Réflexion sur la mise en cohérence des périmètres de protection sur le bassin du Puy-en-Velay,

Décembre 2011

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle

Réflexion sur la mise en cohérence des périmètres

Sommaire de protection sur le bassin du Puy-en-Velay

Propos généraux Contexte, méthode et discours paysager 5

Points de vue - Points de mire Expériences paysagères en images 13

Sites et lieux remarquables Carte de localisation des sites et lieux remarquables 47 -3-

Le rocher Saint Michel et les jardins de la Borne 49 Les Belles-Vues de Chastelvol et de la Roche-Arnaud 59 Les falaises et vallon de Ceyssac 65 Le plateau humide de Chambeyrac 73 Le mont Denise 81 Les gorges et falaises du Dolaizon 99 Ours et Mons 109 La campagne de Polignac 117 La promenade dite “du Fer à Cheval” 125 Quatre promontoires de la Loire 133 Les jardins de Sainte-Marie 149 Les roches de Tressac 157 Les sites de l’Ermitage et des Orgues d’Espaly 165

Annexes 1. Carte des sites inscrits et classés 179 2. Carte des Monuments Historiques 181 3. Carte du système “des points de vue - points de mire” 183 4. Carte du système de parcs 185 Remerciements 187

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -4-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Réflexion sur la mise en cohérence des périmètres de protection sur le bassin du Puy-en-Velay, Contexte, méthode et discours paysager

Communes : Le Puy-en-Velay, Espaly-Saint-Marcel, , Polignac, Ceys- sac, , Brives-Charensac, Vals-près-le Puy, Saint Chris- tophe-sur-Dolaizon, Cussac-sur-Loire, le Monteil, , Saint Germain-Laprade Propos généraux Propos

I. CONTEXTE ET OBJECTIFS DE LA COMMANDE : La commande de la DIREN Auvergne (aujourd’hui DREAL) à l’origine de cette étude a pour objectif de redé- finir les périmètres de protection des sites existants sur le bassin du Puy-en-Velay et de Polignac.

Ces sites sont au nombre de cinq et sont composés d’un grand site inscrit recouvrant une grande partie de l’agglomération et de ses environs (superficie d’environ dix kilomètres de long sur cinq de large dont les rochers Corneille et d’Aiguilhe sont le centre) et de quatre sites classés, beaucoup plus petits en superficie : 1. Le site inscrit du bassin du Puy-Polignac (inscrit en 1973) ; 2. Le site classé du rocher Corneille (classé en 1909) ; 3. Le site classé du Bois du Grand Séminaire (classé en 1910) ; 4. Le site classé du rocher des Orgues d’Espaly (classé en 1910) ; 5. Le site classé du secteur de l’Hermitage à Espaly (classé en 1973).

Bilan de la politique des sites sur le bassin du Puy-Polignac. Le constat avait été fait au préalable que les périmètres des sites inscrits et classés du bassin du Puy-en-Velay -5- et la stratégie de protection de ses paysages devenaient relativement désuets au vu de deux grandes évolutions : 1. L’évolution actuelle de la politique des sites, ses orientations nouvelles, notamment concernant une approche concertée vis-à-vis des élus locaux et dynamique vis-à-vis des problématiques locales ; 2. Les évolutions récentes du territoire de l’agglomération (ces trente dernières années).

Les trois sites anciens.

Ermitage et rocher des Orgues d’Espaly rocher Corneille et Bois du Grand Séminaire site inscrit du bassin du Puy - Polignac

Voir également en annexe 1.

Trois des quatre sites classés l’ont été au tout début de la politique des sites dans les années 1910, montrant ainsi l’importance symbolique de certains lieux de l’agglomération (rocher Corneille et rocher des orgues d’Espaly). Cependant des incohérences existaient déjà comme la division du rocher Corneille en deux sites, classés à un an d’intervalle (rocher Corneille et Bois du Grand Séminaire), ou bien aussi comme l’absence de protection DREAL Auvergne - Décembre 2011 du rocher d’Aiguilhe qui perdure aujourd’hui. Il constitue pourtant le premier plan de la vue la plus célèbre de l’agglomération, celle par laquelle quiconque n’est pas venu au Puy-en-Velay en a pourtant une première image forte : la vue qui depuis le rocher des orgues d’Espaly, à quelques pas de la ville, permet de l’appréhender d’un regard panoramique avec en son centre les deux rochers célèbres d’Aiguilhe et Corneille. Incohérence poussée jusqu’au point où aujourd’hui encore, le rocher d’Aiguilhe, bien qu’utilisé pour l’image du classement de certains éléments de l’agglomération au sein du grand site fragmenté du chemin de Saint-Jacques de Compostelle de l’Unesco, n’en fait pas partie en réalité.

Les deux sites protégés plus récemment, le site du secteur de l’Hermitage à Espaly et le grand site inscrit de l’agglomération l’ont été en 1973. Les raisons de ces protections sont moins symboliques et plus pragmatiques pour palier les évolutions rapides de la ville moderne à cette époque et éviter certaines transformations urbaines irréversibles.

Le site classé du secteur de l’Ermitage à Espaly. Le site classé du secteur d’Espaly, dont la motivation première était de préserver le premier plan de la vue célèbre sur l’agglomération depuis le rocher des orgues, a joué un rôle très important de préservation d’un espace inédit au cœur de l’agglomération, à la fois de campagne et de nature (proximité de la Borne, proximité des orgues d’Espaly…), malgré les velléités d’utilisation de cet espace pour des opérations d’habitat.

Le résultat de cette protection du secteur de l’Hermitage revêt cependant un double aspect contradictoire :

1. D’une part, un aspect positif : l’espace de campagne en cœur d’agglomération qui en a résulté est d’une qualité exceptionnelle pour ce genre d’agglomération moyenne. Il est relativement inédit en comparaison à d’autres agglomérations de la même taille. C’est donc devenu une richesse pour l’agglomération du Puy- en-Velay recherchée aujourd’hui par toutes les autres puisqu’un discours d’urbanisme actuel se développe sur le thème de la campagne à la ville.

2. D’autre part et de manière antagoniste, l’image de la politique des sites générée par ce site classé est très -6- négative du simple fait que pour les élus locaux et les aménageurs divers de la ville moderne y ont vu pen- dant longtemps un gel des terres et un blocage pour l’évolution urbaine. Il a résulté de cette image néga- tive une situation conflictuelle entre les élus locaux et les services de l’Etat entretenue jusqu’à aujourd’hui. L’image de gel des terres à des fins de préservation ne correspond plus à l’image d’une politique de protec- tion qui aujourd’hui est présentée de façon dynamique, dans la mesure où plutôt que de chercher à freiner les évolutions, elles tend à vouloir infléchir un sens d’évolution des territoires à protéger dans des projets ou développements de grande qualité et qui pourraient être exemplaires pour le reste du territoire…

Le grand site du bassin du Puy-Polignac. Le grand site inscrit du bassin du Puy-en-Velay et de Polignac a joué un rôle plus ou moins efficaces en fonction des différentes situations de l’agglomération et en fonction de la plus ou moins forte précision qui s’est exercées sur le territoire urbain depuis trente ans. Par exemple, il a servi, grâce à un travail important de l’architecte de bâtiments de et des différentes équipes d’élus en place sur la commune de Polignac, à la préservation relativement parfaite de la plaine de Polignac autour du rocher et du château, sans laquelle le château n’aurait pas conservé cette image étonnante qu’il offre encore aujourd’hui. Au lieu d’être l’attraction touristique que l’on connaît, la plaine de Polignac serait plutôt devenue le symbole d’un échec… La conjoncture entre la présence d’outils de protection administratifs (site inscrit, périmètres des 500 mètres autour des monuments historiques), et d’une sensibilité des élus à l’importance de préserver une richesse touristique non seulement pour la commune elle-même mais aussi pour le prestige et l’image de l’agglomération, a eu un effet dynamique, limitant le déve- loppement pavillonnaire et la fabrication d’infrastructures inappropriées. Aujourd’hui un PLU de qualité juste réalisé continue de donner les meilleures chances à la plaine de Polignac, non seulement de préserver ses qualités mais aussi et surtout de participer à la fabrication d’un territoire exceptionnelle pour l’agglomération à l’avenir.

A souligner que ce site est très singulier puisqu’il est un des rares sites français dont le périmètre intègre une agglomération toute entière avec une partie de sa périphérie. Cela montre l’importance et la qualité paysagère de ce bassin urbanisé.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Mais l’efficacité de ce site inscrit n’est pas la même sur l’ensemble du territoire de l’agglomération, les situations urbaines ou périurbaines divergent et induisent des formes d’évolution et de transformation très variables qu’il s’agit aujourd’hui d’identifier, d’évaluer et d’orienter au sein d’une politique territoriale de l’agglomération.

C’est pourquoi, la DREAL Auvergne a commandité cette étude qui a donc pour objectif de redéfinir une stra- tégie de protection du territoire de l’agglomération du point de vue de ses paysages en prenant en compte les évolutions actuelles de la ville et la diversité de ces situations sur le territoire. II. METHODE. Notre travail a porté sur deux points essentiels qui peuvent être considérés comme des points de méthode :

1. Fabriquer un discours simple révélant la valeur paysagère du site du bassin du Puy-Polignac. Nous nous sommes attachés à fabriquer un regard singulier à l’échelle de l’agglomération du Puy-en-Velay. Dit autrement, nous nous sommes attachés à fabriquer un discours paysager à l’échelle du site du bassin du Puy- Polignac permettant à tout un chacun de prendre conscience des richesses paysagères de l’agglomération et de pouvoir en parler avec des mots ou des images simples. Cela nous a permis notamment de faire apparaître le caractère exceptionnel de ce site en comparaison avec d’autres agglomérations françaises.

La fabrication d’un tel discours sur la valeur paysagère du site du bassin du Puy-Polignac nous est apparue d’au- tant plus importante que nous avons très rapidement détecté d’une part un manque notable de ce point de vue au niveau des diverses acteurs, administrations et collectivités locales et d’autre part l’absence d’une vision com- mune à l’échelle de l’agglomération qui permettrait permettant notamment la mise en valeur et l’exploitation de cette richesse paysagère sur trois plans au moins : 1. celui du cadre de vie de ses habitants ; 2. celui du tourisme ; 3. et celui de l’image de marque de la ville. Ce manque et cette absence sont, notamment et pour exemple, très perceptibles au travers des documents touris- tiques qui sont très largement en deçà de ce que le territoire offre de qualités…

2. Lier la problématique de protection des paysages aux problématiques locales d’évolution des territoires. Nous nous sommes attachés à rendre très concrète la stratégie de protection des paysages en la liant obligatoire- -7- ment et très fortement aux problématiques locales actuelles d’évolution et de transformation du territoire. Nous sommes, pour cela, partis du constat devenu postulat qu’aucun périmètre de site ne peut être aujourd’hui tracé sans qu’il soit lié à une problématique de projet : projet d’aménagement des élus locaux, projet de gestion de certains espaces naturels ou agricoles, projet touristique de mise en valeur et d’attraction de visiteurs, projet terri- torial à l’échelle de l’agglomération et projets en vue de favoriser la biodiversité à l’échelle des administrations de l’état ou des collectivités régionales.

Ainsi, la politique des sites aujourd’hui n’est pas qu’une politique régalienne de préservation du patrimoine paysager et naturel mais qu’elle est plutôt un outil de développement local qui contribue, associé aux autres outils administratifs ou techniques de gestion et d’aménagement des territoires, à mener des projets d’évolution de qualité.

La problématique des sites est loin d’être une problématique isolée et autonome, mais se veut maintenant très largement impliquée dans des dynamiques d’évolution des territoires actuelles. Evolutions en cours ou à venir.

L’étude a été conduite dans l’esprit de connecter les problématiques de protection du territoire à des pratiques dynamiques de gestion et de développement, à imaginer comment la logique de site pouvait servir de support, d’aide et d’outil aux stratégies de développement local plutôt que de s’y opposer parfois comme elle a pu le faire dans le passé.

Bref, nous avons tout simplement cherché à ne pas dissocier les stratégies de préservation des paysages des stra- tégies de développement et de gestion locales.

Un ensemble d’élus ont très rapidement et favorablement compris cette optique pragmatique et concrète, lors de nos diverses rencontres.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 III. ElABORATION d’un discours paysager à l’échelle du territoire de l’agglomération. Pour se donner les moyens d’élaborer un discours paysager très pragmatique et concret, l’étude a adopté comme principe le fait de ne parler de lieux, de paysages ou de territoires que sous couvert de l’expérience que l’on peut en faire. Autrement dit, notre premier travail a été de chercher à rendre compte par des mots simples d’expé- riences réelles du site du bassin du Puy-Polignac et d’en synthétiser la richesse. Cela notamment pour éviter que ce discours ne divague trop dans des considérations extérieures au lieu et nous fasse passer à côté de ses vraies qualités paysagères.

Avant de rendre compte d’expériences, il faut les faire. La méthode a donc été de réutiliser un outil simple : la marche. Nous avons donc arpenté le territoire du bassin du Puy de long en large de manière à pouvoir se donner les moyens concrets d’en parler avec une certaine forme de précision. Nous l’avons fait en groupe, de manière à ce que ce discours se construise en commun. Nous avons associé à nos promenades de travail des personnes plus ou moins directement impliquées dans les développements du territoire. L’inspecteur des sites nous a accompagné tout le long de ces expériences de terrain et l’architecte des bâtiments de France s’est joint à nous à plusieurs reprises. Nous avons rencontré et invité divers interlocuteurs moins impliqués comme le photographe de la Haute-Loire Philippe Bousseaud et le peintre local Jean-Luc Lacombe… dont le métier consiste aussi à élaborer un regard particulier sur le territoire.

Au cours de cette expérience de terrain, nous nous sommes aperçu qu’aucun texte, qu’aucun discours, aucun sys- tème d’images vantant les qualités de l’agglomération ne mettait l’accent sur une qualité d’expérience extrême- ment évidente et exceptionnelle, que chaque habitant reconnaît et vit en partie au quotidien et qui est pourtant la vraie richesse de l’agglomération en comparaison à d’autres villes françaises.

Cette qualité paysagère, c’est le système complexe de points de vue - points de mire qui constitue le fondement de l’expérience paysagère que l’on peut faire à l’échelle du bassin du Puy-Polignac. En effet, ce qui constitue l’ordinaire de l’expérience des habitants de l’agglomération, qu’ils ont tendance à oublier, et qui est la raison d’une qualité exceptionnelle du cadre de vie, c’est la variété et la complexité de ce système sur un si petit territoire. En quoi consiste ce système paysager de points de vue – points de mire ? La complexité et la qualité de ce sys- -8- tème de points de vue – points de mire peut s’expliquer en quatre points :

1. Il repose tout d’abord sur une multiplicité naturelle de points hauts, promontoires ou belvédères, qui constituent des points de vue exceptionnelles, le plus souvent panoramiques dont une simple liste rend compte de manière explicite :

Rocher Corneille, Rocher d’Aiguilhe, Rocher des orgues d’Espaly, Mont Denise, Mont Ronzon, Roche Arnaud, Rocher Polignac, Route belvédère de la plaine de Rome, Côteaux de Ceyssac, Belvédère de la vallée des gorges du Dolaizon, Mont Croustet, Gardes de Mons, Garde d’Ours, Roches de Treyssac, Plateau de Chambeyrac, Plateau de Sainte-Marie, Mont Brunelet, Plateau de Lachaud, Garde de Doue, Promontoire de Saint-Quentin…

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle 2. Ces points de vue, au-delà de la qualité d’expérience qu’ils génèrent, ont une autre qualité qui complexi- fie le système d’une manière peu commune. Ils sont tous réversibles. C’est-à-dire qu’ils sont aussi, du fait de la forme en cuvette du site bassin du Puy, des points de mires remarquables qui ponctuent les larges vues panoramiques qu’offre le système.

3. Un troisième élément vient complexifier encore ce système. C’est la présence, dans ces grandes vues panoramiques qu’offrent ces points de vue, de points de mire plus éloignés et très symboliques pour les habitants de la région comme le Mont Mézenc, visible à la fois de la plaine de Rome, du belvédère en surplomb du Dolaizon, du plateau de Sainte-Marie, de la Denise… ou comme le Mont Bar et le Devès, visibles en de nombreux points aussi, participant au jeu des points de vue - points de mire du bassin du Puy-en-Velay en s’associant régulièrement à d’autres points de mire pour former des expériences très spec- taculaires.

4. Ces alignements spectaculaires de points de mires sont le quatrième point qui finit de donner à ce système de points de vue – points de mire une complexité inédite d’expérience paysagère et de cadre de vie d’une agglomération. On peut prendre pour exemple l’alignement trois fois symbolique de Saint-Michel d’Aiguilhe, du rocher de Polignac et du Mont Bar qui se présente depuis le rocher Corneille…

C’est donc non seulement la quantité de ces points de vue – points de mire, leur diversité, qui a pour consé- quence une richesse et une complexité des expériences possibles, mais aussi leur qualité symbolique et leur proximité du fait qu’ils sont regroupés sur un site ayant une configuration naturelle propice qui constituent le caractère exceptionnel du site du Puy en Velay …

Suite à notre expérience du terrain et à nos rencontres, il apparaît clairement que le site du bassin du Puy-Poli- gnac est d’une qualité incomparable. Il est difficile de trouver un tel système paysager de points de vue - points de mire, d’une telle complexité et hautement symbolique dans une autre quelconque agglomération française. C’est là donc que se trouve le véritable trésor, au delà du patrimoine religieux et bâti, du site de l’agglomération du Puy-en-Velay. -9- Deux documents de synthèse. Il a résulté de ce travail deux documents qui nous ont semblé utiles pour d’une part rendre compte de cette richesse inédite. Ils nous ont semblé d’autant plus utiles que les documents d’urbanisme ou de développement territorial à l’échelle du bassin du Puy et de l’agglomération ne rendent pas compte, aujourd’hui, de cette richesse et ne s’appuient pas sur elle pour déterminer des orientations stratégiques d’aménagement du territoire… Le lancement récent de la démarche de SCoT pourraient changer cet état de fait.

Le premier document est un plan qui comptabilise le système de points de vue – points de mire le plus exhaus- tivement possible, en différenciant les types de points de vue (linéaires, belvédères, ponctuels, alignements en enfilade, alignements en ligne d’horizon, connexions…)

Voir également en annexe 3.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Le deuxième est un document visuel traduisant l’expérience concrète de ces points de vue - points de mire sur le terrain. Il prend la forme d’un recueil d’images organisé de manière à faire ressentir la qualité exceptionnelle de cette expérience, l’émotion simple que chaque habitant du Puy en Velay peut retrouver ou que chaque visiteur de la région pourrait éprouver facilement…

Alignement de points de vue et de points de mire / depuis le rocher Corneille Alignement de points de vue et de points de mire / depuis le rocher Corneille Dessin de Martellange, 1617

La plupart de ces photographies sont des photographies de paysagistes (nous-mêmes). C’est le sens qui s’en dégage résultant de leur association réfléchie qui fabrique une émotion plutôt que leur qualité photographique propre. Nous avons cependant associé à notre démarche un photographe connu, de manière à pouvoir montrer un niveau de qualité photographique susceptible de rendre compte de façon plus frappante du caractère excep- tionnel de l’expérience que l’on peut faire. Le recueil comprend donc certaines de ses photos, notamment prises depuis le Mont Denise et depuis le promontoire de Saint-Quentin. Nous avons de plus procédé à de nom- breuses recherches historiques poussées et avons recensé un ensemble relativement exhaustif de représentations anciennes réalisé au cours de l’histoire sur l’agglomération du Puy. Nous avons utilisé certaines d’entre elles pour montrer à quel point certains lieux ont toujours constitué des éléments forts de l’expérience du site du bassin du Puy-Polignac, comment aussi certains sont étonnement tombés dans l’oubli sans pour autant disparaître et com- -10- ment enfin certains ont même subi les aléas des évolutions et développements urbains en disparaissant littérale- ment. Le point de vue depuis le lieu-dit les trois pierres en direction du rocher Corneille qui est aujourd’hui sous la route de la Corniche et les voies de chemin de fer en est un exemple.

Depuis la route belvédère de la plaine de Rome

Remarque : Ce recueil d’images qui tente de traduire la richesse de l’expérience paysagère à l’échelle de l’agglo- mération du Puy-en-Velay préfigure un observatoire photographique plus poussé. Il permettrait deux choses, aurait trois fonctions : 1. La première est celle d’un outil d’observation des évolutions des paysages. Il permettrait de pouvoir constater des effets négatifs ou positifs des évolutions à venir. 2. La deuxième est celle d’un outil de promotion du territoire. 3. La troisième est celle d’un document concret parmi d’autres auquel se référer dans le cadre d’une stratégie de développement à l’échelle de l’agglomération.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Deuxième niveau de lecture superposé : les trames bleues et vertes. Au fur et à mesure de nos promenades et de nos expériences, il s’est avéré évident que les problématiques de protection des qualités et richesses paysagères du site du bassin du Puy-Polignac étaient très clairement liées aux problématiques de présence de la nature dans l’environnement urbain et aux alentours. Problématiques qui trouvent leur fondement administratif dans les questions de biodiversité et les récents programmes politiques de l’Etat pour les favoriser à l’échelle locale.

Notre travail de terrain nous a amené à constater deux choses : 1. d’une part la corrélation et superposition de nombreux points de vue (points hauts) avec une richesse des milieux naturels ; 2. d’autre part l’importance que pouvait jouer la présence de la nature au sein de l’agglomération comme élément de mise en connexion en relation de l’ensemble de ces points de vue point de mire.

Pour pouvoir traduire ces constats par un document simple et utile, nous nous sommes aidés d’une idée d’un paysagiste américain du début du siècle, reprise dans les années trente par un paysagiste et urbaniste français célèbre : l’idée des systèmes de parc. Les techniciens urbanistes de grandes villes américaines au début du XXe siècle avaient identifié et délimité des espaces de parcs existants ou pouvant devenir des parcs, reliés entre eux par des corridors naturels, préfigurant les corridors écologiques actuels, comme les rivières et leurs végétations spon- tanées de rives. Ils ont appelé ces réseaux « verts » ou réseaux de « différentes natures » (parcs artificiels, parcs naturels, espaces naturels…) un « système de parcs». En somme, un parc en fragments disparates mais reliés entre eux par des couloirs écologiques.

Nous avons pu constater que dans l’agglomération du Puy-en-Velay existait déjà, malgré les évolutions du monde contemporain, un système de parc de grande qualité sur lequel les administrations locales pourraient s’appuyer pour définir une politique de la biodiversité, de la présence de la nature dans la ville et de l’améliora- tion à la fois du cadre de vie des habitants et de l’image de marque de l’agglomération.

Nous avons transformé le constat de cette présence déjà apparente d’un réseau d’espaces de nature en forte rela- tion les uns aux autres par un document simple : une carte trame bleue – trame verte, pour reprendre des termes -11- actuels issus du grenelle de l’environnement. Elle traduit donc un deuxième niveau de lecture du territoire de l’agglomération en termes paysagers, en intégrant à la fois les qualités paysagères des points de vue - points de mire et les qualités d’espaces naturels qui s’y superposent ou les relient.

Pour saisir l’importance de ce document et son utilité pour imaginer une stratégie d’aménagement et de déve- loppement futur à l’échelle de l’agglomération, il suffit de donner un exemple de chaîne d’espaces connectés entre eux. Une chaîne est constituée par la succession suivante : 1. Jardin H. Vinay, 2. Rocher Corneille, 3. Bois du Grand Séminaire, 4. Rocher d’Aiguilhe, 5. Jardins autour du rocher d’Aiguilhe, 6. Jardins ouvriers dans le méandre de la Borne, 7. Bords de Borne à la végétation spontanée naturelle, 8. Zones de terrains sportifs très artificiels mais néanmoins « espaces verts », 9. Le pré privé à chevaux en direction d’Espaly, 10. La zone agricole de l’autre côté de la Borne sur le secteur de l’Hermitage (site classé), 11. La montée sur les orgues d’Espaly et sa végétation de petite montagne naturelles ayant recolonisé un ancien secteur à vignes, 12. La Denise avec sa carrière en attente d’un projet et le classement de certaines zones en Natura 2000, 13. Bois des Seigneurs sur le flanc nord, 14. La connexion à la plaine agricole de Polignac avec ses restes de vergers fruitiers…

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Le même type de réseau d’espaces naturels ou de parcs en relation existe selon un autre axe, le long du Dolaizon avec moins d’évidence aujourd’hui mais un fort potentiel dans la mesure où le Dolaizon en traversant la ville du Puy a longtemps été considéré comme un arrière urbain sans importance : 1. La confluence de la Loire et de la Borne, 2. La promenade aménagée récemment en zone inondable le long de la Borne, 3. Les prés de Sainte-Marie, 4. La confluence entre le Dolaizon et la Borne, 5. Le cours du Dolaizon canalisé sous le Puy mais bordé de jardins au niveau de Vals 6. Le cours du Dolaizon remontant dans l’espace naturel et agricole exceptionnel de la vallée et gorges du Dolaizon où l’on peut voir à quelques enjambées du centre du Puy une falaise spectaculaire de plus d’un kilomètre de long…

Voir également en annexe 4. -12-

La qualité de l’agglomération du Puy-en-Velay repose pour partie sur la présence de cette nature (tant en termes de reliefs singuliers que d’espaces de nature en ville) encore très probante et constituant pour son site urbain des atouts de première importance (que tentent de traduire les trois documents que nous avons réalisés). Un projet relativement simple portant sur la mise en valeur de ces connexions, corridors entre espaces naturels ou parcs en poursuivant les efforts accomplis (notamment le long des cours d’eau en milieu urbain de la Borne et du Dolaizon et de leurs affluents) permettrait de transformer ces corridors et espaces de nature en réelles infras- tructures urbaines (parcs de proximités et cheminements alternatifs) à partir desquelles la ville de demain peut s’orienter.

