BUREAU DE RECHERCHES AGENCE DE BASSIN ARTOIS -PICARDIE

GEOLOGIQUES ET MINIERES 10, rue Saint -Jacques 74, rue de la Fédération - 75-Paris 15ème 59 - DOUAI Tél. 783 94-00

DIRECTION DU SERVICE GEOLOGIQUE

ET DES LABORATOIRES

Bofte postale 818 - 45 -Orléans -La Source

Tél. 87.05-06

RÉSULTATS ACQUIS A LA SUITE D'ANALYSES

D'ÉCHANTILLONS D'EAU SOUTERRAINE PRÉLEVÉS

DANS LA RÉGION DE (Pas-de-)

par

G. MICHEL S. RAMON

Service géologique régional Nord- Pas-de-Calais Fort de Lezennes - 59 -Lezennes

Tél. 53-10-13

69 SGL 029 NPA Lezennes, janvier 1969 2.

RE SUME

Dans le cadre de l'inventaire de l'état du chimisme des nappes du Nord de la et des pollutions, l'Agence de Bassin Axtois-Picardie,

à la demande de l'Arrondissement minéralogique de Douai a fait réaliser oette étude sirr l'influence des usines de Mazingarbe.

Vingt huit échantillons d'eau prélevés ont été analysés par l'Ins¬ titut Pasteur de , ïïne carte piézométrique de la nappe de la craie dressée durant la période des prélèvements nous permet d'affirmer l'influence du complexe de Mazingarbe .

Les eaux rejetées par ces usines polluent la nappe en phénols et essentiellement en chlorures et sulfates. L'ion chloria^e paraît être le meilleur traceur de cette pollution.

L'origine des matières organiques, des colonies Ijactériennes et de la en azote total sont à rattacher pro parte à la présence des marais d',

0

0 0 SOMMAIRE

Pages

RESUME 2

I - INTRODUCTION 4

II - HYDRAULICITE DE LA REGION DE MAZINGARBE , , 6

II . 1 - Environnement géologique - nappe de la craie 6

II , 2 - Eaux de surface , , , . , 7

III - RESULTATS DES ANALTSES . , . , , 7

111 . 1 - Pollution bactériologique 7

111 . 2 - Pollution organique 9

111.3 - Pollution minérale ,,., 11

IV - RESULTATS OBTENUS DANS LE SURGEON 14

V - ORIGINE DE LA POLLUTION DE LA NAPPE 15

VI - CONCLUSIONS 1 8

LISTE DES ANNEXES

Carte n" 1 - Implantation des points de prélèvement

Carte n° 2 - Principaux résultats de l'analyse chimique minérale

Carte n** 3 - Principaux résultats de l'analyse bactériologique et des

indices de pollution

Carte n° 4 - Conditions géologiques

Carte n" 5 - Zones polluées en sulfates et chlorures

Tableau A - Tableau général des résultats

Tableau B - Résultats d'analyses effectuées dans le Surgeon. 4.

RESULTATS ACQUIS A LA SUITE D'ANALYSES

D'ECHANTILLONS D'EAU SOUTERRAINE PRELEVES

DANS LA REGION DE MAZINGARBE

(Pas-de-Calais )

I - INTRODUCTION

Dans le cadre général de ses études, l'Agence de bassin Artois -

Picardie s'intéresse plus particulièrement à l'effet des rejets d'effluents

industriels dans le milieu naturel s eaiix de surface et nappes souterraines.

Ce dernier milieu est tout particulièrement à sauvegarder du fait de son

utilisation pour la distribution publique d'eau potable et du caractère très

durable des pollutions que l'on y provoque. Or, certains industriels, pour

échapper avix obligations liées aux rejets dans les eaux de surface, ont pu

penser qu'il était préférable de faire une large utilisation de bassins

d'infiltration. Tel est le cas du complexe de Mazingarbe, des houillères du

bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Il est donc devenu nécessaire de prouver

