CMBV-2006-Alcide Ou Le Triomphe D'hercule.Pdf
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Samedi 7 octobre 2006 — 20h30 Opéra royal Frontispice du livret d’Alcide, extrait du Recueil General des opera representez par l’Academie Royale de Musique depuis son etablissement, Tome quatrième, Paris, Christophe Ballard, 1703 LES PALADINS - SAMEDI 7 OCTOBRE 145 Alcide ou Le Triomphe d’Hercule Tragédie lyrique (1693) Musique de Louis de Lully (1664-1734) et Marin Marais (1656-1728) Livret de Jean Galbert de Campistron (1656-1723) Alcide : Paul Agnew, haute-contre Déjanire : Aurélia Legay, dessus Iole : Salomé Haller, dessus Philoctète, Un Guerrier : Nicolas Cavallier, basse Thestilis : Brigitte Balleys, bas-dessus Aeglé, La Victoire : Stéphanie Révidat, dessus L’Amour : Sophie Landy, dessus Une Bergère : Béatrice Gobin, dessus Les Paladins Françoise Duffaud (1er violon), Isabelle Perez, Tami Troman, Françoise Couvert, Guillaume Humbrecht, Olivier Briand, Bernadette Charbonnier, Hélène Lacroix, dessus de violon Lucia Peralta, Judith Depoutot, hautes-contre de violon Géraldine Roux, Diane Dubon, tailles de violon Samantha Montgomery, Valérie Pronier, quintes de violon Emmanuelle Guigues*, viole de gambe Marion Middenway*, Dominique Dujardin, Steinunn Stefanfdottir, Camilo Peralta, Mathurin Matharel, basses de violon Christophe Mazeaud, Luc Marchal, hautbois et flûtes à bec François Nicolet, Lorenzo Brondetta, flûtes traversières Gabriel Vernhes, basson Rémi Cassaigne*, Bruno Helstroffer*, théorbes et guitares Benoît Hartouin*, clavecin Aline Potin, percussions (* Basse continue) 146 MARAIS, VIOLISTE À L’OPÉRA Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles (Direction musicale : Olivier Schneebeli) Catherine Boutron, Béatrice Gobin, Ruxandra Ibric-Cioranu, Sophie Landy, Cécile Moureau, Dagmar Saskova, dessus Damien Brun, Aurélien Miquel, Sébastian Monti, Antoine Strub,Vincent Vogt, hautes-contre Matthieu Chapuis, Jean-Baptiste Henriat, Pierre Perny, Olivier Rault, Qi Shen, tailles Florent Baffi, Pierre Boudeville, Benoît Descamps, Olivier Fichet, Léonard Mischler, Marduk Serrano, basses-tailles et basses Jérôme Corréas, clavecin et direction Olivier Simonnet, mise en espace Partition éditée par le Centre de Musique Baroque de Versailles Enregistrement pour le label Pan Classics Concert enregistré par France Musique Les Paladins reçoivent le soutien de la Fondation France Télécom et de la Direction régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France. Les Pages & les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles sont subventionnés par le Ministère de la Culture, le Sénat, le Conseil régional d’Île-de-France, le Conseil général des Yvelines et la Ville de Versailles. LES PALADINS - SAMEDI 7 OCTOBRE 147 ALCIDE Prologue Le temple de la Victoire. Un chœur de guerriers implore la Victoire de ne plus récompenser les hauts faits de Louis XIV. La Victoire se rend aux pieds des ennemis de la France et déclare qu’elle ne peut s’opposer aux desseins d’un si grand roi. Elle exhorte les peuples hostiles à quitter son temple. À la demande de cette dernière, les habitants des climats heureux – ceux dirigés par Louis – s’as- semblent pour rendre hommage à leur souverain et célébrer la paix par la réalisation d’un spectacle pompeux. Acte I Le palais des ancêtres de Iole. Iole, princesse d’Æcalie, est devenue l’esclave d’Alcide; elle déplore son sort nouveau et déclare ne devoir son salut qu’à l’amour qui la lie à Philoctète, ami d’Alcide. Philoctète vient annoncer qu’Alcide est prêt à redonner la liberté aux vaincus; Iole recouvrera sa souveraineté. Les deux amants renouvellent leur serment de fidélité. Le duo est interrompu par Alcide qui dit vouloir réparer les malheurs de Iole en l’épousant! Cette der- nière rappelle à Alcide que ses exploits ont coûté la vie à son père Euritus et lui déclare qu’elle n’est pas déterminée à suivre son projet. Mais Alcide n’a jamais soupiré en vain, il triomphera de l’indifférence. Pour fêter la liberté retrouvée, il ordonne un divertissement qui annonce au peuple la future union du « Roi des vainqueurs et de la Reine des belles ». Se détour- nant de la joie populaire, la future épouse ne veut trouver de douceur qu’en rejoignant Philoctète pour pleurer avec lui. Acte II Les jardins d’Euritus. Déjanire, l’épouse en titre d’Alcide, vient en ces lieux célébrer la gloire de son mari; mais l’accueil d’Alcide est glacial. Il lui demande de retour- ner immédiatement en son royaume de Calidon et d’y maintenir ses lois et sa puissance. Consternée, Déjanire qui avait quelques soupçons, apprend de la bouche de Philoctète le projet de son mari. Furieuse mais toujours amou- reuse, Déjanire veut la perte de sa rivale et décide de recourir au pouvoir démoniaque de Thestilis. Philoctète et Iole n’entrevoient qu’un seul salut: la mort! Mais l’Amour descend dans le char de Vénus apportant aux amants l’espoir d’une issue heureuse. 