Ces trois documents peuvent être mis à profit pour aider à la préfiguration d’un plan vert ou schéma directeur de l’agglomération pour son développement à venir. Comparé à d’autres agglomérations de cette taille, celle du Puy-en-Velay a un atout extraordinaire pour son avenir.

Elle peut exploiter et mettre en valeur une double richesse : le système paysager des points de vue - points de mire et sa superposition au système de parc déjà en place dont il s’agit de se servir…

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Expériences paysagères en images

Points de vue - Points de mire de vue - Points Points au travers du bassin du Puy et de la campagne de Polignac

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Alignement de points de vue et de points de mire / depuis le rocher Corneille

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -14-

Alignement de points de vue et de points de mire / depuis le rocher Corneille Dessin de Martellange, 1617

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -15-

Depuis le rocher Corneille Alignement de points de vue et de points de mire / depuis le rocher Corneille Dessin de Martellange, 1617

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -16-

Depuis le rocher Corneille

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -17-

Depuis le rocher Corneille Depuis le rocher Corneille

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -18-

Depuis le rocher des Orgues d’Espaly

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Dessin de Giraud, Litho. De Brunet, 1845

Dessin de Bernard, vers 1920 -19-

Depuis la Denise

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -20-

Depuis la Denise Photographies de Philippe Bousseaud

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -21-

Depuis la Denise Photographie de Philippe Bousseaud

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -22-

Depuis la Denise

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -23-

Dessin de Bence, extrait du Nouveau Voyage Pittoresque de la France, 1827

Depuis Espaly et depuis le coteau de Ceyssac

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -24-

Peinture de J.L Lacombe, exposition à Séoul 2008

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Dessin de Dousault, extrait de La France Pittoresque, 1835 Dessin de Martellange, 1611

-25- Dessin extrait de Haute-Loire : Géographie et Histoire, vers 1900 Dessin du Guide Michelin, 1958

Le profil de la ville

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Dessin de Meunier, extrait du Voyage Pittoresque de la France, 1792

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Depuis la garde de Doue

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Dessin de Meunier, extrait du Voyage Pittoresque de la France, 1792

-27-

Depuis la garde de Doue

La plaine de Rome depuis le plateau de Treyssac, Saint-Quentin...

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -28-

Depuis la plaine de Rome : le jeu des points de mire

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -29-

Depuis la route belvédère de la plaine de Rome

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Bec de Lièvre, vers 1840

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Depuis le basculement de la Malouteyre

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -31-

Depuis la Denise Photographies de Philippe Bousseaud

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -32-

Le jeu du point de mire du château de Polignac depuis la roche Arnaud, Taulhac, le plateau de Treyssac

Depuis Bellevue et la roche Arnaud

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -33-

Depuis Bellevue et la roche Arnaud

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -34-

Depuis la roche Arnaud

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -35-

Alignement de points de vue - points de mire depuis la roche Arnaud

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Dessin de Giraud et Muller, 1855

-36- Dessin de Deroy, 1860

Depuis les « trois pierres » à Bellevue

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -37-

Photomontage de Franck Watel, extrait des Iles d’Auvergne, vers 2000

Depuis l’avenir et le plateau de Saint-Marie

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -38-

Depuis le Mont-Ronzon

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -39-

Le Mont-Ronzon et depuis le Mont-Ronzon

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -40-

La vallée du Dolaizon

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -41-

Depuis le plateau du village abandonné de Saint-Quentin

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -42-

Depuis Saint-Quentin Depuis Saint-Quentin Photographies de Philippe Bousseaud

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -43-

Depuis Saint-Quentin Photographies de Philippe Bousseaud

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -44-

Depuis Saint-Quentin Photographies de Philippe Bousseaud

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -45-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -46-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Carte de localisation

Sites et lieux remarquables Sites des sites et lieux remarquables

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DREAL Auvergne - Décembre 2011 -48-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Le rocher Saint Michel et les jardins de la Borne, Rocher, village et jardins

Communes : Aiguilhe, Le Puy-en-Velay Superposition MH : Chapelles Saint-Michel et Saint-Clair (Cl. MH), Pont de Roderie, Ancien hôpital Saint-Nicolas (Inv. MH) + une majeure partie des MH du centre ancien du Puy Descriptif Superposition avec délimitations espaces naturels : Aucune

Qulit itea é du s A deux cents mètres environ du rocher Corneille, en plein centre de l’agglomération du Puy-en-Velay et sur la commune d’Aiguilhe, se dresse le rocher le plus anciennement célèbre du bassin du Puy-en-Velay : le rocher d’Aiguilhe. C’est une aiguille de lave qui s’élève à quatre vingt mètres au-dessus du sol. Il est surplombé de la chapelle Saint-Michel, construite entre la fin du eX siècle et le XIIe siècle, et qui a donné à l’aiguille sa dénomi- nation dans l’usage : le rocher Saint-Michel. L’ancien village d’Aiguilhe est bâti à ses pieds.

Un escalier de 268 marches creusé à flanc de rocher permet d’accéder à la chapelle. La montée par cet esca- lier relativement étroit et escarpé jusqu’au sommet met le visiteur en situation d’effort physique et de contact sensuel avec la roche. L’expérience de l’ascension se vit de manière très sensuelle grâce à cette proximité avec la roche, mais aussi avec la présence de la flore et de la petite faune qui spontanément s’y sont installées. Au fur et à mesure de la montée vers la chapelle, les jardins qui entourent le rocher et prolongent le village vers la Borne apparaissent, conférant à l’endroit une image de bourg ancien en pleine agglomération. -49-

Les différentes sortes de jardins qui entourent le rocher sont de nature très variée : jardins privés et jardins pota- gers à l’Est au bord du bourg, jardins potagers sur un îlot entouré par la route, jardins potagers « ouvriers » dans le méandre que fait la Borne vers le Nord ; petit parc privé d’agrément réalisé par le paysagiste ayant réalisé, au XIXe siècle, le parc Vinay à quelques centaines de mètres de là ; parc d’agrément et de loisirs près de la Borne ; promenade aménagée ou plantée spontanément le long de la Borne, présence de végétation spontanée au bord de la Borne… Au-delà de la commune d’Aiguille mais en prolongement de ces espaces, le cimetière introduit une autre forme de parc. Il jouxte le parc du Grand Séminaire dont la forêt recouvre le flanc Nord du rocher Corneille et qui n’est bien visible que depuis la commune d’Aiguilhe, notamment depuis le sommet du rocher… La variété des formes de présence de la nature sur la commune d’Aiguilhe contribue à générer une atmosphère inédite autour du rocher et du village qui est une richesse pour la commune comme pour l’agglomération. Le site d’Aiguilhe reste une porte d’entrée privilégiée pour la promenade des bords de la Borne, aménagée depuis de nombreuses années déjà.

Depuis le petit chemin de ronde qui permet de contourner la chapelle Saint-Michel, une fois arrivée sur l’es- planade sommitale du rocher, se découvre un magnifique point de vue central, offrant une vision à 360 degrés avec la particularité de ne pas dévoiler les 360 degré de vision d’un seul coup comme le fait son voisin le rocher Corneille mais impliquant un cheminement court, très cinématographique, autour du petit monument, toujours en contact permanent avec la roche, pour dévoiler successivement la vue.

Curieusement, ce bijou visuel, à la fois point de vue et point de mire célèbre, ne fait pas déjà l’objet d’une indexa- tion comme site exemplaire au titre de la politique de protection des sites et des paysages. Et ceci contrairement à toutes les évidences puisque sa renommée a fabriqué et contribue encore à fabriquer la renommée et l’image de l’agglomération. En effet, le rocher Saint-Michel a fait l’objet d’un nombre de représentations sans équiva- lent dans l’agglomération depuis le début de son histoire. Il est toujours montré en avant du rocher Corneille et constitue le point focal, par exemple, de la célèbre vue panoramique de l’agglomération depuis les orgues d’Espa- ly présentée dans la plupart des guides touristiques. Il incarne la première image que se font les visiteurs avant de

DREAL Auvergne - Décembre 2011 se rendre au Puy-en-Velay et constitue, de plus, le premier plan des images qui illustrent l’inscription de certains monuments du Puy-en-Velay comme fragments de patrimoine du chemin de Compostelle par l’Unesco... quand il n’en fait très curieusement pas parti, à la surprise générale…

Il semble nécessaire de classer ce site le plus rapidement possible et ce pour les raisons suivantes : - le rocher et sa chapelle sont visibles de partout - ils contribuent depuis plusieurs siècles et plus encore aujourd’hui, à véhiculer l’image et la renommée de l’ag- glomération du Puy-en-Velay en France et dans le monde entier - l’expérience que l’on y fait y est plus surprenante et plus complexe que celle que l’on peut faire en montant au rocher Corneille - la mairie d’Aiguilhe a su jusqu’à présent conserver de grandes qualités au bourg et aux espaces qui l’entourent notamment au travers de diverses formes de présence de la nature par le biais de jardins ou d’espaces naturel spontanés qui font partie du système global de parc et d’espaces naturels de l’agglomération - il est nécessaire de pouvoir accompagner les élus dans leurs orientations d’aménagement.

ETAT DES LIEUX DU SITE La chapelle St Michel a été récemment restaurée : les derniers travaux ont permis de remettre en lumière le patrimoine exceptionnel de fresques datant du XIIe. Un travail discret de mise en lumière, pourrait permettre la découverte de ce trésor restauré par les plus grands spécialistes dans ce domaine. Aucun élément d’interprétation ne donne, actuellement, d’explication sur la chapelle (pas de panneau, pas de document dédié).

Une récente interprétation du site a été mise en place avec l’aide du CPIE. Elle se caractérise sous la forme de -50- panneaux explicatifs accrochés sur la paroi basaltique le long de la montée. Ces derniers ne sont malheureuse- ment pas d’une grande qualité tant dans la forme que dans le fond. En effet, les plaques sont banales, de mau- vaises factures et le contenu reprend pour la plupart du temps des iconographies issues du guide géologique de la Haute-Loire, qui n’est pas spécifiquement adapté au dyke de Saint Michel. La police « comic’s » utilisé est plus que décalée dans un site patrimonial. Le petit bâtiment muséographique au pied du rocher offre un lieu d’expo- sition et de projection d’une grande qualité. Malheureusement, la mise en scène est un peu vieillissante.

Le pied du rocher et les espaces publics du village ont fait l’objet depuis quelques années d’un large projet d’amé- nagement et de mise en valeur. Plusieurs tranches de travaux ont été réalisées à partir d’un plan programme d’aménagement global (réalisé par Itinéraire bis) et d’autres sont à venir. Le réaménagement des voiries en bas du rocher visait notamment à sécuriser le pied du rocher des chutes de pierre. Cette démarche de travail est un bon exemple d’attitude de projet à mettre en oeuvre dans les sites patrimoniaux du bassin du Puy-en-Velay.

Popositionr de périmètre La mairie d’Aiguilhe a su préserver le rapport du rocher et du village à la rivière en favorisant des espaces de jardins et de nature dans la ville. Elle a ainsi généré une situation urbaine précieuse dans la ville actuelle au- tour d’un monument naturel et de constructions humaines anciennes. C’est pourquoi, le périmètre du site doit prendre non seulement en compte le rocher et le village mais aussi tous ces espaces alentours. Cette hypothèse de périmètre désigne très clairement la délimitation d’un périmètre de projet ambitieux et riche pour l’agglomé- ration, projet s’articulant autour de la présence de la nature dans la ville. Par ce biais et la proximité de la rivière, il s’inscrit clairement dans un projet plus large de trame bleue et verte pour l’agglomération, dans lequel il joue un rôle d’articulation évident dû à sa position centrale.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle PROJET(S) Enjeux, projets en cours, orientations : Le site spectaculaire du rocher d’Aiguilhe et de son environnement de jardins connait aujourd’hui de nom- breuses modifications liées au développement urbain, à la pression touristique mais également aux dynamiques naturelles hydrologiques. Les berges de la Borne subissent une forte érosion et d’autres espaces s’ensablent et se revégétalisent. Face à cette problématique, la ville d’Aiguilhe en collaboration avec les autres communes rive- raines de la Borne, on lancé une étude technique et sécuritaire sur les aménagements des berges à prévoir. Dans ce sens, il serait important que ce travail initié pour des raisons sécuritaire amène également à une réflexion paysagère. C’est-à-dire qu’un projet de mise en valeur de cet élément patrimonial qu’est la rivière doit pouvoir résonner à l’échelle de l’ensemble de l’agglomération comme une trame naturelle de première ordre, à la fois corridor écologique, mais également lieu de convergences de pratiques historiques et actuelles. Certains aména- gements ont eu lieu sur le Puy-en-Velay au niveau des prés de Sainte Marie, mais ces derniers sont fortement marqués par un vocabulaire d’aménagement plus urbain que naturel. De plus, des efforts sont encore à faire pour que les Ponots puissent se rendre du « Pas de la Borne » à la confluence avec la Loire, en toute quiétude et en vivant réellement une expérience de nature dans la ville.

Le projet d’inscription du site d’Aiguilhe au patrimoine de l’Unesco, reste d’actualité pour les élus comme un oubli à rectifier. Il s’avère aujourd’hui que les démarches à entreprendre semblent de plus en plus compliquées. Les élus de la commune d’Aiguilhe s’orientent désormais vers une mise en réseau des sites patrimoniaux de St Michel au niveau européen dans un objectif de promotion culturel. Dans le même sens, le maire d’Aiguilhe est représentant du réseau ICOMOS au niveau de l’agglomération du Puy-en-Velay. Le classement du site du rocher et des ses jardins ne ferait qu’aller dans le sens de cette dynamique de respect et de mise en valeur du patrimoine initiée par la commune depuis plusieurs années.

La commune d’Aiguilhe s’intéresse également à la reconstitution de ce qui reste du réseau de chemins qui existait entre la ville et la plaine de Rome via le coteau de Chosson. De nombreux passages ont disparu, soit par la privation des terrains, soit par le manque d’entretien. Le Bois de la Boriette, propriété de la municipalité, héritage d’un parc privé du XIXe siècle, sert aujourd’hui de connexion entre le bas et le haut au milieu d’un tissu -51- pavillonnaire très dense. Dans le même sens une petite falaise accompagnée de quelques parcelles pentues pour- raient servir de passage à condition qu’une réflexion d’ensemble soit menée sur la déambulation piétonne dans le coteau en lien avec les aménagements de la Borne.

Les jardins ouvriers installés dans un méandre le long de la Borne sont des éléments essentiels de l’atmosphère de nature que l’on peut vivre dans la ville. Malgré tout, ils ont également un impact sur la pollution de la rivière et parfois sur une idée de cabanisation que l’on pourrait se faire du site. La commune souhaite mettre en place avec l’ensemble des propriétaires et des usagers une charte d’utilisation des jardins avec une dimension parti- culière sur le jardinage écologique, l’utilisation de l’eau, le traitement des clôtures, la construction des cabanes... Cette démarche en apparence positive, doit à tout prix être accompagnée d’un travail de concertation auprès des jardiniers afin d’éviter tout malentendus et surtout éviter de faire perdre au site sa dimension spontanée de jardins hétérogènes en voulant tout réglementer.

Pour finir, les prochaines tranches de travaux des espaces publics à proximité du rocher touchent de près à la question de l’entrée de ville et de l’accueil des visiteurs sur le site. Un parking pour bus, campings-car et voitures, accompagné d’un point d’information et de sanitaire doit être réalisé. Ce projet constituera une porte d’entrée sur la ville d’Aiguilhe mais également sur la ville du Puy. L’accès à la haute ville et à la cité mariale par le rocher St Michel est une évidence et un axe de découverte de grande qualité. Une réflexion devrait alors être menée, à l’échelle de l’agglomération et surtout avec la ville du Puy, sur la notion d’accueil des visiteurs en différents points du bassin, avec l’idée de multiplier les points d’entrée possibles sur la ville avec à chaque fois une nouvelle expérience de découverte originale. Un chemin d’accès confidentiel existe d’ailleurs le long du mur du cimetière. Il pourrait-être une des montées piétonnes, voire un autre moyen de déplacement, vers la ville historique.

Pour l’ensemble des projets en cours et à venir, il semble nécessaire qu’ils se réalisent dans le sens d’aménagement doux, avec le respect des éléments naturels. De plus, la présence du rocher (un point de vue imprenable) doit induire une réflexion sur l’impact vue de haut des aménagements. Par exemple, un parking aménagé dans un vocabulaire commercial, aura un impact très négatif depuis le sommet du rocher.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS La riche histoire d’Aiguilhe et de son rocher Saint Michel n’est plus a démontrer. Ce qui nous intéresse ici dans la reconnaissance d’un patrimoine paysager de premier ordre, est la conjonction d’une multitude d’histoires et de pratiques ayant existé ou perdurant encore sur le site. Un patrimoine hydrologique La rivière de la Borne était jadis largement utilisée pour sa force motrice de la même manière et à la même époque que le ruisseau du Dolaizon. De nombreux moulins étaient implantés sur son cours ou le long de canaux de dérivation. Il reste encore quelques vestiges de ces édifices même si la plupart ont disparus. Certains canaux existent encore et alimentent en eau une partie des jardins. La rivière était largement utilisée par l’ensemble de la population pour la lessive, l’abreuvage des bêtes ou encore l’irrigation des prairies. La rivière était un passage obligé entre la ville du Puy et l’extérieur. Le pont « Tordu » ou de Roderie, servait déjà au XIVe siècle de passage entre la ville et la campagne de proximité. Il permettait aux habitants d’Aiguilhe et du Puy de gagner par le plus court chemin leurs propriétés situées sur les coteaux de Chosson. Ce pont, bâti en brèche volcanique, reste encore aujourd’hui une liaison privilégiée. Curieux et peu connu des visiteurs, il porte le surnom de « tordu » puisqu’il est bâti en plan sur quatre axes différents. Cette pratique, déjà utilisée couramment sur d’autres ponts comme celui d’Estrouilhas ou celui de la Sumène, consiste à allonger les ponts par tranches successives au fur et à mesure que se déplace le lit de la rivière en faisant en sorte que la partie en construction de l’ouvrage soit perpendiculaire au cours des eaux pour mieux leur résister. Le pont de Roderie constitue avec les vestiges des moulins et des réseaux de canaux, un patrimoine lié à l’eau important qui participe à la valeur culturelle du site.

Un patrimoine agricole et jardinier Les bords de la Borne et les alentours du bourg médiéval d’Aiguilhe ont longtemps constitué une richesse agronomique pour la ville. En effet, la présence de la rivière et de quelques parcelles plates sur la rive permettait d’utiliser les terres fertile pour du maraîchage, des vergers ou encore des prairies grasses en opposition au co- teaux secs de la plaine de Rome. Les arbres de rives étaient largement émondés, les berges adoucies pour servir de lavoir et d’abreuvoir, et de nombreux chemins soulignés de murs parcouraient les parcelles pour grimper dans -52- les coteaux de vignes. Cette organisation témoignait du lien étroit qui existait entre la ville et sa campagne de proximité. La présence actuelle de jardins ne fait que prolonger cette histoire de relation des hommes à la terre. Ces éléments de l’histoire agricole constitue un patrimoine paysager de qualité, une sorte de relation à la nature au coeur d’une agglomération urbaine qu’il est nécessaire de préserver.

Anexesn Citations Extraits de la Velleyade

“La Velleyade” ou “Delicieuses merveilles de l’église Notre-Dame du Puy & Pays de Velay” Par Noble Hugues Davignon, seigneur de Monteilz, Docteur ès Droits et Avocat en la Sénéchaussée du Puy

édité à Lyon chez Louis Muguet, rue de la Grenette, en 1630

Livre second

De l’admirable rocher de Saint Michel du Puy, planté au milieu d’une belle et large prairie, taillée du marteau de sa propre nature en pointe de diamant et placé par l’auteur intitulé De mirabilibus mundi, parmi les merveilles du monde,

Là, tu professeras la Science profonde Du Velay qui contient les merveilles du monde, De l’Ange saint Michel l’admirable rocher, Si haut qu’il s’en va presque aux nues toucher : Son pied fort du milieu d’une belle prairie En pyramide fait, de rare symétrie. (…)

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Ce rocher fut créé lors que Dieu fit le monde, Son église bâtie en forme toute ronde En l’an huitième, lorsque Lothaire régnait, Neuf cent soixante cinq, par écrit on le voit. Ce rare bâtiment digne de ma louange, Fut sacré sous le nom de Saint Michel Archange. Depuis l’on y a joint, au bas et au milieu, Trois chapelles qui font admirer ce saint lieu, Remises depuis par André le chanoine, Homme docte, dévot, prudent et fort idoine, L’une à Saint Gabriel, l’autre à saint Guignefort, La tierce à Raphaël, ange de tout support. Par deux cent vingt degrés sur ce rocher on monte, J’en suis fort assuré car j’en ai fait le compte En l’an mil six cent dix, sans aide et sans appui, Portant la grande croix des Pénitents du Puy, Confrère humilié, méditant la montée De Dieu sur le calvaire, où sa croix fut portée. Dans le circuit du faîte, un puits assez profond En citerne bâti, le cerne en est tout rond ; (…) La ville dite Eguille (Aiguilhe), est la base solide, Ses murs sont l’ornement de cette pyramide.

« Tout là-haut, un chemin de ronde ceinture la chapelle. Il est porté par le roc et par de grands arcs de maçonnerie. Belvé- dère splendide du haut duquel Corneille, la vallée de la Borne et les environs du Puy se présentent sous des aspects curieux -53- et ravissants, tandis que le rocher Saint-Michel mire son élégante silhouette dans les eaux de la rivière. » André Chanal, p 245.

Bbliographiei Chervalier Jean, Pont de Haute-Loire, 2004, édité par Phil’Print et le CG43 Brolles A., De Moulin en Moulin, 1991, Bulletin historique scientifique littéraire artistique agricole CHANAL André, Le Puy, ville sainte, ville d’art, éd. Xavier Mappus, le Puy-Paris, 1949

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -55-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Le rocher Saint Michel et les jardins de la Borne, Rocher, village et jardins

Plans Communes : Aiguilhe, Le Puy-en-Velay De haut en bas, de gauche à droite, > Rocher d’Aiguilhe, vergers, moulins et coteau de Chosson - Touring Club de France - Base Mémoire (Ministère de la Culture) > Cadastre napoléonien d’Aiguilhe - 1810 - Archives départementales > Vue depuis le rocher Corneille - Touring Club de France - Base Mémoire (Ministère de la Culture) > Pont de Roderie ou “pont tordu”, élévation et plan - d’après document DDE 43 - Régis Thomas - les Ponts de la Haute-Loire - Watel - 2004 > Vue d’ensemble sur l’église et le rocher - Eugène Lefèvre-Pontalis - Base Mémoire (Ministère de la Culture) > Carte de Cassini - BNF/EHESS/CNRS > Vue du rocher et des jardins - Touring Club de France - Base Mémoire (Ministère de la Culture)

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Le rocher Saint Michel et les jardins de la Borne, Rocher, village et jardins

Communes : Aiguilhe, Le Puy-en-Velay Périmètre proposé Périmètre

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0 200 m

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les Belles vues, Chastelvol, Roche-Arnaud

Communes : Le Puy-en-Velay

Superposition MH : Aucune Descriptif Superposition avec délimitations espaces naturels : Aucune

Qulit itea é du s Le rebord du plateau agricole d’Ours et de Mons offre de points de vue sur la ville, à une enjambée du centre du Puy-en-Velay. Chastelvol et la Roche-Arnaud en sont deux particulièrement remarquables. La plupart de ces points de vue furent des lieux d’expressions artistiques et les versants, des lieux d’implantation de grandes propriétés.

Le premier point de vue, Chastelvol, forme l’extrémité nord du plateau qui bascule sur la vallée de la Loire, séparé de cette dernière par le ruisseau de Farnier. C’est une zone de campagne aux portes de la ville constituant un lieu de promenade privilégié pour les habitants. Aujourd’hui occupé par des vaches et des chevaux qui pâtu- rent dans les prés, le plateau était jadis aussi cultivé en céréales. Des prés, des murets, des bois de chêne et bois de boulange, des jardins, des cabanes… sont l’essentiel de ce que l’on y trouve. Ces éléments témoignent d’une relation intime entre la ville, les coteaux et le plateau. Depuis les rebords s’offre à nous une vue « la plus belle sur la -59- silhouette de la cathédrale se moulant parfaitement à la pente du Mont Anis dans une merveille d’intégration de l’archi- tecture aux lignes du terrain ». (Jean-Luc Lacombe, peintre local)

Le deuxième point de vue, la Roche-Arnaud, est une petite falaise ponctuelle émergeant dans le coteau. Elle nous offre un spectaculaire balcon sur la ville au-dessus des versants boisés de chênes. Une promenade existait ja- dis pour accéder à ce point de vue depuis la ville. Elle semble se perdre aujourd’hui, d’autant plus que les versants hier accessibles sont de plus en plus construits et/ou enfrichés. Les rochers qui dominent et leur grande diver- sité de mousses et de lichens, apportent un caractère pittoresque voire romantique au site. Son accès se fait par un sentier en légère descente depuis le plateau. C’est une expérience de contre-plongée progressive qui rappelle certains sites de petits châteaux sentinelles du Moyen-âge surplombant des vallées.