aux industriels que cette méthode est à proscrire radicalement! c'est pour¬

quoi il a semblé utile à l'Agence et à l'Arrondissement minéralogique de

Douai de demander au B.R.G.M, de procéder à une campagne de prélèvements

d'eau de nappe dans la région de Mazingarbe, à l'intérieur d'un périmètre

délimité approximativement par les villes de Loos-en-Gohelle, Noeux-les-

Mines, Gorre et la Bassée ,

La présente note rend compte des résultats de cette campagne, qui

a eu lieu les 4> 5» 6 et 11 mars 1968, Pour compléter les données acquises

en mars, nous avons été amenés à effectuer le 18 décembre 1968, 3 prélève¬

ments supplémentaires. Pour vérifier la correspondance de ces résultats aveo 5.

ceux du mois de mars, nous avons refait un prélèvement en un des points déjà étudié (n° 42) ^^\

Cette étude fait suite à celles qui ont été publiées à l'issue des campagnes effectuées en mars I966 dans la région de Valenciennes-Denain, et en mai I966 aux environs de Béthune, qu'elle a d'ailleurs l'avantage de compléter. Elle doit être suivie, au cours de l'été prochain, d'une campagne du même type intéressant l'ensemble du bassin de la Deûle situé en amont de l'agglomération lilloise.

Tous les points de prélèvements correspondent à des forages en activité . Toutefois s

- le point n° 48 est normalement inutilisé s il a été remis en marche pour

la campagne

- le point n° 44 (dont le prélèvement a eu lieu le 18.12,1968) est inutilisé

aucun pompage n'a pu être effectué avant le prélèvement

- le point n° 96 (dont le prélèvement a eu lieu le 18,12,1968) est un puits

domestique .

0 s Par ailleurs, les forages n 50 B et 99 étaient presque à l'émer¬ gence en mars 19 68,

Au total, 28 échantillons d'eau ont été prélevés et l'Institut

Pasteur de Lille a effectué sur ces échantillons des analyses bactériologi¬ ques (type II, analyse de siirveillance de distribution publique) et physico¬ chimiques (type I comprenant en outre les mestires de D.C.O,, d'oxydabilité

à froid au permanganate en 4 h et la recherche des phénols.

(1) Les numéros cités dans ce rapport sont la dernière partie du numéro BRGM d'inventaire général de la France (les deux premières étant le n" de carte au I/50 OOOe et le n° de huitième de feuille). 6.

En annexe sont joints s le tableau général des résultats (n" A )

(les points sont approximativement classés du Sud vers le Nord, soit dans

le sens d'écoulement de la nappe, et de l'Ouest vers l'Est 5 les résultats

du mois de décembre sont notés spécialement), et 5 cartes faisant figurer

les courbes isopiézométriques établies par le Bureau de recherches géolo¬

giques et minières d'après les relevés effectués pendant la période des

prélèvements et un sommaire des résultats, (La position des terrils est

indiquée eixc la carte n" 1 ) .

II - HYDRAULICITE DE LA REQION DE MAZINGARBE

II . 1 - Environnement géologique - nappe de la craie

La zone étudiée est située de part et d'autre de la limite d'exten¬

sion des formations tertiaires (Sables d'Ostricourt et Argile de Louvil)

sur la craie (cf. carte géologique schématique).

La craie, qui s'étend sur la majeure partie de la zone, a un penda¬

ge important vers le nord où elle s'enfonce sous les formations tertiaires.

Le substratum de la nappe de la craie est constitué par les marnes turo¬

niennes.

La nappe aquifère de la craie s'écoule ici suivant le pendage et

devient captive sous les sédiments tertiaires. Il faut rappeler que la craie

ne représente pas un matériau perméable par elle-même mais par sa fractura¬

tion (failles, diaclases) développée par l 'altération, (Il s'agit donc d'une

perméabilité en grand avec des cheminements privilégiés qui ne correspondent

pas obligatoirement avec les lignes de courant théoriques). D'autre part,

il faut noter que sous le recouvrement tertiaire l'altération est nulle et

que la transmissivité est donc plus réduite. 7.

Ces dernières observations sont à prendre en considération pour

déterminer l'extension d'une pollution éventuelle.

