MONUMENT DU SOUVENIR DE YOLS

Organe de laronfédération d'Amicales Départementales d'Anciens Guérilleros Espagnols en (F.F.I.)

3* Trimestre 1987 3,00 F. — N° 5

Boîte Postale 5069 31033 TOULOUSE Cedex

Directeur : E. VALLS j o. N» 134 du 8-6-1984 Rédacteur : L. BERMEJO Editorial : 21 00181418 La Confédération présente à

A tradition est reprise. Après la période de La Confédération nationale a prouvé sa vitalité, L luttes intestines, de pressions absurdes et pré- son enracinement parmi les anciens guérilleros, tentions de propriété inadmissibles, la Confé- et l'adhésion enthousiaste des camarades et des dération a fait acte de présence en force à Prayols autorités françaises nous donnent le label de légi- pour rendre hommage à nos héros, qui sont les times représentants d'une génération historique seuls propriétaires du monument. qui combatit le fascisme en Espagne et en France. Nos morts doivent être vénérés par tous les sur- Nous remercions bien sincèrement les personna- vivants, sans distinction d'appartenance à telle ou lités présentes ; celles qui se sont excusées, et telle fraction, à tel ou tel mouvement de la Résis- tance espagnole ou française. même ceux qui, embarrassés pour faire un choix, ont préféré le silence... Peut-être seront-ils présents Le passant qui offre un bouquet de roses la prochaine fois. cueillies dans son jardin, offre également son pieux souvenir à ceux qui sont morts pour la paix et la liberté. Souvent c'est une mère, une épouse, qui va à Prayols, faire telle offrande à son cher disparu. C'était la Confédération en bloc qui était pré- sente, le 27 septembre, à Prayols. Pas seule, avec nous, les autorités civiles et militaires, les représentants des organisations fran- çaises de combattants et résistants, avec leurs dra- peaux, hommes et femmes des villages environ- nants. Quel spectacle de joie et de recueillement en même temps! Cette foule est venue à Prayols pour honorer nos morts, mais aussi pour dire qu'elle est scan- dalisée par la montée du racisme, de la haine contre les peuples, de l'apologie du fascisme, ainsi que des tentatives de vouloir minimiser ou sim- plement nier carrément l'existence des chambres à gaz. Il y a des guérilleros et républicains espagnols survivants pour témoigner de la véracité de tel horreur ; de cette page honteuse de l'histoire de l'humanité. Et tous les orateurs qui se sont succédés à la tribune de Prayols ont stigmatisé ces courants anti- démocratiques et signalé les dangers qui font cou- rir aux peuples. Vers le monument pour le dépôt de gerbes. NUEVO TÍTULO DEL BOLETÍN

Hay nombres en la historia de los pue- Significa ni más ni menos, la realiza- No dudando de esta significación de blos que más valdría olvidar por lo que ción de una obra que muestra a la fraternidad entre todos aquellos que ellos representan de odio, de pena, de memoria de todos los españoles y del participando en nuestros Ideales de Li- sufrimiento, de martirio o muerte de pueblo francés, la lucha de los mejores bertad, fuera de todas las luchas intes- aquellos que se encontraban en tales hijos de España y en la que muchos tinas que han sombrecido y destruido sitios. de ellos dejaron la vida para que todos la unión entre todos los guerrilleros, se pudiéramos gozar de PAZ y DEMO- han reagrupado en el seno de nuestra Otros, al contrario, son la expresión Confederación; hemos acordado de inti- del amor, del entendimiento, de la fra- CRACIA. tular nuestro Boletín de información con ternidad entre los hombres y muchos Significa especialmente para los gue- el nombre de " Prayols ". de ellos reflejan, cuando se pronuncia rrilleros españoles los años de fraterni- su nombre, un grito de esperanza o de dad, de esfuerzos conjuntos para llevar Así, cada vez que nuestros camaradas recuerdo de acciones que le glorifican. a cabo una obra en la que se honrara lo reciban, pensaran y recordaran a to- Entre estos se encuentra Prayols. a todos nuestras camaradas caídos y dos aquellos, amigos o desconocidos, ¿Que representa Prayols para los re- hacer conocer y recordar a todos la que se encuentran enterrados en tierras sistentes españoles que durante largos parte que tuvieron los españoles en la de Francia o de España, muertos por la años y después de terminar la epopeya lucha contra el fascismo. Libertad de los pueblos. española, no dudaron ni un instante de poner su vida al servicio de la Libertad? ¡Esto es el nombre de Prayols! La Redacción.

