Bleu Rouge 14 Noir Jaune

CHAMPIONNAT D’EUROPE MESSIEURS

ÉQUIPE DE FRANCE C’est déjà demain L’Euro s’est révélé mi-figue mi-raisin pour l’équipe de France, qui échoue au pied du podium et qui doit évoluer en vue des Jeux Olympiques si elle veut y tenir un rôle.

OMMENT lire le bilan de numéro un, c’est bien à Bercy matches couperets de Bercy. présent à Bercy, et c’était évidem- plus établie, même si la Yougosla- l’équipe de France alors qu’elle a produit la plus mauvaise L’inexpérience collective invoquée ment insuffisant pour viser la vie saura forcément se ressaisir à C queserefermelerideau impression de son tournoi. On après coup par la plupart des finale. Sydney. La France a une place à de l’Euro 99 ? Comme un demi- l’attendait conquérante, elle y fut Bleus masque à froid l’inqualifiable A Sydney, les Bleus viseront prendre, dans le paysage sportif succès ou un demi-échec, c’est laborieuse ; on l’espérait unie, elle boulette de la demi-finale brisée une médaille, a-t-on entendu dans du pays comme à la chasse aux selon. Lorsqu’elle sortit de l’édition se dispersa ; on se prenait à rêver contre l’Espagne. Mais il y a autre les vestiaires, samedi, en fin de médailles. Il lui faut s’en persuader précédente, la perspective d’une et on vit se réveiller les pires cau- chose, évidemment. Une décom- journée. Répondre à ce défi et travailler avec la même perti- place dans le dernier carré, syno- chemars. Réactifs et emballants à pression psychologique, une fois impose désormais de réussir nyme de qualification aux Jeux Pau, les Bleus subirent le poids de l’objectif atteint ; une dispersion l’alliage absolu. Jean-Pierre De nence qu’au cours des deux der- Olympiques, aurait repu les plus chaque partie disputée au POPB. générale due à l’environnement Vincenzi disposera à la rentrée nières années. exigeants et satisfait ses ambi- Capables de se mobiliser sous la parisien ; une incapacité à retrou- prochaine de douze mois pour Dispensée des éliminatoires de tions. C’était il y a deux ans, à pression contre la Turquie et la ver la fusion collective ébauchée à repenser cette équipe, la transfor- l’Euro 2001 comme les sept autres l’heure de l’avant Tariq, de l’avant Yougoslavie, ils finirent dans le Pau ; l’indisponibilité d’Abdul- mer en bête de compétition, revoir quart-finalistes de l’édition 1999, Krusevac et de l’avant Pau. mur devant l’Espagne, révélant au Wahad ; un contrôle aérien éva- ses équilibres, traiter au mieux les elle va définir un calendrier afin de Depuis, les Bleus, dans le cadre grand jour un collectif désincarné noui et, par extension, un jeu questions individuelles et les egos mettre sur pied des matches ami- de l’évolution de l’espèce, avaient avant de perdre une occasion his- rapide bloqué. L’inefficacité de qui ont rongé son enthousiasme. caux de haut niveau face à tous évoqué le podium, voire un peu toriquedemobiliserlesfoulespour Frédéric Weis (42 minutes à Bercy L’équipe de France part aux Jeux plus. Or, en ce lundi post-Euro, ils la finale. en trois matches pour deux points, Olympiques, le but ultime de tout ses congénères. Pour résumer, le peuvent être heureux d’avoir sau- un tir réussi sur neuf et six athlète. Une mobilisation média- basket français ne doit pas consi- vé les meubles car sans une Revoir les équilibres rebonds) a accéléré la décomposi- tique sans précédent s’est mani- dérer la qualification pour les JO furieuse fin de match jeudi contre C’est dire si Jean-Pierre De Vin- tion du jeu des Français qui festée durant cet Euro. Cette comme une fin en soi. Une pre- la Turquie, ils seraient peut-être cenzi et ses hommes ont beau- savaient que leur sprint final serait équipe et ses diverses compo- mière et modeste étape a été fran- nus aujourd’hui et le basket fran- coup appris du dénouement pari- grandement dépendant du rende- santes possèdent des atouts chie. Il convient de poursuivre le çais avec... sien. Ils savent désormais qu’un ment de leur pivot. exceptionnels en termes de poten- mouvement pour ne pas rater un La France ira donc à Sydney tournoi de cette dimension recèle Seuls finalement les piliers de la tiel, de richesse technique et phy- nouveau train qui, un jour ou mais au passage elle a oublié plusieurs vies et exige des trésors sélection, Rigaudeau, Bilba, Foi- sique. Ils doivent s’ajouter et non l’autre, sera irrattrapable. Paris. Car, paradoxalement, alors de vertus, comme l’Espagne et rest, Risacher, voire Julian et se diviser. qu’elle y a concrétisé son objectif l’Italie l’ont démontré lors des Sciarra, ont pleinement répondu La hiérarchie européenne n’est Arnaud LECOMTE Quel groupe pour Sydney ?

’ÉQUIPE de France, qui a décroché la ses expatriés au grand complet en incluant peuvent se poser mais c’est avec le recul nois sera de nouveau en pleine lumière la quatrième place de l’Euro à domicile, les « Européens » tels Foirest (Vitoria), que ces questions-là seront réglées. saison prochaine puisqu’il a choisi de reve- L est la meilleure du moment. D’ici aux Digbeu (Barcelone) et les candidats poten- — Qui est susceptible d’intégrer l’équipe nir à Limoges. Mais un éventuel retour en Jeux de Sydney (15 septembre-1er octobre tiels à un départ prochain à l’étranger (Son- olympique ? grâce de semble lié à l’avenir 2000), ce groupe peut néanmoins évoluer ko, Bilba, , etc.). — En sus des joueurs appartenant au enéquipedeFrancedeTariqAbdul- en fonction des équilibres que souhaitera Un certain nombre de questions se groupe qui travaille depuis deux ans et qui Wahad. — Ar. L. mettre en place Jean-Pierre De Vincenzi. posent cependant : faisaient partie de la liste des vingt sélec- Depuis quatre ans, l’entraîneur de la sélec- — Qui est susceptible de sortir du tionnés au coup d’envoi de la préparation G LES QUALIFIÉS POUR LES JEUX. — tion a toujours eu le souci de balayer large groupe actuel ? (Dubos, Mériguet, Nébot, Percevaut, Pluvy, Cinq équipes (Italie, France, Espagne, Litua- et de trouver le bon joueur à la bonne — En premier lieu, le vétéran naturalisé Micoud, Scholten, Moïso), d’autres élé- nie, Russie) se sont qualifiées lors de cet Euro place. Il est vraisemblable qu’il agira de Ronnie Smith qui aura trente-huit ans au ments intéressants peuvent se greffer mais pour les Jeux Olympiques de Sydney 2000 en même dans les douze mois à venir pour moment des Jeux Olympiques. Le Palois a aucun ne semble pour l’instant en mesure plus de la Yougoslavie championne du monde. Noir Bleu présenter l’équipe la plus à même de lutter fait preuve d’un état d’esprit remarquable de s’imposer. On suivra particulièrement Le tournoi masculin réunira douze sélections, pour une médaille olympique, l’objectif évo- tout au long de la campagne 99, contraire- les progrès du talentueux intérieur Jérôme dont l’Australie qualifiée d’office. Les cinq Noir Bleu qué ces dernières heures par les Internatio- ment à certains, et fut l’animateur n° 1 avec Moïso à UCLA même si sa motivation pour autres nations ne sont pas encore connues. Le naux. du banc français lorsqu’il la sélection reste à démontrer. tournoi de qualification des Amériques, qui se déroulera du 14 au 25 juillet à Porto Rico,

