4-Daniel Darc
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Ndrl : En 2004, alors que je jetais un œil distrait sur les infos de France 2, le présentateur lance en fin d’édition un reportage sur la sortie de l’album Crèvecœur en ces termes ‘‘C’est l’histoire d’un rescapé…’’ et là je vois ce type écorché, déglingué et j’entends surtout une voix et des textes sensibles et tourmentés, de ceux que j’affectionne particulièrement tant ils sont l’expression d’une poésie sincère. Taxi Girl (j’avais Zappé), le reste aussi. Une piqûre de rappel sur internet et chez les disquaires…Daniel Darc ne me quittera plus jamais. J’attendais ses albums comme, jeune ado, j’attendais ceux de Brel ou de Brassens. Je ne le verrais jamais sur scène, un grand regret (les scènes nationales et autres centres culturels avaient dû s’endormir…) Le récent et excellent documentaire ‘’Pieces of my life’’ sorti en 2019 (et dont je vous propose la bande annonce à la fin de ce numéro de ‘’Cador’’) retrace ‘’une histoire sombre et dérangeante, trop singulière pour être celle d’une génération, et pourtant étroitement liée au cours d’une époque’’. Daniel Darc, né Daniel Rozoum le 20 mai 1959 à Paris 14e est mort le 28 février 2013 dans le 11e arrondissement de cette ville. Il naît dans une famille juive, originaire de Russie et de Lituanie. Ses grands-parents ont fui la Russie lors de la révolution de 1917. Sa grand-mère est arrêtée durant la rafle du Vel' d'Hiv et meurt en déportation. En 1978, alors qu’il est élève au lycée Balzac à Paris, Daniel Darc rejoint le groupe ‘’Taxi Girl’’ qui connaît le succès, notamment avec le single Cherchez le garçon, édité en 1980, dont les ventes atteignent les 150 000 exemplaires. Leur unique album, Seppuku, est édité en 1981 par Mankin. > https://www.youtube.com/watch?v=2z7k3EuRIrE Après la fin de ‘’Taxi Girl’’ en 1986 (marquée par le décès par overdose de cocaïne du batteur, Pierre Wolfsohn, en juillet 1981, et l'abandon des deux autres membres), Daniel Darc poursuit une carrière solo. Sur son premier album, Sous influence divine, sorti en 1987, il est épaulé par Jacno, qui avait accepté de travailler avec lui sur la base d’un single, mais réalise l’album entier. Sur ce disque, qui sonne musicalement comme du Jacno, Daniel Darc conserve l’écriture simple et immédiate qui est sa marque de fabrique depuis l’époque Taxi Girl. Au milieu de cet album assez policé, on relève la présence d’une reprise de Comment te dire adieu, écrit à l'origine par Gainsbourg pour Françoise Hardy. En 1988, après sa rencontre avec Bill Pritchard, ils enregistrent en sept jours l'album-concept Parce que traitant de l'ambivalence humaine. Il comporte une reprise de Charles Aznavour (donnant son titre à l'album) et une adaptation du Velvet Underground (Stephanie Says (en)). Édité à 3 000 exemplaires, cet album salué par la critique, scellera des liens indéfectibles entre les deux artistes qui vivront même un temps ensemble à Paris. Toujours en 1988, Daniel Darc enregistre La Ville, single produit par Étienne Daho qui ne sera pas suivi d'un projet d'album, comme cela avait été le cas avec Jacno. Le chanteur se débat alors avec ses addictions. L'album Nijinsky est édité en 1994 par le label indépendant Bondage Records. Daniel Darc semble avoir eu, plus que par le passé, la possibilité d'imposer une orientation musicale proche de ses goûts fondamentaux (rock new-yorkais, littérature du mal, jazz...). Les Pure Sins l'accompagnent dans la tournée censée promouvoir le disque, mais l'absence de succès commercial, conjugué à des problèmes envahissants d'addictions diverses et un passage en prison, met la carrière du chanteur entre parenthèses pour quelques années. L'année 2004 marque son retour au premier plan grâce à un nouvel album, Crèvecœur, conçu en tandem avec Frédéric Lo. Le disque est bien reçu par la critique et se vend à 60 000 exemplaires. Il est récompensé aux Victoires de la musique dans la catégorie « album révélation de l'année ». > https://www.dailymotion.com/video/x1gzclh L'album Amours suprêmes, toujours arrangé et réalisé par Frédéric Lo, sort en janvier 2008. Son titre fait référence à A Love Supreme, un album de John Coltrane dont Daniel Darc a fait l'un de ses disques de chevet. Alain Bashung, Robert Wyatt, Morgane Imbeaud (chanteuse de Cocoon) et Steve Nieve y font des apparitions. Le premier single s’intitule J’irai au paradis. Sur l'album La Taille de mon âme, édité en 2011 par Sony Music, Darc travaille avec le musicien Laurent Marimbert que lui a présenté Christophe. Le disque contient des extraits sonores du film Les Enfants du paradis de Marcel Carné. Les ventes de l'album, dont est extrait le single C'est moi le printemps, atteignent les 100 000 exemplaires. > https://www.youtube.com/watch?v=VXT4o2aE9-g En 2013, Daniel Darc commence à travailler sur son autobiographie avec le journaliste Bertrand Dicale. Il prépare également un nouvel album en compagnie de Manou, compositeur attitré de la chanteuse Berry. Il se produit en public pour la dernière fois le 23 février sur la scène de la Gaîté Lyrique, aux côtés de Bertrand Burgalat. Il travaillait par ailleurs sur son prochain album depuis plusieurs mois avec le compositeur/ réalisateur de La Taille de mon âme, Laurent Marimbert. Il est retrouvé sans vie par son producteur dans son appartement du onzième arrondissement de Paris le 28 février 2013. Un mélange d'alcool et de médicaments pourrait être à l'origine de sa mort. On apprend plus tard dans Tout est permis mais tout n'est pas utile, un livre d'entretien entre Daniel Darc et Bertrand Dicale paru chez Fayard, qu'un œdème pulmonaire est la cause du décès. Un double album posthume ‘’Chapelle Sixteen’’paraîtra la même année. En 2019 sort sur les écrans le documentaire ‘’Pieces of my life’’, un portrait brossé sur une période de 25 ans par son ami Marc Dufaud et par le réalisateur Thierry Villeneuve, et avec l'intervention de deux musiciens, Frédéric Lo et Georges Betzounis, qui ont collaboré plusieurs fois avec le chanteur. « La dimension tragique de l’existence de Daniel Darc ne se dessine pas tout de suite dans ce film délicat, qui est plus une élégie qu’une nécrologie filmée. En 1991, alors que le chanteur entamait un long déclin, consécutif à la séparation de ‘’Taxi Girl’’ et à l’échec de son premier albums solo, Dufaud, étudiant en cinéma, avait entrepris de le retrouver et de capturer sa dérive. Tournées en vidéo, ces images vacillantes esquissent le portrait d’un jeune homme lancé dans une course éperdue pour échapper à sa souffrance. » - Le Monde > https://www.youtube.com/watch?v=Gl_a5ZQGKqk source : Wikipédia- Le Monde.