La confiance que vous me témoignez d'honoré. J'y suis d'autant plus sensible LETTRES ADRESSÉES AU PRÉSIDENT ALONSO que je n'ai cessé, comme vous le rap- pelez, de témoigner ma profonde sym- LETTRES ADRESSEES je regrette de ne pas pouvoir vous don- pathie aux combattants espagnols de la AU PRESIDENT ner satisfaction. Résistance, et que je nourris pour l'Es- En effet une Importante manœuvre à pagne et son peuple une profonde affec- J.-A. ALONSO caractère International dans laquelle est e tion. Je ne la cache pas dans mon der- engagée la 11 Division parachutiste me nier livre " El Peon ", qui évoque, pré- De M. Georges FONTES, retiendra hors de Toulouse. Secrétaire d'Etat cisément, l'odyssée que vous avez vécue, aux Anciens combattants Pour la même raison je ne peux vous et le sacrifice de vos camarades de accorder la participation de la Musique Prayols. Le 10 septembre 1987. et d'un piquet d'honneur. Je ne puis malheureusement vous con- Cependant je ne manquerai pas de firmer ma venue îe 27 septembre car Cher Monsieur, me faire représenter par un de mes j'ai un programme professionnel parti- J'ai bien reçu votre récente correspon- adjoints le 27 septembre à Prayols. culièrement chargé et, en particulier, je dance ainsi que la carte jointe relative Veuillez agréer, Monsieur le Président, dois partir en Argentine. Mais je ne con- à la manifestation qui se déroulera à l'expression de ma considération distin- nais pas encore exactement les dates. l'initiative de votre association, le diman- guée. Si je suis à Toulouse le 27, je serai à che 27 septembre 1987, à 10 h 30, pour Général Michei GUIGNON. vos côtés et vous prie de bien vouloir ie 5e anniversaire de l'inauguration du me préciser où se trouve exactement le monument de Prayols. monument de Prayols. Dans mon livre, j'évoque les maquis espagnols ariégeois, Je tiens à vous remercier de votre Du Consul général d'Espagne à Toulouse, mais ne situe pas votre monument. invitation en cette circonstance, mais Sr D. J. Javier NAGORE SAN MARTIN déjà pris par des engagements antérieurs, Je vous remercie encore une fois. je ne pourrai y assister. Monsieur le Président, de votre attention Toulouse, 14 de septiembre de 1987. qui me touche au cœur, et vous prie En effet, je serai retenu à cette date de croire à mes sentiments les meilleurs. par mes obligations ministérielles en Muy Señor mío: Alsace dans le cadre de la Fête de Saint He recibido su atenta carta de 21 de René MAURIES. Michel. agosto invitándome a la Conmemoración o En vous priant de bien vouloir excuser del 5 aniversario del monumento de Prayols en memoria de los españoles mon absence, agréer, Cher Monsieur, Du Colonel CHARPIN, l'expression de mes sentiments les meil- muertos por la liberación de Francia en la última Guerra mundial. Délégué militaire à , leurs et les plus cordiaux. Adjoint au Général commandant e Georges FONTES, Agradezco vivamente su amable Invi- la XI D.P. et la 44e D.M.T. Secrétaire d'Etat tación, pero desgraciadamente otro com- aux Anciens combattants. promiso ineludible adquirido con anterio- Monsieur le Président, ridad me impedirá asistir a dicho acto. Permettez-moi de vous présenter mes —o— Por medio de estas líneas no quiero dejar de unirme a todos Udes. en dicha excuses pour n'avoir pas répondu en ocasión en la que estoy seguro se hon- temps utile à votre aimable invitation Du Général Michel GUIGNON, rará a nuestros compatriotas muertos à laquelle j'ai été très sensible. Comme Commandant la 11e Division parachutiste gloriosamente en suelo francés por hacer vous le savez peut-être, j'en ai été em- e et la 44 Division militaire triunfar en Europa la Democracia, la Paz pêché par une hospitalisation brutale et y la Libertad. imprévue. Je n'ai pas été inquiet, puis- Toulouse, le 25 août 1987. que je savais que le colonel De Bellemet Le saluda atentamente. serait là pour me représenter en même El Cónsul General de España, temps qu'il représentait le général com- Monsieur le Président, e J. Javier NAGORE SAN MARTIN. mandant la 44 D.M.T. Votre lettre du 4 août concernant la J'ai beaucoup regretté de ne pas pou- Confédération nationale d'amicales dé- voir vous rencontrer et de ne pas pou- partementales d'anciens guérilleros espa- voir me joindre à vos compagnons pour gnols en France (FFI) a retenu toute cette cérémonie à Prayols dont je sais mon attention. De M. René MAURIES, Rédacteur en chef qu'elle a été un grand succès. Je vous recevrai au Palais Niel à par- de " La Dépêche du Midi " Je suis désormais tout à fait rétabli, tir du 28 septembre à une date que je et je ne doute pas que j'aurai prochai- vous propose d'arrêter par téléphone Toulouse, le 11 septembre 1987. nement l'occasion de vous rencontrer avec mon chef de cabinet — lieutenant- au cours de l'un ou l'autre congrès de Monsieur le Président, colonei G. de Badts, 61 54 02 02 (poste résistants. 20 46). Je viens de prendre connaissance de Veuillez accepter, Monsieur le Prési- En ce qui concerne la prise d'armes votre aimable invitation à la cérémonie dent, l'expression de mes sentiments les du 27 septembre à Prayols, dont l'im- anniversaire du monument de Prayols, plus cordiaux. portance symbolique ne m échappe pas, le 27 septembre prochain. CHARPIN. 2 Notre journée à Prayols

Les Guérilleros manifestent leur attachement à la Démocratie

Tout était en harmonie pour commu- Les intervenants reprenaient ce thème C'était comme un message émouvant nier dans le souvenir des sacrifices des en brassant l'épopée des guérilleros et de tolérance, d'union, de paix et de guérilleros espagnols consentis à la en soulignant les dangers qui menacent liberté... liberté. Les brumes automnales, l'humble encore les démocraties. Des décorations A Prayols, hier matin, dans les brumes monument national des guérilleros érigé étaient remises à MM. Vicente Cales, de l'automne. ¡1 y a cinq ans par une volonté commune dans l'une des plus petites localités de Joaquim Rodríguez, Raymond Diego, (" La Dépêche du Midi ", lundi 28 sep- l'Arlège : Prayols, là où la rivière dé- José Domínguez, Antonio Cobo. tembre 1987.) roule ses méandres. De nombreuses per- sonnalités étaient là, au rendez-vous du souvenir : notre présidente-directrice gé- nérale, Mme E.-J. Baylet ; le président du Conseil général, Naudi; Authié, sénateur; le président Saint-Paul ; le colonel de Bellemet, adjoint au général comman- dant la région militaire ; le procureur Alllères ; le colonel Ferraud du 9e RCP, et Lemercler de la gendarmerie de l'Ariège ; les présidents des associations du monde combattant de toutes les géné- rations du feu. Bien sûr, les héros guérilleros, très nombreux, entourés de'nombreux maires de l'arrondissement José Antonio Alonso, dit " Robert ", Luis Bermejo, notamment. Quatre allocutions furent prononcées par Antonio Alonso, par M. Laguerre, maire de Prayols, par le président Naudi, par M. Saunière, direc- teur de l'Office des combattants, repré- sentant le préfet dont l'absence fut re- marquée. Chacun de ces discours étaient empreints de cet humanisme que défendirent au péril de leur vie tous ceux qui combattirent le nazisme pour la liberté, l'égalité, la fraternité, la soli- darité. Au bord des larmes, le président Alonso lança cette belle phrase : " Ca- minante, va dire à notre peuple que les républicains espagnols ont su combattre pour la liberté. "