Les rebords du plateau de Mons et d’Ours sont reconnus depuis longtemps pour leurs points de vue sur Le Puy- en-Velay. L’horizon y a la particularité d’offrir une rare expérience de « skyline » (dixit le peintre local Jean-Luc Lacombe) homogène ou unitaire de la ville ancienne du Puy, qui donne un aperçu subtil d’une certaine image du Puy-en-Velay jusqu’au XIXe siècle : « l’enchevêtrement de toiture de la vieille ville a beaucoup de force, avec un accent méridional déjà très marqué, rappelant nettement le séjour romanesque du hussard Angelo de Jean Giono ». Le seul point de vue équivalent en terme d’image et de sens est celui qu’offre le belvédère du Mont Ronzon, révélant une image très moyenâgeuse de la ville. On peut particulièrement vivre ici l’expérience unique de mise en perspective de plusieurs points de mire et notamment celui de la cathédrale, la vierge, St Michel et Polignac.

Cette découverte particulière et originale du Puy est très perceptible depuis de nombreux endroits du coteau en- dessous de ces belvédères. Certains sites portent notamment le nom de « Bellevue » ou encore de « route de la Corniche ». Ils se situent au-dessus de la voie ferrée et mettent en scène une des entrées sur la ville. « Bellevue » est un lieu de basculement depuis la vallée de la Loire sur le bassin du Puy. L’entremêlement de ces points de vue aux divers éléments de la ville construite des années 1960 a, aujourd’hui, en grande partie, dilapidé la qualité de l’expérience que l’on trouve encore à Chastelvol et sur la Roche-Arnaud. Ces sites sont donc des vestiges des expériences multiples de découverte de la ville.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 ETAT DES LIEUX DU SITE La forêt qui cerne le site de Chastelvol et de la Roche Arnaud tend à refermer les balcons sur la ville et à rendre confidentiel, voire marginal, l’accès à la roche. Le pylône de télécommunication qui a été construit à proximité des rochers et la fréquentation actuelle, plutôt nocturne, ont banalisé l’expérience du lieu. C’est pourtant l’un des points de vue historiques que l’on retrouve dans les représentations anciennes.

Les points de vue ne sont pas immuables et peuvent disparaître si l’on n’y prend pas garde. Un point de vue remarquable sur la ville du Puy a déjà disparu. En effet, des gravures du XVIIIe et XIXe siècle montrent un point de vue célèbre à l’époque appelé Les Trois Pierres, et qui devait se trouver à l’emplacement actuel de la voie de chemin de fer et de la « route de la corniche », construites au pied du coteau.

La zone de Chastelvol est une zone de campagne périurbaine à l’apparence très tranquille. Le recul de l’agricul- ture est peu perceptible. Aucun élément ne vient troubler cette ambiance. La zone de la Roche-Arnaud relève quant à ellle plus d’un univers périurbain du fait de la présence de l’antenne de télécommunication, de petites constructions techniques en béton et de l’usage nocturne actuel. De plus la vue plongeante sur les bâtiments du lycée participe au caractère très urbain du site. Cette ambiance est accentuée par la gestion des lisières de la forêt et des friches qui recouvrent le haut du coteau, qui occultent les vues singulières sur la ville et ses environs.

Popositionr de périmètre L’objectif de ce périmètre est d’une part de préserver toutes les crêtes du plateau et la zone de basculement of- frant des vues splendides sur le Puy-en-Velay ; d’autre part, de mettre en évidence l’étendue de ces zones de point de vue, leur unité et la nécessité de les mettre en valeur. Cette cohérence risque à terme de changer de statut notamment suite aux projets de déviation routière (voie rapide) du Puy. Le linéaire de belvédères étant coupé en deux au niveau de la route qui permet de monter sur le plateau et de se rendre à Ours et Mons, le site sera -60- constitué de deux fragments : celui correspondant au plateau de Chastevol et celui, plus étendu, correspondant à la Roche-Arnaud et qui s’étend vers le sud.

PROJET(S) Enjeux, projets en cours, orientations : Le projet du passage de la RN 88 en deux fois deux voies, servant de déviation à la ville du Puy-en-Velay va considérablement modifier l’appréhension des sites de Chastelvol et de la Roche Arnaud. En effet, le tracé de la nouvelle route isolera le linéaire de belvédère du reste du plateau d’Ours et de Mons en formant deux fragments distincts.

De plus, la construction de la nouvelle route modifiera le statut de l’extrémité de Chastelvol et notamment du site de Bellevue en devenant une entrée privilégiée sur la ville du Puy. Cette entrée de ville aujourd’hui encore à l’échelle humaine, risque de se transformer en échangeur routier. Certaines transformations sont déjà en cours : l’implantation du nouveau “Mr Bricolage”, avec ses murs cyclopéens, correspond plus à un vocabulaire de zone commerciale que de mise en scène historique et paysagère d’entrée sur la ville. Les expériences de basculement et de découverte tendent à se banaliser.

Il est donc important de redonner à découvrir ces lieux de « belles vues » sur la ville et d’en préserver le caractère de “campagne”. Les projets en cours doivent pouvoir faire résonner l’idée de portes d’entrée sur la ville et don- ner à vivre les expériences paysagère de basculement à la hauteur de leur valeur historique. Cela ne peut se faire avec une attitude exclusivement routière et fonctionnelle. Une réflexion doit être menée sur la manière dont on amène les habitants et les visiteurs à « basculer dans le bassin du Puy ».

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les Belles vues, Chastelvol, Bonneterre, Roche-Arnaud

Communes : Le Puy-en-Velay Périmètre proposé Périmètre

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0 200 m

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Les Belles vues, Chastelvol, Roche-Arnaud Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -63-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -64-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les falaises et vallon de Ceyssac, Ceyssac, Les Vigneaux, Bois de l’Ohme

Communes : Ceyssac, Espaly-Saint-Marcel

Superposition MH : Ancienne église (Cl. MH) Superposition avec délimitations espaces naturels : ZNIEFF 1 - Descriptif Vallée du Ceyssac qlit iteua é du s Les falaises et rebords de plateau qui délimitent le vallon de Ceyssac sont de très beaux points de vue sur le bas- sin du Puy-en-Velay et entrent très largement dans le système de “points de vue et points de mire” qui constitue la caractéristique paysagère la plus nette du site de l’agglomération du Puy.

Ils ont une valeur historique importante puisque c’est de là que certaines représentations de la ville mettant en scène la dualité schématique formée par le rocher d’Aiguilhe et le rocher Corneille ont été réalisées. Notamment, une vue panoramique photographiée au début du XXe siècle depuis la limite du plateau situé au-dessus de Pisse- vieille sur la commune d’Espaly.

L’expérience que l’on fait sur le rebord des deux plateaux autour du vallon de Ceyssac est déjà une expérience du plateau du Devès dont ils sont, avec le rebord de la vallée du Dolaizon l’ultime limite avant la dépression du bassin du Puy. -65- Le rebord escarpé du plateau au-dessus des Vigneaux, sur lequel on trouve le golf au milieu des prés, est une forme de point de vue qui appartient à la même catégorie que celle de la crête qui surplombe les falaises et la val- lée du Dolaizon depuis le Mont Ronzon jusqu’à la Roche. C’est un point de vue en belvédère escarpé et étendu, d’une longueur d’environ un kilomètre et demi. Il n’est pas aussi long et ouvert que son compère mais a comme particularité d’offrir un cheminement légèrement en contrebas de la crête, dans une forêt qui rappelle l’atmos- phère de petite montagne anciennement occupée par la vigne et enfrichée, que l’on rencontre sur un autre point de vue de l’agglomération, situé non loin de là et orienté de la même manière mais de nature plus ponctuelle : le rocher des orgues d’Espaly. L’avifaune, l’entomofaune et les petits animaux semblent y être particulièrement à l’aise et présents.

Sur ces rebords de plateau et dans le vallon, la proximité avec la Denise et les orgues d’Espaly est très singulière.

Le vallon de Ceyssac est ponctué au milieu par le château perché sur le rocher de Ceyssac qui émerge d’une campagne arborée très tranquille. Cette disposition étrange de château en ruine flottant sur un rocher au milieu d’une nappe arborée, la proportion des pleins et des vides formés par le système dense de haies d’arbres, les bos- quets et les bois, la proportion des ombres et des lumières qui en résulte, donnent un caractère très romantique et pictural à l’expérience que l’on fait de ce petit vallon d’un kilomètre de large sur deux kilomètres de long environ, traversé par une petite rivière.

La présence de murs de pierres sèches de grande taille, accueillant des abris que les bergers se sont construits dans le passé, continue d’accentuer l’étrange atmosphère du vallon.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 ETAT DES LIEUX DU SITE Le bourg ancien de Ceyssac s’est développé sur le flanc du vallon orienté Sud-Est en direction du Nord (Les Vi- gneaux) privatisant et banalisant le point de vue historique sur le bassin du Puy. Les ruines de l’activité vinicole ancienne sur ce flanc de vallon sont encore présentes. Le reste de la vallée est relativement indemne de construc- tions nouvelles. L’activité agricole y occupe encore une place importante. Les deux plateaux surplombant le vallon ont fait l’objet de plus de convoitise. Le golf s’est installé au-dessus de la zone des Vigneaux. Une certaine atmosphère de pré-aménagement règne sur le plateau au-dessus de Pisse- Vieille sur la commune d’Espaly. Le flanc de coteau en direction du bourg d’Espaly est déjà largement construit, occupé par l’habitat individuel.

Popositionr de périmètre Le périmètre intégrerait l’ancien bourg de Ceyssac et son rocher surmonté du château, toutes les zones agricoles et forestières dans l’ensemble du vallon, une bande dont la largeur reste à déterminer sur le rebord du plateau sur lequel se trouve le golf en surplomb des falaises, les falaises elles-mêmes et la zone forestière qui descend jusqu’aux habitations des Vigneaux, et enfin le deuxième plateau au-dessus de Pisse-Vieille sur la commune d’Espaly, où se situe une vue historique sur la ville du Puy.

PROJET(S) Enjeux, projets en cours, Orientations : A notre conaissance, aucun projet global de valorisation n’existe. Pour autant, le vallon du ruisseau de Ceyssac possède une véritable richesse naturelle et paysagère qu’il pourrait être précieux de révéler avant qu’on ne l’oublie. > La première est liée à l’eau et au ruisseau qui fait graviter, depuis le plateau du Devès, une onde limpide et pure hébergeant l’écrevisse à pattes blanches. > La seconde est la présence de cette falaise (certes plus discrète que celles du Dolaizon), qui ménage un système de terrasses permettant une progression extrêmement intéressante le long de la roche, au contact des milieux thermophiles dominant les Vigneaux et, plus loin, la Borne, le bassin du Puy et le massif du Meygal. -66- Donner à découvrir et à parcourir ces deux trésors devient aujourd’hui un projet essentiel pour ce vallon. Comme la vallée du Dolaizon, la vallée de Ceyssac constitue un espace de nature de très grande qualité aux portes du Puy. L’enjeu devient donc la reconnaissance de ces lieux périurbains comme des sites d’intérêt collectifs (i.e. pour la collectivité) majeurs.

HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS Dès le moyen-âge, en retrait de la vallée de la Borne, au fond d’une cuvette en cul de sac , une échine volcanique à pic porte une enceinte de brèche suivant les sinuosités du rocher et accessible au nord par un sentier piéton longeant un curieux clocher-mur de l’église romane semi troglodytique du village. Dominant la pente, un roc entaillé porte le donjon pentagonal, formant l’éperon vers la vallée. Cet ensemble fortifié au coeur du vallon de Ceyssac, nous fait remonter au XIe siècle, puisque les premières traces écrites de la présence de cette forteresse en témoignent. Cette organisation médiévale est encore très lisible sur l’ensemble du vallon rayonnant autour du village blotti contre son château : cercles concentrique de jardins, vergers, cultures, pâtures et enfin bois avec le bois de l’Ohme (qui dérive probablement du bois de l’Orme).

Le compoix et cadastre du mandement et baronnie de Ceyssac datant de 1695 (Archives de la famille Brolles) nous permet de connaître de façon précise les cultures pratiquées sur ce petit territoire au moment où il fut écrit : céréales, chanvre et surtout vignes. On dénombre pas moins de 9 hectares plantés de vignes sur les secteurs des Vigneaux. Chose intéressante marquant les rapports ancestraux de ces vallons à la ville du Puy, 2 hectares sur 9 sont entretenus et exploités par des habitants du Puy. Un siècle plus tard, le vignoble a doublé, les ponots sont encore plus nombreux à exploiter les vignes de Ceyssac.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle ANNEXES Citations Les parents de l’écrivain Jules Vallès se sont mariés à Ceyssac le 16 février 1829. Les coteaux orientés au sud-est, dans le vallon de Ceyssac, étaient à cette époque, notamment au lieu-dit Les Vigneaux, couverts de vignes. C’est ce qu’évoque Jules Vallès dans l’un de ses articles.

« Adieu paniers ! Vendanges sont faites ! On a coupé les raisins d’or, entassé les grappes mûres dans les bennes d’osier, la cuve s’est trouvée pleine, et le vin a jailli ! J’ai toujours voulu voir les vendanges ; tout jeune, c’était mon rêve ! Partir de grand matin avec la famille, arriver en bande à la vigne et là, sous le soleil pendant dix heures, travailler des dents et des mains ; en compagnie des petites voisines, de grandes coquettes qui savaient bien être jolies sous leur large chapeau de paille, et qui s’amusaient, les démons, à barbouiller de jus de grappes la figure de leur compagnon de douze ans. Ces demoiselles s’en allaient sans moi dans la carriole qui les portait à deux lieux de la ville, sur les bords frais de la rivière, au pied des coteaux joyeux ! » Jules Vallès Journal le Présent du 1er novembre 1857 - Louis de Becourt, Histoire de Ceyssac, Le Puy, Peyriller, 1916 Bbliographiei Jean Pestre, Le vignoble du Puy-en-Velay, 1981 Régie Thomas,Châteaux de Haute-Loire, Dix siècles d’histoire, Editions Watel, 1993 Louis de Becourt, Histoire de Ceyssac, Le Puy, Peyriller, 1916 Jules Vallès, Edition des Oeuvres complètes, la Pléiade, T.2, Gallimard

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DREAL Auvergne - Décembre 2011 Les falaises et vallon de Ceyssac, Ceyssac, Les Vigneaux, Bois de l’Ohme Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -69-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Les falaises et vallon de Ceyssac, Ceyssac, Les Vigneaux, Bois de l’Ohme

Communes : Ceyssac, Espaly-Saint-Marcel Plans

De haut en bas, > Château et village de Ceyssac - Au- guste Vazeille - XIXe siècle > Plan de la ZNIEFF 1 - Vallée du Ceyssac - DREAL Auvergne > Le Puy vue des collines de Ceyssac - Autour de 1925 - G. et P. Paul - Le Pays de Velay et le Brivadois

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ZNIEFF De type 1 De la Haute Loire Nom : VALLEE DU CEYSSAC

Identifiant SPN : 83P000265 Identifiant DIREN : 00008070C Surface ( en ha ) : 177.04

ESPALY-SAINT-MARCELESPALY-SAINT-MARCEL

CEYSSACCEYSSAC Pas de Fenêtre

VALS-PRVALS-PREVALS-PREE

Echelle : 1 cm pour 0.25 km 0 0.5 1 km

LEGENDE Limite de commune

ZNIEFF 1 Fond cartographique : - BD Carto ® - Scan 25 ® - Copyright : © IGN -Paris -1999 Autorisation n° 90-9068 DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009 http://www.ign.fr

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les falaises et vallon de Ceyssac, Ceyssac, Les Vigneaux, Bois de l’Ohme

Communes : Ceyssac, Espaly-Saint-Marcel Périmètre proposé Périmètre

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0 200 m

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -72-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Le plateau humide de Chambeyrac, Chambeyrac

Communes : Polignac

Superposition MH : Aucune Superposition avec délimitations espaces naturels : ZNIEFF 1 - Descriptif La plaine qlit iteua é du s Le village de Chambeyrac, à 797 mètres d’altitude, surplombe légèrement une vaste étendue plate agricole dont il forme la limite Nord : le plateau de Chambeyrac (775 m d’altitude en moyenne). Il est bordé à l’Ouest par le Pey Gerbier et les roches de Tressac légèrement au-dessus de lui (813 et 814 mètres d’altitude). Il s’affaisse par des pentes qui rejoignent le ruisseau de Cheyrac au Sud et la Loire à l’Ouest.

Le village de Chambeyrac et son plateau en premier plan sont très visibles depuis la plaine de Rome, plus proche du Puy-en-Velay, les gardes d’Ours et de Mons et la Denise… L’atmosphère rurale de la zone est d’autant plus prenante que le village a été relativement épargné des constructions neuves d’habitat individuel et que l’activité d’élevage y est encore manifeste.

La vue du rebord du plateau au Sud et à l’Ouest sur la plaine de Rome en direction du Puy, sur la vallée de la Loire et ses promontoires naturels en enfilade que sont le plateau de la Chaud, le Brunelet et la garde de Doue est magnifique. C’est de ce rebord qu’apparaît le plus clairement la structure en double plateau dont le plus élevé -73- est celui de la Chaud, qui constitue l’entre Sumène et Loire avant leur confluence.

Lorsque l’on se trouve au milieu du plateau, une vue étroite se dégage entre la roche de Tressac et le Pey Gerbier, au niveau du petit col qui permet d’accéder au plateau depuis la plaine de Polignac, et laisse apparaître la tour du château de Polignac. Mais des constructions de maisons neuves au niveau du col ont déjà entamé la qualité de cette vue.

Dans le système des “points de vue – points de mire” du site de la région du Puy-en-Velay, la plaine de Cham- beyrac fait partie d’une catégorie de points de vue particulière : les plateaux belvédères, à laquelle appartiennent la plaine de Rome, le plateau de la Chaud, le plateau au dessus de Sainte-Marie, le Mont Ronzon et le plateau d’Ours et Mons… Ils ont tous en commun la singulière atmosphère d’une étendue agricole en légère suréléva- tion, presque flottante au-dessus du territoire. C’est sur ce plateau que l’on peut vivre l’expérience originale de jouer à cache-cache avec la statue de ND de France qui vient par moment se poser sur le rebord du plateau (les altitudes étant les mêmes).

Le plateau de Chambeyrac comme tous les plateaux autour de la région du Puy, est aussi un grand réservoir qui filtre les eaux de pluie. Il a ceci de différent que des zones temporairement humides y sont toujours présentes et visibles. Une zone cartographiée sur la carte IGN indique, à l’endroit d’une légère dépression du plateau, une vaste zone inondable circulaire de 500 mètres de diamètre environ appelée le Lac. Malheureusement, les zones humides du plateau font l’objet de drainage et tendent à disparaître.

La flore et la faune y sont particulièrement singulières. Le botaniste R. Portal a identifié dans cette zone l’unique station auvergnate d’une petite renoncule de milieu humide appelée Ranunculus lateriflorus (Renoncule à feuilles latérales). Les milieux humides et une situation à l’écart des passages rendent le plateau particulièrement ac- cueillant pour les oiseaux. Le cri des alouettes et leur vol stagnant en altitude donnent une présence toute parti- culière au ciel au-dessus de cette campagne. Une promenade sur le plateau est le seul moyen de s’apercevoir des qualités atmosphériques de ce lieu.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 ETAT DES LIEUX DU SITE Le plateau est agricole. Il est composé essentiellement de prairies et de quelques cultures de céréales pour l’élevage. Les bâtiments agricoles, jadis concentrés au coeur du tissu bâti, sont désormais implantés au pied du talus du village, sur les terres agricoles. Quelques petits bosquets de pins de boulange s’inscrivent sur les affleure- ments rocheux. C’est d’ailleurs aux mêmes endroits que l’on retrouve des restes de murets de pierres sèches et de constructions lithiques telles que des Chibottes. Les prairies ont été progressivement drainées, les zones humides ont été réduites et les murets d’épierrement limités.

L’habitat a tendance à se développer très légèrement en périphérie du plateau où se trouvent déjà les hameaux anciens. Mais il suffit parfois d’une maison individuelle mal placée pour amoindrir la singularité d’une vue comme celle qui permettait de voir la tour de Polignac par l’entrebâillement du col entre le Pey Gerbier et la roche de Tressac.

Popositionr de périmètre Le périmètre se superposerait à la ligne des 770 mètres d’altitude dessinant quasiment le contour du plateau, mis à part la zone Nord où il s’élève légèrement vers Chambeyrac. Cette ligne constitue la ligne de crête à l’Est et au Sud, au sommet des pentes qui descendent vers le vallon de Cheyrac et la vallée de la Loire. Elle constitue le pied des roches de Tressac et du Pey Gerbier à l’Ouest. Au niveau de Chambeyrac, le périmètre intègrerait la partie la plus ancienne du bourg qui participe entièrement de l’atmosphère singulière du plateau.

PROJET(S) Enjeux, projets en cours, orientations : Le développement potentiel de l’urbanisation du village de Chambeyrac devra se faire dans le respect de la silhouette originelle dense et dans la préservation de l’ensemble des points de vues sur le plateau, sur la vallée de la Loire et sur le vallon de Chanceaux. Dans le même sens, les lieux d’expériences particulières comme les cols -74- et les rebords de plateau devront être préservés de toute urbanisation. Le PLU de Polignac a déjà identifié une grande partie de ces enjeux et les choix d’urbanisation ont été pris dans ce sens.

La ligne à haute tension dont le projet est en cours de réflexion va bientôt marquer cette atmosphère de plateau campagnard d’une tonalité propre aux paysages de l’électricité. Même si cette dernière doit passer au Nord de Chambeyrac, il s’agira de rester attentif à l’impact de tels travaux sur les structures agraires existantes (chemins, haie, zone humide...).

La modernisation des exploitations agricoles modifie les paysages du plateau, notamment dans l’implantation de nouveaux bâtiments d’élevage à l’écart des villages, mais aussi dans l’agrandissement de certaines parcelles. Le plus inquiétant reste le drainage des zones humides, qui tend à faire disparaître des milieux naturels d’une grande qualité et d’une grande rareté, en ce qui concerne le plateau de Chambeyrac. Une procédure d’inventaire plus complet puis de contractualisation d’un document d’objectif Natura 2000 avec les agriculteurs permettrait de préserver ces éléments qui font la qualité du plateau.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -75-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Le plateau humide de Chambeyrac, Chambeyrac Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -77-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Le plateau humide de Chambeyrac, Chambeyrac

Communes : Polignac Plans

De haut en bas, de gauche à droite, ZNIEFF De type 1 De la Haute Loire > Plan de la ZNIEFF de la Plaine - DREAL Auvegne Nom : LA PLAINE > Extrait de l’atlas de la Flore d’Auvergne - CBNMC - 2006 > Extrait de la carte TOP 25 IGN - le Puy-en-Velay Identiant SPN : 83P000253 Identiant DIREN : 00008055C Surface ( en ha ) : 18.28

Pas de Fenêtre

Echelle : 1 cm pour 0.1 km -78- 0 0.25 0.5 km

LEGENDE Limite de commune

ZNIEFF 1 Fond cartographique : - BD Carto ® - Scan 25 ® - Copyright : © IGN -Paris -1999 Autorisation n° 90-9068 DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009 http://www.ign.fr

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Le plateau humide de Chambeyrac, Chambeyrac

Communes : Polignac Périmètre proposé Périmètre

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0 200 m

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -80-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Le mont Denise, Le Collet, le bois des Seigneurs, Mont Denise, la Malouteyre, la plaine de Rome

Communes : Aiguilhe, Chadrac, Espaly-Saint-Marcel, Polignac

Superposition MH : Maison du XVIe au hameau de Cheyrac (Cl. MH) Superposition avec délimitations espaces naturels : Descriptif ZNIEFF 1 - Mont Denise (projet Natura 2000) qlit iteua é du s Le Mont Denise est un ensemble géologique qui va bien au-delà du simple relief de la Denise. C’est un volcan dont les coulées ont marqué fortement la géographie du bassin du Puy et sont à l’origine d’une expérience singu- lière et remarquable du territoire : la coulée dîte de la Croix de Paille vers le Sud, en forme de promontoire, dont les orgues d’Espaly à l’extrémité sont l’un des éléments les plus fameux ; et la coulée de la plaine de Rome de nature très différente car elle constitue un vaste plateau plat qui sépare le bassin du Puy-en-Velay de la campagne de Polignac.

La particularité de cette zone géologique est qu’elle offre au système de points de vue – points de mire de la zone du Puy ses plus remarquables points de vue : le sommet de la Denise précédemment décrit, le rocher des orgues d’Espaly, la route de crête de la plaine de Rome, le col de la Malouteyre… Cet ensemble offre les expériences de basculement et de découverte des deux bassins (du Puy-en-Velay et de Polignac), les plus symboliques et au- -81- jourd’hui les plus ordinaires.

> Le Mont Denise (890 mètres) est, avec le Croustet (892 mètres) qui surplombe au sud la vallée du Dolaizon, le point de vue le plus élevé du système de points de vue - points de mire qui caractérise le bassin du Puy-en- Velay. Il faut aller jusqu’à la garde d’Eycenac (980 mètres) et le Mont Serres (914 mètres), plus éloignés du Puy, pour trouver des reliefs plus élevés. Le Mont Denise est accessible en voiture par une petite route et malgré la fo- rêt de pins de boulange qui recouvre en partie son sommet, offre une des vues les plus incroyables sur l’ensemble du bassin du Puy et une grande partie du département de la Haute-Loire. De son sommet, la vue englobe à la fois le bassin du Puy et ses alentours mais aussi le bassin de Polignac. Il nous offre une perspective sur le Meygal, sur le Mézenc et son plateau, sur le Devès, sur le Mont Bar… Bref sur l’ensemble non seulement du système de points de vue – points de mire du bassin du Puy-en-Velay, mais aussi sur celui qui caractérise, avec ses points de mire hautement symboliques pour les alti-ligériens, une expérience originale du département de la Haute-Loire.