Rouge Lors des deux saisons à venir, trois n’était pas sur le terrain pour tenter de sta- — Yann Bonato, évincé au printemps,

Jaune déterminera deux qualifiés dont très probable- d’entre eux (Abdul-Wahad, Rigaudeau, biliser la raquette tricolore. Mais il est clair peut-il revenir dans le paysage ? ment les États-Unis qui présentent une équipe Rouge Jaune Weis) pourraient évoluer en NBA. Les qu’il n’est plus une solution d’avenir même — A priori non, mais Jean-Pierre De Vin- comprenant neuf pros NBA. Le représentant États-Unis envoyant en Australie une sélec- si une participation aux JO peut le motiver. cenzi avait précisé à l’époque qu’il ne fer- africain sera connu à l’issue du Championnat tion de joueurs évoluant dans la Ligue, les Les deux autres trentenaires, et mait pas définitivement la porte au nez de d’Afrique (16-25 juillet à Luanda), l’Asiatique étrangers de NBA devraient sans aucun Thierry Gadou, seront très probablement son ancien leader offensif. Et celui-ci avait après le Championnat d’Asie (28 août au doute être libérés en septembre, période de toujours dans la course dans un an. choisi de mettre entre parenthèses son 5 septembre à Fukuoka). L’Océanie aura un BERCY. — et les Bleus ont laissé échapper une belle reprise des camps d’entraînement améri- D’autres cas individuels, liés à l’intégration éventuel avenir en Bleu. Bref, un retour deuxième représentant, très vraisemblable- occasion de podium à domicile et ils tenteront de réussir un coup lors er LE PARCOURS cains. Et JPDV pourra donc compter sur au groupe et au jeu de l’équipe de France, n’est pas impossible d’autant que le Can- ment la Nouvelle-Zélande. des JO de Sydney du 15 septembre au 1 octobre 2000. DES BLEUS (Photo Nicolas LUTTIAU) Trois défaites LE BILAN JOUEUR PAR JOUEUR dont deux à Bercy 1. 21 juin (Toulouse) : France - Macédoine, 71-67 Meilleur marqueur : Abdul-Wahad (24). Meilleur rebondeur : Bilba (9). Meilleur passeur : Sonko (4). 2. 22 juin (Toulouse) : La comète Abdul-Wahad France - Israël, 77-66 Marqueur : Abdul-Wahad (19). Rebondeur : Abdul-Wahad (8). Pas- Les douze joueurs ont apporté leur contribution à la conquête de la quatrième place, puisque tous ont participé à au moins cinq rencontres, seur : Abdul-Wahad (3). avec un temps de jeu moyen de neuf minutes au minimum. Les trajectoires ont été très diverses sur la durée des treize jours de compétition 3. 23 juin (Toulouse) : France - Yougoslavie, 52-63 avec des joueurs partis en flèche et qui ont faibli ensuite, et d’autres qui sont montés en régime. Marqueur : Abdul-Wahad (13). Rebondeur : Bilba (7). Passeur : OUR estimer la performance Sciarra (3). des internationaux, il faut, Les stats des Français 4. 26 juin (Pau) : France - Espagne, bien entendu, s’appuyer sur 74-57 P Marqueur : Rigaudeau (21). Rebon- Joués Min. Pts Réussite Réussite Lancers Rbds Passes des données objectives (voir le deur : Smith (5). Passeurs : Digbeu tableau de chiffres) mais aussi regar- * * aux tirs à 3 pts francs * déc. * et Risacher (4). der leur apport défensif dans un 5. 27 juin (Pau) : France - Russie, domaine devenu fondamental, où Rigaudeau 8 34 15,5 39/83 16/38 30/32 3 2,5 66-62 une prise de conscience individuelle Marqueur : Abdul-Wahad (14). aeulieumaisoùdesréglagescol- Abdul-Wahad 8 24 11,1 34/80 8/18 13/15 4,6 1,4 Rebondeurs : Weis et Rigaudeau lectifs restent à peaufiner. (6). Passeur : Rigaudeau (2). La faiblesse criarde des Bleus Foirest 9 20 8,3 25/52 10/24 15/21 1,1 1,2 6. 28 juin (Pau) : France - Slovénie, dans le jeu intérieur est aussi évi- 74-69 dente puisqu’un seul des cinq grands Bilba 9 33 8,1 28/66 4/9 13/18 6,1 1,4 Marqueur : Rigaudeau et Risacher (Bilba) a tourné à plus de quatre (12). Rebondeur : Abdul-Wahad points de moyenne. (12). Passeur : Rigaudeau (6) BERCY. — Drafté Sonko 9 20 7,4 22/55 3/12 20/22 1,9 1,2 7. 1er juillet (Paris, quart de finale) : 4. Moustapha SONKO par les Knicks, France - Turquie, 66-63 Le sixième homme de luxe de le jeune pivot Risacher 8 15 5,6 17/34 7/14 4/6 1,2 1,6 Marqueur : Rigaudeau (18). Rebon- l’équipe. Utilisé en meneur, il a plutôt Frédéric Weis, ici deur : Bilba (8). Passeurs : Rigau- deau, Abdul-Wahad, Risacher (2). bien passé la rampe avec un gros à la lutte avec Smith 9 18 4 13/21 - 10/21 2,6 0,8 De Miguel lors 8. 2 juillet (Paris, demi-finale) : dynamisme en attaque et des jambes France - Espagne, 63-70 superbes en défense. Doit encore de la demi-finale Digbeu 6 11 4 9/20 5/10 1/2 0,7 1,3 face à l’Espagne, Marqueur : Bilba (11). Rebondeurs : gommer les déchets de son jeu et BilbaetT.Gadou(4).Passeur: être plus performant dans la finition n’a pas eu l’impact Gadou 5 9 3,8 8/11 0/1 3/3 1,2 0,4 espéré à Bercy. Rigaudeau (4). (40 % de réussite aux tirs). Excellent 9. 3 juillet (Paris, match pour la troi- shooteur de lancers francs. Peut (Photo Nicolas Julian 8 13 3,1 8/19 - 9/14 3 0,3 sième place) : France - Yougosla- devenir un pilier s’il progresse en LUTTIAU) vie, 62-74 ayant de grosses responsabilités à Weis 7 15 2,3 8/28 0/1 - 2,1 0,1 Marqueur : Rigaudeau (18). Rebon- l’ASVEL. deurs : Bilba et Weis (6). Passeurs : Sciarra 7 10 1,7 2/10 2/9 6/6 1,1 2,7 Foirest, Risacher et Bilba (2). 5. Total : 9 matches, 6 victoires, Le néo-Barcelonais est à la * Moyenne sur l'ensemble de la compétition 3 défaites, 67,2 points pour, en recherche d’un équilibre et d’une moyenne, 65,7 points contre. constance dans son jeu. Il était clai- rement la dernière option extérieure tous mais il n’a jamais forcé et a évo- ce type d’événement. La question de chaud contre la Turquie). A souffert Deuxième aux même si JPDV a parié sur lui en lué avec rigueur, compte tenu de ses son intégration au jeu n’est pas un peu en attaque dans des raquettes demi-finale contre l’Espagne pour moyens. Le vrai Thierry Gadou peut réglée. L’année à venir va être où il est dominé en taille. lancers francs défendre — très correctement en jouer un rôle plus important à Sydney importante pour sa carrière. 15. Ronnie SMITH et aux balles première mi-temps — sur Herreros. s’il est dans le groupe. Toujours capable de coups d’éclat et 14. Jim BILBA Aétéutilelorsdelapremière perdues plutôt adroit à trois points sur le tour- 12. semaineetpourpallierlesinsuffi- Le capitaine courageux. S’est mul- sances de Weis. Le vétéran a ensuite L’équipe de France s’est distinguée noi. En Espagne sous pression, il Un combattant qui a fait un pas- dans deux domaines où elle n’a été tiplié comme d’habitude et fut de loin baissé de pied pour terminer difficile- doit franchir un cap mental et collec- sage remarqué en deuxième période devancée que par les champions ment à Paris. Le seul à vraiment avoir tif. contre la Turquie. Le meilleur rende- le meilleur rebondeur de l’équipe. A d’Europe italiens : l’adresse aux contrarié en défense les pivots de 6. ment par minute au rebond. Trop su serrer la garde à des moments lancers (77,5 %) et la bonne grande taille. En dessous de 50 % limité en attaque à ce niveau. Ecarte- importants (un contre décisif face à conservation du ballon (9,1 balles Un leader qui a parfaitement assu- aux lancers. lé entre deux positions : pas assez la Macédoine, une