Discours du Président ALONSO

Messieurs les représentants des auto- participation à la lutte finale contre les vions plus rien, sinon un peu d'espoir. rités civiles et militaires, Messieurs les forces du mal, c'est en premier lieu par Si nous nous sommes battus à Prayols, le rôle, je crois pouvoir dire, prépondé- à Mont-Mouchet, au Vercors, à la Made- représentants des Associations d'Anciens e combattants et Résistants, Mesdames et rant que la 3 Brigade de guérilleros leine, au Canigou, et dans tous les hauts lieux de la Résistance, d autres cama- Messieurs les représentants de la presse, espagnols de l'Ariège joua pendant de e Chers camarades et amis, venus, beau- longs mois contre l'occupant et en ce rades se sont illustrés avec la 2 D B., coup d'entre vous, de départements voi- lieu même, le 20 août 1944, après avoir, notamment dans la libération de Paris. sins et plus lointains. Mesdames, la veille, libéré la ville de Foix. Et si ¡e Si d'autres encore ont combattu en Nor- Messieurs, me sens particulièrement fier, c'est vège, dans les bataillons de marche et sur tous les autres fronts, cela repré- Tout d'abord, merci infiniment d'avoir parce que, vous les Arlégeois vous le sente notre capital moral. Alors, je vous accepté d'honorer de votre présence savez bien, je faisais partie de cette en prie, comprenez que nous voulions le cette cérémonie du souvenir (la 5e) pour prestigieuse Brigade en qualité de chef protéger jalousement. Mais il serait pré- rendre hommage à tous ceux, combat- d'E.-M. et chef d'opérations. tentieux de vouloir nous attribuer tous tants anonymes, morts pour la liberté. En second lieu, à cause de sa proxi- les mérites et toute la gloire. En effet, il y a 5 ans déjà, on érigeait mité avec l'Espagne, c'est pourquoi ¡I en ce Heu ce modeste mais combien y a une plaque écrite en notre langue Avec nous, toujours à nos côtés et à prestigieux monument, dédié à la mé- maternelle, sur laquelle on peut lire : la pointe du combat, nous avons eu les moire de tous les combattants républi- "Caminante di a nuestro pueblo que femmes, oui, un bataillon de femmes dis- cains espagnols qui, après trois années los españoles supieron combatir por la persé sur tout le territoire mais toujours de lutte contre le fascisme en Espagne, Libertad y morir por ella." présentes et courant des risques bien n'ont pas accepté le triomphe des forces Peut-être que beaucoup parmi vous plus grands que les nôtres d'oppression et ont préféré l'exil, car penseront que nous parlons trop de no- Sachez chères compagnes que vous celui-ci leur offrait la possibilité et l'es- tre combat, de nos exploits. Mais cela êtes associées à toutes nos victoires, à poir de continuer à se battre, pour la ne veut pas dire que nous présentons le victoire de la Résistance. liberté, la justice sociale, la démocratie une facture, non, loin de nous cette idée, et la dignité des hommes. je voudrais néanmoins que vous compre- Tous ces hommes que nous honorons Si cet endroit fut choisi pour laisser niez qu'à notre arrivée d'Espagne, vain- aujourd'hui, représentés par ce monu- à la postérité un témoignage de notre cus, nous avions tout perdu, nous n'a- ment, étaient nos frères de race, nos 3 Notre journée à Prayols...

frères de combat, nos frères d'idéal. Le ans les taupes du fascisme, les repré- seul reproche qu'ils pourraient nous faire sentants de ce système que le monde est celui de notre désunion, désunion entier a réprouvé et combattu, sont provoqué par des intérêts personnels et restés silencieuses ; or depuis quelques partisans qui n'ont rien à voir avec notre années, profitant des libertés qu'offre la passé et notre idéal d'hommes libres, démocratie, commencent à relever la tête car personne n'a le monopole de la Ré- et nient publiquement, ce que des milliers sistance. Elle était l'apanage de tous les d hommes et de femmes ont pu voir et hommes et de toutes les femmes épris constater, c'est-à-dire l'extermination, je de liberté, sans distinction d'opinion po- dirai industrielle, de tous ceux qui ne litique ou de nationalité, vivant à cette voulaient accepter l'humiliation et l'escla- époque en France. vage. A tous nos chers disparus à qui nous Et puisque le temps de notre vie rendons cet hommage posthume nous s'écoule inexorablement vers sa fin na- pouvons dire que nous restons fidèles turelle, puissions-nous, lorsque le mo- à leur mémoire et que nous la défen- ment du repos sera venu, rejoindre nos frères avec le sentiment d'avoir contri- drons contre quiconque essaierait de la bué, par nos humbles efforts, au progrès salir ou de la déformer, car nous restons de l'Humanité et au triomphe de la et resterons vigilants contre ses résidus Démocratie, de la Paix, de la Compré- du fascisme que certains hommes poli- hension et la Fraternité entre les hom- tiques veulent faire resurgir. Pendant 40 mes. Discours du Maire de Prayols Amis Anciens Guérilleros, Cette stèle érigée par des entreprises démocratique, la tolérance étant une des Messieurs les Parlementaires, locales, sous la direction du sculpteur plus difficiles mais aussi une des plus Messieurs les Présidents, Emmanuel Valiente, a été financée par belles vertus de l'homme. " Messieurs les Maires, des milliers de dons, des centaines de Que notre journée du Souvenir du 27 Mesdames et Messieurs, subventions des Conseils généraux, des septembre 1987 soit empreinte de fra- Chers Amis, centaines de communes de France : ternité en souvenir de ceux qui sont morts pour la Liberté et que nous tous, Il y a cinq ans la commune de Prayols " EN BREF, CE MONUMENT EST LA PROPRIETE DE TOUS ". CEUX QUI VEU- nous nous souvenions à jamais de leurs était fière et honorée que soit inaugurée sacrifices. la statue qui, érigée sur son sol, sym- LENT SE RECUEILLIR POUR HONORER boliserait à jamais les luttes d'hommes CE SYMBOLE DE LIBERTE PEUVENT LE Vive les Guérilleros espagnols qui ont épris de libertés. FAIRE EN TOUTE SERENITE. combattu pour la Liberté ! Vive les peuples épris de cette liberté ! Ces hommes frères de cœur dans le Les associations quelles qu'elles soient peuvent organiser à leur grès des jour- Vive la République ! combat, avaient bien souvent des philo- Vive la France ! sophes, des obédiences politiques, des nées du Souvenir, dans le respect du pensées différentes, mais ils étaient tous bien de tous. des républicains convaincus et de véri- Les divergences qui animent les hom- tables démocrates. mes sont bien souvent à déplorer ; et en me permettant de citer Alfred de La cession du terrain communal, pour Musset, rappelons-nous ces phrases le franc symbolique, à l'Association des célèbres : guérilleros pour implanter leur monument L'Homme est un apprenti, national avait été pour la municipalité La' douleur est son maître. un geste de reconnaissance " oh com- Et nul ne peut savoir, bien légitime ". Tant qu'il n'a pas souffert. Nous nous souvenions, nous, enfants La vérité est une chose qui, bien sou- du pays de cette rude et sanglante jour- vent, est difficile à démontrer mais née du 20 août 1944. l'homme responsable doit faire un choix. Ce monument derrière moi avec sa Et pour conclure, je me permets, Chers figure anonyme est l'emblème qui sym- Amis, de reprendre une phrase de mon bolise modestement, mais d'une façon intervention de l'inauguration du 5 juin extraordinaire, la victoire de la vérité sur 1982 : " Le respect des idées de chacun toutes les formes de dictatures. est à conseiller à tous, dans un esprit

