THÈSE DE DOCTORAT De L’École Des Hautes Études En Sciences Sociales – EHESS - Paris
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THÈSE DE DOCTORAT de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales – EHESS - Paris Préparée à l’Ecole des hautes études en sciences sociales Sport et masculinité : le cas de la culture du hockey senior au Québec Ecole doctorale n°286 ECOLE DOCTORALE DE L’EHESS Spécialité Anthropologie sociale et ethnologie COMPOSITION DU JURY : M. BROMBERGER, Christian Université d’Aix-Marseille, Rapporteur M. LAUGRAND Frédéric Université Laval, Québec, Rapporteur M. DÉSVEAUX Emmanuel EHESS - Paris - Directeur, Membre du jury M. HAVARD Gilles Soutenue par André TESSIER CNRS - Paris - Directeur, Membre du jury le 11 décembre 2018 Mme. SAOUTER Anne h Chercheuse indépendante, Membre du jury Dirigée par Emmanuel DÉSVEAUX M. SAUMADE Frédéric Université d’Aix-Marseille, Membre du jury h À mes trois fils, Nicolás, Elias et Ryan. 2 REMERCIEMENTS J'aimerais souligner la contribution de plusieurs personnes pour la réalisation de cette thèse. D'abord, mon directeur de thèse, le professeur Emmanuel Désveaux pour son dévouement et son souci du détail. Il a su bien me guider à travers toutes les étapes, en m'encourageant dès mes débuts au doctorat à l’EHESS de Paris. Sa patience, sa compréhension, ses précieux conseils et ses encouragements sont grandement appréciés. Un grand merci aussi à tous ceux et celles qui m'ont moralement soutenu, ont accepté de relire mes textes et m'ont adressé des commentaires extrêmement pertinents lorsque cela s'avérait nécessaire. Je remercie du fond du cœur tous mes collègues : Éric Bonenfant, Lamine Diedhiou, Alexandre Jobin-Lawler, Sylvain Marcotte, Isabelle Morin, Mark Prentice, Marjolaine Verville, Marie-Claire Voyer-Messier et ma sœur Lyne Tessier. J'aimerais aussi remercier particulièrement mon ami Jean-Pierre Garneau qui s'est intéressé à mon projet et m'a généreusement offert d'utiliser le fruit de ses recherches pour compléter les miennes et surtout de faire une lecture minutieuse de mes écrits. Comment passer outre les encouragements de ma famille, de mes neveux, qui m'ont soutenu et diverti lorsque cela s'avérait nécessaire? Un merci spécial à Frédéric, Nicolas et Pierre-Luc, mais aussi à mes trois fils, Nicolás, Elias et Ryan pour leur patience. Je ne veux pas oublier amis-amies Julie, Edner, Josée, Marc, Michel, Olivier et Patrice pour leur soutien moral. Parce que le travail de recherche implique de passer de longues journées seul devant ma table de travail et que le besoin de côtoyer des gens m'était souvent plus que nécessaire pour continuer, merci à tous ceux et celles qui m’ont toujours poussé à poursuivre mes rêves et permis à leur façon la concrétisation de ce fabuleux projet. Finalement un merci tout spécial à tous les informateurs et informatrices, ces spécialistes et athlètes du hockey, car sans eux cette thèse n’aurait pas vu le jour. Merci beaucoup! 3 PROLOGUE En guise de reconnaissance Un projet d'études doctorales comporte sa part de solitude et devant sa page blanche, le thésard se retrouve bien seul. On peut difficilement penser mener à bien un tel projet sans que des devanciers, soit nous aient servi d'inspiration, soit nous aient prodigué leur soutien. Le professeur Bernard Arcand fut autrefois le directeur de notre mémoire de maîtrise, et aussi un ami. Il était un personnage souriant, mais également rigoureux. Bernard ne se contentait pas d'avoir une vie académique réussie; il savait aussi, et c'est un rare talent, porter l'anthropologie à un public plus vaste (ouvrages de vulgarisation, conférences radiophoniques, participation à des émissions de télévision). Il nous a quittés beaucoup trop tôt, mais le souvenir de sa gentillesse et de son humour ne nous quitte pas. Surtout, nous tenons de Bernard cette idée que le sport est une composante de la culture pleinement digne d'examens et de réflexion. Le professeur Pierre Maranda, qui nous a lui aussi quittés, nous a guidés à l'origine de notre démarche. C’est en parlant avec lui de Claude Lévi-Strauss que tout a commencé à s’éclaircir. Pierre m'a initié à « la formule canonique du mythe ». C'est lui qui m'a fait comprendre que le structuralisme autorisait un regard tel que le hockey, la culture, le genre, et la mondialisation pouvaient être abordés globalement et de manière cohérente. Il y a de ces moments magiques et de ces personnes éclairantes qui vous donnent l’étincelle qui allume ou ravive en vous cette quête de la compréhension de la culture et des mondes, et cette soirée fut déterminante dans la suite de notre projet. Le professeur Emmanuel Désveaux a accepté de nous diriger, de guider nos lectures, de nous donner l'indispensable soutien moral nécessaire à cet exercice long et parfois douloureux qu'est la rédaction d'une thèse doctorale. Cela mérite 4 