Dionysis Grammenos Clarinette Karina Sposobina Piano Backstage 19:45 Salle De Musique De Chambre Instrumentenporträt: Die Klari
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Rising stars Mercredi / Mittwoch / Wednesday 25.09.2013 20:00 Salle de Musique de Chambre Dionysis Grammenos clarinette Karina Sposobina piano Backstage 19:45 Salle de Musique de Chambre Instrumentenporträt: Die Klarinette Fischhaut und Ziegenleder: Die Geheimnisse der Klarinette – eine audiovisuelle Produktion der Philharmonie (D) «Rising stars» – ECHO European Concert Hall Organisation Nominated by Megaron – The Athens Concert Hall With the support of the Culture Programme of the European Union Ce concert sera enregistré par la radio 100,7 et diffusé le 18.10.2013. Donato Lovreglio (1841–1907) Fantasia da concerto su motivi de «La traviata» di Giuseppe Verdi op. 45 pour clarinette et piano (1865) Introduction: Andante, attacca: «Ah fors ’è lui»: Andante, attacca: Variation, attacca: «Libiamo ne ’lieti calici»: Allegro assai mosso, attacca: Variation, attacca: Andante con espressione, attacca: Variation a tempo, attacca: «Sempre libera»: Allegro brillante – Meno – Allegro, attacca: Variation 11’ Gabriel Fauré (1845–1924) «Après un rêve» op. 7 N° 1 (1877, arr. pour clarinette et piano) 4’ Francis Poulenc (1899–1963) Sonate pour clarinette et piano (1959–1962) Allegro tristamente Romanza Allegro con fuoco 13’ André Messager (1853–1929) Solo de concours pour clarinette et piano (1899) Allegro non troppo – Andante – Allegro non troppo – Allegro vivo 6’ Theodore Antoniou (*1935) Celebration XVI for solo clarinet (2011) 7’ — Johannes Brahms (1833–1897) Sonate für Klarinette und Klavier f-moll (fa mineur) op. 120 N° 1 (1894) Allegro appassionato Andante un poco adagio Allegretto grazioso Vivace 22’ Esa-Pekka Salonen (*1958) Nachtlieder for clarinet and piano (1978) N° 1: Sehr innig N° 2: Zart N° 3: Frei, wie Kadenz N° 4: Ruhig und gesangvoll 8’ Claude Debussy (1862–1918) Première Rhapsodie pour clarinette et piano L 116 (1909–1910) 9’ Pablo de Sarasate (1844–1908) Carmen-Fantaisie op. 25 (1883, arr. pour clarinette et piano) Introduction: Allegro moderato, attacca: Moderato, attacca: Lento assai, attacca: Allegro moderato, attacca: Moderato 8’ Un magnifique soprano instrumental Pièces solistes pour clarinette des 19e et 20e siècles Pierre-Albert Castanet «Magique, aiguë, grave, ronde, mélodieuse, rauque, coulée et profonde», la clarinette «anime la nature et les corps à égalité», confesse Phi- lippe Sollers dans son ouvrage intitulé Mystérieux Mozart. Il faut bien avouer que le jeune prodige autrichien est littéralement tom- bé amoureux de cet instrument d’ébène, léguant quelques chefs- d’œuvre inégalés jusque lors (Quintette avec clarinette KV 581, Con- certo KV 622…). Cet instrument à anche simple qui a séduit tant Jean-Philippe Rameau qu’Igor Stravinsky, tant Johannes Brahms que Pierre Boulez était du reste considéré par Hector Berlioz com me l’archétype sonore de la féminité. En effet, ce dernier a re- marqué dans De l’instrumentation (1841–1842) que les clarinettes possédaient «dans le médium, une voix plus limpide, plus pleine, plus pure et plus douce que celle des instruments à anche double, dont le son n’est jamais exempt d’une certaine aigreur ou âpreté, dis- simulées jusqu’à un certain point par le talent des exécutants. Les sons aigus de la dernière octave, à partir de l’ut au-dessus des portées, participent seuls de l’aigreur des sons forts du hautbois, pendant que le caractère menaçant des sons graves du chalumeau se rapproche, mais seulement par la rudesse des vibrations, de celui de certaines notes du basson». Faut-il aussi rappeler que la clarinette est «celui de tous les instru- ments à vent, qui peut le mieux faire naître, enfler, diminuer et perdre le son. De là la faculté précieuse de produire le lointain, l’écho de l’écho, le son crépusculaire», analysait encore Hector Berlioz dans son Grand traité d’instrumentation et d’orchestration moder- 5 Gabriel Fauré (Photographie par Charles Reutlinger, 1864) nes, paru en 1843–1844. Enfin, en dehors de ces prouesses d’ordre dynamique, la clarinette n’a-t-elle pas été présentée par l’auteur de la Symphonie fantastique comme étant un «magnifique soprano instrumental»? Dans ce contexte qui rivalise à l’envi avec l’uni- vers lyrique, voire violonistique, nombres de sonates (Saint-Saëns, Cage, Denisov, Ballif, Bernstein…) et de concertos (Weber, Rimski- Korsakov, Bruch, Copland, Françaix…) ont fleuri un large cata- logue instrumental «de concert» qui incluait par ailleurs d’inévi- tables arrangements, très à la mode au 19e siècle. En règle géné- rale, ces diverses transcriptions (qui faisaient passer la musique de 6 la scène au salon) émanaient d’opéras célèbres, signés par exemple des mains de Giuseppe Verdi ou de Georges Bizet (Fantasia da con- certo su motivi de ‹La traviata› de Donato Lovreglio, Carmen-Fantaisie de Pablo de Sarasate…). En ce sens, le récital de Dionysis Grammenos accompagné par Karina Sposobina reste un exemple de diversité stylistique des plus typique et des plus probant. Dans ce sillage, à l’instar des Romances