LE PRESIDENT ROBERT NAUDI Nous regrettons de ne pas pouvoir publier le beau discours prononcé par LETTRE DE M. LE MAIRE DE PRAYOLS le président du Conseil général de AU PRESIDENT ALONSO l'Ariège. Le 19 octobre 1987. Son intervention ayant été spontanée, elle ne fut pas enregistrée. Dommage. " J'ai le plaisir de vous faire parvenir ci-joint une plaquette éditée par le secré- Car ce fut une leçon d'histoire qui fut tariat d Etat aux Anciens combattants écoutée avec une grande attention par commission départementale. tous. Français et Espagnols. Sur cette plaquette figure avec l'en- Il évoqua les pages glorieuses de l'his- semble des monuments ariégeois, le toire de France et de l'Ariège, le combat monument de Prayols. des soldats de l'ombre, des guérilleros. Cela à mon avis peut être considéré Plaçant son propos dans le contexte comme une reconnaissance légitime politique actuel, il demanda à tous de (longtemps contestée) et aussi enfin... rester vigilants face aux nostalgiques du une logique historique à jamais recon- fascisme qui lancent des messages sour- nue. nois à des proies faciles, à une jeunesse Recevez, M. Alonso, mes salutations victime de la crise économique. Seules amicales. " les valeurs de la République sont à trans- Le Maire, mettre à cette jeunesse. J. LAGUERRE. 4 Notre journée à Prayols... Discours de M. SAUNIERES

Directeur de l'Office des A.C.V.G. représentant M. le Préfet.

le printemps 1942 ; la plupart d'entre eux voisine de toujours, a maintenant re- seront détruits ou dispersés dans le cou- trouvé une place digne de son histoire rant d'avril et mai 1943. au sein des nations modernes de ce monde. Reconstitués, ils forment un des fers de lance de la résistance locale ; ils Associées aux autres pays européens effectuent de très nombreuses opérations dans le cadre de l'Europe des Démo- et notamment la libération de Foix, le craties, nos Nations s'orientent vers une 19 août 1944, le 20 août, en ces lieux, communauté de destin. ils détruisent un, convoi militaire alle- Aussi, au moment où la mémoire de mand, et participent aux combats de certains tend parfois à fléchir, ce mo- et Castelnau-Durban. nument doit-il témoigner aux générations Nôtre pays vous doit sa gratitude pour qui n'ont pas connu cette époque, que la part que vous avez prise au retour les valeurs de Démocratie et le respect de la Démocratie et au retour du respect de la dignité humaine, pour lesquelles des droits et de la dignité de la per- vous vous êtes battus, sont des valeurs sonne humaine. universelles, qu'il appartient à tous de maintenir et de défendre. Ainsi, vous avez honoré la France par Dans un monde difficile et agité où les vos souffrances et vos efforts, et celle-ci conflits sont légion, ces valeurs consti- est devenue pour beaucoup d'entre vous tuent plus que jamais des points d'an- votre nouvelle Patrie. crage autour desquels tous les hommes Au-delà de ces montagnes, la grande de bonne volonté doivent pouvoir s'en- et fière Nation Espagnole, notre proche tendre et s'unir.