interception cru- perdues par match). En revanche, mé ses responsabilités, de bout en ciale contre les Russes, un rebond elle a fait preuve d’un manque bout et avec un degré d’exigence de taille pour jouer pivot et pas le François BRASSAMIN registre d’un ailier-fort. N’a pas abor- d’agressivité offensive (dernière adapté à la haute compétition. A avoir démarré les huit derniers pour jouer un rôle majeur au niveau chevé. Difficile de dire aujourd’hui ce place aux fautes provoquées avec alterné sans problème en meneur ou matches dans le cinq majeur. Se international. que peut être l’avenir en Bleu du pre- dé la compétition dans les meilleures MATCH POUR LA TROISIÈME PLACE (SAMEDI A BERCY) 18,8) et a souffert au rebond. deuxième arrière. Mental, concentra- fond dans le groupe sans état d’âme. mier Français en NBA. conditions après une préparation Le rang de la France dans certains 9. Tariq ABDUL-WAHAD entravée par un excès de poids. tion défensive, capacité à scorer, Petit bémol : a eu un rendement 10. Stéphane RISACHER FRANCE - YOUGOSLAVIE : 62-74 (26-33) secteurs face aux huit quart-fina- tout est de top niveau européen. Un assez moyen en défense, par rapport Une comète. A brillé de mille feux 13. Frédéric WEIS FRANCE : 23 paniers sur 52 tirs (dont 6 sur 20 à trois points) ; 10 lancers francs sur listes (entre parenthèses le petit coup de barre — comme à sa réputation, et au rebond, par au début, en présentant un cocktail Ailier de complément qui n’a 18 ; 24 rebonds (Weis et Bilba, 6) ; 8 passes décisives (Foirest, Risacher et Bilba, 2) ; numéro 1). e e e d’autres — face à l’Espagne à Bercy. rapport à ses qualités athlétiques. vitesse-puissance jamais vu à ce jamais débuté un match. Est souvent Une déception. Deux minutes 9 balles perdues ; 26 fautes. Éliminés : Weis (38 ) et Sonko (39 ). Attaque : 7 (Lituanie) poste sur le Vieux Continent avant de plutôt bien sorti du banc et a utilisé à d’espoir contre la Yougoslavie et puis Cinq de départ : Digbeu, Rigaudeau (16), Foirest (11), Weis (2), Bilba (7) ; puis : Défense : 3e (Italie) Impeccable aux lancers francs avec 8. Laurent SCIARRA e disparaître à Bercy et de ne pas dis- bon escient le shoot à trois points. A pas grand-chose. Pas dans le timing Sonko (13), Risacher (9), Sciarra, Julian (2), T. Gadou , Smith (2). Adresse aux tirs : 6 (Lituanie) seulement deux ratés le dernier jour. e S’est bien mis au service de puter le match pour le bronze en rempli le rôle qu’on lui demandait en attaque (28 % de réussite !), YOUGOSLAVIE : 24 paniers sur 44 tirs (dont 6 sur 11 à trois points) ; 20 lancers Adresse à trois points : 3 (Lituanie) Et maintenant la NBA. francs sur 27 ; 33 rebonds (Loncar, 7) ; 13 passes décisives (Bodiroga, 5) ; 9 balles l’équipe quand il a été appelé pour invoquant une douleur au ménisque. avec un parfait état d’esprit. En pro- débordé par des adversaires plus Adresse aux lancers francs : perdues ; 19 fautes. e 7. gérer le jeu, la plupart du temps sur Exceptionnel par moments avec un mobiles en défense et pas assez pré- 2 (Italie) grès en défense même s’il doit Cinq de départ : Bodiroga (15), Danilovic (9), Loncar (14), Gurovic (6), Divac (19) ; e Le sauveur face à la Turquie en les fins de match. Un bon organisa- jeu de percussion efficace et une sent au rebond. Plusieurs passages Rebonds : 6 (Lituanie) encore monter d’un cran. puis : Scepanovic, Tarlac (1), Tomasevic, Topic (10). Interceptions : 4e (Russie) quarts, contre qui il a réussi son meil- teur et un élément dynamisant (sou- adresse extérieure meilleure que 11. Thierry GADOU préjudiciables. Le futur Knicks pré- Arbitre : MM. Betancor (ESP) et Cazzaro (ITA). 14 000 spectateurs environ. Passes décisives : 7e (Lituanie) leur score (15 points). Après une tien des coéquipiers et présence sur prévue mais a eu un peu de mal à se sente des circonstances atté- G Plusgrosécarts.— France : + 1 (52-51, 33e) ; Yougoslavie : + 12 (62-74 au Balles perdues (moins de) : mise en route difficile à Toulouse, le banc). Pas assez menaçant en glisser dans la philosophie de jeu Relevait d’une opération au ten- nuantes : être resté plus de quatre final). 2e(Italie) l’ex-Palois a mis le turbo et termine attaque (deux paniers en soixante- européenne du groupe et de son lea- don rotulien et n’était pas à son maxi- mois sans jouer, son âge (vingt-deux G Évolution du score : 4-8 (3e), 8-12 (7e), 12-21 (12e), 18-26 (14e), 26-33 (20e), Fautes provoquées : 8e (Espagne) troisième scoreur français après dix minutes) et trop juste en défense der (Rigaudeau). Un sentiment d’ina- mum. Le plus petit temps de jeu de ans), son manque d’expérience de 32-37 (23e), 40-41 (26e), 40-47 (28e), 47-47 (31e), 54-62 (37e). PAGE14 LUNDI5JUILLET1999

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CHAMPIONNAT D’EUROPE MESSIEURS ÉQUIPE DE FRANCE Rigaudeau : « C’est un demi-échec » Le leader des Bleus salue la qualification pour les Jeux Olympiques de Sydney mais il estime qu’il faut tirer les enseignements du couac contre l’Espagne pour progresser dans les années à venir. UEL bilan tirez-vous de cet Euro ? m’ont fait travailler. La différence n’est pas énorme, coéquipiers. Le travail de la presse au cours de cet — C’est un peu tôt pour tirer un entre ce que j’ai vécu en Italie et en France, mais il Euro a aussi été d’aller chercher dans la profon- «Q bilan. L’objectif de Sydney est atteint, y a des choses que l’on doit améliorer à plein de deur de ce groupe France, pour trouver où étaient donc ça reste un Euro positif. Mais, quelque part, niveaux, comme la dureté physique, l’impact phy- peut-être les limites de ce groupe. Je ne sais pas si je crois que l’on a beaucoup d’enseignements à sique mais aussi la connaissance du jeu. Ce n’est elle a atteint son objectif. tirer de ce Championnat d’Europe. On a un pas que du travail de terrain. Il y a sans doute du — Au sortir de l’Euro, au moins, la presse manque certain d’expérience, ça c’est sûr. Tant sur travail de vidéo, du travail dans les salles de mus- sait que le taulier de ce groupe France c’est le plan individuel que sur le plan collectif. Et je culation. Il y a beaucoup de choses à faire. Rigaudeau et pas Abdul-Wahad. parle du groupe France en général et pas seule- — La demi-finale face à l’Espagne fait tout — C’est votre jugement. Tout dépend de la ment des joueurs. J’englobe tout le monde. C’était de même tache dans le tableau ? définition que l’on donne au terme de leader. Pour la première compétition officielle pour ce groupe — Ce match est notre moins bon de l’Euro et certains, il va être celui qui va marquer le plus de France et je crois qu’on est à notre place. On est c’est pour ça que le Championnat d’Europe est un points. Pour d’autres, celui qui aura un impact sur qualifiés pour les JO et je ne sais pas si on méritait demi-échec quelque part, qu’il existe ce sentiment lejeu,surlementaldel’équipe.Moijepenseêtre mieux sur l’ensemble de la compétition. Je ne crois de frustration. Maintenant, si on a conscience capable d’apporter des choses dans ce groupe pas. On a prouvé qu’on était une bonne équipe sur d’être une bonne équipe, moi j’ai aussi conscience