Le photographe altiligérien, Philippe Bousseaud, ne s’y est pas trompé. Il l’a utilisé pour des prises de vue tradui- sant l’émotion que procurent ces expériences visuelles et sensibles sur l’agglomération, essentiellement au soleil levant. Elles relient des points de mire intérieurs au bassin à d’autres plus éloignés comme le rocher Corneille avec le Mont Mézenc…

Les flancs Nord de la Denise sont des falaises au pied desquelles est caché le parc le plus étrange de l’agglo- mération et peut-être du département : « le Bois des Seigneurs ». C’est un parc constitué de blocs monolithiques agencés en chaos, de grottes dans les creux de la falaise, d’un double alignement de grands arbres. Ce parc privé très ancien est un lieu caché connu de tous les Ponots et Polignacois. Beaucoup y ont construit des cabanes ou ont déambulé dans le dédale de chemin suspendus, d’escaliers creusés dans les rochers, de blocs de basalte gigan- tesques. Les arbres, cherchant la lumière, y sont élancés, comme des piliers de cathédrale, la mousse a recouvert la pierre et les falaises abritent une végétation de fougères étonnante, le tout donnant une ambiance romantique au lieu. Ce bois dit des Seigneurs appartient au système de parc et d’espaces naturels de l’agglomération au même titre que les jardins de la Borne ou de la promenade dite du « Fer à cheval ».

DREAL Auvergne - Décembre 2011 > Le rocher des orgues d’Espaly est certainement le point de vue le plus emblématique du Puy-en-Velay. Il fait déjà l’objet d’une protection au titre de la loi sur les sites et les paysages depuis 1910 (site classé).

> La plaine de Rome présente une caractéristique extrêmement rare qui n’a jamais été suffisamment soulignée. Elle est bordée par la route qui constitue la ligne de crête entre le plateau et le coteau de Chosson, à proximité de la ville d’Aiguilhe et du centre du Puy, et qui constitue un belvédère en balcon panoramique d’un kilomètre et demi de long d’où l’on peut voir selon des angles de vue singuliers les rochers Saint-Michel et Corneille, la Borne, le Mézenc, le Mont Bar, le rocher de Polignac, les roches de Treyssac, le plateau de Chambeyrac, Sainte- Marie, le Croustet, le Ronzon, le rocher des orgues d’Espaly, etc. Ce balcon belvédère, aujourd’hui utilisé pour la promenade par les habitants, est comparable, par sa proximité d’avec la ville et la complexité des points de mire qui y sont perceptibles, avec la fameuse promenade du boulevard des Pyrénées dans la ville de Pau, aménagée en promenade paysagère et attraction touristique depuis la fin du XIXe siècle par le paysagiste Alphand.

La route qui traverse la plaine de Figeon à l’ouest de la plaine de Rome, en surplomb des Costes de Chadrac, offre une vue panoramique spectaculaire, elle aussi, sur la vallée de la Loire avec pour points de mire les trois promontoires en enfilade : le plateau de la Chaud, le Mont Brunelet et la garde de Doue… qui sont des éléments du jeu des “points de vue - points de mire” du bassin du Puy.

Au-delà des points de vue spectaculaires qu’offre la formation géologique de la Denise et de ses coulées, une autre particularité en fait un site de la plus grande qualité : ce sont les cols. Quatre cols, le Collet, le col de l’Her- mitage, la Malouteyre et le col de la Boriette, jouent ou ont joué un rôle important dans l’expérience que l’on peut faire de l’arrivée sur le bassin du Puy depuis le Nord. C’est l’expérience de ces cols qui permet de saisir en partie l’histoire de la perception de la ville et de ses représentations mentales.

L’expérience que l’on peut faire aujourd’hui du Collet et de la Malouteyre témoigne de ce qu’a été, au Moyen-âge et jusqu’au XIXe siècle, l’expérience des nouveaux arrivants sur le bassin du Puy, quand il découvraient son pano- e -82- rama. En effet, la route de Clermont-Ferrand jusqu’au XIX siècle passait par la Malouteyre et non par le col ac- tuel de l’Ermitage. Il est encore possible d’emprunter cette route qui est mentionnée sur la carte de Cassini : c’est un petit chemin de campagne en balcon qui offre une expérience surprenante sur un kilomètre de long du Collet à la Malouteyre, une expérience de basculement lent et progressif du bassin de Polignac vers le bassin du Puy- en-Velay. L’amorce de ce basculement avait lieu bien en amont, depuis Bleu, point où apparaissaient le rocher et la plaine de Polignac… Un terme traduit l’émotion produite par cette arrivée et cette expérience de basculement : le fameux Montjoie des pèlerins de Saint-Jacques.

> Le col de l’Ermitage, entre la Denise et le rocher des orgues d’Espaly, dont le passage a été officialisé par la construction plus récente de la route, offre une expérience aussi surprenante mais d’une qualité différente, puisque le basculement s’opère de la vallée de la Borne sur le bassin du Puy et que l’apparition des rochers Saint- Michel et Corneille est moins progressive et plus brutale. Le premier plan dit « l’ermitage », qui correspond à de larges espaces agricoles participe fortement à cette expérience de basculement.

Les deux façons d’entrer par les cols au Nord dans le Bassin du Puy sont donc très différentes : l’une est pro- gressive (la plus ancienne) et l’autre plus brutale (la plus récente). Cette différence peut être considérée comme l’expression de deux modes de relation au territoire à des époques différentes, un mode où l’expérience religieuse domine et un mode où c’est l’expérience touristique nécessitant des mécanismes plus brutaux pour susciter l’émo- tion…

L’ensemble géologique, naturel et culturel des cols et des basculements du Mont Denise constitue l’écrin nord du bassin du Puy et la charnière avec le bassin de Polignac. Ces lieux de passage prennent toute leur force dans la manière dont on vit et dont on découvre les paysages. C’est ce site particulier qui fait prendre tout son sens à cette entité du grand site inscrit du « Bassin du Puy-Polignac ».

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle ETAT DES LIEUX DU SITE Au sommet de la Denise a été construit une antenne de télécommunication qui sert aujourd’hui de repère dans le paysage ponot. Elle est entourée d’une forêt de pins de boulange maintenant peu exploitée. Le sommet est très fréquenté pour des rencontres nocturnes, la route facilitant son accès en voiture. Au sud, un départ de parapente, signalé par une manche à air, permet un envol sur la vallée de la Borne au-dessus des escarpements basaltiques et des pelouses sèches de la Denise. Sur les flancs est et ouest de la Denise, les prés sont pâturés par des vaches et quelques moutons : l’ambiance est y toujours agricole. La partie Ouest de la Denise est une carrière de pouzzo- lane récemment désaffectée. Le trou béant de cette exploitation marque fortement le passage du col de l’hermi- tage tout en apportant un intérêt particulier au site car aujourd’hui est rendu visible la cheminée volcanique de l’édifice.

Le lieu appelé « le Bois des Seigneurs » est entretenu à minima, ce qui lui donne ce caractère si naturel et fan- tastique. Ce jardin ne fait pas partie de l’inventaire des jardins remarquables réalisé par l’ancienne DRAC sur l’Auvergne. Malgré son caractère exceptionnel, il ne remplit aucun des critères utilisés pour évaluer les qualités des jardins historiques. Cette forme de jardin, de relation à la nature est assez originale dans l’agglomération, il doit néanmoins rester un endroit intimiste et garder son caractère secret.

Le col de l’Ermitage, au niveau du restaurant du même nom n’est pas aujourd’hui d’un grand intérêt. L’entrée de la carrière avec les anciens bâtiments de ferme, l’accès à la boite de nuit « le Métropolitain », les aménagements routiers banalisent le site et nuisent à la qualité de l’expérience de basculement et d’entrée sur le bassin du Puy- en-Velay. L’accès au restaurant dans le virage du col est aujourd’hui dangereux et sa terrasse n’exploite pas l’effet “belvédère” pourtant possible au bout du parking. L’accès au sommet de la croix de paille au-dessus des orgues reste confidentiel depuis le parking du restaurant.

La plaine de Rome est encore relativement préservée mais subit déjà de multiples pressions sur ses bords et, depuis peu, en son centre. Malgré tout, la pression urbaine semble être contenu par un document d’urbanisme interdisant toute nouvelle construction sur le rebord. Le départ prochain à la retraite des vieux agriculteurs et la proximité de la plaine avec Le Puy aura pour conséquence, à plus ou moins court terme, une possibilité de chan- -83- gement radical de statut de cet espace. La route belvédère est soumise à une forte pression routière et piétonne, la cohabitation y étant parfois rendue dangereuse ; un projet d’aménagement est en cours d’étude.

Le col de la Malouteyre est un hameau encore très rural, à deux encablures du centre de l’agglomération. On y trouve un petit pré en forme de triangle, encore non construit, au bord du chemin indiqué sur la carte de Cas- sini, qui est très certainement la clé du système de “points de vue - points de mire” du bassin du Puy-en-Velay. Malheureusement, des fils électriques non enterrés à cet endroit précis semblent indiquer qu’il n’est pas pris en compte à sa juste valeur. Le col de la Boriette est quand a lui très urbanisé et coincé entre des murs de clôtures. Il donne accès à la route belvédère, au bois et au chemin de la Boriette et à la route de Polignac. Ce col peu reconnu est pourtant un site clé dans la perception et dans l’expérience du basculement mais aussi dans l’idée du belvédère. Depuis le mont Denise, nous pouvons longer la Malouteyre, mais le passage au col de Boriette reste un espace infranchissable à pied pour rejoindre la route belvédère de la plaine de Rome. Les choix urbanistiques des 30 dernières années n’ont pas témoigné d’une prise en compte de la qualité et de l’importance de ces cols et empêchent aujourd’hui la mise en réseau de ces lieux de basculement.

Popositionr de périmètre Le périmètre à protéger devra être très large, puisqu’il englobera à la fois la Denise, la plaine de Rome et le petit plateau de la Malouteyre. Il s’appuiera au Sud sur la limite de l’urbanisation et au Nord sur la route D136 qui coupe en deux le vallon de Treyssac. Mais il devra aussi prendre en compte le territoire qui correspond à l’expé- rience historique de basculement caractéristique de l’arrivée par le Nord d’abord sur le bassin de Polignac puis progressivement sur le bassin du Puy. Ainsi, la zone de campagne (versant nord) le long du chemin du Collet à la Malouteyre et de la route depuis Bleu jusqu’au Collet, fait partie de ce site…

DREAL Auvergne - Décembre 2011 PROJET(S) Enjeux, projets en cours, orientations : Les projets sur ce grand site sont nombreux et témoignent d’une forme de compréhension de son intérêt pour la qualité du cadre de vie des habitants de l’agglomération et des visiteurs. Le premier projet concerne l’aménage- ment de la route belvédère de la plaine de Rome. Il nécessite une coopération entre trois communes : Aiguilhe, Polignac et Chadrac. Ce projet souhaite mettre en valeur le linéaire important de cette route comme lieu de promenade en balcon sur le bassin du Puy. Ancien chemin d’exploitation, elle est devenue une voie de transit importante qui rend parfois dangereuse la cohabitation entre marcheurs et voitures. Le succès des points de vue n’est plus à démontrer au regard de l’affluence des usagers le Week-end sur le plateau. C’est un lieu de prome- nade de proximité privilégié qui ne demande qu’à être valorisé et qui devrait largement être porté par la commu- nauté d’agglomération dans le cadre d’une politique d’aménagement du cadre de vie et de sa politique culturelle et touristique, voire environnementale. Le projet ne devra donc pas être un projet routier réalisé exclusivement par un BET VRD, mais bien un projet de paysage avant tout, mettant l’accent sur la qualité des différents points de vue, l’expérience de la promenade à pied et les connexions possibles avec les chemins existants sur le plateau et dans le coteau. La première des orientations consisterait à laisser une large place à la promenade sur le rebord du plateau sans jamais changer de côté et ensuite ne pas se focaliser sur un vocabulaire d’aménagement routier mais s’orienter davantage sur un vocabulaire plus souple, plus réversible. La mise en scène des pauses et des bancs aura aussi toute son importance.

Le Mont Denise fait l’objet d’une réflexion pour la mise en place d’un contrat Natura 2000 sur l’ensemble du volcan et notamment sur les pelouses sèches des versants sud. Cette démarche va dans le sens d’une reconnais- sance de la valeur naturaliste de cet édifice volcanique et de son intérêt dans le réseau de parc et d’espaces natu- rels de proximité de l’agglomération du Puy. Cette forme de nature dans la ville pourrait devenir une entrée pour une politique de gestion des espaces de jardins plus douce, plus naturelle.

Sur le même lieu, de nombreux partenaires associatifs réfléchissent à la mise en place d’un sentier d’interpréta- tion dans la carrière de pouzzolane afin de donner à découvrir ce patrimoine géologique de premier ordre. Cette -84- réflexion fait suite à un plan de communication mis en place par le CPIE et le conseil général sur un produit touristique de découverte du patrimoine volcanique appelé « volcan en liberté » et qui devait initier l’interpré- tation et l’accueil du public en certains lieux. Pour des raisons de financement, ce projet n’a pas été réalisé et aucune étude de programmation n’est diffusée à ce jour. Ce projet de découverte pourrait largement résonner à l’échelle de l’agglomération dans le cadre d’une réflexion à mener sur le système de parcs et d’espaces naturels de proximité. Son périmètre de mise en valeur ne devrait surtout pas se limiter à la simple carrière mais bien prendre en compte l’ensemble du site des cols et des basculements du Mont Denise mais aussi le site de l’her- mitage à proprement parler et des orgues, le tout dans une démarche naturaliste en lien avec le contrat Natura 2000.

Le Pays d’Art et d’Histoire et la communauté d’agglomération ont récemment aménagé au-dessus du Collet et de l’aire de repos du rond point, un espace belvédère avec un muret-pupitre d’interprétation sur le bassin de Polignac. Cet aménagement qui se retrouve en d’autres lieux de l’agglomération témoigne d’un certain intérêt pour la richesse du système de “points de vue – points de mire” complexe sur le bassin du Puy. Néanmoins, le résultat en terme de médiation est très décevant face à des panoramas pourtant époustouflants. Cela est lié à de nombreux éléments : choix des lieux, choix du mobilier, discours, implantation, formes d’aménagement.... Par exemple, celui du Collet est situé au dessus du parking, son accès est mal indiqué et la montée peu confortable. Il sert de toilette sauvage, est jonché de papier et le point haut est gâché par la présence d’un grillage de jardin qui vient s’interférer entre le visiteur et la paysage que ce dernier est censé admirer. L’intervention d’un paysagiste et d’un muséographe aurait peut-être été nécessaire pour l’ensemble du projet. Comment ce petit projet pourrait-il s’intégrer aujourd’hui à la réflexion plus importante sur le système de parcs et d’espaces naturels en lien avec la démarche de classement des sites ?

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS L’histoire du site du Mont Denise élargi, au-delà de son histoire géologique est fortement marquée par une empreinte religieuse très forte liée au passage historique entre les bassins de Polignac et du Puy. Une page importante de son histoire serait donc lié à la présence d’un ermitage sur l’un des versants de la Denise. Il aurait été situé sur l’ancienne route du Puy à Clermont. En effet, cette dernière partant du pont d’Estrouilhas, montait droit sur la Malouteyre, qui était alors une maladrerie, pour obliquer à droite, sur le versant de la Denise qui fait face à Polignac et rejoignait le petit manoir du Collet. L’ermitage aurait était implanté sur ce parcours. L’ermite y voyait passer tous les jours les pélerins, les marchands et les voyageurs. Son origine reste incertaine et remon- terait en l’an 1393, lorsqu’un pèlerin en route vers Notre Dame du Puy s’arrêta, malade, pour se reposer en ce lieu. Il se serait abrité dans une petite grotte et aurait été nourri par les habitants voisins. L’abri de fortune prit différentes formes au fil du temps pour abriter d’autres ermites jusqu’en 1607, lorsqu’un prêtre décida de s’y ins- taller et de construire loge, jardin, muret et chapelle. A la suite de ce premier clerc, l’ermitage fut successivement occupé jusqu’en 1750, date à laquelle l’évêque Le Franc de Pompignan supprima les ermites de son diocèse en raison de leur mauvaise conduite. L’exploitation de la montagne en carrière de pierres et les éboulements du ter- rain ne permettent plus aujourd’hui de retrouver les vestiges de l’ermitage du Collet et de sa chapelle. Pourtant, certains historiens locaux voient en la présence d’une petite cabane de vigne, dans laquelle on retrouve des traces de fresques, située à deux cent mètres du calvaire, à gauche en venant de la Malouteyre, les traces de l’implanta- tion de l’ancien calvaire. Aucune recherche sérieuse ne peut confirmer ces hypothèses.

Le plus surprenant est qu’aujourd’hui le passage de la route a fait basculer la toponymie de l’ermitage dans le bas de la Denise, du côté de la Borne, et que peu de personnes sont capables de nous donner des explications sur la toponymie. Pourtant, l’histoire du Mont Denise et des ses cols revêt une importance toute particulière pour la compréhension du site pour la caractérisation des qualités d’expériences que l’on peut y vivre.

Au-delà de sa dimension religieuse, le site de la Denise a fait couler beaucoup d’encre, un temps, suite à la dé- couverte d’ossements humains sur les flancs du volcan, en 1844 : « C’est sur son flanc occidental (du volcan Denise) que l’on découvrit en 1844 des restes de fossiles des races paléolithiques. Le Musée du Puy les conserve. Ils en constituent certainement le principal trésor », écrit André Chanal dans son ouvrage sur la ville du Puy, en 1949. Longtemps -85- datés du Tertiaire par les scientifiques, il s’avère aujourd’hui que ces ossements sont bien plus récents. Mais le site archéologique des Rivaux, au pied du Mont Denise, a révélé une occupation par l’homme de Néanderthal aux alentours de 70 000 av JC.

ANNEXES Notes toponymiques Le mont Denise, dans les textes, s’est successivement appelé El Mont (1267), Anduniza (13ème), Andunisa (1463), En Dunize (1533), le suc de Denize (1609). L’origine de Anduniza reste floue. Il s’agirait du prefixe ori- nymique and + dunum (colline en gaulois) + le suffixe isia. Ou alors denise pourrait venir de « ad Anicum », c’est à dire la montagne qui est proche d’Anis.

La plaine de Rome, sur la commune d’Aiguilhe, accueillait le domaine de Pierre Mozac, avocat, affermé à J et T « Rome », du Monteil. « Rome » est un surnom affecté en 1722, au pèlerin, celui « qui est allé à Rome ».

Malouteyre est issu du patois maloutèira : léproserie, maladrerie

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Citations « Le volcan de la Denise a émis quelques coulées d’importance variable. Deux d’entre elles, peu développées, sont restées suspendues sur les flancs du cône volcanique : l’une au-dessus de l’Ermitage, l’autre près de la paroi visible de l’ancien cratère. Une troisième beaucoup plus importante nait à l’est de la montagne et s’étend sur 4 km jusqu’au abords de Cha- drac. Elle forme l’entablement du plateau dit « Plaine de Rome » ». Communication de M. Bout, Séance du 9 novembre 1944, Annales de la société d’agriculture

« L’ermitage du Collet est élevé en 1393 par l’évêque du Puy, Pierre V Gérard. En 1523, Dame Marguerite de Pom- padour fait édifier une chapelle au lieu du Collet, là où est l’ermitage entre la maison et jardin dudict hermitage. Cet ermitage resta inhabité après les guerres de religion et en 1607, Pierre Bouchard, prêtre, religieux ermite du tiers ordre de Saint François, du diocèse de Saint Flour, après avoir fait voyage à Rome se serait venu retirer audict hermitage du consentement du Sgr évêque du Puy et du Vicomte de Polignac fondateur dudict ermitage lequel aurait fait réparer la chapelle d’iceluy et édifier une loge au dernier ladite chapelle dans un rocher et champ appelé la Mialhe appartenant à feus MM. Pierre et Jean Lanthenas, notaires royaux, habitants au dit lieu du Collet. » Communication de Mme H. Bonnet, Séance du 12 novembre 1981, Bulletin historique scientifique, littéraire, artistique et agricole

« Dès qu’ils aperçoivent la cathédrale, pèlerins français et étrangers se découvrent, agitent leurs chapeaux, poussent un cri de joie. C’est tellement vrai que les anciennes routes qui aboutissaient au Puy ont toutes un terroir nommé en patois « Mongau », mot qui vient du latin « môns gaudii » et signifie la montagne de la joie. Ce terroir se trouve à l’endroit précis d’où l’on commence à découvrir le panorama du Puy » André Chanal, p. 39.

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Bbliographiei Mme BONNET, L’hermitage du Collet, Séance du 12 novembre 1981, Bulletin historique scientifique, littéraire, artistique et agricole M. Bout, La montagne de la Denise, Séance du 9 novembre 1944, Annales de la société d’agriculture Jean SERVISSAC, Les ermites du Collet, Almanach du Renouveau, 1979 Jean-Claude BESQUEUT, Le Collet : un ermitage perdu... et retrouvé ?, Per lous chamis n°36, 1981 CHANAL André, Le Puy, ville sainte, ville d’art, éd. Xavier Mappus, le Puy-Paris, 1949

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -87-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Le mont Denise, le Collet, le bois des Seigneurs, mont Denise, la Malouteyre, la plaine de Rome Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -95-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Le mont Denise, Le Collet, le bois des Seigneurs, Mont Denise, la Malouteyre, la plaine de Rome

Communes : Aiguilhe, Chadrac, Espaly-Saint-Marcel, Polignac Plans

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0 250 m

> Périmètre de la ZNIEFF de type 1 du mont Denise (projet Natura 2000) - Source : DREAL Auvergne

© 43-2005-LA2E-2 IGN - 1 / 10000

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Le mont Denise, Le Collet, le bois des Seigneurs, Mont Denise, la Malouteyre, la plaine de Rome

Communes : Aiguilhe, Chadrac, Espaly-Saint-Marcel, Polignac Périmètre proposé Périmètre

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0 500 m

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les gorges et falaises du Dolaizon, Vallée du Dolaizon, Croustet, Mont Ronzon

Communes : Vals-près-le Puy, Ceyssac, Espaly, Saint Christophe-sur- Dolaizon

Superposition MH : Chibotte du Bois de Lirate (Inv. MH) Descriptif Superposition avec délimitations espaces naturels : ZNIEFF 1 qlit iteua é du s Aux portes de l’agglomération du Puy-en-Velay, sur les communes de Vals-prés-le-Puy et de Saint Christophe- sur-Dolaizon, la vallée du Dolaizon offre un espace naturel remarquable, à l’histoire humaine rurale originale. Elle marque la limite orientale du plateau du Devès, qu’elle entaille profondément pour déboucher sur le bas- sin du Puy au niveau de la ville de Vals. Ses qualités sont nombreuses et liées à différentes caractéristiques du site. Elle est reconnue par de nombreux spécialistes comme un espace d’une grande rareté pour ses patrimoines paysager, floristique, faunistique, hydrologique, géologique et vernaculaire (par exemple parmi d’autres, la vallée héberge trois espèces emblématiques que sont l’écrevisse à pattes blanches, la loutre et le hibou Grand-Duc. Si cette reconnaissance repose en partie sur la présence importante de murets et de petites cabanes en pierres sèches appelées chibottes, très visibles tout au long de la vallée, son attrait réside surtout dans les multiples traces des différents rapports que les habitants ont entretenus avec ce territoire. La richesse des expériences paysagères que la vallée nous offre à vivre est, elle, exceptionnelle.

Très facilement accessible depuis Le Puy-en-Velay et le centre de Vals, la vallée du Dolaizon joue le rôle « d’es- pace naturel de proximité » relativement inédit et immédiat pour une agglomération de cette dimension en -99- France. Elle est un élément important contribuant à la grande qualité du « système de parc » dont dispose déjà l’agglomération sans le savoir. Dans son fond coule le Dolaizon, que l’on rejoint aisément depuis la route et que l’on peut suivre jusqu’au pont de La Roche et jusqu’à Dolaizon. Les prés qui entourent encore la rivière, les haies d’arbres qui les délimitent ou accompagnent de nombreux chemins plus ou moins anciens, les formes de pré- sence actuelles du végétal, les murets de pierres ainsi que les chibottes et les terrassements témoignent des activi- tés pastorales, agricoles et viticoles anciennes qui ont modelé l’apparence et l’organisation actuelles des différents espaces de la vallée.

Mais le plus surprenant peut-être est la présence de la falaise de la vallée du Dolaizon, formation géologique spectaculaire que surplombe en partie le chemin de Saint-Jacques. Cette falaise orientée vers le Sud, d’au moins un kilomètre et demi, plus longue que celle du Blot (site classé de Haute-Loire, sur la commune de ), renvoie aux nombreux autres escarpements rocheux du même ordre que l’on peut rencontrer dans l’aggloméra- tion du Puy-en-Velay. Elle se prolonge de manière plus ou moins prononcée en amont en direction du bourg de la Roche, et en aval en direction du mont Ronzon. Ce dernier assure la transition vers Le Puy.

A cet endroit, le rebord du plateau au-dessus de l’escarpement rocheux, des prés et des pierriers, est un magni- fique et exceptionnel belvédère non seulement sur la vallée du Dolaizon mais surtout sur le bassin du Puy en son entier. Il est l’un des plus spectaculaires belvédères au sein du système des points de vue - points de mire qui caractérise l’expérience du bassin du Puy-en-Velay. Le panoramique très large permet de saisir en un instant la dimension exceptionnelle de l’implantation de l’agglomération du Puy. Le regard y embrasse successivement le rocher des orgues d’Espaly, le Mont-Denise, le coteau de Chosson et la plaine de Rome, le rocher d’Aiguilhe, le rocher Corneille, les gardes d’Ours et de Mons… jusqu’au Mont Bar et au Mézenc. L’expérience panoramique s’étend sur une très longue distance tout en cheminant en bord de falaise, faisant de cet endroit, avec le belvédère de la plaine de Rome, l’un des plus représentatifs des point de vue en balcons allongés.