Voici les principaux passages de son discours : Monsieur le Président, Messieurs les Elus, Mon Colonel, Les Guérilleros à l'honneur Mesdames et Messieurs, L'émouvante cérémonie commémorative 1939-1945, aidé dans ce geste symbo- Je tiens tout d'abord à vous présenter du cinquième anniversaire de l'inaugura- lique par le colonel de Bellemet, adjoint les excuses de M. Jean-François Sellier, tion du monument national des gué- au général commandant la région mili- préfet, Commissaire de la République du rilleros espagnols avait attiré la grande taire. département de l'Ariège, qui, retenu par foule à Prayols et de nombreuses per- Ainsi, M™ Vicente Cales, MM. José des engagements antérieurs, n'a pu ré- sonnalités. Dominguez, Francisco Arroyo, Julián Ro- pondre personnellement à votre invi- Joie intense, mais encore moment pri- dríguez, Antonio Cobo et Raymond Diego tation. vilégié lorsque sonna l'heure des récom- reçurent la Croix des Combattants volon- Aussi, celui-ci m'a demandé de le re- penses. taires de la Résistance. présenter, lors de cette manifestation Qu'ils en soient chaleureusement et e Le président Alonso remettait devant marquant le 5 anniversaire de l'inau- les plus hautes personnalités les déco- vivement complimentés au nom de notre guration de ce monument, érigé à la rations à six héros de la guerre de association. gloire des maquisards espagnols morts pour la France. Cela fait maintenant cinq ans, qu'a eu lieu l'inauguration de ce monument dans la commune de Prayols, tout près de laquelle se tenait, dans les années 1943-1944, un maquis de guérilleros espa- gnols. Par ce témoignage, les survivants de cette époque tragique ont voulu ainsi honorer leurs morts et rappeler ce que fut leur combat. L'Espagne fut prise la première dans la grande et terrible tourmente qui allait secouer l'Europe. Nombre d'Espagnols furent contraints de fuir leur pays pour retrouver une France qui allait rapide- ment basculer dans la guerre, être en- vahie et balayée après quelques semai- nes de combat. Aussitôt, certains de ces réfugiés com- mencèrent à s organiser, avant de for- mer les maquis et d'entamer un nouveau combat. AYUDA BOLETIN N° 5 Ce combat n'était, en réalité, que la Hilario Navarro, Alès 4000 Luis Bermejo, Toulouse .. continuation de celui qu'ils avaient en- 550 00 Carmen Piquer 100 00 Andrés Garcia, Toulouse .. gagé quelques années plus tôt. 500 00 Manuel Purroy, Saint-Christol .. 40 00 Tomas Médina, Béziers .. 500 00 Hommes rudes et courageux, soldats Mme Cales, Castelsarrasin .. 50 00 Lucio Losa, Biarritz 150,00 déjà expérimentés par plusieurs années Francisco Montoro, Labarthe .. 60 00 Mm" Domingo Gonzalez, Tlse 150 00 de guerre, les guérilleros espagnols fu- Francisco Cobo, Muret .. .. 300 00 Antonio Saez, Toulouse .. 150 00 rent redoutés et craints par l'occupant. Francisco Sentenero, Toulouse 700 00 Juan Carrillo, Carbonne .. 50.00 Lé commandant Rios, responsable na- Regina Arrieta, Toulouse .... 15 00 tional, organise les premiers maquis dès Menendez, Pamlers 1 300,00 Total 4 655,00

5 Notre journée à Prayols... Personnalités qui ont assisté à la cérémonie de Prayols le 27 septembre 1987

DU DEPARTEMENT des PG de la Haute-Garonne ; M. le député de l'Ariège ; M. le Docteur Rungs, DE L'ARIEGE : Consul d'Espagne à Toulouse, M. Javier Rhin et Danube ; M. Jean Cancel (A. Ma- Nagore San Martin ; M. René Mauriès, rins C.) ; M. Antoine Morandeira (Divi- M. le Préfet de l'Ariège représenté par rédacteur en chef à " La Dépêche du sion Leclerc) ; M. le Docteur Brunner- M. Saumières, directeur de l'Office dé- Midi ", et dont son amour pour tout ce Ferré, président de la FDIRDP de la partemental des ACVG ; M. Jean Naudi, qui concerne l'histoire des républicains Haute-Garonne ; M. Jean Naudy (des CVR président du Conseil départemental de espagnols est bien connu ; M. Yves Le de Toulouse) ; M. Franck Gaubert, secré- l'Ariège ; M. Jean-Noël Fondère, maire Naour, ancien directeur départemental taire du CD de la Résistance de la de Foix, représenté par M. Claude Del des ACVG de la Haute-Garonne ; M. Jean Haute-Garonne ; M. Jean Becquelin, des Pla et représentant aussi M. Bonrepaux, Carovis, membre du Comité de libération Anciens combattants, Victimes de guerre, député de l'Ariège ; M. Germain Authié, de la Haute-Garonne ; M. Henri Cuq, organisme de Sécurité sociale. sénateur de l'Ariège ; M. Jean Laguerre, maire de Prayols ; M. André Saint-Paul, maire du Mas-d'Azii ; M. Aimé Grenier, maire de ; M. le Colonel Charpin, représenté par le colonel de Bellemet ; M. Georges Lemercier, colonel de gen- darmerie ; M. le Colonel Ferraud, du 9e RCP de ; M. Jean Miquel, pré- sident du FNDIRP ; M. Gilbert Fauré, président des PG, représenté par M. Blazy ; M. Ernest Gouaze, président des Déportés et Internés, représenté par M. Bernadac.

D'AUTRES DEPARTEMENTS :

