Rock, Jazz, Progressif, Metal, Electro, Hardcore
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Guts Of Darkness Le webzine des musiques sombres et expérimentales : rock, jazz, progressif, metal, electro, hardcore... février 2009 Vous pouvez retrouvez nos chroniques et nos articles sur www.gutsofdarkness.com © 2000 - 2009 Un sommaire de ce document est disponible à la fin. Page 2/208 Les chroniques Page 3/208 D.A.F. (DEUTSCH AMERIKANISHE FREUNDSCHAFT) : Gold Und Liebe Chronique réalisée par Raven Il n’a pas aussi bonne presse que Alles Ist Gut celui-ci. On peut légitimement se demander pourquoi : sorti la même année, formule identique. Il est même plus puissant que le premier. Un peu plus kitsch, sans doute, plus putassier (écoutez moi ce "Ich Will"), mais il y’a une agressivité et un côté sulfureux encore plus prononcés ici, peut être accentués par les rythmes de Robert, plus rapides, plus appuyés, plus variés (tribaux, militaires, disco), meilleurs que sur le premier - j’en veux pour preuve ce "Verschwende Deine Jugend" tuméfiant et technoïde (on se demande si ce truc est vraiment sorti en 81), ou ce "Sex Unter Wasser» bien vulgaire avec ses synthés ronflants, et "El Que", cette espèce de batucada EBM avec une voix d’hôtesse, extra, vraiment. Pour le reste comme je le disais la formule est rigoureusement la même : Gabi fait toujours sa chaudasse, et nous envoie aux esgourdes des jumeaux tubesques de "Der Mussolini" ("Liebe Auf Den Ersten Blick", "Greif Nach Den Sternen"), et la petite ballade neuneu et kitschounette ("Goldenes Spielzeug") qui prend le relai de "Der Rauber Und Der Prinz". Bref je m’étendrai pas plus : Gold Und Liebe est aussi indispensable que Alles Ist Gut, son seul défaut est d’être sorti après, mais quelques mois après hein, pour moi c’est comme un double album en fait, l’un ne va pas sans l’autre (comme les deux premiers Nitzer Ebb, ou Bud Spencer et Terence Hill), et puis il contient quand même quelques-uns des meilleurs hits de DAF, alors bon, hein, bon, ça serait bête de faire comme si il existait pas... Mangez-en. Note : 5/6 Page 4/208 D.A.F. (DEUTSCH AMERIKANISHE FREUNDSCHAFT) : Für Immer Chronique réalisée par Raven Il est très moche ce dernier DAF. Enfin, dernier… paraîtrait qu’ils en ont sorti un dans le nouveau millénaire, mais ce retour était inutile. Gabi l’avait lui-même résumé très justement : "on avait déjà tout dit, pas la peine d'en rajouter". C’est vrai. T'aurais même pu t’arrêter à Gold Und Liebe ma Gabrielle – mais tu as quand même préféré sortir Für Immer, peut être parce que tu avais toi aussi succombé au sirop, comme tous les autres. Tout aurait pu s'arrêter ave Gold Und Liebe, et pourtant ce troisième n'est pas une redite, il est différent des deux autres: plus chochotte, plus… gay, oui, même si on a encore un peu droit à de la grosse body music qui fait plaisir aux mollets (goûtez-moi ce "Ein Bisschen Krieg" massif et tribal, mmmmh), ici c’est beaucoup plus… kitsch, déjà, mais kitsch à mort, kitsch comme du Kano sur une bonne moitié des titres, ou n’importe quelle autre daube italodisco de seconde zone, avec des sonorités de synthés paradoxalement plus datées que celles des deux albums précédents, pour vous donner une idée de ce vulgaire purulent imaginez le thème de Rocky – ce côté très pouet-pouet cacahuète est assez gênant (par exemple sur "Verehrt Euren Haarschnitt"). Pour le reste la production est très inégale, c’est soit glacial comme les anciens, avec un titre surprenant au son très crade et indus ("Die Lippe") soit parfaitement guimauve, une espèce de DAF qui essaierait de faire du Soft Cell, mollement et pathétiquement, en s’enfonçant dans des sucreries kitschouilles que même un fan de Invisible Touch comme moi ne peut entendre sans sourire ("Verlieb Dich In Mich", horrible, ou "Geheimnis", digne des B.O. de Bilitis et La Boum réunies). Mais Gabi et Robert savent quand même composer des ballades neuneus succulentes, talent pour la ballade allemande à la naïveté brute et faussement niaise qu’aura plus tard Rammstein, et, tout comme "Der Rauber Und Der Prinz" ou "Goldenes Spielzeug" avant elle, "Prinzessin" est terrible dans ce style ich bin eineu grosseu neuneu, peut être même leur meilleure comptine, le charme ambigu et rustaud opère à merveille, c’est délicieux. Pour ce qui est du reste, j’avoue que j’aime bien "Kebabtraüme" (rien que le titre déjà), mais rien qui soit du niveau des deux anciens. Trop ramollo, bizarroïde oui, mais trop moche – la laideur peut être une arme, ici c’est un peu un handicap. Für