Enfin, on notera que les marais d'Annequin ont été constitués par

l'étalement des ruisseaux de la Fontaine de Bray et du Surgeon lorsqu'ils

atteignent la limite imperméable de l'Argile de Louvil et correspondent à

la zone d'émergence de la nappe.

II . 2 - Eaux de surface

Coulant du Sud vers le Nord, on trouve d'une part le Surgeon,

traversant le complexe de Mazingarbe, et d'autre part, plus à l'Ouest, le

ruisseau de la Fontaine de Bray, Ce ruisseau s'infiltre entièrement au

niveau de la "Cité du dépôt" pour résurger à nouveau quelques kilomètres

plus au Nord, à Noyelles-les-, Il se jette finalement dans les

marais d'Annequin, situés entre et le canal de .

Le Surgeon se jette dans le canal d'Aire à La Bassée mais une

partie de son débit s'écoule vers les marais.

Les eaux du marais d'Annequin se déversent finalement dans la Loisne

(tributaire de la Lawe) après passage au siphon sous le canal de Beuvry,

Coulant d'Est en Ouest, on trouve le canal d'Aire à La Bassée et

l'embranchement de Beuvry.

III - RESULTATS DES ANALYSES

III. 1 - Pollution bactériologique

13 prélèvements ont révélé une eau exempte de pollution bactério¬

logique (absence de bactéries coliformes, d'Escherichia Coli et de strepto- 8.

coques fécaux, et nombre total de germes aérobies peu élevé, inférieur

à 150

Parmi les autres (eau suspecte ou polluée bactériologiquement) on relève des ouvrages alimentant des réseaux de distribution publique s

- forage du S,I. de Sailly- à Sailly (n° 69)

coliformes (l'eau de ce forage est distribuée directement 5

elle s'est révélée déjà quelquefois suspecte pour la consommation)

- forage alimentant le réseau HBNPC à Noyellos-les-Vermelles (n** 16)

coliformes

- forage alimentant le réseau HBNPC à Mazingarbe (n" 43)

nombre élevé de germes,

(l'eau de ces deiix forages est stérilisée au chlore avant distri¬

bution. Elle est toujours, après traitement, exempte de pollution).

De plus, l'eau du puits particulier n° 96 (18,12,68) à usage d'eau potable est polluée bactériologiquement de façon très nette.

Le cas du forage de Noyelles-les-Vermelles (n** 16) est à rapprocher de celui d'un ouvrage alimentant les usines de Mazingarbe (n** 50 B) situé

à quelques centaines de mètres en amont, où l'on a observé une pollution du même type. Toutefois, l'eau de l'ouvrage n° 99 situé encore quelques centai¬ nes de mètres plus on amont est exempte de pollution bactériologique.

Or, les eaux du ruisseau de la Fontaine de Bray, située à proximité de ces trois ouvrages stagnent en inondant les champs, au niveau du forage n° 16, en période de pluies l'écoulement vers l'aval ne semblant pas s'effec¬ tuer normalement. Il ost ainsi possible que cette pollution bactériologique soit purement locale , Il faut souligner que les prélèvements sur tous les forages d'Anne¬ quin alimentant les usines de Mazingarbe (n ^ 7j 8, 9, 10, 11 et 68) ont révélé la présence de bactéries aérobies en nombre souvent très grand, de

coliformes (à l'exception de deux échantillons) et de streptocoques (dans un cas).

A signaler enfin qu'une faible pollution bactériologique (présence de quelques coliformes) a été observée sur l'un des forages de la centrale de à Cuinchy (n° 5) alors que l'eau est dépourvue de pollution aux deux autres forages (n 3 et 4)»

On constate donc qu'à l'exception de la légère pollution bactérienne enregistrée au forage n° 43 de Mazingarbe (nombre élevé de germes aérobies) et de celle plus importante du forage communal de Sailly-Labourse (n° 69), tous les ouvrages dont l'eau est suspecte ou nettement polluée se situent soit le long du ruisseau de la Fontaine de Bray (n I6 et 50 B) soit le long du Surgeon (n° 5) soit à proximité immédiate des marais d'Annequin

(forages alimentant le complexe) recevant la totalité des eaux du ruisseau de la Fontaine de Bray et une partie de celles du Surgeon.