M. le Général de la 44e DM et de la Division de parachutistes, représenté par le colonel de Bellemet ; Mme E.-J. Baylet, présidente-directrice générale de " La Dépêche du Midi " ; M. le Général San- trallle (CR), président des Médaillés de France des Pyrénées-Orientales ; M Cas- tex, président de l'ARAC de la Haute- Garonne. Les porte-drapeau en tête du cortège. EXCUSES : Nous avons reçu des lettres d'excuse, MENSAJE VIDA avec des raisons bien justifiées, mais DE VICTORIO VICUÑA DE LA CONFEDERACION empreintes de sympathie envers les gué- (" Julio Oria ") rilleros, de la part de : • MONTAUBAN — M. Georges Fontès, secrétaire (Imposibilitado por razones de salud d'Etat aux Anciens combattants et Vic- de asistir al acto de Prayols, he aqui su L'Amicale des anciens guérilleros espa- times de guerre ; M. le Colonel Charpin, mensaje.) gnols du Tarn-et-Garonne celebrará asam- Délégué militaire, adjoint au général Queridos Amigos, blea general el sábado 21 de noviembre, commandant la XIe Division parachutistes En ocasión de vuestra ceremonia al e a las 15 horas, en la sala polyvalente et la 44 DMT ; M. Fassina, directeur pie del monumento de Prayols os dirijo situada en la plaza Prax-Paris, de Mon- interdépartemental des ACVG de la Haute- mis mejores saludos deseándos obten- tauban. Garonne ; M. Roger Panouze, président gáis el éxito que os merecéis. Quiero saludar en vosotros, a los gue- * PERPIGNAN rrilleros que han consagrado su vida al L'Amicale des anciens guérilleros espa- ASSOCIATIONS combate contra el fascismo, por las libertades, la paz y la democracia. gnols FFI des Pyrénées-Orientales cele- ET PORTE-DRAPEAU En el mismo tiempo la Confederación brará asamblea general el domingo 22 QUI ONT PARTICIPE conoce bien a sus guerrilleros que desde de noviembre, a las 9 h 30, en el Palacio A LA MANIFESTATION su juventud han aportado su contribu- de Congresos de Perpignan. ción a la solidaridad de combate con el M. le Colonel Poirier, président de pueblo francés y con los luchadores anti- © ARIEGE Y HAUTE-GARONNE fascistas del mundo entero. l'UFAC ; M. André Authié, président de El domingo 25 de octubre, los gue- l'ACVG ; M. Blazy, président de l'ADCPG ; Aprovecho esta ocasión para manifes- rrilleros del Ariège y de la Haute- taros mi convicción de la necesidad de M. Claude Bertin, président de la FNA Garonne se concentraron en el cemen- reforzar más todavía la colaboración en- CATM ; M. Marrou, président de la terio de Las Bordas (Valle de Arán), tre la Confederación y las diferentes FNBPC ; M. Bès, président de l'ANACR ; para rendir homenaje a los 7 guerrilleros familias de la Resistencia francesa para M. Amardeilh, président de la CVR ; muertos en combate contra las fuerzas M. Salvy, président de l'UDMM ; M. An- el combate permanente por la democra- cia y la seguridad de los pueblos en la franquistas en octobre 1944. Ramos de toine Morandeira, président de la Division flores fueron depositados. Leclerc ; M. Louis Caillaba, président du paz. Os envío queridos amigos mis frater- El Presidente Alonso, Gutiérrez, Menen- C-F Pommiès ; M. André Laguerre, pré- dez, Mme Chindrilla, y Monsalve, de Mon- sident du Souvenir Français ; M. Robert nales saludos y os deseo mucha salud y los mejores éxitos en vuestro trabajo. tcuban, dirigieron la palabra recordando Molinier, président des Croix de Guerre ; el sacrificio de nuestros guerrilleros. M. Jean Marguet, président de l'AC 1™ V. VICUÑA Bermejo excusó la ausencia de Mme Ro- Armée. (Julio Oria). ger, née Moga, recien operada. 6 DISCOURS de Vincent ARBIOL au restaurant

Mesdames, lls étaient une émanation de l'armée Devant ce danger, nous lançons un Messieurs, populaire de la République et, en tant appel pour que tous les anciens com- Chers Adhérents et Amis, que tels, résolument francophiles, comme battants resserrent leurs rangs et, ou- Qu'il me soit permis, en premier lieu, l'étaient d'ailleurs les masses populaires bliant les divergences qui pourraient les de réitérer nos remerciements aux nom- et l'élite progressiste en Espagne. séparer, unissent leurs efforts pour dé- breuses personnalités et au public qui Ils ne pouvaient oublier et ils n'ou- fendre l'idéal de Justice et Liberté de la en s'associant à cet acte commémoratif blièrent pas le moment venu que la ma- Résistance. rendent hommage à la mémoire des an- jorité des hommes des héroïques Briga- Avec calme et sérénité, nous disons qu'aucune association peut prétendre représenter à elle seule les valeurs et les acquis de la Résistance, pas plus qu'elle ne doit tenter d'absorber d'au- tres associations, pour agrandir sa sphère d'influence ou son importance numérique. Nous disons aussi qu'il ne doit exister, en aucun cas, la moindre discrimination entre nous, anciens résistants, et que si quelqu'un oubliant, volontairement ou non, que nous avons été à la pointe du combat, dans des heures qui comptent parmi les plus sombres de l'histoire de ce pays, avait tendance à nous consi- dérer, actuellement, comme des anciens combattants de 2e ou 3e catégorie, il ferait preuve de bien peu de courtoisie et commettrait une flagrante injustice. Nous souhaitons ardemment la conso- Un. groupe de camarades de Perpignan. lidation des liens d'amitié et de com- préhension entre tous ceux qui ont com- ciens guérilleros espagnols FFI qui lut- des internationales étaient de nationalité battu pour la France et la Liberté et tèrent pour l'indépendance de la France, française et que reprenant le combat suggérons que des Comités d'entente la démocratie et la liberté. avec eux et avec leurs camarades de entre nos différentes associations de Résistants et Anciens combattants se C'étaient les mêmes hommes qui la Résistance ils luttaient pour le pays des droits de l'homme et du citoyen, qui développent partout pour faciliter nos avaient combattu âprement " tras los relations et nous permettre de faire face montes " pour défendre la République en inscrivant sur ses drapeaux la noble devise de : " Liberté, Egalité, Fraternité ", aux tentatives de ceux qui s'efforcent espagnole, et l'Idéal de justice sociale d'éveiller une xénophobie, oh combien et dignité humaine qu'elle symbolisait. avait montré à tous les peuples le che- min du progrès démocratique et social. primitive ! pour essayer de nous diviser Leur combat en France ne fut que la A l'heure actuelle, où malgré les preu- afin de faciliter la résurgence des doc- suite logique de celui qu'ils avaient sou- ves historiques Irréfutables d'un passé, trines nazies-fascistes. tenu dans leur patrie d'origine contre les somme toute relativement récent, cer- J'ai terminé. Merci pour votre atten- mêmes adversaires : les suppôts de la tains ind'vidus osent nier l'existence des tion. tyrannie nazi-fasciste, qui après avoir camps d'extermination et minimiser les imposé leur joug à l'Espagne, tentaient atrocités nazis ; l'ébauche d'un plan vi- Vive la République ! d'asservir la France et tous les pays sant à la renaissance des principes Vive la France ! démocratiques. totalitaires semble se préciser. Vive l'Espagne démocratique !