La présence des trois points hauts (Mont Ronzon, Croustet et garde d’Eycenac), ainsi que du balcon que fait le rebord du plateau au-dessus de la falaise, contribuent à la grande qualité des expériences sensibles que l’on peut faire de la vallée du Dolaizon.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 ETAT DES LIEUX DU SITE Le site offre des formes et possibilités d’expériences multiples : expérience des gorges creusées par une rivière ; expérience de belvédères panoramiques (à la fois sur les gorges et sur l’agglomération du Puy et ses alentours : Croustet, Ronzon...) ; expérience de bord de plateau (présence des falaises, des escarpements et pierriers...) ; expérience de l’itinéraire de Saint-Jacques en surplomb de la vallée ; expérience d’une vallée agricole en limite d’agglomération urbaine (chibottes, vignes, fruitiers, pâturages, moulins, présence particulière du végétal de reconquête...) ; expérience de la présence d’une faune et d’une flore singulière à l’orée de la ville... L’ensemble de la vallée figure d’ailleurs dans l’inventaire des ZNIEFF d’Auvergne. Sur son versant chaud et sec, on note la pré- sence de pelouses thermophiles et de groupements pionniers à proximité des falaises mais aussi de nombreuses espèces de ligneux (Merisier, Châtaignier, Noyer, Noisetier, Erable, Pin sylvestre...). Plusieurs stations de Lys Martagon se trouvent dans la vallée. 92 espèces d’oiseaux ont été recensées, parmi lesquelles le Milan Royal, le Milan Noir ou encore le Martin pêcheur, espèces d’intérêt communautaire.

Une partie de ce patrimoine, notamment lié à l’architecture vernaculaire (murets, chibottes, chemins creux), est aujourd’hui peu entretenu : les versants s’enfrichent et certains espaces ont tendance à être des lieux de dé- charges. S’il n’est pas réhabilité rapidement, ce patrimoine risque de tomber en ruine et de disparaître, malgré les efforts prodigués par divers acteurs, habitants ou connaisseurs. Popositionr de périmètre Le périmètre à prendre en compte pour cette protection doit intégrer l’ensemble de la vallée jusqu’aux abords du bourg de Dolaizon et en remontant très largement le vallon dans lequel coule le ruisseau de La Roche, un petit affluent. Ce fond de vallée et ce petit vallon étroit constituent un élément important de la « trame bleue » de l’agglomération. De plus, les expériences spectaculaires, d’une part, de belvédère en balcon au-dessus des falaises depuis le Mont Ronzon jusqu’au-delà de la Roche et, d’autre part, de panoramique à 360 degrés doivent être prise en compte dans ce périmètre. PROJET(S) -100- Enjeux, projets en cours, orientations : La ville de Vals-Près-le-Puy, consciente de la qualité du site des gorges et des falaises du Dolaizon, souhaite protéger ces espaces et a, pour cela, lancé plusieurs démarches. Dans le cadre de l’élaboration du PLU, la munici- palité a souhaité interdire toute urbanisation dans la vallée et instaurer des emplacements réservés sur les prin- cipales parcelles concernées par la présence de chibottes. Dans le même sens, les élus à la culture et au tourisme souhaitent mettre en oeuvre le projet de valorisation de la vallée, actualisation du projet du parc des chibottes datant des années 1970. Pour finir, la commune s’est engagé dans une réflexion de procédure de classement, au titre de la loi du 2 mai 1930.

Toutes ces démarches vont dans le sens de la protection des gorges et des falaises du Dolaizon. Néanmoins, il semble nécessaire de garantir une cohérence de chacun de ces projets au regard des réalités et des caractéris- tiques qui fondent la qualité et l’originalité du site. Il est pour cela nécessaire de déterminer le bon périmètre de réflexion tant pour le projet de valorisation que pour celui du classement. De plus, une coopération d’acteurs est à mettre en place entre la commune de Vals, celle de Saint-Christophe-sur-Dolaizon et la communauté d’agglo- mération. Cette dernière pourrait aisément conduire et accompagner le projet de mise en valeur des gorges et des falaises du Dolaizon dans la logique de mise en valeur et en réseau du système de parcs et d’espaces naturels de l’agglomération. Un cahier des charges en vue d’une étude de définition et de conception a d’ailleurs été réalisé en juin 2010 pour un « Projet de découverte patrimoniale et de mise valeur paysagère des gorges et des falaises du Do- laizon ». HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS Un patrimoine hydrologique La rivière du Dolaizon prend sa source sur le plateau du Devès sous la forme de deux rus principaux. A partir des villages de Dolaizon et de la Roche, la rivière s’encaisse et forme les gorges du Dolaizon jusqu’aux portes de la ville de Vals. Cette rivière a alimenté en eau et en énergie pendant des décennies une partie du bassin du Puy. En effet on retrouve au fond de la vallée les traces de nombreux moulins et certaines vieilles fabriques et usines électriques se voient encore dans la périphérie comme au cœur du tissu urbain de la ville de Vals. Ponts, passe- relles, passages à gué, biefs, se retrouvent le long du parcours de la rivière.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Un patrimoine agricole et viticole La vallée du Dolaizon, comme une grande partie des vallées et des coteaux autour du Puy, était occupée au XVIIIe et XIXe siècles par des plantations de vigne sur les versants orientés au sud. Le paysage est encore façonné par les terrasses d’exploitation en pierres sèches ici appelées « chambées ». Cet ancien mode d’occupa- tion du sol témoigne de savoir-faire traditionnels et d’une identité rurale forte. Le terroir viticole disparu tend aujourd’hui à renaître par le biais de l’association des vignerons de Vals qui a vu le jour en 2001. Un patrimoine vernaculaire : les chibottes Les chibottes constituent un élément fort du patrimoine humain de la vallée. Elles représentent une architecture rurale populaire datant sans doute, pour l’essentiel des XVIIIe et XIXe siècles. Leur vocation était certainement de servir de cabane à outils et d’abri temporaire des cultivateurs. Elles correspondaient également à une manière originale d’utiliser et de « ranger » les pierres issues de l’épierrage. Plus d’une soixantaine de chibottes ont été re- censées sur les anciens cadastres et de nombreux relevés ont été effectués. Aujourd’hui une trentaine sont encore visibles, toutes originales par leur architecture, leur taille et leur emplacement. Même si nous pouvons retrouver des cabanes de ce type en d’autres lieux de Haute-Loire, leur concentration et leur relatif état de conservation en font un patrimoine unique pour le département.

ANNEXES « Dans les états de section du cadastre napoléonien, les chibottes sont mentionnées « huttes ». Beaucoup ont disparu, soit englobées dans des maisons, soit détruites suite au premier projet du parc des chibottes vers 1977. Il y en avait encore une centaine il y a une cinquantaine d’années, aujourd’hui il en reste une trentaine dans la vallée du Dolaizon. Il s’agit simplement de la résurgence d’une construction lithique en pierres sèches. » Jean PESTRE, architecte, entretien du 4 mars 2010

« La plupart des chibottes portent une pierre datée à l’intérieur, qui permet de supposer une date de construction, plutôt le XIXe siècle. Vals (ainsi que Brives-Charensac) était le territoire viticole du Puy-en-Velay. Les cabanes ont été construites à la suite de l’épierrage des terrains : la technique est ancienne mais les exemples de chibottes que l’on observe aujourd’hui -101- sont assez récents. Ce que l’on sait, c’est qu’au XIXe siècle, il y a une très forte surpopulation rurale, donc la plupart des coudercs sont lotis : on les épierre, on fait des chibottes. Peut-être qu’à Vals, où la vigne existe depuis le Moyen-Age, certaines chibottes sont plus anciennes… mais on a sans doute assisté à ce phénomène sur les marges de la vallée du Do- laizon. » Christian Omeilher, murailher cantalien

« Plaçons ici un type qui disparaît : le vignard du Puy (…) une sorte d’institution locale » qui « a tiré son existence de l’industrie spéciale au pays : la dentelle » : car, lorsque la dentelle, activité essentiellement féminine, commença à prospérer au Puy, au XIXe siècle, les hommes, anciens coupeurs de draps, désœuvrés, ces « dentelliers » (époux des dentellières) « résolurent d’abandonner la boutique où l’on se passait de leur présence inutile, de délaisser même la sacro-sainte promenade du Breuil et, renversant le bas de laine, ils achetèrent un lopin de terre aux environs, sur le- quel ils tentèrent d’expérimenter leur talent viticole. (…) Il y avait alors deux manières d’avoir sa vigne « sienne » (on mettait ainsi quelque coquetterie à marquer son bien) et l’on distinguait deux catégories de vignards » : d’un côté les « richards » qui meublaient avec soin la maison, et offraient le gigot au four, « gloire gastronomique de la petite bourgeoisie de chez nous », et « les autres, ceux qui n’étaient pas des nababs ». Ils « se contentaient du rustique abri de pierre sèche – la chibotte – où une rudimentaire cuisine à potager surmontait simplement le cuvage poussiéreux. Ceux-ci étaient les véritables vignards. » Ulysse Rouchon, Extrait de La vie paysanne dans la Haute-Loire, 1933

Bbliographiei CHAISE, Jean, L’utilisation du Dolaizon vers 1930, Bulletin historique scientifique littéraire artistique agricole, 1986 CHAISE, Jean, Au fil de l’eau, jadis. De l’irrigation des prairies aux moulins à eau, Almanach Renouveau 1974 LASSURE Christian, REPERANT, Dominique, Cabanes en pierre sèche de France, Edisud, 2004 PESTRE, Jean, Le vignoble du Puy en Velay, Les Arts Graphiques, 1980 ROUCHON, Ulysse, La vie paysanne dans la Haute-Loire, 1933, Laffitte, rééd. 1977

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DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Les gorges et falaises du Dolaizon, Vallée du Dolaizon, Croustet, Mont Ronzon

Communes :

Plans Vals-près-le Puy, Ceyssac, Espaly, Saint Christophe-sur-Dolaizon

De haut en bas, de gauche à droite, > Carte de Cassini - BNF/EHESS/CNRS > Relevé des moulins bordant le Dolaizon - Jean Chaise, L’utilisation du Dolaizon vers 1930, Bulletin historique scientifique littéraire artistique agricole, 1986 > Cadastre napoléonien de Vals - début XIXe - Archives départementales > Relevé des chibottes, falaises, moulins - Jean Pestre, 2000

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les gorges et falaises du Dolaizon, Vallée du Dolaizon, Croustet, Mont Ronzon

Communes : Vals-près-le Puy, Ceyssac, Espaly, Saint Christophe-sur- Dolaizon Périmètre proposé Périmètre

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0 500 m

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Ours et Mons, Gardes et plateau

Communes : Le Puy-en-Velay, Brives-Charensac,

Superposition MH : Château de Mons (Inv. MH) Superposition avec délimitations espaces naturels : ZNIEFF 1 - Descriptif Les Cévennes qlit iteua é du s Les gardes d’Ours et de Mons sont comme deux grandes sentinelles postées sur un plateau agricole surplombant le bassin du Puy. Elles sont aussi comme deux frères jumeaux qui ne proviendraient pas du même œuf. L’une est recouverte d’une forêt de pins, la garde de Mons, quand l’autre, la garde d’Ours, est dénudée, ouverte et cultivée relativement intensivement. L’une a un sommet dont l’altitude est de 884 mètres quand l’autre a deux points hauts (861 et 872 mètres) avec une dépression en son milieu. Ces deux gardes appartiennent à l’extrémité nord- est du plateau du Devès. Très étroit et à proximité immédiate de la Loire et du bassin du Puy, le plateau d’Ours- Mons est légèrement séparé du reste du Devès par le col de Taulhac.

De ces deux gardes, dont les sommets sont distants de 700 mètres à peine et sur lesquelles les conditions de perception sont très différentes, la vue est magnifique. Leur forme jumelée caractéristique est de plus très claire- ment perceptible de tous les autres points de vue qui constituent le système de “points de vue – points de mire” de l’agglomération du Puy-en-Velay. -109- La garde d’Ours est tournée vers le bassin du Puy quand celle de Mons offre une vue exceptionnelle en direction de l’Est sur la vallée de la Loire et les promontoires qui la jalonnent (Brunelet, garde de Doue, Mont Saint- Maurice, le Say…). C’est depuis la garde d’Ours que l’on peut percevoir le mieux l’importance pour l’agglomé- ration de la Denise et de sa coulée de la Croix de Paille qui s’achève sur le rocher des orgues d’Espaly et la zone encore agricole et préservée de l’Hermitage en contrebas si proche du centre du Puy. C’est aussi depuis la garde d’Ours que l’on peut percevoir le mieux l’entaille nette des gorges du Dolaizon dans le plateau du Devès et sa proximité avec le Croustet, autre point de vue du pourtour du bassin. C’est enfin de là que l’on peut apercevoir le mieux, la longueur exceptionnelle du belvédère panoramique qui part du Mont Ronzon, à quelques pas du centre de l’agglomération, et s’étend quasiment jusqu’à la Roche, et non loin duquel le chemin de Saint-Jacques se fraye un chemin dans la campagne.

La présence des bourgs anciens de Mons et d’Ours, de l’activité agricole et des bois de pins de boulange ont légué, au plateau sur lequel sont posées ces gardes, une atmosphère de campagne tranquille à proximité de la ville. Cette atmosphère va rapidement disparaître du fait de la construction de la nouvelle voie rapide. L’univers sonore actuel ne fera alors plus partie que de la mémoire des anciens habitants.

La présence d’un réseau de haies d’espèces fruitières sauvages relativement dense contribue encore à accentuer cette atmosphère champêtre, très accueillante pour l’avifaune notamment. Quelques chibottes sont encore vi- sibles sur les flancs de la garde d’Ours et en contrebas sur le coteau est de la garde de Mons parmi les murets de pierres encore existants.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 ETAT DES LIEUX DU SITE Le plateau et la garde d’Ours jusqu’à son sommet sont cultivés ou pâturés. Un réseau intéressant de haies consti- tuées d’essences locales spontanées est encore très dense. La garde de Mons est quasiment couverte de pins. C’est peut-être, après la pinatelle du Zouave, la forêt de pins de boulange la plus connue et parcourue par les habitants du Puy. Le plateau est également le lieu de nombreuses activités sportives comme le VTT, le moto-cross, le jog- ging et la marche à pied. C’est un grand parc agricole de proximité.

Le coeur de ce petit plateau, sorte d’île agricole détachée de l’immense plateau du Devès tout proche, est remar- quable à plus d’un titre.

Premièrement, il s’agit des premières terres à lentille à l’immédiate proximité de l’agglomération ponote avec son système d’occupation du sol remarquablement conservé et encore vivace : - prés et pâturage dans les zones planes des terrains maigres et parfois humides du plateau, - cultures sur les sols profonds des “fonds de garde”, - bois de pins coiffant les sommets et les versants trop abrupts.

Deuxièmement, il existe un nombre important de zones humides de tailles réduites qui ponctuent ce petit plateau. Méconnues, elles sont pourtant d’une grande richesse floristique et faunistique et gagneraient à être étu- diées sérieusement. La perspective du projet de contournement par la voie rapide interroge évidemment l’avenir de ces milieux naturels et ce, d’autant plus précisément que le cadre politique du Grenelle de l’environnement invite les collectivités à réfléchir sur la mise en place de “trames vertes et bleues” avec, en Auvergne, une exigence marquée pour les agglomérations urbaines.

Enfin, c’est la proximité de ce trésor agricole et naturel (à 5 minutes à pied des quartiers de Taulhac, Guitard, Ours et Mons) avec la ville qui est peut-être sa plus grande qualité. C’est l’exemple remarquable d’un rapport ville-campagne que nombre d’agglomérations françaises recherchent.

-110- Ensuite, les rebords du plateau au nord basculent sur le vallon du ruisseau de Farnier et les coteaux de la vallée de la Loire vers l’Est. Jardins, chibottes, murets, terrasses, petits bois de chênes et pins recouvrent les pentes parfois escarpées ou en éboulis, ouvrant invariablement quelques trouées vers la Loire, le château de Bouzols, les sucs de Breysse et le Mézenc. Au Sud, la zone artisanale a depuis longtemps entamé le plateau et affecté son atmosphère. Au-delà de la qualité discutable des bâtiments, ce sont ses routes surdimensionnées et ses haies aux essences banalisantes qui marquent négativement l’expérience de sa traversée ainsi que ses perceptions proche et lointaine.

Sur le flanc ouest de la garde d’Ours, une station de pompage de grande dimension a été construite selon des modalités peu exigeantes par rapport aux qualités du lieu.

Popositionr de périmètre Le périmètre proposé englobe les deux gardes d’Ours et de Mons qui constituent deux éléments majeurs du sytèmes de “points de vue - points de mire du bassin du Puy. Compte tenu du système d’exploitation agricole de ces espaces, le périmètre s’attache à cet ensemble indissociable “gardes/plateau”, paysage typique et premier témoignage vivant des terres à lentilles aux portes du Puy.

Par conséquent, le périmètre s’étend au Nord, depuis le rebord supérieur du plateau de Mons (site du château de Mons et de son parc) jusqu’à la zone industrielle des Sarpouleyres au Sud. La limite Ouest s’appuie sur le tracé de la future voie rapide de contournement du Puy tandis que la limite Est suit le versant ligérien du plateau et ses remarquables falaises et éboulis.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle PROJET(S) Enjeux, projets en cours : Le passage de la 2x2 voies de la route nationale 88 est un projet d’actualité et les travaux ont déjà commencé. La route va scinder le plateau en deux et transformer radicalement le statut et l’apparence des bourgs de Mons et d’Ours. Le rapport au plateau va devenir un rapport à la route. L’itinéraire passe en plein milieu du plateau d’Ours-Mons en arrivant depuis Brives-Charensac par le ruisseau de Farnier. Son passage sur le territoire va totalement bouleverser l’organisation des structures agraires et les panoramas que l’on a depuis les deux gardes. Le premier des impacts concerne le bruit qui va remettre en cause la sensation de paix et de campagne que l’on a aujourd’hui en ces lieux. La gestion des déblais-remblais risque de modifier concidérablement la platitude de certaines zones. Le drainage de certaines zones humides et la destruction de certains milieux naturels est égale- ment une grande crainte et risque de faire chuter fortement la qualité environnementale du plateau.

Le passage de la route a impliqué un fort remembrement des terres agricoles et par conséquent un agrandisse- ment des parcelles et des exploitations, avec une suppression des murets de pierres, des chemins, des arbres isolés. Cette simplification du paysage risque de s’accentuer avec un nouveau paysage routier et son cortège d’aménage- ments et de développement urbain.

Face à ce projet important et attendu par le territoire depuis plusieurs années, il est nécessaire d’anticiper les conséquences possibles de cette infrastructure non seulement sur l’environnement mais également sur le déve- loppement urbain. En effet, la préservation de ce plateau agricole de tout développement urbain classique et ba- nalisant est primordiale afin de mettre en valeur et en cohérence l’ensemble du système de “point de vue - point de mire” du bassin du Puy. HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS Le plateau et ses gardes a toujours été en situation stratégique d’observation et de défense au-dessus de la Loire et du bassin du Puy, faisant écho à d’autres châteaux comme celui de Polignac ou encore l’abbaye de Doue. Cha- cune des gardes possède son histoire liée à l’implantation de son château et à son rayonnement sur le territoire. -111- Ils sont encore visibles aujourd’hui.

Le château de Mons domine superbement le bassin du Puy avec son imposant donjon. C’est une puissante construction qui se présente sous la forme massive d’un quadrilatère s’ouvrant sur une cour intérieure, flanquée sur le côté est par un imposant donjon de cinq étages. Une avant-cour précède les bâtiments avec à l’ouest un petit bâtiment de ferme, à l’est une chapelle construite par les Jésuites. Toutes les époques y ont laissé leurs marques : Moyen-Age, Renaissance, XVIIIe, XIXe siècle. A l’arrière des bâtiments subsiste une partie du parc, agrémenté d’une belle allée de tilleuls et d’un pavillon-chapelle circulaire. Cette demeure fût à l’origine le fief de la famille des Polignac, puis propriété de l’évéché. Au XIXe siècle, Mons devient propriété des Jésuites de Vals qui le cédèrent en 1963 aux Pères Blancs. Propriété du pensionnat de Notre-Dame de France dans les années 70, il est désormais dans les mains de personnes privées qui tentent de le restaurer pour en faire un lieu d’héberge- ment hotelier.

Le château d’Ours se situe en plein coeur de l’ancien village et domine prairies et vallons. Sur le côté sud, un beau parc l’entourait, mais il est aujourd’hui en mauvais état. Ce château daterait du XIIIe siècle. C’est actuel- lement une ferme en piteux état, mais il reste quelques témoins de son ancienneté : un beau portail armorié ouvrant sur une petite cour qui domine le jardin d’agrément avec escalier de pierre et bassin. Une tour d’escalier élancée donne une touche seigneuriale à sa silhouette. Très récemment, hélas, l’ancien jardin a été vendu en lotissement.

Ces deux châteaux des deux anciens villages d’Ours et de Mons constituent une richesse patrimoniale à plus d’un titre et mériteraient une attention toute particulière dans leur préservation et leur restauration. La présence d’anciens parcs et jardins pourrait également faire l’objet d’une recherche particulière visant à remettre en valeur ces lieux uniques de nature mise en scène au coeur d’un grand plateau agricole. Bbliographiei Régis THOMAS, Château de la Haute-Loire, 1993, Edition WATEL

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Ours et Mons, Gardes et plateau Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -113-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du sitevvv : Ours et Mons, Gardes et plateau

Communes : Le Puy-en-Velay, Brives-Charensac,Coubon Plans

-114- De haut en bas, de gauche à droite, ZNIEFF De type 1 De la Haute Loire > Plan synoptique du tracé de la voie rapide de contournement du Puy-en-Velay - Nom : LES CEVENNES DREAL Auvergne > Plan de la ZNIEFF des Cévennes - DREAL Auvergne Identifiant SPN : 83P000257 Identifiant DIREN : 00008062C Surface ( en ha ) : 6.37

Pas de Fenêtre

Echelle : 1 cm pour 0.1 km 0 0.25 0.5 km

LEGENDE Limite de commune

ZNIEFF 1 Fond cartographique : - BD Carto ® - Scan 25 ® - Copyright : © IGN -Paris -1999 Autorisation n° 90-9068 DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009 http://www.ign.fr

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Ours et Mons, Gardes et plateau

Communes : Le Puy-en-Velay, Brives-Charensac,Coubon Périmètre proposé Périmètre

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0 200 m

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -116-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : La campagne de Polignac, Modification du périmètre MH du château

Communes : Polignac

Superposition MH : Château, église, maison du XVIe au hameau de Cheyrac, croix à Nolhac (Cl. MH), croix du XVIe à Bilhac (Inv. MH) Superposition avec délimitations espaces naturels : ZNIEFF 1 - Mont Denise, Entre Rochelimagne et Bilhac, Entre les Ysserts et Descriptif Communac qlit iteua é du s Il n’est pas difficile d’affirmer que le rocher de Polignac est à la fois l’un des points de vue et l’un des points de mire les plus magnifiques que compte le système paysager de l’agglomération ponote. Le rocher lui-même, table basaltique, fragment d’une coulée volcanique est si exceptionnel que son caractère es- carpé et son sommet inaccessible a été exploité pendant longtemps par la famille de Polignac comme forteresse imprenable. Cette disposition singulière leur a permis d’assurer une grande domination sur leurs contemporains durant une dizaine de siècles. Bien plus que l’histoire de cette domination, c’est la position que ce rocher occupe dans l’ensemble du jeu des “points de vue - points de mire” de l’agglomération qui est remarquable. Il est visible de partout, grâce notamment au donjon construit entre 1385 et 1421 qui supplée à son altitude de 806 mètres quand c’est nécessaire et fonctionne comme un signal extrêmement efficace dans le paysage. Le principe de son fonctionnement perceptif, plus efficace que celui de la vierge sur le rocher Corneille, ressemble à celui d’un phare en plein jour. -117- La tour flotte sur la plaine de Rome, apparaît dans le creux que laissent entre eux le Pey Gerbier et les roches de Tressac, se dresse au dessus de la plaine de Rome en la faisant littéralement disparaître depuis la Roche Arnaud, apparaît tout de suite dès que l’on bascule sur le bassin à Taulhac… Le rocher et sa tour agissent comme un point focal aimanté qui ferait disparaître temporairement les autres parties du territoire qui ne seraient pas assez fortes pour supporter sa proximité.