France par rapport à mon expérience, par rapport à le plan européen, mais pas une grande équipe. que le basket français en général doit travailler mon vécu. — Votre jugement peut paraître un peu pour être un peu plus haut qu’il n’est actuellement. sévère ? Ça fait pas de mal, de temps en temps, de recevoir — Non. Si on est une grande équipe, on joue une petite claque derrière la tête. « Cet Euro nous a permis pour le titre, on passe l’Espagne en demi-finale et — Vous insistez beaucoup sur la notion de on inquiète un peu plus la Yougoslavie. A part le groupe. Cela semble important pour vous ? d’avoir une certaine match contre l’Espagne à Pau où on a assis un jeu, — Oui. On est tous dans le même bateau, on crédibilité » où on a pratiqué un bon basket, on n’a pas eu une rame tous dans le même sens. On doit tous aller équipe autoritaire sur le terrain. C’est pour cela vers le même objectif, et c’est individuellement que qu’on n’est pas une grande équipe. tout le monde doit en prendre conscience. — Surunplanpersonnel,commentjugez- — Qu’est-ce qu’il manque ? du mental, du — Lors de France-Yougoslavie pour la vous votre Euro ? vécu ? troisième place, on a vu un banc français — Je le juge positif. J’ai appris pendant cet — On a un manque d’expérience surtout. Et le encourager sans excès et un banc yougoslave, Euro. En plus, sur le plan physique, je n’ai jamais mental fait partie de l’expérience. Mais on doit aus- constellé de stars, vivre le match debout. Cela eu de creux, je suis même monté un peu en si savoir gérer son physique. On a intérêt à pro- vous inspire quoi ? régime, alors qu’avant j’aurai eu du mal à tenir ce gresser énormément sur l’impact physique, sur la — Il n’y a pas que la Yougoslavie. L’Espagne rythme, cet engagement physique après la saison dureté du jeu et sur la remobilisation d’un groupe était tout le temps debout, l’Italie était tout le temps que j’ai connue avec le Kinder Bologne. par rapport à un objectif que la Fédération avait debout. C’est là où le groupe doit aller dans le — Qu’avez-vous appris ? fixé et on a fléchi de ce côté-là. même sens et être attiré par la victoire, être heu- — Jegardeçapourmoi.Maisjesauraientirer reux de gagner ensemble. des enseignements. C’est la première fois où je me — Ce groupe France est composé de sens aussi bien dans un groupe France. Ce Cham- « Maintenant on mesure personnalités, de cultures différentes et on a pionnat d’Europe nous a permis d’avoir une cer- parfoiseul’impressiond’ungroupemorcelé, taine crédibilité dans le sport français. Ça ne sert à le fossé » divisé. rien de brûler les étapes. On doit se servir de cet — C’est sûr qu’il y a des cultures basket diffé- Euro pour gommer les imperfections qu’il y a pu y rentes. Mais on doit faire abstraction de ça. Nous, avoir et atteindre cette crédibilité au niveau des — Cela fait partie de l’apprentissage ? joueurs, notre objectif doit rester le terrain et — Oui. C’est peut-être bien quelque part. Je ne grosses compétitions mondiales. Maintenant, est- l’objectif de chacun doit être que l’équipe gagne. ce que les Jeux Olympiques n’arrivent pas trop sais pas si l’équipe de France, si ce groupe France Après, créer une homogénéité c’est le travail du était prêt à être plus haut que la quatrième place. vite ? C’est une équipe qui est jeune. Noir Bleu groupe en général, des joueurs, du staff technique. Maintenant, on mesure le fossé qu’il y a entre notre — Et qu’en est-il de votre avenir ? Et, dans ce domaine, le groupe peut encore beau- — On n’est pas encore le 6 juillet (date butoir Noir Bleu niveau et le haut niveau européen. Il faut tirer les coup progresser. enseignements de tout ça et chacun doit assumer pour faire jouer sa clause libératoire vis-à-vis du — Tout au long de cet Euro, le débat autour Kinder Bologne) et le week-end du 4 juillet est tel- ses responsabilités, et faire en sorte de franchir du leadership de l’équipe de France, avec l’arri- cette marche. lement important aux Etats-Unis que pour l’instant,

Rouge vée de Tariq Abdul-Wahad, a semblé vous aga- Jaune c’est encore un peu bloqué. — Quels enseignements faut-il tirer ? cer ? — La NBA reste la priorité ? Rouge — Pour ça il y a des gens responsables qui — Justement, ça c’est une invention de Jaune — Si il y a une opportunité, je dirai au Kinder connaissent le haut niveau. Je fais peut-être un L’Équipe en particulier. Je n’ai jamais été désorien- Bologne que je ne signerai pas chez eux l’année peu de langue de bois mais je ne pense pas que té par quoi que ce soit ni par qui que ce soit. Je n’ai prochaine. Mais ça m’étonnerait que dès le 6 juillet ces enseignements doivent être tirés dans la même pas le souvenir que cela me soit déjà arrivé je sache où je vais, si je pars aux Etats-Unis. Dans presse. dans ma carrière, à part des blessures ou pour des les tout prochains jours, je dois d’abord décider si — Au vu du potentiel, croyez-vous que cette faits qui me sont personnels. Par quelqu’un d’exté- je continue au Kinder ou si je pars aux Etats-Unis, équipe de France puisse franchir une marche ? rieur, je ne crois pas avoir jamais réellement été mais c’est sûr que la priorité c’est la NBA. Mainte- — Oui mais il faut travailler. C’est aussi tout le désorienté. Je sais ce que je suis capable de faire, nant, il faut bien tout peser, tout juger pour ne pas basket français qui a des progrès à faire. Si on veut ce que je ne suis pas capable de faire, ce que je se tromper. » réussir, on se doit d’être travailleur. Moi j’ai tou- peux apporter à ce groupe et je pense aussi savoir BERCY. — Antoine Rigaudeau a tout mis en œuvre pour remporter la troisième place aux dépens de Bodiroga et des Yougoslaves mais le meneur jours travaillé, j’ai toujours eu des coaches qui à peu près ce que sont capables d’apporter mes Recueilli à Limoges par David LORIOT international reste déçu du mauvais match face à l’Espagne. (Photo Nicolas LUTTIAU) De Vincenzi va de l’avant Affirmant que le groupe France évoluera avant les Jeux, le sélectionneur annonçait hier à Limoges sa volonté de voir les Bleus dans les six meilleures nations olympiques.