Toutefois, les prélèvements du 18,12.68 ont montré une pollution nette par les bactéries aux forages n° 107 d'Aix-Noulette et n° 44 de Ver- melles (ce dernier forage non utilisé peut être pollué localement).

III. 2 - Pollution organique

III. 2-1 Phénols

Lors de la campagne effectuée en mai 1966, dans la ré¬ gion de Béthune, notre attention avait été attirée par la présence, en divers fl) points, de phénols dans la nappe souterraine, en quantité parfois abondante.

(1) 2,8 mg/l à Labuissière, 10.

Dans le cas présent, seuls 2 échantillons d'eau ont révélé ime teneur supé-

rieure à 1,10" mg/l . Ils proviennent de deixx ouvrages d'alimentation du

réseau HBNPC (n° 48 et n° 99) où les tene^urs sont respectivement de 0,03

et 0,02 mg/l. Ces quantités restent très faibles, mais on ne manquera pas

de noter que ces deux échantillons proviennent des de-ux points de prélève¬

ments les plus rapprochés des bassins d'infiltration (1) des usines de Mazin¬

garbe ,

III, 2-2 D.C.O, et oxydabilité à froid au permanganate

La demande chimique en oxygène et l 'oxydabilité à froid

en 4 heures au permanganate sont généralement faibles (toujours inférieiires

respectivement à 27 et à 3,8 mg/l).

Les forages les plus pollués (D,C,0. supérieures à 10 mg/l) sont s

- n" 45 à Loos-en-Gohelle (11>5 mg/l)

- n° 43 à Mazingarbe (il mg/l)

(ces deux forages, situés en araont du complexe de Mazingarbe, sont à proximi¬

té de sources éventuelles de pollution s

. le n" 45 est placé dans une cité des houillères et en aval immédiat d'un

terril,

, le n° 43 est à proximité d'une cité des houillères et d'une fosse),

- n" 3 à Cambrin-Violaines-Centrale thermique (13 mg/l)

- n° 7 à Annequin - HBNPC (13 mg/l)

- n° 8 à Annequin - HBNPC (27 mg/l)

- n° 10 à Annequin - HBNPC (25 mg/l)

Remarquons que ces 3 derniers ouvrages ont déjà été signalés poiu?

lexir pollution bactériologique importante ,

(1) Taches noires sur la carte d'implantation. 11.

Les forages n 9 et 11 (pollutions bactériennes importantes) ont des D,C.O, égales à 9 mg/l.

Il faut souligner que les forages où l'on observe un nombre total de germes aérobies après 72 heures à 20/22" élevé et même parfois incomptable

ont, la plupart du temps, des D,C,0. les plus élevées de la série. L'excep¬ tion la plus nette à cette observation se trouve au forage n° 68 (nombre de germes à 20/22° g incomptable, D.C.O. s 2 mg/l, oxydabilité s 0,4 mg/l).

III . 3 - Pollution minérale

III. 3-1 Azote minéral

Les résultats relatifs à l'ammonium, aux nitrites et aux nitrates sont respectivement représentés en NH. , N0p~ et N0^~, En exprimant ces valeixrs en N, on peut connaître la teneur en N minéral total

(dernière ligne du tableau n° A de résultats).

Les teneurs en N minéral total sont, à 7 exceptions près, inférieures

à 20,5 mg/l (teneur minimale 8 mg/l).

Les 7 exceptions sont

- n° 46 Bully-les-Mines (27,5 mg/l)

- n» 3 Cambrin-Violaine s (29 mg/l)

- n° 4 Cambrin-Violaines (37 mg/l)

- n° 7 Annequin (28,5 mg/l)

- n° 8 Annequin (25 mg/l)

- n° 10 Annequin (40 mg/l)

- n» 11 Annequin (46 mg/l) 12.

On retrouve la plupart des forages situés à proximité des marais d'Annequin.