DISCOURS de Louis BERMEJO au restaurant

Messieurs les personnalités civiles, Barcelona para manifestar su plena con- Naturalmente no podia dejar de citar militaires, frères de combat durant la vergencia con sus camaradas guerri- a mis amigos de la Haute-Garonne, de- Résistance, qui honorent de leur pré- lleros de Francia; al abnegado y fiel partamento que más ha sufrido de nues- sence la table d'honneur de ce repas amigo de la Confederación Juan Trivino, tras divisiones internes. Y que hoy goza fraternel, chers camarades, mesdames et que viene del Var. de excelente salud gracias a la adhe- messieurs, nous sommes comblés de sión de muchos compañeros que han satisfaction devant le geste d'amitié et Ah! Pero no son olvidados, ni mucho venido a reforzar a los veteranos. de sympathie que représente le fait de menos, los camaradas del Hérault, entre Saludamos muy sinceramente a las los cuales hay muchos amigos de la vous asseoir autour de nous et de par- viudas de inolvidables amigos que han tager nos joies et nos inquiétudes. Nous Resistencia de la primera hora; como no ingresado en la Confederación donde le son tampoco los del Aude ni el Tarn- vous remercions très sincèrement et nous encuentran calor humano, solidaridad et-Garonne. Capitulo aparte merecen los garderons toujours le souvenir de cette fraterna y ayuda moral desinteresada. journée. que vienen de Pyrénées-Orientales, en- zarzados en rudas lides contra los mo- Muchos de nuestros amigos se hallan Permettez-moi, Messieurs, de m'adres- linos de viento de la pasión, del odio ausentes de esta mesa. La edad pero ser à mes compatriotes dans la langue y del sectarismo, tan numerosos y tan sobre todo la enfermedad que los tiene de Cervantes et d'Unamuno. entusiastas en esta sala. clavados en el lecho de dolor. No que- remos nombrar a unos y olvidar a otros. Un fraternal saludo a los que nos Nos sois privados de elogios los com- Que todos sepan que la Confederación traen calor y ánimo desde lejanas pañeros del Ariège. Fortaleza de la les envia su más ferviente mensaje de tierras: a Fortunato Hernando y esposa Confederación; guardianes y conservado- amor. que acuden desde Paris; a Gregorio Gar- res del monumento de Prayols. Lustre cia y a Antolin Fernandez que presiden Que toda esta representación de ma- y prestigio de los guerrilleros que nos dres y esposas, sin las cuales nosotros una hermosa delegación del Gard, pais honran a todos. de nuestro legendario Cristino García; a ne seriamos nada, reciban el más pro- Elias Diaz, que desde Lyon acude a Seria un ingrato si olvidara a nuestro fundo agradecimiento de la Confedera- Prayols para testimoniar su amistad a camarada Gutiérrez, recién operado y ción por su presencia, pues ellas son los guerrilleros de la Confederación ; al que deseamos pronto restableci- nuestras mejores aliadas. a Jordi Xicola, que se destaca desde miento. Gracias a todas y a todos. 7 NOTRE FÊTE PAS A PAS Elle se forma à la hauteur du Foyer telles qu'elles se sont passées. Nous La dette de reconnaissance que les des jeunes de Prayols. sommes heureux d'avoir pu réunir une hommes avons envers nos compagnes Dix-huit drapeaux des organismes foule,,si nombreuse, face à une table n'a pas de prix. français et espagnols précédaient les d'honneur aussi représentative de la vie Elles participèrent au combat clandes- autorités civiles et militaires et autres politique, militaire et combattante. tin dans des fonctions difficiles. Parcou- personnalités : M"10 Evelyne-Jean Baylet, D'autres satisfactions sont à noter : rant des départements éloignés les uns présidente-directrice générale de " La Dé- un repas abondant, choisi, bien servi, et des autres, transportant armes, explosifs, pêche du Midi " ; les membres du Comité de l'avis des commensaux, correctement documents, elles garantissaient la liaison de parrainage, le colonel De Bellemet, payé. Il régnait une ambiance de bonne des maquis. représentant le général commandant la humeur aux conversations interminables, Les points d'appui dont nous dispo- XI" DP et la 44e DMT ; le colonel Charpin, fraternelles. Des souhaits de retrouvailles sions étaient à la charge de nos épou- délégué militaire, adjoint au général furent formulés, car l'âge nous accule... ses, de nos mères. Lorsque nous étions commandant la XIe DP et la 44e Division Pour compléter ce tableau empreint en mission, elles recevaient, hébergeaient Militaire Territoriale; M. le Général d'émotions, la voix d'or de Mme Julia et nourrissaient les guérilleros de pas- Santraille (CR), président des Médaillés Miracles, accompagnée à la guitare par sage ou ceux qui, pourchassés par la de France des Pyrénées-Orientales ; le maestro Tino, fit vibrer la salle. Poé- Gestapo, cherchaient un refuge. Elles M. Marcel Castex, président de l'ARAC sies, blagues, chansonnettes firent la joie restaient seules à la maison, souvent de la Haute-Garonne. de l'assistance. L'hymne des guérilleros avec des enfants en bas âge, lorsque le Derrière, suivait la masse des assis- d'autrefois, fut chanté à gorge chaude mari partait pour une mission, angoissées tants. Mêlés, Français et Espagnols, par tous les présents. devant le péril bien réel de ne plus le dont le nombre peut s'évaluer, sans exa- Mais l'heure implacable du départ revoir... gération, entre 350 et 400, suivaient arrive, ceux qui viennent du Var, du Oui, chères amies, vous êtes les derrière. Gard, de l'Hérault, de Perpignan ou d'ail- héroïnes de nos luttes. Vous avez souffert Un détail sympathique prouve la sen- leurs, ont de longs kilomètres à couvrir autant que vos hommes, vous avez les sibilité de nos compagnes : des offran- avant d'arriver à leurs demeures. mêmes mérites. des anonymes de bouquets furent dépo- Et à nouveau, ce sont des