D’un de nos envoyés spéciaux lant isoler son équipe, le coach ne mêmes n’étaient pas très à ment leur coach un peu amer : qu’on est à peine cinquante pour travail à mener est encore plus à Limoges put parer à tout : « Les dangers, ils l’aise... » « J’ai essayé de gérer les affaires cent de l’équipe... Cela veut dire profond que je ne le pensais. » Jean-Luc THOMAS viennent de partout. En fait, Voilà, la France avait senti le au quotidien dans un monde, il faut qu’on est dans un milieu qui n’a Jean-Pierre De Vincenzi voulait avouait-il, on ne savait pas, per- fumet de l’exploit et la tornade le dire, un peu égoïste. Il n’y a qu’à pas forcément une histoire relui- cependant mesurer que la qua- A voix est éraillée, parcourue sonne ne savait vraiment comment espagnole venait de le disperser. voir ici, on essaye de créer un sante. Et je me rends compte trième place de Bercy n’était par des graviers de fatigue. ça allait se passer, qu’il y aurait Le boulot, derrière ça, fut correcte- groupe, de montrer des gens qui aujourd’hui qu’on ne crée pas une qu’une étape, bouffée d’espérance L Mais les adolescents qui, cette montée médiatique, cet ment terminé, mais si le coach des s’aiment, et on se rend compte équipe du jour au lendemain. Le et marche vers d’autres sommets. très vite, le cernent sur les engouement. J’avais anticipé, Bleus assure qu’il prendra le marches de l’accès aux vestiaires mais pas autant que j’aurais dû le temps d’un débriefing sans précipi- de Beaublanc lui allument un sou- faire... » tation, il sait déjà que le groupe rire en lui soutirant les auto- 1999 ne sera pas celui de Sydney. Aucune condamnation n’est graphes. Jean-Pierre De Vincenzi Groupe remanié a dormi dans la nuit de samedi à prononcée, mais JPDV sait déjà dimanche comme il n’avait plus à Sydney... que la préparation des J.O souffri- dormi depuis des semaines. ra aussi de paramètres inédits. Pas forcèment mieux, d’ailleurs, Il n’en lit pas moins aujourd’hui Non pas un, mais trois joueurs en mais différemment : « C’est dur de différemment la dynamique du NBA par exemple, si Weis et retrouver le sommeil de l’homme groupe et la perméabilité des indi- Rigaudeau rejoignent Tariq Abdul- tranquille, nous assurait le sélec- vidus, tout en affirmant qu’il n’a Wahad dans la ligue américaine : tionneur.C’est long, très long, deux jamais véritablement eu peur que « Si c’est le cas, c’est clair qu’ils mois... »Depuisledébutdelapré- son équipe explose, car « l’ossa- ne reviendront pas cet hiver »µ. paration des Bleus, le 11 mai à ture était solide » .Maisilajoute: C’est donc lui qui devra être à Biarritz, JPDV avait donc endossé « Dans tous les groupes qui ont un l’écoute. la bure et l’armure du croisé : gros vécu, il y a des gens qui Lui qui analyse le loupé du « Être coach, c’est se mettre une savent. Ils savent que dans une podium en affirmant : « Ça relevait chape sur les épaules... » campagne, il y a des hauts et des bien de l’exploit, vu notre niveau et bas, des coups de gueule, mais notre expérience », n’en sera pas «L’ossatureétait sur le terrain, ils savent aussi ce moins exigeant à Sydney : « J’irai qu’il faut faire pour gagner. Nous, avec des ambitions aux Jeux, dit-il. solide » On jouera les six premières on mélange encore un peu tout, Et il dut ferrailler, l’ancien CTR, places. Mais il faudra aller là-bas l’affectif, le groupe, le résultat et l’homme du sérail FFBB entré en avec une équipe conquérante qui tout... Pour arriver au plus haut bagarre avec ses propres ins- ne se satisfera pas d’avoir obtenu tances pour faire admettre ses niveau, il faut être dur. [...] Quand sa qualification. Moi, je ne vais pas principes et satisfaire ses besoins je vois la montée en puissance des aller passer deux mois aux anti- en association de compétences. Italiens, ce sont des gladiateurs, podes, en dehors de ma famille, Hier, sous les platanes des allées des combattants... Alors que chez pour aller faire du tourisme à Syd- de Beaublanc, avant de coacher le nous, il faut sans cesse pousser ney. C’est important, car on est en match de clôture du jubilé Dacou- les gens. Mais cela fait quinze ans train d’amorcer la pompe pour ry, il ne regrettait surtout pas cet que l’on n’a plus vécu de compéti- rendre crédible notre basket au aspect des choses : «J’aieula tions inter-continentales, et cette plan international sur la durée. » chance énorme d’avoir la expérience-là, ça ne s’invente Les derniers jours de l’Euro, confiance d’un président et d’être pas... » lorsque le bus décoré de l’équipe entouré d’un staff extraordinaire, Le cadrage de l’objectif, la quali- de France traversait les encombre- qui a mis les barrières comme il fication olympique, avait été soli- ments parisiens, les automobilistes fallait pour me protéger. Je m’en dement campé. C’est ensuite que commençaient à le saluer à coups rends compte un peu a posteriori, la mayonnaise a viré : Le jour où de klaxons. On encourageait les mais c’est très agréable. » on l’a obtenue,explique JPDV, il y Bleus sur le chemin de Bercy. Et Ce qui le fut moins, ce fut la a eu un laisser-aller que j’ai res- leur entraîneur-DTN, venu coacher montée des périls, le spectre des senti dès le lendemain matin. Le hier une moitié de sélection dans clans dans l’équipe, suscités par temps de le récupérer, il était déjà une salle de Beaublanc où, à les sollicitations extérieures : Une l’Euro 1983, il faisait modestement guéguerre Tariq Abdul Wahad- trop tard, la demi-finale était par terre. » partie d’une équipe de statisti- Nike contre Adidas-reste du ciens, put se dire alors que, malgré groupe, par exemple. Si fine Et ses bonds de cabri au coup toutes les difficultés à faire cohabi- mouche qu’il ait pu l’être en vou- de sifflet final contre les Turcs, des ter les cultures du jeu dans sa for- bonds comme il n’en n’avait jamais mation, un autre pas avait été fran- effectués « (sauf peut-être lors du chi : « C’était important que le titre européen juniors... ») ne trou- BERCY. — Jean-Pierre basket se redonne une image ». vèrent aucun prolongement. Pour- Ce bonus-là demeure fragile, à De Vincenzi va devoir tant,ils’enfallutselonluidebien tirer, avec du recul, les la mesure des capacités à mainte- enseignements de son peu dans cette demi-finale : «Si nir la cohésion du groupe France. deuxième Euro en tant on avait été dans notre match et Or, déjà à Limoges, seule une moi- que coach de la concentré, on tuait la partie quand tié d’internationaux avait accepté sélection. on était à plus quatre... Au lieu de d’honorer le jubilé Dacoury (Julian, (Photo Nicolas faire du fun, on tue le match et on Rigaudeau, Risacher, Sciarra, LUTTIAU) est à plus dix ! Les Espagnols eux- Weis), ce qui laissait rétrospective- LUNDI5JUILLET1999 BBALLCHANNEL.FR PAGE15 Bleu Rouge Noir Jaune Bleu Rouge 16 Noir Jaune

CHAMPIONNAT D’EUROPE MESSIEURS

ITALIE L’Europe à sa botte Moins artiste que les nations de l’Est, mais plus disciplinée et rigoureuse, la Squadra Azzurra a remporté à Bercy son deuxième titre européen, en pratiquant un basket total. Celui prôné par son coach Bogdan Tanjevic.

AR le truchement de deux de finale. « C’est après avoir battu ticket pour les JO, qu’elle guettait Meneghin. « Il a beaucoup exigé paires de bras, ce sont les la Russie (en quarts) quejemesuis depuis 1984. Un challenge qu’il a des joueurs, été très dur avec eux. P destins d’un père et de son dit qu’on avait une vraie chance », superbement relevé en imposant Parfois trop. Mais il leur a montré fils qui se sont enlacés, samedi soir, notera Andrea Meneghin. «Mais ses idées. où le travail pouvait mener. » sur le parquet de Bercy. Champion c’est la victoire contre la Yougosla- A savoir un basket total sans Vingt ans après son seul sacre d’Europe à Nantes en 1983, Dino vie (demi-finale), qui a été la plus meneur de jeu type, à base de continental avec Bosna Sarajevo, Meneghin (quarante-neuf ans), grisante. On les avait battus sou- défense agressive (n° 1 avec en finale de la Coupe des cham- er pivot légendaire d’une Squadra vent (1 tour de l’Euro 97 et du 64,7 pts) et de polyvalence à tous pions à Grenoble, Tanjevic a donc dont il est désormais le manager, a Mondial 98) mais