148 MARAIS, VIOLISTE À L’OPÉRA Acte III L’antre de Thestilis. Thestilis qui a le pouvoir de changer la forme de l’Univers si elle le sou- haite, affirme à Déjanire qu’elle est totalement impuissante à rendre le cœur d’un époux infidèle. Les maléfices doivent porter leurs coups autrement. Après une scène infernale développée, la magicienne édicte la solution soufflée par les Enfers: que Déjanire s’arrange pour qu’Alcide endosse un moment le voile de Nessus et sa nouvelle maîtresse lui sera ravie. Acte IV Un bois solitaire et agréable, la mer dans l’éloignement. Alcide jouit du paysage, alors que non loin de là, Philoctète et Iole re- nouvellent leur serment amoureux, forts de l’espoir que leur a donné Cupidon. Mais Alcide les surprend, il a tout entendu! Il s’emporte et déclare vouloir hâter l’hymen qui punira tout un chacun! Cependant il s’inquiète de ce qu’en pensera Junon qui lui fut toujours hostile, et pour flé- chir ses sentiments il lui demande d’accepter l’hommage qui forme le diver- tissement de cet acte. Mais Déjanire, instrument de la haine inexorable de Junon envers Alcide, interrompt la cérémonie. Elle fait remettre le fameux voile du centaure Nessus à son infidèle époux ; fondant encore quelques doutes sur l’issue de ce sortilège elle réclame une assistance renforcée de Junon. Acte V Le mont Ætna où doit être célébrée l’hyménée. Lycas, valet d’Alcide, a donné à son maître la tunique de Nessus que Déjanire avait réussi à lui confier. Alors que la cérémonie commence, Déjanire attend, inquiète. Au milieu des chants d’allégresse, surgit Philoctète qui annonce qu’Alcide porte la tunique empoisonnée et qu’il en périra. Déjanire réalise qu’elle a été trompée par Junon et Thestilis et qu’elle cause la perte de l’objet qu’elle aime. Elle implore la mort de l’em- porter; elle se lance du haut des rochers. Alcide, à qui le feu dévorant a fait perdre la raison, découvre enfin son sort et comprend que c’est le voile de Nessus qui le dévore; voici venir le jour où il lui faut quitter sa dépouille charnelle. Tout en souhaitant le bonheur à Iole et Philoctète, il se jette dans le bûcher préparé pour le sacrifice qui devait présider à la cérémonie du mariage. Jupiter fait gronder le tonnerre! LES PALADINS - SAMEDI 7 OCTOBRE 149 NOTES Rappelons que Alcide est l’autre nom d’Hercule qui fut également appe- lé ainsi en souvenir d’Alcée son aïeul. Il ne faut donc pas s’étonner de constater qu’en 1705 l’œuvre fut reprise sous le titre La mort d’Hercule avant de revenir à La mort d’Alcide en 1716. Musicalement, Alcide est bien une œuvre qui naquit de la collaboration de deux musiciens: Louis de Lully et Marin Marais. Louis de Lully (1664-1734), premier fils du grand Jean-Baptiste Lully, était depuis 1688 Surintendant de la Musique du roi. En 1693 il comptait à son catalogue trois œuvres écrites en collaboration avec son frère Jean Louis (1667-1688): deux idylles destinées au château d’Anet et le ballet Zéphire & Flore (1688). La réputation des frères Lully n’était guère enviable tant sur le plan de la vie personnelle que sur celui des qualités musicales. L’Histoire retint même qu’ils étaient de fieffés incapables et que leurs ouvrages n’avaient pu aboutir que grâce à l’engagement de véritables compositeurs dont on taisait le nom. Après la mort du frère, Louis sut appa- remment composer seul Orphée, représenté à l’Académie royale de musique en 1693. Ce fut un échec cuisant. Peut-être est-ce pour redorer son blason qu’il chercha à s’assurer le concours d’un musicien connu, d’un compositeur confirmé qui avait été élevé aux manières lullistes, Marin Marais. La réputation de Jean Galbert de Campistron (1656-1723) n’était guère meilleure que celle de Louis Lully. Poète dramatique, il avait écrit le livret d’Achille & Polyxène (1688), tragédie en musique dont Jean-Baptiste Lully ne laissa que l’ouverture et le premier acte et qui fut terminée par Pascal Colasse, œuvre sur laquelle les pamphlétaires s’acharnèrent, laissant une image du musicien mais aussi du librettiste quelque peu ternie. Force est de constater que pour sa première expérience dans le théâtre lyrique, Marin Marais fut obligé de collaborer avec deux artistes à la méchante réputation et au talent, de toute évidence, inférieur au sien. Le livret qui s’appuie sur la pièce de La Thuillerie Hercule (1681) attira les sarcasmes mais la musique rattrapa l’affaire si bien qu’en définitive Alcide s’inscrivit au coin des opéras qui réussirent. Dans cette partition Marais fait preuve d’une grande originalité. On remarquera tout particuliè- rement la qualité des récitatifs accompagnés; ceux de Déjanire sont parmi les plus réussis: « Que dis-je en effet » et « Dans les vastes déserts » (Acte II, sc. 3); « Monarques des Enfers » (Acte V, sc. 4). Enfin, l’introduc- tion d’un Caprice orchestral dans le divertissement du deuxième acte (sc.7), véritable nouveauté, est à souligner.