/ CIRCONSCRIPTION ARCHEOLOGIQUE DE BRETAGNE DIRECTION DES ANTIQUITES PREHISTORIQUES /f? MRS 197 3 Date d'envoi q O RAPPORT DE. FPîTOE. M . AWl3^®

: 1 LIEU 1 QDISTIMC Goslenn m 698 sect. B f. 4

DATES 76 - 06 du 23 février 1976 23 - 24 février 1976

: d'intervention Néant

INTERVENTION H. LE ROUX Découverte fortuite par labours 10 82 environ . Estimation de l'étendue du gisement 100 H2 environ sous réserve de confirmation par datation C14

SITE Tombe de l'Age du Bronze et substructions Structures architecturales, tessc sons de poterie, charbons de bois Âge du Bronze moyen probable

OBSERVATIONS i substructions repérées à proximité de la tombe se dégradrent progressivement avecJSB les labours ; si leur ancienneté est confirmée par une datation C14, il y aura lieu de reprendre ce site en urgence.

CONTENU DU Rapport scientifique 2pages de texte DOSSIER Plans et coupes 2 planches Planche; de dessins Photogr inhies légendées. &*WT,fMN&S| planches (4 vues)

■5 TEUR 1023 C.-T. LE ROUX

RAPPORT SCIENTIFIQUE SUR LA DECOUVERTE D'UNE TOMBE DE L'AGE DU BRONZE A GOSLENN EN QUISTINIC (MORBIHAN)

Le 20 février 1976, M. François LE GOUALHER, propriétaire- exploitant, accrocha avec sa charrue une dalle longue de près de 2 m pour une largeur de 0,60 m et une épaisseur variant de 0,10 à 0,20 m. Cette pierre une fois enlevée, apparut un caveau rectangu- laire légèrement plus petit (1,65 m de long, 0,50 m de large), en- tièrement rempli d'une terre brune très meuble qui fut malheureuse- ment vidée dans l'enthousiasme de la découverte. La découverte se situe dans la parcelle n° 698, section B du cadastre revisé (aujourd'hui réunie à ses voisines en un vaste champ de plusieurs hectares), entre les villages de Goslenn et Coet Prenn (Coordonnées Lambert II : X = 193,7 ; Y = 338,8), pres- qu'au point culminant d'un plateau dominant à l'Ouest la vallée du Blavet. Prévenus rapidement par M. MAHO, animateur des Amis du Pays de Baud, nous avons pu étudier, les 23 et 24 février, cette découverte qui, entre temps, avait eu les honneurs de la presse et de la télévision régionale, ce qui lui avait d'ailleurs valu une foule de visiteurs. La conservation du monument sur place n'est pas possible, mais la municipalité décide de le transporter et le remonter sur le placitre de la chapelle toute proche de , ce qui cons- tituerait une solution très satisfaisante. C'est pourquoi la fouille a été laissée ouverte, entourée par sécurité d'une clôture provi- soire posée par le propriétaire. L'architecture de la sépulture était celle d'une tombe en coffre, longue de 1,7 m, large de 0,45 à 0,60 m et haute de 0,50 m. Le plan est assez nettement trapézoïdal et l'orientation sensible- ment SE - NW. Le fond n'était marqué que par un mince lit de sable, les parois latérales étaient faites d'une juxtaposition de petites dal- les plantées de chant dans l'arène : une à chaque extrémité, deux du côté SW et trois au NE. La hauteur du caveau était complétée par une à deux assises de pierres plates tandis que les restes - 2 - d'un léger blocage, qui devait enserrer la table de couverture, se reconnaissait encore malgré les perturbations des labours. Le contenu de la tombe était le suivant :

- terre brune infiltrée, très meuble et stérile (à part deux tes- sons de poterie moderne), sur environ 0,50 m d'épaisseur, le som- met venait toucher la face inférieure de la table de couverture.

- lit sableux (arène granitique à deux micas lavée, probablement sable de rivière) d'un ou deux centimètres d'épaisseur, reposant sur le granité altéré du substratum ; ce dernier était creusé de petites vermiculations irréguliêres difficiles à attribuer avec certitude à un travail humain ou à l'oeuvre d'animaux fouisseurs. Le mobilier est extrêmement réduit : deux petits tessons probablement récents et intrusifs retrouvés dans la terre qui rem- plissait la table et un troisième recueilli entre les pierres de l'entourage ; ce dernier à pâte fine et très rouge, n'est pas sans rappeler la texture de certaines céramiques campaniformes, mais sa petite taille et l'absence de décor ne permettent pas de confir- mer ce qui reste un simple soupçon. Quelques charbons de bois ont également été retrouvés dans le lit sableux. Malgré cela, l'architecture funéraire est suffisamment explicite pour permettre de rattacher cette sépulture aux nombreuses tombes en coffre du Bronze Ancien et Moyen associées à la civilisa- tion des tumulus armoricains. Un style "morbihannais" semble se dégager avec construction en petites dalles ; la table de Ouisti- nic apparaît en effet très proche de celles découvertes récemment à Baud, ou . Le propriétaire des lieux nous a également signalé l'exis- tence au SW de la tombe, d'une traînée pierrai1leuse régulièrement accrochée par sa charrue, sur une longueur de 15 m environ et une largeur de moins de 1 m. Un rapide sondage de 1 m2 a confirmé la présence de pierres certaines brûlées, recouvrant un surcreusement de substratum, avec de nombreux charbons de bois ; un prélèvement a été fait, l'implan- tation de cette structure a été relevée, mais il faudra attendre le résultat d'une éventuelle datation pour savoir si elle est con- temporaine de la tombe ou si 1errapprochement n'est que fortuit et, éventuellement, reprendre les recherches. QUISTINIC Morbihan

Direction de la Circonscription ♦ fies Antiquités Prénistorips QUISTINIC (56) - Tombe de Goslenn de BRETAGNE