ils finissaient tou- les postes. Tanjevic : « J’ai réussi à triomphé. A croire d’ailleurs que le LE PALMARÈS en effet été rejoint dans la légende jours premiers. Ça a été une joie démontrer que Carlton Myers (16,3 sol français inspire à la fois l’Italie et DE L’ITALIE par son fils Andrea (vingt-cinq ans), immense. » Comme tous les vain- pts de moyenne) pouvait être aussi son entraîneur. Mais comme le rap- dont le charisme, le leadership et la queurs de compétitions longues, un joueur d’équipe (ce qu’il fut pelait le Bosniaque, «lebasketa CHAMPIONNATS science du jeu ont été des facteurs l’Italie a su gérer son tournoi, men- après son fiasco contre la Croatie) beaucoup changé depuis ». Le D’EUROPE prépondérant dans la conquête ita- talement et surtout physiquement, et un grand défenseur. J’ai aussi mérite de Tanjevic a été d’évoluer lienne du titre. après être passée tout près du réussi à prouver que je pouvais me avec lui. « Boscia est un nova- G er 1 en 1983 et 1999 « Après le deuxième tour, j’ai gouffre au premier tour. passer de Pozzecco. Pour moi, teur », reprend Sandro De Pol. «Il G 2e en 1937, 1946, 1991 et repensé à la victoire de mon père Battue par la Croatie d’entrée c’était un choix logique. De nos voulait un meneur de 2 m (Mene- 1997 en 1983 en France », avouait (70-68), alors qu’elle avait compté jours, il faut des athlètes qui cou- e ghin), des joueurs qui peuvent tenir G 3e en 1971, 1975 et 1985 Meneghin junior, à l’issue d’une jusqu’à 19 points d’avance (25 ), la rent et défendent. Ceux qui étaient le ballon comme Abbio, Myers ou finale parfaitement maîtrisée contre Squadra Azzurra sentit passer le là ont confirmé leur talent et leur moi, des gars polyvalents comme CHAMPIONNAT l’Espagne (64-56). « Je revoyais vent du boulet contre la Bosnie, capacité d’organisation. Sans Fucka qui peuvent tenir trois postes DU MONDE cette image où il mettait le trophée puisque, à l’entame de l’ultime meneur, on a eu un minimum de et des grands capables de shooter au-dessus de sa tête et j’ai voulu en minute, la patrie natale de Tanjevic balles perdues (8,6). Le basket G Aucun podium extérieur. » Une révolution en fait. faire autant. » menait encore 59-58. A cet instant, moderne va dans cette direction. En ce sens, le succès de Tanje- Sacrée championne d’Europe l’Italie était virtuellement éliminée. Regardez les Chicago Bulls. Ils JEUX OLYMPIQUES vic est aussi celui du collectif, de la pour la deuxième fois, l’Italie nage «Çaaétéletournant»,notait jouaient sans meneur, un basket e polyvalence et du basket FIBA G 2 en 1980 aujourd’hui dans la félicité. Elle qui Andrea Meneghin. « Quand je suis total. Comme l’Ajax d’Amsterdam contre le stéréotype NBA. Est-ce avait été passablement perturbée rentré dans ma chambre le soir, j’ai en foot dans les années 70. L’Ajax, d’ailleurs un hasard si aucun des par les blessures (Abbio, Marcona- dit à Gianluca Basile (avec qui il c’est mon modèle. » deux finalistes ne comptait dans to, Meneghin, Damiao, Bonora), les partage sa chambre) : “Ouonsefait Aussi draconien qu’attachant, conflits intérieurs (les errements de sortir maintenant, ou on va au sesrangsunjoueurdelaligue l’exubérant Tanjevic a inculqué à américaine ? Myers, l’éviction de Pozzecco) au bout !” » « On a beaucoup appris son équipe la force mentale qui lui cours d’une préparation mouve- de ces deux matches », renchérit manquait sous l’ère Messina. «Les « Les joueurs venus de NBA mentée, est montée en puissance Sandro De Pol, son équipier de deux différences entre l’équipe de n’ont pas eu d’influence durant ce au fil de la compétition. Varese, club avec lequel ils vien- 1997 et celle de 1999 sont que tournoi », constatait Andrea Mene- Notammentàpartirdesquarts nent d’être sacrés champions d’Ita- celle-ci est plus jeune et qu’elle est ghin. « Peut-être parce que leurs lie. « Ensuite, on n’a pas répété les plus rigoureuse », remarque Gregor équipiers attendaient trop d’eux ou PARIS. En France, l’Italie a pu compter sur un Myers plutôt mêmes erreurs. Quand la Yougos- Fucka, MVP de l’Euro. qu’on s’est trop reposé sur eux. sobre pour remporter le titre deux ans après avoir perdu la lavie ou l’Espagne sont revenus au « Boscia a amené l’enthou- Nous, c’est en construisant un finale de l’édition précédente en Espagne. score, on a su gérer, trouver les siasme et le travail. Pendant deux groupe entre joueurs fondus au (Photo Nicolas LUTTIAU) ressources pour préserver la vic- ans, on a beaucoup bossé. Et c’est moule européen qu’on y est arri- toire. » en acceptant les valeurs du coach vé. » Kukoc, Sabonis, Divac ou Même constat chez Giacomo qu’on en est arrivé là. » Non sans Abdul-Wahad, que Paris avait Galanda. « On démarrait nos mal. « J’ai dû parfois élever la retransformé en Olivier Saint-Jean, LES STATS DE L’EURO matches en boulet de canon (+ 19 voix », note Tanjevic. « Boscia a apprécieront. au repos contre la Croatie ; + 12 été fondamental », reprend Dino Thierry MARCHAND après 5 minutes face à la Bosnie) Herreros mais on se laissait aller ensuite. Et quand l’adversaire revenait, on Les deux cinq de l'Équipe avait du mal à repartir. C’est la toujours au top grosse différence entre le premier tour et la suite. » SABONIS FUCKA REYES BESOK ÉJÀ meilleur marqueur Kukoc a marqué l’Euro de son (Lituanie) (Italie) (Espagne) (Turquie) l’annéedernièreauCham- empreinte malgré le couac de la «Monmodèle, pionnat du monde à Croatie : leader au classement des D BODIROGA HERREROS MYERS NOWITZKI Athènes (17,9 pts en Grèce), passeurs, 6e rebondeur (3e aux c’est l’Ajax Alberto Herreros confirme la rebonds défensifs), 2e aux fautes (Yougoslavie) (Espagne) (Italie) (Allemagne) Noir Bleu d’Amsterdam » grande tradition espagnole des provoquées, 3e aux interceptions… ailiers gros scoreurs (San Epifanio, Côté français, Antoine Rigau- Maître d’œuvre de cette évolu- MENEGHIN RIGAUDEAU Noir Bleu Villacampa). deau a frôlé le 100 % de réussite tion, Boscia Tanjevic aura été le (Italie) (France) Son dauphin, le jeune Tchèque aux lancers francs (seules deux véritable artisan de ce triomphe. Lubos Barton (19 ans), est une des tentatives manquées lors du match Successeur d’, qui Rouge Jaune grandes révélations de la compéti- de classement face à la Yougosla- avait mené l’Italie en finale de NB : Équipes comprenant un meneur, un arrière, un ailier, un intérieur et un pivot. Rouge