De plus, tous les forages situés à proximité immédiate des marais

(n 3, 4, 5s 7j 8, 9j 10, 11, 68) décèlent la présence d'ions ammonium et même parfois (n "^ 5, 7, 8, 9j 10, 11, 68) de faibles teneiirs en NO ~.

Toutefois, les n 46 (Bully-les-Mines), 48 (Mazingarbe), 99 (Noyel- les), 16 (Noyelles) et I5 (Vermelles) renferment également de l'ammonium et parfois des traces de N0_ .

On constate que la pollution par NH ou NO est associée, le plus souvent, à la pollution bactériologique et à la pollution organique.

III. 3-2 Sels minéraux

Les résidus secs sont assez élevés mais peuvent être considérés comme normaux compte tenu du fait que l'eau est prélevée dans la nappe de la craie. Toutefois, les forages n 45 (Loos-en-Gohelle) 7» 8, 9

10 et 11 (Annequin) accusent des résidus secs supérie\rrs à 1300 mg/l (maxima

2136 et 2407 mg/l).

Le T,A,C, est relativement constant (valeurs extrêmes s 20°8 et 34°6)

Par contre, on observe des duretés parfois très élevées (maxima 106° au n° 8 et 130° au n° IO), en particulier à proximité des marais d'Annequin et des bassins d'infiltration (n° 48 = 56°).

5 prélèvements ont révélé une teneur en chlorures supérieure à

250 mg/l 5 parmi ceux-ci on retrouve le prélèvement effectué au forage de la 13^

station de pompage de Loos-en-Gohelle (n° 45) « 318 mg/l, qui s'était précédemment distingué par le T,A,C, le plus élevé. Les autres forages pollués sont des ouvrages des usines de Mazingarbe à Annequin (n 8, 9>

10 et 11 ) s 570 mg/l en 8 et 540 mg/l en IO5 les deux autres forages (n 37 et 68) ont une teneur en chlorures plus faible (80 et 236 mg/l) ainsi que les deux forages (n 3 et 4) de la centrale de Violaines situés à proximité

102 et 100 mg/lf ces teneurs restent nettement supérieures à celle des autres prélèvements à l'exception de trois points proches des bassins d'in¬ filtration de Mazingarbe (n 16, 48 et 50 B) où l'on a respectivement I70,

182 et 90 mg/l.

3 analyses révèlent une teneur en sulfates supérieure à 25O mg/l s l'un des forages du marais d'Annequin (n° IO) (470 mg/l) qui nous est fami¬ lier, et 2 forages d'alimentation de la distribution publique | ces deux derniers sont §

- le forage de la station de Loos-en-Gohelle (n° 45) 322 mg/l

- le forage du S.l, du bas-pays de Béthune (n° 67) 272 mg/l pour lequel

on peut remarquer la situation à l'aval du marais d'Annequin,

Deux autres points de prélèvement présentent une teneur en sulfates très élevée s le forage communal d ' Auchy-les-Mines (n° 20) et le forage de la station de pompage de la fosse 7 (n° 43) (qui alimentent le réseau HBNPC ) avec respectivement 246 et 225 mg/l.

Parmi les autres prélèvements, 9 montrent une teneur en sulfates

élevée, généralement supérieure à 100 mg/l| ces points sont à présent bien connus de nous s forages du marais d'Annequin, des usines de Mazingarbe et de la centrale de Violaines, et ouvrages proches des bassins d'infiltration de Mazingarbe . 14.

On concítate que la teneur en sodium de l'eau de la station de pompage

de Loos-en-Gohelle (n° 45) est particulièrement élevée s 426 mg/l et l'eau

y est du type sulfaté et chloruré sodique. C'est là quelque chose d'assez

singulier qui paraît lié à une cause de pollution locale qui reste à éluci¬

der. (L'eau est traitée dans le fo.rage même par adjonction de Clp et non de

ClONa).

On note encore quelques valeurs élevées de la teneur en sodium s

111 et 113 mg/l sur deux forages du marais d'Annequin (n 8 et 10, les

deux ouvrages où la pollution est la plus importante) et 112 mg/l à Noyelles-

les-Vermelles (n° 16, c'est-à-dire non loin de Mazingarbe).