en soi des remerciements, mais il y a plus. M. Désveaux ne se contente pas d'être un interprète très qualifié de la pensée lévi-straussienne, il la poursuit également dans ses travaux américanistes, ce qui est doublement précieux pour nous. C'est lui qui nous a confortés dans l'idée que l'analyse structurale et le projet diffusionniste n'étaient pas inconciliables. Merci, professeur Désveaux, d’avoir accepté de me prendre en thèse sous votre direction. Enfin, je ne peux pas ne pas mentionner ces immenses figures que furent les professeurs Claude Lévi-Strauss et Françoise Héritier. S'ils n'ont pas eu d'influence directe dans la genèse de notre projet, ils ont tous deux, dans des circonstances différentes, accepté de nous recevoir, de guider nos lectures, de partager leurs conseils. Par leur attitude, ils nous ont montré qu'une intelligence du plus haut niveau est pleinement compatible avec la courtoisie et la sollicitude. 5 RÉSUMÉ Sport et masculinité : le cas de la culture du hockey senior au Québec L’objet d’étude et le domaine de recherche Comme le sacré, le jeu et le sport délimitent dans le monde profane un espace réservé que régentent une série de règles et de rituels qui n'ont de sens et de valeur que par la croyance qui leur est attribuée. Le lieu sacré est l’Aréna, le Colisée ou le Forum. Espace plus restreint, la « chambre de hockey » est une sphère sacrée privée, où entrent uniquement les gens autorisés, ce que nous appelons le « Dernier bastion des mâles ». On pourrait l’appeler aussi le « quartier des hommes » maanabeu chez les Lau ou la « maison des hommes » chez les Baruya, ou encore en Californie et en Amazonie, les « maisons de sudation ». Sujets tabous, secrets, histoires grivoises et anecdotes sont échangés; c’est là que les confidences se font et que se tissent les liens. On réfèrera aux notions d’espace sportif de Christian Bromberger (1996), de masculinité et de féminité de Anne Saouter (2000) et du système sportif de Sébastien Darbon (2014). Il y a plusieurs niveaux d’identités, particulièrement la création du sentiment d’appartenance et de la confrérie. Rituels et rite initiatique – La masculinité et la séduction Pour maintenir l’ordre social de la chance et de la victoire, plusieurs types de rituels sont présents et dans certains cas servent même à profaner les chances de l’équipe adverse. Les joueurs ont ainsi recours à toute une gamme de rituels. Le monde des croyances sert à rendre le joueur invincible, à minimiser les blessures, à le propulser vers la victoire avec le but victorieux, à prendre la bonne décision et à sortir vainqueur après chaque rencontre. L’analyse structurale « revisitée » vient nous prêter main forte afin de bien comprendre tout cet univers symbolique du hockey en appliquant la formule canonique au sport et au genre. « Le hockey au Québec est comme une religion ». Le hockey senior est un prétexte pour comprendre les profondes transformations et les influences qui viennent de toutes parts et sont réappropriées à travers les emprunts culturels. Au besoin par la culture sportive, en même temps que les pratiques sociales sont transversales (Warnier, 2008), ainsi le « diffusionnisme contemporain » sert à suivre ces emprunts culturels, qui souvent proviennent des Autochtones. On peut voir l’équipe de hockey comme une « tribu » avec son chef et ses guerriers qui prennent tous les moyens afin de pouvoir affirmer qu’ils sont ou ont été les plus forts, les vainqueurs de la « Coupe » à un moment donné de leur histoire, et ce, devant des femmes qu’ils tentent de séduire. Dans les sports de contact physique comme le hockey sur glace, on les surnomme souvent « gladiateurs » quand on voit leurs équipements, et leurs bâtons. Le hockey est un monde d’homme où la masculinité et la virilité sont encore présentes. Anne Saouter pose la bonne question dans sa recherche sur le rugby : « Mais le rugby, sport de la virilité par excellence dans l’imagerie collective, n’exige-t-il pas obligatoirement un jeu de miroir pour valider cette virilité : le regard des femmes? » 6 ABSTRACT Sport and masculinity: The case of the culture of senior hockey in Quebec The object of study and the field of research Like the sacred, games and sports define in the profane world a space governed by a series of rules and rituals that only make sense and acquire value through the belief that is attributed to them. This sacred space is the Arena, The Coliseum or the Forum. On a smaller scale, the "hockey room" is a sacred private sphere that can only be entered by authorized individuals, what we call "the Last Male Bastion". We could also refer to it as the "men’s quarters" maanabeu for the Lau, the "men’s house" for the Baruya or sweat lodges in California or Amazonia. Taboo subjects, secrets, bawdy stories and anecdotes are exchanged; confidences are shared and relationships created.