tion. vie). Mention spéciale à Jim Bilba, l’Euro 97, l’ancien coach du Mention à : Bilba (FRA), Barton (RTC), Danilovic (YOU), Gulyas (HON), Turkoglu (TUR), Jaune Ayantdécidédemettreunterme 2e aux rebonds offensifs derrière le Limoges CSP (saison 1996-1997) Tunceri (TUR), Sheffer (ISR), Panov (RUS), Koudeline (RUS), Karnishovas (LIT), à sa carrière internationale, Toni Russe Vitali Nossov. avait un double challenge : assumer Stefanov (MCD), De Miguel (ESP), Galanda (ITA). l’héritage et offrir à la Squadra le G MARQUEURS : 1. Herreros (ESP), 19,2 ; 2. Barton (RTC), 18,7 ; 3. Sheffer (ISR), 16,7 ; 4. Myers (ITA), 16,3 ; 5. Rigaudeau (FRA), 15,8 ; 6. Nowitzki (ALL), 15,2 ; 7. Kukoc (CRO), 14,5 ; 8. Karnishovas (LIT) et Karassev (RUS), 14,2 ; 10. Bodiroga (YOU), 14,1 ; 11. Zdovc (SLV), 13,7 ; 12. Koudeline (RUS), 13,4 ; 13. TOUS LES RÉSULTATS Becka (RTC) et Sabonis (LIT), 13,3 ; 15. Danilovic (YOU), 12,6 ; 16. Turkoglu (TUR), 12,4 ; 17. Katash (ISR), 12,2 ; 18. Nesterovic (SLV), Mulaomerovic DE L’EURO (CRO) et Henefeld (ISR), 11,5 ; 21. Fucka (ITA) et Meneghin (ITA), 11,2 ; 23. er Abdul-Wahad (FRA), 11,1 ; 24. Turkçan (TUR), 11 ; 25. Stombergas (LIT), Smo- 1 TOUR dis (SLV) et Milic (SLV), 10,8. Le personnage G GROUPE A. —1re journée, ISRAËL-YOUGOSLAVIE : 61-81, FRANCE- G RÉUSSITE AUX TIRS : 1. Mrsic (CRO), 65% ; 2. Karnishovas (LIT), 63% ; 3. MACÉDOINE : 71-67 ; 2e journée : YOUGOSLAVIE-MACÉDOINE : 83-68, De Miguel (ESP), 61 % ; 4. Bodiroga (YOU), 60 % ; 5. Henefeld (ISR), 59 % ; 6. FRANCE-ISRAËL : 77-66 ; 3e journée : MACÉDOINE-ISRAËL : 62-64, FRANCE- Nowitzki (ALL) et Femerling (ALL), 58 % ; 8. Danilovic (YOU) et Fucka (ITA), Tanjevic YOUGOSLAVIE : 52-63. 57 % ; 10. Reyes (ESP), 56 %. Classement : 1. Yougoslavie, 6 pts ; 2. France, 5 ; 3. Israël, 4 ; 4. Macédoine, 3. G RÉUSSITE À TROIS POINTS : 1. Barton (RTC), 61 % ; 2. Stombergas (LIT), DORÉ par la presse et l’opinion publique pour son exubérance, sa gen- G GROUPE B. —1re journée, SLOVÉNIE-RUSSIE : 47-68, HONGRIE- 54 % ; 3. Nowitzki (ALL), 53 % ; 4. Karnishovas (LIT), M. Zukauskas (LIT), Shef- tillesse et ses phrases chocs, celui qui ne quitte jamais un cigare éter- ESPAGNE : 75-84 ; 2e journée, RUSSIE-HONGRIE : 73-72, ESPAGNE-SLOVÉ- fer (ISR) et Goodes (ISR), 50 % ; 8. Galanda (ITA), 47 % ; 9. Turkoglu (TUR) et A nellement entamé l’est beaucoup moins par ses joueurs. Tanjevic est NIE : 75-85 ; 3e journée, HONGRIE-SLOVÉNIE : 66-72, RUSSIE-ESPAGNE : Jasikevicius (LIT), 46 %. en effet réputé pour chercher dans le conflit la source de motivation principale 69-72. G RÉUSSITE AUX LANCERS FRANCS : 1. Rigaudeau (FRA), 94 % ; 2. Karni- de ses équipes. Certains joueurs du CSP Limoges, qu’il dirigea durant une sai- Classement : 1. Russie, 5 pts (+ 19) ; 2. Espagne, 5 (+ 2) ; 3. Slovénie, 5 (– 5) ; shovas (LIT), 88 % ; 3. Barton (RTC), Avleev (RUS) et Karassev (RUS), 86 % ; 6. son (1996-97), peuvent en témoigner. 4. Hongrie, 3. G re Myers (ITA), 85 % ; 7. Herreros (ESP), 82 % ; 8. Bodiroga (YOU) et Zdovc (SLV), Né le 13 février 1947 à Pljevlja (Bosnie), Bogdan Tanjevic fut un meneur de GROUPE C. —1 journée : BOSNIE-TURQUIE : 42-57, CROATIE-ITALIE : 79 % ; 10. Sheffer (ISR), 77 %. 70-68 ; 2e journée, TURQUIE-CROATIE : 70-63, ITALIE-BOSNIE : 64-59 ; jeu pugnace à l’OKK Belgrade de 1965 à 1971, sélectionné à dix reprises en e G PASSES DÉCISIVES : 1. Kukoc (CRO), 6,3 ; 2. Bogojevic (ALL), 5,2 ; 3. équipe nationale yougoslave. 3 journée, BOSNIE-CROATIE : 59-65, ITALIE-TURQUIE : 64-61. Mulaomerovic (CRO), 4,8 ; 4. Tunceri (TUR), 4,6 ; 5. Bodiroga (YOU), 4,3 ; 6. Classement:1.Turquie,5pts(+19);2.Italie,5(+6);3.Croatie,5(+1); Mais, très vite, Tanjevic deviendra entraîneur. Du Bosna Sarajevo d’abord, 4. Bosnie, 3. Maskoliunas(LIT),4,1;7.Meneghin(ITA),3,6;8.Jasikevicius(LIT),3,5;9.E. qu’il mène au titre européen en 1979 à Grenoble contre Varèse; puis de la Pachoutine (RUS), 3,4 ; 10. Myers (ITA), Karnishovas (LIT) et Daneu (SLV), 3,3. G GROUPE D. —1re journée, RÉPUBLIQUE TCHÈQUE-LITUANIE : 78-62, sélection nationale yougoslave durant l’Euro 1981 en Tchécoslovaquie. En e G REBONDS : 1. Sabonis (LIT), 8,5 ; 2. Besok (TUR), 7,4 ; 3. Nossov (RUS), ALLEMAGNE-GRÈCE : 59-58 ; 2 journée, LITUANIE-ALLEMAGNE : 84-74, 1982, Tanjevic rejoint l’Italie pour ce qui deviendra un long bail. Il entraîne e 7,3 ; 4. Reyes (ESP), 7,2 ; 5. Jurkovic (SLV), 6,5 ; 6. Kukoc (CRO), 6,3 ; 7. Bodi- GRÈCE-RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : 72-83 ; 3 journée, RÉPUBLIQUE d’abord Caserte de 1982 à 1986, qu’il fait monter en Serie A 1 la première TCHÈQUE-ALLEMAGNE : 68-77, GRÈCE-LITUANIE : 64-82. roga (YOU), 6,2 ; 8. Bilba (FRA), 6,1 ; 9. Tomasevic (YOU), 6 ; 10. Turkçan année avant d’atteindre la finale de la Coupe Korac en 1986. (TUR), 5,8. Classement : 1. République tchèque, 5 pts (+ 19) ; 2. Lituanie, 5 (+ 12) ; 3. Alle- G Il passe ensuite à Trieste qu’il emmène là encore en finale de Korac en magne,5(0);4.Grèce,3. Rebonds offensifs : 1. Nossov (RUS), 4 ; 2. Bilba (FRA), 2,9 ; 3. Turkçan 1994 (face au PAOK), puis à Milan pour une troisième finale de Korac en 1995 (TUR), Reyes (ESP) et Tomasevic (YOU), 2,8. 2e TOUR G contre Alba Berlin. L’année suivante, il remporte le Championnat italien et Rebonds défensifs : 1. Sabonis (LIT), 7,1 ; 2. Besok (TUR), 5,4 ; 3. Kukoc guide son équipe vers une autre finale de Korac (défaite contre Efes Pilsen). Il G GROUPE E (à Pau). —1re journée : FRANCE-ESPAGNE : 74-57, SLOVÉ- (CRO), 5,2 ; 4. Bodiroga (YOU), 5 ; 5. Karnishovas (LIT), 4,6. NIE-YOUGOSLAVIE : 66-71, RUSSIE-ISRAËL : 93-84 (a.p.) ; 2e journée : G passera à Limoges à l’intersaison 1996, avant de quitter le CSP (deuxième de CONTRES : 1. Nesterovic (SLV), 1,8 ; 2. Sabonis (LIT), 1,4 ; 3. Nossov (RUS) la saison régulière et demi-finaliste des play-offs) un an plus tard pour YOUGOSLAVIE-ESPAGNE : 77-63, ISRAËL-SLOVÉNIE : 67-66, FRANCE- et Jurkovic (SLV), 1,2 ; 5. Nowitzki (ALL), 0,9 ; 6. E. Zukauskas (LIT), Divac et e reprendre la sélection italienne. RUSSIE : 66-62 ; 3 journée : ESPAGNE-ISRAËL : 88-74, RUSSIE-YOUGO- Tomasevic(YOU),0,8;9.Weis(FRA),0,7;10.Duenas(ESP),0,6. SLAVIE 76-68, FRANCE-SLOVÉNIE : 74-69. G Devenu citoyen italien en septembre 1997, Tanjevic a mené la Squadra à la INTERCEPTIONS : 1. Barton (RTC), 2 ; 2. E. Pachoutine (RUS), 1,9 ; 3. e Classement : 1. Yougoslavie, 11 pts (+ 11) ; 2. France, 11 (– 11) ; 3. Russie, 10 ; Panov (RUS), Meneghin (ITA), Bilba (FRA) et Kukoc (CRO), 1,7 ; 7. Obradovic 6 place aux derniers Championnats du monde, puis au titre européen 1999, 4. Espagne, 9 ; 5. Israël, 8 (+ 1) ; 6. Slovénie, 8 (– 1). (YOU), 1,6 ; 8. Koudeline (RUS), Nurnberger (ALL) et Abdul-Wahad (FRA), 1,4. remportant au passage 46 victoires en 56 matches disputés. G GROUPE F (au Mans). re G Disciple de la défense, Tanjevic est réputé pour aimer les joueurs polyva- —1 journée : LITUANIE-TURQUIE : 74-48, RÉPU- FAUTES PROVOQUÉES : 1. Bodiroga (YOU), 5,8 ; 2. Kukoc (CRO), 5,7 ; 3. e Myers(ITA),5,6;4.Karassev(RUS),5,5;5.Herreros(ESP)etKarnishovas lents et pour confier la mène de ses équipes à des joueurs de grande taille. BLIQUE TCHÈQUE-CROATIE : 64-86, ALLEMAGNE-ITALIE : 53-74 ; 2 jour- Ses fils spirituels sont ainsi Gregor Fucka et , qui furent ses PARIS. — Bogdan Tanjevic, ancien coach de Limoges, a su conduire la née : CROATIE-LITUANIE : 75-91, TURQUIE-ALLEMAGNE : 63-55, ITALIE- (LIT), 4,7 ; 7. Femerling (ALL), 4,6 ; 8. Nowitzki (ALL), 4,4 ; 9. De Miguel (ESP) e et Reyes (ESP), 4,3. joueurs clés à Milan. Bodiroga considère même comme un deuxième père Squadra Azzurra au titre européen en imposant ses conceptions. RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : 95-68 ; 3 journée : ALLEMAGNE-CROATIE : celui qui le fit débuter à Trieste à dix-neuf ans. — T. M. (Photo Nicolas LUTTIAU) 102-85, RÉPUBLIQUE TCHÈQUE-TURQUIE : 73-78, LITUANIE-ITALIE : 74-62. Classement : 1. Lituanie, 11 pts ; 2. Italie 10 (+ 3) ; 3. Turquie, 10 (– 