L'eau des forages situés à proximité de terrils (tel que le n° 45)

ou de fosses (tel que le n° 43) pourrait être polluée par les rejets des

eaux d'exhairre qui sont particulièrement chargées en sulfates et chlorures.

IV - RESULTATS OBTENUS DANS LE SURGEON

L'Agence de Bassin suit régulièrement depuis I966 l'état de pollution

du Surgeon au niveau de la route nationale n° 4I à Cambrin (tableau B) .

On constate que de nombreuses mesures ont des valeurs dont l'ordre

de grandeur est voisin de celui observé dans les forages proches des marais

d'Annequin (forages de Cambrin-Violaines et Annequin), notamment en ce qui

concerne s

J. s -n. e w

- Résidu sec

- Calcium

- Magnésium

- Sodium

- Potassium

- Chlorures

- Sulfates. 15.

Par contre, la teneur en phénols, la D.C, G., 1 'oxydabilité, la teneur

en azote minéral total (donc en ammonium, nitrites et nitrates) et celle en

phosphates sont nettement plus élevées dans le Surgeon,

V - ORIGINE DE LA POLLUTION DE LA NAPPE

Une campagne effectuée au complexe de Mazingarbe, sur les eaux rési¬

duaire s se déversant dans les bassins d'infiltration, a montré que la pollu¬

tion déversée (D,C,Oo, oxydabilité à froid, ammonium et phénols) était, de

loin, supérieure à tous les chiffres obtenus, tant dans le Surgeon que dans

la nappe ,

Le tracé des courbes isopiézométriques a été établi en mars I968,

d'après les relevés effectués, pendant la campagne de prélèvements, dans tous

les forages de la région (une partie seulement d'entre eux ont fait l'objet

de prélèvements pour analyses).

V, 1 - En considérant les courbes établies par le B.R, G,M., on peut tracer

les lignes de courant dans le but d'estimer l'origine ot la continuité

de la. pollution (et notamment pour les forages des marais d'Annequin).

Certains éléments, tels que les chlorures et les sulfates, restent

stables en solution. En l'absence d'apports intermédiaires, la pollu¬

tion so maintient. On constate que la teneur en Cl et SO ~ est impor- 4 tante aux forages suivants, classés du Sud au Nord t

n° 48 (Cl~ s 182 mg/l SO " § I36 rag/l)

n° 5OE (Cl" s 90 mg/l 30^" s 85 mg/l)

n° 16 (Cl~ s 170 mg/l SO " s I56 mg/l) 16.

Forages des marais

os n 68, 9, 7j 11, 4s 3 (Cl" compris entre 80 et 290 mg/l

SO ~ compris entre 97 et 1 85 mg/l)

n ' 8 et 10 où les concentrations en Cl sont particulièrement

élevées (respectivement 570 et 540 mg/l) et où le taux de

SO .~ le sont à un degré moindre (208 et 407 mg/l)

OS / n 5 (dont on ne manquera pas de constater la position en rive

droite du Surgeon contrairement aux précédents) où les taux

de Cl et 30 ." sont plus faibles (respectivement 38 et 95

mg/l ) ,

n° 67 situé au nord du canal d'Aire à La Bassée (Cl s 42 mg/l

S0^= s 272 mg/l).

D'autre part, 4 autres forages sont également pollués par les chlorures ou les sulfates ou les deux s

n° 45 (Cl s 318 mg/l SO^" s 322 mg/l)

n° 43 (Cl- s 52 mg/l 30^= t 225 mg/l)

n° 20 (Cl- . 34 mg/l S0^= s 246 mg/l)

n° 14 (Cl- . 40 mg/l so/' s 106 mg/l)

Si l'on suppose que la pollution enregistrée dans ces forages provient exclusivement de la nappe, on voit (carte n° 4) que, d'après les courbes isopiézométriques établies par le B,R,G.M,, on a Tone zone de pollution importante comprise entre deux lignes de courant encadrant exacte¬ ment les bassins de décantation des usines de Mazingarbe. 1?.