accolades, Aujourd'hui, confrontées à une absurde sées au monument qui dans un temps des baisers, des vœux de santé, des et stérile lutte fratricide, vous êtes notre record fut recouvert de fleurs. souhaits de se retrouver à nouveau... meilleur appui ; vous nous donnez des La section de la Confédération de Au revoir, chers amis et amies. conseils de modération ; et en même l'Ariège avait, quelques jours auparavant, Qu'André Garcia, l'organisateur, trouve temps vous nous insuflez du courage et procédé à la " toilette " du monument : ici les compliments de tous nos com- de la persévérance. ramassage de feuilles mortes, nettoyage pagnons. Dimanche 27, à Prayols, si nombreuses, des plaques de marbre, tonte de l'herbe, si gentilles, toutes belles, vous étiez semis de fleurs. Bref, donner du lustre, " ET DIEU CREA LA FEMME " notre orgueil, l'orgueil de la Confédé- rajeunir le monument. Que les camara- Heureusement pour l'Agrupación de ration. des de l'Ariège qui se sont occupés bé- guérilleros pendant la clandestinité et Muchas gracias a todas. névolement de cette tâche en soient pour la Confédération aujourd'hui. Louis BERMEJO. remerciés. Les dépôts de fleurs, les décorations, les discours seront commentés ailleurs. Nous ne nous y attarderons pas. RETOUR DE PRAYOLS quelques cassettes de Joselito, et nous A la fin des discours et après avoir déclara, à l'arrivée, qu'il avait été ravi remercié l'assistance, le maître de céré- Après avoir vécu une journée ô com- de passer cette journée avec nous, et monie, notre ami Menendez, les invita bien émouvante, tant au cours de la nous dit : " A bientôt. " à l'apéritif de l'amitié au Foyer de la cérémonie au Monument aux guérilleros A bientôt Daniel ! et vous, mes amis, jeunesse de Prayols, mis gracieusement morts pour la France et la Liberté, qu'au à notre disposition par la commune. qu'en pensez-vous, à quand une aussi repas amical au restaurant, nous som- sympathique réunion ?... Occasion singulière pour les rencontres mes rentrés avec l'autobus pour Perpi- des camarades qui ne s'étaient pas vus gnan, à 16 h 30. Nous avons tous eu à BERNADETTE. depuis des années, ce sont des acco- cœur de prolonger cette ambiance si lades joyeuses, des conversations fur- fraternelle, ressentie au cours de cette tives, car le temps presse et II faut par- splendide journée, où ont ressurgi tant ler à d'autres... de souvenirs de nos mémoires. CEREMONIA Tout en se félicitant de la réussite de e la concentration organisée par la Confé- La participation de la charmante Mira- DEL 43 ANIVERSARIO dération, les participants manifestèrent cle Julia, notre chanteuse très adulée, EN EL CEMENTERIO leur joie et leur satisfaction. Chacun nous y a bien aidés. Ainsi, elle a réussi cherchait à en savoir plus sur les autres ce tour de force : faire chanter même DE BENASQUE (Huesca) guérilleros habitant dans d'autres dépar- ceux qui soit-disant chantent faux !... tements. Ils évoquaient les péripéties in- Tous ont repris en chœur la chanson El día 10 de octubre pasado, tuvo ternes qui ont jalonné notre association, de Mireille Mathieu " Mille Colombes ". lugar, como en años anteriores, la cere- et constataient le superbe résultat de la Notre président, V. Arbiol, et E. Valls monia en recuerdo de la muerte en com- manifestation que nous étions en train ont fait chanter en chœur la chanson des bate contra las fuerzas franquistas del de vivre. On voulait tout savoir : la vie camps de concentration : " Pobres refu- ¡oven guerrillero Elias Piquer y sus com- de nos familles ; les prochaines rencon- giados ". F. Pradas nous a fredonné pañeros anónimos. Todos ellos pertene- tres de la Confédération dans les divers quelques tangos de Carlos Gardel et ré- cían a la 21° Brigada del Gard. départements : en un mot, tout ce qui cité quelques poésies. Marchante, de sa Las familias Piquer (hermana) y Anto- constitue notre vie. voix de Stentor, participa aussi très acti- lin Fernandez (cuñado), acompañados de Nous, hommes et femmes, qui som- vement. Une invitée de Barcelone, aussi, familiares y amigos entre los cuales se mes les derniers survivants d'une géné- de bonne grâce, nous a chanté quelques encontraban los esposos Dario Gómez, ration meurtrie par les deux guerres les romances de sa jeunesse. Quant à-notre de Montauban, y su hijo, depositaron flo- plus meurtrières du siècle, lorsque nous vétéran Arroufat, il n'était pas le der- res en la estela que recuerdan sus parlons de faits vécus et que nous évo- nier. Yvette et Lolita Valls ne dormaient sacrificios. quons nos souvenirs, nous sommes inta- pas non plus ! et participaient activement Francisco Larroy, superviviente de di- rissables. Il nous faudrait des heures au maintien de la bonne humeur et la cho combate, y su esposa, acompañaban pour tout raconter. camaraderie comme elles l'avaient fait a la familia Piquer-Fernandez desde el à l'époque héroïque, lorsqu'elles assu- Gard. raient avec dévouement les liaisons en- Debemos señalar porque es justo de- LE REPAS FRATERNEL tre nos détachements de guérilleros et cirlo, que la Amicale del Gard-Lozère- Ardèche depositó una corona en home- 222 couverts. Oui, 222, ni plus ni l'état-major. Anita Cesar nous a genti- naje a los muertos de la 21° Brigada. moins. Facture à l'appui. Voilà ce qu'a ment récité une poésie avec tout son cœur. Antolin Fernandez pronunció sentidas fait la Confédération. Nous, les " mino- palabras. ritaires ", les " laissés pour compte " Quand on a eu épuisé le répertoire, La Confederación nacional de gue- au bord de la route. Ne soyons pas mé- nous étions déjà près de Perpignan. No- chants et limitons-nous à dire les choses rrilleros españoles presenta a estas fami- tre chauffeur. Daniel, nous mit alors lias err duelo su solidaridad fraterna.