3) ; 4. Alle- magne, 9 (+ 17) ; 5. Croatie, 9 (– 17) ; 6. République tchèque, 8. PHASE D’ÉLIMINATION DIRECTE (à Paris) JUBILÉ DACOURY Quarts de finale PANORAMA YOUGOSLAVIE - ALLEMAGNE 78-68 ITALIE - RUSSIE 102-79 FRANCE - TURQUIE 66-63 Gulyas ESPAGNE - LITUANIE 74-72 Places 5 à 8 LITUANIE - TURQUIE 80-56 à Pau RUSSIE - ALLEMAGNE 74-70 PAU (Gérard Cayron). — Les copains d’abord Le pivot hongrois Robert Demi-finales Gulyas(2,13m,25ans)a Il y avait du beau monde et beaucoup d’amis à Limoges, pour célébrer le jubilé de . ESPAGNE - FRANCE 70–63 signé avec l’Élan Béar- ITALIE - YOUGOSLAVIE 71–62 nais dont il sera le deu- Match pour la 7e place D’un de nos envoyés spéciaux venus dans le temps le couteau salua aussi les retours d’Apollo qu’à chaque fois qu’on s’est rencon- 49 points ce soir-là, titillait quand xième étranger non com- entre les dents, machines à détruire Faye, de Sénégal, de Greg Beu- trés, il est resté collé à moi. Comme même Doron Jamchi. Je suis venu ALLEMAGNE - TURQUIE 86-67 munautaire avec l’arrière à Limoges les rêves limougeauds. gnot, et des plus contemporains si j’étais sa femme... » pour Richard, parce que c’est un e américain Dante Calabria. Liliane TRÉVISAN Match pour la 5 place Et Beaublanc fit le plus beau des Fred Forte, Jimmy Verove, Hugues Ce ne fut pas le cas hier, pour un ami, un mec bien et un super Pau, qui avait poursuivi Occansey, Stéphane Ostrowski et Dacoury seigneur de ce match à qui LITUANIE - RUSSIE 103-72 ’EST vrai qu’elle était trop accueils à ces anciens maudits, aux joueur. D’ailleurs je trouve qu’il est e plusieurs pistes améri- Yann Bonato, revenu au bercail revinrent les bons ballons, et l’hon- Match pour la 3 place caines (Pelle...), a finale- belle, dans la mouvance Riva, Giannakis, Villacampa, encore pas mal aujourd’hui si je des projecteurs, cette Fasoulas, Jimenez, Jamchi et cette saison. neur du dernier panier, celui de la regarde ce match où il court, il YOUGOSLAVIE - FRANCE 74-62 ment préféré l’option d’un C victoire (101-99), après que la salle Européen vu en France entrée de Richard Dacoury, alors autres Magnifico qui faisaient hier shoote, il saute, il dunke comme un Finale que montaient les chœurs puis- cause commune avec d’autres Le frisson de 93 eut connu le frisson en voyant ces dernières semaines débarquer, pendant cinq minutes, gamin. Mais à vrai dire je ne suis ITALIE - ESPAGNE 64-56 au tournoi de Caen et lors sants de « Carmina burana »... Une ennemis, français ceux-là, les Huf- Il y avait là de quoi assurément pas surpris. Quand on aime le sport nagel, Cham, Szanyiel et Dubuis- un cinq estampillé « champions de l’Euro. entrée digne d’un gladiateur dans jouer un peu à la balle, entre ceux comme Richard, quand on est pro son. d’Europe 93 », et Maljkovic était sur ITALIE-ESPAGNE 64-56 (32-24) Ce pivot très costaud et l’arène, combattant enamouré de qui pouvaient et ceux qui voulaient comme lui, il en reste toujours ITALIE : 18 pan. sur 45 tirs (dont 2 sur 15 à trois points) ; 26 l.f. sur 33 ; ses amis comme de ses ennemis, Quantau«Dac»,ilrejoignait le banc. efficace en attaque évo- mais ne pouvaient plus, trimbalant « Cette salle est spéciale pour quelque chose. Je suis très heureux 27 rebonds (Fucka 10) ; 10 passes (Meneghin et Abbio, 4) ; 7 balles perdues ; qui, tous, l’attendaient au coin du sous le maillot des « amis de vingt e luait la saison passée en plus lourdement le poids des ans. moi, je me souviens y avoir fait le pour lui. » Commetouslesamisde 29 ftes. Eliminé : Galanda (38 ). terrain. ans », autant dire un condensé de Cinq de départ : Fucka (10), De Pol (7), Myers (18), Meneghin (2), Chiacig (9) compagnie de Atomero- On vit donc tourner les effectifs plus grand match de ma carrière Richard hier, et ils étaient nom- Quand l’amitié et le respect font ce que l’histoire du CSP avait de dans un match ouvert à tous les puis Basile (2), Galanda (4), Marconato (2), Abbio (10). mu Paks avec qui il a ter- face à Limoges. J’avais marqué breux... ESPAGNE : 15 pan. sur 41 tirs (dont 4 sur 14 à trois points) ; 22 l.f. sur 36 ; miné cinquième scoreur ainsi voler en éclats les frontières et plus riche. Même Ed Murphy était vents, avec un net avantage au revenu pour l’occasion « au milieu 38 rebonds (Duenas, 11) ; 10 passes (Corrales, 6) ; 16 balles perdues ; 27 ftes. du Championnat de Hon- les océans, proposant à Beaublanc niveau de la profondeur de banc e de nulle part », la seule façon qu’il AMIS - ENNEMIS : 101-99 Eliminé : Esteller (39 ). grie (21,8 points par ruisselant de bonheur quelques-uns pour les amis de Dacoury, quasi- Cinq de départ : Rodriguez, Jimenez (3), Herreros (10), De Miguel (1), Reyes (7) Sélection des amis : Dacoury (21), Kiffin (4), A. Faye (4), Murphy (4), Ostrowski (2), H. des plus illustres guerriers de la avait trouvée à l’époque pour situer ment une trentaine... puis Angulo, Corrales (15), Romero (4), De La Fuente (4), Esteller (5), Duenas match) et disputé la Occansey (14), Kea (3), Zdovc (8), Young (9), M’Bahia (2), Deganis (4), Bonato (8), scène européenne, pourquoi bou- géographiquement cette impro- « C’était vraiment un très grand (7). Coupe Korac. Gulyas, qui Brooks (4), Moltimore (6), Livio (1), Loncar (5), Sétier (2). bable ville de province dont il allait Arbitres : MM. Rems (SLV) et Dorizon (FRA). participait hier soir au der son plaisir ? moment, commentait Antonello Sélection des ennemis : Riva (6), Giannakis (2), Fassoulas (8), Magnifico (15), Jamchi jubilé Dacoury, a tourné à Il y avait là, dans ce groupe des devenir le roi. Riva. Revenir ici, revoir tous ces (9), Dubuisson (12), Hufnagel (22), Villacampa (6), Jimenez (13), Szanyiel (3), Cham G Plus gros écarts. — Espagne : + 2 (0-2, 1re) ; Italie : + 20 (49-29, 29e). 17,3 points et 6,7 rebonds ennemis intimes de l’ex-capitaine Des chéris étrangers de Beau- visages, c’était comme voir défiler (3). G Évolution du score : 0-2 (1re), 8-2 (4e), 20-6 (10e), 26-11 (14e), 28-18 (19e), 40-26 (23e), 49-29 (29e), 52-36 (34e), 58-52 (39e), 62-52 (40e). lors de ses trois matches du CSP, quelques vieux cauche- blanc peu manquaient à l’appel : les toute ma vie, revivre tant de SÉLECTION FRANÇAISE - SÉLECTION ÉTRANGÈRE : 77–83 (32–49) du Championnat d’Europe mars ayant rythmé des années de plus « jeunes » Clarence Kea, matches, des grands moments de SÉLECTION FRANÇAISE : Rigaudeau (15), Sciarra (13), Risacher (24), Julian (15), Classement final disputé à Clermont-Fer- nuits européennes, de joutes italo- Michael Young, Jurij Zdovc, carrière. Je ne me souviens pas du Weis (2) ; puis Dioumassi (1), Jeanneau (7). 1. Italie ; 2. Espagne ; 3. Yougoslavie ; 4. France ; 5. Lituanie ; 6. Russie ; 7. rand. hispano-gréco-israélo-limou- Michael Brooks eurent leur part de dernier match que j’ai joué contre ÉQUIPE D’EUROPE : Djordjevic (11), Esteller (1), Mrsic (10), Alibegovic (11), Marcona- Allemagne ; 8. Turquie ; 9. ex aequo Israël, Slovénie, Croatie, République geaudes. Il y avait là des joueurs respect et d’hommage. Limoges Richard, mais ce que je sais c’est to (11) ; puis Barton (14), Katash (7), Jaumin , Gulyas (2). PAGE16 LUNDI5JUILLET1999

Bleu Rouge Noir Jaune