A l'araont de ces usines, les puits 107 et 42 sont exempts de pollution.

Sur la carte ont été distinguées les pollutions en chlorures (pour une limite arbitraire de 60 mg/l) et en sulfates (limite arbitraire 100 mg/l).

Il apparaît ainsi que les pollutions par SO ~ peuvent être disper¬ sées. Par contre, les pollutions par Cl apparaissent exclusivement à l'aval de Mazinga.rbe (exception faite du 50 bis à 90 mg/l de Cl ),

Les concentrations particulièrement élevées dans la région des marais sont dues à l'affleurement de la nappe d'une part et aux prélèvements continus d ' autre part .

Le meilleur "traceur" de pollution semble être ici l'ion chlorure.

D'autre part, dans le complexe de Mazingarbe, un forage a été depuis longtemps abandonné en raison de sa pollution s l'eau pompée contenant des phénols, benzols et de nombre;ix autres composés organiques.

Enfin, on note que les forages 8 et 10, les plus pollués de la région

(ci 570 et 540 mg/l) se situent au centre du système et sur une ligne de courant passant par le bassin d'infiltration nord des usines, celui des eaux dites "nocives".

Il est difficile de préciser la limite nord des pollutions, on peut penser qu'elle se situe vers le canal d'Aire, vu les prélèvements importants et continus des forages d' Annequin-Cambrin , 18,

Les analyses effectuées dans les ouvrages n 96 et 44 (d'ailleurs

peu ou pas utilisés) sembleraient montrer que la pollution n'atteint pas ce

sectetir "périphérique" , Mais les dates de prélèvement ne correspondant pas

aux autres, los conclusions sont données sous toutes réserves.

VI - CONCLUSIONS

Les analyses minérales font apparaître une nette dégradation de la

qualité naturelle des eaux de la craie (cf , analyses 1 07 et 42 à l'amont des

zones industrielles). Il semble qu'à la périphérie de la zone Mazingarbe-

Cuinchy, elle soit de meilleure qualité, à l'exception du point de prélève¬

ment de Loosen-Gohe lie (n° 45) où l'on a affaire vraisemblablement à une

contamination locale .

La zone la plus polluée est celle dans laquelle puisent les forages

n 3 et 4 (centrale de Violaines) et les forages n 7s 8, 9s 10 et 11

(forages HBNPC Mazingarbe), Les forages 5 et 68 semblent raoins touchés et

seraient situés a la périphérie de cette zone.

L'origine de cette pollution se situe au niveau du coraplexe de

Mazingarbe 5 il y aurait une autoépuration réduisant de façon sensible les

teneurs on matières organiques (DoCO, comprise entre 2 et 27 mg/l, moyenne

11,5 mg/l), mais accroissant les taux d'azote minéral (N compris entre 10

et 46 mg/l, raoyenne 27 rag/l).

L'eau dos forages des raa,rais d'Annequin est toujours polluée par

l'ammoniiira (parfois en quantité iraportante s 20 mg/l en NH. au n° 8) et,

presque toujours par de petites quantités dc nitrites. Or, la dégradation

par voie bactériologique des matières organiques aboutit toujours à la for¬

mation d'ammoniiira, qui se transforme finalement en nitrites (stade inter¬

médiaire) et en nitrates. 19.

Remarquons qu'une origine de cette pollution est due à l'infiltra¬ tion des eaux dos marais d'Annequin, La tourbe de ces marais constitue en effet une source appréciable d'azote et de pollutions organiques. De plus, les eaux polluées du Surgeon amplifient lo phénomène.

En définitive, les effluents infiltrés dans la nappe aux usines de

Mazingarbe donnent naissance à une pollution, ainsi que ceux déversés dans le Surgeon,

La teneur exceptionnelle en chlorures et sulfates risque de gêner considérablement et très rapidement les utilisateurs d'eau souterraine y compris les usines de Mazingarbe elles-mêmes qui pratiquent, par leurs cap¬ tages d'Annequin, un véritable recyclage des ions chlorure et sulfate.