sans paroles offertes au piano par Félix Mendelssohn entre 1828 et 1845, moult partitions pour clarinette et piano ont été présentées comme des mélodies, privées de leur texte poé- tique («Après un rêve» op. 7 N° 1 de Gabriel Fauré), ou comme des lieder suggestifs. Les Nachtlieder («chants nocturnes» écrits en 1978) d’Esa-Pekka Salonen sont de cet acabit. Écrites pour clarinette et piano, ces quatre miniatures atonales exploitent de multiples effets poétiques et expressifs allant de l’aura fantoma- tique au relief agressif, de la rythmique swinguée à l’expression de l’immatériel. Dans ce registre lié au contexte vocal, citons également le rôle des «monologues», les pièces pour clarinette seule étant légion depuis l’invention des Trois pièces d’Igor Stravinsky écrites dès 1919. Pour mémoire, outre Celebration XVI de Theodore Anto- niou, citons quelques perles extraites du répertoire pour clari- nette soliste, comme L’Abîme des oiseaux (1941) d’Olivier Mes- siaen, Ixor (1956) de Giacinto Scelsi, Madrigal III (1958) d’Henri Pousseur, Domaines (1969) de Pierre Boulez, Time and Motion Study (1971–1977) de Brian Ferneyhough, Sequenza IXa (1980) de Lu- ciano Berio, Prélude (1987) de Krzysztof Penderecki, Simulacre IV (1995) de Georges Aperghis, Bug (1998) de Bruno Mantovani ou encore Vier Male (2000) de Wolfgang Rihm… En dehors des œuvres du grand répertoire, il convient de men- tionner également les études (Berr, Klosé, Leroy, Rose, Lance- lot…) ainsi que les morceaux de genres ou les partitions impo- sées dans les différentes institutions musicales (tels les Sarabande et Thème varié de Reynaldo Hahn, la Fantaisie de Philippe Gaubert ou la Fantaisie-Ballet de Jules Mazellier…) pour l’obtention d’un 7 Prix ou d’une mention spécialisée dans le domaine de l’appren- tissage ou de l’approfondissement de la clarinette. Ainsi, de- puis des lustres, le Conservatoire National de Musique de Paris (fondé en 1795) a invité de grands compositeurs à écrire pour le concours annuel des lauréats, le contrat demandant d’inclure peu ou prou quelques traits virtuoses difficiles ou quelques exi- gences techniques inusitées. Dans cette optique, un peu avant celui d’Henri Rabaud, André Messager a composé un Solo de concours brillant, débutant telle une fanfare (en si bémol majeur) notée en rythmes pointés (Allegro non troppo). Contrastant avec l’atmosphère festive de l’introduction, un Andante doux et expressif va ensuite animer petit à petit le discours pour renouer avec le matériau initial (Allegro non troppo), demandant au cla- rinettiste de se surpasser cette fois dans le registre suraigu de l’instrument. Dans ce contexte académique, Claude Debussy – qui disait suc- comber à la «douceur romantique des clarinettes» – a entrepris la composition de la Première rapsodie «avec clarinette princi- pale» durant l’hiver 1909, alors qu’il devient membre du conseil consultatif du conservatoire de Paris. Dédiée au professeur Charles Joseph Mimart, cette page originale, qui sera ensuite or- chestrée (en 1911), débute par un mouvement étiqueté «rêveuse- ment lent». Le propos musical sera ensuite agité, retenu, fragile, agile, fluctuant entre le «doux et expressif» et l’esprit quelque peu narquois d’un «scherzando» animé de multiples manières. Échafaudant une architecture traditionnelle (de forme A – B – A’), certaines phrases expressives de la clarinette sont notées «avec charme», avant que la coda n’explose de mille feux, joués fortis- simo. «La péroraison de cette Rapsodie n’est qu’une course éper- due», expliquait le philosophe Vladimir Jankélévitch. Une deu- xième Rapsodie sera esquissée pour saxophone alto (mise au net et orchestrée par Roger Ducasse, en 1919). Après avoir écrit un Trio pour clarinette, violoncelle et piano op. 114 et un Quintette pour clarinette et instruments à cordes op. 115, Johannes Brahms a composé deux Sonates pour clarinette et piano. Ce sont les dernières œuvres de musique de chambre, tel son op. 120 9 rédigé pendant l’été 1894, que le compositeur allemand a léguées après avoir entendu en concert le clarinettiste Richard Mühlfeld. C’est du reste ce même soliste qui en a assuré, avec Brahms au piano, la création à l’automne 1894, devant un public médusé, rassemblant notamment Clara Schumann et Joseph Joachim. Quelques mois plus tard, le compositeur en a effectué une trans- cription pour l’alto (avec modifications substantielles), un instru- ment à cordes frottées dont la sonorité mélancolique a été jugée finalement assez proche de celle de la clarinette. Écrite en fa mi- neur, la Première Sonate – chef-d’œuvre majeur du répertoire ro- mantique – se compose de quatre mouvements non virtuoses. Si le vif premier volet fait rayonner plusieurs thèmes dans des tona- lités diverses, le très beau deuxième mouvement, plus lent, peut en revanche parfois montrer des zones quasi athématiques. Fai- sant office d’intermède, l’Allegretto grazioso se love ensuite au travers d’une coupe classique du type «menuet avec trio». Enfin, bâti autour d’un concept de «rondo» (alternance de couplets et de refrains), le dernier mouvement, d’esprit fantasque, libère de concert énergie et fantaisie.