Mais heureusement l’agglomération du Puy possède des points de mire suffisamment forts pour se combiner avec celui-là et créer des agencements complexes. Par exemple, l’alignement panoramique de la Denise, du rocher de Polignac et des roches de Tressac depuis la Roche Arnaud ou Chastevol par-dessus la plaine de Rome. Par exemple encore le même alignement depuis la route de la Coste sur le plaine de Rome. Un autre exemple d’agencement fort est celui de l’alignement de trois points de mire des plus célèbres et des plus symboliques qui peut être considérée comme la plus belle expérience paysagère classique sur l’agglomération : l’alignement parfait sur une ligne de fuite de la chapelle et du rocher d’Aiguilhe, du rocher et du donjon de Polignac et du Mont Bar. Trois symboles réunis sur une ligne depuis le rocher Corneille, extrêmement divergeants du point de vue du sens de la relation au territoire qu’ils traduisent : un sens religieux moyen-âgeux pour Saint Michel, un sens guerrier de défense et de domination pour le rocher de Polignac, un sens plus naturaliste et contemporain pour le Mont Bar…

Le château bénéficie d’un classement au titre des Monuments Historiques et d’une protection sur une rayon de 500 mètres de ses alentours. Mais c’est bien un territoire qui va au-delà de ces 500 mètres qui sont concernés. C’est sur la campagne de Polignac toute entière que repose la qualité du site. Celle-ci a en effet su être préservée par les mairies successives conscientes de la qualité de ce territoire et sur les conseils de l’architecte des bâtiments de France. Ce que l’on peut nommer la campagne de Polignac s’étend en longueur sur plus de quatre kilomètres de long, de la Denise et le col de la Malouteyre jusqu’à la roche de Luc et le bourg de Rochelimagne et en largeur sur plus de deux kilomètres en moyenne de la Route Nationale 102 jusqu’aux roches de Tressac et au Pey Gerbier.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Une atmosphère rurale a su être préservée sur l’ensemble de cette campagne. Malgré la proximité de l’agglomé- ration du Puy, les bourgs de Polignac, Tressac, Cheyrac, Bilhac, Rochelimagne, etc. ont relativement bien résisté à la pression pavillonnaire qui aurait pu rapidement devenir dramatique sans aucun moyen de contrôle. On hérite aujourd’hui d’une structure agraire complexe faite d’anciens vergers, de prairies sèches, de zones humides, de chemins creux, de haie arborée... l’ensemble à des échelles de parcelle restées à taille humaine.

Plusieurs autres points de vue sont à souligner qui complexifient l’expérience que l’on peut faire de cette cam- pagne au-delà du rocher principal et central et des roches alentours (Tressac, Denise…). L’un d’entre eux est très singulier et semble passer inaperçu car trop proche du rocher de Polignac (500 mètres) qui l’écrase en poids historique : c’est la roche de Flayac à 801 mètres d’altitude, soit 5 mètres de moins seulement que le rocher de Polignac. Le point de vue y est exceptionnel. Deux autres, moins spectaculaires, sont la Roche de Luc et la Char- bonne dans le fond du bassin de Polignac.

L’ensemble de ces rochers et de ces milieux agricoles composent une campagne riante riche de multiples intérêts faunistiques et floristiques qui en font un exemple de site où les divers intérêts contemporains naturalistes, archi- tecturaux, agricoles, géologiques, paysagers, touristiques… se combinent en un paysage complexe et d’une grande qualité. Aussi, il semble nécessaire de préserver cette richesse par une extension du périmètre de protection du château à l’ensemble de son écrin de campagne. ETAT DES LIEUX DU SITE L’ensemble de la campagne de Polignac est relativement préservé. La route de Clermont (D136) est relativement bien implantée et les mouvements de terrain discrets ; elle n’en reste pas moins une nuisance sonore impor- tante. De plus elle isole une partie des versants orientés au nord du reste du bassin de Polignac. Les vieux arbres émondés et les vieux vergers disparaissent peu à peu et le système agricole jadis complexe tend à se simplifier. Le récent PLU prend en compte les enjeux paysagers et naturalistes sur l’ensemble de la commune de Polignac. Il vient d’être réalisé en étroite collaboration avec divers spécialistes de ces questions. Durant les vingt dernières années, le territoire a subi une pression qui apparaît clairement dans le positionnement de certaines nouvelles -118- constructions (sur le col entre les roches de Tressac et le Pey Gerbier, élargissement de l’anneau du bourg de Polignac autour du rocher…). La nécessité d’accueillir une nouvelle population s’est traduite par une densifica- tion du bourg et par l’implantation de quelques maisons parsemées en d’autres lieux. Ce sont ces dernières qui risquent de nuire à la qualité de la campagne, notamment sur les sites de cols. Le choix d’ouvrir l’urbanisation au-dessous de la route au pied du rocher de Polignac doit impérativement être accompagné de conseil quand à la gestion des accès et des limites, dans un souci de minimisation des mouvements de terrain et de la préservation des accès aux terres agricoles. Ce choix doit également s’assurer que l’étalement ne se fera plus dans le bas au risque de perdre la lisibilité entre couronne de jardin et village dense. Popositionr de périmètre Le meilleur outil de protection pour cette zone n’est pas le classement au titre des sites mais plutôt une modifi- cation du périmètre de protection des Monuments Historiques sur une étendue qui correspond de manière plus logique à la plaine entière de Polignac sans différenciation. La mise en place de ce périmètre n’est que l’officiali- sation de l’attitude déjà largement établie sur place qui va dans le sens de la préservation des ressources touris- tiques et naturelles du site.

Le périmètre de cette extension intègrera toutes les zones de la plaine qui ne sont pas déjà intégrées dans le périmètre de site classé de la Denise ou celui des roches de Tressac et du Pey Gerbier. Ceci pour sa délimitation au Sud, à l’Est et à l’Ouest. Au Nord, le périmètre intègrera la zone artisanale de Polignac vers Bleu, le relief de la Charbonne, le hameau de Rochelimagne et la Roche de Luc.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle PROJET(S) Enjeux, projets en cours, orientations : Les espaces publics du village vont être réhabilités autour de l’église, de la mairie et à l’entrée de la montée du château. Un travail étroit devrait être mené entre propriétaire privé et commune pour mettre en valeur les espaces des devants de maisons par un système de jardin spécifique. De la même manière un travail devrait être engagé sur la montée du château et l’ensemble du bâti qui l’encadre afin de valoriser et mettre en scène cette montée historique en lien avec le dynamisme de commerce sur la place du village.

Des tentatives de replantation d’arbres fruitiers avaient été initiées suite au travaux de la départementale. Le conseil général avec les associations naturalistes comme la LPO avait distribué des arbres aux particuliers qui le souhaitaient. Malheureusement, sans accompagnement particulier sur le choix des essences anciennes adaptées au climat et en l’absence de suivi pour la plantation et l’entretien, cette démarche est aujourd’hui un échec. Pour- tant il existe sur la bassin du Puy l’association des “jardins fruités” et plus loin le verger-conservatoire de Tour- sur-Meymont qui pourraient-être des partenaires privilégiés pour mener un projet de restauration des vergers de Polignac. Ils étaient réputés pour leurs pommes rustiques et constituaient un vrai refuge pour la faune et notam- ment les rapaces nocturnes. En lien avec des activités de maraîchage comme le jardin des Estreys sur la Borne, le projet de remise en place du système de prés-verger pourrait garantir un nouvel avenir à ces terres agricoles à proximité de l’agglomération.

La commune est également consciente de la richesse de ses milieux naturels, et notamment de ses zones hu- mides, et s’inquiète des risques qui pèsent sur ces espaces par des pratiques de drainage par exemple. Elle souhai- terait que soient menés des inventaires de cette richesse faunistique et floristique et pourquoi pas enclencher une démarche de contrats Natura 2000 avec les agriculteurs gestionnaires de ces espaces. De plus elle souhaiterait que les habitants de la commune déjà très sensibilisé au patrimoine bâti, le soient au patrimoine naturel, et à la question des changements de comportements en ce qui concerne les jardins privatifs et la gestion des limites de propriété.

Tous ces projets vont dans le sens de la préservation et la mise en valeur des qualités de ce grand site symbolique. -119- La modification du périmètre MH servirait à assoir une politique communale ambitieuse et un travail de colla- boration avec les partenaires de l’Etat constructif depuis des années. De plus ce serait la première modification de périmètre MH de la Haute-Loire. L’état pourrait également soutenir la commune dans des démarches origi- nales de création d’une certaine forme de jardin agricole comme les prés-vergers et accompagner les démarches de mise en place de contrat Natura 2000 en mettant la commune en contact avec le conservatoire botanique pour de premiers inventaires.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 La campagne de Polignac Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -121-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : La campagne de Polignac, Modification du périmètre MH du château

Communes : Polignac Photos anciennesPhotos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : La campagne de Polignac, Modification du périmètre MH du château

Communes : Polignac Périmètre proposé Périmètre

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0 500 m

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -124-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : La promenade dite “du Fer à Cheval”, la place du Breuil et le jardin Henri Vinay

Communes : Le Puy en Velay

Superposition MH : Théâtre + portail abbaye de

Descriptif Superposition avec délimitations espaces naturels : Aucune qlit iteua é du s La ville du Puy, installée sur une pente raide qui culmine à 700m, dégage à ses pieds un espace plat de quelques centaines de mètres de largeur, resté vierge de toute construction jusqu’au 19ème siècle. Cet espace est actuel- lement occupé par deux places, la place du Breuil et la place Michelet, un jardin public, le jardin Henri Vinay, et plusieurs équipements publics : la préfecture, le théâtre, le tribunal, l’école Michelet, le musée Crozatier. Au centre de tous ces éléments, construits ou non, un alignement d’arbres en quatre rangées, structure urbaine vé- gétale, constitue l’un des éléments majeurs du paysage de la ville du Puy : la promenade plantée du Jardin Henri Vinay, dite « le fer à cheval ». Elle constitue un décor exceptionnel, soudé au boulevard de la ville ancienne, qui suit le tracé des enceintes disparues. Une première allée de platanes, aujourd’hui disparue, suivait le boulevard : elle avait été plantée à l’initiative de Monseigneur de Galard, évêque du Puy, en 1782, alors que les remparts existaient toujours. Cette promenade du jardin Henri Vinay, composée de 362 arbres, dont une majorité de platanes et quelques érables, est l’illustration d’une forme d’urbanisme typique du 19ème siècle, que l’on peut qualifier d’« urbanisme végétal ». Elle constitue une promenade urbaine de près d’un kilomètre au coeur de la ville et témoigne des choix politiques, traduits en aménagements urbains, de la ville moderne en regard de la ville médiévale et religieuse, -125- aménagements qui reflètent l’avancée progressive des idées hygiénistes dans le courant du 19ème siècle. La plantation de la promenade en fer à cheval est contemporaine des projets d’aménagement de la promenade des Champs-Elysée telle que nous la connaissons aujourd’hui (entre 1825 et 1835 : projet Hittorff ), promenade de 1910 mètres de long aujourd’hui. Durant tout le 19ème siècle, la construction de ces promenades accompa- gnent et illustrent l’expansion économique des villes en France. Une première partie de promenade a été plantée (ormes et peupliers) les années qui suivirent la construction du bâtiment de la préfecture (1825). Le préfet de l’époque avait suggéré à la municipalité la réalisation d’un jardin public autour de la préfecture. Elle forme un premier écrin à la préfecture. Devant le succès de son utilisation, l’ancienne promenade dites « du Breuil » change d’appellation en 1837 pour devenir la « promenade du fer à cheval ». Elle est prolongée jusqu’au boulevard dans les années 1850. C’est au début de la troisième république, nouvelle période d’expansion économique, que le parc Vinay tel qu’on le connaît aujourd’hui est dessiné et réalisé selon la conception du jardin public typique de l’époque. Progressivement les ormes et peupliers de la promenade sont remplacés par les essences qui constituent les am- biances de la promenade actuelle : platanes, tilleuls et érables sycomores qui ont pour certains environ 150 ans.

ETAT DES LIEUX DU SITE La spécificité de cette promenade tient au contraste d’atmosphères et de nature entre les deux espaces urbains qu’elle traverse : la place du Breuil et le jardin public Henri Vinay. L’implantation de la préfecture a généré une bipartition de l’espace public, grande place-parvis devant et jardin à l’arrière. La qualité urbanistique de l’en- semble place-jardin-promenade détermine la valeur de l’expérience de promenade que l’on peut y vivre au- jourd’hui, et la compréhension éventuelle, par le promeneur, du sens historique et contemporain des lieux (leur fonction, leur intérêt pour la vie citadine).

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Malheureusement, plusieurs éléments semblent contredire d’une part la perception de cette promenade urbaine singulière et d’autre part son usage en tant que promenade. Le sens historique, écrin hygiéniste autour de la préfecture et élément structurant d’une politique d’aménagement de l’espace public typique du XIXe siècle sur le principe d’un urbanisme végétal, s’en trouve aussi très largement amoindri. On peut citer : - La présence d’un parking sous les arbres de la promenade côté place, alors qu’un certain nombre de villes en France ont aujourd’hui libéré de la voiture leurs promenades ombragées issues de la même époque. - Les aménagements relativement récents sous les alignements de platane devant le théâtre et le tribunal, ces « banquettes » relevant d’un modèle d’aménagement de jardin d’une époque antinomique à celle de la prome- nade et interdisant son usage dans son sens initial. - Le mode de gestion du jardin Vinay, au-delà des alignements d’arbres, qui semble méconnaître, d’une part, l’histoire et le sens du végétal dans ce parc et, d’autre part, les évolutions des modes de gestion des espaces pu- blics actuels (techniques plus douces, sur la base de connaissances précises du végétal existant). - La majorité des arbres d’alignement semblent en bonne santé.

Popositionr de périmètre Le linéaire de la promenade et son environnement immédiat : le jardin Henri Vinay et la place du Breuil. C’est la promenade, et les espaces qu’elle permet de traverser qui doivent être reconnus et protégés.

PROJET(S) Enjeux, projets en cours et orientations possibles : Aujourd’hui la promenade est coupée en deux par la route passant devant la préfecture. Le jardin est clôturé. Sur la place du Breuil, un côté de la promenade est goudronné et occupé par un parking et, de l’autre, des « ban- quettes » enherbées empêchent de marcher sous les arbres. Les choix d’aménagement des 50 dernières années ont quelque peu ignoré l’idée de promenade d’origine et abîmé la structure urbaine végétale d’origine, qui était de grande qualité. De plus, la construction récente du cinéma en limite de la promenade, le renouvellement du mobilier d’origine du jardin par des éléments standards et le manque de « projet de jardin », incluant une vision -126- historique sur le parc public, renforcent l’idée d’abandon et de méconnaissance de la valeur de cet exceptionnel patrimoine naturel, richesse de la ville du Puy au même titre que la cité mariale. Tous les projets doivent donc s’inspirer de l’idée de promenade. Ils doivent de plus combiner une connaissance approfondie des usages actuels de tels espaces urbains et de leur évolution à une connaissance précise de l’his- toire de l’utilisation et du sens du végétal dans les aménagements urbains depuis le début du 19ème siècle jusqu’à aujourd’hui. Enfin, un projet de gestion et d’évolution du jardin Henri Vinay est à penser en prenant en compte à la fois les constituants historiques du parc et à la fois son implication dans un « système de parcs » de l’agglomération qui mettrait en réseau l’ensemble de ses espaces-nature (cf. le projet de cabanes à oiseaux installées dans le parc récemment…) HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS La promenade plantée du jardin Henri Vinay est implantée depuis plus de 150 ans sur l’ancienne « prairie du Breuil » qui couvrait, il y a 10 siècles, plus de 8 ha. Elle s’étendait, à l’origine, depuis l’actuelle place du Martouret jusqu’au Dolaizon. Cette prairie du Breuil (de bro = champ, pré, enclos) fut, entre le Xe et le XIXe siècles, desti- née à la pâture et à la fauche du foin : elle était alors propriété de l’évêque du Puy. On en trouve mention sous le terme « broghum » au Xe siècle et « in prato brolii » au XVe siècle. Très proche du niveau de la nappe phréatique et bordée par la rivière du Dolaizon, la prairie était souvent inondée dans sa partie la plus basse. L’ancienne Porte Aiguières tient d’ailleurs son nom des « ayguières et argails » qui en sortaient pour se jeter dans les fossés de la prairie. Pendant plusieurs siècles, les ponots eurent le droit de se répandre dans le pré à la vigile de la Saint Jean (24 juin), après que le foin réservé à l’évêché a été ramassé, pour glaner les restes. A partir du XIIIe siècle la prairie devient le lieu de festivité et de prêche et le cadre privilégié de la fête de la Saint Jean. Au fil du temps les usages de cette encore grande prairie évoluent : lieu de séchage pour les tanneurs, lieu festif et de promenade pour la population, espace pour les revues militaires... La construction de bâtiments républicains au cours du XIXe siècle formalise et cloisonne peu à peu la prairie : ainsi sont délimités plusieurs espaces, qui reçoivent des fonctions différentes, et sur lesquels vient se greffer la promenade plantée. Le marché aux bêtes s’installe sur l’actuelle place Michelet et la place du Breuil devient lieu de représentation devant la préfecture.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle En quelques dates 993 : la prairie sert de pacage aux juments de l’évêque Gui d’Anjou 1226 : création de l’enceinte au plus bas de la ville, elle borde la prairie du Breuil 1385 : des ouvrages défendent l’approche de la ville 1419 : création de fossés sur le long des enceintes de la ville Fin XVIe siècle : création du boulevard 1585 : élargissement des fossés (système défensif et lieux publics). Activité de divertissement dans la partie de la prairie la plus proche de la ville, au détriment évident de la production d’herbe. (promenade, jeu de boules...) 1727 : les deux extrémités de la prairie deviennent des places 1736 : on trace des allées diagonales dans la prairie (trois allées en patte d’oie se dirigeant vers le sud, le sud-est et l’est + une allée vers Michelet). C’est la transformation de l’ancien quartier des tanneurs pour le premier plaisir de la promenade collective (aération, lumière...) en contraste avec la ville dense 1782 : création d’un cours planté d’arbres, parallèle aux murailles, et dédié à Monseigneur Gallard 1791 : plantation de l’arbre de la liberté (lieu non déterminé précisément) 1794 : un décret stipule que les biens communaux doivent appartenir à la nation. La ville se bat pour garder la possession du Breuil (et donc la soustraire à l’évêque) en faisant valoir l’utilité Publique. 1802 : les arbres plantés sur le cours Gallard tombent malades 1814 : la prairie est loué par bail à des particuliers-jardinier et à des maraichers 1825 : fin des travaux de la Préfecture au fond de la prairie du Breuil 1826 : plantation des premières allées de la promenade du fer à cheval 1839 : construction du Tribunal Civil 1840 : l’espace entre les allées est confié à des jardiniers et à la société d’agriculture qui souhaite en faire un jardin expéri- mental pour tester des semences 1850 : construction du musée Crozatier ; il vient amputer la promenade du fer à cheval de quelques arbres 1851 : création du premier jardin public (pelouse, parterre et arbres ornementaux) 1853 : première clôture du jardin 1854 : prolongement des allées sur le Breuil jusqu’au boulevard 1856 : implantation de la fontaine sur la place du Breuil, qui devient véritablement la place d’agrément de la ville du Puy- en-Velay 1860 : édification de la statue colossale de la Vierge 1865 : prolongement des allées du Fer à Cheval sur la place du Breuil -127- De 1865 à 1876 : le maire Henri Vinay décide de faire tracer un jardin public autour des allées du fer à cheval 1878 ou 1884 : le jardin est entouré de grilles 1870, 1901 : création des serres 1893 : inauguration du théâtre Bbliographiei ARSAC, Jean, Dictionnaire toponymique du Velay ARSERE et DEMO, Le Puy-en-Velay 1880-1905, Edition SARL Arsêre et Demo, 1981 CHANAL, André, Le Puy, ville sainte, ville d’art, éd. Xavier Mappus, Le Puy-Paris, 1949 FAUX, Auguste, Le Puy (43) HAUTE-LOIRE, Editions SAEP COLMAR-INGERSHEM, 1972 GRANDJEAN, Gilles (dir.), Histoire du Musée Crozatier, catalogue d’exposition, Le Puy-en-Velay, 2002 PANDRAUD, Elie, LE PUY ET SES ENVIRONS vus par d’anciens artistes, Les arts graphiques, 1975 PICHON, Claire-Lise et VIDAL, Jean-Marc, Etude urbaine, Le Breuil aux XIXe et XXe siècle, Cahiers de la Haute-Loire, 1980 annexes « Que d’événements petits ou grands se sont, au cours des siècles, déroulés sur la prairie du Breuil ! (…) Les régiments qui traversaient le Puy campaient sur le Breuil. C’est là aussi qu’aux jours de liesse les Ponots dansaient, farandolaient et buvaient. Cependant, la vaste prairie allait diminuer peu à peu en attendant de disparaître. (…) On construisit d’abord sur son terrain la Préfecture actuelle, puis le Palais de justice. On dressa ensuite la grande fontaine dont la statue monumen- tale symbolise la ville du Puy. On aménagea enfin le jardin du Fer-à-Cheval et on termina le tout par la construction du musée Crozatier, du Théâtre et du Lycée de jeunes filles (…). Qui songe que là où bat maintenant le cœur de la ville nou- velle s’étalait jadis nonchalamment une vaste et grasse prairie où durant de longs siècles vinrent « s’esbattre » les Ponots, tandis qu’autour d’eux broutaient paisiblement les bovins et que picoraient les « gélines » ?» André Chanal, Le Puy, ville sainte, ville d’art, pp 210-211 « Aujourd’hui, un excès de bonnes intentions fait que le jardin Henri Vinay se dénature, on est en train de gommer son homogénéité, notamment en remplaçant son mobilier sans reproduire le dessin original du mobilier d’époque : le caractère « Jardin Napoléon III » est en train de disparaître. » Gilles GRANDJEAN, conservateur du musée Crozatier, entretien de mai 2010

DREAL Auvergne - Décembre 2011 La promenade dite du “Fer à Cheval”, la place du Breuil et le jardin Henri Vinay Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -129-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 La promenade dite “du Fer à Cheval”, la place du Breuil et le jardin Henri Vinay Plans

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De haut en bas, de gauche à droite, > Inauguration de la statue colossale de ND de France sur la place du Breuil - vers 1860 - Daniel Vincens (Archives Musée Crozatier) > Plan du Breuil - 1794 - Collection particulière > Place du Breuil - entre 1901 et 1925 - Séeberger Frères (photographe) - Base Mémoire (Ministère de la Culture) > Le jardin H. Vinay ; en fond, la cathédrale et le rocher Corneille - Touring Club de France - Base Mémoire (Ministère de la Culture) > Carte du Puy-en-Velay - 1830 - Archives départementales > Scène de fenaison devant le musée Crozatier - Base Mémoire (Ministère de la Culture)

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : La promenade dite “du Fer à Cheval”, la place du Breuil et le jardin Henri Vinay

Communes : Le Puy en Velay Périmètre proposé Périmètre

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Quatre promontoires de la Loire Saint Quentin, Lachaud, Brunelet et Doue

Communes : Chaspinhac, le Monteil, Brives-Charensac, Saint Ger- main-Laprade Superposition MH : Ancienne abbaye de Doue (Inv. MH) Superposition avec délimitations espaces naturels : ZNIEFF 1 + Descriptif ZPS Natura 2000 qlit iteua é du s Il y a, au-delà du cours de la Loire, quatre promontoires qui constituent un alignement dense de “points de vue- points de mire” étonnants surplombant le fleuve. Ils sont visibles depuis la plupart des points de vue du bassin du Puy et, depuis chacun d’eux, il est possible de voir la plupart des points de mires de l’agglomération et même au-delà.

Il s’agit, en remontant du Sud vers le Nord, de la garde de Doue, du Brunelet, du plateau de Lachaud et du petit promontoire sur lequel est juché le village abandonné de Saint-Quentin. Ils constituent, dans leur ensemble, à la fois le premier fond de scène du bassin du Puy et son principal balcon.

La garde de Doue a fait l’objet de représentations anciennes sur lesquelles sont dessinés les rochers depuis les- quels le point de vue panoramique en contre-plongée est magnifique sur la vallée de la Loire avec en son centre le pont de Brives-Charensac et un peu plus loin la confluence de la Borne et de la Loire. Le point de vue est -133- historique du fait de la présence de l’ancienne abbaye de Doue. Les moines avaient aménagé un cheminement en direction des rochers, le long duquel ils avaient installé des bancs pour s’asseoir. L’un d’entre eux est dans une petite grotte plus ou moins naturelle et plus ou moins taillée dans la roche au bord du chemin. Le chemin abou- tissait au point de vue.

Le Brunelet est un cas particulier, car, non seulement la vue que l’on y découvre, arrivé au sommet, est magni- fique, mais, aussi et surtout, il occupe une place singulière dans le système de points de vue - points de mire du site du bassin du Puy : c’est le “fond de scène” de la vue la plus célèbre et la plus emblématique du bassin depuis la fin du XIXe siècle et l’avènement du tourisme, c’est-à-dire celle dont on fait l’expérience depuis le rocher des orgues d’Espaly et depuis les coteaux de Ceyssac. Sur la plupart de ces vues, le Brunelet est aperçu clairement entre le rocher Saint-Michel et le rocher Corneille ou bien sur la gauche du premier, ou bien sur la droite du se- cond. Cela lui confère un statut particulier de personnage secondaire dans le tableau, un peu comme un figurant dans un film.

Le plateau de Lachaud est le relief sous lequel s’opère la confluence entre la Sumène et la Loire. De là s’ouvre la vue la plus ouverte à la fois sur la vallée de la Loire et sur la zone centrale du bassin du Puy (rocher Corneille…). C’est de là qu’est notamment bien perceptible la position clé du plateau agricole au-dessus de Sainte-Marie qui constitue l’entrée perceptive de la ville côté Est. Le plateau de Lachaud est séparé du Brunelet par la route natio- nale 88 qui vient de Saint-Etienne. Sa très grande accessibilité (l’accès Sud présente peu de dénivelé), sa proxi- mité de la ville facilitée par la route en font une cible foncière de premier choix pour l’extension périurbaine.