S, RAMON G. MICHEL

Ingénieur-géologue Ingénieur-chimiste

au S.G.R, Nord-Pas-de-Calais à l'Agence de Bassin

du B.R.CM, Artois-Picardie , 19.4

IMPLANTATION DES POINTS DE PRELEVEMENT CARTE N°1

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Courba isopiozomfftriquc _

Point d« próiovcmsnt _

I Numa'ro B.R.G.M dans U huitiam« da ' fauilLc au 1/50 000 _ i 17^70 Cote du niveau d'aau{D=ntveau dynamique)-

^^ Bassins d

TH

RESIDU SEC SULFATES CHLORURE

FER

+ 35

Z^ea

^7.8 303 20 2< / t>fl7

25,0 42 7 ZO

28 ¡ 'ICE A LE 27.12-69 IICHEL 30/4 /sa Ech:l/50Û00. + 35 N' E. 0058' LEGENDE:

^ POLLUTION BACTERIOLOGIQUE.

_^. PRÉSENCE d'ammoniaque

I PRÉSENCE DE NITRITES.

[1,7 61 r 17.S AZOTE MINÉRAL TOTAL /46 0,02 PHÉNOLS íe,o1 L 9 D.C.O

to ZOr :o,o: CARTE N°3 'Marais 13 'Annequin _d'Aire ivry eeM' 17,5 d« &\ ÍS If -: 37 ^/ COÀ' 16,5 0,01 .19 ri / <0,0t 13,5 [

r i5.iis.s # .-i IQJ '\<0,0l Li,5

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20,5 lo \

14.5 7^ 0,02

17,S17.5 -i I î" ]+

+ 35

27,S 01 -[%9

< o^i K^" 21/68 zzEJee

17,\ NDICE A LE 27-12.68 2 ]y :. MIC HEL 29/4/68 Ech: 1/50000 + 35 N'E.CCS/'^ CONDITIONS GEOLOGIQUES

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Limite sud da I argil« d« Louvil- • (la nappa devient captiva au nord ds catta ligne)

Limita sud dessables d'Ostncourt _ (una nappe superficielle existe dans Les sablas}

Terrils -

.PA U 30.1.1969 'tí._- ZONE POLLUEE EN SULFATES ET CHLORURES . | CARTE N° S

V?í.,; f y^; :

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^ Courba isopiezomátriqü« _ _ __ Trajectoire da fjlats Liquidas _ sr.^&.í^; Terri Ls _

.PA La 28-1-1369 ECHELLE: VSCOOO

RESULTATS D'ANALYSES EFFECTUEES DANS LE SURGEON

(tableau B)

2.6.1966 22.9.1966 1.12.1966 16.3.1967 14.6.1967 25.10.1967

Dureté (d^ français) 50,6 41 47,6 46,6 54 78

TeAeC. (d*> français) 27,6 33,2 16,8 25,2 34,2 25,6

O.C.Oo (mg/l) 65 24 28 104 178 60

Oxydabilité à froid (mg/l) 13,2 5,6 7,6 19,8 24,8 11,8

Phénols (mg/l) - 0,01 0,02 0,06 0,53 0,88 - 0,01

Résidu sec (mg/l) 1576 657 1514 - <-

Calcium (mg/l) 216 105 152 137 171 260

Magnésium (mg/l) U 36 23,4 30 27,5 31,5

Sodium (mg/l) - - - 117,5 110 106

Potassium (mg/l) - - - 18 29 15,5

Fer ferreux (mg/l) 1,6 0,18 0,65 0,41 1,14 0,36

Ammonium (mg/l) 40 _ 15 42,5 76 30

Nitrites (mg/l) 13,6 0 4,5 3,8 16 10

Nitrates (mg/l) 304 2,5 365 220 290 470

Chlorures (mg/l) 206 42 214 188 236 308

Sulfates (mg/l) 240 132 146 199 226 150

Phosphates (mg/l ) - - - 3 7 4

Axote minéral total en N 104 - 100 84 131 132 (mg/l)