaction d’un dossier de presse 35 3) Cibler et démarcher le public potentiel ...... 41 3.1) Communiquer auprès des groupes d’adultes et d’enfants ...... 41 3.2) Les tournées de distribution de publicités ...... 44 3.3) Création d’enquêtes de satisfaction ...... 46 4) Maîtrise des outils d’infographie et de PAO: réalisation de brochures et documents de communication ...... 47

128

III) MECENAT ET RECHERCHE DE FINANCEMENTS ...... 50 1) Contexte et objet de la recherche de financements ...... 50 2) Les Tookets, la monnaie solidaire du Crédit Agricole ...... 52 3) Le mécénat d’entreprise ...... 56 4) Création d’un projet de financement participatif : le Ticket Mécène de la Dame 60 4. 1) Le principe du Ticket-mécénat ...... 61 4.2) Les sources d’inspiration ...... 62 4.3) Mécène de la Dame : deux modalités de dons possibles ...... 63 4.4) Mise en place d’un plan d’action ...... 64

TROISIEME PARTIE : BILAN ET ANALYSE DU STAGE ...... 68

I) BILAN CRITIQUE...... 69 1) Mes missions ...... 69 2) La durée du stage ...... 70 3) Les moyens ...... 70 4) Le rapport avec les élus ...... 72 II) COMPETENCES ACQUISES ...... 73 1) Un bagage d’expériences professionnelles ...... 73 2) Méthode et autonomie de travail ...... 74 III) CONTINUITE DE MON TRAVAIL ...... 77 CONCLUSION ...... 78 TABLE DES ANNEXES ...... 80 BIBLIOGRAPHIE ...... 123 TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... 126 INDEX ...... 127 TABLE DES MATIERES ...... 128

129