Le promontoire de Saint-Quentin surplombe au Nord, à la confluence, les vallées de la Loire et de la Sumène. Le village de Saint-Quentin, accessible par un chemin traversant des bois de boulange, est abandonné sur un petit plateau en prairies toujours pâturées. Son état d’abandon ne reflète pas l’importance qu’il devait avoir dans le passé, importance que traduit la dimension de l’écriture du lieu sur la carte de Cassini au XVIIe siècle (plus grande que tous les autres lieux mentionnés à l’époque). Le point de vue panoramique y est peut-être le plus ex- traordinaire de la région du bassin du Puy-en-Velay. Comme depuis les trois précédents promontoires, le regard

DREAL Auvergne - Décembre 2011 saisit clairement le plateau d’Ours et de Mons avec ses deux gardes. Mais on y surplombe aussi d’une manière unique la plaine de Rome, que le regard peut englober d’un seul coup et le plateau de Chambeyrac à proximité. Le rocher Corneille, la Denise, le Croustet, le château de Polignac sur son rocher, les roches de Tressac… se détachent très bien sur un fond de plateau du Devès et de l’épine dorsale montagneuse de la Haute-Loire. En direction du Nord apparaissent le Meygal et le Mézenc.

Cette succession de quatre promontoires aux qualités diverses doit être prise en compte comme un élément singulier et important du système de “points de vue – points de mire” du bassin du Puy. ETAT DES LIEUX DU SITE La garde de Doue est une petite montagne de 774 mètres. Elles en partie recouverte d’une forêt spontanée de chênes et de pins sur ses versants, d’où émerge la dentelle de rochers de la vallée de la Loire. Quelques champs et prairies occupent la zone de col et le replat au sommet du côté de Saint-Germain Laprade. En son sommet se trouvent l’ancienne abbaye de Doue et sa ferme aujourd’hui résidence privée. Les coteaux était jadis recouverts de terrasse de vignes et de jardins. Il reste les ruines des anciennes cabanes et maisons mais la plupart a disparu au milieu des lotissements ou de la forêt. A proximité de l’ancienne route nationale (route de Lyon), au niveau du col de Malescot se trouve l’ancienne carrière d’argile verte dont en voit encore les traces d’exploitation don- nant au versants cette teinte verte-bleue. Ce col fait l’objet aujourd’hui d’un fort développement pavillonnaire. Une ligne à haute-tension traverse également le sommet de la garde.

Le sommet du Brunelet est utilisé comme zone de décollage par les parapentistes dans sa partie non boisée. Le reste de la garde est recouvert d’une dense forêt de hêtres, de chênes et de pins. La petite plaine qui permet d’ac- céder au pied du Brunelet en voiture par l’Ouest est très largement privatisée de fait par les habitants de la ferme qui se trouve près du réservoir. Elle est très proche des zones habitées de Brives-Charensac et très facile d’accès. Le Brunelet et le plateau de la Chaud restent fortement marqués par la présence de la route nationale qui passe entre les deux et qui apporte son lot de nuisances.

-134- Le plateau de la Chaud est cultivé en céréales sur tout son sommet plat. On retrouve également quelques prai- ries, le tout organisé autour d’une trame ancienne de bocage lithique. Les bois de pins et de chênes occupent les versants parfois encore parcourus par des vaches et des moutons sur des parcelles anciennement tenues en terrasse. D’anciennes propriétés de villégiature étaient implantées au pieds du plateau sur les contreforts orientés vers la Loire (Plaisance, Beauregard). Des aménagements de voirie de desserte de zones d’habitation ont été réa- lisés sur le flanc Sud du plateau de la Chaud. A l’arrière, côté Fay-la-Triouleyre, les lotissements se développent sur les pentes et remontent le long du chemin d’accès au sommet. Du côté de Loire, le village du Monteil, jadis implanté au pied du plateau a tendance à remonter également les pentes et occupe aujourd’hui une bonne partie de la première marche au niveau du Pré de Chapelle.

La garde de Doue et le promontoire de Saint-Quentin ne subissent pas la même pression, du fait de leur éloi- gnement des grands axes et de leur accessibilité moins facile. Le village de Saint-Quentin n’est rejoint qu’après une marche de trois quart d’heures et la route qui mène à la garde de Doue la contourne par l’Est et aboutit en cul de sac sur la propriété privée de l’ancienne abbaye. C’est deux promontoires restent relativement préservés de projet nuisant à leur qualité. Popositionr de périmètre La zone de protection devra prendre en compte les quatre reliefs de façon fragmentaire. Elle devra intégrer non seulement les parties sommitales mais aussi et le plus largement possible les flancs de ses reliefs qui présentent des zones de contreplat très intéressantes pour l’urbanisation mais problématiques pour l’image de cette zone surplombant la vallée de la Loire si elles venaient à être urbanisées sans contrôle. Chaque périmètre s’étendra donc jusqu’aux limites de l’urbanisation et des zones de voiries actuelles. PROJET(S) Enjeux, projets en cours, orientations : Les dynamiques en cours sur ces sites concernent avant tout la problématique de développement périurbain sur le plateau de la Chaud et le Brunelet. Les documents d’urbanisme de Brives-Charensac et de St Germain Laprade devraient intégrer rapidement la qualité et la fragilité de ces deux points de vue afin de les préserver au mieux. Dans le même sens une reconnaissance de la grande richesse naturelle de ces quatre promontoires est pri-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle mordiale. De nombreuses ZNIEFF permettent aujourd’hui d’évaluer le potentiel important que pourrait mettre en valeur un contrat Natura 2000.

La route de Saint-Etienne qui passe entre le Brunelet et la plateau de la Chaud est l’entrée principale par l’Est, d’où une majorité des visiteurs découvrent pour la première fois le bassin du Puy. Cette expérience paysagère de “point de vue - point de mire” depuis la route est une image importante de l’agglomération qu’il est essentiel de valoriser. Aussi, tout nouvel aménagement routier devra tenir compte de la qualité du système complexe des “points de vue - points de mire”. HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS L’origine de Doue est très incertaine. Etymologiquement d’abord, ce nom singulier que l’on écrit toujours en latin Doa, est diversement orthographié en français, suivant les époques. Pour certain, il viendrait d’un mot celte dont le sens est difficile à identifier. Pour d’autre Doa viendrait de ducta = aqua, eau, source conduite, captée. Enfin, pour d’autre encore, Doa dériverait de Domina = maîtresse. Au commencement au XIIe siècle, avant la fondation de l’abbaye de Doue, il y avait un oratoire dédiée à Notre- Dame. Cette église perdue au fond des bois aurait été bâtie par Raymond et Guillaume de Saint-Quentin, seigneurs d’un village voisin. En 1138, fut établi près du sanctuaire par l’épiscopat de Humbert, une abbaye de chanoines réguliers soumis à l’évêque du Puy.

Saint-Quentin est un éperon dominant la Loire, fait de hautes falaises de 200 à 300 mètres où sont regroupées quelques bâtisses édifiées au début du XIXe siècle. L’origine de Saint-Quentin est très ancienne (Sanctus Quin- tinus figure sur des actes de 1090, des trouvailles gauloises ont été faites à proximité). Saint-Quentin fut au Moyen-Age un lieu important avec château, prieuré, village. La terre de Saint-Quentin relevait des vicomtes de Polignac qui la tinrent en fief de l’évêque du Puy à partir du XIIe siècle. Elle fut l’enjeu, entre eux, de nombreuses luttes ouvertes. Partagé au fil des siècles entre plusieurs familles, Saint-Quentin en 1683 devient la possession des Chartreux de Brives. A la fin du XVIIIe siècle, l’édifice, par manque d’entretien, tombe en ruine. -135- ANNEXES « Doue est situé à un lieu (à l’est du Puy), sur le sommet d’une petite montagne qui est véritablement le point de réunion des plus belles vues possibles des environs. Il en résulte un assemblage pittoresque et varié, préférable peut-être à la plu- part des belvédères connus. On éprouve ce sentiment surtout dans la grotte taillée dans le roc au bout de la grande allée. » Abbé Laurent, Almanach historique de la ville et du diocèse du Puy, 1788.

« De la grotte de l’Abbé, le spectateur repose agréablement la vue sur tout ce merveilleux bassin du Puy, si bien décrit par Georges Sand, et étudié, au point de vue géologique, par les savants du monde entier ; il voit à ses pieds la Loire qui serpente en anneaux immenses depuis Solignac jusqu’à Peyredeyre ; sur les deux rives, il contemple des coteaux aux pentes abruptes parsemées de bouquets de bois, de vignes, de jardins et de maisons de campagne. Ca et là, du milieu de ce paysage alpestre, émergent des constructions majestueuses. Là-bas, à droite, au nord ouest une magnifique chartreuse transformée en petit séminaire – la solitude et le silence ont fait place aux jeux bruyants-. Plus loin, dans la même direc- tion, un superbe viaduc sur lequel la locomotive siffle à toute heure dans ses courses rapides entre Le Puy et Saint-Etienne ; plus loin encore, sur un énorme rocher de toutes parts coupé à pic, l’imposante demeure des rois de nos montagnes, les Polignac. En face, au couchant, une usine d’un nouveau genre (usine électrique Farigoule et Cie), qui puise au moyen de magiques appareils, dans le fleuve voisin, la lumière et la force, et va les distribuer par mille fils aériens à tous les envi- rons ; plus haut, le château de Mons, le mont Corneille et Notre-Dame de France qui abaisse ses regards bienveillants sur le Puy-en-Velay, cité jadis populeuse et florissante en proportion de la piété de ses habitants ! Au-delà, les rochers d’Ai- guilhe et d’Espaly surmontés de leurs sanctuaires... A gauche, au sud-ouest, voici la riante vallée de Coubon, les ruines de prieuré Saint-Maurice de Maniature et le pic derrière lequel s’abrite Bouzols... » R. de PONTVIANNE, Recherche historique sur l’abbaye de Doue 1162-1789, 1900 Bbliographiei Régis THOMAS, Château de Haute-Loire, dix siècles d’histoire, édition Watel, 1993 Abbé R. de FONTVIANNE, Recherche historique sur l’abbaye de Doue 1162-1789, imprimerie catholique, le Puy, 1900 Abbé LAURENT, Almanach historique de la ville et du diocèse du Puy, 1788.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Quatre promontoires de la Loire Photos

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DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Quatre promontoires de la Loire Saint Quentin, Lachaud, Brunelet et Doue

Communes : Chaspinhac, le Monteil, Brives-Charensac, Saint Germain-Laprade Plans

De haut en bas, de gauche à droite, > Plan des ZNIEFF des gorges de Peyredeyre et de la Sumène, du plateau de la Chaud et du mont Brunelet - DREAL Auvergne

ZNIEFF De type 1 De la Haute Loire ZNIEFF De type 1 De la Haute Loire Nom : GORGE DE PEYREDEYRE Nom : GORGE DE LA SUMENE

Identifiant SPN : 830008019 Identifiant SPN : 830007989 Identifiant DIREN : 00280002 Identifiant DIREN : 00008036 Surface ( en ha ) : 941.99 Surface ( en ha ) : 973.47

MALREVERS

LAVOUTE-SUR-LOIRELAVOUTE-SUR-LOIRE

SAINT-ESAINT-ETT BLANZACBLANZAC CHASPINHACCHASPINHAC

Pas de Fenêtre Pas de Fenêtre

LELE MONTEILMONTEIL BLAVOZYBLAVOZY CHASPINHACCHASPINHAC CHADRACCHADRAC

POLIGNACPOLIGNAC AAIGUILHEIGUILHEIGUILHE

-144- BRIVES-CHARENSACBRIVES-CHARENSAC LELE MONTEILMONTEIL

Echelle : 1 cm pour 0.5 km Echelle : 1 cm pour 0.5 km 0 1 2 km 0 1 2 km

LEGENDE Limite de commune LEGENDE Limite de commune

ZNIEFF De type ZNIEFF1 De la1 Haute LoireFond cartographique : ZNIEFF De type ZNIEFF1 De la1 Haute LoireFond cartographique : Nom : PLATEAU DE LA CHAUD- BD Carto ® Nom : MONT BRUNELET - BD Carto ® - Scan 25 ® - Scan 25 ® - Copyright : © IGN -Paris -1999 - Copyright : © IGN -Paris -1999 Autorisation n° 90-9068 Autorisation n° 90-9068 Identifiant SPN : 83P000005 Identifiant SPN : 83P000258 http://www.ign.fr http://www.ign.fr DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009Identifiant DIREN : 00008064C DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009Identifiant DIREN : 00008063C Surface ( en ha ) : 100.85 Surface ( en ha ) : 123.71

LELE MONTEILMONTEIL Pas de Fenêtre Pas de Fenêtre

AADRACDRAC

BRIVES-CHARENSACBRIVES-CHARENSAC

Echelle : 1 cm pour 0.25 km Echelle : 1 cm pour 0.1 km 0 0.5 1 km 0 0.25 0.5 km

LEGENDE Limite de commune LEGENDE Limite de commune

ZNIEFF 1 Fond cartographique : ZNIEFF 1 Fond cartographique : Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor- BD Carto ®Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre,- BDmédiation Carto ® culturelle - Scan 25 ® - Scan 25 ® - Copyright : © IGN -Paris -1999 - Copyright : © IGN -Paris -1999 Autorisation n° 90-9068 Autorisation n° 90-9068 DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009 http://www.ign.fr DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009 http://www.ign.fr De haut en bas, de gauche à droite, > Plan de la ZPS des Gorges de la Loire / Natura 2000 - DREAL Auvergne > Vue de la garde de Doue et de la Loire depuis le pont de Brives-Charensac - cliché d’Auguste Vazeille - XIXe siècle

Zones de Protection Spéciale de l'Auvergne Gorges de la Loire Identifiant Européen : FR8312009

Pas de Fenêtre

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0 12.5 25 km

Echelle : 1 cm pour 4.5 km

LEGENDE Limite de commune ZPS Fond cartographique : - BD Carto ® - Scan 25 ® - Copyright : © IGN -Paris -1999 Autorisation n° 90-9068 DOCUMENT : Réalisé le : 12/06/2006 http://www.ign.fr

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Quatre promontoires de la Loire Saint Quentin, Lachaud, Brunelet et Doue

Communes : Chaspinhac, le Monteil, Brives-Charensac, Saint Ger- main-Laprade Périmètre proposé Périmètre

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0 500 m

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -147-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -148-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les jardins de Sainte Marie, Prés d’en-bas, prés d’en-haut

Communes : Le Puy-en-Velay, Brives-Charensac

Superposition MH : Aucune Descriptif Superposition avec délimitations espaces naturels : Aucune

Qulit itea é du s La structure actuelle du site de l’hôpital Sainte-Marie est spatialement complexe et des plus intéressantes : il occupe le mont Redon, dont les flancs ouest et sud-ouest accueillent les bâtiments, tandis que le reste du relief abrite des espaces ouverts (prés, jardins). L’ensemble constitue une sorte de « ville dans la ville ». On peut dégager deux points principaux qui fondent l’intérêt du site :

> La situation stratégique de Sainte-Marie. L’hôpital occupe l’intégralité du Mont Redon, l’un des reliefs majeurs du système de « points de vue – points de mire » du bassin du Puy. Ce mont est le plus bas de tous les points de vue de l’agglomération du Puy, culminant par un petit plateau ovale (200 m sur 300 m) à 650 mètres d’altitude ; on peut cependant apercevoir, de manière flottante, la chapelle d’Aiguilhe et le rocher Corneille, et de manière plus franche le Mézenc, la Denise, le Brunelet, le plateau de la Chaud, le promontoire de Saint-Quentin, etc. Si l’on considère l’histoire géologique du bassin du Puy, le Mont Redon occupe une position clé, à la -149- confluence de la Borne et de la Loire : il est la porte du bassin vers la vallée de la Loire. Mais plus encore, ce plateau est extrêmement visible, bien que souvent ignoré ou méconnu, tant il fait « partie du paysage », depuis tous les points hauts (belvédère de la plaine de Rome, Brunelet, la Chaud, Ours et Mons…) et surtout depuis la voie rapide provenant de l’est. Son importance visuelle est capitale, offrant un espace vierge qui permet d’apprécier l’agglomération du Puy, y compris depuis sa voiture.

> La présence des jardins et surtout des prés agricoles : le pré d’en-haut sur le plateau, toujours cultivé, et les prés d’en-bas, dont les usages continuent d’évoluer fortement. Ces espaces naturels témoignent de l’histoire de l’établissement. Les jardins, mis en œuvre à l’époque des sœurs (entre 1850 et 1950 environ), entourent les anciens bâtiments en limite du pré du plateau et for- ment une juxtaposition d’espaces relativement hétéroclites : un chemin de croix, un jardin d’agrément et de promenade avec une très belle allée de cèdres, un bassin aujourd’hui comblé entouré de grands arbres ornementaux, un verger-promenade formant terrasse et séparé du pré par un grand mur palissé d’arbres fruitiers, et enfin un chemin de promenade longeant les affleurements volcaniques, côté est, et menant au caveau qui surplombe la confluence de la Borne et de la Loire. Ce sont ainsi plusieurs époques qui se li- sent dans les aménagements paysagers proposés aux visiteurs. L’ensemble forme un parc d’une très grande qualité paysagère, largement sous-estimée de nos jours. Le pré d’en-haut est le seul vestige de l’activité agricole de l’établissement, qui fonctionnait à l’origine (comme d’autres structures du même type) sur le modèle « autarcique » des anciens monastères. Les autres prés agricoles, en contrebas du Mont Redon, sur les berges de la Borne, sont devenus des espaces urbains suite aux réaménagements récents. Mais plus encore, le pré d’en-haut témoigne, ainsi que les vergers, d’une époque où les techniques psychiatriques, visant « à humaniser l’hôpital et à redonner leur humanité aux ma- lades », avaient recours à la culture des jardins et des champs, par les malades. À ce titre, il a peut-être bénéficié, en son temps, de l’exemple du grand hôpital psychiatrique de Saint- Alban-sur-Limagnole, en Margeride, précurseur en termes de ré-humanisation des malades et de tech- niques basées sur l’ergothérapie, et dont l’histoire retrace l’évolution d’une relation particulière entre l’établissement de soins et son territoire, la nature, la société. Sainte-Marie et Saint-Alban sont des utopies

DREAL Auvergne - Décembre 2011 concrètes, ces « hétérotopies » dont Foucault disait qu’il fallait en faire une observation poussée pour saisir certaines évolutions des fonctionnements de notre société.

La « ville dans la ville » de Sainte-Marie, sur les flancs du Mont-Redon, et les espaces de prés qui l’entourent et la chapeautent sont donc à regarder et à traiter comme une illustration historique exemplaire de notre relation à la folie et de sa mise en espace au sein de la cité.

ETAT DES LIEUX DU SITE Les terres agricoles, les parcs et les jardins étaient constitués d’un système complexe d’espaces de nature, il y a encore une cinquantaine d’année : 1. Les prés dit de Sainte-Marie aux abords de la Borne servaient de pâture et de prés de fauche pour les bêtes de la ferme ; 2. Les prés des terres de remblais de la voie ferrée étaient utilisé de la même manière pour la fauche et pour quelques céréales ; 3. Les vergers sous la voie ferrée ; 4. Le chemin de croix serpentait depuis le bas de la chapelle jusqu’en haut de la butte ; 5. Le parc arboré et son bassin servaient de jardin d’agrément pour les ma- lades et leur famille ; 6. Le jardin-terrasse des soeurs servait de lieu de prière et de ressourcement avec au centre une statue de la vierge tournée vers le rocher Corneille ; 7. Le caveau et le cimetière ; 8. Les terrasses de jardin ; 9. Le pré d’en haut aujourd’hui encore cultivé.

Popositionr de périmètre Le périmètre devrait prendre en compte non seulement le relief du Mont Redon avec le pré supérieur et la ville hospitalière sur son flanc Ouest et Sud mais aussi les prés d’en-bas, terrains non utilisés, « espaces paysagers », zones de terrains de sport, végétation des bords de Borne qui entourent l’hôpital. La présence et l’histoire de Sainte-Marie, en ayant permis en partie leur conservation, offrent aujourd’hui un potentiel de reconversion facile de ces terrains dans les problématiques de trame bleue et trame verte de la ville actuelle. PROJET(S) -150- Enjeux, projets en cours, orientations : Si la vocation essentielle de l’hôpital Sainte-Marie reste encore la psychiatrie, son activité est diversifiée au- jourd’hui en particulier pour l’accueil des personnes âgées, des enfants, des adultes handicapés et des personnes dépendantes… Ce qui a nécessité au fil des années de nombreux aménagements et notamment de nombreuses constructions. Les terrains des prés d’en-bas ont été progressivement grignotés par des extensions nouvelles de l’activité hospitalière (le pôle enfants, les accueils de jours...). Les aménagements paysagers des prés au bord de la rivière Borne, bien que relevant d’une décision louable, n’ont pas pris en compte l’importance historique de l’atmosphère agricole et naturelle aux abords de l’hôpital et l’ont substitué à un univers de parc urbain des années 1980. De nombreux bâtiments sont venus se greffer sur les terrasses de jardins et de vergers. Le parc d’agrément, son bassin et les serres, sont aujourd’hui à l’abandon. Le chemin de croix sert en partie de route d’accès. Certains près ont été transformés en parking, des terrasses ont été détruites.

La nouvelle voie rapide va venir réduire encore la présence des prés sur le côté Est du site et son passage va ap- porter une grande nuisance sonore et visuelle. Indirectement les travaux sont déjà enclenchés puisque l’implan- tation du nouveau M Bricolage a déjà entamé une partie du flanc Est de la butte de Sainte-Marie en imposant une « nouvelle boite à chaussure noire » enfermée dans des murs de soutènement d’environ 10 mètres. Ces projets traduisent une méconnaissance de l’histoire et de la qualité du site.

Les bâtiments anciens sont en partie vides et semblent devoir faire l’objet d’opérations de rénovation. L’imbri- cation de tous ces bâtiments entre eux et la gestion des connexions, de plus en plus difficile, et transmettent une image de complexité et de dysfonctionnement certain. Une réflexion sur la simplification du fonctionnement des bâtiments entre eux serait la bienvenue.

La présence des sœurs est maintenant très réduite : un petit nombre d’entre-elles loge encore au sommet de Sainte-Marie dans un bâtiment remarquable des années 1960, type solarium. Elles y vivent une retraite paisible sans plus aucune implication dans la vie de l’hôpital.

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Un projet hypothétique de construction d’un bâtiment sur le pré d’en-haut achèverait un processus qui est loin d’avoir pris pour base une compréhension fine de l’importance perceptive (entrée visuelle de la ville depuis la N88 : col du Brunelet et de Lachaud), historique et actuelle de ce lieu singulier. La nécessité d’utiliser en prio- rité le nombre important de bâtiments non occupés serait le meilleur exemple d’une prise de décision réfléchie et durable.

Dans le même sens, les évolutions concernant le stade Lafayette (projet de rénovation / extention) doivent inté- grer ces caractères essentiels.

HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS L’histoire des structures d’accueil et de soin aux personnes atteintes de troubles mentaux est longue et trouve sa concrétisation dans des formes d’espaces qui occupent une place particulière dans le territoire et reflètent la place que nous donnons à la folie dans notre société.

C’est la loi du 30 juin 1838, obligeant chaque département à se doter d’un « asile d’aliéné », qui, indirectement, va susciter la construction de l’établissement Sainte-Marie au Puy-en-Velay. En 1852, le préfet de la Haute-Loire valide l’ouverture « d’un établissement privé destiné au traitement des aliénés ». Les travaux avaient déjà commencé en 1850, à l’initiative de la Congrégation des Sœurs Sainte-Marie de l’Assomption, sur leur propriété du Mont Redon. Cette congrégation, fondée par le père Joseph Marie Chiron, avait déjà créé un premier asile à Privas en 1827 et un second à Clermont-Ferrand en 1838. La butte du Mont Redon avait été acquise par la congrégation dans le projet d’y construire cet hôpital, et afin d’avoir suffisamment d’espace pour y faire des jardins à desti- nation des malades. Le Mont Redon avait été utilisé quelques temps auparavant comme déchetterie pour les matériaux de construction de la gare du Puy-en-Velay.

Les sœurs ont installé une petite ferme sur la butte, avec des vaches. Celle-ci a révélé toute son importance pen- -151- dant la Seconde Guerre Mondiale, fournissant un apport alimentaire non négligeable à la communauté et aux malades. C’est aussi à cette époque que le parc ornemental fut transformé en potager pour fournir des légumes. La serre fut construite à cette époque.

Les grands arbres ornementaux furent plantés, et le bassin creusé, une fois la guerre finie, vers 1947 : l’architecte était M. Boivin. Jusque dans les années 1970, les malades travaillaient au jardin, secondant les 3 employés : ils recevaient pour cela un petit pécule. Aujourd’hui, ils ne font que se promener au jardin : les 3 jardiniers de l’hô- pital sont les seuls à s’occuper des plantations. Le bassin, couvert de mosaïques bleues, avec en son centre un jet d’eau, fut comblé après qu’une malade s’y est noyée, dans les années1960 : « mais je le regrette : c’était joli, et puis on s’endormait avec le chant des grenouilles » (Sœur Rolande, interview, avril 2010) Avant sa vente, le grand pré des berges de la Borne était une pâture pour les vaches. C’était aussi le lieu où se déroulaient les fêtes (notamment au 15 août).

