"Il Suffit D'un Grand Morceau De Ciel" Terencio González, Evan Gruzis, Lyes Hammadouche, Nathaniel Rackowe, Lauryn Youden
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"Il suffit d'un grand morceau de ciel" Terencio González, Evan Gruzis, Lyes Hammadouche, Nathaniel Rackowe, Lauryn Youden. 25 mars - 21 mai 2016 Terencio González. Beachfront, 2015, collage, peinture en spray et acrylique sur toile, 195 x 130 cm. © Terencio González. Courtesy Galerie Jérôme Pauchant, Paris. S.A.S. JEROME PAUCHANT au Capital de 5 000 € - RCS PARIS 802837021 SIRET 802837021 00012 CODE APE 4778C - TVA N° FR 08 802837021 Communiqué de presse Press release "Il suffit d'un grand morceau de ciel" Terencio GONZÁLEZ, Evan GRUZIS, Lyes HAMMADOUCHE, Nathaniel RACKOWE, Lauryn YOUDEN. 25 mars - 21 mai 2016 Le paysage est une vue d’ensemble: le terme lui-même engage la vision et appelle réception. L’œil l’embrasse, quand, lui, attise les sens et saisit l’esprit. Frais, charmant, riant, sinistré, orageux, il réclame son qualificatif, autant que les humeurs et sentiments humains, aussi nommés «paysages de l’âme» ou «paysages intérieurs». Hugo et ses Contemplations, Rousseau et ses Rêveries du promeneur solitaire, Baudelaire et son «invitation au voyage», le paysage est, au fil des siècles, une source intarissable de création. Gaston Bachelard souligne ainsi que «le pays natal est moins une étendue qu’une matière; c’est un granit ou une terre, un vent ou une sècheresse, une eau ou une lumière. C’est en lui que nous matérialisons nos rêveries; c’est par lui que notre rêve prend sa juste substance ; c’est à lui que nous demandons notre couleur fondamentale»1. Cinq artistes d’horizons variés sont réunis autour d’une vision contemplative et méditative de l’art : les œuvres des deux jeunes artistes parisiens Terencio Hkjb – qui réalise sa première exposition en galerie, et Lyes Hammadouche, de la Berlinoise Lauryn Youden, côtoient celles d’artistes à la renommée internationale, le Britannique Nathaniel Rackowe, et le New-yorkais Evan Gruzis. Affiches, bois, sable, vidéo amateur, matériaux de construction, teintures pour textiles, chaque artiste emploie des matériaux bruts ou bon marché pour les sublimer ; de la même manière que la nature, partant des éléments et des matières premières, compose une palette d’univers bigarrés. S’éloignant de la tradition classique de la représentation fondée sur la mimesis, chacun mime les processus de création de la nature elle-même pour engendrer un paysage à son image. Au fil de la déambulation, les échos esthétiques ricochent dans l’espace de la galerie et font passer le spectateur d’un paysage mental à l’autre, d’une méditation à l’autre. Avec ses fonds d’affiches argentines collés sur de grandes toiles de lin enduites de peinture blanche, Terencio González laisse advenir les souvenirs des environnements qu’il a fréquentés et compose des variations vibrantes et lumineuses. Ce phénomène d’éblouissement coloré retrouve l’irisation plus confidentielle des spectres lumineux de Nathaniel Rackowe, néons dissimulés sous des éléments de chantier, ou celle plus prononcée des vidéos croisées d’un coucher de soleil sur la plage de Lauryn Youden. Le tranquille va-et-v ient des vagues et les remous d’une musique lancinante rappelle tant la portée méditative et la fluidité des couleurs artificielles d’Evan Gruzis, que la force hypnotique du lent mouvement des paysages lunaires et des topographies inversées de Lyes Hammadouche. L’«embrayeur cosmique»2, permettant l’association d’une image abstraite à l’idée de paysage, n’est plus alors concentré dans une simple ligne horizontale qui mettrait en présence la terre et le ciel ; mais dans une approche poétique qui sonde l’inconscient du spectateur. Lointains et impalpables, les paysages vécus - dont les couleurs, les lumières, les mouvements et les impressions perlent sur les rivages de notre imagination -, condensent une présence et une intensité qui force la contemplation et inaugurent l’ère de l’onirisme moderne : «On rêve avant de contempler. Avant d’être un spectacle conscient tout paysage est une expérience onirique» avait encore souligné Gaston Bachelard3. Seule œuvre véritablement figurative, la vidéo de Lauryn Youden s’offre comme la carte postale déformante d’un cliché revisité étrangement proche de l’état de «sommeil paradisiaque» des habitants du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley : au soma, drogue contraignant au bonheur permanent, se substitue l’art, remède fascinant et apaisant saupoudré d’un trait d’humour. En ces temps tourmentés, il a paru essentiel de rappeler à travers cette exposition que le rêve et la contemplation constituent, encore aujourd’hui, tant une échappatoire pour l’imagination qu’un creuset pour la création. Au terme de ce voyage, les œuvres apparaissent comme un antidote à la rapidité et à la saturation technologique et visuelle du monde, un temps suspendu qui fait raisonner cette phrase qu’Albert Camus écrivait dans ses carnets en 1939: «Il suffit d'un grand morceau de ciel, et le calme revient dans les cœurs trop tendus»4. Raphaëlle Romain Historienne et critique d’art 1 Gaston Bachelard, L’eau et les rêves – Essai sur l’imagination de la matière. Paris : José Corti, 1942/ Le livre de Poche, 1993. p. 15. 