Immer a bien mal vieilli comparé à Alles Ist Gut et Gold Und Liebe, leur album le plus synth pop sans doute, mais (quitte à sortir une connerie, je suis pas à ça près) ça vaut pas Frankie Goes To Hollywood. Note : 3/6 Page 5/208 COMPILATIONS - BANDES ORIGINALES DE FILMS : Shallow Grave - Music From The Motion Picture Chronique réalisée par Raven "I'm not ashamed. I've known love. I've known rejection. I'm not ashamed to declare my feelings. Take trust for instance, or friendship. These are the important things in life. These are the things that matter, that help you on your way. If you can't trust your friends, well, what then... What then ?... This could have been any city. They're all the same."... Le générique de début de Petits Meurtres entre Amis est un des plus terribles qu’on puisse imaginer. Qui n’a jamais senti un frisson parcourir son échine passé ce premier panneau rouge placardé comme une lourde menace plein écran, passés ces échos de cornemuses malsains, cette sourde montée en puissance, lorsque le morceau implacable de Leftflield enfle, approche, lentement, sournoisement, vicieusement, implacablement, tandis que là-dessus une espèce de comptable morne nous fixe dans les yeux d’un regard vide en monologuant d’une voix on ne peut plus glaciale et désincarnée ? D’un coup d’un seul – au moment où la caméra s’arrête de tourner - boum boum boum – l’accélération, le sentiment de frisson, d’exaltation qu’on peut ressentir à cet instant, sont incomparables. Ce morceau de pure techno nineties est une tuerie, point, et avec ou sans les images il bute. Pour le reste on a droit à un autre morceau plus dub, sympa, et la B.O. composée par Simon Boswell, qui réutilise sur deux trois titres des extraits de dialogues du film, ou les éclats de rires sombres et expérimentaux d’Ewan McGregor ("Laugh Riot"), compose un morceau jazz par-ci, du Carpenter coupé au Tangerine Dream par-là (le thème principal avec sa mélodie de piano, superbe, ou le glauque "Hugo’s Last Trip"). J’aurais aussi pu vous parler de Nina Simone, des accordéons de bal des vieux ou du tube de ce vieux crooner ringard, là, mais enfin bon, sur ce disque passé Leftfield, on est dans une B.O. routinière, sympathique, mais qui a le défaut – ou la qualité – de nous donner envie de revoir le film avant de l’avoir achevée. Une B.O. plutôt cool avec une boucherie en guise d’intro. Comment ça, vous ne me faites pas confiance ? Allons, allons… si on ne peut pas compter sur ses amis, où va-t-on ? Où va-t-on… Note : 4/6 Page 6/208 SAINT VITUS : Born too late Chronique réalisée par dariev stands “Every time I'm on the street / People laugh and point at me / They talk about my length of hair / And the out of date clothes I wear”. Si toi aussi lecteur, tu te reconnais dans cette phrase qui ouvre le présent disque, alors, lis attentivement ce qui suit, tu as peut-être un Doomster qui sommeille en toi (le mien est resté en hibernation pendant pas mal d’années, c’est que ça pionce un doomster). Born Too Late, 3ème album de Saint Vitus mais bel et bien premier avec le légendaire Wino (The Obsessed… ) au chant, n’est autre que les tables de la loi doom, le disque fondateur du genre, auquel se mesureront tous les autres, et ce malgré que pentagram, candlemass, trouble, voire pagan altar soient passés avant. Tout y est : tempo lent mais souple (le mot exact est : chaloupé), guitares vrrrrrrrrrrrrrrrrombissantes, et surtout, textes gravitant autour des 3 mamelles du genre que sont l’alcool, la dépression et la peur de la guerre – War Pigs de Black Sabbath, ça vous interpelle ? Commençons par l’inquiétude la plus fréquente chez ceux qui ne connaissent pas encore le monstre : le son est-il bon ? Et la réponse est OUI. D’accord, la batterie est en plastique, ça, je vous l’accorde, mais putain on s’en branle, la guitare ravage tout, elle, et puis ce disque à une âme, je dirai même, il EST l’âme du Doom. Quand Wino chante “They say my songs are much too slow / But they don't know the things I know”, c’est la profession de foi de tout un style, le porte étendard de toute une génération née trop tard, et qui ne souhaite pas « être un punk rocker avec des fleurs dans les cheveux » mais tout simplement trouver le chemin vers le prochain whiskey bar. Les 3 premiers morceaux sont les meilleurs du disque, sans hésitation. Born Too Late, la chanson, est un hymne au retour vers le VRAI hard rock à une époque où les couillons peroxydés côtoient les techniciens-bouchers du thrash metal, genre noble mais qui perd en humanité ce qu’il gagne en patate.