En 1973, il y avait encore une cinquantaine de sœurs, qui s’occupaient essentiellement des patients, avec quelques laïcs. Aujourd’hui, il ne reste qu’une vingtaine de sœurs à Sainte-Marie, dont les plus âgées logent dans le « sana », ce bâtiment construit en 1942 pour le repos des sœurs venues de Clermont-Ferrand, de Privas ou de Nice, et atteintes de maladies des poumons.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Les jardins de Sainte Marie, Prés d’en-bas, prés d’en-haut Photos -152-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -153-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Les jardins de Sainte Marie, Prés d’en-bas, prés d’en-haut

Communes : Le Puy-en-Velay, Brives-Charensac Plans

(1) le stade Lafayette

(1) les anciens prés de Sainte (8) les prairies au pied de la colline Marie (promenade de la Borne) (7) les jardins en terrasses (9) le champ d’en-haut

(6) le jardin des Soeurs (5) le parc arboré (4) le chemin de Croix

(3) le jardin de la Maison blanche (3) les anciens vergers -154- (2) les prés de la SNCF

0 200 m

N.B. les numéros entre parenthèses renvoient aux paragraphes “Etat des lieux”

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les jardins de Sainte Marie, Prés d’en-bas, prés d’en-haut

Communes : Le Puy-en-Velay, Brives-Charensac Périmètre proposé Périmètre

-155-

0 200 m

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -156-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les roches de Tressac, Pey Gerbier, Tressac et Cheyrac

Communes : Polignac Superposition MH : Maison du XVIe siècle au hameau de Chey- rac (Cl. MH) Superposition avec délimitations espaces naturels : ZNIEFF 1 - Descriptif Plateau de Cheyrac qlit iteua é du s Les roches de Tressac et le Pey Gerbier font partie de la catégorie de points de vue – points de mire qui corres- pond aux nombreuses roches et falaises aux alentours du Puy-en-Velay. Elles sont en quelque sorte des équiva- lents du rocher d’Espaly, de la roche Arnaud, des falaises du Dolaizon, de l’éperon de Saint-Quentin, des roches de la garde de Doue…

Elles délimitent un petit plateau qui se prolonge, au-delà d’un col, sur le Pey Gerbier à la même altitude (813 mètres).

Depuis les deux plateaux à l’atmosphère relativement rude, quasi montagnarde, parcourue par les vents, ayant comme seul usage d’être pâturés par les bêtes (roches de Tressac) et d’accueillir de terres labourables (Pey Gre- bier), on surplombe la plaine de Chambeyrac à l’Est et la campagne de Polignac à l’Ouest. Le petit col qui traverse cette barrière naturelle permet de se rendre aisément de l’une à l’autre.

Les roches de Tressac sont, au-dessus des villages de Cheyrac et de Tressac, des monuments naturels, comme on -157- en parlait il y a longtemps dans les dossiers de classement de sites. Elles sont visibles depuis la plupart des points de vue remarquables de l’agglomération. Elles forment un « alignement panoramique » singulier avec la Denise, le Mont Bar et le rocher de Polignac, perceptible depuis notamment la Roche Arnaud, les gardes de Mons et d’Ours et la plaine de Rome… Les vues se tournent également sur la Loire et sur ses quatre promontoires. Cet alignement contribue grandement à la qualité complexe du système de “points de vue – points de mire” qui caractérise le site de l’agglomération du Puy.

ETAT DES LIEUX DU SITE Le Pey Gerbier est un petit plateau agricole de 810 mètre d’altitude entre le plateau de Chambeyrac et le bassin de Polignac. Entouré de petites falaises recouvertes de pelouses sèches, il appartient à la même formation que les roches de Tressac, séparé par un petit col marqué d’une croix. Il se distingue néanmoins des roches par ses nombreuses parcelles de cultures de céréales (maïs, blé, luzerne...) Un réseau important de chemins traverse Pey Gerbier avec son cortège de murs de pierre, de frênes et d’ormes. Les versants tournés sur Polignac sont couverts de “pins de boulange” et de merisiers. Au milieu du plateau se dévoile une ancienne carrière d’argile, aujourd’hui utilisée malheureusement comme dépôt de gravats.

Les roches de Tressac sont quant à elles recouvertes de pelouses sèches et parcourues par des ovins. Cette zone est d’ailleurs inventoriée pour sa richesse floristique et faunistique. Sur les flancs tournés vers la Loire, de nom- breux jardins protégés de murs profitent de la bonne orientation et de terres plus profondes.

Le village de Cheyrac adossé au versant sud des roches est surmonté d’une maison forte datant du XVIe siècle et classée depuis 1958. Une ancienne tour en ruine rappelle aussi l’utilisation stratégique des roches comme lieu de surveillance. Un chemin part depuis la maison forte pour contourner les roches côté Loire. D’ailleurs, les roches de Tressac et le Pey Gerbier sont très utilisés par les randonneurs et les VVTistes. Le GR 3 longe les deux plateaux.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Les deux plateaux et les roches, peu aisées d’accès, sont relativement à l’abri d’une quelconque évolution négative. Au contraire, la zone du petit col qui permet le passage entre la plaine de Chambeyrac et la plaine de Polignac est plus problématique. Des maisons s’y construisent progressivement et transforment la vue étrange du château de Polignac depuis la plaine de Chambeyrac.

Popositionr de périmètre Le périmètre devra prendre en compte non seulement les zones des deux petits plateaux mais aussi les falaises et les pentes adjacentes de manière à contrôler plus attentivement tout nouveau projet de construction dans ces zones.

PROJET(S) Enjeux, projets en cours, orientations : Les projets sur ce site ne sont pas en apparence très importants et les évolutions peu perceptibles. Néanmoins, au regard de la qualité des lieux chaque petite évolution peut lui porter atteinte. C’est le cas tout particulier de la zone de dépôt de gravats sur Pey Gerbier qui pourrait à termes se développer en décharge ou encore au girobroyage violent des bords de chemin qui, en plus de fragiliser les essences végétales, déstabilise les murets de pierres. Sur les roches de Tressac, c’est le développement des maisons individuelles qui porte atteinte à la cohérence du site. Les mouvements de terrain importants (creusement des roches) et les chemins d’accès déstructurent l’en- semble de la falaise.

Le classement de cette zone permettrait de mettre le doigt sur les qualités et la fragilité de ces roches comme cadre de vie du quotidien. Un travail en partenariat avec le Conseil général et le conservatoire botanique pour l’élaboration d’un contrat Natura 2000 permettrait également d’accompagner les modes de gestion agricoles dans le sens d’un plus grand respect des milieux naturels. -158-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -159-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Les roches de Tressac, Pey Gerbier, Tressac et Cheyrac Photos

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -161-

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : les roches de Tressac, Pey Gerbier, Tressac et Cheyrac

Communes :

Plans Polignac

> Plan de la ZNIEFF du plateau de Cheyrac - DREAL Auvergne

ZNIEFF De type 1 De la Haute Loire Nom : PLATEAU DE CHEYRAC

Identifiant SPN : 83P000508 Identifiant DIREN : 00008154C Surface ( en ha ) : 42.05

Pas de Fenêtre

-162-

Echelle : 1 cm pour 0.1 km 0 0.25 0.5 km

LEGENDE Limite de commune

ZNIEFF 1 Fond cartographique : - BD Carto ® - Scan 25 ® - Copyright : © IGN -Paris -1999 Autorisation n° 90-9068 DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009 http://www.ign.fr

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les roches de Tressac, Pey Gerbier, Tressac et Cheyrac

Communes : Polignac Périmètre proposé Périmètre

-163-

0 200 m

DREAL Auvergne - Décembre 2011 -164-

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Les sites de l’Ermitage et des Orgues, Extensions des périmètres

Communes : Espaly-Saint-Marcel, Le Puy-en-Velay

Superposition MH : Ancienne église Saint Marcel, Villa d’Es- paly dite Villa Gallice, Pavillon de jardin, Pont d’Estroulhas (Inv. MH) Superposition avec délimitations espaces naturels : ZNIEFF 1 - Descriptif Mont Denise Qulit itea é du s Le secteur de l’Ermitage, sur la commune d’Espaly-Saint-Marcel, se situe à l’ouest de la ville du Puy-en-Velay, à 1,5 km du centre de l’agglomération. Il est délimité par la RN 102 au Nord et par la rivière de la Borne, petit affluent de la Loire, au sud. Deux monuments naturels marquent le paysage du site de l’Ermitage : l’ancien vol- can du Mont Denise, et sa coulée de lave, et le Rocher des Orgues d’Espaly. Le rocher présente de longs fuseaux basaltiques juxtaposés ayant donné naissance à un éperon rocheux étonnant. Par son caractère remarquable, ce dernier a fait l’objet d’un classement à l’inventaire des sites dès 1910 et se trouve mentionné dans tous les guides touristiques historiques.

Le site est également marqué par la présence de nombreux points de mires dont la statue Saint-Joseph associée à sa basilique qui dominent le bourg ancien d’Espaly. En perspective plus lointaine, les monuments du rocher d’Aiguilhe et la chapelle Saint-Michel, la statue Notre-Dame-de-France et la cathédrale se dressent au-dessus de la ville du Puy. La silhouette de la ville de façon générale se dévoile de manière exceptionnelle. Derrière, les volcans et plateaux du Meygal et du Mézenc prolongent l’horizon. -165-

Le site classé de l’Ermitage joue un rôle primordial dans l’expérience de découverte du bassin du Puy, puisqu’il permet la mise en perspective de l’ensemble des points de vue de la ville et de ses alentours. C’est à n’en pas dou- ter pour ces raisons que le site a été classé en 1973 et qu’il se révèle être aujourd’hui un atout pour le cadre de vie des habitants de l’agglomération.

Lorsqu’au début des années 1970, le Ministère des Affaires Culturelles décide d’engager une procédure de clas- sement, au titre de la loi du 2 mai 1930, du site de l’Ermitage sur la commune d’Espaly-Saint-Marcel, l’objectif est triple : - Assurer, face à une urbanisation envahissante, la protection d’un quartier peu urbanisé qui ferme la partie occi- dentale de la cuvette ponote, cadre paysager de la ville historique du Puy-en-Velay, - A l’inverse, depuis l’accès, alors principal, au Puy par la route nationale 102 en provenance de Clermont- Ferrand, préserver le panorama sur la ville et sa cuvette, - Etendre la protection par l’est du monument naturel des Orgues d’Espaly, site classé en 1910, constitué par la coulée de lave du volcan « Mont Denise » qui, en l’absence d’attention, a été largement entamé par une carrière de pouzzolane.

Le site a été classé en 1973. Les motivations de protection du site de l’Ermitage se réfèrent à un concept de monument et s’attachaient à une vue expressionniste des paysages français, peints au XIXe siècle.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 ETAT DES LIEUX DU SITE Les pentes les plus basses de l’Hermitage sont déjà bâties à l’époque du classement. C’est pour régir le dévelop- pement du bâti vers le haut que la procédure est lancée. Deux maisons isolées sont visibles sur les photographies de l’époque, construites vers le milieu de la plaine agricole encore vierge. De nouvelles maisons individuelles ont été construites depuis. Les vides côté Est (lisière urbaine) sont peu à peu comblés mais la zone de champs, dans le niveau supérieur du site, est restée vierge. L’architecte urbaniste en charge de l’étude à l’époque présente l’état des lieux de la zone « naturelle » non bâtie comme suit : « Une partie n’a eu et ne peut avoir de vocation agricole. Elle s’étend sur une douzaine d’hectares. Il s’agit de terrain à forte déclivité (rive de la Borne, du Paradis au viaduc de chemin de fer), des rochers recouverts d’une maigre végétation arbustive (Orgues d’Espaly), et des zones boisées dont la surface n’excède pas 3 hectares. Peu de terres paraissent à l’heure actuelle cultivées. Quelques pièces ont fait l’objet de labours et de cultures maraichères (7 ha environ). Les près dominent sur près de 36 ha. Quelques-uns d’entre eux sont ponctuellement occupés par de petits jardins potagers et plus rarement par des vergers (témoignant ainsi de paysage de prés-vergers et de potagers vivriers). La désaffection de ces sols qui jadis avaient une vocation agricole, est évidente. Cultures maraichères et potagers témoignent de l’occupation urbaine toute proche (…). Quelques rangées d’arbres dont une, très belle, en contrebas du point de vue de l’Ermitage et quelques arbres isolés soulignent le parcellaire et le chemin encaissé de la Croix de Paille ».

Aujourd’hui le site « naturel » est relativement dans le même état, mis à part que les arbres de la forêt sur le flanc est du rocher d’Espaly ont poussé et forment un véritable couvert forestier qui masque peu à peu l’ensemble de la falaise et les orgues. Le site semble à peine plus refermé par quelques haies d’arbres qui ont poussé mais sans changer globalement son apparence. Récemment, quelques maisons se sont construites sans autorisation de l’ABF. Malgré cela, le classement du site a eu un effet très positif : générer un espace « naturel », un « vide », d’une qualité remarquable aux abords d’une ville importante, ce qui est assez inédit en France.

La zone construite répond à une logique d’aménagement classique de lotissement, sans réelle prise en compte des qualités exceptionnelles du site dans lequel les maisons se sont implantées. Les formes et les modénatures architecturales sont très variées sans grande cohérence ni référence à une architecture locale ou contemporaine. -166- Les dynamiques sont à la fermeture et à l’isolement privé par des murs et des clôtures. Les aménagements de voies relèvent d’un paysage périurbain banalisé et non du paysage du site.

Popositionr de périmètre L’hypothèse ici présentée est une extension conjointe des sites de l’Ermitage et des Orgues d’Espaly. Le pre- mier verrait le périmètre actuel s’étendre en rive droite de la Borne pour inclure dans le site le rocher d’Espaly, la colline de l’Arbousset et le petit ensemble industriel (ancienne distillerie Maurin), afin de raisonner avec une logique simple et riche issue du rapport de ces versants à la rivière Borne. Sur le même principe, le périmètre existant du site des Orgues d’Esplay s’étendrait jusqu’à la Borne, vers l’ouest et le sud englobant ainsi les pre- mières terrasses de la Ribeyre (ancien vignoble) remarquablement conservées.

PROJET(S) Enjeux, projets en cours, orientations : La gestion de ces sites s’avère difficile car il ne peut être fait référence à aucun document de cadrage ; de ce fait, l’aspect architectural des constructions est seul abordé (qualité des détails, inscriptions des volumes dans le site, hauteur du bâti), la nécessité d’une composition urbaine d’ensemble (articulation des constructions les unes par rapport aux autres, trames des voies, maillage, espaces publics) n’étant jamais envisagée, le règlement du POS sert de base et s’impose. Beaucoup de membres de la commission départementale des sites s’interrogent sur la néces- sité de laisser classés des espaces où l’urbanisation s’est faite de manière « banale et médiocre » comme partout ailleurs, hors d’un site classé. Une étude complémentaire au PLU en cours vient d’être lancée (Automne 2010) afin que les intentions de projet se traduisent par une amélioration qualitative évidente, à la fois dans le projet d’urbanisation de certaines zones, mais aussi dans la manière d’encadrer et d’accompagner ce projet (relation Etat/commune/propriétaire/commission).

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle La réponse appropriée sur le devenir du site classé suppose que soit défini ce projet global de mise en valeur de ses qualités, qui prenne appui sur ses atouts. L’étude doit inscrire le site classé dans une dynamique de projet qui donnerait au site de l’Ermitage toute son importance en tant que structure urbaine et paysagère dans le bassin du Puy, un atout pour demain. Il s’agit ici de montrer les pistes possibles pour l’évolution de ce site en lien direct avec le site des Orgues d’Espaly, le Mont Denise et la route belvédère. Ces lieux ont toutes les qualités d’un parc naturel aux portes de l’agglomération. Il s’agit alors de voir comment il est possible de faire évoluer ces lieux vers cette idée.

Il s’agit de faire du site de l’Hermitage élargi un parc naturel pour l’agglomération du Puy, basé sur une véritable infrastructure de biodiversité dans la ville. L’étude doit permettre de préciser ce que pourrait être un parc habité du XXIe siècle. Cette idée fait référence à de nombreuses expériences déjà vécues dans d’autres pays...

Il s’agit, d’autre part, de définir à toutes les échelles de projet et du site comment cette idée de parc habité du XXIe siècle pourrait se traduire dans les faits. Cela nécessite de réfléchir à un périmètre élargi incluant les Or- gues, le col, la route bélvédère, le Mont Denise, la Borne et tous les espaces périphériques (connexion aux villes, pont de la voie ferrée, propriété Vey...).

Comment aménager ces lieux de façon la plus douce possible en respectant les dynamiques naturelles ? Com- ment mettre en place une gestion naturaliste et agricole ? Comment penser l’avenir de ces lieux en collabora- tion avec les propriétaires privés ? Comment rendre habitable une partie du parc dans les zones construites et constructibles défini par le POS ?

HISTOIRE DE L'ORGANISATION SPATIALE / EVOLUTIONS DES USAGES AU COURS DU TEMPS Les rochers de l’Arbousset et de la statue de Saint Joseph font échos aux orgues de la croix de la paille et au Mont Denise. Ils constituent à eux 4 le fond de scène Nord-Ouest du bassin du Puy-en-Velay. La château de l’Arbousset est situé sur une une boucle de la Borne en face de la falaise des orgues. La plate- forme du rocher de l’Arbousset était entourée d’une muraille défensive avec six ou sept tours, encore debout au -167- début de ce siècle et pratiquement inexistantes aujourd’hui. Il y avait à l’intérieur de cette enceinte une construc- tion où, de 1420 à 1422, aurait séjournée Agnès Sorel qui accompagnait Charles VII. Le petit donjon qui sur- monte le rocher a été réédifié au milieu du XIXe siècle.

Au pied du rocher de l’Arbousset, la Borne a desssiné un large méandre fertile occupé par une importante propriété, jadis agricole, composée de vergers, de pâtures autour de moulins. En 1884, le propriétaire Auguste Maurin y installe sa distillerie et y fabrique le célèbre Maurin Quina. En 1906, le dessinateur Cappielo invente pour la liqueur le célèbre diable. L’usine est reprise en 1932 par un liquoriste de Monastier, Regis Vey qui déve- loppe sur la propriété des installations modernes avce des chaines d’embouteillage et des cuves importantes. En 1985, la fabrication de la fameuse liqueur est vendue à une société de Fougerolle en Haute-Saône. On hérite au- jourd’hui de magnifiques bâtiments industriels en sheds faits de briques et de pierres, au milieu de prés-vergers encore conservés. C’est un site étonnant qui pourrait permettre de mettre en réseau la promenade de la Borne vers les Estreys et le site de l’Ermitage. Il devient en cela stratégique d’imaginer un passage dans cette propriété à la fois pour traverser la Borne, mais également pour longer les rives de la Borne sous la voie ferrée.

DREAL Auvergne - Décembre 2011 ANNEXES Citations La Velleyade ou Delicieuses merveilles de l’église Notre-Dame du Puy & Pays de Velay

Par Noble Hugues Davignon, seigneur de Monteilz, Docteur ès Droits et Avocat en la Sénéchaussée du Puy

édité à Lyon chez Louis Muguet, rue de la Grenette, en 1630

Espaly le château, par un droit d’hypothèque Depuis l’idôlatrie appartient à l’Evêque ; Château qui du sommet semble se joindre au Ciel, Enchâssé dans le roc, fort artificiel ; La Borne rôde autour, poissonneuse rivière, Allongeant flot sur flot sa bleuâtre carrière. Là joint un beau verger, nommé le Paradis, Lieu qui sert de réveil aux esprits engourdis, Ses guérets piolés1 sont tapissés de roses, Ses doux flairants2 rameaux de fleurettes écloses, Ses labyrinthes faits en rond, en limaçon, Tous diversifiés d’agréable façon ; Ses nœuds entortillés de lierre, de losange, Ses tiges, ses rameaux, peints de tant de mélanges. L’esprit qui voit ces lieux les contemplant d’abord Il ne sait tout pensif ou s’il veille ou s’il dort. -168- À mille pas de là l’on voit du Puy la ville, Une plaine3 au milieu verdoyante et fertile ; Danize4 d’autre part en deux monts divisé Montre son joli poil de mousse tout frisé : À la Saint Jean de juin le peuple en affluence Va voir du soleil au matin la danse. Au pied de ce rocher découle le ruisseau Nommé Riou Pézoulloux ; profondant sous son eau L’on y trie de l’or, des pierres précieuses, Les Dieux adorés des âmes envieuses.

Selon Jean Pestre, « Les plus belles vignes du Puy étaient sur l’Ermitage, au-dessus du pont d’Estrouilhas. La tradition veut c’est dans ce secteur que se seraient installés les premiers habitants de la vallée. Les vignes étaient cultivées sur le coteau, le bas étant réservé au maraîchage. On y voit peu de pigeonnier, car ceux-ci étaient dans les façades des maisons, et non des bâtiments indépendants comme dans les limages. Les artisans du Puy, au XIXe, avaient tous un bout de vigne à l’Ermitage ou sur le coteau de Chosson. » (entretien, mars 2010)

« Le nom de l’Ermitage vient peut-être de cette maison dite « de l’ermite », située près de la Malouteyre, où un prêtre vivait retiré, sans doute au XVIIe siècle, et faisait la catéchèse. Cette maison ancienne, toute petite, est ornée de fresques datant pour certaines du XVe siècle, et qui ont été restaurées. » Jean Pestre, entretien, mars 2010

« La propriété de l’Arbousset a été dessinée par un architecte venu du nord, Achille Proix, ce qui explique l’utilisation de la brique. Les liquoristes y utilisaient, comme matière première, les merises qu’on cultivait en quantité du côté de Chas- pinhac. » Jean Pestre, entretien, mars 2010

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Bbliographiei Atelier de paysages Lisières, Charte Architecturale et Paysagère, Communauté d’Agglomération du Puy en Velay, 2004 LOINTIER Philippe, Evaluation de l’évolution des sites classés significatifs sur 20 ans - le site classé de l’Ermitage, Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, 2000 RAMEY Marc, Espaly-Saint-Marcel, Edition du Roure, 2006 THOMAS Régis, Château de Haute-Loire, Edition Watel, 1993

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DREAL Auvergne - Décembre 2011 Vue du parking de l’Hôtel

Photos Les orgues d’Espaly 2007 Les orgues d’Espaly 1910

-170- Occupants des lieux

Vue panoramique

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle

20 Ruines

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Belvédère sur le bassin du Puy

Chemin d’accés depuis le secteur de l’hermitage / site classé

sur le bassin du Puy

DREAL Auvergne - Décembre 2011 21 Mont Denise Rocher d’Espaly Secteur de l’Hermitage

La route belvédère : la N102 Vue du secteur de l’Hermitage depuis le belvédère du rocher d’Espaly

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle 24 Vues sur les rochers du Puy et de Saint-Marcel depuis les champs

Vue sur le rocher d’Espaly depuis les champs

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Les jardins-potagers-vergers en contrebas de la N102

La campagne en ville

DREAL Auvergne - Décembre 2011 25 Nom du site : Ermitage + Orgues, Extensions des périmètres

Communes : Espaly-Saint-Marcel, Le Puy-en-Velay Plans

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle -175-

De haut en bas, de gauche à droite, > Plan programme cadrant l’étude paysagère et urbaine du secteur de l’Ermitage - septembre 2010 - DREAL Auvergne > Le Puy vue de Pisse-Vieille, alignement des points de mires de l’Arbousset et du rocher d’Espaly - Base Mémoire (Ministère de la Culture) > Vue de la propriété Vey et de l’Arbousset depuis les Orgues d’Espaly - Base Mémoire (Ministère de la Culture) > Vue du rocher d’Espaly et de l’Arbousset - Base Mémoire (Ministère de la Culture) > Gravure sur cuivre de Meunier - 1792

DREAL Auvergne - Décembre 2011 Nom du site : Ermitage + Orgues, Extensions des périmètres

Communes : Espaly-Saint-Marcel, Le Puy-en-Velay Plans

ZNIEFF De type 1 De la Haute Loire Nom : MONT DENISE

Identifiant SPN : 83P000457 Identifiant DIREN : 00008147C Surface ( en ha ) : 165.2

POLIGNACPOLIGNAC

-176- Pas de Fenêtre

AIGUAIGU

ESPALY-SAINT-MARCELESPALY-SAINT-MARCEL

Echelle : 1 cm pour 0.25 km 0 0.5 1 km

LEGENDE Limite de commune

ZNIEFF 1 Fond cartographique : - BD Carto ® - Scan 25 ® - Copyright : © IGN -Paris -1999 Autorisation n° 90-9068 DOCUMENT Réalisé le : 21/09/2009 http://www.ign.fr

Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Nom du site : Ermitage + Orgues, Extensions des périmètres

Communes : Espaly-Saint-Marcel, Le Puy-en-Velay Périmètre proposé Périmètre

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0 100 m

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Annexe 1

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Annexe 2

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Annexe 3

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Annexe 4

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Cyrille Marlin, architecte et paysagiste / Victor Miramand et Marie Baret, paysagistes / Mille lieux sur la terre, médiation culturelle Remerciements

Que soit ici remercié pour leurs contributions toutes les personnes rencontrées au fil de l’étude (d’octobre 2009 à juin 2010) et particulièrement : > Philippe BOUSSEAUD, photographe, > Dominique BRUNON, architecte des Bâtiments de France, > Géraldine DABRIGEON, responsable du Pays d’Art et d’Histoire du Puy-en-Velay, > Sébastien FALCON, régisseur du Rocher Saint-Michel d’Aiguilhe, > Martin de FRAMOND, directeur des Archives Départementales de Haute-Loire, > Gilles GRANDJEAN, conservateur du Musée Crozatier, > Robert JONGET, président de l’association “Jardins fruités”, > Jean-Luc LACOMBE, peintre, > Jean PESTRE, architecte, > Soeur Rolande, communauté des religieuses de Sainte Marie (Centre Hospitalier Psychiatrique), > Naoto TANAKA, enseignant-chercheur, Université de Kumamoto ( Japon),

> M. le Maire et les conseillers municipaux d’Aiguilhe, > M. le Maire et les conseillers municipaux d’Espaly, > M. Claude GOUTALAND, directeur des services de la mairie d’Espaly, > M. le Maire et les conseillers municipaux de Polignac, > M. le Maire et les conseillers municipaux de Vals-près-le-Puy, > M. GUIEAU, vice-président de la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay, conseiller muni- cipal du Puy-en-Velay, > M. FIGUET, directeur général des services mutualisés de la Communauté d’Agglomération et de la Ville du Puy-en-Velay et M. ALDON, directeur général adjoint.

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