2 « Dire d’une ligne qu’elle est horizontale c’est la placer aussitôt en situation de métaphore cosmique : référence à l’horizon et donc" aussi à la rotondité de la terre. » Francis Edeline « Les embrayeurs cosmiques », dans Formules Revue de littérature à contraintes n° 9, 2005, p. 39. 3 Gaston Bachelard. Op. Cit. p. 11. 4 Albert Camus, Mars 1939 - Carnets I (mai 1935 - février 1942), cahier II, 975. S.A.S. JEROME PAUCHANT au Capital de 5 000 € - RCS PARIS 802837021 SIRET 802837021 00012 CODE APE 4778C - TVA N° FR 08 802837021 Communiqué de presse Press release > Terencio GONZÁLEZ 1987, Paris (FR) Vit et travaille à Paris (FR). Jeune artiste parisien d’origine argentine, Terencio González a été diplômé de l’école national supérieure des Beaux-arts de Paris en 2015. Collant des fonds d’affiches populaires collectés lors d’un séjour en Argentine sur de grandes toiles de lin, préalablement enduites de peinture acrylique blanche, il compose des variations vibrantes et lumineuses, un Rothko contemporain aux matériaux bon marché. Des traces réalisées à la bombe aérosol se greffent à l’équilibre de l’ensemble, une graphie dépossédée de tout signifiant proche de l’œuvre de Martin Barré. L’œuvre revisite l’histoire de l’art, à la frontière du Color -field et de l’Action Painting, du Nouveau réalisme et du minimalisme. Par l’éblouissement, l’artiste laisse advenir les souvenirs des environnements qu’il a fréquentés, paysage physique et mental dans lequel le spectateur se projette. > Evan GRUZIS 1979, Milwaukee, Wisconsin (US) Vit et travaille à New York (US) En 2002, il obtient son BFA (Bachelor of Fine Arts) de peinture à l’université de Wisconsin Madison et en 2008 son MFA (Master of Fine Arts) au Hunter College de New York. Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier, chez David Zwirner, au Deitch Projects et au musée d’art contemporain de Rome. Elles font partie de prestigieuses collections privées et publiques, dont celle du Whitney Museum of American Art (NY), le Milwaukee Art Museum (WI), la Deste Foundation Collection à Athènes, etc. Evan gruzis est affilié à plusieurs galeries, Hole à New-York, Duve à Berlin, Saks à Genève. Il est également professeur de peinture à l'école de l'Art Institute de Chicago. Evan Gruzis explore les aspects psychologiques et spirituels de la culture visuelle des années 80’s, de l’esthétique Pop art, du groupe de Memphis, des couvertures d’albums New Wave, auxquels s’allie une beauté kitch hollywoodienne : palmiers, couchers de soleil, lunettes Ray-Ban. Combinant teintures pour textiles et peinture acrylique, il développe une technique qui lui est propre. Inspiré par Dogen Zenji, maître du bouddhisme zen japonais, l’artiste manie la lumière, la fluidité des matériaux et l’artificialité des couleurs pour activer un espace psychologique. Dans ses œuvres abstraites, le cadre joue également un rôle essentiel et dissout les tensions entre l’intérieur et l’extérieur, le chaos et la mesure, en ouvrant une fenêtre sur la méditation. > Lyes HAMMADOUCHE 1987, Alger (DZ) Vit et travaille à Paris (FR) Lyes Hammadouche arrive en France à l’âge de 6 ans et sort diplômé des arts décoratifs de Paris en 2013. Il est particulièrement remarqué en 2015 alors qu’il est invité par le collège des Bernardins pour une carte blanche. Fasciné par les sciences et l’hypnose, il réalise actuellement une thèse de doctorat PSL-SACRE portant sur les principes d’inductions hypnotiques liés aux productions plastiques (sous la tutelle Samuel Bianchini, artiste et enseignant-chercheur à l’Ensad et Jerôme Sackur, chercheur en sciences cognitives à l’ENS). Avec un savo ir-faire technique hors du commun, maniant le laser et agençant les mécanismes complexes, Lyes Hammadouche crée des modules d’une beauté à la fois épurée et hypnotique. Ses œuvres en mouvement s’inscrivent dans une temporalité étendue et interrogent les cycles sociaux et humains, les rythmes de la vie, du sommeil et de l’inconscient. S.A.S. JEROME PAUCHANT au Capital de 5 000 € - RCS PARIS 802837021 SIRET 802837021 00012 CODE APE 4778C - TVA N° FR 08 802837021 Communiqué de presse Press release > Nathaniel RACKOWE 1975, Cambridge (UK) Vit et travaille à Londres (UK) Diplômé en 1995 du Cambridge Regional College, et diplômé de sculpture de la Sheffield Hallam University en 1998 (B.A. Honours Fine Art), il intègre la Slade School of Fine Art à Londres où il obtient son MFA en 2001. Particulièrement remarquées à l’exposition Dynamo au Grand Palais à Paris en 2013, à la Delfina Foundation à Londres ou encore au MoCA de Miami, ses œuvres ont également été présentées en Chine, à Bogota, à Copenhague, à Bangkok, et ont intégré d’importantes collections internationales: Jumex (Mexico), LVMH (Paris), Hauser & Wirth (Londres) et Cisneros Fontanals Art Foundation (Miami).